Hier aussi, j’ai été sur le plateau de tournage de Cinecittà. Hier, c’était en extérieur à La Marsa, et ensuite aux Berges du Lac.
A la Marsa, comme cela se passait l’après-midi, c’était assez sympathique. Les badauds regardaient, posaient des questions: c’est quoi ce film? Est-ce un film tunisien?…
Le plus drôle a été de voir arriver 4 jeunes filles en voiture. Elles insistaient pour savoir si on n’avait pas besoin de figurantes.
Elles mettaient en avant leurs atouts. Certains membres de l’équipe, pour les taquiner, leur ont dit qu’il s’agissait d’une co-production égypto-tunisienne, avec Ahmed Ezz, et qu’on avait besoin de figurantes un peu «dénudées». Elles ont tout de suite accepté!!!
Il faut dire qu’Ahmed Ezz donnerait envie à beaucoup de femmes de faire du cinéma. Quel bel homme!
Voici les photos prises hier.
Dorra Zarrouk, l’actrice principale:
Dorra Zarrouk et Lylia Kalay:
A propos de Dorra Zarrouk, qui passe actuellement sur radio Mosaïque, il y a une rumeur qui dit qu’elle s’est fiancée avec un ami. Est-ce vrai?
Elle serait venue à Tunis pour faire un film, et en repartirait avec un fiancé???
Qui sait?
Ibrahim Letaïef, le réalisateur, Elyès Zrelli, premier assistant réalisateur et Emna Bouyahia, scripte:
Petite pause pour toute l’équipe:
Y compris Dorra, dont le maquillage n'a pas encore été achevé:
Le soir, tournage au Lac. Un froid et un vent terribles. Nous étions tous emmitouflés dans nos manteaux, blousons, doudounes… Mais les deux acteurs, Môonem CHOUAYET et Dorra Zarrouk, ont du se débarrasser de leurs vêtements chauds pour tourner. Brrrrrr….
J’ai vraiment hâte de voir le film!
En fin de soirée, certains d’entre nous se sont déplacés chez Mamie Lilly pour dîner et finir la soirée en beauté. Rires garantis.
Update: Le film sortira officiellement sur les écrans tunisiens le 04/02/2009.
La semaine dernière, à deux reprises, j’ai eu la chance d’être invitée sur le plateau de tournage d’un nouveau film tunisien, qui sortira sur nos écrans en octobre prochain: CINECITTA, de Ibrahim Letaïef.
Il s’agit d’une comédie, que Ibrahim Letaïef a eu l’idée de tourner après le refus du Ministère de la Culture de lui allouer une subvention pour réaliser un long métrage qu’il avait en projet, ou pour être plus exacte, après que Ibrahim Letaief ait refusé la subvention, d’un montant ridicule, que la commission lui a proposé pour son film.
Ce nouveau film, CINECITTA (qui à l'origine s'appelait 7 Av Habib Bourguiba), parle d’un cinéaste qui va cambrioler une banque pour réaliser son film.
«Non, votre scénario ne reflète pas la réalité du pays!» Cette réponse, Chahine, jeune scénariste et réalisateur de films l’a trop souvent entendue de la part des diverses commissions donatrices de subventions. Alors, désespéré, pour enfin réaliser son film, il ne voit plus qu’une seule solution: cambrioler une banque! Avec l’aide de son producteur et de son chef opérateur.
Tel est le synopsis du film.
Comme je vous l’ai dit ci-dessus, j’ai été sur le plateau de tournage 2 fois la semaine dernière: Vendredi soir et avant-hier, dimanche.
Vendredi soir, c’était pour une scène en extérieur, la nuit. Dans le film, il s’agit de la séquence où les cinéastes, une fois le hold up accompli, prennent la fuite.
Bravo pour l’équipe, ils travaillaient dans des conditions terribles: il faisait un froid de canard. Nous étions vraiment gelés.
