Je n'ai toujours pas compris comment, mais hier j'étais assise dans un fauteuil, et tout d'un coup je me retrouve par terre. J'ai fait une chute spectaculaire!
Je n'aurais jamais cru que nos muscles fessiers étaient autant sollicités. Il suffit de tousser pour avoir mal.
Je me suis couchée vers 00h30, je n'ai pu m'endormir qu'à 06h00 du matin tellement j'avais mal!!!
Semaine géniale: j'ai pu profiter de mon cher et tendre toute une semaine, sans les habituels envahisseurs!
Cette fois-ci, je ne m'attends pas du tout à ce qu'on me trouve belle ou sexy, je suis sûre que tous trouveront que j'ai pris du POIDS. Nous avons mangé, ou plutôt dévoré comme des ogres. C'était tellement bon!
Par contre, le Caire a changé sur certains points. Je vous raconterais plus longuement tout mon voyage. Mais ce qui n'a pas changé, c'est mon opposition au voile et aux islamistes, et au lavage de cerveaux de certaines chaines de TV et plus particulièrement "IQRA". La-bas, j'ai pu me rendre encore plus compte du sabotage intellectuel que ces gens opèrent.
Ce matin, mon mari et moi avons du faire face à une réalité bien dure: finis les "ya bey", "ya Pacha" et "sit hanem", nous sommes redevenus un homme et une femme bien ordinaires!
Kenza m’a lancé une invitation il y 3 jours. Je suis bien coincée. Elle voudrait connaître 5 choses de moi que vous ne connaissez pas.
Après mûres reflexions, j'ai pensé vous confier ceci:
1/ Quelque chose que vous connaissez tous: mon amour de la lecture.
Comment y suis-je arrivée?
Cela vous ne le savez pas.
Et bien, la vie est pleine de surprises et d’aléas, et parfois une petite remarque anodine peut changer la vie d’une personne. C’est ce qui m’est arrivé.
Lorsque j’étais gamine (je sais, c’était il y a très très très longtemps) mes parents m’avaient inscrite dans une école privée tenue par des religieuses chrétiennes (by the way: excellent choix, je les en remercie encore!). Mon problème était que cette école était essentiellement fréquentée par des enfants issus de couples mixtes (généralement franco-tunisiens). Ces enfants-là parlaient très bien le français. Pas moi. Mes parents étant 1000% tunisiens, à la maison nous parlions arabe, et en plus, nous débarquions juste de notre bled pour habiter la capitale.
Bref, j’avais un français cassé de petite arabe.
Mon institutrice (française) avait donc appelé ma maman. Elle lui avait exposé le problème et lui avait recommandé de m’acheter des livres en français pour que j’apprenne à bien parler.
Ce qui fut fait.
Et une passion est née.
Je suis très fière de vous annoncer que depuis, j’ai toujours été une excellente élève en français, pendant toutes mes études.
J’ai quand même eu un problème avec mes parents: je lisais tout le temps. Parfois même à table. Je dévorais tous les livres qu’ils m’achetaient. Tout mon argent de poche y passait.
J’avais tellement exagéré que mon père ne me donnait plus d’argent lorsque je voulais un livre.
2/ Cette deuxième chose découle de la première.
Lorsque j’ai eu mon bac (c’était aussi au siècle dernier), c’était une époque très troublée sur le campus tunisien. Mes parents avaient donc décidé de m’inscrire à l’université en France (mes parents ne prennent que de bonnes décisions, j’espère que vous l’avez remarqué!).
J’ai un physique très européen, plus allemand ou hollandais que tunisien. En France, personne ne pouvait savoir que j’étais étrangère.
Pourtant, dès que je disais quelques phrases, les gens savaient que j’étais étrangère.
Je n’avais aucun accent pourtant.
Comment? Pourquoi?
Il paraît que j’employais un français trop parfait par rapport aux Français.
La différence s’est estompé après mes 6 ans en France. J’ai appris à dire «mec», «nana», «merde», «tu me fais chier»…
L’année de ma licence, après mes examens, j’ai rencontré par hasard une de mes profs. Elle m’annonce que j’avais obtenu une bonne note dans sa matière. J’étais étonnée: les copies sont anonymes. Elle ne pouvait en principe pas savoir quelle était ma copie.
Réponse de ma prof: c’était la copie la mieux écrite!!!!!
Waow!!!!
Si je devais repasser mes examens aujourd’hui, cela ne serait plus pareil!
3/ L’Égypte. Je suis une passionnée de l’Égypte. De son histoire, de son cinéma, de sa langue… de tout.
