Je dis spectacle, parce que je trouve le terme pièce de théâtre inapproprié. Ce n’était pas une pièce de théâtre, c’était plutôt un spectacle Sons et Lumières, Lecture de textes et de poésie, Danse…
Spectacle complet.
Une bande son, des textes de Gibran Khalil Gibran et de la musique, admirablement bien choisis et interprétés.
Des lumières étudiées.
De la danse, avec des vraies personnes et des projections, comme des hologrammes…
De la peinture, des tableaux…
Je ne saurai ni ne pourrai décrire ce spectacle. En plus, je l’avoue, je n’aurais jamais cru que nos techniciens étaient capables d’une telle prouesse!
Depuis hier soir, j’essaye de trouver des extraits du livre «Le Fou» de Gibran Khalil Gibran sur le net, sans succès. C’est bien dommage, j’aurais voulu les publier, pour vous mettre un peu plus dans l’ambiance.
Hier, encore une fois, j’avais été voir ce spectacle avec Emma. Elle l’a tellement adoré qu’elle pense y retourner ce soir.
Slim Kamoun fait aussi partie du spectacle. Ce jeune artiste m’a vraiment impressionnée. Il a plus d’une corde à son arc. L’autre fois, il a été un excellent humoriste, ce soir, je l’ai découvert, non pas en tant que danseur, parce que ce n’était pas exactement cela, mais en tant qu’artiste ayant une excellente maîtrise de l’expression corporelle. Magnifique.
Il y a encore 2 représentations, ce soir et demain soir à 19h30. Essayez d’y aller, cela vaut vraiment la peine.
Je publie ci-dessous quelques photos, mais malheureusement, elles ne rendent en aucun cas justice au spectacle, et ne permettent pas de se rendre compte de l’ambiance.
Pour ceux qui ne comprennent pas très bien l’arabe, le spectacle est sur-titré en français.
Update: une amie journaliste vient de me faire parvenir ce dossier de presse:
Vendredi dernier, des amis et moi sommes allés voir la pièce de théâtre ART au TMT.
Ce qui m’avait étonnée, c’est qu’il n’y avait pas beaucoup de spectateurs. Mais il paraît qu’il y a eu beaucoup plus de monde aux représentations de dimanche et de Lundi à Sfax.
Je vous laisse découvrir la pièce à travers le programme distribué. (Cliquer pour agrandir)
Parmi notre groupe, certains, comme Raspoutine et Jacob, ont adoré, d’autres pas trop.
En ce qui me concerne, j’ai aimé.
Ce que j’ai trouvé drôle, c’est que la pièce m’a rappelé certaines personnes. Les situations et les dialogues, font penser à x et à y, et même à soi-même. A un certain moment, j’avais aussi l’impression de me reconnaître. Lorsque j’en ai parlé à mon mari et à Jacob, ils ont dit avoir eu la même impression.
Pour ce qui est des comédiens, je dirais que Hichem Rostom, a son habitude, a été «TOP».
Raouf Ben Yaghlane a été pour moi, une vraie découverte. C’est la première fois que je le vois sur scène, et j’avoue avoir été très agréablement surprise. Son jeu était parfait, et permettait même d’oublier son léger accent (la pièce est en langue française).
Par contre, Mohamed Kouka a été la grosse déception pour tous. Mais vraiment la grosse déception. Comme a dit un ami, il a complètement desservi la pièce. Son jeu n’était vraiment pas bon. Son élocution était catastrophique, au début, nous ne comprenions même pas ce qu’il disait. Son accent horrible… C’était vraiment dommage. J’espère pour lui, que ce n’était qu’un accident de parcours.
La pièce repasse à Sfax le 30 avril 2008. Avis aux amateurs.
P.S.: J'essayai de trouver un site à propos de Mohamed Kouka, et j'ai trouvé cet article. Je le trouve intéressant, d'autant plus qu'il rejoint ce que j'ai dit, bien que je trouve malheureux qu'en un an, la diction de Mohamed Kouka ne se soit pas améliorée!.
Ce soir, je suis allée avec Emma voir la pièce APE, à l’espace El Teatro.
Interprétée par : Gary Stevens, Julian Maynard Smith et Amanda Hadingue.
