Je suis connectée via mon téléphone portable. Je peux donc publier les commentaires, mais pour y répondre ou écrire une note, c'est plutôt compliqué.
Mettez autant de commentaires que vous le désirez, je les publierais. Mais soyez un peu patients avec moi pour les réponses. Dès que j'aurais un PC, je reviendrais plus longuement.
Ne peut-on donc faire confiance à personne dans ce fichu pays? A qui parler sans craintes? Avec qui peut-on se lier sans encourir de risques? A qui peut-on se confier sans représailles? Comment un ami peut-il être l'ami d'un ennemi? Que de questions!
J'aimerais partir loin, très très loin, loin de ce pays aussi grand qu'un tout petit village, où tous se connaissent et où je ne trouve plus la paix!
Hier après-midi, en allant acheter du pain, j'ai vu ces 2 belles voitures devant la boulangerie. Bien-sur, je les ai prises en photos, je n'allais pas les rater. Vous remarquerez la plaque d'immatriculation de la voiture bleue: série 17. C'est bien vieux!!!
Ensuite, je suis entrée dans la boulangerie. A la sortie, je suis abordé par un homme: "Ces voitures te plaisent?". Que répondre d'autre que: "oui". Sincèrement, elles sont bien belles. Alors, le monsieur me propose d'aller faire un tour avec lui. Il était l'heureux propriétaire de la belle voiture bleue. Je lui réponds par la négative. Il insiste... Je refuse et me dirige vers ma propre voiture (beaucoup moins belle il est vrai) avec un dernier regard à la belle bleue.
Lors du diner, je raconte cette petite anecdote à ma petite famille. Mon mari se fâche un peu contre le bonhomme à la voiture bleue. Moi, cela me fait me marrer, j'adore lorsqu'il est jaloux ainsi.
En fait, je trouve les hommes un peu rigolos à toujours essayer de draguer avec leurs voitures. Et puis, ils sont incorrigibles: ils ne ratent jamais une occasion pour essayer de draguer une femme. Et cela quelque soit l'âge des hommes ou celui des femmes.
Cela me rappelle une fois, j'étais gosse, et ma tante était venue nous voir de Sfax. Elle avait pris "louage", et en ville en attendant un taxi, elle se fait draguer à mort par un type qui la harcèle. Excédée, elle lui dit d'arrêter et qu'elle avait l'âge de sa mère ou de sa grand-mère. Que lui avait-il répondu?
- Ezbibe yittakil mkammich"!*
J'avoue que depuis, à chaque fois que je me rappelle cette anecdote, cela me fait rire. Surtout lorsque je me rappelle l'expression outragée de ma tante nous racontant ce qui lui est arrivé. Allah yarhmik ya Lalla Baya.
Mail reçu hier. Je trouve cet article intéressant, en plus, bien qu'il parle des Algériens, il s'applique aussi aux tunisiens. Je le publie tel quel, y compris le lien.
Chaînes satellitaires religieuses : Les stars de la prédication dans les foyers algériens
La profusion des chaînes de télévision satellitaires arabes a donné lieu au phénomène des prédicateurs et autres docteurs en sciences islamiques, devenus de véritables stars du petit écran.17 Septembre 2008, La voix de l'Oranie
Des orateurs talentueux mais dont personne ne contrôle l’exactitude du savoir religieux, ni les opinions politiques parfois extrémistes, font leur apparition...
A chaque mois de Ramadhan, leur audimat fait un bond en avant. Les chaînes religieuses telles Iqraa, Al Rissala ou al Nas TV voient leur influence grandir en Algérie auprès d’un public avide de conseils et d’enseignements religieux.
L’avantage de ces chaînes sur tous les autres médias, c’est que le public trouve ainsi disponible à toute heure de la journée et d’une manière gratuite un contenu moins coûteux et plus facile à consulter que les livres, chers, ou les CD-rom et les cassettes jusque-là en vogue.
L’argument d’attractivité de ces chaînes, en dehors de la diffusion du Saint Coran et des préceptes de la religion, est de mettre en avant des prédicateurs qui sont devenus de véritables vedettes de l’écran. Devenus célèbres grâce à une rhétorique bien maîtrisée, ils sont suivis par un large public, qu’il s’agisse des personnes âgées ou des jeunes.