Il fut un temps où je connaissais tous les pharaons de la XVIIIème dynastie par cœur, et par ordre!
Dans ma bibliothèque, les livres consacrés à l’Égypte sont classés à part.
La première fois que j’ai visité l’Égypte, je pleurais à l’aéroport le jour de mon départ. J’aurais voulu y rester à jamais….
4/ Lorsque j’étais jeune, je disais que je n’épouserais qu’un homme qui aimerait la lecture. Ce qui à l’époque était plutôt rare à Tunis.
Imaginez un peu, il fallait que je trouve l’homme idéal (beau, intelligent….) et en plus, il fallait qu’il aime la lecture.
Un jour, j’étais à la plage. Je lisais un livre sur… l’Égypte. J’étais avec une femme. Son beau-frère est arrivé. Elle me l’a présenté. C’était un passionné de lecture. En plus, ce jour-là, il m’a parlé d’Égypte (il s’est révélé par la suite qu’il ne savait pas grand chose sur le sujet!!!).
Bref, ce soir-là, je suis allée chez lui. Il m’a fait des pâtes (j’ai cru qu’il savait faire la cuisine, je me suis aussi trompée). Deux jours plus tard, nous sortions ensemble. 10 jours après, il m’a demandé en mariage. Cela fait plus de 17 ans que nous sommes mariés!
Au début, je faisais mon troisième cycle. Il était salarié. Il refusait toute aide financière de la part de nos parents. Parfois, les fins de mois étaient très difficiles. Je faisais des économies sur tout. Particulièrement sur la nourriture.
Mais JAMAIS, JAMAIS, je n’ai fait d’économies pour acheter un livre, même très cher.
JAMAIS, JAMAIS, il ne m’a fait la moindre remarque à propos de l’achat de livres.
A nous deux, aujourd’hui, nous avons pleins de livres partout, dans toute la maison.
Des années plus tard, je me rends compte que j'avais raison. J'ai choisi exactement l'homme qui me convient.
5/ Comme Kenza qui n’aime pas faire la vaisselle, je déteste faire le ménage. Mon problème, je déteste encore plus habiter un endroit sale.
Lorsque j’emménage quelque part, je suis obligée de tout nettoyer. Mais vraiment tout nettoyer, frotter, désinfecter, javelliser… Bref, le nettoyage de nos grands-mères.
Lorsque j’étais étudiante à Paris, j’avais loué un appartement qui ne me semblait pas trop propre. Alors j’avais décidé de faire un grand nettoyage, mais à la méthode de chez nous: à grandes eaux.
Tant que je nettoyais l’intérieur, pas de problèmes. Mais lorsque je me suis attaquée aux fenêtres, c’était…
C’était un appartement au 1ère étage, situé dans une grande avenue. Il y a avait des bacs à fleurs aux fenêtres. J’avais décidé de laver les persiennes.
J’avais mis une djellaba orange (autant être à l’aise!), j’avais rempli un seau d’eau, j’avais grimpé sur les bacs à fleurs, et je m'étais attaquée aux persiennes.
Tout d’un coup, je remarque un attroupement sur le trottoir. Les Français n’avaient sûrement pas l’habitude de voir une folle, de couleur orange, agrippée à des bacs à fleurs, entrain de laver des persiennes à grands seaux d’eau, ils devaient être étonnés de voir cette folle faire des va-et-vient, remplir un seau d’eau à chaque fois, et jeter toute cette eau sur ces pauvres persiennes!
J’avais été un vrai spectacle pour ces gens-là. Heureusement qu’ils n’avaient pas appelé la police pour trouble à l’ordre public!
Mais mes persiennes étaient les plus propres de tout Paris!!!!
Voilà, vous savez tout de moi.
Alors à mon tour, à qui vais-je demander de se soumettre à ce test?
Je me mets dès que possible à l'écriture de ma première note sur la Birmanie. En attendant, je vous montre la première photo que j'ai prise. Il s'agit du Bouddha couché qui se trouve dans la pagode Kyaukhtatgyi.
Ce Bouddha est énorme, il fait 70m de long. J'ai du "rogner" mon fils de la photo. C'est un peu dommage, car si je l'avais laissé, vous auriez pu vous rendre compte de la taille réelle de ce bouddha.
Les pieds du Bouddha portent les 108 marques sacrées qui le distinguent du commun des mortels.
J'ai constaté qu'El Gréco a vendu la mèche: j'étais à Myanmar (Ex-Birmanie).
Depuis vendredi, les choses se passent plutôt bien.