Ce soir-là, il y avait Mohamed-Ali Ben Jemaa. La maquilleuse lui a fait des cheveux blancs. Il aurait du être d’un certain âge et respectable, mais hors champs, il n’arrêtait pas de faire le pitre et nous a régalés de ses grimaces.
Med Ali Ben Jemaa est l’acteur que j’ai personnellement vu dernièrement dans le film Hia w’houa, et que certains d’entre vous ont aussi du voir dans Junun.
Voici quelques photos prises vendredi soir:
Avant-hier, dimanche, j’ai emmené mon fils avec moi, et nous avons passé toute l’après-midi et une partie de la soirée sur le plateau. C’était génial. Toute l’équipe est très sympathique et chaleureuse.
Nous étions accompagnés par un ami, responsable de Ah! La carte.
Nous avons eu le plaisir de voir comment on fait un film.
L’équipe a loué tout un immeuble au centre ville de Tunis. Il s’agit d’un vieil immeuble qui appartenait à une italienne. Elle occupait un appartement au 1èr étage, et tout le reste était à l’abandon, dans un état lamentable. Cet immeuble vient d’être racheté par un tunisien. J’espère qu’il ne va pas le démolir pour construire un immeuble moderne. Mais j’ai très peu d’illusions à ce sujet.
Depuis le mois de janvier, l’équipe de la décoration a fait un excellent travail, et a fait quelques travaux pour rendre certaines pièces praticables. Vous le constaterez vous-mêmes à travers ces photos.
Vue extérieure de l’immeuble. Il n’existera peut-être plus dans pas longtemps.
Portail d’entrée.
Dans la cour, cette jolie voiture.
Entrée de l’immeuble, mais «liftée» pour les besoins du film. Admirez le beau lustre…
Quelques photos des locaux restés dans leur état initial, cela fait vraiment mal au cœur…
Les locaux réparés ou plutôt «maquillés», par les décorateurs du film, vous remarquerez le contraste avec les plafonds qui sont restés en l‘état:
- la loge de la concierge:
- Le bureau de l’avocat:
- L’hôtel:
Un grand bravo à Ghazi Temimi, le chef décorateur et à son assistante Neïla Bouattour.
L’immeuble regroupe les différents «départements»: production, décoration, maquillage, costumes, réalisation….
D’abord, les costumes. Pour ce film, ce rôle incombe à Besma Dhaouadi et son assistante Norchène Hafidh.
Le maquillage, par où passent tous les acteurs, qui vont être «transformés» par la chef maquilleuse Ayachi Garas Zeineb et son assistante Arbia Ben Smain Haddad.
Jamel Sassi se fait mettre des moustaches…
Jaafar El Gasmi, arrivé rasé de très prés, se fait une barbe de 2/3 jours:
Ommi Sissi, qui va vieillir en quelques minutes:
Ensuite, direction le «tournage» proprement dit:
les divers personnages du film
l'équipe technique
Des acteurs attendant leur tour. Vous reconnaîtrez Dorra Zarrouk, et Jamel Madani & Jaafer El Gasmi en Blues Brothers.
Silence, on tourne, action… Nous retenons tous notre souffle. Plus un seul bruit. Les acteurs, sous la direction de Ibrahim Letaïef jouent leur scène…
Coupez!
Et c’est la course: un raccord à faire, une retouche maquillage, une chaise à déplacer, un geste à refaire…..
Silence, on tourne. Action! Et de nouveau, nous retenons notre souffle…
Quelques acteurs présents ce jour-là:
Outre Jamel Sassi, Dorra Zarrouk, Môonem Chouayet, Mohamed Grayaa, Lilia Kalay et Jaafar El Gasmi
il y avait Jamel Madani,
que j’ai personnellement vu pour la première fois il y a environ 3 ans dans la pièce «Mort d’un commis voyageur» dans laquelle il tenait le rôle principal, et que j’ai à nouveau pu admirer sur la scène du TMT dans la pièce Khamsoun l’année dernière.