«Pas besoin de connaître la langue de Shakespeare pour suivre, apprécier et se tordre de rire devant la performance de ces trois interprètes britanniques, inextricablement liés par une règle dont ils sont les seuls à connaître les codes et dont le seul but est de copier et d’imiter le comportement de chacun d’eux - commençant par des mouvements simples, ils nous prennent rapidement vers un monde chaotique de gestes, de langues et de langages où le quiproquo est Roi, excusez Reine! - Chaque interprète lutte pour affirmer son propre caractère et pour mener cet imbroglio -, mais vers où? Avec brio et humour “à l’anglaise”!»
Voilà ce que dit le programme.
En ce qui me concerne, c’est la première fois que je vois une pièce anglaise, jouée par des anglais, et entièrement en anglais.
On nous avait dit que la pièce serait sur-titrée, cela n’a pas été le cas. Mais ce n’était pas grave, le langage était simple et donc facile à comprendre.
J’ai trouvé les deux comédiens excellents, par contre, la comédienne ne l’était vraiment pas.
La pièce commence avec 3 personnages, qui s’imitent.
Ape veut dire singe. Ne faisaient-ils que se «singer»?
Après un long moment de silence, ils ont enfin parlé. Que disaient-ils?
Questions. Affirmations. Répétitions. Ordres. Jeux de mots…
Des gestes répétitifs. Des phrases répétitives. Des mimiques. Des grimaces…
Ai-je aimé la pièce?
Je ne sais pas.
Ai-je regretté de l’avoir vue?
Pas du tout. Sûrement pas. J'ai apprécié.
Nouvelle expérience. Nouvelle forme de jeux d’acteurs…
Bien que j’en avais déjà entendu parler sur le net, j’ai quand même été très agréablement surprise par la qualité de ce spectacle.
A travers le parcours de Lazhar Zahrouni, nous faisons un «tour» de notre société tunisienne.
De la vie estudiantine, à la vie professionnelle, et enfin, aux difficultés de se trouver une épouse… En plus, ce Lazhar a une malchance terrible. Mais est-ce vraiment de la malchance ou est-ce la réalité de beaucoup de gens?
Slim Kamoun a la capacité de passer d’un personnage à l’autre, de prendre des accents différents (du turc au sfaxien, en passant par le français, le chinoix, le tunisois…), des expressions différentes, des personnalités diverses… Le tout est d’un comique (parfois même tragique!) irrésistible.
On rit. On rit vraiment du début à la fin. Une heure et demi de rire. Un moment extraordinaire.
Ce soir-là (coïncidence?????), il y avait dans la salle une majorité de sfaxiens. Dès qu’il prenait un accent Sfaxien, c’était l’explosion!!!!
Personnellement, il m’a rappelé mon enfance, mes grands-parents… cela fait des siècles que je n’avais entendu parler cet accent.
Si vous en avez l’occasion, ne ratez surtout pas ce spectacle, vous ne le regretteriez vraiment pas.
J’ai une amie qui travaille dans la presse quotidienne tunisienne, département culturel.
La semaine dernière, je l’ai contactée pour lui proposer d’écrire un article sur une pièce de théâtre.
Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas le droit d’écrire au sujet d’un spectacle avant qu’il ne se produise. Elle m’a dit que pour écrire sur cette pièce ou tout autre spectacle, elle doit y assister et écrire son article à postériori. Écrire un article à priori reviendrait à faire de la publicité à ce spectacle. J’ai trouvé cela bizarre. Il me semble que dans un pays comme le nôtre, les journaux devraient plutôt encourager et promouvoir la culture.
J’ai alors une autre idée. Je lui propose de la mettre en contact avec un des comédiens et qu’elle lui fasse une interview. Elle m’a dit que cela aussi est interdit tant que la pièce ne s’est pas produite.
Je lui rappelle que bientôt il se tiendra à Paris un festival dans le cadre de la semaine tunisienne. Or, il se trouve que 2 ou 3 films de cet acteur vont être projetés. Je lui demande d’en parler, en lui proposant de mettre juste une phrase pour dire que la pièce se jouera au TMT cette semaine. Elle accepte. Je les mets en contact.
Entre temps, elle parle de ce projet à son patron, qui refuse.
Il est aussi interdit de faire le portrait d’un artiste sur la presse.
Franchement, je trouve cela ridicule.
Il a dit que l’on ne peut faire le portrait d’un artiste que s’il est primé. Cela veut dire que, si jamais un des films de cet acteur était primé lors du festival, mon amie pourrait alors parler de lui dans la presse.
