Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage: "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli !que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois." A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute: Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Nous apprenons ces fables étant enfants, sans vraiment les comprendre. A l'âge adulte, c'est un vrai régal. Ma fille est entrain d'apprendre cette fable à l'école. Pour moi, cela tombe à pic, à un moment où cette "morale" a un vrai sens. Du coup, je passe mon temps à la répéter:
Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Et attention, ces flatteurs sont très très habiles.
Nous avons un peu l'équivalent chez nous. Malheureusement, souvent on a tendance à l'oublier.
Ne dit-on pas chez nous: esma3 klam illi bakkik, wa ma tisma3ch klem illi dhahkek?
Les vrais amis, ceux qui nous veulent vraiment du bien, sont ceux qui osent. Qui osent nous dire nos vérités en face, nous mettre face à nos responsabilités...
Ceux qui passent leur temps à sourire, à acquiescer, à flatter... veulent du bien surtout à eux-même.
J’ai fait la connaissance il y a quelques semaine d’une jeune femme sur face book. Nous avons discuté ensemble, nous avons parlé de nos enfants… et c’est ainsi que j’ai appris qu’elle s’occupait d’enfants handicapés.
Je publie aujourd’hui un message qu’elle m’avait envoyé à l’époque, et qui témoigne de sa propre expérience.
«Pour comprendre et nous soutenir, il faut s’intéresser à ce que vit un parent d’handicapé et l’handicapé lui-même afin de déjouer tout priori ou cliché.
Vivre avec un enfant différent, une singularité de conditions physique qui rend soudain une famille incomparable aux autres. Une naissance dans quelque famille que ce soit, introduit des changements.
Chaque relation sera particulière. En ce qui me concerne, Leith mon fils, était attendu après un long combat contre la stérilité. Une fois ce combat gagné, ce fut la grande joie. Mais j’avais durant toute ma grossesse comme un pincement au cœur. Un suivi régulier chez le gynécologue et les échographies mensuelles n’ont rien vu venir de cette hémorragie spectaculaire qui allait être déclenchée au 6ème mois (30ème semaine de grossesse). Médicalement parlant c’était prévisible et j’aurais du être en principe alitée jusqu'à la fin de la grossesse, car je présentais un placenta post-supérieur recouvrant. Mais les médecins n’ont rien vu venir. Et le bonheur se transforma en cauchemar: une hémorragie spectaculaire s’est déclenchée au 6ème mois, hospitalisée en urgence dans une clinique de la place, un appel au don de sang est lancé, une césarienne est ordonnée immédiatement, je risquais à tout moment de perdre la vie: 6 litres de sang, un arrêt cardiaque au bloc. Leith est né. Mis en couveuse pour 45 jours, le 3ème jour, il fait une détresse respiratoire, il est tout de suite emmené au 4ème étage de la clinique Tawfiq (réanimation) alors qu’en principe le pédiatre aurait dû passer la main au service de néonatologie.
Sortie de couveuse. Leith se préparait à rentrer à la maison. Chose faite. Il continuait à évoluer «bien», selon le pédiatre qui le suivait. Pourtant, il constate une hypotonie des membres inférieurs au 8ème mois, mais cela ne l’inquiété pas tellement.
Par contre moi: JE M’INQUIÉTAIS. A l’âge ou les enfants valides font des acquisitions qui se remarquent (se tenir assis, marcher, compréhension du langage...), Leith était loin de tous cela. A un an il ne se tenait toujours pas assis, le langage était assez pauvre, etc... De plus en plus, Leith se différenciait de sa sœur Linda et la différence devient socialement visible. Par la suite à chacune des différentes étapes d’acquisition d’un enfant normal, en ce qui me concerne, je devais faire le deuil de ces acquisitions et me heurter à une réalité que j’aurais tant aimé effacer.
Promener mon fils dans une poussette alors qu’il n’en a plus l’âge était une épreuve redoutée. Je ne pouvais être que difficilement indifférente aux regards des autres. Que ces regards soient réels ou imaginés!