J’espère que ce film connaîtra beaucoup de succès. Je vous rappelle qu’il est réalisé sans subvention de l’État. Tous les techniciens ont d’ailleurs beaucoup de mérite, ils ont tous acceptés de revoir leurs salaires à la baisse pour contribuer à aider Ibrahim Letaif, qui a tenu à réaliser son film malgré le peu de moyens financiers dont il dispose.
Je vous laisse avec ce petit clin d’œil, le sac contenant le produit du hold up de la banque, puisse-t-il se transformer en réalité!
J’ai une amie qui travaille dans la presse quotidienne tunisienne, département culturel.
La semaine dernière, je l’ai contactée pour lui proposer d’écrire un article sur une pièce de théâtre.
Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas le droit d’écrire au sujet d’un spectacle avant qu’il ne se produise. Elle m’a dit que pour écrire sur cette pièce ou tout autre spectacle, elle doit y assister et écrire son article à postériori. Écrire un article à priori reviendrait à faire de la publicité à ce spectacle. J’ai trouvé cela bizarre. Il me semble que dans un pays comme le nôtre, les journaux devraient plutôt encourager et promouvoir la culture.
J’ai alors une autre idée. Je lui propose de la mettre en contact avec un des comédiens et qu’elle lui fasse une interview. Elle m’a dit que cela aussi est interdit tant que la pièce ne s’est pas produite.
Je lui rappelle que bientôt il se tiendra à Paris un festival dans le cadre de la semaine tunisienne. Or, il se trouve que 2 ou 3 films de cet acteur vont être projetés. Je lui demande d’en parler, en lui proposant de mettre juste une phrase pour dire que la pièce se jouera au TMT cette semaine. Elle accepte. Je les mets en contact.
Entre temps, elle parle de ce projet à son patron, qui refuse.
Il est aussi interdit de faire le portrait d’un artiste sur la presse.
Franchement, je trouve cela ridicule.
Il a dit que l’on ne peut faire le portrait d’un artiste que s’il est primé. Cela veut dire que, si jamais un des films de cet acteur était primé lors du festival, mon amie pourrait alors parler de lui dans la presse.
Alors, j’ai envie de poser ces questions:
Pourquoi ne pas encourager la culture?
Combien avons-nous d’artistes en Tunisie? Je ne pense pas que nous en ayons des masses, alors pourquoi ne pas les encourager et les aider?
Quel est le rôle de la presse «culturelle»?
Quel est l’intérêt pour le lecteur et l’artiste si l’on ne parle d’un spectacle qu’à posteriori?
Là, je parle des actions «gratuites», parce que bien-sur les campagnes promotionnelles payantes sont, elles, permises.
Notre ministère de la culture subventionne une grande partie des projets culturels (films cinématographiques, pièces théâtrales, festivals…), les autorités essayent d’animer les villes, d’investir dans le culturel, de créer du mouvement… alors pourquoi la presse n’aiderait-elle pas????
Mon amie a parlé d’un problème de partialité. Ok, mais combien avons-nous d’artistes en Tunisie? Pourquoi notre presse ne ferait pas une série de portraits sur eux? On pourrait dire par exemple, que tel jour de la semaine, par exemple, tous les mercredis, cela sera le tour d’un artiste. Je suis sûre qu’en 18 mois, nous aurions fait le tour de nos artistes.
Encourager la culture, n’est-ce pas en parler, informer, critiquer, communiquer…?
Pourquoi ne pas parler d’un livre avant qu’il ne sorte?
Pourquoi ne pas parler d’un film ou d’une pièce avant qu’ils ne soient «visibles»?
Pourquoi ne pas donner envie aux lecteurs de ces journaux l’envie d’aller voir ces spectacles ou lire ces livres?
On se plaint à longueur de journée des carences culturelles dont souffrent nos jeunes, que fait-on pour pallier à ces «carences»?
