Ce matin, mon fils a accompagné son père au bureau. Nous en parlions depuis quelques jours. Nous pensons que cela lui ferait du bien de travailler, ou du moins de faire la connaissance du monde du travail, puisqu'il est en vacance.
S'il restait à la maison, je sais qu'il se consacrerait à Internet, à la playstation... rien de particulièrement utile ni enrichissant.
Dans le cadre du lycée, il avait effectué en décembre dernier un stage en entreprise de 3 jours. Tous les élèves devaient se trouver un stage et faire un rapport.
Il avait trouvé un stage chez un promoteur immobilier, et avait beaucoup apprécié cela.
Son père et moi avons trouvé qu'il serait intéressant de renouveler l'expérience. A priori, il ira travailler deux fois par semaine. Comme je l'ai dit plus haut, aujourd'hui est son premier jour.
Comment cela se passe-t-il?
Je n'en ai aucune idée. Depuis ce matin, je résiste à l'envie de lui téléphoner.
Je verrais bien ce soir.
Je souhaite qu'il appréciera et qu'il tiendra vraiment jusqu'à la fin de l'été.
Il faut dire qu'il a l'expérience d'un cousin qui travaille depuis 3 étés, et cela se passe très bien pour lui, bien qu'on lui ai donné des taches plutôt difficiles à effectuer... Bravo d'ailleurs pour ce cousin qui n'a pas rechigné à être un simple manutentionnaire, commençant tout au bas de l'échelle.
J'espère que pour mon fils cela ne sera pas son unique jour de travail!
- Madame, SVP, pouvez-vous nous montrer il sibnakh (les épinards)?
Je les regarde. Deux adolescents. Environ 16 ans.
Je souris et leur montre les épinards.
Et j'éclate de rire.
Ils étaient debout devant les bottes de persil en se demandant s'il s'agissait d'épinards.
En fait cela m'avait fait rire parce que cela m'avait rappelé des souvenirs.
On avait demandé à ces 2 jeunes hommes d'acheter des épinards, mais ils ne savaient pas comment étaient les épinards à l'état cru.
Entre parenthèse, j'ai ainsi pu remarquer qu'à Carrefour, les fruits et légumes étaient désignés seulement en français.
Bref, j'ai aidé ces deux jeunes hommes et je leur avais expliqué ce qui m'avait fait rire.
En effet, il y a 4 ou 5 ans, ma petite sœur s'était inscrite pour faire un troisième cycle à Lille (France).
Mon père m'avait confié la mission d'aller avec elle pour l'installer, lui louer un appartement... et accomplir toutes les formalités nécessaires.
Ma petite sœur, peut-être parce qu'elle était la plus jeune, n'avait jamais quitté le domicile "parental", et ne savait rien faire à la maison, ni ménage, ni cuisine, ni rien...
Bref, nous faisions les courses, lorsque tout d'un coup, elle m'a demandé de lui montrer les légumes, et de lui dire ce que c'était.
J'étais étonnée, il me semblait que tout le monde connaissait les légumes.
Et bien non!
Ma sœur ne connaissaient les légumes que dans son assiette, c'est à dire, déja épluchés, coupés et cuits. Elle ne les avaient jamais vus dans leur état "naturel"!
Et manifestement, ces deux jeunes hommes étaient dans le même cas!
Mis à part l'aspect anecdotique de la situation, je trouve que cela montre à quel point, il faut savoir lâcher ses enfants "dans la nature" et leur apprendre à se débrouiller seuls.
Lors de ce séjour à Lille, je m'était rendue compte que ma petite soeur ne savait strictement rien faire par elle-même. Même pas remplir un formulaire. Même pas se préparer à manger....
Pendant des années, elle n'a jamais eu besoin de se prendre en mains, il y avait toujours quelqu'un pour tout faire à sa place.
Après 2 ans à Lille, à vivre seule, à entretenir sa maison, à faire son ménage, sa cuisine, à accomplir toutes les formalités nécessaires... Elle a appris à se prendre entièrement en charge.
Les enfants ont besoin que maman et papa les laissent se débrouiller seuls.
Dans notre famille, nous sommes 5, un garçon et 4 filles. Et je trouve très étonnant les différences qui existent entre nous sur ce plan.
Je pense qu'étant l'ainée, mes parents ont toujours compté sur moi pour faire les choses, et ainsi, j'ai su depuis toujours tout faire à la maison et en dehors de la maison.
Mon frère aussi était débrouillard. Mais il a surtout appris à bien se débrouiller lorsqu'il est partit faire ses études à l'étranger.