Alors, j’ai envie de poser ces questions:
Pourquoi ne pas encourager la culture?
Combien avons-nous d’artistes en Tunisie? Je ne pense pas que nous en ayons des masses, alors pourquoi ne pas les encourager et les aider?
Quel est le rôle de la presse «culturelle»?
Quel est l’intérêt pour le lecteur et l’artiste si l’on ne parle d’un spectacle qu’à posteriori?
Là, je parle des actions «gratuites», parce que bien-sur les campagnes promotionnelles payantes sont, elles, permises.
Notre ministère de la culture subventionne une grande partie des projets culturels (films cinématographiques, pièces théâtrales, festivals…), les autorités essayent d’animer les villes, d’investir dans le culturel, de créer du mouvement… alors pourquoi la presse n’aiderait-elle pas????
Mon amie a parlé d’un problème de partialité. Ok, mais combien avons-nous d’artistes en Tunisie? Pourquoi notre presse ne ferait pas une série de portraits sur eux? On pourrait dire par exemple, que tel jour de la semaine, par exemple, tous les mercredis, cela sera le tour d’un artiste. Je suis sûre qu’en 18 mois, nous aurions fait le tour de nos artistes.
Encourager la culture, n’est-ce pas en parler, informer, critiquer, communiquer…?
Pourquoi ne pas parler d’un livre avant qu’il ne sorte?
Pourquoi ne pas parler d’un film ou d’une pièce avant qu’ils ne soient «visibles»?
Pourquoi ne pas donner envie aux lecteurs de ces journaux l’envie d’aller voir ces spectacles ou lire ces livres?
On se plaint à longueur de journée des carences culturelles dont souffrent nos jeunes, que fait-on pour pallier à ces «carences»?
Ou bien, ne sommes-nous condamnés qu’à voir ou apprécier les productions ayant un gros budget promotionnel?
Qu’en pensez-vous?
Je ne suis pas du domaine, je me pose et vous pose ces questions, pour essayer de comprendre…
J’espère bien un jour vous inviter au théâtre pour m’applaudir sur scène, mais à mon avis, il faudra encore attendre un peu (même plus qu’un peu je crois)…
En attendant, je vous invite tous (enfin, ceux qui habitent Tunis), à venir applaudir Hichem lui-même au Théâtre Municipal de Tunis, dans la pièce ART, d’après un texte de Yasmina Reza.
Je ne connais pas encore cette pièce, je ne pourrais donc pas vous donner mon avis personnel. Mais je suis sure que c’est une belle pièce. Les trois acteurs sont talentueux. J’ai trouvé ces articles sur la presse tunisienne. Intéressants à lire. Ils donnent envie de la voir.
Hier, comme beaucoup de gens, je suis allée voir le Film «l’Esquive» de Abdellatif Kechiche.
J’ai été contente de voir autant de monde devant le cinéma. Il y avait tellement de personnes qui attendaient qu’il a été décidé de faire une projection supplémentaire à 21h30.
Qu’il y ait autant de monde prouve que le buzz a bien fonctionné.
Personnellement, j’y suis allée après avoir reçu une «invitation à l’event» sur Facebook. D’ailleurs, j’étais entourée de Facebookers. Je reconnaissais les personnes grâce à leurs photos. Cela m’a permis de faire la connaissance réelle de friends virtuels.
Par contre, on nous avait dit que le réalisateur serait là pour un débat, mais il n’était pas présent.
Ensuite, on nous a annoncé que le débat aurait quand même lieu à la fin de la projection, mais rien non plus. Cela m’a vraiment déçue.
Que dire du film? Ai-je aimé ou pas? Je ne saurais dire avec précision. Je dirais donc que le film était intéressant.
Ce qui est peut-être dommage, c’est que le film date déjà de Mars 2004, et ces dernières années, nous avons été un peu gavé par les films et documentaires sur les banlieux françaises.
Mais ce que j’ai apprécié, c’est que ce film s’est éloigné des stéréotypes habituels. Il ne nous montre pas des anges, mais ce ne sont pas non plus des monstres ou des criminels.
On voit la vie quotidienne de ces jeunes beurs. Leur vie n’est pas facile. Ils habitent des HLM, où les gens sont entassés les uns sur les autres.