Ou bien, ne sommes-nous condamnés qu’à voir ou apprécier les productions ayant un gros budget promotionnel?
Qu’en pensez-vous?
Je ne suis pas du domaine, je me pose et vous pose ces questions, pour essayer de comprendre…
Hier, comme beaucoup de gens, je suis allée voir le Film «l’Esquive» de Abdellatif Kechiche.
J’ai été contente de voir autant de monde devant le cinéma. Il y avait tellement de personnes qui attendaient qu’il a été décidé de faire une projection supplémentaire à 21h30.
Qu’il y ait autant de monde prouve que le buzz a bien fonctionné.
Personnellement, j’y suis allée après avoir reçu une «invitation à l’event» sur Facebook. D’ailleurs, j’étais entourée de Facebookers. Je reconnaissais les personnes grâce à leurs photos. Cela m’a permis de faire la connaissance réelle de friends virtuels.
Par contre, on nous avait dit que le réalisateur serait là pour un débat, mais il n’était pas présent.
Ensuite, on nous a annoncé que le débat aurait quand même lieu à la fin de la projection, mais rien non plus. Cela m’a vraiment déçue.
Que dire du film? Ai-je aimé ou pas? Je ne saurais dire avec précision. Je dirais donc que le film était intéressant.
Ce qui est peut-être dommage, c’est que le film date déjà de Mars 2004, et ces dernières années, nous avons été un peu gavé par les films et documentaires sur les banlieux françaises.
Mais ce que j’ai apprécié, c’est que ce film s’est éloigné des stéréotypes habituels. Il ne nous montre pas des anges, mais ce ne sont pas non plus des monstres ou des criminels.
On voit la vie quotidienne de ces jeunes beurs. Leur vie n’est pas facile. Ils habitent des HLM, où les gens sont entassés les uns sur les autres.
La prison semble faire partie de leur cadre normal: le père de Krimo est en prison, et les dialogues qui le concernent ne sont emprunts d’aucune passion. C’est comme s’il s’agissait d’un évènement normal et ordinaire de la vie quotidienne. Cela est d’ailleurs corroboré par la discussion entre la mère de Krimo et Fathi dont un le beau-frère (?) est aussi en prison.
Au début du film, j’aurais presque souhaité qu’il soit sous-titré, j’avais du mal à comprendre ce qui se disait. Ces beurs ont leur propre langage, assez dur d’ailleurs. Mais leur réalité est quelque part autre.
Malgré les apparences de violence, un certain code d’honneur existe entre eux. Ils croient en certaines valeurs et principes tels l’amitié et la loyauté au sein du groupe.
Lorsqu’il apprend les problèmes affectifs de son ami, Fathi va tout faire pour lui venir en aide. Il est vrai que ses manières sont maladroites et presque même violentes, l’intention est quand même «pure». Il emploi tous les moyens à sa disposition pour aider son ami.
Pareil pour Lydia. Elle veut réfléchir. Elle ne veut pas s’engager envers Krimo, principalement pour ne pas blesser Magalie. Elle a aussi peut-être peur d’elle ou peur de la réaction du groupe, mais elle ne veut quand même pas s’engager avec lui tant qu’elle n’est pas sûre qu’il n’est plus avec Magalie.
Quelque clins d’œil à certaines réalités des banlieux: l’atelier de couture, à mon avis clandestin, au sein de la cité, et donc travail au noir. La police qui débarque brusquement et qui maltraite ces jeunes, sans aucune raison apparente, à part un préjugé terrible…
Cette scène de la police est d’ailleurs émouvante. On ressent l’injustice de la brutalité des policiers, et l’humiliation subie par ces jeunes.
J’ai aussi apprécié l’enseignante de français. Elle semble très intelligente et pédagogue. Elle est vraiment passionnée par son métier. Elle «aime» ses élèves et essaye de se dévouer à eux. C’est même peut-être grâce à elle que des élèves pareils, vivant dans les conditions difficiles, arrivent à s’intéresser et même, comme certains, à se passionner pour une pièce de Marivaux.
