Comme promis, voici le texte écrit par Gilles Jacob Lellouche, dont je vous avais parlé la semaine dernière. Personnellement, j'aime beaucoup.
"La semaine dernière, j’ai reçu un stagiaire dans mes ateliers un jeune homme croyant et pratiquant faisant ses prières quotidiennes et tout ce que la religion et la société lui imposent de faire.
Respect de la nature humaine et plus généralement de toutes créations divines. Et surtout, selon une expression détestable une grande tolérance pour les autres… c’est-à-dire une acceptation du bout des lèvres de tous ceux qui sont différents et néanmoins minoritaires dans son paysage.
La tolérance est un mot bien misérable, pour ceux qui en bénéficient et un mot bien condescendant pour qui la pratiquent. On a attribué à plusieurs personnes célèbres la phrase: «la tolérance, oui, il y a des maisons pour cela…». Et ce terme trouvait tellement bien sa place dans ces maisons, qu’on aurait jamais du l’en laisser sortir; mais qui donc a ouvert les portes de ces maisons dans lesquelles ce mot avait été enfermé?
De quel droit me tolère-t-on, moi qui suis ici chez moi, moi qui suis descendant de la Kahéna, et des premiers juifs arrivés en Tunisie avec les Phéniciens? De quel droit tolère-t-on Jean, Pierre ou Paul descendants de St Augustin et des premiers chrétiens du bassin méditerranéen? Pourquoi doit-on nous accepter du bout des lèvres? Est-ce pour singer les pays du nord que l’on dit développés? Ou par manque d’assurance en soit?
La vie semble être devenue un grand escalier où l’on utilise la religion comme rampe pour le gravir et accéder aux paliers successifs, souvenez-vous mes frères, que vous soyez juifs, chrétiens ou musulman du songe de Jacob, où pour atteindre le ciel, les anges empruntaient une simple échelle. Vous considérez-vous plus dignes que les anges eux même?
Ne vous méprenez surtout pas, ne jugez rien ni personne. Souvent, vous qui parlez de vous en disant que seul Dieu et la religion guident votre vie, que vous craignez votre créateur, il vous arrive d’employer des expressions malheureuses qui vous relèguent au rang de simple bestiole décérébrée et sans conscience.
Vous qui savez parfaitement que toute choses et tout être en ce monde est une œuvre divine, vous permettez en désignant les autres de dire: «c’est un juif, ou c’est un chrétien ou encore c’est un musulman…que Dieu t’en préserve…» qui êtes-vous donc pour juger de l’œuvre de Dieu? Si notre créateur a jugé qu’il devait y avoir sur terre des religions différentes, au nom de quoi ou de qui pouvez-vous en décider autrement?
Est-ce là la véritable tour de Babel? Pour ralentir l’accession au ciel des hommes, Dieu a certainement fait plus que créer des langues différentes, il a crée des religions différentes qui plus que le langage séparent les hommes.
En m’adressant aux hommes de dieu et à tous ceux qui respectent la parole divine, je leur demande de respecter son œuvre et non ce qu’en ont fait les hommes.
Vous vous méconnaissez apprenez donc à vous connaître, la notion de peuple élu par exemple n’est pas le résultat d’un tirage au sort, plus que les juifs eux-même cette appellation concernaient et concerne toujours les monothéistes, les peuples qui croient en un dieu unique et en ses dix commandements. On peut fort bien comprendre qu’à une certaine époque, ce peuple ait pu déranger, les lois qui émanaient des dix premiers préceptes de la Thora, allaient à l’encontre de tout ce qui était appliqué par les autres peuples de la terre. Un jour un homme est arrivé qui après étude approfondit a rajouté un onzième commandement aux dix premiers, un commandement qui devrait être le plus simple à observer et qui pourtant est le plus impossible. Il demandait aux hommes d’aimer leur prochain comme soi même…l’amour venant en complément des lois, magnifique projet! Est-il encore loin le jour où ce projet sera réalité?
Mon pays, par la méconnaissance de son histoire, par l’ignorance de son passé, est en train de plonger dans une sorte d’obscurantisme quasi moyenâgeux, dans une sorte de crise d’adolescence religieuse où l’on rejette en bloc ses aînés et tous ceux qui ne pensent pas forcement comme soi. Une crise d’adolescence comme celle qu’a vécu l’Europe au moyen âge, comme celle qui a fait régresser l’Espagne au temps de la «reconquista».
Comment lutter contre cette chose immonde? Doit-on nettoyer tout ça à la manière d’Hercules dans les écuries d’Augias? Sans aller jusque là, il y aurait une action à mener pour rectifier la pensée populaire en expliquant aux gens que la graisse d’un juif n’est pas plus chère que celle d’un autre, que le tombeau d’un chrétien n’est pas plus luxueux que celui d’un autre, que le cercueil d’un juif n’est pas plus étroit que celui d’un autre, tous ces clichés qui alimentent les fantasmes populaires, qui servent de béquille de langage et qui semblent grimer voire travestir une médiocrité de pensée. Quoi que vous vous sentiez, mes frères ou mes cousins, vous valez beaucoup mieux que ça. Je ne vous demande pas de me le prouver mais vivez-le ainsi alors vous vivrez vraiment…". Gilles Jacob Lellouche.
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