Ma tarte aux oignons et aux chanterelles jaunes a eu un énorme succès, aussi bien auprès des tunisiens que des étrangers. Je l'ai faite à plusieurs reprises ces derniers temps, et à chaque fois elle a fait l'unanimité. Même mes enfants, qui au début n'avaient pas trop apprécié le gout un peu amer des chanterelles, ont fini par l'adorer.
Bref, tout mon "stock" de chanterelles y est passé.
L'autre soir, nous avons reçu des amis à diner, j'avais donc pensé faire la même tarte, mais avec des girolles (toujours de Aïn Draham). C'était aussi réussi.
J'ai utilisé exactement la même recette que celle de la tarte aux chanterelles (que vous trouverez ici), sauf que j'ai mis 2 c à café de farine au lieu d'une, et j'ai ajouté environ 10 cl de lait. Et bien-sur, j'ai coupé les girolles en petites morceaux.
Chanson très sympa. Il parait que le film aussi. Il vient d'ailleurs d'obtenir le Tanit d’Or du court-métrage lors des JCC 2010 (Journées Cinématographiques de Carthage).
Il va sans dire que je ne suis pas du tout d'accord avec ce qu'ils disent, surtout le mari!
Je m'étais aussi souvenue qu'en 2006, le Lycée Pierre Mendes France avait fêté son cinquantenaire, et avait publié à l'époque un livre pour commémorer l'évènement.
J'avais donc consulté ce livre.
Bon, en 1956, Mutuelleville était plutôt une campagne. Rien aux alentours du lycée d'après une photo de l'époque.
Mais j'avais trouvé une information importante dans ce livre: l'origine du mot MUTUELLEVILLE.
Je m'étais toujours demandée pourquoi ce quartier s'appelait Mutuelleville.
L'explication est toute simple: dans les années 1900, les premiers habitants de ce quartiers étaient les adhérents d'une mutuelle: l'Assistance Mutuelle.
Le fondateur de cette mutuelle était Ferdinand Huard.
Qui était ce Ferdinand Huard?
J'avais appris qu'il s'agissait d'un poète.
Et en essayant de suivre sa trace, j'avais trouvé quelques articles sur Mutuelleville, surtout des journaux de l'époque.
Ensuite, j'avais décidé d'aller me promener dans les rues de Mutuelleville et de prendre des photos des anciennes maisons qui subsistent encore. Malheureusement, il n'en reste pas beaucoup, la plupart ayant été démolies. Il y avait des maisons que je garde en mémoire et que je voyais lorsque j'étais gosse mais qui ont aussi disparues. Dommage.
Certaines autres sont en ruines, d'autres en cour de démolition.
Je pensais écrire une note à ce sujet.
Et puis, en prenant des photos de mon ancienne école "École Privée Chevreul", j'avais entendu du bruit: une maison voisine était en cours de démolition.
Et au lieu d'écrire une note pour mon blog, une idée avait germé dans mon esprit. Il s'en ai suivi une petite nouvelle "Je ne suis pas de pierre" que j'avais écrite dans le cadre de l'atelier d'écriture que je suivais l'année dernière. Je vous conseille de la lire si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur Mutuelleville.
En photographiant mon école, j'avais aussi appris que l'architecte qui l'avait conçue s'appelait Claude Chandioux. J'étais aussi allée à la recherche de cet architecte. Mais je n'avais pas non plus trouvé grand chose.
Je devais publier les photos sur mon blog, mais j'avoue que depuis la censure, je n'ai plus tellement envie d'écrire. Surtout depuis la deuxième censure qui ne me permet même plus de publier des commentaires sur mon propre blog. Et puis, aujourd'hui, je me suis dit qu'il fallait que je le fasse. Je dois d'ailleurs avoir des centaines de photos à publier qui attendent, des photos de monuments tunisiens, des photos de voyage, des photos de plats...
Peut-être que je le ferais. Il me faut me débarrasser un peu de mon découragement du à cette censure.
Je vous laisse donc aujourd'hui avec les photos de Mutuelleville. (Cliquez sur les photos pour les agrandir).
Je commence avec cette petite maisonnette. Elle est ancienne, mais très bien entretenue. Si mes souvenirs sont exacts, elle s'appelle Villa Beau-séjour.
