Le 3 avril 2011, des amis et moi avions pris part à l’hommage qui avait été rendu à Bourguiba. Nous étions donc à Monastir, et nous en avions profité pour nous promener un peu dans la ville.
J’ai bien-sûr pris quelques photos que je partage avec vous.
Tout d’abord, cette belle vue de la mer. Magnifique vraiment. Nous avions cette vue lors du déjeuner, et nous l’avions retrouvée en fin de journée avant de quitter Monastir.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
J’ai aussi pris cette photo de cette belle fresque qui se trouve sur la façade de la salle où aurait du intervenir Gisèle Halimi. Devinez qui est l’artiste ?
Oui, en effet, il s’agit bien de M. Abdelaziz Gorgi. Cela se voit, non ? Son style est inimitable !
Ensuite, visite de la médina.
Mon premier coup de coeur a été pour cette jolie façade. J’ai adoré la faïence, vraiment très belle.
Nous sommes entrés dans le local de l’association de sauvegarde de la médina, qui a drôlement besoin d’être restauré !!!
J’ai fait exprès de prendre cette photo de détail. En fait, ce genre de motifs existe partout chez nous. La Tunisie a toujours eu une population musulmane et une population juive, et nous avons toujours eu ce genre de motif décoratif. Mais j’ai fait exprès de faire ce petit rappel ! Il faut dire aussi que c’est un clin d’œil à ceux qui sur facebook passent leur temps à rechercher soit une étoile à six branches, soit un triangle, pour crier soit au sionisme, soit à la franc-maçonnerie!
J'ai aussi pris en photo la facade de l'office du tourisme. J'ai été étonnée, parce que je pensais que ces briques n'existaient que dans le sud de la Tunisie. En fait, moi, cela m'a rappelée Tozeur.
Après la promenade, nous sommes allées prendre "un gouter" dans un café en bord de mer. Je ne me rappelle plus le nom de ce café. C'était agréable. La vue maginfique (voir la 1ère photo), et puis, nous nous sommes régalés. Jugez par vous-même:
A la fin de la journée, nous sommes allés voir la maison où est né Bourguiba, et j'ai découvert ce bâtiment, qui vient d'être restauré m'a t-on dit. Style arabisant. Si une personne pouvait nous donner un peu plus de renseignements à son sujet, elle serait la bienvenue.
Mercredi dernier, j'avais un RDV au centre ville, mais la personne que je devais rencontrer avait quelques minutes de retard, j'en avais donc profité pour prendre de nouvelles photos d'immeubles anciens.
J'étais du coté de l'avenue Jean Jaurès, et ces immeubles se trouvent donc dans les parages.
Admirez!
Ne faites quand même pas trop attention aux climatiseurs, au linge qui sèche, aux tapis qui prennent le soleil, aux paraboles sur les balcons... Allah Ghaleb, je sais que c'est plutôt moche...
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Très beau détail:
J'ai adoré ce fer forgé. Vraiment magnifique. La photo ne lui rend pas justice, mais c'est une vraie oeuvre d'art. Et il a un charme fou. Le charme de l'authenticité.
L'immeuble par contre n'est pas beau et est dans un état lamentable.
Un autre immeuble de l'Avenue Jean Jaures:
La plus belle découverte de la journée est cette maison. Ce qui est dommage, c'est qu'on ne voit pas à quelle date elle a été construite. A mon avis, cette maison a été utilisée comme administration parce qu'il y a encore une trace d'une enseigne enlevée et un drapeau en lambeaux. Mais elle a malheureusement l'air d'être abandonnée. Elle est vraiment belle, elle m'a d'ailleurs rappelée la maison de mes rêves qui se trouve à La Marsa. Ya Rabbi, inch'allah qu'elle ne sera pas détruite. Ya Rabbi, inch'allah il thowra il moubaraka va aussi profiter à ces vielles bâtisses.
