Hier après-midi, en quittant mon bureau, je suis allée voir l’expo des peintres Sehla Kilani et Abderrazak Snoussi qui se tient au Musée de Sidi Bou Saïd.
Cela faisait très très longtemps que je n’avais pas mis les pieds à Sidi Bou Saïd, du moins, pas du coté parking.
J’ai été agréablement surprise de remarquer que les baraques qui se trouvaient là, ont toutes été «re-construites» et peintes des couleurs de Sidi Bou Saïd, c'est-à-dire blanc et bleu turquoise (couleur de la mer).
L’expo était intéressante. Mais on remarque quand même que les peintres sont au début de leur carrière.
Pour vous, j’ai pris des photos des tableaux que j’ai préférés :
Abderrazak Snoussi, dont l'expo avait pour thème Carthage et Hannibal:
Sehla Kilani:
L'exposition se poursuivra jusqu'au 8 mai 2008.
Hier, des gens de l'ambassade de France étaient passés à la Galerie pour dire que Sarko et Carla viendraient voir l'expo en allant déjeuner à Sidi Bou Saïd. Iront-ils vraiment????
Je suis enfin allée voir le film «l’accident». Certains ont détesté, d’autres ont aimé, et j’ai donc voulu aller me rendre compte par moi-même.
Que dire de ce film?
Oui… Pourquoi pas?
Le premier reproche que je ferais à ce film, c’est la musique. L’horreur cette musique. Parfois tellement forte que j’ai béni le sous-titrage en français qui permet de suivre le dialogue. Pourquoi cette musique assourdissante?
Deuxième reproche, c’est le jeu de Med Ali Ben Jemaa. Sincèrement je n’ai pas compris: était-ce sa faute ou celle du metteur en scène?
Dans Hia w’houa, je l’avais apprécié, mais dans «L’accident», je ne savais plus quoi en penser. Son jeu n’était pas naturel. Il est vrai qu’il doit traduire une gêne, une culpabilité, une angoisse, un dilemme… Mais c’était trop. Est-ce le metteur qui le voulait ainsi, ou bien était-ce lui qui n’avait pas su jouer le personnage?
J’avoue que j’ai plutôt tendance à croire que c’est le metteur en scène.
Sinon, que pourrait-on dire à propos de ce film?
Tout d’abord, j’ai l’impression d’avoir déjà vu ce scénario, dans un film étranger. Je n’arrive plus à me souvenir exactement, à moins que je ne me trompe.
Et puis, sincèrement, j’aurais plutôt imaginé qu’une femme aurait fait ce film, et pas un homme.
En fait, je me suis «régalée», parce que cela m’a un peu permis de me moquer des hommes.
Dès le début de la rencontre entre la jeune femme et le chauffeur de taxi, il y a un reproche aux hommes en général, et aux maris en particulier. Un reproche tellement entendu. Tellement familier.
Mon mari me néglige. Il ne pense qu’à son travail (ou à son foot, ou à ses copains, ou à ses parties de carte…), et me considère comme sa chose ou un meuble de sa maison.
Qui d’entre vous n’a pas déjà entendu ce reproche?
Cela fait presque partie de notre vie courante, de notre quotidien.
Et tout le reste du film nous montre des femmes «gentilles», biens, correctes, et ce sont les hommes les «méchants».
Ha ha ha… Quel beau discours!
Alors, voilà un homme qui a tout pour être heureux, une maman aux petits soins, une épouse aimante, un petit bébé… Que lui manque-t-il? Que peut-il reprocher à son épouse?
Apparemment rien!
Pourtant, voilà qu’à la première occasion, il met tout en péril. Pourquoi donc?
Pour pas grand chose. Pour une jolie fille. Pour un sourire. Pour peut-être plus. Lui-même ne le sait pas vraiment…
Il se dit qu’elle lui a fait pitié. Mais lui-même sait que ce n’est pas vrai.
Et c’est vraiment quelque chose que je ne comprends pas: pourquoi un homme met-il en jeu toute sa famille pour courir derrière la première femelle qui passe?