La prison semble faire partie de leur cadre normal: le père de Krimo est en prison, et les dialogues qui le concernent ne sont emprunts d’aucune passion. C’est comme s’il s’agissait d’un évènement normal et ordinaire de la vie quotidienne. Cela est d’ailleurs corroboré par la discussion entre la mère de Krimo et Fathi dont un le beau-frère (?) est aussi en prison.
Au début du film, j’aurais presque souhaité qu’il soit sous-titré, j’avais du mal à comprendre ce qui se disait. Ces beurs ont leur propre langage, assez dur d’ailleurs. Mais leur réalité est quelque part autre.
Malgré les apparences de violence, un certain code d’honneur existe entre eux. Ils croient en certaines valeurs et principes tels l’amitié et la loyauté au sein du groupe.
Lorsqu’il apprend les problèmes affectifs de son ami, Fathi va tout faire pour lui venir en aide. Il est vrai que ses manières sont maladroites et presque même violentes, l’intention est quand même «pure». Il emploi tous les moyens à sa disposition pour aider son ami.
Pareil pour Lydia. Elle veut réfléchir. Elle ne veut pas s’engager envers Krimo, principalement pour ne pas blesser Magalie. Elle a aussi peut-être peur d’elle ou peur de la réaction du groupe, mais elle ne veut quand même pas s’engager avec lui tant qu’elle n’est pas sûre qu’il n’est plus avec Magalie.
Quelque clins d’œil à certaines réalités des banlieux: l’atelier de couture, à mon avis clandestin, au sein de la cité, et donc travail au noir. La police qui débarque brusquement et qui maltraite ces jeunes, sans aucune raison apparente, à part un préjugé terrible…
Cette scène de la police est d’ailleurs émouvante. On ressent l’injustice de la brutalité des policiers, et l’humiliation subie par ces jeunes.
J’ai aussi apprécié l’enseignante de français. Elle semble très intelligente et pédagogue. Elle est vraiment passionnée par son métier. Elle «aime» ses élèves et essaye de se dévouer à eux. C’est même peut-être grâce à elle que des élèves pareils, vivant dans les conditions difficiles, arrivent à s’intéresser et même, comme certains, à se passionner pour une pièce de Marivaux.
J’ai beaucoup aimé sa verve, sa façon d’expliquer… Et je pense qu’à travers elle, Kéchiche a essayé de nous faire passer un message: même lorsque l’on joue un rôle social différend, autre que le sien, c'est bien le sien qui transparaît. Nous ne pouvons en aucun cas échapper à notre culture et à nos racines. «Les riches, déguisés en pauvres, ne peuvent se libérer de ce qu'ils sont et réciproquement». Autrement dit, nous avons tous des racines, nous ne venons pas de nulle part. Et quoique l’on fasse, ces racines sont ancrées en nous, même si parfois, nous n'en avons nulle conscience.
La majorité des acteurs a bien joué son rôle. Ces rôles ont l’air de correspondre à leur réalité. Ils ont à mon avis, joué leur vie.
Le jeune Krimo (Osman Elkharraz) a peut-être été un peu desservi par son rôle. Il parait un peu trop passif. A moins que cela ne soit voulu par le réalisateur pour nous montrer à quel point il est «rongé» par ses réflexions. Je ne sais pas.
Il parait que «La graine et le mulet» est de loin meilleur que l’Esquive. J’espère le découvrir bientôt. Peut-être même ce soir.
«La conséquence de cette orientation du régime ne tarda pas à se manifester. Un programme spécial de radio, appelé «Radio Coran», entièrement consacré à des récitations du Coran et des thèmes religieux, fut largement diffusé. Il y eut certainement des auditeurs pour accueillir favorablement cette décision. Mais on ne s’arrêta pas là. Dorénavant tous les programmes de radio ou de télévision étaient interrompus cinq fois par jour pour lancer «l’appel à la prière». Quelle que fut l’émission -film policier, histoire d’amour, comédie ou informations-, son déroulement était stoppé pour céder la place à la voix du muezzin. La dévotion nouvelle du régime fut démonstrativement encouragée au plus haut niveau.
