"Rien n'est plus intolérable que la tolérance de l'intolérance surtout si cette dernière est basée sur l'ignorance et si, en outre, elle s'accompagne de censure et d'intimidation"
Pour ceux qui seraient intéressés par le cas de Kareem, vous pourrez trouver les dernières nouvelles sur ce site.
Le procès a été ajourné au 1er Février 2007 suite à la demande de la défense.
Concernant cette histoire, un fait nouveau me choque: un avocat a déposé une requête contre Kareem et ses avocats, il demande que ces derniers soient condamnés à payer des amandes parce qu'ils défendent une personne laïque ayant insulté l'islam.
Lorsque nous étions à Mandalay, je vous avais dis que nous avions assisté au repas des 1000 moines du Monastère de Mahagandayon. Il était prévu que nous participerions à la cérémonie des donations, mais un énorme groupe de chinois avait déjà pris la place. Nous avons donc participé cette cérémonie dans un monastère de Bagan.
Il est temps que je vous explique un peu cela.
Les birmans attachent une très grande importance à la religion. Leur vie quotidienne est centrée autour de Bouddha.
«Aujourd'hui, le Bouddhisme modèle le paysage Birman: partout ce ne sont que pagodes chaulées de blanc, guillochées d'or ou d'argent; il rythme le temps des villes et des campagnes: l'année est une longue succession de fêtes et de célébrations autour de la vie de Bouddha; il façonne la vie du peuple, des laïques comme des moines.», tel est le début d’un article, trouvé sur le net, consacré au bouddhisme en Birmanie. Je l’ai recopié parce qu’il reflète exactement ce que j’avais moi-même constaté.
Les moines mènent une vie bien organisée, avec un emploi du temps bien strict.
Réveil à 04h du matin. Premier repas (seulement des fruits et du riz) vers 05h. Ensuite, ils étudient. Entre 08h et 10h, ils font la collecte des donations. Les moines doivent se consacrer à Bouddha. Pour leur nourriture, ils font appel aux donateurs. En fait, tous les birmans bouddhistes sont des donateurs. Chacun doit donner ce qu’il peut. Ceux qui sont trop pauvres, peuvent donner du travail, exemple, faire de menus travaux dans les monastères.
Donc de 08h à 10h, on voit les moines de tous âges, déambuler dans les rues avec leurs boites à la main.
Ensuite, de 11h à 12h, ils prennent leurs repas. De 13h à 05h du matin, ils vont jeûner, en fait, ils n’ont plus le droit à aucune nourriture solide. Ils n’ont droit qu’aux liquides.
Après le repas, sieste jusqu’à 14h. Ensuite, études de 14h à 17h. De 17h à 19h, ils sont libres. On les voit d’ailleurs se promener.
A Bagan, nous avons donc visité un monastère abritant 50 moines. Nous leur avons offert leur déjeuner.
L’anecdote purement tunisienne: à Mandalay, les chinois sont arrivés avant nous, ils ont installés leurs offrandes, et se sont organisés pour nourrir 1000 moines, entourés de dizaines de touristes. Tout s’était parfaitement bien passé.
Nous, nous étions dans un petit monastère, de 50 moines seulement. L’agence de voyage avait tout organisé pour nous, il suffisait juste que l’on serve le repas. Et bien, nous, seulement 17 personnes, avons foutu une pagaille monstre, et il y avait presque autant de riz par terre que dans les boites des moines.
Rien à faire, nous ne pouvons jamais être bien organisés!!!!
Après deux jours à Bagan, direction le Lac Inle. Avant dernier vol interne. A chaque fois, je ne suis pas très rassurée à bord de leurs avions.
En surfant sur le net, j'ai trouvé ce fait divers qui date de 1996.
AFP, Le Caire, Égypte - Six personnes se noyèrent en essayant de sauver un poulet qui tomba dans un puits de 20m. Un adolescent de 18 ans fut le premier à descendre suivi de sa sœur et ses deux frères, qui ne savaient pas nager. Deux voisins qui leur portèrent secours se noyèrent à leur tour. Par contre, en récupérant les cadavres, les sauveteurs trouvèrent le poulet qui survécu.
J'ai trouvé leur brochure dans ma boite aux lettres jeudi. Je voulais faire une note à ce sujet. A girl from Mars m'a précédée. J'écris quand même ma note pour donner une voix supplémentaire.