J’ai beaucoup aimé sa verve, sa façon d’expliquer… Et je pense qu’à travers elle, Kéchiche a essayé de nous faire passer un message: même lorsque l’on joue un rôle social différend, autre que le sien, c'est bien le sien qui transparaît. Nous ne pouvons en aucun cas échapper à notre culture et à nos racines. «Les riches, déguisés en pauvres, ne peuvent se libérer de ce qu'ils sont et réciproquement». Autrement dit, nous avons tous des racines, nous ne venons pas de nulle part. Et quoique l’on fasse, ces racines sont ancrées en nous, même si parfois, nous n'en avons nulle conscience.
La majorité des acteurs a bien joué son rôle. Ces rôles ont l’air de correspondre à leur réalité. Ils ont à mon avis, joué leur vie.
Le jeune Krimo (Osman Elkharraz) a peut-être été un peu desservi par son rôle. Il parait un peu trop passif. A moins que cela ne soit voulu par le réalisateur pour nous montrer à quel point il est «rongé» par ses réflexions. Je ne sais pas.
Il parait que «La graine et le mulet» est de loin meilleur que l’Esquive. J’espère le découvrir bientôt. Peut-être même ce soir.
J’ai vu ce film hier soir. Par hasard. Je n’en avais pas entendu parler.
Je ne vous dirais pas que c’est un très beau film, il ne l’est pas. Mais il est quand même plaisant à voir. Il est tellement rempli de stéréotypes, de clichés… qu’il en devient amusant.
Du moins, c’est comme cela qu’il m’est apparu.
Histoire classique. Très et même trop classique de nos jours. Le mari qui après 7 ans de mariage commence à s’ennuyer dans son couple et qui commence un peu à fantasmer sur les autres femmes.
Et voilà que surgit dans sa vie la jolie Nikki, tellement imprévisible (seulement pour lui, pas pour le spectateur), et le cher mari commence à avoir des doutes, des idées… et commence à mentir…
Et les ennuis commencent…
Nikki s’est servi de toutes les ruses classiques, que j’avais déjà décrites, que toutes les femmes connaissent, mais que tous les maris semblent ignorer. Ou du moins qu’ils connaissent mais s’imaginent toujours que cela n’arrive qu’aux autres, et que eux sont trop intelligents pour tomber dans le piège!!!
«Tu n’es pas heureux avec ta femme»
«Vous ne faites plus l’amour»
Sincèrement, ce qui me faisait rire dans ce film, c’est que nous pouvions anticiper toutes les remarques, toutes les réactions, les répliques… surtout lorsque le mari fait exprès de se disputer avec sa femme pour pouvoir sortir le soir, et que celle-ci appelle son amie pour partager son inquiétude avec elle. Cela m’a rappelé une copine qui avait pris à un moment l’habitude de m’appeler à chaque fois que son mari sortait et tardait à rentrer.
Comme tout fini bien, le cher mari, juste avant de coucher avec la belle Nikki, réalise qu’il aime sa femme et qu’il va commettre une bêtise.
Happy End!!!
Et ils vécurent heureux….
Si vous avez une heure et demi à perdre, regardez-le. C’est amusant!
Samedi après-midi, je suis enfin allée voir le film «Caramel».
J’ai beaucoup entendu parler de ce film. On en dit beaucoup de bien. Mais j’avoue que j’ai été un peu déçue. Peut-être tout simplement parce que justement, je m’attendais à mieux.
Le film est sympathique. Les personnages aussi, sympathiques et attendrissants.
A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient.
Les thèmes abordés par le film sont intéressants, mais pas nouveaux. Du moins, pas pour notre société tunisienne, société assez semblable à la société libanaise. Le reproche que je fais à ce film, est de ne pas avoir été plus profond. Les sujets sont traités un peu trop rapidement, sauf peut-être le problème de Layale, qui aime un homme marié.