Disposer de son prédicateur maison est devenu même un must pour toutes les chaînes arabes, comme le JT, la météo ou le feuilleton à l’eau de rose. Même le bouquet Rotana, destiné pourtant au divertissement, n’y échappe pas.
Ciblant un public jeune, ouvert sur la mode et les nouvelles technologies, Rotana a dû sacrifier à la mode des émissions religieuses en s’offrant, via sa filiale Rotana Khaleej, disponible sur Nilesat que tous les Algériens connaissent désormais, la star montante de la prédication, le docteur saoudien Ghazi Echchamri.
Son émission fait déjà polémique parce que diffusée à l’heure du f’tour, entre deux émissions de variétés et de vidéo clip.
Si ce débat n’a pas encore fait tâche d’huile, comme ce fut le cas pour le feuilleton à l’eau de rose «Noor», il dévoile à quel point les émissions de prédication religieuses sont devenues un segment indéniable du marché de l’audimat arabe.
En Algérie, la vedette n°1 en la matière demeure certainement l’Egyptien Amrou Khaled, 41 ans et déjà au top de sa carrière, en dominant trois chaînes religieuses et un site Internet, alors que ses revenus ont été estimés en 2007 à plus de 2 millions de dollars.
Maniant avec dextérité les techniques audiovisuelles, son discours prônant une pratique religieuse allant au-delà de la prière et de la zakat, mais un engagement pour le bien de la Oumma, il représente pour son public, à majorité féminin, le musulman adapté au 21ème siècle. Ce Ramadhan encore, il présente Qissass el Qor’an sur l’une de ses chaînes.
Mais il y a les autres. Le cheikh Youssef Al Qaradaoui demeure très suivi à travers son émission «Al-Chariaa wal-Hayet», sur «Al-Jazeera». L’on peut citer aussi Mohammad Hassan, Houssine Yakoub, Abdelkafi, Souidan, Wahdan et d’autres encore, de plus en plus nombreux, dont le cachet par émission est fonction de l’audimat suscité.
Le problème, c’est que, sauf sur certaines questions évidentes, peu d’Algériens qui regardent ces émissions peuvent faire la différence entre un prédicateur sunnite, chiite, malikite ou wahabite, etc.
Car ces prédicateurs sont désormais diffus dans un champ médiatique totalement incontrôlable, et ce, dans différents produits télévisuels, allant du talk-show au feuilleton en passant par la chanson.
Face à un enseignement public appauvri à l’extrême, une famille de plus en plus éclatée et des réalités dramatiques, les capacités du public à juger de la qualité des intervenants est quasi nulle.
Dans les foyers, en tous cas, la fidélité du public envers ces prédicateurs est totale, surtout en l’absence d’orateurs de poids à la télévision algérienne.
Le dernier en date a été le défunt Cheikh Mohamed El Ghazali, avec son émission du lundi dont beaucoup de personnes se souviennent encore.
Certes, en ce Ramadhan, l’ENTV a fait l’effort de transmettre, outre les causeries religieuses quotidiennes, des dourous sur la sunna el mohammadia.
Mais cela n’a rien à voir avec le côté «people» donné à leurs vedettes par les chaînes religieuses du Moyen-Orient qui empruntent beaucoup de leurs techniques aux shows du prosélytisme catholique présentés par les chaînes occidentales vouées à cet effet.
Quant au contenu de ces émissions religieuses, il n’existe aucune instance d’aucune sorte ou des balises qui mettent la religion à l’abri non seulement des manipulations, qu’elles soient politiques ou commerciales, mais surtout des erreurs, des ignorances et donc des atteintes au sacré.
L’on sait que l’Algérie, via son ministère de la communication, a été partisane de l’instauration d’un minimum d’éthique des télévisions arabes au début de cette année, poussant à l’adoption par La Ligue Arabe d’une charte à cet effet, en février dernier.
Ce document doit, en principe, restreindre les libertés des chaînes satellitaires arabes et prévoit des sanctions en cas d’»offense aux dirigeants ou aux symboles nationaux et religieux».
La position de l’Algérie avait été fortement motivée par les dérives de la chaîne Al Jazeera et son fameux sondage sur le terrorisme. Mais cela englobait aussi d’autres aspects qui n’ont pas tous des liens avec la politique. Invitant à une interprétation très élastique, le document touche tous les domaines.