Je voudrais ajouter par rapport à ce qu'elle a dit, que l'on peut tout donner à cette association, pas seulement de l'argent.
Je fais parfois de la collecte pour eux. Ils ont besoin de tout ce que vous pouvez donner: de la nourriture, de jouets, de vêtements, de linge de maison, de livres... Tout pour faire vivre ces enfants.
Je connais le village de Gammarth, c'est toujours là que je me rends. Les enfants sont adorables et ont besoin d'aide.
Méa Culpa, je n'y suis pas allée depuis cet été. Et heureusement que cette brochure est arrivée pour me secouer.
Si vous ne pouvez pas y aller en semaine, vous pouvez quand même déposer vos dons le dimanche, il y a toujours un gardien ou une personne pour recevoir les dons.
Ils ont un site Internet pour plus de renseignements.
Je suis la maîtresse de Si Lamine (le mari de Naziha, cousine de Mme Flen).
Je suis une fille tout à fait ordinaire. Mais pourquoi suis-je la maîtresse d’un vieux moche, et de surcroît marié?
Pour une raison toute simple: il est riche. Il est plein aux as. Et tant qu’il paye, je serais sa maîtresse, et peut-être même sa femme, un jour, qui sait?
J’ai décidé d’être riche. J’ai décidé de profiter de tout ce que la vie peut offrir. Je veux pouvoir m’offrir tout ce qui s’achète. Je veux la plus belle voiture. Je veux le plus gros diamant. Je veux une belle maison. Je veux parcourir le monde. Je veux habiter dans les palaces….
Mais je n’ai pas de temps à perdre. Tout cela, je le veux et je le veux maintenant.
Même si le prix à payer est de coucher avec une vieille horreur comme si Lamine. Il me dégoûte. Lorsque je vois ses fesses pendantes, son ventre bedonnant et son sale visage, je m’oblige à retenir ma répulsion. Je ferme bien les yeux, et je me vois chez Cartier, ou chez Chopard, ou encore chez Mauboussin. Je ne le vois plus, lui. Je ne vois que son Américain Express Platinum et sa Visa Premium.
Lorsque je regarde autour de moi, je vois les femmes et je les classe en trois catégories:
1/ Il y a les idiotes. Elles sont mal fagotées. Elles mènent une vie terne. Elles épouseront des hommes sans aucun intérêt et élèveront leurs enfants. Elles mourront sans avoir rien vu de la vie.
2/ Il y a celles qui se disent bent Assl, elles ont fait des études et elles s’imaginent qu’elles ont tout compris. Elles travaillent. Elles croient encore que le grand amour existe. Comme si l’amour pouvait résister à la pauvreté!.
Souvent, elles tombent amoureuse d’un jeune homme, un camarade de la fac, un collègue… Bref, un type qui commence à peine sa vie et qui a en principe un long chemin à accomplir avant de devenir «intéressant». Elles l’épousent, et sont obligées de trimer avec lui toute leur vie.
Quelle vie? Faire des économies, prendre un crédit pour pouvoir s’acheter un appartement, aller chez Carrefour de temps en temps pour se divertir…
Un jour, elles deviendront peut-être riches, mais franchement, combien d’années gâchées.
3/ Et il y a les filles comme moi. Exigeantes. Ambitieuses. Mais ne voulant pas attendre. Alors le chemin le plus court et le plus rapide, c’est de se trouver le pigeon idéal.
Il faut juste repérer le vieux plein aux as. S’il est beau ou même plaisant, c’est tant mieux. Sinon, ce n’est pas grave. On fait avec.
Il faut donc «ferrer» et appâter ce vieux. Les occasions ne manquent pas: parfois, il s’agit du patron, ou un client du patron, ou bien un type remarqué dans un bar ou un restaurant….
Souvent, il faut jouer le grand jeu. Il doit s’imaginer que je suis une fille gentille, pure, une vraie sainte. Il doit croire que pour m’atteindre, il lui faudra peiner. Il faut donc jouer serré. Et petit à petit, lui faire croire qu’il est le prince charmant, le grand amour attendu.
Il faut savoir se refuser un maximum de temps. Se refuser, mais l’allumer en même temps.
