Cela fait un certain temps que je veux en parler, mais je ne trouvais pas le temps. En fait, surtout depuis un post de Mouwaten, qui m’avait «choquée». D’ailleurs le même sujet a été repris par Mouwaten pour montrer le paradoxe qui existe entre la France et la Tunisie.
Dans une société, tout dépend de l’éducation donnée aux enfants.
Le problème de notre système éducatif, en particulier, et l’éducation des enfants en général ont d’ailleurs été souvent cités ici et là.
C’est un sujet trop vaste pour être abordé dans son ensemble dans un seul post. Ici, je ne parlerais que de l’école.
Mes enfants sont à la mission (école française). Par choix et par obligation.
Lorsqu’il était petit, mon fils était malade. Il a du passer 3 mois dans un centre spécialisé en France, et nous craignions qu’il soit dans l’obligation d’y retourner. Il avait donc fait un trimestre à l’école française. Et à son retour à Tunis, nous avions préféré le mettre dans une école française pour qu’en cas de besoin, si jamais il fallait de nouveau l’envoyer la-bas, il ne soit pas perdu.
Mais ensuite, nous étions tellement satisfaits du système de la mission, que nous avions fait le choix d’y inscrire petite poupée.
Je ne vais pas faire l’apologie du système éducatif français. Parce qu’apparemment, ce ne marche pas très très bien en France. Mais ici, si. Ce système est excellent.
En fait, j’ai envie de vous donner le contre exemple de Mouwaten.
En 2002, lors de la campagne présidentielle en France, les enfants avaient vécu les élections à l’école en direct. Ils avaient la campagne, les affiches, des débats… Exactement comme s’ils avaient été des adultes. Et ensuite, ils ont eu des urnes à l’école et ils ont voté pour élire le président de leur choix. Bien-sûr, c’était des élections «bidons», mais les enfants avaient participé à la vie politique de la France. Et cela a été une occasion pour leur expliquer la démocratie et ses règles.
L’année d’après, pour l’année scolaire 2002/2003, la classe de mon fils avait travaillé toute l’année sur un projet, qui pour moi, était utopique, et qui pourtant a vraiment vu le jour: écrire un livre sur les droits des enfants.
En fait, à l’origine, il était aussi prévu que les enfants aillent en visite au Parlement des Enfants à Paris. Mais ce projet avait été annulé.
Toute la classe avait participé à l’élaboration du livre.
Il est vrai que ce livre traite des droits des enfants, mais, pour connaître les droits des enfants, il faut commencer par déterminer ce que sont les droits, et donc aussi ce que sont les obligations, et comment exercer ses droits et ses obligations.
Ce livre a été l’occasion pour les enfants d’apprendre énormément. Ils ont appris ce qu’est un citoyen, ce que sont les droits et les obligations de chaque citoyen, la hiérarchie des lois (cours de droit à la fac chez nous), comment sont votées ces lois, ce qu’est un Parlement…
Ils ont appris à se respecter, ils ont appris le travail en équipe…
Par ailleurs, à chaque fois que je consulte les livres d’instruction civique de mon fils, je suis impressionnée.
La méthode d’enseignement est en elle-même différente. Personnellement, je la résume ainsi:
À l’école publique tunisienne (ministère), on apprend aux enfants à apprendre (juste pour passer les examens), à l’école française (mission), on leur apprend à réfléchir.
Je parle ici des élèves moyens, ordinaires et normaux, pas des génis, des surdoués ou au contraire, des cancres.
Et on peut constater cela aussi bien dans la façon d’enseigner, que dans les sujets de contrôle. Généralement, le cours est «interactif», et les sujets de contrôle sont des sujets de synthèse. Il n’y a pas de place pour les élèves qui veulent apprendre bêtement une leçon et la réciter sans la comprendre.
Et puis la discipline est stricte et les punitions intelligentes.
Par exemple, il y a deux ans je crois, mon fils avait jeté un papier par la fenêtre de la salle de classe. Un surveillant l’a vu.
D’abord, un rapport avait été écrit à l’intention des parents et de l’élève, avec le rappel de certaines règles, ensuite l’élève a été puni, mais d’une façon tellement intelligente, qu’il n’a plus osé refaire cela: mon fils a été retenu à l’école un mercredi après-midi, et il a du rédiger une dissertation sur la protection de l’environnement.
Un ami, dont les deux enfants sont à l’école publique tunisienne nous racontait la semaine dernière qu’il avait constaté dans les cours de géographie de ses enfants, un fait qui l’avait choqué (et nous aussi d’ailleurs). Il a dit que les chiffres qui étaient donnés étaient les chiffres avant 1987, et après 1987. Comme si avant 1987, la Tunisie était un beau ZERO, et après 1987, son évolution a été miraculeuse, sur tous les plans, agricole, industriel… Ridicule!
Ceci est mon avis personnel, basé sur des constatations personnelles, et non pas sur une étude quelconque. Le débat est donc ouvert. Donnez vos avis, cela ne fera qu’enrichir la discussion.
Je précise que mon mari a fait toutes ses études au ministère. Quant à moi, au primaire, j'étais dans une école privée tenue par des soeurs chrétiennes, ensuite, le secondaire au ministère. Mais c'était à une autre époque....
N.B.: Je ne parle pas ici, du Lycée Cailloux de la Marsa que certains nomment le Club Med, ou même le dépotoir. A tort ou à raison, je ne sais pas.
Les commentaires récents