Au plan de la religion, les chaînes satellitaires devront en outre «s’abstenir de diffuser tout ce qui porte atteinte à Dieu, aux religions monothéistes, aux prophètes, aux sectes et aux symboles religieux de chaque communauté».
On ne sait encore si la Ligue Arabe compte vraiment appliquer cette charte et mettre enfin en place des critères sérieux de sélection des prédicateurs dont personne n’est en mesure aujourd’hui de mesurer la compétence et le degré de connaissance dans le domaine religieux. Amine B.
Hier soir, Emma, Stupeur et moi étions invités à une réception donnée à Dar Hammouda Pacha à la médina de Tunis. Pour moi, cela a été une découverte, je ne connaissais pas du tout cette maison, vraiment belle. J'en ai profité pour faire des photos, un peu de tourisme en fait. Et l'occasion de déplorer que des tels trésors patrimoniaux soient entrain de se perdre.
Détail d'un plafond peint.
Collection de seaux. Ma mère en avait un à l'époque, qu"elle a ensuite transformé en pot à fleurs.
Détail du plafond du couloir du 1er étage.
Magnifique maison, non?
Pas aussi belle que Dar El Jeld, c'est vrai, mais magnifique quand même!
Le reproche que je pourrais faire, c'est que la restauration est moins bien faite que chez Dar El Jeld. Les peintures semblent récentes, j'aurais préféré qu'elles soient un peu vieillies.
Après la reception, nous sommes allés prendre un thé à la medina. Ce n'est vraiment pas la première fois que j'y vais, il fut un temps où j'étais tout le temps fourrée, mais c'est la première fois que je remarque ce genre d'enseigne:
et ce genre de vitrines, scellées dans le mur:
L'état de dégradation et d'abandon est vraiment déplorable. Dommage.
Depuis quelques temps, j'ai découvert ce site par hasard: Goodreads. J'adore. J'y ai adhéré de suite, et je suis déjà presque addicted.
Ce site permet de se constituer une bibliothèque virtuelle, en plus, il met les divers lecteurs en relation. On peut donc commenter des livres, discuter avec d'autres lecteurs et même certains écrivains. On peut aussi former des groupes de lectures, on peut publier des citations, et même publier ses propres écrits... Bref, un super monde de livres.
Je conseille ce site à tous les amoureux de la lecture. Venez nombreux que nous puissions comparer nos gouts, échanger nos points de vue...
Je suppose que certains d'entre vous ont remarqué l'apparition du widget sur mon blog sous la rubrique "Ma bibliothèque". Il suffit de cliquer sur la partie supérieure pour voir quelques livres que j'ai lu. En cliquant sur la partie inférieure du widget, on accède à toute ma bibliothèque, à mon profil, à mes amis...
Hier, je regardais Maktoub (suite à toutes les discussions et polémiques concernant ce feuilleton, je m'y suis mise moi aussi depuis 4/5 jours).
On nous a toujours montré Samia (l'épouse trompée) comme la victime (et c'est en effet ce qu'elle est réellement). Elle a subi son mari, ses infidélités...
Sa belle-mère l'adorait, et passait son temps à dire qu'elle était une fille bien, une mra 3a9la(1)...
Cette femme a enfin eu le courage de quitter son con de mari. Et elle veut utiliser les moyens mis par la loi à sa disposition pour préserver les intérêts de son fils.
Que fait la belle-mère?
Elle se retourne contre elle, et va jusqu'à dire du mal d'elle. Elle dit entre autres que les bnat 3ayla(2) n'agissent pas ainsi.
Ah bon?
Que doivent donc faire les bnat 3ayla?
Subir et se la boucler?
C'est ce que veut notre société?
Une bint 3ayla n'a-telle donc aucun droit?
Quoiqu'on lui fasse, elle doit se la boucler?
Cela m'énerve et me casse les pieds. Je ressens cela comme une injustice.
Depuis quelques mois, une personne proche s'est mise dans la tête de me pourrir la vie. Tout le monde le voit et personne ne réagit. Et on me lie. On ne me laisse ni me défendre ni rétorquer. Déjà que je ne sais pas réagir face à la méchanceté et à l'hypocrisie, mais en plus, on me demande de faire celle qui ne voit rien. Comment faire? Cela dure depuis des mois, et je n'en vois pas la fin.