- «Je suis vierge»
- «Mes parents sont très conservateurs. Si jamais mon père ou mes frères me voient, je suis morte»
- «Je ne coucherais qu’avec l’homme que j’épouserais»
- «Je ne pourrais faire l’amour qu’avec un homme que j’aime»…
Il faut lui raconter tout le baratin qu’un homme aime entendre.
Lui faire croire qu’il est l’HOMME. L’UNIQUE.
Et un jour, OH! CATASTROPHE: je couche avec lui.
Je pleurerais toutes les larmes de mon corps…
C’est sa faute si je suis amoureuse de lui…
Il est responsable. Il doit assumer….
Si tout cela ne suffit pas, il reste toujours le :"Oh, mon Dieu! Je suis enceinte!".
Petit à petit, il va commencer à faire des folies.
Et qui va profiter de tout cela???
MOI. MOI. MOI.
A fond la caisse.
Sa femme?
J’en ai rien à foutre. Cette conne n’avait qu’à bien le tenir.
Et puis, il faut bien qu’elle passe son tour. Pourquoi elle serait la seule à profiter de toute sa fortune?
Franchement, je suis bien plus jolie et surtout bien plus jeune qu’elle!!!!
J’en tirerais tout ce que je pourrais. Peut-être même qu’il finira par m’épouser.
Les vieux sont parfois d’une bêtise!!!! Ils se croient vraiment irrésistibles. Ils devraient se regarder un peu mieux dans un miroir.
Je trouve ces vieux croulants qui s’imaginent tomber les jeunes femmes d’un pathétique!
Quels cons!
Ses enfants?
Ca ne me regarde pas. Si lui n'est pas capable de penser à eux, pourquoi le ferais-je?
Le sexe???
Qui m’empêche de prendre mon pied avec un jeune?
Le vieux pour l’argent, le jeune pour le sexe!
Mon Dieu, ce que je suis intelligente!!!!
Et surtout, ne me cassez pas les oreilles avec vos histoires de principes, d’éthique, de morale…
Tout cela est de la foutaise.
C’est juste une consolation pour les pauvres et les incapables!!!!
Comme l’a si bien dit Marilyn Monroe: « Diamonds are the best girls’ friends.»
D’ailleurs mon amie Néjia l’a très bien compris. Sa réussite sociale est exemplaire. Je vous la raconterais un jour.
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Petit rappel: ceci est de la fiction.
Mais que ceux qui trouvent que cette histoire est une caricature exagérée, ouvrent bien les yeux et regardent autour d’eux.
J'y parle de TUNIS. Je ne connais pas les autres villes tunisiennes et encore moins les autres pays.
J’ai été élevé dans un seul but: devenir une bonne épouse et une bonne mère. Je me devais à mon seigneur et maître et à mes enfants.
Toute mon éducation a été faite dans ce seul but.
A mon époque, dans les années 40/50, rares étaient les filles qui allaient à l’école. Surtout les filles qui n’habitaient pas la capitale.
Lorsque j’étais jeune, mes parents m’avaient envoyée à Dar El Ma3llama. J’y ai appris la couture, la broderie, le tricot, le crochet, la cuisine, la pâtisserie. Je savais tout faire pour tenir ma maison propre et en bon état.
Comme j’ai eu de la chance (ma mère était tunisoise et mon père était riche), j’ai aussi été envoyée à l’école. Surtout pour apprendre à lire et à écrire le français, et pouvoir tenir un minimum de discussion dans un salon.
J’ai aussi appris à dresser une table, je savais mettre les verres et les couverts à la bonne place. Je savais décorer ma table. Je savais recevoir.
A 13 ans, mes parents m’avaient fiancée à mon cousin.
Je ne connaissais pas les hommes. Je connaissais mon père, mes oncles, mes frères, et quelques cousins.
Mes rêves étaient peuplés par Omar Sharif, Farid El Atrache et Farid Chawki.
Lorsque mes parents m’ont annoncé mes fiançailles, je suis tombée amoureuse de mon cousin.
Ce n’était pas très difficile. Je ne connaissais pas beaucoup d’hommes, et mon cousin était très beau garçon.
Je le voyais dans les fêtes familiales et mon cœur battait très fort pour lui.
A 20ans, mes parents m’ont mariée. Je m’imaginais vivre un conte de fées. J’allais enfin réaliser le but qui m’avait été fixé depuis ma naissance. J’allais devenir une femme mariée.
