Voici un message reçu sur FaceBook. Ce n'est pas la première fois, j'ai reçu pire que cela... Cliquez pour agrandir.
Traduction: Si Dieu veux, très prochainement Si Dieu veux, très prochainement Il se vengera de toi, il te brulera pour que tu sois obligée de te voiler, bien malgré toi, pour cacher ton physique des yeux des gens.
Moi:"Voila, je voudrais repeindre cette pièce. Comme vous voyez, il y a des traces d'humidité et l'électricien en réparant a du faire des saignés dans le mur qu'il faudra camoufler. Mais par contre, je voudrais changer la couleur de la pièce, je la veux marron très clair."
Le peintre: "Pas de problème. Je viendrais sans faute lundi prochain, je ramènerais avec moi de la peinture marron et de la peinture blanche, et je ferais le mélange en votre présence. Par contre, il faudra vider toute la pièce".
Dimanche, nous avons vidé complètement la pièce. Tous les meubles, tapis, tableaux... et nous vivons dans cet encombrement. Mais tant pis, il faut ce qu'il faut.
Le lundi, bien-sûr il n'est pas venu.
J'ai passé la journée à téléphoner. Promis, il sera là mardi matin. Tant pis, un jour de plus dans l'encombrement.
Mardi matin, il arrive avec sa peinture. Je suis là pour le mélange. Pas de peinture marron, mais de la peinture jaune et noire.
Moi: "Il n'y avait pas de peinture marron?"
Le peintre: "Si, il y en avait"
Moi: "Alors pourquoi de la peinture jaune et noire?"
Le peintre: "En les mélangeant, on obtient du marron"
Moi: "OK, mais pourquoi pas directement de la peinture marron?"
Le peintre: "Où est le problème, en les mélangeant, on obtient du marron".
Je ne suis tue. A quoi bon discuter. Les pots qu'il avait amené était tout neufs, non encore ouverts, et il venait de les acheter. De toute façon, l'important, c'est le résultat, n'est-ce pas?
Il commence à mélanger. Jaune et blanc, donne jaune clair, c'était prévisible.
S'il ajoute plus de jaune, cela devient jaune un peu plus foncé. C'était prévisible aussi.
Il ajoute un peu de noir. C'est un peu moins jaune, mais cela reste encore jaune.
Plus de noir, cela devient grisâtre.
Problème.
Le peintre: "Il faudra ajouter du rouge pour que cela devienne marron. Demain, j'amènerais du rouge"
Moi: "Mais pourquoi pas marron? Il n'y a pas de la peinture déjà marron?"
Le peintre: "Si, il y a du marron. Mais si je rajoute un peu de rouge au mélange jaune et noir, j'aurais du marron".
Moi: "Mais pourquoi pas du marron directement?"
Il me regarde ébahi. Pourquoi je pose une question aussi idiote. Je veux une couleur marron, il va me l'obtenir en mélangeant d'autres couleurs. C'est simple non?
A force de mélanges et d'essais, il fini par obtenir une couleur plus ou moins marron.Il peint la pièce. Cela était satisfaisant.... tant que la peinture n'avait pas séchée.
Mercredi matin, je vais dans la pièce en question. La peinture avait séché et les murs avaient la JAUNISSE. En séchant, la peinture était devenu complètement jaune. Un jaune horrible. Et là, fini la patience. J'exige un pot de peinture marron. Il est allé en acheter un. Il a fait son mélange, et miracle, marron foncé et blanc, donne un marron clair, exactement comme je le voulais.
Il était prévu que la pièce soit repeinte en deux jours, c'est-à-dire lundi et mardi.
Nous sommes jeudi, et ce n'est pas encore fini, parce que... Parce que quoi?
«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Antoine Lavoisier ou Anaxagore de Clazomènes.
Je suis sfaxienne, la plupart d'entre vous le savent. Et comme tous les sfaxiens (enfin d'après la réputation qu'ils ont, même si elle n'est pas tout à fait vraie!), j'ai horreur du gaspillage.
Il y a quelques temps, j'avais commandé chez un traiteur du poulpe grillé. Malheureusement, c'était tellement salé qu'il était impossible d'en manger. Je l'ai alors congelé en me disant que je trouverais un moyen de le "récupérer".
La semaine dernière, mon mari et moi avions diné au Niel's. Nous avions mangé du risotto aux fruits de mer. Bien que très très piquant, c'était très bon.
