Mardi dernier, comme chaque année à l'occasion de la journée du costume traditionnel, il y avait un défilé à l'école de ma Poupée. Tous les enfants et enseignants mettent un costume traditionnel, et défilent, sur de la musique folklorique tunisienne, devant les parents invités pour l'occasion.
Cette année, il y avait aussi 2 ou 3 tentes, avec vente de mlawis et d'une autre spécialité culinaire (dont je ne me rappelle pas le nom et que je ne connaissais pas), de chéchias et autres produits de l'artisanat tunisien.
Les enfants sont tellement mignons habillés en costumes traditionnels. Il y avait des petites filles en costumes de diverses régions de la Tunisie, les plus jolis étaient les costumes de Hammamet, de Mahdia et de Rafraf. Il y avait aussi de jolies petites filles portant la kiswa tounsi. De toutes petites mariées.
J'adore lorsque tous ces gens jouent le jeu. Certains parents, pour l'occasion arboraient aussi quelques accessoires tunisiens, tels des colliers en argents, des chechia, des boules d'oreilles traditionnelles... C'était sympa.
La plupart des petits garçons portaient des jebbas et une chechia.
Certains enfants étrangers portaient les costumes de leurs pays. La plupart venaient d'Afrique. Une petite fille portait un costume folklorique européen.
Même le directeur de l'école, pourtant un français, portait une jebba tunisienne.
Font-ils la même chose dans les écoles tunisiennes?
Un autre genre de costumes avait attiré mon regard ce jour-là. Un genre de costume particulier. Un genre que l'on voit de plus en plus souvent depuis quelques années à Tunis.
Il était 14h45, un après-midi ensoleillé et chaud, bien qu'il y ait eu quelques crachins. Nous étions dans une cour d'école, à regarder défiler des enfants.
Et certaines femmes étaient habillées comme si elles allaient à une grande réception, dans une grande ambassade, ou à l'occasion d'un mariage...
Certaines femmes portaient plusieurs milliers de dinars en bijoux, vêtements et accessoires.
Il y en avait même une qui portait un manteau en vison. Un manteau en vison en mars, à Tunis, à 14h45, sous le soleil!!!!
Il faut le faire.
Ce jour-là, il y avait une belle représentation des marques de luxe françaises et italiennes: Chanel, Dior, Dolca Gabbana, Gucci....
Ne trouvez-vous pas que c'est un peu trop pour une fête d'enfants?
En fait, ces femmes-là paradaient. Elles étaient là pour exhiber leurs vêtements, sacs, bijoux....
Mercredi, j'avais d'ailleurs publié mon ancienne note "Vraix... faux français!!!" sur facebook parce que j'y avais pensé en voyant toutes ces femmes.
Le comble, c'est que certaines de ces femmes n'ont pas les moyens de s'habiller ainsi.
J'ai vu des femmes, habillées tout à fait normalement, alors que je sais qu'elles ont les moyens de porter plusieurs dizaines de millions sur elles si elles le voulaient.
Alors que celles qui étaient habillées ainsi n'ont souvent pas les moyens de l'être.
J'ai vu, par exemple, deux femmes que je connais, pour avoir leurs dossiers en contentieux pour non paiement de leurs factures.
L'une d'elles loue une petite boutique. Elle n'a pas payé son loyer depuis des années. Pourtant, son loyer est d'environ 2000 dinars par an. Ce jour-là, elle avait un sac, une chemise et un foulard Burberry pour une valeur d'environ 2000 euros, 300 euros et 150 euros, c'est-à-dire, pour environ 2 ans et demi de loyer. Sans compter le pantalon, les chaussures, la ceinture, les lunettes.....
Est-il normal de ne pas payer son loyer et de dépenser autant pour ses vêtements?
Comment accepte-t-elle d'être attaquée en justice, d'aller au tribunal, de subir l'humiliation de l'arrivée de l'huissier notaire devant ses employés et voisins, et de dépenser autant dans des articles qui ne sont pas nécessaires et qui dépassent ses moyens?
N'y a-t-il donc pas de priorités?
N'est-il pas plus logique de payer d'abord ses dettes?
C'est cela que je ne comprends pas en Tunisie.
En 20 ans de vie professionnelle, j'ai souvent été surprise par ce genre de personnes.
Des gens qui sont en contentieux parce qu'ils ne payent pas leurs créanciers (fournisseurs, bailleur...), alors qu'ils mènent un train de vie princier, bien au-dessus de leurs moyens.
Je me rappelle une fois d'un type poursuivit pour le non paiement de son loyer et de la pension alimentaire pour sa petite fille, alors qu'il dépensait un argent fou dans un hôtel 4 étoiles à Tabarka en compagnie de sa maitresse du moment.
Ou tel autre commerçant qui ne payait pas ses fournisseurs, mais qui laissait des centaines de dinars chaque soir dans le bar d'un hôtel de Tunis.
Je sais, ce genre de personnes ne fait pas long feu, mais quand même!
Je ne comprends vraiment pas.
Le PARAITRE. Encore le PARAITRE.
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