Au début, c’était bien. Pas aussi bien que dans mon imagination, mais cela allait quand même.
Bien-sûr, j’avais arrêté mes études. Une femme mariée à cette époque-là ne faisait pas d’études. D’ailleurs à quoi auraient servi les études pour bien tenir sa maison et servir son mari.
Mon mari travaillait. Il réussissait. J’étais fière de lui.
Nous avons eu notre premier enfant, puis le deuxième, le troisième et enfin le quatrième.
Je m’occupais très bien de mes enfants. C’est moi qui les ai élevés, c’est moi qui les ai soignés, c’est moi qui ai pris soin d’eux, c’est moi qui les faisais manger, dormir, travailler… Je leur faisais leurs vêtements, je leur coupais les cheveux….
Mon mari travaillait. Il nous entretenait.
En fait, je n’avais jamais fait de différence entre nos biens. Pour moi, ce qui était à moi était à lui. Et ce qui était à lui, était à nous tous. Et puis, il était mon cousin….
Il travaillait. Et je l’aidais. Il n’avait aucun autre souci en tête à part son travail.
Je recevais ses fournisseurs. Je recevais ses clients. Je l’accompagnais aux réceptions, aux dîners d’affaires. Je présentais bien et je lui faisais honneur.
Mon père est riche. De temps en temps, il me donnait de l’argent. Je le donnais à mon mari. Il n’y avait pas de différence entre lui et moi.
Il travaillait. Sa situation s’améliorait de plus en plus. Nous avons déménagé de l’appartement vers une maison. Ensuite une autre maison, plus grande et plus belle. Ensuite nous avons acheté une maison à la plage.
Jamais je n’aurais pensé lui demander au nom de qui il investissait ou achetait. Pourquoi j’aurais fait une chose pareille?
Ce qui est à moi est à lui. Ce qui est à lui est à moi. Ce qui est à nous est à nos enfants.
Les années ont passé. Il est devenu Si Flen. Et moi, je n’étais que Mme Flen.
J’avais remarqué que les femmes commençaient à lui tourner autour. Mais j’avais confiance. Il était mon seigneur, mon mari, mon cousin et le père de mes enfants.
Je ne m’étais pas méfiée.
Et je continuais à m’occuper de ma maison, de mon mari et surtout de mes enfants.
Jusqu’au jour où….
Jusqu’au jour où j’ai appris qu’il m’avait trompée. Une fois. Deux fois. Trois fois….
Que pouvais-je faire?
J’ai parlé. J’ai supplié. J’ai menacé. Je me suis confiée à mes parents, à mes beaux-parents, à mes frères…
Mais que pouvais-je faire?
Mes enfants étaient jeunes.
Mes études? Quelles études? Lire et écrire le français?
Mes parents et mes beaux-parents? Trop vieux pour m’être d’une aide quelconque.
Ma fortune? Quelle fortune? Tout ce que me donnait mon père, je le donnais à mon mari.
Idiote? Oui idiote. Trop confiante.
On ne m’avait jamais dis que mon seigneur et maître pouvait être un traître.
Je n’aurais jamais cru que mon seigneur s’enrichissait au fil des années et pas moi.
La maison est à son nom. La maison de la plage est à son nom. La société est à son nom. La voiture est à son nom. Tout ce que nous possédons est à son nom.
En instaurant la séparation des biens, la loi voulait protéger les biens de la femme. Seulement, la loi a oublié d’apprendre à la femme la méfiance.
J’ai pleuré. J’ai supplié.
Il a promis. Une fois. Deux fois. Trois fois…
Il a menti. Une fois. Deux fois. Trois fois…
Quel avenir se présentait à moi?
Si je divorçais, comment les gens me regarderaient?
A mon âge, dans ma situation, personne ne comprendrait. Cela ne se faisait tout simplement pas.
Mes parents auraient eu honte. Mes frères auraient eu honte. Mes enfants auraient eu honte.
Les temps étaient différents.
Où allais-je vivre?
Seule?
Une femme respectable ne vivait pas seule.
Une femme avec 4 enfants ne pouvait espérer se remarier.
Et comment subvenir aux besoins de mes enfants?
Quel travail pouvais-je exercer?
Quel niveau de vie leur offrir?
Jamais je n’aurais pu leur offrir ce que leur père pouvait leur offrir.