Pour les 3 autres, elles n'ont su se débrouiller vraiment que lorsqu'elles ont quitté le domicile de mes parents, soit pour faire des études à l'étranger, soit pour se marier.
En ce qui me concerne, j'ai été un peu maman poule avec mon fils. J'avais l'impression à chaque fois qu'il est trop jeune pour certaines choses. C'est mon mari qui m'a presque forcée à le "lâcher" et à lui apprendre à se débrouiller seul, à prendre un taxi, à aller à son sport, à s'occuper de lui-même... (à l'extérieur de la maison, parce qu'à l'intérieur, rien à faire!). Et avec le recul, je trouve qu'il avait parfaitement raison.
Finalement en couvant nos enfants, nous ne leur rendons pas service.
On dit que les bons comptes font les bons amis, et c'est vrai. L'amitié et l'argent ne font pas bon ménage.
Lorsqu'un ami te demande de lui prêter de l'argent, il y a de fortes chances, ou plutôt risques, de le perdre à jamais.
En effet, si tu lui en prêtes, tu le perds, et si tu ne lui en prêtes pas, tu le perds aussi.
Alors, autant ne pas lui en prêter d'ailleurs, au moins tu auras gardé ton argent pour toi.
J'ai perdu 3 amis pour leur avoir prêté de l'argent. Deux parce qu'ils ne l'ont jamais rendu (bien qu'ils en avaient eu les moyens) et qu'ils se sont défilés pour ne pas le rendre, et la troisième, bien qu'elle l'ai rendu, m'en a toujours voulu...
C'est vraiment dommage.
C'est dommage d'autant plus que je regrette particulièrement une de ces amitiés à laquelle je tenais énormément et qui me manque beaucoup.
Tu me manques. Tu me manques vraiment. Tes conseils me manques. Tes histoires me manquent. Tes confidences me manquent. Nos moments passés ensemble me manquent.
Pourquoi as-tu laissé cette histoire de prêt nous séparer?
Comme je l'ai déjà dit auparavant, qu'il est dur d'être une femme de nos jours. Il faut cumuler le "travail des hommes" et celui des femmes, ou comme on dit chez nous khidmit eddar wa khidmit ichara3 (le travail de la maison et le travail de la rue).
Il faut aller au bureau, mais aussi, en plus, s'occuper des enfants, des repas, des courses... et en plus pendant l'inter-saison, ranger les vêtements d'hiver, sortir les vêtements d'été, les faire essayer par les enfants, aller leur acheter tout ce qui manque... Préparer les vacances qui approchent... Faire faire de menus travaux dans la maison... Préparer les éventuelles fêtes (par exemple les fiançailles de ma sœur pour très bientôt)...
A la fin de la journée, on s'aperçoit avec effroi que la journée est finie, mais les corvées ne sont pas finies, elles...
Mais en plus, il faut savoir plaquer un beau sourire sur son visage, parce que L'HOMME qui lui ne s'occupe que de son travail et pourtant rentre trop fatigué, lorsqu'il s'installe devant sa télé ou son PC, ne veut pas d'un visage fatigué, ou boudeur, ou préoccupé...
Sans oublier qu'il faut être disponible pour les enfants. Maman, il faut acheter un nouveau cahier... Maman la maitresse veut 3 dinars pour... Maman, j'ai besoin de baskets blanches pour le spectacle de danse... J'ai pas envie d'aller à l'équitation... J'ai besoin d'argent pour réparer mon fusil à harpons... Je voudrais un nouveau vélo, l'ancien est devenu trop petit... J'ai pas envie de pâtes aujourd'hui, j'ai envie d'une pizza.... Mamannnnnnnnnnnnnnnnn.........
Vendredi soir, je suis allée au Théâtre Municipal. Comme je vous l'avais dit précédemment, il était prévu que nous verrions la pièces "Plus si affinités", pièce programmée depuis de longs mois. Mais voilà, une semaine avant, ON s'est aperçu que cette pièce comprenait une scène osée. ON a demandé aux organisateurs de demander à Pascal Légitimus de supprimer cette scène. Ce dernier a refusé: soit la pièce était jouée dans son intégralité, soit elle ne serait pas jouée du tout. Les organisateurs se sont mis en quête d'un nouveau spectacle de remplacement. Et c'est ainsi que la pièce censée nous faire rire a été remplacée par un spectacle de saxophonistes: Saxmachine. C'est pas pareil, mais...
La plupart des gens ont préféré se faire rembourser. Le théâtre était pratiquement vide. Les organisateurs, à mon avis, ne sont même pas entré dans leurs frais...