Chaque personnage représente un sujet.
Layale, jeune femme d’une famille chrétienne apparemment assez conservatrice est la maîtresse d’un homme marié. Histoire classique. Elle attend qu’il divorce, mais fini par se rendre compte qu’il n’en fera rien, que son couple marche bien et qu’il lui racontait des mensonges.
C’est le thème le plus développé du film. On voit bien les attentes de Layale, ses soucis, ses tourments, son envie de connaître l’épouse, son désespoir lorsque son amant ne vient même pas la voir alors qu’elle avait subi mille humiliations pour lui préparer son anniversaire….
Ce que je reproche un peu au film, c’est de ne pas avoir été assez clair sur la raison pour laquelle Layale a décidé de rompre. Est-ce parce qu’elle avait découvert le mensonge de l’amant ou parce qu’elle avait été touchée par la gentillesse de l’épouse et la présence de l’enfant?
Nisrine n’est plus vierge. Gros problème, elle est musulmane. Sa famille et celle de son fiancé sont très conservatrices. Les femmes y sont voilées. D’ailleurs pour se rendre à un dîner chez la famille de son fiancé, elle est obligée de se «déguiser» pour se conformer à l’image de la jeune fille musulmane correcte.
La virginité reste, encore en 2008, un problème dans nos sociétés. D’ailleurs hier après-midi, c’était le sujet de l’émission Forum sur radio mosaïque. J’avoue avoir été étonnée par l’ampleur du problème en Tunisie. Que de vies gâchées, que de larmes, que de désespoirs…
Dans le film, la solution a vite été trouvée: chirurgie.
Mais est-ce la bonne solution? Et passer sa vie à mentir?
Nisrine montre aussi dans le film, la difficulté qu’ont certaines jeunes filles à s’identifier ou à s’adapter au monde «moderne». Quel exemple suivre, l’oriental ou l’occidental? Le choix du pseudo pour la clinique est assez significatif: Julie Pompidou. Très français!
Nisrine vit dans une famille traditionnelle, et y joue presque un rôle. Sa famille la voit différente de ce qu’elle est en réalité. La veille de son mariage, sa mère lui tient un discours digne des discours que devaient tenir les mères à leurs filles au siècle dernier. Si seulement elle savait!
Rima est attiré par les femmes. C’est du moins ce qu’elle commence à ressentir. Mais le film n’en dit pas plus. Et c’est bien dommage. Être homosexuelle dans nos sociétés ne doit vraiment pas être chose facile.
Jamale a des problèmes d’âge. Je dirais que c’est un problème presque universel. Mon Dieu lorsque la ménopause pointe son nez, et que les rides apparaissent! C’est d’autant plus difficile dans une société où l’apparence prend de plus en plus de place. Comment faire?
Le mari de Jamale l’a quittée pour une fille plus jeune. Ce qui accentue encore plus son désarroi. En plus son métier lui fait côtoyer tous les jours des jeunes filles très jeunes. Elle est obligée d’utiliser des subterfuges pour sauvegarder un peu les apparences.
Dernier personnage, celui de Rose. Celle-ci a sacrifié sa vie pour s’occuper de sa sœur aînée. Deux personnages très émouvants. Pauvre Rose qui laisse même passer sa dernière chance de vivre l’amour!
Les actrices, bien que non professionnelles (sauf Layale) ont très bien joué leurs rôles. Pas da fausses notes dans leur jeu.
Cet après-midi, des amies et moi devions aller voir le film Caramel. Grâce à la bonne organisation de… nous nous sommes retrouvées seulement à deux, à voir un autre film «hia w'houa». Au début, cela m’avait énervée parce que je voulais vraiment voir «Caramel», mais ensuite, je n’ai pas du tout regretté.
Je ne savais strictement rien à propos de ce film. J’avais juste entendu le titre par ci par là, sans plus.