J'ai trouvé cette magnifique villa. Malheureusement, elle est dans un état lamentable, et c'est bien dommage. Elle est abandonnée. J'espère qu'elle n'est pas vouée à la destruction:
Quelques maisons, certaines portant de jolis noms:
Ces deux petites maisonnettes ont été démolies. La semaine dernière, je passais par la-bàs, et à leur place, il y avait du VIDE!
Rue du 1er Juin, des villas un peu plus belles. Il y a d'ailleurs dans cette rue, plusieurs ambassades et résidences d'ambassadeurs.
Et la plus belle: mon ancienne école. Là où j'ai passé 6 merveilleuses années. J'en garde d'excellents souvenirs. Je trouve que m'inscrire (et ensuite tous mes frère et sœurs) à cette école a été la meilleure décision de mes parents. Quelque part, je suis ce que je suis en grande partie grâce à cette école, tenue à l'époque par des bonnes sœurs. Elles nous ont appris la discipline et la tolérance.
Elle est belle mon école, n'est-ce pas?
J'ai aussi pris ces photos de deux maisons que j'ai trouvées belles. La première est vraiment magnifique et parait bien entretenue. Par contre, la deuxième est soit en cours de restauration soit en cours de démolition. A travers la fenêtre, on voit des destructions à l'intérieur. J'espère que c'est juste pour la rendre plus belle!
J'espère vous avoir fait apprécier mon beau quartier de Mutuelleville.
Que diriez-vous si chacun d'entre vous essayait de nous faire connaitre son propre quartier. Cela serait un bel hommage à notre belle Tunisie, non?
Je suis curieuse de connaitre vos quartiers, villes ou même pays (pour les non-tunisiens)!
Depuis quelques temps, j'entends ici et là des femmes se plaindre: "que nous a donc apporté l'émancipation de la femme à part la fatigue?"
Je l'entends dans la rue, je l'entends à la radio (forum Nsa sur Mosaïque Fm)...
- Nous sommes fatiguées...
- J'ai envie d'un homme qui me commande...
- Je veux rester à la maison et vivre à "la traditionnelle"...
Elles se plaignent. Elles se plaignent encore....
A la radio, certaines sont allées jusqu'à dire qu'elles voudraient un retour en arrière, qu'elles ne veulent plus de leurs droits qui n'ont fait que les asservir encore plus que leurs grand-mères.
Je reste étonnée. Choquée même.
Ont-elles conscience de ce qu'elles disent?
Savent-elles ce que cela signifie de ne pas être une citoyenne à part entière?
Savent-elles ce que cela signifie d'être sous tutelle?
Savent-elles?
Mesdames, la législation tunisienne vous a donné le droit de CHOISIR et de DECIDER par vous-même.
Vous avez le droit de décider de votre vie.
Vous avez le droit à une carte d'identité.
Vous avez le droit à l'instruction.
Vous avez le droit de conduire une voiture.
Vous avez le droit de choisir votre mari.
Vous avez le droit de travailler.
Vous avez le droit de circuler librement sur le territoire tunisien et en dehors du territoire tunisien.
Vous avez le droit à un passeport.
Vous avez le droit d'ouvrir un compte bancaire.
Vous avez le droit d'acheter, de vendre, de louer...
Vous avez le droit de vous marier.
Vous avez le droit de divorcer.
Vous avez le droit de dire OUI.
Vous avez le droit de dire NON.
Vous êtes LIBRES. Vous n'êtes les esclaves de personne. Vous n'êtes pas sous la tutelle d'un homme, qu'il soit le père, le frère, l'oncle ou le mari.
Vous pouvez décider par vous-même de votre avenir, de votre vie.
Vous n'avez pas besoin de l'autorisation d'un MÂLE pour accomplir tous les actes de votre vie.
Vous pouvez vous inscrire partout, vous pouvez vous présenter et postuler à l'emploi de votre choix.
Personne ne peut vous dire: vous avez besoin de l'autorisation de votre père ou de votre mari pour...
Pas en Tunisie.
Vous, femmes Tunisiennes, vous avez le droit de décider.
C'est important. Ne pensez pas que c'est superflu. Ce n'est pas un luxe.
C'est un besoin et un droit.
UN DROIT.
Vous dites: nous sommes fatiguées. Que nous a donc apporté l'émancipation de la femme à part les responsabilités et les obligations?
Faux.
Ce sont les hommes qui doivent changer pas vous.
C'est vrai la femme tunisienne est fatiguée. C'est vrai, elle accompli un double travail: à l'extérieur et à l'intérieur de la maison.