D'abord, j'ai retrouvé mon mari et ma petite poupée. Ils m'avaient cruellement manqués.
Presque de l'aéroport, mon mari m'a emmenée chez un ami. Première belle "chose": un ami m'a dit que j'étais la plus belle. Il a dit que lorsque j'arrivais à une soirée, j'éclipsais toutes les autres femmes. Même si je sais parfaitement bien que cela n'est pas vrai, cela fait énormément plaisir.
Samedi matin, un bon bain et une hakka bel kassa el kahla, débarassent de la fatigue après des heures et des heures d'avion.
Samedi, nouvelle soirée. Un autre ami me dit que je suis la plus belle (attention, je vais finir par y croire, et...).
Vous pouvez me croire, rien de tel pour avoir un moral d'acier.
En plus (et c'est le meilleur), je me fais draguer à fond par mon mari.
Bref, excellent retour à Tunis, et bon début d'année.
J'ai dans la tête un tas d'histoires à vous raconter à propos de Myanmar. J'espère avoir assez de temps pour cela, parce que je pars bientôt pour le Caire.
A propos du Caire, je lance un appel aux internautes cairiotes: celà me ferais plaisir de vous rencontrer...
UPDATE: Mon beau-frère vient de me dire qu'aujourd'hui, je suis très sexy. Waow. Je vais vraiment finir par y croire. Le Myanmar, bien que véritable dictature militaire, a l'air de m'avoir fait beaucoup de bien. C'est dommage que ce pays soit si loin, parce qu'à ce rytme, j'ai intérêt à y aller très souvent.
Sa réaction, si elle n’était pas si triste, me ferait presque rire!!!!
Il est révolté par l'histoire que j’ai racontée hier. Pourtant, il y a eu des cas bien plus grave. Mais….
Le cas le plus dramatique et le plus bête que j’ai vu est le suivant:
Mon fils à l’âge de 3 ans et demi a passé une semaine dans le coma. Il était en service de réanimation sous respirateur artificiel, avec les deux poumons infectés.
J’ai passé presque un mois (2 X 2 semaines) à la clinique (attention, c’est même pas à l’hôpital).
Le cas de mon fils étant un peu exceptionnel, vu l’âge et la raison de sa maladie, les médecins de la clinique venaient souvent nous voir. En fait, j’étais devenue une «habituée» de cette clinique. J’en faisais un peu partie.
Un jour, un pédiatre qui était venu nous rendre visite m’avait raconté une histoire révoltante.
Il était très en colère. Je lui en avais demandé la raison. Il m'avait raconté qu’un nouveau-né venait de décéder par la faute d’une infirmière.
Un nouveau-né avait été placé sous perfusion. Une infirmière était entrée, et elle avait augmenté le débit de la perfusion. Le bébé en était mort. Tout simplement. Je lui pose la question des suites qui seront données à cette histoire. Et c’est le plus révoltant: aucune suite. Personne ne veut avoir de problèmes: ni le pédiatre ni la clinique.
Aux parents, on dira juste que le nouveau-né n’a pas survécu.
Point.
Aucune sanction.
Suite à cette histoire, je suis devenue un vrai chien de garde. Lorsque mes enfants sont hospitalisés, je ne les quitte pas des yeux une seconde. Et c’est ce que je conseille à tous.
J’ai vraiment sauvé la vie de mes deux enfants, à deux reprises.
La première, c’était justement lorsque mon fils était dans le coma. Chaque matin, il subissait un prélèvement sanguin pour une analyse des gaz. En fonction des résultats de ces analyses, le médecin réanimateur ajuste l’appareil respiratoire.
Un jour, j’étais en service de réanimation lorsque j’entends une conversation téléphonique. Je comprends tout de suite qu’il s’agit de mon fils parce qu’il était ce jour-là tout seul en réa. Le matin, les résultats des analyses communiqués au médecin concernaient un autre malade d’une autre clinique. Je vais voir l’infirmier, il était là, assis tranquillement, sans aucune réaction, entrain de parloter au téléphone, exactement comme si son interlocuteur lui parlait foot ou musique. Aucun geste pour aller prévenir le médecin. J’ai été obligée de courir comme une folle à travers les couloirs pour retrouver le médecin et l’informer de l’erreur commise.
Je vais nommer ce médecin, il a sauvé la vie de mon fils et je lui en serais éternellement reconnaissante, il s’agit du docteur Mondher Ben Ameur. Merci docteur.
Le médecin réagit tout de suite. Ensuite, je l’ai entendu passer un savon à l’infirmier. Mais la clinique n’a pas réagi: pas de sanction, ni envers l’infirmier ni envers le labo qui a commis l’erreur.