De plus en plus, alors que Leith grandissait je craignais en plus du problème physique, une atteinte mentale. Je me disais qu’il ne restait alors plus rien.
Aucun médecin ne nous aiguillait en tant que parents sur l’avenir et ce que nous devrions envisager pour Leith: c’était un autre combat, le compte à rebours a commencé.
Je commençais à me documenter et à établir un programme à domicile pour Leith: kinésithérapie (04 fois par semaine), orthophonie (04 fois/semaine), piscine (02 fois/semaine), équitation (02 fois/semaine) tout est payant sans aucune prise en charge par la sécurité sociale. Je ne travaillais pas. J’avais cessé toute activité pour m’occuper exclusivement de Leith. L’entreprise de mon mari battait de l’aile, il avait d’autres préoccupations que celles de son fils. Mes parents sont en Algérie donc aucun soutien moral ni même matériel.
J’avais établi pour Leith tout un programme au prix de multiples sacrifices financiers et personnels, difficilement je l’avais fait.
Lorsque Lieth a atteint ses 06 ans, mon inquiétude grandit. La nécessité de l’inscrire dans une institution à caractère pluridisciplinaire s’imposait. J’ai visité une association pour les IMC, la plus importante de la place qui éventuellement pourrait prendre en charge le type d’handicap de mon fils.
C’est alors que je pris contact avec son directeur: il m’informa du programme de cette dernière. Et il me demanda si nous bénéficions d’une quelconque prise en charge. Je répondis par la négative. Il m’avait dit que les frais seraient aux alentours de 1000dt, payables en espèce non par cheque J’ai accepté. Mon mari trouvait l’attitude du directeur suspecte. Moi aussi, mais avais-je le choix?
Au moment où je m’apprêtais à inscrire mon fils, ma mère qui était en visite chez moi à Tunis depuis quelques mois a fait un infarctus. Elle a été hospitalisée. Le directeur de cette association, ne cessa pas de me téléphoner d’une façon régulière afin que je vienne payer. Bref, une fois ma mère rétablie, je suis allée à cette institution avec l’argent à l’improviste. J’y suis entrée avant de faire prévenir le directeur. J’ai commencé à visiter les salles, quel ne fut mon désarroi en voyant un agent des ménages lavant un enfant qui avait fais ses selles avec une serpillière. Je fut vraiment horrifiée. Je rentrais dans les salles lugubres, un tas d’enfants probablement une trentaine, assis tout autour d’une table à ne rien faire. Je commençais déjà à larmoyer. Quand arriva le directeur, il me reprocha mon attitude: «vous auriez dû me prévenir, veuillez passer à mon bureau». Je me suis esquivée d’une façon polie. Il me parlait. C’est à peine si je l’écoutais. J’ai cru entendre: «mais madame vous pleurez». A partir de ce jour-là, l’idée de créer une institution spécialisée a commencé à germer dans mon esprit.
J’ai contacté mon père et mon frère, médecins en Algérie, qui m’ont envoyé toutes leurs économies à peu-prés 10 milles euros. J’ai fait une demande de crédit à la Banque de Solidarité Tunisienne pour l’achat du matériel, à peu près 20 milles euros, que je suis entrain de rembourser.
C’est ainsi que «Le pari de l’enfance» a démarré.
Après quelques années au pari de l’enfance, le but pour l’enfant handicapé est l’acquisition de certaines bases de scolarité.
Pour Leith, lorsqu’il a acquis ces bases, le STAF en réunion a proposé son intégration dans une école ordinaire avec une auxiliaire comme aide.
J’ai trouvé une école qui a bien voulu l’accueillir. On m’a proposé une période d’essai d’une semaine.
Après avoir passé une semaine, on m’informa que l’institutrice ne souhaitait pas avoir mon fils dans la classe. Selon l’avis de cette dernière, cela demande du temps, du travail, un suivi...
J’ai proposé d’engager une auxiliaire à mes frais: refusé.
Re-belote: cela fait 02 ans en fonction de l’évolution de mon fils.
J’ai crée deux classes spécialisées. Avec un programme établi par mes soins, minuté à la minute prés.