Certains parlent d’un instinct. Désolée, où est donc la raison?
Qu’est-ce donc qui différencie un homme d’un animal?
Le prix à payer n’est-il pas trop élevé?
C’est la question que je me pose souvent en voyant tous ces hommes qui mettent en jeu toute leur famille pour rien en fait de compte, ou pour pas grand chose, un petit plaisir éphémère.
Le dilemme de Farès dans ce film est-il un dilemme que connaissent beaucoup d’hommes?
Je ne sais pas.
Les hommes craignent-ils pour leur sacrée sainte liberté?
Je me demande parfois pourquoi ils se marient!
Dans ce film, la jeune femme est aussi décrite comme «gentille». Elle lui recommande de veiller sur sa femme, de l’aimer, de la respecter, de ne jamais la brutaliser…
Parfait. Mais par ailleurs, pourquoi participe-t-elle à ce mensonge???
Certains me diront que c’est parce qu’elle-même est perdue et qu’elle était à la recherche d’un peu de chaleur humaine. Ok. Mais pourquoi au détriment d’autres personnes, en l’occurrence la famille qui attend et s’impatiente?
Et si elle se mettait à la place de l’épouse qui attend?
D’ailleurs, elle est consciente que ce qu’elle fait n’est pas bien. Elle se cache. Elle a peur du regard des autres, bien qu’elle dise qu’elle est enfin apaisée.
Au commissariat, 3 personnages différents, 3 policiers. Humains. Des bons et des mauvais. Le film devait être projeté en mars, il a été retardé, paraît-il à cause du personnage du méchant flic. Certains ont trouvé qu’il donnait une mauvaise image de la police.
Image fausse???
De toute façon, il est certains qu’il y a du bon et du mauvais partout.
Bien que dans ce film, c’était peut-être plus l’homme que le policier qui intéressait le metteur en scène. Il voulait peut-être nous montrer à quel point il était désagréable de partager la vie de cet homme.
Pourtant, d’après la jeune femme, à l’origine, il n’était pas mauvais. Pourquoi donc a-t-il changé? Qu’est-ce qui l’a changé? La routine? Le système? Ou a-t-il tout simplement succombé aux méfaits du pouvoir? S’est-il cru invincible et puissant dans son poste d’inspecteur? D’ailleurs cela est commun à plusieurs postes, tout poste qui confère un peu de pouvoir et de puissance, ou qui permet de gagner de l’argent. Le pouvoir corrompe dit-on!
Le plus drôle, c’est que cet homme «puissant» et imbu de lui-même, se fait tout petit face à son supérieur. Son ton change, il devient servile.
Merci Ridha Ferchiou pour cela. Le film n’est peut-être pas très beau, mais il m’a touchée, parce qu’il reflète une réalité qui me bouleverse.
L’idée de départ était bonne, et elle aurait pu être mieux réalisée. C’est le grand reproche que je fais à ce film.
A propos du titre «L’accident», il s’agit de quel accident? L’accident de la route ou l’accident dans le comportement du mari?
Hier après-midi, j’étais invitée au vernissage de l’expo de Mahmoud Sehili au siège de la BIAT. Oui, vous avez bien compris, la BIAT, la banque.
Apparemment elle joue les mécènes. Tant mieux, parce que l’expo était très belle, j’entends par-là, la manière dont étaient exposés les tableaux et l'acceuil.
Pour ce qui est de l’expo elle-même, mon avis est un peu plus mitigé. J’ai trouvé la qualité des œuvres très inégale. Certaines étaient magnifiques, d’autres pas du tout.
Ce que j’ai apprécié, c’est que nous avons pu voir autre chose que les éternelles voûtes et portes et arcades propres au style de Sehili, et que nous avons l’habitude de voir un peu partout.
"Médina 1" - 200 x 160 cm
"Médina 2" - 146 x 114 cm.