Dans la même rue, d'autres immeubles (je crois que c'est la rue Lénine):
Un immeuble dans une rue perpendiculaire. Pas très beau, mais le détail est intéressant.
J'ai encore d'autres photos, prises ces derniers mois, mais je ne les ai pas encore publiées sur mon blog. J'essayerais de la faire au fur et à mesure. Particulièrement des photos de deux immeubles qui se trouvaient sur l'avenue Habib Bourguiba, mais qui ont été détruits il y a quelques mois pour laisser la place à l’extension du siège de la BIAT. Et j'en veux à cette banque qui les a détruit au lieu de les restaurer.
La semaine dernière, j'étais au quartier Lafayette à Tunis, j'en ai profité, à mon habitude, pour prendre des photos d'anciens immeubles tunisiens, beaux, mais souvent mal entretenus. J'aime ces immeubles qui font partie de notre patrimoine, et j'espère que la Tunisie nouvelle saura les préserver. La révolution pour la liberté et la dignité, implique aussi l'identité historique.
Cela me ferait bien plaisir si des architectes ou des urbanistes ou même des historiens, pouvaient nous en dire un peu plus sur ces immeubles, leurs styles architecturaux, leurs époques...
Je m'étais aussi souvenue qu'en 2006, le Lycée Pierre Mendes France avait fêté son cinquantenaire, et avait publié à l'époque un livre pour commémorer l'évènement.
J'avais donc consulté ce livre.
Bon, en 1956, Mutuelleville était plutôt une campagne. Rien aux alentours du lycée d'après une photo de l'époque.
Mais j'avais trouvé une information importante dans ce livre: l'origine du mot MUTUELLEVILLE.
Je m'étais toujours demandée pourquoi ce quartier s'appelait Mutuelleville.
L'explication est toute simple: dans les années 1900, les premiers habitants de ce quartiers étaient les adhérents d'une mutuelle: l'Assistance Mutuelle.
Le fondateur de cette mutuelle était Ferdinand Huard.
Qui était ce Ferdinand Huard?
J'avais appris qu'il s'agissait d'un poète.
Et en essayant de suivre sa trace, j'avais trouvé quelques articles sur Mutuelleville, surtout des journaux de l'époque.
Ensuite, j'avais décidé d'aller me promener dans les rues de Mutuelleville et de prendre des photos des anciennes maisons qui subsistent encore. Malheureusement, il n'en reste pas beaucoup, la plupart ayant été démolies. Il y avait des maisons que je garde en mémoire et que je voyais lorsque j'étais gosse mais qui ont aussi disparues. Dommage.
Certaines autres sont en ruines, d'autres en cour de démolition.
Je pensais écrire une note à ce sujet.
Et puis, en prenant des photos de mon ancienne école "École Privée Chevreul", j'avais entendu du bruit: une maison voisine était en cours de démolition.
Et au lieu d'écrire une note pour mon blog, une idée avait germé dans mon esprit. Il s'en ai suivi une petite nouvelle "Je ne suis pas de pierre" que j'avais écrite dans le cadre de l'atelier d'écriture que je suivais l'année dernière. Je vous conseille de la lire si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur Mutuelleville.
En photographiant mon école, j'avais aussi appris que l'architecte qui l'avait conçue s'appelait Claude Chandioux. J'étais aussi allée à la recherche de cet architecte. Mais je n'avais pas non plus trouvé grand chose.
Je devais publier les photos sur mon blog, mais j'avoue que depuis la censure, je n'ai plus tellement envie d'écrire. Surtout depuis la deuxième censure qui ne me permet même plus de publier des commentaires sur mon propre blog. Et puis, aujourd'hui, je me suis dit qu'il fallait que je le fasse. Je dois d'ailleurs avoir des centaines de photos à publier qui attendent, des photos de monuments tunisiens, des photos de voyage, des photos de plats...
Peut-être que je le ferais. Il me faut me débarrasser un peu de mon découragement du à cette censure.