Je passerais sous silence les problèmes d’hygiène, les erreurs de régime alimentaire……
La deuxième fois, j’ai sauvé la vie de ma fille. Elle était encore bébé. Elle avait été admise dans une (autre) clinique pour déshydratation. La pédiatre l’avait mise sous perfusion. Comme je vous l’avais déjà expliqué, je suis un vrai chien de garde lorsque mes enfants sont hospitalisés (malheureusement pour eux et pour moi, ils l’ont été souvent). Alors, je fais attention à tout. J’avais donc calculé le nombre d’heures qu’il fallait pour lui changer la perfusion.
Depuis l’accident du bébé, je fais très attention au débit des perfusions, et d'ailleurs j'interdis au personnel d'y toucher sans raison particulière.
En France, lorsque mon fils avait été hospitalisé, j’avais remarqué qu’ils disposaient de pompes à perfusion électroniques. J’en avais demandé une à la clinique, ils m’avaient répondu qu’ils n’en avaient pas. Ils m’avaient proposé à la place une pompe mécanique, mais avec un débit contrôlé. J’avais accepté.
Les heures passaient, la poche de la perfusion restait presque au même niveau. Le débit était trop lent. 6 heures passent. 12 heures. Et la poche n’est même pas à la moitié alors que nous aurions du être à la deuxième poche.
J’appelle la pédiatre. Elle me dit qu’elle avait parlé avec l’infirmier, et qu’il l’avait rassurée. Il lui avait dit qu’il avait pris la température de ma fille toutes les heures et qu’elle se portait très bien.
Là, j’au hurlé. L’infirmier n’avait pas mis les pieds dans notre chambre de toute la nuit: comment a-t-il pu prendre la température de ma fille? Par télépathie?
Elle me rappelle un moment plus tard pour me dire que l’infirmier était entré tout doucement lorsque je dormais.
Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Pour prendre la température de ma fille, il fallait la déshabiller et lui enlever la couche. Comment est-ce que je ne me serais aperçue de rien?
Bref, ce n’est pas le plus important.
Je m’inquiétais: ma fille se déshydratait, et personne ne voulait réagir.
18 heures passent. Ma fille est de plus en plus faible. J’essai d’appeler le médecin de garde, il n’a pas daigné se déplacer pour la voir.
Finalement, je commence à m’affoler et à la clinique, personne ne réagit.
Mon cousin est chirurgien. Je lui téléphone, et lui décris l’état de ma fille. Il me dit que je dois immédiatement appeler un médecin réanimateur.
Malgré les années qui ont passé, je me rappelle du docteur Mondher Ben Ameur. J’arrive à lui téléphoner. Il réagit tout de suite (merci encore docteur). Il contacte le service de réa de la clinique qui enfin daigne m’écouter. Ils ont enfin réagit. La pompe à perfusion était en panne.
La clinique dispose d’une pompe à perfusion électronique (alors qu’au début, ils avaient nié). Le service réa s’est enfin occupé de ma fille et elle a été sauvée.
En conclusion, que faut-il comprendre?
Que même dans les cliniques privées, le service laisse à désirer.
Les compétences médicales sont bonnes et même très bonnes. Nos médecins sont excellents. Mais alors le personnel……..
Finalement, en Tunisie, lorsque l’on tombe malade, il faut:
- avoir de l’argent pour payer, parce que le service public est plus qu’horrible.
- avoir un minimum d’instruction, pour pouvoir comprendre, surveiller, calculer un débit, suivre un traitement,….
- être sur ses gardes, surveiller le personnel médical: ce sont des menteurs et des imbéciles, et n’ont aucune conscience professionnelle.
- surtout ne pas être timide, pour pouvoir réclamer et rouspéter…
- il faut être pistonné pour pouvoir même appeler un médecin!!!!
Des histoires sur les hôpitaux et les cliniques, je pourrais en raconter encore et encore. Je pourrais écrire un livre entier.
Surtout depuis que mon fils a été hospitalisé en France. J’ai vu un hôpital français fonctionner. Je peux voir la différence. Et la différence est E N O R M E.
Mouwaten Tounsi voudrait que nos journeaux en parlent.
Mais pourquoi donc?
D’après nos journaux, tout va très bien dans le meilleur des mondes.
Pourquoi en Tunisie les malades vont-ils à l’hôpital public?
Est-ce pour être soignés ou pour être maltraités?
Je vous raconte ce qui est arrivé à une jeune femme cette semaine.