Je viens de faire un tour sur son site web, et je pense que certaines œuvres exposées sont anciennes.
Le plus beau tableau exposé aujourd’hui, est pour moi celui-ci:
Il s’agit de «Le Florentin», daté de 1963 - 81 x 141 cm. Magnifique vraiment.
J’ai adoré aussi celui-ci:
«Scène de pêche» - 162 x 114 cm.
Ci-dessous quelques-uns des tableaux exposés (ceux que j'ai préférés, mais c'est très subjectif):
"Personnage 4" - 150 x 100 cm.
"Personnages 3" - 130 x 97 cm.
"Crépuscule" - 97 x 131 cm.
"Attitude" - 150 x 100 cm.
"Entracte" - 200 x 133 cm.
Désolée pour la qualité des images, certaines sont scannées du catalogue que l’on nous a offert, d’autres sont des photos que j’ai prises, mais je suis loin d’être professionnelle.
L’exposition se poursuivra jusqu’au 22 Mai 2008. Alors, essayez d'y aller. En plus le siège de la BIAT vaut aussi le déplacement. Beaucoup de classe!
Je suis retournée aujourd'hui à la galerie AÏN, je crois que je commence à tomber amoureuse de la petite "Cosette". Je suis allée l'admirer encore une fois, et j'en ai profité pour la prendre en photo. La voici:
Elle est vraiment émouvante, vous ne trouvez pas?
J'en ai d'ailleurs profité pour prendre d'autres photos, dont cette bédouine, achetée par l'Etat. Nous aurons peut-être ainsi l'occasion de la revoir dans la nouvelle Cité de la Culture.
Hier après-midi, je suis allée voir la nouvelle exposition d’aquarelles de Victor Sarfati, qui se tient actuellement à l’espace d’Arts plastiques AÏN à Salammbô.
J’avoue qu’il est rare que je rate une expo de Sarfati, et cela depuis de longues années. En fait, je l’avais découvert il y a exactement 19 ans, justement lors d’une expo dans la même galerie AÏN.
Hier, j’ai eu la chance de trouver M.Sarfati sur place. Après l’expo, environ 45mn de bavardages. J’ai été surprise par la douceur de cet homme, et conquise par son sourire.
Hier, deux aquarelles ont particulièrement attiré mon attention, l’une représentant une petite fille qui paraissait bien triste. Je ne sais pour quelle raison, cette petite m’a fait penser à «la petite fille aux allumettes». Par contre, M.Sarfati trouve qu’elle serait plutôt la petite «Cosette». Toujours est-il que cette petite est bien émouvante.
L’autre aquarelle représente un homme d’un certain âge, au hammam, avec sa fouta et sa grande bassine d’eau. Je ne saurais expliquer la raison pour laquelle cette aquarelle m’a attirée.
Je crois bien que je vais retourner voir cette expo rien que pour revoir ces deux aquarelles.
Je vous laisse avec quelques aquarelles que j’ai photographiées hier. Je suis désolée de la qualité des photos. Je suis vraiment pas pro!
L’exposition se poursuivra jusqu’au 19 Avril 2008.
Hier soir, bien-sûr encore une fois avec Emma, nous sommes allées voir la pièce «Mémoires d’un dinosaure» au Téatro.
Il s’agit d’une pièce qui a été présentée pour la première fois le 5 Octobre 1987 à l’occasion de l’ouverture du Téatro.
Le 05 octobre 2007, elle a été reprise à pour fêter le 20ème anniversaire du Téatro.
Et elle est à nouveau reprise pour 4 nouvelles représentations: 3 à Tunis (3, 4 et 5 Avril 08) et 1 à Monastir (12 Avril).
Cette pièce a été adaptée de "Mémoires d'Exilés" de Bertold BRECHT.
Avec: Taoufik JEBALI et Raouf BEN AMOR Mise en scène : Rached MANAI .(1945-1995) Adaptation et dramaturgie : Taoufik JEBALI
S Y N O P S I S
"…Deux hommes se croisent. L'un se présente : "Je m'appelle Ziffel". L'autre hésite, méfiant puis se présente à son tour "Tu peux m'appeler Kalle".