Bref, hier matin, lorsque j'ai vu la boite de poulpes dans le congélateur, une idée a germé dans ma tête: pourquoi ne pas faire du riz aux poulpes? De cette manière, en mettant le poulpe en sauce, le sel se diluerait.
Et voilà. Riz aux poulpes. Notre diner d'hier soir. Très très bon. Je vous donne donc la recette, au cas où....
Faire revenir beaucoup d'oignon coupé très fin dans de l'huile. Ajouter de l'ail. Ensuite, des tomates fraiches coupées en dé. Faire cuire, en rajoutant très peu d'eau et très peu de tomate concentrée.
Assaisonner de:
- Piment rouge (filfil a7mir)
- laurier en feuilles
- curcuma (korkom)
- mélange d'épices "poisson au fenouil" de Kamy
- origan
Ajouter les poulpes déjà grillés. Lorsque cela commence à bouillir, mettre le riz et ajouter de l'eau. Faire cuire pendant une vingtaine de minutes.
Nous parlions de choses et d'autres avec mon fils, lorsque tout d'un coup, il fait une remarque à propos d'un de ses camarades de classe. Il dit qu'il lui fait de la peine. Je lui en demande la raison. Il répond que c'est parce qu'il lui arrive d'être souvent écarté.
Je suis étonnée.
- Pourquoi? - Tu sais bien qu'il est noir. - Et alors? - Les tunisiens l'évitent, et les gens de la BAD se retrouvent aussi entre eux, et l'écartent. - C'est étonnant. Il y a du racisme au Lycée? - Oui. - Et toi? Comment tu te comportes avec lui? - Moi? Normal. Mais je le connais depuis le primaire. Nous avons toujours été ensemble. Pour moi, il est comme les autres. Pas de différences. Mais pour d'autres, ils l'évitent à cause de sa couleur. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est que les élèves de la BAD, qui sont aussi tous noirs, l'évitent aussi, mais c'est parce qu'il est tunisien. Alors il se retrouve un peu seul. - Mais toi, il est bien ton ami? - Oui, mais moi, je ne fais pas attention à sa couleur parce que je le connais depuis toujours. Mais ce n'est pas le cas de tous les élèves.
Je suis restée choquée. Je sais que le mousalsel Maktoub a aussi traité de ce sujet de racisme entre tunisiens blancs et tunisiens noirs, mais voir que cela existe même dans les lycées me choque. D'autant plus que jamais mon fils ne m'avait parlé de cela auparavant.
C'est bien dommage tout cela.
Par ailleurs, sa remarque concernant le fait que lui ne fait pas de différence PARCE QU'IL CONNAIT SON CAMARADE DEPUIS TOUJOURS montre à quel point il est important de vivre avec les autres, ceux qui sont différents, pour pouvoir les comprendre et voir en eux LA PERSONNE et non la couleur, ou la religion, ou la nationalité....
Mercredi soir, je suis allée avec mon amie Douda voir le film Thalathoun. Je l'avoue, j'appréhendais un peu, car bien que la majorité de ceux qui l'avaient vu en disaient du bien, ceux qui n'ont pas aimé avaient été virulents dans leur critiques.
Sur place, j'ai rencontré Emma, Azwaw et Stupeur. Il faut dire que la projection de ce soir-là avait quelque chose de particulier, elle se déroulait dans le cadre du ciné-club du CinéafricArt, et un débat avec Fadhel Jaziri était prévu après la projection.
Dès les premières images du film, j'ai été attirée. Très attirée même. D'abord par l'esthétique du film. Les images et les couleurs étaient très belles. Avec une dominance du bleu et du rouge.
Certains ont par la suite reproché cet esthétisme au film en disant qu'il donnait une image fausse de la société tunisienne de l'époque. Ils ont dit que cette beauté esthétique montrait des tunisiens tous beaux, bien habillés, très propres, impeccablement vêtus..., alors que la réalité était tout autre. Un spectateur avait même précisé qu'il trouvait que les images récemment filmées du film dénotaient avec les images d'archives qui étaient inclus dans le film.
Personnellement, cela ne m'a pas dérangé. Au contraire, j'ai beaucoup apprécié cet aspect du film.