Les lui laisser?
Qui s’en occuperait?
Et puis, vous en connaissez beaucoup des hommes que ne se remarient pas?
Comment les laisser vivre avec une marâtre?
Et si elle les maltraitait?
Pourquoi tout cela?
Avais-je le choix?
Non. Je ne pense pas.
Je ne pouvais que me sacrifier pour mes enfants.
J’ai été et je suis obligée de subir. Au moins jusqu’à ce qu’ils grandissent. Jusqu’à ce qu’ils partent chacun faire sa vie.
Moi?
Moi, je vis. Les journées passent.
Un jour, je suis aveugle. Un jour je pleure.
Un jour, je suis calme. Un jour je bouillonne.
Ma seule consolation: mes enfants. Ils grandissent à l’abri.
Quelle image les gens ont-ils de moi?
Ceux qui ne me connaissent pas, doivent se dire: c’est Mme Flen. Tu as vu ses diamants? Tu as vu sa voiture?
C’est incroyable ce luxe!
Ceux qui me connaissent, savent très bien que l’argent ne fait pas le bonheur.
Un diamant de 4 carats, une X5, deux voyages par an… Rien de tout cela ne fait le bonheur!!!
Je profite de son argent???
Oui. J’ai aidé à constituer cette fortune. J’ai le droit d’en profiter.
Vous qui me voyez sourire, rire même parfois. Vous qui me voyez chanter, danser aux fêtes. Vous qui me rencontrez à Paris chez Dior ou chez Chanel. Si vous deviez vivre un seul jour de ma vie, vous comprendriez que je préfèrerais un petit appartement, une minuscule bague, m’habiller à la fripe… mais trouver des bras chaleureux et aimants dans mon lit.
Je voudrais un regard qui me désire. Je voudrais des mains qui me caressent. Je voudrais des oreilles qui m’écoutent. Je voudrais un cœur qui batte pour moi.
Tout cela, je le voudrais.
Et avec tout mon argent, JAMAIS JAMAIS, je ne pourrais acheter cela!
Alors, SVP, essayez un peu de me comprendre.
Des Naziha, comme ma cousine, existent. Mais il y a aussi les autres. Celles qui cachent leurs peines sous des apparences trompeuses.
Sommes-nous les mêmes êtres humains qu’eux? Sommes-nous constitués comme eux?
L’autre jour, je lisais le post de Rédactrice Chauve (qui est canadienne). Je ne savais pas quelle réaction adopter.
Le rire?
L’admiration?
La moquerie?
La honte?
Oui, je crois que c’était surtout de la honte!
Si ces gens sont développés et pas nous, il y a des raisons.
Voyez un peu à quel niveau ils sont, et à quel niveau nous sommes.
L’équivalent du syndic chez eux pense à des projets «vert». Alors que chez nous, le syndic n’arrive même pas à faire le recouvrement des cotisations.
Aucun esprit de communauté chez nous.
Les gens ne veulent pas payer le syndic. Mais en plus, ils n’appliquent même pas des règles toutes simples de la vie en communauté.
Je vais vous raconter la vie normale et ordinaire d’une résidence à El Manar.
La grande majorité des co-propriétaires ne payent pas leurs cotisations.
Normal.
Le budget est déficitaire.
Normal aussi.
Mais en plus, à deux reprises, le responsable s’en va avec la caisse. Le premier est parti avec 7000 dinars.
État des lieux de cette résidence:
- Les ascenseurs ne marchent pas. Ils sont dans un état lamentable. Il faudrait les changer, mais le syndic n’a pas d’argent. Il ne fait que du bricolage, mais cela ne tient pas très longtemps.
- L’interphone ne marche pas.
- Certains paliers ne sont pas éclairés.
- Certaines vitres des fenêtres des escaliers sont cassées.
- De nombreux habitants ne prennent pas la peine de descendre leurs poubelles dans le local ordures, il les laissent sur le palier.
- A plusieurs reprises, la STEG a coupé l’électricité des parties communes pour factures impayées.
- Les employés (gardiens, femmes de ménages) sont payés avec des mois de retard.
- Un affaissement du terrain a occasionné des fissures dans certains blocs. La garantie du constructeur n’étant pas arrivée à son échéance, c’est au promoteur de faire ces réparations. Mais il faut un interlocuteur pour négocier avec lui.
