Je le dis, et je le reconnais. Je suis coupable.
Je suis coupable de baisser les bras.
Je suis coupable de voir des injustices… et de ne pas réagir.
Je suis coupable de voir des irrégularités… et de ne pas réagir.
Je suis coupable de voir des horreurs… et de ne pas réagir.
Je suis coupable de voir des abus de pouvoir… et de ne pas réagir.
Je suis coupable.
Je suis coupable, parce que je suis lasse.
Je suis coupable, parce que je ne suis plus motivée.
Je suis coupable, parce que quelque part, je profite du système.
Je suis coupable, parce que j’en ai marre.
Je suis coupable, parce que je me suis laissée abattre.
Je suis coupable, parce que j’ai intégré les rangs.
Je suis coupable.
Nous sommes tous coupable.
Nous sommes tous coupable, parce que nous jouons tous un jeu.
Nous jouons le jeu à qui est le plus sourd, le plus aveugle et le plus muet.
Je ne pense pas qu'il faut parler de culpabilité. Pour chacun d'entre nous 3 choix se présentent :
1- Changer le système
2- Intégrer le système
3- Quitter le système
Une fois le choix est fixé, il faut assumer les conséquences (bénéfiques ou néfastes) à court ou à long terme. Les marches arrières ou la volonté de changement d'une situation à l'autre ne sont plus permise, au contraire c'est ce qui va nous faire sentir la culpabilité et/ou la frustration.
Rédigé par : Ovide | 19/12/2006 à 09:15
c'est ce que je me dis tous les jours. c'est lâche et c'est triste
Rédigé par : 24faubourg | 19/12/2006 à 09:16
Une belle citation de Martin Niemoller qui colle bien à l'esprit de ce post :
QUAND ILS SONT VENUS CHERCHER LES COMMUNISTES , JE N'AI RIEN DIT , JE N'ETAIS PAS COMMUNISTE.
QUAND ILS SONT VENUS CHERCHER LES SYNDICALISTES , JE N'AI RIEN DIT , JE N'ETAIS PAS SYNDICALISTE.
QUAND ILS SONT VENUS CHERCHER LES jUIFS , JE N'AI RIEN DIT , JE N'ETAIS PAS JUIF.
QUAND ILS SONT VENUS CHERCHER LES CATHOLIQUES , JE N'AI RIEN DIT , JE N'ETAIS PAS CATHOLIQUE.
PUIS ILS SONT VENUS ME CHERCHER .
ET IL NE RESTAIT PLUS PERSONNE POUR PROTESTER...
Rédigé par : anonyme | 19/12/2006 à 09:34
je suis pas d'accord, car dans certains car t'es pas coupable mais juste t'a pas la possibilité de changer la chose, on ne peut pas tous changer, on doit essayer de le faire, c'est la moindre des choses, c'est le signe qu'on ne veut pas être coupable.
Quelqu'un qui parait sourd et muet peut ne pas l'être réellement, en tous cas c'est vrai beaucoup préférent faire la sourde oreille que l'oreille qui entend.
Rédigé par : Aymen | 19/12/2006 à 09:35
pour ça aurait était mieux un titre disant: "Je veut évoluer dans ce court chemin de la vie"
Rédigé par : Aymen | 19/12/2006 à 09:36
Ainsi sont prises les bonnes décisions ainsi aussi sont franchis les premiers pas …et puis il n’y a aucune mécanique pour les sursauts de conscience comme aussi pour la manière de faire il n’existe de recette mais toujours il y a un minimum vital, un SMIG, un comportement plancher : rester honnête…le reste suivra:)
Rédigé par : khanouff | 19/12/2006 à 10:35
La sottise, l’erreur, le pêché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine,
Nos pêchés sont têtus, nos remords sont lâches,
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaîment dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Baudelaire, Les fleurs du mal
Bravo courageuse massir
Rédigé par : un autre coupable | 19/12/2006 à 10:35
hé oui comme tout le monde, nous profitons d'un système que nous voudrions désaprouver...
Rédigé par : l'elfe | 19/12/2006 à 11:26
Le problème chez nous, c'est que le phénomène d'attroupement n'existe plus que pour des cas ou il n'y a pas de risque pour le curieux . En géneral chez nous, c'est le sauve qui peut argumenter par le "ech mkalfek ekhtak mel mechekel ije hena fen mechi " .Le résultat celui qui n'avait pas peur d'aller demander des comptes ou tout du moins manifester son mécontentement se découvre soudainement une peur qu'il ne connaisait pas auparavant . C'est ce qui l'incitera plus tard à rentrer dans le rang et à recommander à son tout à un autre curieux de ne pas se mêler de ce qui ne le regardes pas . Autrement dis tout ce qui se passe ne nous concerne pas . Donc ce phénomène est tellement bien entretenue qu'i a encore de bonnes années devant lui .
En conclusion, nous les tunisiens sommes les plus forts pour disloquer un groupe de l'intérieur même de cette entité sans aucune intervention extérieure .