C'est vrai qu'elle s'occupe de tout au sein du ménage. C'est vrai qu'elle est le pilier de la famille.
C'est vrai tout cela.
Mais renoncer à ses droits et rester à la maison n'est pas la solution.
Vous transformer en esclave ou femme de ménage ne vous procurera pas de repos et ne vous déchargera pas de vos responsablités.
Ce sont les hommes qui doivent changer. Les hommes doivent prendre leurs responsabilités et partager avec vous les tâches.
Mesdames, ne renoncez surtout jamais à vos droits. Au contraire. Battez-vous pour en avoir d'autres.
Quelle chance nous avons, nous Tunisiennes. Ne laissons pas tomber cette chance!
P.S.: Pour illustrer cette note, je publie une photo de Alia Babbou, une femme tunisienne dont nous sommes fiers. Puisse-t-elle inspirer beaucoup de femmes!
J'en avais envie depuis quelques jours, et aujourd'hui, je les ai mangés: canellonis aux épinards.
Et puis, j'avais envie d'un déjeuner très bon aujourd'hui parce qu'hier, une remarque de mon mari, à propos de ma cuisine, m'a agacée.
Ah les hommes!!!
Ils sont d'une ingratitude monstre. Tu les nourris pendant des années, il suffit qu'un ou deux jours tu ne fasses pas la cuisine pour qu'ils deviennent amnésiques!
Ingrats!!!
Ingrédients:
- des canellonis aux épinards
- de la ricotta
- des épinards
- du beurre
- du lait
- du gruyère râpé
- des oeufs
- du maizena
- noix de muscade, sel, poivre.
Je n'indique pas les quantités parce que je l'ai fait "à l'oeil" comme on dit.
Faire bouillir de l'eau salée additionnée d'huile dans une grande marmite.
Laver les épinards. Les hacher très fin. Les faire revenir dans du beurre. Ajouter du sel (un tout petit peu parce que les épinards sont salés), du poivre et de la noix de muscade.
Dans un grand bol ou saladier, travailler la ricotta pour qu'elle devienne homogène.
Ajouter du gruyère râpé, les épinards cuits et les oeufs.
Rectifier l'assaisonnement.
Préparer une sauce béchamel. En fait, ce n'est pas vraiment une sauce béchamel parce que j'essaye un peu de traquer les calories. Donc au lieu de faire ma sauce avec du beurre et de la farine, je préfère utiliser de la maizena.
Diluer de la maizena dans du lait froid. Mettre sur le feu et porter à ébullition tout en remuant. Lorsque la sauce est épaissie, ajouter du gruyère râpé, du sel et du poivre.
Faire cuire à moitié les canellonis en les trempant au fur et à mesure dans l'eau bouillante. Si les canelloni cuisent trop, ils deviennent fragiles et très difficile à farcir.
Les retirer avec un écumoir et les remplir de la farce ricotta/épinards.
Disposer les canelloni, côte à côte, dans un plat à gratin.
Napper les canelloni de sauce béchamel. Ajouter du gruyère râpé.
L'autre soir, nous avons reçu des invités étrangers à diner. J'ai donc préparé un diner tunisien. Le plat principal: couscous au mérou préparé par ma maman. C'était délicieux.
Parmi les entrées, j'avais préparé une ojja aux crevettes. Comme nos invités étaient européens, elle n'était pas piquante du tout, c'est dommage, parce que j'adore la cuisine tunisienne un peu piquante.
Voici la recette de ma ojja, recette apprise chez ma maman!
Ingrédients:
- Oignons
- Ail
- Huile
- Tomates
- Poivrons
- Crevettes décortiquées.
- Paprika
- Oeufs
- Sel et poivre.
Couper les tomates en dé.
Hacher les oignons, les faire revenir dans de l'huile, mais sans les laisser roussir. Ajouter les tomates en dé, du paprika, beaucoup d'ail écrasé.
Laisser cuire.
Laver les poivrons et les couper en rondelles. Lorsque les tomates sont presque cuites, ajouter les poivrons. Laisser cuire jusqu'à absorption de l'eau. Saler et poivrer.
Trier les crevettes. Mettre les plus grosses de coté.
Lorsque la ojja est cuite, sur un feu très doux ajouter les oeufs. Couvrir.
Lorsque les oeufs sont cuits, ajouter les plus petites crevettes et éteindre le feu, les crevettes cuiront dans la chaleur.