Je vous laisse donc aujourd'hui avec les photos de Mutuelleville. (Cliquez sur les photos pour les agrandir).
Je commence avec cette petite maisonnette. Elle est ancienne, mais très bien entretenue. Si mes souvenirs sont exacts, elle s'appelle Villa Beau-séjour.
J'ai trouvé cette magnifique villa. Malheureusement, elle est dans un état lamentable, et c'est bien dommage. Elle est abandonnée. J'espère qu'elle n'est pas vouée à la destruction:
Quelques maisons, certaines portant de jolis noms:
Ces deux petites maisonnettes ont été démolies. La semaine dernière, je passais par la-bàs, et à leur place, il y avait du VIDE!
Rue du 1er Juin, des villas un peu plus belles. Il y a d'ailleurs dans cette rue, plusieurs ambassades et résidences d'ambassadeurs.
Et la plus belle: mon ancienne école. Là où j'ai passé 6 merveilleuses années. J'en garde d'excellents souvenirs. Je trouve que m'inscrire (et ensuite tous mes frère et sœurs) à cette école a été la meilleure décision de mes parents. Quelque part, je suis ce que je suis en grande partie grâce à cette école, tenue à l'époque par des bonnes sœurs. Elles nous ont appris la discipline et la tolérance.
Elle est belle mon école, n'est-ce pas?
J'ai aussi pris ces photos de deux maisons que j'ai trouvées belles. La première est vraiment magnifique et parait bien entretenue. Par contre, la deuxième est soit en cours de restauration soit en cours de démolition. A travers la fenêtre, on voit des destructions à l'intérieur. J'espère que c'est juste pour la rendre plus belle!
J'espère vous avoir fait apprécier mon beau quartier de Mutuelleville.
Que diriez-vous si chacun d'entre vous essayait de nous faire connaitre son propre quartier. Cela serait un bel hommage à notre belle Tunisie, non?
Je suis curieuse de connaitre vos quartiers, villes ou même pays (pour les non-tunisiens)!
Le week end dernier, j'étais à Sfax. Certains le savent déjà puisque je vous avais raconté que j'avais assisté à un déjeuner Patrimoine culinaire sfaxien.
A Sfax, j'ai aussi assisté à une conférence: un hommage à M.Mohamed Elleuch, un homme qui avait consacré beaucoup de son temps et de sa fortune à aider les gens nécessiteux et à promouvoir l'instruction, la culture et les arts. Je vous en parlerais un autre jour.
Aujourd'hui, je vais vous parler de Borj Kallel, l'espace culturel où s'étaient déroulées les deux manifestations
Q'est-ce qu'un borj Sfaxien?
Autrefois, les sfaxiens aisés avaient deux habitations, l'une pour l'hiver (souvent en ville) et l'autre pour l'été (en dehors de la ville). La maison d'été se trouve généralement dans un jnène (un peu l'équivalent de la sènya pour les tuniois). Cette maison est le borj.
Avant le début de la conférence, M.Abdessalem Kallel, propriétaire du Borj a fait un petit speech pour nous expliquer pourquoi il a voulu dédier son Borj à la culture. Il a dit que justement, cela avait un lien avec le sujet du jour: Mohamed Elleuch dont il allait être question était un grand ami à son propre père, ils avaient en commun l'amour de l'Art et de la culture. Le portrait de feu Mohamed Elleuch est d'ailleurs accroché dans la chambre à coucher de feu M.Sadok Kallel.
Pour ma part, je vous parlerais aujourd'hui du bâtiment en tant que tel, et de sa nouvelle vocation en tant qu'espace culturel. Lorsque je dis "nouvelle", je ne dis pas vraiment la vérité parce que du temps de l'enfance de M.Kallel, ce Borj a servi à des réunions d'artistes et à des manifestations culturelles.
Borj Kallel date du début du 19ème siècle. La famille Louiza en a été la première propriétaire. Ensuite, le Borj est passé entre les mains de divers autres propriétaires.