«Parce qu'il pourrait s'appeler tout autrement Franco ou Mohamed ou ne pas s'appeler du tout d'ailleurs. Enjeu ou jeu tout court, mené par Ziffel en extase jusqu'à l'orgasme de ses "mémoires", Ainsi libéré, il reconnaît en Kalle son ami, son autre lui-même, son double, qui va vivre dans le sens inverse le même parcours initiatique et retrouver, reconnaissant, le sens de la parole vraie.»
"Leur champ de bataille? Le Champ des mots jusqu'à l'orgasme... Tous les mots pervertis, dénaturés, dénués de leur sens originel"Rached MANAI.
Que pourrais-je dire de cette pièce?
Il est dommage que le metteur en scène ne soit plus de ce monde. Mais par ailleurs, hier, en regardant la pièce, et en voyant son nom au générique, je me suis dite que l’Art permet une certaine immortalité. L’homme disparaît, mais son œuvre reste. Son nom reste dans les mémoires.
Et cela m’avait fait penser à l’Égypte ancienne. Les égyptiens pensaient parvenir à l’immortalité en gravant leurs noms sur ce qu’ils laissaient comme vestiges, temples, tombes… et lorsque après son décès, on voulait supprimer leur immortalité, on martelait leurs cartouches.
Je ferme la parenthèse, mais je n’ai pas pu résister à l’envie de l’ouvrir: j’adore trop l’Égypte!
Donc, hier, Rached Manaï, en gravant son nom sur cette pièce, a pu accéder un peu à l’immortalité. Je trouve cela émouvant.
Autre chose d’émouvant, est de voir les deux acteurs à 20 ans d’intervalle, jouer la même pièce.
Je vous explique: la pièce n’a pas été reprise exactement comme il y a 20 ans. En effet, cette fois-ci, on a un décor qui donne l’impression de regarder une TV. Et la pièce a été reprise en intercalant des scènes filmées il y a 20 ans, et des scènes jouées aujourd’hui. D’ailleurs, la pièce débute par la projection d’un générique, en noir et blanc, comme on en voyait il y a… très longtemps!
L’idée est bonne je trouve. Artistiquement parlant. Et le passage d’une scène filmée à une scène jouée a été réussi.
Cela fait penser quelque part, que la pièce a été et est toujours d’actualité. Ce qui d’ailleurs fait de la peine. Est-ce qu’en 20 ans, la Tunisie n’a pas évolué? N’avons-nous donc pas résolu nos problèmes politiques et sociaux? Nos revendications sont-elles restées les mêmes?
Il faut croire que oui. Le texte d’il y a 20 ans, avec tous les sujets abordés, reste vraiment d’actualité. Et je trouve que cela donne une certaine angoisse. Pire, je pense personnellement, que ces problèmes se sont aggravés, ce qui est vraiment encore plus angoissant.
Le reproche que je ferais à cette pièce est d’ordre technique. Les scènes filmées, l’ont été il y a 20 ans. Je sais que techniquement, il y a 20 ans, ce n’est pas comme aujourd’hui, mais quand même! Le son n’était pas bon, parfois même, j’avais du mal à comprendre les dialogues, et je trouve dommage que la bande son n’ait pas été mieux «travaillée». L’image aussi laissait parfois à désirer. Est-ce-nous, qui avons pris l’habitude de la qualité des images numériques, qui ne pouvons plus «supporter» des images de qualité moindre? Peut-être bien!
Un autre reproche, je trouve que la pièce aurait du finir par une scène jouée, alors qu’elle s’est achevée sur une scène filmée. C’est vraiment dommage. Quoique l’on dise, des acteurs sur scène, c’est bien plus chaleureux que des images sur un écran.