Mais le comble, le comble est que même ce spectacle de saxophonistes a été censuré. Oui, vous avez bien compris: CENSURE.
En effet, avant d'aller au théâtre, j'avais vu la bande annonce du spectacle, et j'ai ainsi pu constater qu'un numéro que j'avais vu dans la bande annonce avait disparu. Et ensuite, j'ai appris qu'un deuxième numéro avait aussi disparu.
Dans ce spectacle, on nous montre plusieurs musiques du monde, des musiques de films... Et à un moment, ce sont des musiques de "religions". A Tunis, nous avons donc vu le numéro qui concerne la musique "chrétienne", mais les musiques des juifs et des musulmans ont été censurées.
Dans le spectacle, nous aurions du voir les artistes imitant les juifs d'Europe centrale, avec leurs papillotes et leur chapeau dansant sur leur musique: CENSURE
Nous aurions du aussi voir des musulmans, avec voile, jouant de la musique "musulmane": CENSURE.
Pourquoi cette censure?
En Tunisie, avons-nous une telle haine des juifs que nous ne pouvons écouter leur musique?
En Tunisie, sommes-nous ce point dépourvus d'humour que nous n'aurions pu voir des musiciens nous imitant? Sommes-nous à ce point susceptibles que nous n'aurions pas pu rire de nous-même?
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais depuis quelques semaines je dévore les livres, et j'en suis très heureuse. Le seul hic est que souvent je lis jusqu'à très tard la nuit, une fois même jusqu'à 7h du matin, et ensuite j'ai un mal fou à me réveiller (lorsque je dors!). Et il faut bien aller travailler et vivre une vie normale. Mais ce qui est bien, c'est que je tiens quand même le coup. J'espère continuer encore sur ma lancée. Un autre inconvénient est que cela ne me laisse pas de temps pour écrire, mais... Si vous voulez avoir une idée sur mes dernières lectures, vous les trouverez ici: Massir's bookshelf: read
Depuis quelques jours, des objets personnels disparaissent de nos bureaux. Un chargeur de portable, des capsules de café, des lunettes... Ce ne sont pas des objets chers, mais... Je trouve cela bizarre. C'est la première fois que cela nous arrive. Qui est ce voleur? Pourquoi vole-t-il ses propres collègues? Cela vaut le coup de voler ces petits trucs? Après tout, ce ne sont pas des articles chers! Cela me met mal à l'aise. Je n'aime pas me dire qu'une des personnes avec qui je passe du temps, avec lesquelles je parle, travaille... nous vole. Et j'ai horreur de fermer à clefs. Pourtant c'est ce qu'il va falloir faire à l'avenir. C'est vraiment dommage!
Inta 3omri de Khaled Youssef. J'ai vu ce film 10 000 fois, et à chaque fois, il y a un dialogue qui m'émeut énormément. A chaque fois, l'émotion ne s'estompe pas. Et mes larmes coulent. J'avoue que je suis très fleur bleue et j'ai la larme facile. Et des larmes, j'en verse à chaque fois que je regarde ce film.
L'histoire est toute simple et banale, mais j'adore les dialogues. Ils sont très forts. Je sais que c'est subjectif comme sentiment ou impression, mais moi à chaque fois, cela me fait presque mal.
Il s'agit d'un jeune couple très amoureux. Ils vivent avec leur petit garçon. Un jour, le jeune époux, Youssef, découvre qu'il est atteint de leucémie. Comme il ne veut pas faire souffrir sa famille, il ne dit rien et va passer le restant de ses jours dans une sorte de sanatorium. Il y fait la connaissance de Chams, une danseuse atteinte elle aussi de leucémie. Le médecin traitant, pensant que le moral influe sur la santé, va essayer de rapprocher les 2 malades pour qu'ils se soutiennent mutuellement, et ils finissent par tomber amoureux l'un de l'autre. L'épouse va remuer ciel et terre pour retrouver son mari. Elle le retrouvera, mais avec Chams.
Que se passera-t-il? Laquelle des deux femmes doit rester auprès de Youssef? Lequel des deux amours est le plus légitime? Qui se sacrifiera? Au nom de quoi?
Lorsque l'épouse retrouve son mari et découvre sa liaison avec Chams, elle est anéantie.
Sa douleur est palpable. Elle est atroce. Horrible.
Ses cris sont révoltants de souffrance. Le dialogue entre elle et son beau-père est... Je ne trouve vraiment pas de qualificatif.
Le docteur essaye de lui expliquer qu'elle doit s'éclipser et que la vie de son mari dépend de son amour pour Chams.