En 1915, il a été racheté par M.Sadok Kallel, qui a gardé l'ancien bâtiment tel quel et y a rajouté une nouvelle aile, dont la construction a été achevée en 1916.
Depuis, le bâtiment n'a subit aucune modification. La faïence sur les murs est d'origine. De même que la fresque du patio.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Les diverses pièces du borj sont toutes consacrées à la culture, à l'exception d'une seule qui est consacrée à la mémoire: la chambre à coucher des parents.
Les meubles et les rideaux sont d'origine.
Il y avait aussi quelques documents encadrés.
Le permis de conduire, qui date de 1929, de M.Sadok Kallel:
A priori, dès qu'il a obtenu son permis de conduire, M.Sadok Kallel s'est acheté une automobile, une Citroen. J'aurais aimé la voir, mais je me contenterais du reçu du vendeur:
Vous remarquerez que cette voiture a couté 15.000 francs anciens, c'est-à-dire 15 dinars. Dommage que les prix des voitures aient un peu augmenté de nos jours!
M.Kallel avait apparemment installé le téléphone (fixe seulement à l'époque!) en 1928. Il avait le numéro 480. Seulement 3 chiffres. Mais ce qui est sympa, c'est que la facture du téléphone se payait à domicile. Sahha lihom!
Une des pièces du Borj a aujourd'hui vocation de bibliothèque et de mini mini musée où sont exposés divers objets anciens.
Un moulin à grains en pierre (ma grand-mère en possédait un, et je me rappelle que lorsque j'étais gosse, j'adorais aider la femme de ménage à moudre les grains):
Une aiguière et une cuvette:
Une machine à coudre et divers fers à repasser:
Une roue à filer:
Un coffre en bois peint et divers articles servant à travailler la laine:
Une horloge murale:
Une valise en carton (pour aller au hammam?) et un tmè9:
Un ancien poste radio TSF:
Divers ustensiles de cuisine:
Une lampe à huile:
Et ceci. Je ne sais pas ce que c'est. L'un d'entre vous pourra-t-il nous renseigner?
Cet espace culturel comprend, entre autres, un atelier de peinture et une petite galerie d'exposition. Ce jour-là étaient exposés ces tableaux:
Pour conclure ma note, je voudrais juste préciser que l'amplificateur audio utilisé ce jour-là est celui-ci. Il ne date peut-être pas de 1915, mais... il n'est pas très "jeune" non plus!
Comme je vous l'ai raconté hier, il y a deux jours, je suis allée à La Marsa, et j'ai pris quelques minutes pour prendre des photos de maisons anciennes.
Toujours à l'Avenue Habib Bourguiba, il y a cette très très belle maison. Je l'admire à chaque fois que je passe devant, et cette fois-ci, mission accomplie, j'ai pris des photos.
Il s'agit d'une très belle et grande villa qui donne sur 3 rues. Elle a donc deux façades principales, l'une donnant sur l'avenue Habib Bourguiba, et l'autre sur une rue, mais avec un jardin.
La maison semble inhabitée. La peinture est écaillée. Des traces d'humidités partout. La menuiserie n'est pas entretenue. Le jardin est complètement à l'abandon. Et pourtant, qu'est-ce qu'elle est belle!
Vous ne me croirez peut-être pas, mais j'ai rêvé de cette maison la nuit dernière. Je crois que j'y pensais tellement qu'elle a hanté mon sommeil.
Pendant la soirée, j'en ai parlé avec mon mari. Je lui disais que son état me désole, et que j'aimerais tellement en avoir une semblable, avec son histoire, son vécu, sa beauté...
Bref, la nuit, j'ai rêvé que je visitais cette maison. Qu'elle était une sorte de musée...
J'avais admiré son plafond, ses moulures, ses meubles d'époque...
Et puis, en sortant, j'avais vu une petite annonce, les propriétaires voulaient la vendre. Mais juste au moment où j'avais sortis mon téléphone pour noter le numéro de téléphone, il s'est cassé!