Il devint de plus en plus apparent que ceux qui profitaient du nouvel ordre des choses en Égypte faisaient de leur mieux pour noyer la critique dans un flot religieux. D’énormes sommes d’argent, venues de l’étranger, furent attribuées principalement à la fraction des Frères Musulmans qui étaient disposés à soutenir le régime. (…) De grosses sommes d’argent allèrent aux universités où de coûteuses expositions de livres religieux furent fréquemment organisées. On créa des sociétés dont l’objectif déclaré était de fournir aux étudiants ce qui fut appelé «le costume musulman»: voiles pour les filles, galabiyehs pour les garçons. Les étudiants les plus pauvres accueillirent volontiers cet uniforme qui, en abolissant toute distinction sociale, leur servait de cache-misère.
Des efforts spéciaux furent déployés afin que les étudiants soient correctement représentés dans leurs unions. Un seul exemple: aux élections qui eurent lieu à l’université d’Alexandrie, au début de l’année universitaire, à l’automne 1978, les candidats de l’Association Islamique remportèrent les soixante sièges dans les facultés de médecine et polytechnique, quarante-sept des quarante-huit sièges de la Faculté de droit, quarante-trois des soixante de la Faculté de pharmacie. Ces nouvelles unions d’étudiants ne tardèrent pas à s’imposer. Elles prônèrent avec insistance la ségrégation des sexes, tant dans les salles de cours que dans les cafeterias. Elles voulurent que, chaque jour, l’ouverture des cours fût précédée d’une prière. On fit droit à leurs demandes. Elles interdirent la célébration des fêtes nationales laïques et dénoncèrent la Journée des mères comme cérémonie athée.
Se sachant soutenus par la plus haute autorité de l’État, les étudiants islamiques commencèrent à se comporter comme s’ils dirigeaient de fait les universités. Ils tranchèrent sur ce qu’il fallait, ou ne fallait pas, enseigner, interdisant, par exemple, violences à l’appui, que des cours soient donnés sur le darwinisme. Ils mirent un terme aux célébrations qui accompagnaient traditionnellement le départ d’un professeur à la retraite ou son transfert à un autre poste, sous prétexte que ces célébrations tournaient souvent en fêtes de musique. Ils s’arrogèrent le droit de sélectionner la nourriture qui pouvait ou ne pouvait pas être servie dans les campus, distinguant ce qui était «nourriture islamique» de ce qui ne l’était pas.
Tout étudiant qui manifestait publiquement son désaccord avec les groupes islamiques était l’objet de mesures disciplinaires sévères. Les garçons et les filles qui étaient vus ensemble étaient battus. Un jour, à l’université du Caire, des centaines de membres de l’Association Islamique apparurent soudain armés de couteaux en forme de corne de gazelle….
(…)
Consciemment ou inconsciemment, le régime semblait déterminé à vérifier la formule de Marx selon laquelle «la religion est l’opium du peuple». Mais le malheur était qu’il ne savait pas à quel genre de religion il avait affaire. En effet, le nouveau courant du fondamentalisme musulman qu’il encourageait aussi imprudemment était fort superficiel, visiblement plus attaché aux manifestations rituelles et à la lettre du Coran qu’aux véritables leçons de l’histoire. Il ne s’agissait pas d’une tentative de comprendre et de recouvrer les grands idéaux des premiers temps de l’Islam, comme Ibn Hanbal et Ibn Taimiya l’avaient fait, mais d’un camouflage grossier des problèmes politiques et sociaux sous la galabieyeh et le chador. D’autres courants de fondamentalisme étaient à l’oeuvre, ailleurs. Et celles-ci n’étaient ni perçues, ni contrôlées par les autorités. Le régime et ses séides couvaient un monstre. Un jour, probablement plus tôt qu’ils ne s’y attendaient, il allait se retourner contre eux et les déchiqueter.»
Voici la deuxième partie de la traduction de l'article de "IGNORANCE, QUAND TU NOUS TIENS!" de Foued Zaouche. La traduction est toujours de Mahéva. Merci encore Mahéva.
إننا لا نعدو أن نكون مستعملين و لسنا بمبدعين. أين هو علمنا؟ أين بحوثنا الأساسية؟ أين طبّنا؟ هذا ما حقـّق في وقت ما عظمة الحضارة العربية، و هذه هي الحقيقة الوحيدة التي تـُقـَدّر. هذه الأسئلة يجب أن تطرح على الملتحين أصحاب العمائم ذوي الزهو العجيب و رباطة الجأش غير المفهومة عندما نستمع إليهم و هم يؤكدون أننا الأفضل، أننا الوحيدون الذين نمتلك الحقيقة و أن الآخرين جميعهم على خطأ، فهم كفار و مقرهم جهنم
أيها الجهل، عندما تحكم قبضتك علينا!