Ce n’est pas gagné. Le personnel et les moyens financiers font largement défaut.
Nous ne sommes en effet pas dans le domaine de droit mais dans celui de la bonne volonté, quand ce n’est pas de la charité.
Je comprends parfaitement l’attitude du corps enseignant et je leur accorde des circonstances atténuantes et non des moindres pour réagir de cette manière.
Ils rencontrent des parents meurtris par des humiliations et les refus déjà subis, et qui n’ont plus envies d’arrondir les ongles. Et certainement, j’en fais partie.
Je me rends compte par ailleurs que le combat vient de commencer en ce qui concerne l’intégration de l’handicapé dans la vie sociale. Et ce n’est pas aisé: en 2006 nous avons fait une demande d’adhésion de nos enfants dans une piscine, ce qui a été refusé sans aucun éclaircissement. Nous nous sommes battues pour avoir droit à l’accès de cette piscine en passant un communiqué de presse de protestation, pour obtenir enfin gain de cause avec les excuses du ministère. Dernièrement c’est l’accès à un restaurant. Même scénario. Depuis 2003, date de fonctionnalité du «Pari de l’enfance», un chemin important à été parcouru. Nous pouvons aller plus loin. Nous pouvons faire encore mieux. Et je compte bien continuer à agir.
MADAME AMAN MERABET EPOUSE CHEBBI
NOTE : là j’écris un livre sur l’handicap en Tunisie.
Cette jeune femme a crée un groupe sur face book: Le Pari de l’enfance. En le consultant, vous pourrez avoir une idée de l’activité de cette institution, comment elle fonctionne, qui sont les enfants concernés….
Par ailleurs, un appel aux dons vient d’être lancé. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé l’autorisation de publier ce message, qui est un témoignage poignant de ce que peut ressentir le parent d‘un enfant handicapé.
Voici les coordonnées et référence bancaires du Pari de l’Enfance:
LE PARI DE L’ENFANCE 13, RUE SAFIA BENT ABD EL MOTALEB 2091 EL MENZEH 6 - TUNIS TELEPHONE : 71230250 EMAIL : [email protected] Numéro de compte bancaire : BANQUE UIB NUMERO DU RIB : 12206000540000268316 SWIFT UIB UIB K TN TT XXX CODE IBAN TN 5912 Matricule fiscal : 880222j
J’ai demandé à Aman si les personnes physiques ou morales pouvaient bénéficier d’un avantage fiscal quelconque si elles les aidaient. Elle pense que oui. Je publie cette note aujourd’hui pour vous demander votre aide. Toute l’aide que vous pourrez lui donner. Vous pourriez le faire soit sur place, soit même par virement, aussi petit qu’il soit. L’avantage des virements est que même les personnes habitant à l’étranger peuvent aider.
N’oublions pas, avec des gouttes d’eau, on peut faire des océans. Ou comme on dit chez nous, flaïss ma3a flaiss, iwalliow gdaïss.
«Évalue ta richesse à l'importance de ce que tu donnes» - Georges Duhamel
Je viens d'écouter la chanson de Farid El Atrache Ya habaybi ya ghaybine, cela m'a ramenée des années en arrière, lorsque j'étais étudiante en France. J'avais du l'écouter des milliers de fois parce qu'elle traduisait parfaitement mon état d'âme de l'époque. Ma famille et mes amis me manquaient cruellement. Je me rappelle qu'il m'arrivait de pleurer à l'écoute de cette chanson et de la chanson ya sitt il habayib de Faïza Ahmed.
Le plus dur lorsque l'on s'éloigne de chez soi est d'être séparé de ses proches.
Je me rappelle que je comptais les jours qui me séparaient des vacances pour rentrer à la maison. Mais le plus drôle, c'est que 4 à 5 jours après être rentrée à Tunis, je comptais les jours pour repartir en France!
L'être humain n'est jamais vraiment satisfait!