Heureusement que ce n'est qu'un rêve, parce que acheter cette maison ne peut être qu'un.... RÊVE!
J'ai essayé de prendre un maximum de photos, des façades, de la terrasse, du balcon, je devrais dire du magnifique balcon, des colonnes sur le toit... et surtout de fronton, avec la date de construction: 1933.
Cette villa date de de 1933, elle est encore plus vieille que mes parents! (Ne leur dites pas cela, ils se croient encore jeunes et pourraient se fâcher contre moi!).
Alors que je prenais mes photos, un gardien est sortit. Il m'a jeté un regard intrigué, mais surtout très hostile. J'ai voulu quand même avoir des renseignements sur la maison. Je suis allée lui parler, mais la façon dont il m'a répondue a bloqué toutes mes questions. J'ai remballé mon appareil, et suis allée prendre des photos d'une autre maison, style Art Déco. Je les publierais demain.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir).
Les 2 façades principales:
La façade qui donne sur l'avenue Habib Bourguiba:
La façade qui donne sur le jardin (abandonné):
Le coté arrière de la maison:
Le fronton:
Le fronton, avec la date de construction: 1933
Le balcon:
N'est-il pas MAGNIFIQUE ce balcon?
Le 4ème coté, celui qui donne sur les voisins. C'est la raison pour laquelle je n'avais pas assez de recul pour mes photos:
J'adore ce petit coin sur le toit, avec ses belles colonnes...
Imaginer une chaise longue, un jus bien frais, un livre à lire, de la musique...
On dit qu'il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même. C'est bien vrai. Il faut toujours se dépêcher parce que l'on ne sait jamais si les évènements ou si les choses vont nous attendre.
Même lorsque l'on a l'impression que cela peut attendre, et qu'on a tout le temps que l'on veut.
A la Marsa, il reste quelques vieilles maisons, datant des années 1920 - 1930. On a l'impression qu'elles ont toujours été là, et qu'elles resteront là jusqu'à l'éternité. Or, malheureusement, cela n'est pas vrai. Un jour, on s'aperçoit qu'elles ne sont plus là et qu'une construction "moderne" et hideuse a pris leur place.
Par exemple, dernièrement, une école privée a pris la place d'ancienne petites maisons que je voyais presque tous les jours. c'étaient de vielles maisonnettes, sympathiques, sans prétentions, mais elles dégageaient une ambiance chaleureuse, comme ces vieilles personnes qui font partie de la famille. Ces personnes avec lesquelles la vie "moderne" ne nous permet pas de passer beaucoup de temps, mais dont la présence est rassurante.
Ces maisons étaient nos grand-mères. Elles étaient là, elles nous racontaient les histoires d'antan, elles nous rappelaient nos racines, elles nous réconfortaient, elles nous rassuraient...
Et je regrette à chaque fois que je passe devant cette école, que je trouve laide et qui m'agresse à chaque fois, de ne pas avoir pris des photos de ces maisons avant qu'il ne soit trop tard.
Mais peut-on aussi prendre tous les vieilles constructions en photo?
Cela serait un peu difficile, trop de vieilles constructions et trop peu de temps!
Pourtant, à chaque fois, je me dis que je le ferais.
J'ai pris une fois un peu plus de 2 heures pour le faire. Avec mon appareil, je suis allée dans le quartier de mon enfance et ma jeunesse, Mutuelleville, et j'ai essayé d'immortaliser certaines maisons.
Je me suis d'ailleurs rendue compte à ce moment-là, et seulement à ce moment-là, que plusieurs constructions qui faisaient partie de mes souvenirs, n'existent plus. Malheureusement.
Ce jour-là donc, comme je l'ai dit plus haut, j'ai pris mon appareil photo, et j'ai essayé de me promener dans les rues de Mutuelleville et j'ai pris quelques photos. Au moins, ces maisons-là perdureront pour moi.