Personnellement, j’ai bien apprécié cette pièce. Le jeu des acteurs m’a ramené des années en arrière, à l’époque des «Klem Illil». J’en avais vu 9/11. J’adorais vraiment. Et «Mémoires d’un dinosaure» a quelque chose de Klem Illil. Pour les vieux comme moi, cette pièce est aussi un beau souvenir d’une certaine époque.
"Mémoires d'un dinosaure" a été donnée au 1er Festival du Théâtre Expérimental du Caire & Alexandrie(1988); au Festival de Théâtre & musique de la(ex) RDA: Berliner Ensemble, Dresdes, Rostock (1989), au Festival de Milano Oltre, Milan (1990), et au Festival Fawanis à Amman.
Hier aussi, j’ai été sur le plateau de tournage de Cinecittà. Hier, c’était en extérieur à La Marsa, et ensuite aux Berges du Lac.
A la Marsa, comme cela se passait l’après-midi, c’était assez sympathique. Les badauds regardaient, posaient des questions: c’est quoi ce film? Est-ce un film tunisien?…
Le plus drôle a été de voir arriver 4 jeunes filles en voiture. Elles insistaient pour savoir si on n’avait pas besoin de figurantes.
Elles mettaient en avant leurs atouts. Certains membres de l’équipe, pour les taquiner, leur ont dit qu’il s’agissait d’une co-production égypto-tunisienne, avec Ahmed Ezz, et qu’on avait besoin de figurantes un peu «dénudées». Elles ont tout de suite accepté!!!
Il faut dire qu’Ahmed Ezz donnerait envie à beaucoup de femmes de faire du cinéma. Quel bel homme!
Voici les photos prises hier.
Dorra Zarrouk, l’actrice principale:
Dorra Zarrouk et Lylia Kalay:
A propos de Dorra Zarrouk, qui passe actuellement sur radio Mosaïque, il y a une rumeur qui dit qu’elle s’est fiancée avec un ami. Est-ce vrai?
Elle serait venue à Tunis pour faire un film, et en repartirait avec un fiancé???
Qui sait?
Ibrahim Letaïef, le réalisateur, Elyès Zrelli, premier assistant réalisateur et Emna Bouyahia, scripte:
Petite pause pour toute l’équipe:
Y compris Dorra, dont le maquillage n'a pas encore été achevé:
Le soir, tournage au Lac. Un froid et un vent terribles. Nous étions tous emmitouflés dans nos manteaux, blousons, doudounes… Mais les deux acteurs, Môonem CHOUAYET et Dorra Zarrouk, ont du se débarrasser de leurs vêtements chauds pour tourner. Brrrrrr….
J’ai vraiment hâte de voir le film!
En fin de soirée, certains d’entre nous se sont déplacés chez Mamie Lilly pour dîner et finir la soirée en beauté. Rires garantis.
Update: Le film sortira officiellement sur les écrans tunisiens le 04/02/2009.
La semaine dernière, à deux reprises, j’ai eu la chance d’être invitée sur le plateau de tournage d’un nouveau film tunisien, qui sortira sur nos écrans en octobre prochain: CINECITTA, de Ibrahim Letaïef.
Il s’agit d’une comédie, que Ibrahim Letaïef a eu l’idée de tourner après le refus du Ministère de la Culture de lui allouer une subvention pour réaliser un long métrage qu’il avait en projet, ou pour être plus exacte, après que Ibrahim Letaief ait refusé la subvention, d’un montant ridicule, que la commission lui a proposé pour son film.
Ce nouveau film, CINECITTA (qui à l'origine s'appelait 7 Av Habib Bourguiba), parle d’un cinéaste qui va cambrioler une banque pour réaliser son film.
«Non, votre scénario ne reflète pas la réalité du pays!» Cette réponse, Chahine, jeune scénariste et réalisateur de films l’a trop souvent entendue de la part des diverses commissions donatrices de subventions. Alors, désespéré, pour enfin réaliser son film, il ne voit plus qu’une seule solution: cambrioler une banque! Avec l’aide de son producteur et de son chef opérateur.
Tel est le synopsis du film.