Paroles Farid El Atrache Ya Habaybi Ya Ghaybin
ياحبيبى ياغيبين وحشنى ياغالين لو اغمض وافتح ولاَئيكم جاين
ياحبيبى من يوم مابعدنا ولا شئ فى الدنيا بيسعدنا ولا ورده بتزوق بتنا ولا شمعه بتنور عدنا
ياحبيبى ايامى فداكم انسى فرحنا ومانساكم
والله والله والله وكمان والله انا صبح وليل بستناكم
L'hiver approche, donc les vêtements d'hiver aussi. Hier après-midi, je suis allée faire un peu de shopping, d'ailleurs même un peu plus qu'un peu vu qu'à mon grand désespoir, j'ai pris du poids (moi qui souhaitais devenir un mannequin!!!).
Dans un magasin, arrivée à la caisse le ticket de vente ne veut pas "sortir". La caissière me demande si j'accepte de ne pas avoir de ticket. Je refuse. On ne sait jamais, en cas d'échange pour une raison ou une autre... J'avais déjà payé, en plus par carte bancaire. Elle ne m'aurait pas remboursée si j'avais décidé de laisser tomber l'achat.
Problème.
Elle appelle une collègue. Comment résoudre ce problème?
Sincèrement, je croyais qu'il s'agissait d'un problème d'imprimante. Ce n'est pas le cas. Leur système informatique ne permet l'impression d'un ticket que dans le cas où la vente ne présente aucun problème, or il y avait un problème!
Après discussions, une collègues qui vient à l'aide... je comprends le problème. Leur système informatique gère les stocks. A chaque fois qu'un article est vendu, il est automatiquement déduit du stock. Normal.
Or, je venais d'acheter un pantalon qui n'existe pas dans leur stock! Et c'est pour cela que l'impression du ticket est impossible.
Il parait qu'avant hier soir, une personne responsable (l'est-elle vraiment???) a amené les pantalons. Elle a saisit le prix sur le système, mais "n'a pas eu le temps" de saisir le stock. En fait, ces pantalons existent réellement dans le magasin et sont en vente, mais ils n'existent pas dans le stock, donc virtuellement, et ne peuvent être vendus.
Comment résoudre enfin le problème?
La caissière a annulé la vente, et a fait une nouvelle vente, où j'aurais acheté un autre article pour le même prix que ce pantalon. Résultat, leur stock virtuel a enregistré une opération de débit sur un article qui existe toujours en magasin, et qui à son tour ne pourra pas, un prochain jour être vendu parce que le système informatique dira qu'il n'existe pas en stock!!!!
J'en fais la remarque à la caissière. Elle me répond que de toute façon, leur stock est toujours faux. Belle logique!
Faute informatique ou faute humaine?
Qu'en pensez-vous?
Bien-sûr, nous en bons tunisiens, nous dirons que c'est toujours la faute de l'ordinateur, n'est-ce pas?
Comme certains d'entre vous le savent déjà, l'année dernière j'ai pris des cours de théâtre avec Hichem Rostom. Bien-sur les cours se sont arrêtés en été. Ils vont reprendre incessamment. Or, j'ai vu le nouveau planning. Les cours prévus pour cette saison ont été programmés pour le soir uniquement.
Pour moi, et pour les mères comme moi qui doivent rentrer préparer à diner, voir les devoirs... cela équivaut à être condamnées à laisser tomber. Je l'avoue, j'ai hurlé et rouspété.
Déjà depuis 2 ans, j'ai essayé vainement de prendre des cours de latino, mais cela m'a été impossible parce que les cours ont lieu le soir, je n'avais aucune envie d'arrêter le théâtre aussi.
J'ai aussi appelé Hichem lui-même qui m'avait promis d'essayer de trouver une solution.
L'école où se déroulent ces cours m'a contactée. Ils vont essayer de faire un effort pour ajouter un cours l'après-midi, mais à condition qu'il y ait un minimum de 6 personnes.
Alors, voilà, je fais appel à tous les "volontaires". Peut-être que de cette manière je trouverais les 6 personnes requises.
Les cours se dérouleront tous les lundi de 16h à 18h, à K Danse. 7, Bd du 7 Novembre Sidi Bou Saïd Tel: 23 390 066
Le premier cours est prévu pour le 10 Novembre si nous sommes au moins 6 personnes.