Fadhel Jaziri a répondu à ce "reproche" en disant que le film n'était ni un film historique, ni un documentaire. Il n'avait pas à coller à la réalité de la société tunisienne de l'époque. Je suis d'accord avec lui. Le réalisateur nous a montré sa propre vision de cette période de l'histoire tunisienne, et une vision personnelle ne peut qu'être imaginaire et subjective.
En fait, si on fait abstraction de cette dimension historique, on peut voir le film comme une œuvre d'Art, un tableau, que l'on aime ou n'aime pas. Personnellement j'aime.
Le réalisateur a d'ailleurs insisté sur cet aspect subjectif. Il nous a appris que dans le même contexte, certains textes de Abou Kacem Chabbi avaient été "re-écris" pour "coller" un peu mieux au film.
Bref, sur cet aspect, bien que pas réel, je dirais "waow, malla wahra avaient nos aïeuls!", et je préfère les imaginer ainsi plutôt qu'en guenilles. Peut-être bien que leurs djellabas n'étaient en réalité pas aussi belles, ni aussi propres, ni aussi nettes..., mais pourquoi, pour les besoins d'un film/tableau, ne pas les représenter ainsi?
Peut-être aussi que le réalisateur voulait de part cette beauté esthétique montrer un changement: l'éveil qui se produisait en Tunisie cette époque là, un éveil à plusieurs facettes: éveil politique, éveil poétique, éveil littéraire...
Peut-être aussi qu'il voulait de cette manière nous montrer que sur une base ancienne, commençait à se greffer un discours moderne, inhabituel pour l'époque. La diction même des acteurs est moderne. Anachronisme? Non, je ne le pense pas.
Toujours est-il que les images de ce film sont en totale rupture d'avec les images habituelles du cinéma tunisien. Images sublimes je trouve.
Autre reproche qui a été fait à ce film: la quasi absence de présence féminine. Oui, c'est vrai, il n'y a dans ce film presque pas de femmes. Mais à l'époque, quel rôle jouaient-elles donc? N'étaient-elles pas souvent prisonnières des maisons et des traditions? Faisaient-elles partie de la vie culturelle ou intellectuelle tunisienne?
On voit dans le film un meeting, et une femme sur le podium demander que les femmes enlèvent le voile. C'étaient les années trente. Le plus drôle, celui qui dit qu'il est trop tôt pour cela est un jeune homme du nom de Habib Bourguiba. Celui-là même qui quelques années plus tard enlèvera le voile de la femme tunisienne.
Cela m'a fait sourire. Nous sommes en 2008, et en Tunisie, nous débattons encore du problème du voile. Mais paradoxalement, nous en discutons actuellement parce que certaines veulent le porter à nouveau!
Que dirait Habib Bourguiba aujourd'hui s'il voyait cela?
Autre chose qui à mon avis n'a pas évoluée depuis les années trente: l'intolérance.
Tahar Haddad écrit un livre révolutionnaire pour l'époque. Que se passe-t-il?
Une campagne de dénigrement se met en place. Il est rejeté par presque tous. Il est accusé d'hérésie, de kofr... Il est mis au ban de la société. Il est renvoyé de son emploi. Certains ont réclamé que son livre soit brulé... En fait, c'est encore ainsi que cela se passe, non? Sauf que peut-être aujourd'hui, il y aurait en plus une fatwa à son encontre!
Les idées de Tahar Haddad seront quand même reprises lors de la rédaction du Code du Statut personnel Tunisien.
Mais l'absence féminine dans le film nous montre aussi que les droits de la femme tunisienne n'ont pas été arrachés par elle, ils lui ont été donnés par des hommes qui se sont battus à sa place. Après le film, j'ai eu l'occasion de discuter un peu avec Youssef Seddik, lui aussi présent à cette projection. Monsieur Seddik semble très très pessimiste quant à l'avenir de la condition des femmes tunisiennes, auxquelles il reproche de ne pas avoir été des féministes réclamant leurs droits, et donc n'accordant pas assez d'importance à ces droits qui leur ont été offert par des hommes. D'après lui, dans une trentaine d'années, la femme tunisienne, si elle reste toujours aussi effacée et inerte, aura perdu tous ces droits qui lui semblent des droits acquis mais qui tendent à disparaitre. J'espère de tout cœur qu'il a tort, j'espère que ma fille, et ses futures filles, vivront dans un pays où la femme est une citoyenne et une personne à part entière, jouissant des mêmes droits et soumises aux mêmes obligations que les hommes. Malheureusement, parfois, en observant le comportement de certains de mes compatriotes, j'ai moi aussi des craintes.