Comme je vous l’ai dit ci-dessus, j’ai été sur le plateau de tournage 2 fois la semaine dernière: Vendredi soir et avant-hier, dimanche.
Vendredi soir, c’était pour une scène en extérieur, la nuit. Dans le film, il s’agit de la séquence où les cinéastes, une fois le hold up accompli, prennent la fuite.
Bravo pour l’équipe, ils travaillaient dans des conditions terribles: il faisait un froid de canard. Nous étions vraiment gelés.
Ce soir-là, il y avait Mohamed-Ali Ben Jemaa. La maquilleuse lui a fait des cheveux blancs. Il aurait du être d’un certain âge et respectable, mais hors champs, il n’arrêtait pas de faire le pitre et nous a régalés de ses grimaces.
Med Ali Ben Jemaa est l’acteur que j’ai personnellement vu dernièrement dans le film Hia w’houa, et que certains d’entre vous ont aussi du voir dans Junun.
Voici quelques photos prises vendredi soir:
Avant-hier, dimanche, j’ai emmené mon fils avec moi, et nous avons passé toute l’après-midi et une partie de la soirée sur le plateau. C’était génial. Toute l’équipe est très sympathique et chaleureuse.
Nous étions accompagnés par un ami, responsable de Ah! La carte.
Nous avons eu le plaisir de voir comment on fait un film.
L’équipe a loué tout un immeuble au centre ville de Tunis. Il s’agit d’un vieil immeuble qui appartenait à une italienne. Elle occupait un appartement au 1èr étage, et tout le reste était à l’abandon, dans un état lamentable. Cet immeuble vient d’être racheté par un tunisien. J’espère qu’il ne va pas le démolir pour construire un immeuble moderne. Mais j’ai très peu d’illusions à ce sujet.
Depuis le mois de janvier, l’équipe de la décoration a fait un excellent travail, et a fait quelques travaux pour rendre certaines pièces praticables. Vous le constaterez vous-mêmes à travers ces photos.
Vue extérieure de l’immeuble. Il n’existera peut-être plus dans pas longtemps.
Portail d’entrée.
Dans la cour, cette jolie voiture.
Entrée de l’immeuble, mais «liftée» pour les besoins du film. Admirez le beau lustre…
Quelques photos des locaux restés dans leur état initial, cela fait vraiment mal au cœur…
Les locaux réparés ou plutôt «maquillés», par les décorateurs du film, vous remarquerez le contraste avec les plafonds qui sont restés en l‘état:
- la loge de la concierge:
- Le bureau de l’avocat:
- L’hôtel:
Un grand bravo à Ghazi Temimi, le chef décorateur et à son assistante Neïla Bouattour.
L’immeuble regroupe les différents «départements»: production, décoration, maquillage, costumes, réalisation….
D’abord, les costumes. Pour ce film, ce rôle incombe à Besma Dhaouadi et son assistante Norchène Hafidh.
Le maquillage, par où passent tous les acteurs, qui vont être «transformés» par la chef maquilleuse Ayachi Garas Zeineb et son assistante Arbia Ben Smain Haddad.
Jamel Sassi se fait mettre des moustaches…
Jaafar El Gasmi, arrivé rasé de très prés, se fait une barbe de 2/3 jours:
Ommi Sissi, qui va vieillir en quelques minutes:
Ensuite, direction le «tournage» proprement dit:
les divers personnages du film
l'équipe technique
Des acteurs attendant leur tour. Vous reconnaîtrez Dorra Zarrouk, et Jamel Madani & Jaafer El Gasmi en Blues Brothers.
Silence, on tourne, action… Nous retenons tous notre souffle. Plus un seul bruit. Les acteurs, sous la direction de Ibrahim Letaïef jouent leur scène…
Coupez!
Et c’est la course: un raccord à faire, une retouche maquillage, une chaise à déplacer, un geste à refaire…..