On me dit que je suis une bint 3ayla, une mra 3a9la, wi koun la39al minni(3)... Discours classique.
Mon propre mari me dit qu'il sait que je suis madhlouma(4), mais il ne fait rien. Il ne prends pas ma défense pour ne pas créer de problèmes supplémentaires. Et cela me fait enrager encore plus.
Ok, mais moi?
Dois-je aussi me la boucler pour ne pas faire de vagues?
Est-il normal qu'on laisse le dhalim(5) agir à sa guise parce que bnat il 3ayla ne doivent pas réagir?
Je veux bien faire plaisir, je veux bien éviter de créer des problèmes... ok, mais 7a99i ana(6)? Qui va s'en charger?
Que l'on me dise que j'ai raison, mais que je ne dois pas me défendre, me met en colère. Cela commence à vraiment me faire mal. Mais on me dit de ne rien faire. Je suis une bint 3ayla. Et alors????
Jusqu'à quand?
Et pourquoi personne ne vient dire à cette personne que les bnat et wwled 3ayla ne doivent pas faire du mal à autrui. Pourquoi est-ce seulement à moi que l'on dit cela?
Certains se demandent si Facebook et les blogs, ou internet en général servent à quelque chose, ou si l'on peut s'y faire de vrais amis. Je réponds par un grand OUI.
Il y a environ 1 an, grâce à Facebook, j'ai fais la connaissance d'un jeune homme. Je l'avais vu à une soirée. On m'avait dit son nom. Et par hasard, il était sur facebook. Une friend request... Quelques jours plus tard, nous étions déjà ami. Encore quelques jours plus tard, je l'invite à la maison. Je le présente à mon mari. Le courant passe entre eux très rapidement.
Petit à petit, nous sommes devenus les plus grands amis du monde.
De toute façon, je ne sais comment, il est devenu apprécié et ami avec nous tous, mon mari, mes enfants, mes amis...
Aujourd'hui, il fait partie de nos vies. Aujourd'hui, je crois que nous nous parlons presque tous les jours.
Aujourd'hui, il est devenu notre confident à mon mari et à moi.
Hier, un ami commun me disait à quel point il l'appréciait. A ma question: pourquoi? Il me répond parce que c'est un garçon très ndhif!
Ndhif. C'est devenu une qualité assez rare de nos jours.
Merci Sami d'être toi. Merci Sami d'être notre ami. Merci Facebook pour ce magnifique cadeau.
Sami est devenu pour moi comme un petit frère. Mon petit frère. Et comme toute grande sœur, j'avais envie de le marier, de le savoir accompagné, heureux... et marié.
Je crois que pendant des mois, j'ai du lui casser un peu les oreilles avec cette histoire de mariage. D'autant plus qu'il nous avait présenté il y a quelques temps une ravissante jeune fille. Belle, polie... et surtout, surtout si amoureuse.
En juillet dernier, il nous a annoncé qu'il avait décidé de l'épouser. J'ai été si heureuse pour lui, pour eux.
Je crois que j'ai du être heureuse pour lui encore plus que sa propre mère.
Il y a deux semaines environ, cela a été la khotba officielle. Samedi dernier, les fiançailles.
Les deux fiancés étaient magnifiquement beaux. Et heureux.
Sami, Imen, je vous souhaite les plus grand bonheur du monde.
Suite à ma note « La douleur de l’infidélité » et à 2 commentaires [(1) & (2)] que j’ai reçus, j’ai envie de réfléchir un peu avec vous et avoir votre opinion sur le sujet.
La première, Brise tunisienne se demande si je suis d’accord ou si j’ai été convaincue que la réaction de l’épouse est la bonne, ou du moins, qu’une bonne épouse se devrait d’être aussi passive et «compréhensive».
Que pourrais-je dire?
Il y a quelques années, j’aurais répondu sans aucune hésitation. Avec ma fougue d’antan, mes idées, mes principes d’égalité des sexes, etc., j’aurais dis NON NON NON. L’épouse aurait du agir, c’est à dire hurler, crier, et s’en aller.
Pourquoi aujourd’hui ma réponse n’est-elle pas aussi évidente?