Un menteur et un traitre restera toujours menteur et traitre. Quoiqu'on fasse, il mentira quand même. On peut essayer de lui faire confiance, il mentira. Il peut pleurer, promettre, jurer qu'il ne le refera plus, il ne faut pas le croire parce qu'il mentira quand même. Un menteur reste toujours un menteur! Que faire face à cela?
Je n'ai pas l'habitude de donner des recettes, mais j'en ai bien envie aujourd'hui. Il y a deux jours, je n'avais pas beaucoup de temps, et je devais préparer le diner vite fait. J'ai sortit des escalopes de dinde du congélateur. J'allais les faire griller, mais j'étais très réticente parce que mon mari déteste la dinde, il la trouve trop fade. Tout d'un coup, j'ai pensé à mettre un peu d'harissa. Et puis finalement, j'ai pensé à autre chose.
J'ai émincé les escalopes de dinde. Dans une poêle, j'ai fait revenir dans du beurre beaucoup d'oignon coupé très fin. J'ai mis les morceaux de dinde. J'ai ajouté de l'harissa diairi, de la moutarde, un cube knorr, très peu d'eau et surtout des épices mexicaines et des épices espagnoles (ducros, en vente chez Carrefour). J'ai fait cuire. C'était délicieux. Il n'en ai pas resté une miette.
A table, mon mari avant même de gouter, s'est mis à rouspéter: "tu sais bien que j'aime pas la dinde....", ensuite, il a mangé avec appétit.
Hier soir, j'ai reçu un couple d'amis à l'improviste. Re-belote, mais avec du bœuf. C'était très bon aussi. L'avantage est que c'est très rapide, très bon et très présentable!
Il y a environ 3 jours, je suis tombée sur cette note, complètement par hasard, publiée sur facebook. Du coup, je suis allée lire plusieurs notes écrites par la même personne. Et j'avoue avoir beaucoup apprécié ce que j'ai lu.
Je lui ai écris un message lui demandant s'il avait un blog, et lui demandant l'autorisation de publier sa note sur le mien.
Malheureusement, il n'a pas de blog, mais il m'a permit de publier sa note, à la condition que je ne dévoile pas son identité.
Ses amis facebookeurs reconnaitront quand même cette note puisqu'ils l'ont peut-être déjà lue sur facebook.
Et j'espère qu'il viendra répondre à vos éventuels commentaires et/ou questions.
Religions, idéologies, conscience et humilité
Pourquoi est-il si difficile de dialoguer avec les religieux et les idéologues ? (je précise que religieux ici ne veut pas dire croyants mais ceux-beaucoup plus nombreux que l'on pense- dont la religion est un capital social et/ou un fond de commerce duquel ils tirent statut et/ou pouvoir : les "je sais mieux que toi", les "khayra ommatin" et autres "peuple élu" , de la même façon qu'idéologues ne veut pas dire personnes ayant des idées ;) ).
Le religieux et l'idéologue n'aiment pas dialoguer en dehors de leurs propres référentiels et certitudes ... Leur croyance n'est pas matière à réflexion et à débat et parce qu'ils sont imbus de leur supériorité et de la supériorité de leur version de vérité.
Alors comment contenir les tentations extrémistes et totalitaires ? Certains croient que la seule façon de modérer ou de faire évoluer les choses est de faire évoluer les systèmes de l'intérieur sans heurter les pensées dominantes. Pour eux, c'est acquis, on ne peut parler au religieux d'égal à égal que lorsqu'on est dans le même référentiel de croyances et d'idéologies... Autrement dit avant de négocier il faut signer une reddition ... Est ce bien raisonnable ? Est ce bien acceptable ? N'est ce pas là une forme de lâcheté et de paresse intellectuelle ? N'est ce pas surtout un encouragement qui conforte encore plus le croyant ou l'idéologue dans leur manque d'ouverture, de conscience critique et d'humilité ?