Silence, on tourne. Action! Et de nouveau, nous retenons notre souffle…
Quelques acteurs présents ce jour-là:
Outre Jamel Sassi, Dorra Zarrouk, Môonem Chouayet, Mohamed Grayaa, Lilia Kalay et Jaafar El Gasmi
il y avait Jamel Madani,
que j’ai personnellement vu pour la première fois il y a environ 3 ans dans la pièce «Mort d’un commis voyageur» dans laquelle il tenait le rôle principal, et que j’ai à nouveau pu admirer sur la scène du TMT dans la pièce Khamsoun l’année dernière.
J’espère que ce film connaîtra beaucoup de succès. Je vous rappelle qu’il est réalisé sans subvention de l’État. Tous les techniciens ont d’ailleurs beaucoup de mérite, ils ont tous acceptés de revoir leurs salaires à la baisse pour contribuer à aider Ibrahim Letaif, qui a tenu à réaliser son film malgré le peu de moyens financiers dont il dispose.
Je vous laisse avec ce petit clin d’œil, le sac contenant le produit du hold up de la banque, puisse-t-il se transformer en réalité!
Hier, j’ai été invitée à un défilé. Un défilé un peu spécial. Un défilé de costumes traditionnels. Mais le plus inhabituel, est que les «mannequins» étaient tous des enfants.
En effet, le défilé a eu lieu à l’école de ma Poupée.
Toutes les classes ont participé à cette manifestation. Les enfants étaient tous déguisés. Tous portaient des costumes traditionnels. Bien sûr, l’énorme majorité des enfants portaient des costumes tunisiens, mais il y avait aussi quelques rares africains, marocains, khalijis… Adorables. Des costumes de Hammamet, de Mahdia, de Djerba, de Tunis…
Ils étaient mignons comme tout.
Et ils ont défilé sur une musique traditionnelle tunisienne (hadhra, Sidi Mansour…).
Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que tous avaient participé: le directeur de l’école, pourtant français, portait une belle jebba et une chéchia. Les enseignants (français et tunisiens) aussi portaient des costumes traditionnels.
Il y avait un peu partout des affiches illustrant les divers costumes traditionnels. De toutes les régions tunisiennes.
On voit bien que les élèves ont travaillé sur le sujet plusieurs jours.
Après le défilé (et je vous parie qu’il y avait bien plus d’appareils photo et de caméras qu’à un défilé de grand couturier!) surprise: la Kharja de Sidi Bou Saïd.
Certains enfants étaient impressionnés, d’autres dansaient…
C’était vraiment extraordinaire.
Une autre raison pour aimer la mission, sont justement toutes ces activités et animations. Toutes les sorties, les voyages de découvertes, les fêtes….
Mon fils, pendant le primaire, est partit 3 fois en France avec sa classe. Une fois, ils ont passé une semaine dans une école de cirque. C’était génial, tous les enfants avaient appris un tour, et à la fin du séjour, ils avaient donné un spectacle.
Il est partit une fois en stage de sport à Hammamet.
Sa classe a aussi visité à Tunis, une usine de chocolat, une roseraie, où on leur a montré comment cultiver les roses, comment les colorer (les roses bleues et vertes ne sont pas naturelles), ils ont visité des villages, des plantations…
Ma fille est partie aussi avec sa classe, pendant 4 jours à Aïn Draham, où on leur a fait visiter, entre autres, une usine de bouchons en liège….
Et ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’organisation. Les enfants travaillent parfois pendant des mois pour collecter les fonds nécessaires pour financer leurs projets. Les parents ne payent pas grand chose pour participer aux frais. Et l’association des parents d’élèves aide les familles qui ne peuvent participer aux frais, de façon à ce que tus les enfants puissent participer.
A la fin des cours, au sein même de l’école, il y a divers clubs d’activité: sport, théâtre, mosaïque et poterie, anglais, informatique….
Y-a-t-il eu dans les écoles publiques une célébration de cette journée du costume traditionnel? Je pose la question juste pour savoir, et cela sans aucun préjugé. Vraiment juste pour savoir.
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