Parce que les années ont passé et que les choses ne sont plus pour moi aussi tranchées.
En fait, je regarde autour de moi, j’observe les femmes qui ont divorcé et celles qui se sont résignées. Lesquelles ont fait le meilleur choix?
Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout.
Il y a quelques années, je discutais avec une parente. Elle avait été mariée juste quelques mois. Et pendant ces quelques mois, je pense qu’elle n’a connu aucun jour heureux avec son mari. Ensuite, il a eu le toupet de la tromper. Pourquoi toupet? Parce qu’ils venaient à peine de se marier.
Elle a été acculée au divorce. Elle n’avait pas d’autre choix. En plus, elle était jeune, elle était belle, elle était instruite et elle était riche. Objectivement, on aurait pu penser qu’elle se serait remariée bien vite.
Pas du tout. 14 ans après, elle vit toujours seule dans une solitude absolue. Et elle commence à se faner.
Quant à son mari, il s’est remarié deux fois, et a divorcé deux fois. Sa 2eme femme lui a fait un enfant.
Cette parente qui n’a jamais connu le bonheur conjugal m’avait dit un jour: «tout est mieux que la situation de femme divorcée. Tout. Si j’avais su, j’aurais tout accepté, je n’aurais jamais divorcé». Sincèrement, ces quelques phrases m’avaient et me font toujours frémir. Le divorce est-il quelque chose de si terrible pour une femme tunisienne?
Ensuite, au fil des années, j’ai eu d’autres témoignages qui allaient dans ce sens.
Telle cette jeune femme, mariée vers 17 ans à son amoureux. Une fille. Et un jour, elle rentre chez elle, et trouve son mari au lit avec sa copine. Divorce. Les années ont passé. La petite fille va bientôt se marier à son tour. Le père s’est aussi remarié depuis des lustres. Il a eu d’autres enfants.
L’ex-épouse vit toujours seule. Elle a aujourd’hui 43 ans. Cela fait bien plus de 20 ans qu’elle a divorcé. Elle est très jolie. Elle a eu plusieurs prétendants, mais aucun d’eux n’a voulu d’une «second hand».
Une autre femme, aujourd’hui 57 ans. Elle avait été trompée par son mari un nombre incalculable de fois. Il faisait dans tout ce qui bougeait. Ils se sont séparés à plusieurs reprises. Elle avait pardonné à chaque fois… jusqu’à la fois de trop. Il y a environ 3/4 ans, elle a fini par divorcer définitivement. Il y a deux jours, elle m’a dit qu’elle regrettait. D’après elle, si elle pouvait revenir en arrière, elle fermerait bien fort les yeux sur les infidélités de son mari.
Cette femme n’a pas besoin de son mari matériellement. Et elle est bien entourée de sa famille. Elle est aujourd’hui grand-mère. Elle s’occupe de ses petits enfants. Pourtant, elle m’a dit qu’elle regrettait. Elle dit que depuis son divorce, sa vie est devenue misérable, et que rien ne pourrait remplacer un homme dans la vie d’une femme.
Je lui ai d’ailleurs fait lire ma note et les 2 commentaires qui ont suivi. Elle a sourit en disant que la douleur et la souffrance décrites étaient bien réelles, qu’elle les avait vécues exactement telles que décrites, mais qu’elle regrettait quand même son divorce.
Une autre femme. Environ 55 ans. 3 grands enfants aujourd’hui. Je l’ai toujours connue divorcée, et j’avoue ne lui avoir jamais demandé la cause de son divorce, mais l’autre soir, parlant du livre d’Albert Memmi, elle m’avait dit qu’elle comprenait, qu’elle était passé par-là, qu’elle s’était révoltée et avait divorcé, et qu’aujourd’hui, elle regrettait amèrement. Elle a même ajouté qu’elle essayerait par tous les moyens d’empêcher toute femme qui voudrait divorcer pour adultère de le faire.
Et j’en passe, et des meilleures. Je ne peux me souvenir de tous les cas ni les relater tous. Mais ces femmes m’intriguent: le divorce est-il une chose si affreuse pour une femme tunisienne?
Vaut-il mieux fermer les yeux sur les infidélités d’un mari? Je trouve cela révoltant et injuste. Complètement injuste.