Accepter le principe qu'on ne peut discuter et faire évoluer une religion ou une idéologie qu'en étant à l'intérieur de ses lignes rouges (encore faut-il bien les définir dans la pensée du moment) c'est accepter le fait que les vérités des autres ne sont pas équivalentes en valeur puisque celui là même qui réclame à cors et à cris le respect de ses lignes rouges et de ses croyances est incapable de regarder la pensée différente autrement que comme une pensée inférieure ou impure. Accepter les lignes rouges d'en face sans réciprocité, c'est le champ libre à ce que les dominants ou aspirant à dominer rêvent toujours d'imposer aux autres : la capitulation. C'est un champ ouvert vers le totalitarisme, le sectarisme et l'inquisition ...
Toutes ces vérités qui se veulent absolues et qui se valent au moins dans ce désir sont la braise de tous les feux qui consument le monde.
Le monde a besoin d'un contre-pouvoir et de gardes-fous (au vrai sens du terme). C'est un besoin collectif et c'est l'intérêt de tout le monde croyants ou pas. Ces gardes-fous ne peuvent être qu'à l'extérieur des dogmes, ces derniers devant avoir leurs propres soupapes de sécurité pour éviter l'aveuglement, l'enfermement et l'intolérance.
Le jour où j'ai mis les pieds en France, j'ai compris ce que croyance veut dire parce que j'ai été au contact d'autres croyances que j'ai toujours ignoré et à la limite vaguement considéré auparavant comme inférieures à la mienne (c'est ce qu'on nous apprend) et j'ai tout de suite compris que les personnes d'en face croient dur comme fer qu'il n'y a de Dieu que leur Dieu et que seule leur croyance est la vraie vérité ... J'ai appris depuis en m'intéressant à l'Histoire que les religions d'hier n'étaient guère différentes et que leurs tenants étaient aussi sûrs d'eux que nous puissions l'être de nous mêmes aujourd'hui ...
Quoiqu'on prétende, un musulman ne peut pas encore accepter que sa vérité soit toute aussi imparfaite et relative que celle du bouddhiste, de l'hindouiste, de l'animiste ou du laïc. De même un sunnite considérera sa religion plus vraie que le shiite et un wahabite verra un sunnite classique comme un mauvais musulman qu'il faut mettre en camp de rééducation ... Ce qui est dit ici de l'islam est aussi vrai du judaïsme ou du christianisme, voire même des petites sectes nées d'hier ou même du capitalisme, du libéralisme, du communisme ...
L'Islam étant ma religion, c'est lui qui m'interpelle et me concerne le plus et c'est lui qui me peine de se trouver aujourd'hui en prise avec des courants extrémistes, totalitaires, abrutissants et brutaux et c'est lui qui me peine de se trouver dans la tentation de l'isolationnisme et du repli.
On peut toujours attendre un Ibnou Khaldoun ou un Ghazali pour faire émerger un Islam des lumières et de l'ouverture mais c'est vaine attente lorsqu'on considère l'histoire et les forces actuelles en présence. Car si Ibn Khaldoun ou Ibnou Rochd étaient nés de notre époque, ils auraient une fatwa de takfir et de mort sur de dos depuis longtemps et seraient probablement enseignants à Berkley ou à La Sorbonne sous protection policière ...
La chape de plomb de 14 siècles est trop lourde pour être soulevée par un individu aussi brillant et pertinent soit-il. Le salut ne peut être que collectif ... et le collectif commence par l'individuel et sa massification ... La masse chez nous, ce sont des individus encore sous tutelle ... Une masse qui a appris à lire et écrire ces dernières années et qui est encore loin de pouvoir penser sa réalité ou prendre son destin et son avenir en main. Aujourd'hui encore, pour beaucoup de nos coreligionnaires, décider avec son cerveau de comment s'habiller semble encore une bid3a, une audace inadmissible ... Alors ????
On est très loin. On l'est parce qu'on vient d'encore plus loin ... et on l'est parce que nous sommes enchaînés et constamment tirés en arrière par les évènements politiques et géostratégiques que nous subissons comme une malédiction.