A chaque fois que je vais à Tunis au centre ville ou ailleurs, je me dis: je reviendrais et je prendrais le temps pour les photos. Je n'ai pas pu le faire encore. J'en ai pris quelques-une au hasard de mes déplacements (1), (2) & (3), mais il me faut y consacrer au moins une journée spéciale.
Pourtant, les constructions ne nous attendent pas.
Idem à La Marsa. Il y a plusieurs anciennes maisons, dont certaines sont très belles. Et à chaque fois, je me dis: demain, je viendrais prendre des photos. Demain. Et encore demain.
Et hier, catastrophe, en passant par l'Avenue Habib Bourguiba, je me suis aperçue qu'une des maisons que je voulais prendre en photo depuis longtemps est entrain d'être détruite (j'espère que je me trompe et qu'elle va être juste rénovée, mais je ne le pense pas).
Je me suis donc arrêtée et j'ai pris ces photos. Plutôt tard, mais c'est mieux que rien!
(Cliquez sur les photos pour les agrandir).
Toute la menuiserie a été enlevée. Idem pour la ferronnerie. Certaines cloisons intérieures ont aussi été abattues. Destruction ou rénovation?
On le verra dans quelques jours.
Du coup, j'ai pris un peu de temps pour prendre des photos de 4 autres maisons. Je les publierais très bientôt, peut-être demain!
P.S.: C'est devant cette maison qu'une des scènes du film CINECITTA a été tournée. C'était il y a 2 ans et j'y étais. Mais malheureusement à l'époque, je ne faisais que prendre des photos des acteurs, j'aurais du prendre des photos des maisons!
Les travaux de construction de cette église avaient débutés en 1848 par des frères capucinssiciliens au sein du quartier italien de la ville.
Lors de ma visite en 2007, l'église était en pleine réfection. Certains endroits souffraient d'humidité, les peintures abimées...
Ces peintures datant de 1928 étaient l'œuvre du frère d'Alphonso Capone pour excuses et absolution de ses péchés, en vue d'une rédemption de la "famiglia".
Vous ne verrez plus ces peintures.
Je suis retournée à l'église en décembre 2009. Les travaux de réfection étaient achevés. Beau travail.
Mais sincèrement, je pensais que les travaux concernant les peintures seraient de la restauration des anciennes peintures, cela n'a pas été le cas. En comparant les photos que j'avais prises en Août 2007 et les photos que j'ai prises en Décembre 2009, j'ai constaté que de nouvelles peintures avaient remplacé les anciennes.
C'est bien dommage.
Déjà, avant même de remarquer qu'il s'agissait de nouvelles peintures, j'avais trouvé que la restauration faisait trop neuf. Le charme de l'ancien avait disparue. Ensuite, j'avais compris qu'il s'agissait de nouvelles.
Pourquoi?
Restaurer les anciennes fresques coute-t-il trop cher?
Y-avait-il d'autres raisons?
Je ne sais pas.
Les nouvelles peintures sont l'œuvre du peintre Alberto Bogani, venu de Côme en Italie. Celui-ci a utilisé la technique de la peinture murale à l'acrylique.
Le Gouvernement tunisien avait décidé il y a quelques années de démolir tout le bâtiment, en vue de la rénovation complète du vieux quartier de La Goulette.
Le président italien de l'époque, Oscar Luigi Scalfaro, en visite officielle, avait demandé à visiter la vieille église qui était en ruine. Il a, par la suite, pu convaincre les autorités tunisiennes de renoncer à ce projet, et d'encourager une restauration totale, en confiant la gestion du complexe entier au diocèse de Tunis.
Il y a un peu plus de deux ans, j'ai remplacé l'assistante malade d'une personne qui faisait un travail de recherche sur le patrimoine judaïque tunisien.
En fait, je m'étais portée volontaire pour accomplir ce travail. J'étais sure que cela me permettrait de voir des choses et de rencontrer des gens que je n'aurais pas l'occasion de voir autrement.