Il s’agit d’une jeune femme qui s’est mariée cet été.
Il y a environ 3 semaines, elle a eu très mal au ventre. Je lui ai conseillé de voir un médecin et de faire un test de grossesse.
Elle était effectivement enceinte, mais ne le savait pas encore.
Samedi dernier, elle a saigné. Je lui ai conseillé d’aller aux urgences de l’hôpital Mongi Slim à La Marsa (je le nomme, ils n’ont qu’à assumer).
Le médecin qui la voit donne des ordres pour qu’elle soit immédiatement hospitalisée.
Elle sera gardée à l’hôpital samedi et dimanche sans aucun soin particulier.
Le lundi matin, on lui dit que les médecins ne travaillent pas le week end, et on lui fait enfin une échographie.
Ensuite, une personne vient lui dire qu’elle peut sortir.
On l’informe que sa grossesse s’est arrêtée (al hbala waqfet). Et on lui demande de revenir le jeudi 14 décembre pour une nouvelle échographie.
Elle paye 100d (presque la moitié du salaire mensuel de son mari).
Elle me raconte cela. Je suis révoltée. Qu’a-t-elle exactement? Si le bébé est mort, ne doit-elle pas faire un curetage? Si la grossesse s’est arrêtée, pourquoi doit-elle revenir 10 jours plus tard pour une échographie?…
Beaucoup de questions sans réponses.
Je l’emmène hier chez mon gynécologue. Il l’examine et lui fait une échographie. Il est scandalisé. Le bébé est mort depuis environ 1 mois. Il faut l’enlever d’urgence pour éviter une hémorragie et une infection.
Il lui prépare un dossier complet. Avec clichés, lettre explicative détaillée et lui demande d’aller directement à l’hôpital.
A l’hôpital, elle se fait engueuler tout simplement. On lui reproche d’avoir consulté un médecin. Et on lui dit que ce n’est pas à lui de leur apprendre leur métier. Ils lui disent de ne pas revenir avant le 14/12/06.
Je rappelle le gynécologue. Il est lui-même outré. Il confirme que son cas est urgent et qu’elle fera bientôt une hémorragie.
C’est une impasse.
Je lui demande combien coûte un curetage.
Ce médecin est génial. J’aimerais donner son nom ici, mais je ne le peux pas. C’est dommage.
Savez-vous ce qu’il a fait?
Il lui a donné RDV ce matin à 8h à la Clinique. Il va l’opérer lui-même GRATUITEMENT. Je prendrais en charge les frais de la clinique.
Elle m’a téléphonée hier soir, elle a eu une hémorragie. Elle a eu la peur de sa vie.
Que penser de tout cela?
A quoi servent nos hôpitaux?
Ayant deux enfants présentant beaucoup de problèmes de santé, j’ai malheureusement du avoir à faire aux hôpitaux tunisiens à plusieurs reprises. Je peux en raconter des vertes et des pas mûres à propos de ces hôpitaux. A commencer par l’hôpital des enfants de Bab Saadoun.
Nos médecins sont très bons. Ils ont un excellent niveau. Mais le personnel hospitalier est composé de fonctionnaires. En fait de caricatures de mauvais fonctionnaires. Ils sont là juste pour percevoir un salaire en fin de mois.
Aucune conscience, ni humaine, ni professionnelle. Aucune compassion. Les malades sont du simple bétail.
Jamais je n’oublierais ce que j’ai vu au service orthopédique de l’hôpital des enfants il y a une dizaine d’années. Imaginez une grande salle. Des enfants couchés dans des lits sales. Pour certains, des membres plâtres, «cloutés»…. Et je les ai vus pendant leur repas. Des tous petits enfants à qui on coince un biberon, et qui doivent se débrouiller pour le boire. Si le biberon bouge, tant pis pour eux, ils ne mangeront pas. S’ils s’étouffent, tant pis pour eux aussi.
De tous les services hospitaliers que j’ai vus à Tunis, un seul mérite des éloges. Il s’agit du service de Pédiatrie de l’Hôpital Mongi Slim, dont le chef de Service est le Professeur Maherzi. Je le nomme ici, parce que j’ai énormément de respect pour lui et pour son travail. Son service est très propre. Il est très bien tenu et le personnel est très très poli (miracle). Comment fait-il?
(Ce n’est pas un parent, ni même un ami, mais il s’était occupé de ma fille il y a environ 3 ans). Merci Professeur.
Dernières nouvelles (16:36): Je viens d'avoir le gynécologue au téléphone. L'intervention s'est bien passée. La patiente s'est reveillée de l'anesthésie.
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