J'adore ce dialogue (à 1h39mn23s). Je la comprends. Je la comprends parfaitement. Je comprends cet amour qu'elle a pour son mari. Je comprends et ressens chaque mot qu'elle dit.
Le médecin lui dit qu'il s'agit d'une histoire de vie ou de mort.
- Elle: Vous me demandez de faire un choix. Quel choix? Un choix entre sa mort à elle ou ma mort à moi?
- Lui: je ne parle pas de Chams, je parle de Youssef.
- Elle: Donc vous me demandez de faire un choix entre sa mort à lui et la mienne?
- Lui: Votre mort?
- Elle: Bien-sur ma mort! Vous pensez que Youssef est pour moi juste un époux et que je suis juste une épouse idiote et jalouse? Non. Non pas du tout. Youssef est pour moi l'air avec lequel je respire. Et j'ai besoin qu'il me revienne pour que je puisse vivre. J'ai essayé. J'ai essayé de vivre sans lui. Avant de partir il m'a appris à faire certaines choses sans lui, il lui a semblé que je les avais apprises, mais Il a oublié de m'apprendre la chose la plus importante: il a oublié de m'apprendre à vivre sans respirer.
Lui: Mme Hend, je comprends ce que vous dites..., mais j'ai le regret de vous annoncer qu'il pourrait mourir s'il restait avec vous
Elle: Pourquoi? Que lui ai-je fait pour que sa vie dépende d'une femme, et que cette femme ne soit pas moi? L'a-t-elle aimé plus que je ne l'ai aimé? Lui a-t-elle donné sa vie passée et est-elle prête à lui donner sa vie future? Est-ce avec elle qu'il a eu un fils? Tout cela c'est moi et pas elle!!!
Lui: personne ne vous dénie tout cela Mme Hend, y compris Youssef, mais il y a un fait nouveau maintenant et nous devons en tenir compte avec un maximum de compassion( rahma).
Elle: De compassion? La compassion veut dire que s'il doit mourir, il mourra dans mes bras. Je ne pourrais pas vivre un seul instant s'il vivait dans les bras d'une autre femme.
Un autre dialogue m'a paru très fort. La discussion entre Chams et Hend. Chams est pleine de remords et essaye de se justifier.
Mais la réponse de Hend est forte:"Ceux qui veulent vivre ne doivent pas vivre en marchant sur les cadavres d'autrui".
Tous demandent à l'épouse de se sacrifier. Mais pourquoi donc? Au nom de quoi lui demande-t-on cela?
Il est vrai que chacun reconnait que c'est injuste, mais on lui demande quand même de se sacrifier. De quel droit?
Elle finira par se sacrifier. Encore. L'amour, c'est donner. Mais parfois c'est si injuste.
La maitresse aussi fera le même geste et renverra Youssef auprès de sa femme et de son fils. Mais...
L'amour, ce n'est pas s'approprier l'autre diront certains. Oui, c'est vrai. Mais quelle a été le tort de l'épouse? Aimer son mari si fort?
L'amour est le plus fort diront d'autres, et lorsque l'on tombe amoureux, on n'y peut rien. Je pense ici à Youssef. C'est facile de dire cela. Mais quel est le tort de Hend? Pourquoi est-il si injuste à son égard?
Quel a été le tort de Chams? L'amour a été plus fort qu'elle? Pas d'accord. Elle le dira elle-même: ceux qui font souffrir autrui n'ont pas de droits. Et c'est ce que j'ai toujours pensé à chaque fois que l'on me raconte une soi-disant belle histoire d'amour entre une personne engagée et une tierce personne. Je sais je suis catégorique, mais je ne peux être objective. C'est ainsi.
L'époque où personne ne connaissait Massir me manque. C'est vrai, c'était tellement mieux. Je suis reconnaissante à ce blog et à Facebook de m'avoir fait connaitre beaucoup de gens, dont certains sont devenus de grands amis, mais je trouve dommage que Massir ne soit plus cette femme inconnue que seuls certaines personnes très rares connaissaient.
Cette Massir-là jouissait d'une liberté de ton que la Massir actuelle ne connait plus et ne peut plus se permettre.
Il fut un temps où je pouvais tout raconter, tout livrer, mes pensées, mes impressions, mes colères... Je pouvais tout partager avec vous.
Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Aujourd'hui je suis liée, muselée... Aujourd'hui, je ne peux plus tout vous raconter. Et cela me manque énormément.