J'avais été très contente de vivre ces deux journées. Cela m'avait effectivement permis de voir des gens différents et des lieux différents.
Nous avions donc visité 3 synagogues: 2 à Sfax et 1 à Mahdia.
Ces 3 synagogues sont dans un mauvais état, surtout celles de Sfax.
La grande synagogue de Sfax date des années 1930. A l'époque, la communauté juive sfaxienne comptait 5600 personnes. En 2007, ils n'étaient plus que 14. Combien sont-ils aujourd'hui? Je ne sais pas.
En fait, il ne s'agit pas seulement d'une synagogue, il s'agit de tout un complexe comprenant une école, un pensionnat, une grande salle, des annexes pour les grandes occasions...
Aujourd'hui, les bâtiments semblent à l'abandon. En plus, il parait qu'en 2000, lors de la deuxième Intifada, des émeutiers avaient attaqué les bâtiments.
Les vitres ont été cassées. Cela a permit aux pigeons d'entrer et de tout salir.
Le gardien tente, tant bien que mal, de nettoyer, mais que peut faire cet homme tout seul?
Pas grand chose malheureusement.
A l'intérieur, les carreaux de faïence se décollent, la poussière s'installe, les mauvaises herbes s'incrustent dans les moindres interstices....
De la désolation...
C'est dommage de voir tout un pan de notre histoire sombrer de cette manière.
A part les bâtiments, à l'intérieur, les objets du culte sont entassés un peu n'importe comment, les livres sont à l'abandon, les meubles cassées...
La synagogue Edmond Azria est plus petite. Je ne sais pas à quelle époque elle a été construite. Elle est fermée depuis 2000 après qu'elle ait été attaquée par des émeutiers. Il nous a d'ailleurs été très difficile d'ouvrir les cadenas qui étaient plutôt rouillés et n'avaient pas été ouvert depuis.
La synagogue est dans un état pire que celui de la grande synagogue. Indescriptible.
Les pigeons se sont engouffrés par les trous: les vitres ont été cassées par les émeutiers. Les pigeons ont depuis élus domicile à l'intérieur de la synagogue.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Cela fait mal au cœur. Tout bâtiment abandonné fait mal au cœur.
Tout livre, objet, souvenir, chanson... perdu fait mal au coeur.
Je connais le centre de Tunis depuis toujours, et c'est normal, je suis tunisienne.
Lorsque j'étais gosse, j'allais au centre ville de Tunis très souvent. A l'époque, c'était normal. Les Menzah, Manars, Berges du lac... n'existaient pas.
Tout se trouvait au centre ville, et celui qui avait besoin d'acheter quelque chose devait aller au centre ville, de même que celui qui avait besoin d'aller au cinéma, ou d'aller chez un médecin...
Donc j'allais au centre ville. Et j'avais l'impression que le centre ville était immuable. Il était toujours là. Toujours pareil.
De temps en temps, un nouvel immeuble était construit, ou ré-aménagé...
Mais je n'avais jamais pensé au fait que tout nouvel immeuble prenait la place d'un immeuble ancien.
De toute façon, je l'aurais réalisé que cela n'aurait rien changé pour moi.
C'était ainsi, et c'était normal.
Pire, parfois j'étais fière des beaux immeubles modernes qui se construisaient. J'avais l'impression que nous avancions dans la modernité.
Et puis, petit à petit, beaucoup de gens, dont moi, avons cessé d'aller souvent au centre ville. C'est tellement plus pratique d'aller aux nouveaux centres commerciaux.
Et nous n'y pensions plus...
Et puis, un jour, il y a eu une grande polémique à Tunis. Un grand projet immobilier allait être construit. Mais voila, ce projet nécessitait la destruction du théâtre municipal et du Palmarium.
C'était le début des années 1980.
Il y a eu un grand mouvement de solidarité pour sauver le Théâtre Municipal de Tunis de la destruction.
