Mail reçu hier. Je trouve cet article intéressant, en plus, bien qu'il parle des Algériens, il s'applique aussi aux tunisiens. Je le publie tel quel, y compris le lien.
Chaînes satellitaires religieuses : Les stars de la prédication dans les foyers algériens
La profusion des chaînes de télévision satellitaires arabes a donné lieu au phénomène des prédicateurs et autres docteurs en sciences islamiques, devenus de véritables stars du petit écran.17 Septembre 2008, La voix de l'Oranie
Des orateurs talentueux mais dont personne ne contrôle l’exactitude du savoir religieux, ni les opinions politiques parfois extrémistes, font leur apparition...
A chaque mois de Ramadhan, leur audimat fait un bond en avant. Les chaînes religieuses telles Iqraa, Al Rissala ou al Nas TV voient leur influence grandir en Algérie auprès d’un public avide de conseils et d’enseignements religieux.
L’avantage de ces chaînes sur tous les autres médias, c’est que le public trouve ainsi disponible à toute heure de la journée et d’une manière gratuite un contenu moins coûteux et plus facile à consulter que les livres, chers, ou les CD-rom et les cassettes jusque-là en vogue.
L’argument d’attractivité de ces chaînes, en dehors de la diffusion du Saint Coran et des préceptes de la religion, est de mettre en avant des prédicateurs qui sont devenus de véritables vedettes de l’écran. Devenus célèbres grâce à une rhétorique bien maîtrisée, ils sont suivis par un large public, qu’il s’agisse des personnes âgées ou des jeunes.
Disposer de son prédicateur maison est devenu même un must pour toutes les chaînes arabes, comme le JT, la météo ou le feuilleton à l’eau de rose. Même le bouquet Rotana, destiné pourtant au divertissement, n’y échappe pas.
Ciblant un public jeune, ouvert sur la mode et les nouvelles technologies, Rotana a dû sacrifier à la mode des émissions religieuses en s’offrant, via sa filiale Rotana Khaleej, disponible sur Nilesat que tous les Algériens connaissent désormais, la star montante de la prédication, le docteur saoudien Ghazi Echchamri.
Son émission fait déjà polémique parce que diffusée à l’heure du f’tour, entre deux émissions de variétés et de vidéo clip.
Si ce débat n’a pas encore fait tâche d’huile, comme ce fut le cas pour le feuilleton à l’eau de rose «Noor», il dévoile à quel point les émissions de prédication religieuses sont devenues un segment indéniable du marché de l’audimat arabe.
En Algérie, la vedette n°1 en la matière demeure certainement l’Egyptien Amrou Khaled, 41 ans et déjà au top de sa carrière, en dominant trois chaînes religieuses et un site Internet, alors que ses revenus ont été estimés en 2007 à plus de 2 millions de dollars.
Maniant avec dextérité les techniques audiovisuelles, son discours prônant une pratique religieuse allant au-delà de la prière et de la zakat, mais un engagement pour le bien de la Oumma, il représente pour son public, à majorité féminin, le musulman adapté au 21ème siècle. Ce Ramadhan encore, il présente Qissass el Qor’an sur l’une de ses chaînes.
Mais il y a les autres. Le cheikh Youssef Al Qaradaoui demeure très suivi à travers son émission «Al-Chariaa wal-Hayet», sur «Al-Jazeera». L’on peut citer aussi Mohammad Hassan, Houssine Yakoub, Abdelkafi, Souidan, Wahdan et d’autres encore, de plus en plus nombreux, dont le cachet par émission est fonction de l’audimat suscité.
Le problème, c’est que, sauf sur certaines questions évidentes, peu d’Algériens qui regardent ces émissions peuvent faire la différence entre un prédicateur sunnite, chiite, malikite ou wahabite, etc.
Car ces prédicateurs sont désormais diffus dans un champ médiatique totalement incontrôlable, et ce, dans différents produits télévisuels, allant du talk-show au feuilleton en passant par la chanson.
Face à un enseignement public appauvri à l’extrême, une famille de plus en plus éclatée et des réalités dramatiques, les capacités du public à juger de la qualité des intervenants est quasi nulle.