Ce qui est encore plus injuste, c’est qu’un homme divorcé pourrait se remarier le lendemain même de son divorce s’il le voulait. Avant même que le divorce soit prononcé, il y a une foule de femmes qui attendent pour l’épouser. Surtout, surtout s’il est riche, même juste un petit peu.
Par ailleurs, je vois aussi des femmes qui comme Allégra, se résignent et restent. Pour différentes raisons d’ailleurs. Certaines par amour, d’autres pour l’argent, d’autres encore pour les enfants, certaines par lâcheté, d’autres pour le confort…
Ces femmes sont-elles malheureuses?
Je ne sais pas.
Par contre, je me demande où elles trouvent la force de rester et de fermer les yeux.
Elles ne ferment pas toutes vraiment les yeux d’ailleurs, ou ne se résignent pas toutes. Certaines s’accommodent de certains arrangements, d’autres se vengent en prenant à leur tour des amants…
Qui a tort? Qui a raison? Y a-t-il une solution idéale?
Je ne sais pas.
Et je ne sais pas d’ailleurs si on peut répondre à de telles questions lorsque l’on ne vit pas la situation.
Il y a quelques temps, un ami a trompé sa femme. La maîtresse s’était arrangée pour que l’épouse l’apprenne. Elle la provoquait presque. Elle voulait qu’éclatent des disputes dans le couple pour qu’ils divorcent et qu’elle puisse enfin épouser son amant.
Je ne sais où l’épouse a trouvé la force de rester stoïque, digne et calme. Elle a fait la sourde oreille. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, mais elle n’avait jamais dit un seul mot à son mari. Pas le moindre reproche. Elle a tenu des mois, jusqu’à ce que la maîtresse finisse par perdre patience, et elle a enfin pu récupérer son mari.
Est-elle heureuse aujourd’hui?
Elle en l’air.
L’est-elle vraiment au fond d’elle-même?
Je ne sais pas. Je suppose que rien ne peut redevenir comme avant.
Je l’avoue, parfois, j’ai de l’admiration pour sa force de caractère, mais parfois aussi, j’ai envie de la frapper pour sa résignation. Mais en fait, a-t-elle bien ou mal réagit?
Elle a quand même pu préserver son foyer, sa famille, et elle a fait fuir la maîtresse. Mais quid de son amour envers son mari, de sa fierté, de son amour propre. Elle est tellement discrète que je n’ai jamais, et je n’oserais jamais lui poser de questions à ce sujet.
Je connais une autre femme qui n’est pas partie. Mais la relation de son mari avec sa maîtresse a duré pendant 19 ans. 19 ans de calvaire pour elle. Mais avait-elle le choix? Il s’agit d’une femme de l’ancienne génération. Celles auxquelles on disait qu’une femme respectable ne divorçait jamais.
J’en connais une autre. Mon âge. Elle était dans le même lycée que moi. Elle s’est résignée. La tristesse se lit sur son visage. Elle est malheureuse. Pourquoi n’a-t-elle jamais divorcé? Je ne sais pas. Peut-être une histoire de gros sous, son père et son mari étant associés. Mais le comble, c’est que son mari a contracté un mariage orfi (qui n’est pas légal en Tunisie, je le rappelle) avec sa maîtresse, et lui a même fait des enfants. En fait, c’est un cas de bigamie comme il en existe de plus en plus en Tunisie. Mais pourquoi accepte-t-elle? Et surtout comment fait-elle pour vivre cette situation?
Je ne veux bien-sur pas dire d’après mes exemples que toutes les femmes qui divorcent restent malheureuses jusqu’à la mort. Certaines ont refait leur vie et sont bien plus heureuses avec leur second mari. Mais proportionnellement, que représentent ces femmes par rapports à celles qui n’auront plus jamais cette chance?
Toujours est-il que ma réponse est: JE NE SAIS PAS, ou plutôt, JE NE SAIS PLUS.
Peut-être que c’est au cas par cas. Je ne sais pas. Peut-être que cela dépend des tempéraments, des caractères, des situations…
Qu’en pensez-vous?
P.S.: Cela serait bien d’avoir des témoignages d’hommes aussi. Surtout pour répondre à la question de Soraya: Finissent-ils tous, tôt ou tard, par infliger ce type de vacheries?
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