Dans le film, le réalisateur insiste aussi sur la guerre des clans, sur les "guerres intestinales", sur la koffa et les kaffèfas, sur ceux qui, proches du pouvoir, essayent de s'y maintenir pour conserver leurs privilèges.... Tout cela n'a pas changé non plus. Mais cela est peut-être inhérent à l'être humain. Pendant des siècles, les êtres humains ne se sont-ils pas toujours comportés ainsi?
Je reviens à Bourguiba. On le retrouve fougueux, décidé, fin stratège, instruit..., mais aussi opportuniste, coléreux... Et MODERNE. D'ailleurs, il était le seul personnage du film à être BILINGUE. Il parlait aussi bien en Arabe qu'en Français.
Je reproche au film d'avoir négligé un petit détail: Bourguiba était connu pour son regard bleu. Un bleu limpide. Or l'acteur qui jouait le rôle avait des yeux noirs. Pourquoi ne pas lui avoir fait porter des lentilles bleues. Cela était-il intentionnel ou bien juste un oubli?
A ce sujet, concernant les détails, j'aurais des reproches à faire au décorateur et à l'accessoiriste du film: quelques fautes comme la théière marocaine. Où sont donc nos théières tunisiennes? Si difficiles à trouver? D'autres exemples de ce genre dont je ne me souviens plus. De même, des anachronismes, telle cette lampe en plastique bleue au désign très moderne. Que fait-elle donc dans un film supposé raconter les années trente?
Par contre, "détail" qui m'a amusée: à un moment, on voit un tableau. Je le reconnais tout de suite. Je dis à mon amie: "regarde, il s'agit d'un tableau de Roubtzov". Effectivement, la scène se passait chez Alexandre Roubtzov. Cela m'a fait plaisir de "rencontrer" un de mes peintres préférés dans un film.
En conclusion, bien que peut-être pas parfait, je trouve ce film très intéressant et à voir absolument. Personnellement, il m'a "parlé".
Je suis entrain de regarder (pour la nième fois) le film "bayna il quasrayn" (Impasse des deux palais), premier des 3 films de la trilogie de Naguib Mahfouz. Très beau film, avec le grand Yahyia Chahine dans le rôle de Monsieur (Si Essayed).
A un moment, on voit les égyptiens musulmans et coptes s'unir pour chasser le colon anglais.
On les voit prier ensemble, les uns chez les autres, à l'église et dans la mosquée, côte à côte. Tous des égyptiens sans distinctions aucunes. Que des égyptiens. Des égyptiens égaux.
Ensemble contre l'ennemi, main dans la main, une seule et unique voix.
On les voit marcher ensemble, manifester ensemble, brandissant le même drapeau portant un croissant et une croix.
On les voit crier le même slogan "Le croissant et la croix unis".
C'étaient les années 20/30, relatées dans un roman des années cinquante, portées à l'écran en 1964.
Qu'en est-il aujourd'hui?
Pourquoi ces égyptiens unis il y a quelques dizaines d'années sont-ils aujourd'hui des frères ennemis?
Pourquoi?
Pourquoi les extrémismes religieux séparent-ils les gens?
Quel dommage!!!
P.S.: Le film passe actuellement sur Rotana zaman.
Hier soir à la TV. Interview d'un américain dans un bar: - Vous avez l'habitude de voter pour les démocrates? - Oui - Et cette fois-ci, vous voterez pour le candidat démocrate? - Non - Pourquoi? Le type lève la tête et lance un regard méprisant. Il ne prend même pas la peine de répondre. Le journaliste insiste. - NOOOOOO. HE IS A NEGRO. AND I HATE NEGROS!*
Et pourtant, malgré la couleur de sa peau, Obama est Président des USA. L'homme le plus puissant au monde est un homme noir!
Il y a environ quelques dizaines d'années, il n'aurait même pas eu le droit de se trouver dans le même endroit qu'un blanc. Il y a quelques dizaines d'années, il n'aurait même pas pu aller dans une école de blancs, il n'aurait pas pu se mettre à l'avant d'un bus, il aurait pu être pendu, brulé... sans que justice soit faite.
Belle leçon de démocratie que son élection hier soir!!!!
*Noooooon. C'est un nègre. Et je déteste les nègres!
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