- Mais le plus «drôle» (ou le pire!) , c’est cela: à l’origine, le promoteur qui avait construit cette résidence avait aménagé un logement de concierge pour chaque bâtiment. Le syndic n’ayant pas les moyens de payer autant de salaires, ne pouvait pas mettre un concierge à chaque immeuble. Donc, la majorité de ces logements sont restés inoccupés.
Au fil du temps, on s’est aperçu que certains co-propriétaires, qui habitaient au RDC, avaient tout simplement annexés ces logements aux leurs. Ils ont abattu la cloison séparant les deux appartements.
Cela sous les yeux du syndic et des autres co-propriétaires.
Certains membres du syndic avaient proposés de louer ces logements au profit du syndic, cela est possible puisque ces logements faisant partie des locaux communs, appartenaient à tous les résidents.
Mais cela a été impossible. Je ne vous ferais pas un dessin. Lisez la blague du week end de Mouwatten et vous comprendrez pourquoi.
Il y a trois ans, la situation de cette résidence était devenue invivable. Chaque syndic élu se trouve dans l’incapacité de gérer la situation. Pourtant, depuis la loi d’Octobre 1997, le syndic a des moyens de contraintes importants. Mais vous connaissez l’adage: «les arabes ne se sont mis d’accord que sur une seule chose: ne jamais être d’accord».
La situation se dégradait de plus en plus. Les salaires ne pouvaient même plus être payés.
Le syndic (en place à ce moment-là) a enfin accepté l’idée des poursuites judiciaires.
Il y a avait des copropriétaires qui n’avaient pas payés leurs cotisations depuis des années et des années. Le plus choquant, c’est que ce sont justement ceux qui ne payent pas qui hurlent et râlent le plus lors des assemblées.
Les dossiers furent constitués. Un avocat et un huissier notaire avaient été chargés de ces affaires. Je pensais sérieusement, qu’en voyant que cette fois-ci le syndic était prêt à aller jusqu’au bout, les récalcitrants paieraient leurs cotisations. Je rêvais.
Après avoir obtenu les jugements, il a fallut faire des saisies sur les véhicules auprès du service des mines pour que certains se présentent enfin avec leurs carnets de chèques. Mais cela a été un vrai travail de détective. Un gardien avait été chargé de relever les numéros d’immatriculation des véhicules.
Des procédures avaient aussi été engagées contre ceux qui avaient illégalement occupés les logements de concierge.
Là, la situation s’est un peu compliquée. Une de ces occupantes avait des «pistons» au niveau de la municipalité. Elle a fait intervenir ces pistons pour se débarrasser des membres du syndic qui commençaient à être gênants. Elle se fait alors nommer Présidente du syndic par la municipalité, et certains qui sont justement opposés aux actions judiciaires lui ont donné leur aide et se font élire membres du syndic. Vous imaginez la pagaille: pour la même résidence, 2 syndics différents. Imbroglio extra-ordinaire. Procédures interminables. Un vrai casse-tête chinois.
Résultat: aucun progrès n’a été fait. La situation est inextricable. Deux groupes de personnes différentes se disputent la gestion de cette résidence. Et l’intérêt de la communauté????
Personne ne s’en préoccupe. Chacun ne pense qu’à lui-même.
Et encore…
Parce qu’ils réfléchissent à très court terme. Parce qu’ils oublient que l’état de la résidence se dégrade. Ils oublient la moins-value qu’enregistrent ces appartements.
Sans même réfléchir si loin, ces appartements, qui font en moyenne 5 à 6 pièces, se louaient il y a quelques années à 500/600 dinars par mois. Aujourd’hui, même à 300 dinars par mois, ils sont difficilement «louables». Certains appartements n’ont même pas trouvés locataire depuis 1998.
Que ne feraient pas ces gens pour économiser 25 dinars par mois!!!!
Alors, Nadia, toi qui te posais des questions sur le degré d’engagement du Tunisien dans la vie politique, dis-moi, si ce tunisien n’arrive même pas à s’engager et à trouver des solutions au niveau d’une petite communauté, à savoir une simple résidence d’environ 150 appartements, comment pourrait-il s’impliquer dans la gestion d’une grande communauté, à savoir tout un pays?
Il ne faut pas rêver, nous sommes encore très loin des occidentaux!!!!
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