أواصل كلامي على الحجاب و أتساءل لماذا فرض الله الحجاب على المرأة المسلمة و لم يفرضه على المرأة المسيحية، أو اليهودية، أو الصينية أو الهندية... هل الغرض من ذلك حمايتها من الرجل العربي، الأخرق و الفظ بشكل خاص؟ لقد كتبت في السابق مقالا عنونته "لا يجب أن نحجب المرأة بل يجب أن نحجب شهوة الرجل"، لأنه يبدو لي جليا أن المشكلة ليست في المرأة بل في الرجل في حد ذاته، الرجل الذي لا يعرف كيف يتحكـّم في غرائزه و الذي يعتبر رؤية المرأة سببا للاختلال العلني
لقد كتبت مقالا آخر في نفس الموضوع عنونته بـ"من أجل مرتبة لقاصر مرغوب فيها و مطالب بها" بشأن أولئك النساء اللاتي تقبلن عن طواعية بخسارة حقوقهن القانونية و الاجتماعية بارتداء الحجاب الذي تحث عليه الشريعة، النظام القانوني الذي يشيد به كل الإسلاميين حتى المعتدلين منهم، كما لو أن هناك إسلاميين معتدلين. لأن هذا هو صلب الموضوع: بارتدائها الحجاب توافق المرأة على مكانتها كقاصر. هكذا ستعرف المرأة التونسية تراجعا لا مثيل له، و هي التي تحظى بمساواة تقارب على الاكتمال مع الرجل إذا استثنينا مسألة الإرث، التي آمل أن تجد حلا لها في يوم ما. هل تعلم هذه الجامعيات اللاتي اخترن الحجاب بهذا؟ إن المرأة الجزائرية أو المغربية أو المصرية و لست أتكلم عن الأخريات المسكينات... هؤلاء ليس لديهن ما يخسرنه لأن مكانتهن القانونية في الحد الأدنى و لكن بالنسبة للتونسية فالأمر يختلف، لأنها في خمسين سنة من الاستقلال تحصلت على مكانة فريدة تحسدها عليها النساء الأخريات في العالم العربي. هل تعتقد هؤلاء الشابات التونسيات اللاتي ترتدين الحجاب أن بإمكانهن التمتع بكامل حقوقهن القانونية الحالية لو أن أولئك الذين يدفعونهن إلى هذا السلوك يحكمون يوما هذه الدولة؟ هؤلاء سيعودون بنا إلى أزمنة التطير و الفوضى، إلى العصور الوسطى الظلامية التي سيكونون الوحيدين الذين سيحققون منها أي كسب يذكر. سيعم الاختلال و الإفلاس الاقتصادي، خاصة و نحن لا نمتلك أي فراش من البترودولار الذي قد يخفف علينا من حدة الصدام. نحن نتغذى فقط من عرق جبيننا، من انفتاحنا و من تسامحنا مع الآخر
إن كل ديانة تحمل رؤيتها للعالم و للوجود، و أعظم تجديد في الإسلام، فريد في تاريخ الديانات، هو تحريره للمؤمن من سلطنة رجال الدين و تركه لكل كائن أمام ضميره و جعله الحكم الوحيد للّه الرحمان الرحيم. كل منا يواجه ضميره، لكل منا عقله، ذكاؤه، إيمانه و كل منا لا يحاسب إلا على أعماله. إنها لثورة حقيقية يتوقـّف تحديثها على كل منا و علينا أن نكون جديرين بها كل يوم بالحقيقة الملموسة من أفعالنا. إن من المسيحيين من في زمانهم قد استلهموا من الإسلام، فالبروتستنتية اللوثرية تستعيد هذه العلاقة الفريدة بين المؤمن و ربه خارج حدود أي تأثير آخر. رحماكم، فلنتعلم كيف نحافظ على الدين كمجال للجمال و الإلهام و لا نخلط بينه و بين شؤون الناس و نزوعهم إلى السلطة
عن مجلة حقائق (réalités) العدد 1110 بتاريخ 5 إلى 11/4/2007.
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