Ma vision personnelle est que le salut collectif est d'abord dans la prise de conscience individuelle et immédiate de la nécessité de nous réveiller et de nous éveiller pour devenir des êtres pensants, conscients et ouverts sur notre monde ... il faut oser vouloir l'être ... oui je dis bien oser vouloir.
Ce que chacun de nous doit chercher c'est l'éveil à la conscience de soi, de son histoire, des autres et du monde pour renouer les fils et trouver une cohérence entre ses croyances, sa réalité et ses aspirations, entre soi et les autres, entre ici et ailleurs, entre aujourd'hui et hier.
Encore faut-il avoir la volonté, le courage, le temps, la capacité et l'énergie pour creuser au delà des apparences et remonter le fil de l'histoire, de la sienne propre et de celle de ses semblables. Un long voyage mais qui en vaut certainement la peine et les peines ...
Le problème c'est que le voyage dans l'autre pente est beaucoup plus facile. La pente est glissante, nos pieds savonnés depuis tout petits, et les mouvements de foule aveugles nous poussent dans le mauvais sens ...
Malgré tout ça, il me semble dans l'ordre naturel des choses que l'humain évolue et que la conscience prenne le dessus sur les réflexes, à la longue. Peut-être est ce une déformation de mon background de biologiste ... Mais non ... Car lorsque je regarde l'intelligence des enfants d'aujourd'hui, mon espoir grandit ... A six ans ils commencent à parler plusieurs langues, s'éveillent à la diversité du monde, de ses paysages, de ses créatures, et de ses populations, connaissent les dinosaures par leurs noms, connaissent l'histoire des chevaliers et des pirates, connaissent les planètes, ...
Le mouvement de l'esprit humain est irrépressible sur le long terme. Dieu a bien fait la nature et le vivant. Le langage avec lequel il a écrit les atomes, les molécules et les gênes est de loin plus puissant et plus juste que les langages humains imparfaits dans lesquels nous tentons de dire nos vérités et nos croyances que nous voudrions pourtant parfaites, ou du moins plus parfaites que celles des autres ... Pas simple tout ça .... mais qui sait ???? La conscience de la complexité est probablement le début du grand voyage de l'humilité.
La question parait bien simple, mais en réalité la réponse est très difficile. Je me la pose souvent et j'ai du mal à y répondre.
Une jeune femme avait appelé. Pour elle, une femme moderne est une femme qui sort et rentre quand elle le veut, et comme elle le veut, qui boit, qui fume, qui s'habille comme elle le veut...
Ah bon, c'est cela une femme tunisienne moderne?
Pas d'accord. Pas d'accord du tout.
A la limite, on pourrait dire que cela fait partie des droits d'une femme moderne. Mais quelles sont donc les obligations de cette femme? La jeune femme n'en parle pas.
Certains ont parlé d'une distinction entre une femme tunisienne moderne et une femme tunisienne "traditionnelle" par les vêtements. Une femme "traditionnelle" serait celle qui porte une djellaba ou un sifsari.
Ah bon?
C'est ainsi que l'on fait une distinction entre les femmes?
Pas d'accord non plus. Ne dit-on pas que l'habit ne fait pas le moine?
Alors comment peut-on les distinguer?
Certains ont dit que la femme tunisienne n'a de moderne que l'apparence. Peut-être!
Pour d'autres, la femme tunisienne n'a pas compris la modernité. Peut-être aussi.
J'ai trouvé que le débat s'était un peu enlisé sans que l'on ait pu tirer une conclusion particulière.
Les hommes accusant les femmes de ne pas avoir compris la modernité. Les femmes leur retournant la même accusation.
Petit débat sur le partage des tâches ménagères. Désolée les hommes, mais là je partage l'avis des femmes qui vous reprochent de ne pas aider suffisamment. Elles ont raison.
Petit débat aussi sur la femme qui travaille et la femme qui ne travaille pas.
En fait, plusieurs sujets se rapportant à la femme, à ses relations avec son entourage, particulièrement avec les hommes, ont été abordés.
Mais pas de réponse à la question posée: qu'est-ce une femme tunisienne moderne?
D'après vous, qu'est-ce une femme tunisienne moderne????
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