Dans un téfal, écraser de l'ail, et faire cuire les grosses crevettes dans très très peu d'huile.
Pour servir, mettre la ojja dans un plat et décorer avec les plus grosses crevettes.
Bon appétit.
P.S.: Personnellement, j''aime bien ajouter un peu d'harissa diari.
Dire que le tout premier mot de l'islam, le premier mot que Dieu a adressé à Mohamed a été le mot إقرأ LIS.
LIS.
Lis et apprend. Lis.
Mais depuis quelques temps, on dirait que les musulmans ont oublié ce que cela voulait dire.
Sur une vidéo, un barbu a dit qu'il ne fallait pas instruire les filles, leur cerveau ne leur permettant pas de comprendre, et on ne pourrait en faire que des singes savants.
Aujourd'hui, une nouvelle vidéo extraite d'une émission de la chaine errahma dit aux filles qu'elles ne devraient étudier la philosophie que si elles y sont obligées. Ce cher barbu dit que la philo est du n'importe quoi, et que les filles feraient mieux d'aller étudier le livre de Dieu et la sira du prophète.
C'est sûr petit con!
إقرأ
LIS. LIS. LIS.
Et laisse ces petits cons complexés et misogynes dire n'importe quoi. Ne les écoute pas et LIS.
"Fabien m'a quitté. A l'instant où je t'écris, je le vois s'éloigner dans l'allée de cyprès, au soleil couchant, droit sur son cheval..... A la recherche d'un Empereur qui n'existe sans doute pas, il fera le tour de notre mer en vain. Il attend de l'existence quelque chose qu'elle ne lui donnera pas, et cette attente idiote, c'est sa passion. Cette attente idiote qui l'empêche de vivre, c'est sa vie. Pourquoi les hommes rendent-ils creux ce qui est plein?"
L'évangile selon Pilate - Eric-Emmanuel Schmitt.
Hier, en lisant ce livre, j'ai été attirée par cet extrait qui m'a rappelé un autre extrait, d'un autre livre. Quelque part, les sens se rejoignent un peu, non?
«Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.»
Le mythe de Sisyphe - Albert Camus.
Le bonheur, le sens de la vie, est peut-être justement le chemin et non la destination. Qu'en pensez-vous?
J'ai demandé si une telle loi existe vraiment. On m'a dit que oui. Bien que les agents étaient incapable de dire s'il s'agit d'une loi, d'une circulaire, d'un arrêté...
Bon, cela prouve qu'une notion telle que la hierarchie des lois est inconnue auprès des agents municipaux!!!!
Bref, j'ai appris que ces dernières années un texte est venu reglementer les prénoms tunisiens. Il parait que ce texte a, d'une façon générale, interdit tous les prénoms qui pourraient donner lieu à une gêne ou sont diffamants, et ceux qui ne seraient pas musulmans.
En plus, ce texte interdit particulièrement les prénoms qui sont des noms de villes, comme Mahdia ou Chiraz, et les noms des personnages historiques, tels Hannibal, Saddam ou Bourguiba.
Par ailleurs, il parait que lorsque les agents ont un doute concernant un prénom, ils doivent consulter leur ordinateur pour voir si ce prénom est permit ou pas.
Concernant l'existence du livret, j'ai eu droit à un sourire. Existe-t-il? N'existe-t-il pas? A priori il existe, mais les agents préfèrent ne pas trop en parler.
Quid en ce qui concerne le prénom Elyssa.
Un des agents a dit que c'est un prénom permit et un autre pense qu'il est désormais interdit, puisqu'il s'agit du prénom d'un personnage historique. Ils ont commencé à discuter entre eux, chacun pensant avoir raison.
Un des agents est allé consulter l'ordinateur: sur le grand Tunis, il y a eu ces dernières années seulement 30 Elyssa, la dernière inscrite l'a été en 2009 à Mutuelleville.
Par contre, j'ai appris qu'un grand nombre de prénoms tirés du Coran sont apparus ces dernières années. Par exemple, Tasnim (que je ne connaissais pas du tout) est devenu assez répandu: ces dernières années, sur le grand Tunis, il y a eu 1625 petites filles prénommées Tasnim.
On m'a cité d'autres prénoms tirés du Coran, que je n'avais jamais entendus de ma vie et que je n'ai d'ailleurs pas retenus, et qui parait-il sont à la mode.
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