Aujourd'hui, dès que je raconte une histoire quelconque, les coups de fils affluent. Si je parle d'une femme divorcée quelconque, je me retrouve avec toutes mes amies divorcées qui téléphonent, chacune se sentant visée. Si je parle d'un ami célibataire, tous mes amis célibataires vont se sentir visés. Si je vous parle d'un homme marié qui aurait commis quelques bêtises, je me retrouverais avec toutes mes amies qui vont se poser des questions à propos de leurs propres maris...
Sans oublier ceux qui sont contre, ceux qui jugent, ceux qui donnent leurs avis et veulent les imposer...
Je me rappelle une soirée après le 4 Novembre et l'action contre la censure sur la blogo, un ami a voulu m'expliquer pendant toute une soirée que je n'aurais pas du participer à cette journée, parce que à son avis.... Je respecte son avis, mais j'avais fait mon propre choix, et j'avais décidé de participer à cette journée, pourquoi m'en vouloir par la suite?
D'autres se fâchent, d'autres me demandent de parler de tel ou tel sujet, d'autres encore veulent se servir de mon blog pour dire certaines choses...
Et tout cela enlève de ma spontanéité. A chaque fois que j'ai envie d'écrire une note, je suis obligée de me poser des questions. Qui pourrait être dérangé? Qui pourrait se sentir visé? Qui va m'appeler? Porterais-je préjudice à telle ou telle personne?
Il y a aussi des gens qui "commandent" presque des notes. Ils viennent me dire de parler de tel ou tel sujet, de telle ou telle manière...
Tout cela me bloque, et très souvent je laisse tomber. Et c'est dommage.
C'est d'autant plus dommage que vous me rendiez service. Oui, je dis bien service. Il m'arrivait souvent de raconter les choses pour voir comment vous réagiriez, pour avoir des avis différents, pour voir d'autres aspects, d'autres analyses... Et cela était très enrichissant pour moi. Cette confrontation d'idées était très enrichissante.
A quoi sert un blog si ce n'est pour communiquer, pour apprendre et s'enrichir?
Tout cela me manque. Énormément.
En plus, je suis directe. Cela me pose parfois des problèmes dans ma vie "réelle". Je suis très directe. Certains diront que c'est une qualité, mais d'autres diront que c'est un défaut. Après 44 ans, je dirais qu'en Tunisie, c'est les deux.
J'appelle un chat un chat, et je dis ce que je pense, même si parfois cela me porte préjudice. Vous vous rappelez cette histoire que je vous ai racontée? Et bien, après l'avoir racontée, je me suis aperçue que le scientifique, c'est moi. Je dis ce que je pense, même si je risque d'être pendue par la suite. Et ce blog m'a permis d'exercer ou d'exploiter ce défaut/qualité. J'étais franche et directe. Je disais ce que je pensais. Et cela m'aidait à comprendre. A comprendre les gens. A me comprendre parfois.
Tout cela n'est plus possible aujourd'hui.
Ma façon de parler sur le blog est devenue un peu comme celle de la vie réelle. Ne plus dire telle chose. Faire attention à telle autre. In y a un frein là. Il y en a un autre là. Il faut sourire. Il faut se taire.
Dommage.
Cela me fait de la peine quelque part.
Aujourd'hui, tout ce que je dis peut prêter à interprétation, parce que l'objectivité de l'anonymat a disparue.
Avant Massir n'était qu'une femme tunisienne d'environ 40 ans et on lisait ce qu'elle écrivait comme elle l'écrivait.
Aujourd'hui Massir est devenue la fille de..., l'épouse de..., l'amie de.... On sait d'elle telle et telle chose... Et tout ce qu'elle dit est lu à travers tous ces renseignements qui rendent la lecture subjective, très subjective parfois.
C'est dommage.
Toujours est-il qu'hier, j'ai vu un truc qui m'a mise en colère, que je ne comprends pas, qui m'a déçue, qui m'a bouleversée... Et je me pose des questions, et je veux comprendre, et je voudrais demander votre avis... Mais je ne peux pas.
Si je vous raconte automatiquement les recoupements vont être fait. Où j'étais? avec qui j'étais? Qui j'ai rencontré? Et chacun va y aller de ses déductions. Et chacun va essayer de savoir de qui je parle. Et ensuite les conclusions. Ah elle a vu un tel, il s'agit alors surement d'un/e tel/lle... et les ragots... et les racontars...
Mais.... Motus et bouche cousu. Je ne raconterais rien. J'essayerais de comprendre toute seule. Je n'aurais pas cette diversité d'avis et d'opinions qui enrichissent. Je me tais. Je ne dis rien.
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