Vous imaginez Tunis sans son théâtre municipal?
Vous imaginez un théâtre moderne à sa place?
Vous vous rendez compte, on voulait détruire un trésor pareil!
Le TNT n'est pas seulement un immeuble, c'est aussi tout un pan de l'histoire culturelle de Tunis. Il est le cœur de notre ville, son joyau architectural et sa mémoire.
Le théâtre fut sauvé.
Mais la crainte de sa disparition éveilla l'intérêt des gens, dont moi, pour ces vieux immeubles. Ces vieux immeubles auxquels nous n'accordions pas d'importance. Or ces immeubles font partie de notre patrimoine architectural, de notre mémoire, de notre histoire, et même de notre identité.
Par ailleurs, j'avais eu un livre sur ces anciens immeubles tunisois. Je ne sais pas où est ce livre. Hier je l'ai cherché partout dans la maison sans le trouver.
Mais, grâce à ce livre, j'avais découvert nos trésors architecturaux. J'avais découvert nos beaux immeubles. Je les avais vu pour la première fois.
Pendant des années, je ne faisais que les regarder sans les voir, sans même m'apercevoir de leur existence.
Depuis ce livre, j'ai enfin levé la tête. Depuis, lorsque je me promène à Tunis, je lève la tête et regarde les vieux immeubles. Je les vois d'un nouvel œil, et je m'aperçois de leur beauté.
Et j'ai peur pour eux.
Malheureusement, ils sont entrain de disparaître.
Nous n'avons pas encore la culture de la préservation de notre patrimoine. Du moins, pas le patrimoine relativement récent. Nous essayons de préserver les antiquités, et parfois la vieille médina, mais nous oublions que les immeubles du centre ville, même s'ils n'ont que 150 à 100 ans d'âge, font aussi partie de notre patrimoine historique désormais.
Mercredi dernier, je suis allée voir le film "Poupées d'argile" de Nouri Bouzid (excellent film). J'étais arrivée 15mn avant l'heure, ce qui m'a permis de prendre quelques photos.
Tout d'abord, cet immeuble. Je suis passée devant des millions de fois, et vous aussi je suppose, mais je n'y avais jamais accordé d'importance.
Quelle ne fut ma surprise hier en découvrant que cet immeuble est l'ancien Théâtre Rossini.
En fait, en feuilletant mes livres hier, je suis tombée par hasard sur une photo de ce bâtiment. Une photo datant du début du XXème siècle (mon scanner est HS, dès que possible je la publierais).
Ce bâtiment est l'ancien théâtre Politeama Rossini, inauguré en mars 1903.
A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècles, plusieurs théâtres furent construits dans plusieurs quartiers de Tunis, dont par exemple le Théâtre Tanugi (1875), le Théâtre Brûlat (1883), l'Arena (1884), le Paradiso (1885) et plusieurs autres salles qui étaient généralement construites en bois et qui furent victimes d'incendies.
Le Théâtre municipal de Tunis et le Théâtre Rossini sont les deux seules salles de spectacle qui existent encore de nos jours.
J'ai pris aussi ces photos à la rue Ibn Khaldoun et à l'avenue Farhat Hached. Là par contre, je ne sais pas si ces immeubles ont une histoire particulière, à part d'être des immeubles à usage d'habitation:
J'ai pris plusieurs photos pour les détails. Les moulures, les sculptures, les fenêtres, les balcons...
De quelle époque date cet immeuble?
Quel style?
Art nouveau?
J'ai aussi pris des photos d'autres immeubles de la même rue, mais moins beaux:
Cet immeuble fait l'angle de la rue Ibn Khaldoun et l'avenue Farhat Hached.
Celui-ci se trouve sur l'avenue Farhad Hached. Style Art Déco. J'adore les colonnes avec du granite
J'aime beaucoup ce style.
En plus, mon oncle habitait dans un immeuble Art Déco, et donc cela me rappelle beaucoup de souvenirs...
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