Rédigé par : je ne sais plus | 19/12/2006 à 11:29
du temps des bey on disait:
-ouefik (accepte)
- nafik (joue le jeu d'une manière hypocrite)
oualla okhrij mil bled (ou alors pars à l'étranger
Rédigé par : oups | 19/12/2006 à 12:00
@ Ovide:
Pas d'accord.
Tu arrives avec tes rêves, tes espoirs. Tu remarques tout ce qui va de travers. Tu as l'impression de pouvoir tout changer....
Au fil des années, tu t'aperçois que tu ne fais que remuer du vent....
@ Anonyme:
Très belle cette citation.
@ Aymen:
Justement, pourquoi ne pas pouvoir changer les choses?
On subit le courant, qui fini par nous emporter.
A force de marcher à contre-sens, on fini par se fatiguer....
@ Khannouf:
Personnellement, c'est ce que j'ai toujours essayé d'être: honnête.
C'est aussi ce que j'essaie d'inculquer à mes enfants.
@ Un autre coupable et Elfe:
Le fait d'écrire le post d'hier a reveillé des souvenirs/sensations en moi. Des choses que j'avais décidé d'enterrer. La colère surtout.
Je m'étais résignée.
J'ai trop enragé.
Par exemple, lorsque je travaillais un dossier, lorsque je faisais de la recherche, lorsque je m'investissais à fond... Cela me coutait du temps, des efforts, du temps volé à ma maison, à mes enfants, à mon mari... pour ensuite, voir tout mon travail tomber à l'eau.
En arrivant hier au bureau, la première chose que j'avais demandé, c'était ce dossier du syndic. Je l'avais abondonné lorsque j'avais vu tous mes efforts tomber à l'eau.
Statut Quo: depuis, la situation n'a pas changé. Une conne pistonnée a tout foutu en l'air.
Et ce n'est pas le seul dossier...
L'accumulation de ce genre d'affaires m'a découragée.
Je me retrouve à me dire: pourquoi me casser la tête? Qu'ils aillent se faire voir!
Tu travailles un dossier à fond. Tu as tous les documents, tous les arguments... Tu vas en justice. Tu devrais gagner à 10000%, mais parce que la partie adverse connait le cousin de l'ami du voisin du portier du Tribunal, tu perds tout.
C'est vrai, c'est décourageant.
Il y a 3 ans, je n'aurais pas eu une minute pour tenir un blog. Je connaissais tous mes dossiers par coeur.
Aujourd'hui, lorsque ma secrétaire veut me parler d'un client, je lui demande de me re-raconter toute l'affaire. Je donne un ordre, je l'oublie le lendemain... parce que je m'en fiche maintenant.
Je ne me sens plus concernée.
Rédigé par : Massir à ... | 19/12/2006 à 12:23
@Massir:
Plusieurs d'entre-nous ont souvent essayé de changer le monde. Lorsqu'ils ont échoué, ils ont essayé de changer les choses à une échelle plus réduite : leur pays. Lorsqu'ils ont échoué, ils ont essayé encore de réduire l'échelle et ont essayé de de changer les choses au sein de leur famille. Lorsqu'ils ont échoué, ils se sont certainement posé la question suivante : Si j'ai commencé à changer mes défauts, si ensuite je me suis investi pour faire évoluer les choses au sein de ma famille. J'aurai certainement apporté un plus à mon pays et au reste du monde.
Personnellement je ne blâme aucun choix. Il est légitime que chacun cherche son intérêt et cherche à les sauvegarder.
Seulement, les gens qui essayent de changer les choses, il faut qu'ils aillent jusqu'au bout et ne jamais baisser les bras...
Personnellement, je travaille dans un secteur assez sensible qui est l'agro-alimentaire et je vois quotidiennement des dépassements, des abus, des fraudes,des aberrations...
Essayer de convaincre des personnes de travailler la qualité et/ou d'appliquer rigoureusement un cahier de charges est une mission délicate dans notre pays...
Mais face à ces gens, je ne baisse pas les bras. Je continue à user de tous les moyens de pression dont je dispose malgré les interventions incessantes de ma hierharchie pour calmer un peu le jeu.
Je suis diplomate quand il le faut mais j'arrive souvent à mes fins car c'est une question de principe pour moi. Ces produits sont consommés par des enfants, par des malades, par des femmes enceintes,... Ma conscience ne me permet pas de jouer avec leur santé...
Lorsque tu vois un médecin encourager l'addition de l'eau dans le lait, ou même un vétérinaire pratiquer l'ajout de stabilisants prohibés dans une denrée alimentaire tu te poses des milliers de questions et tu excuses presque tous les autres "incultes" qui pillulent dans le secteur de l'agro-alimentaire...
Je continue mon combat et j'assumerai toutes les conséquences...
Rédigé par : Ovide | 19/12/2006 à 13:33
Coupable et après? Nous sommes tous conscient de notre culpabilité et de notre passivité, reste comment et quoi faire? Comment convaincre les tunisiens et les pousser à réagir en MASSE et quoi faire, c'est à dire quelle stratégie à prendre et comment l'appliquer.
Rédigé par : legend of the fall | 19/12/2006 à 15:44