Dans les foyers, en tous cas, la fidélité du public envers ces prédicateurs est totale, surtout en l’absence d’orateurs de poids à la télévision algérienne.
Le dernier en date a été le défunt Cheikh Mohamed El Ghazali, avec son émission du lundi dont beaucoup de personnes se souviennent encore.
Certes, en ce Ramadhan, l’ENTV a fait l’effort de transmettre, outre les causeries religieuses quotidiennes, des dourous sur la sunna el mohammadia.
Mais cela n’a rien à voir avec le côté «people» donné à leurs vedettes par les chaînes religieuses du Moyen-Orient qui empruntent beaucoup de leurs techniques aux shows du prosélytisme catholique présentés par les chaînes occidentales vouées à cet effet.
Quant au contenu de ces émissions religieuses, il n’existe aucune instance d’aucune sorte ou des balises qui mettent la religion à l’abri non seulement des manipulations, qu’elles soient politiques ou commerciales, mais surtout des erreurs, des ignorances et donc des atteintes au sacré.
L’on sait que l’Algérie, via son ministère de la communication, a été partisane de l’instauration d’un minimum d’éthique des télévisions arabes au début de cette année, poussant à l’adoption par La Ligue Arabe d’une charte à cet effet, en février dernier.
Ce document doit, en principe, restreindre les libertés des chaînes satellitaires arabes et prévoit des sanctions en cas d’»offense aux dirigeants ou aux symboles nationaux et religieux».
La position de l’Algérie avait été fortement motivée par les dérives de la chaîne Al Jazeera et son fameux sondage sur le terrorisme. Mais cela englobait aussi d’autres aspects qui n’ont pas tous des liens avec la politique. Invitant à une interprétation très élastique, le document touche tous les domaines.
Au plan de la religion, les chaînes satellitaires devront en outre «s’abstenir de diffuser tout ce qui porte atteinte à Dieu, aux religions monothéistes, aux prophètes, aux sectes et aux symboles religieux de chaque communauté».
On ne sait encore si la Ligue Arabe compte vraiment appliquer cette charte et mettre enfin en place des critères sérieux de sélection des prédicateurs dont personne n’est en mesure aujourd’hui de mesurer la compétence et le degré de connaissance dans le domaine religieux. Amine B.
Sauf que nous nous avons maintenant notre Dean-Star en la personne du Cheikh MM sponsorisé et financé par l'héritier du trône en personne
Rédigé par : مواطن | 20/09/2008 à 15:30
Il vaut un Cheikh MM, prêchant la tolérance qu'un Khomeiny en puissance.
Aussi, c'est pareil pour toutes les religions. Les chaines chrétiennes sont aussi innombrable sur le sat.
Si ça dérange quelqu'un, il n'a qu'à zapper.
Rédigé par : Heliodore | 26/09/2008 à 17:11
Le peu de commentaires suscité par ce post alarmant renforce l'idée que certains Tunisiens croient vivre dans une espèce de "Suisse du Monde arabe", à laquelle Bourguiba aurait donné une longueur d'avance irratrapable (par les autres pays). Je crois qu'il faut en finir avec les mythes et revenir à la réalité dramatique : la Tunisie, comme le reste des pays arabes, se fanatisent à vu d'oeil. C'est le règne de la prédication sauvage, de l'ignorance rituelle et du suivisme idéologico-religieux. Impossible de constituer une démocratie avec une population endoctrinée au salafisme et autres wahabbismes. Mais malgré tous les signes, beaucoup pensent qu'ils sont hors de danger, que leur chère Tunisie sera toujours une et unique...
Rédigé par : Naravas | 01/10/2008 à 19:34
@ Mouwaten:
Je ne le connais pas. Certains disent qu'il est assez modéré. Je ne sais si cela est vrai.
@ Héliodore:
Zapper?
Certains ne le savent pas!
@ Naravas:
Malheureusement, comme tu as raison.
C'est ce que l'on appelle la politique de l'autruche, non?
Rédigé par : Massir | 07/10/2008 à 02:14