Lorsqu’on entend Elle et Lui, on s’attend à une vague histoire de couple, mais ce n’est vraiment pas le cas. Ou du moins, ça l’est seulement en apparence.
Pendant la projection du film, beaucoup de spectateurs ont quitté la salle. J’en ai même entendu qui ont dit n’avoir rien compris.
Pas moi. Le début a été difficile à comprendre, c’est vrai. Alors ne comprenant pas encore de quoi il s’agissait, j’ai été saisie par l’image. Un très beau jeu d’ombres et de lumières. J’ai beaucoup aimé l’esthétique. Les couleurs. En fait, il n’y a pas beaucoup de couleurs. Plusieurs nuances de rouge, de roux, du noir, du blanc, mais un blanc cassé, et un vert terne.
Chaque scène paraissait être un tableau. L’actrice était très bonne. Pas d’action, mais tout était dans les expressions de son visage. Extraordinaire.
«Une nuit d'hiver un jeune homme, reclus dans son appartement depuis des mois, reçoit la visite d'une jeune fille qui pénètre chez lui presque par effraction. Il la rejette, feint de l'ignorer mais elle finit par lui changer sa perception de la réalité. Elle n'était peut-être pas aussi réelle que ça…»
C’est en effet, ainsi que commence le film. Bien qu’il s’agisse plutôt d’un huis clos entre Elle et Lui.
Mais qui sont-ils?
Qui sont Elle et Lui?
Mon amie Douda et moi, n’avons pas compris le film ou les personnages de la même façon. Pour mon amie, Elle est les principes et valeurs perdues. Elle vous exposera peut-être son point de vue dans son propre blog.
Pour moi, Lui est le tunisien moyen actuel, et Elle est sa conscience qui vient le secouer, le tourmenter et essayer de le sortir de sa torpeur.
Lui est toute une génération de tunisiens, déçue, étouffée, inerte, incapable, malade, endormie, en état de léthargie…
Au début, j’avais des doutes. J’essayais de comprendre les liens entre ce jeune homme et cette jeune femme, mais je n’y arrivais pas vraiment. Premier indice, il est dans sa chambre, il essaye de dormir. Elle vient, elle veut entrer. Il le lui interdit parce qu’il est nu. Elle s’étonne et lui demande: "depuis quand tu as honte? Tu es devenu intégriste ou tu as grossi?"
Est-ce ainsi que nous sommes devenus? Soit intégristes, soit embourgeoisés (au sens péjoratif du terme)?
Lorsqu’il la met dehors, et que la dame algérienne sonne à la porte, le doute n’est plus permis. Il ne s’agit pas de l’histoire d’un couple, mais plutôt du drame d’un pays: La TUNISIE.
Comment la 404 a laissé passer cela? Je m’étonne.
La dame, avec un air légèrement moqueur, interroge: «n’est- ce pas ici la résidence La nouvelle ère?», «n’est-ce pas l’immeuble La Joie?»
Cela ne vous rappelle-t-il rien?
Nouvelle ère. Joie. Qualité de la vie… Tout est parfait non? C’est bien ce que l’on nous dit. Ce sont bien les slogans de notre résidence/pays, non?
Sa fille est étudiante en architecture, métier d’avenir: il y a tellement à reconstruire…
Si on fait attention, beaucoup de répliques ne laissent plus de place au doute. Par exemple, à un moment, il lui demande: «tu n’as pas d’avis? Tu as des avis à propos de tout d’habitude». Réponse: «oui, tout, sauf la politique. On nous a appris à ne pas en avoir»…
Je ne pourrais répéter toutes les répliques du film, ni vous raconter toutes les scènes. Je ne pourrais pas, je ne l’ai vu qu’une seule fois. Et je ne tiens pas à tout vous raconter, il faut aller voir ce film par vous-même.
Mais je vous invite à faire attention. Faite attention à tous les détails. Faites attention à tous les gestes. Faites attention à tous les mots. Rien n’est laissé au hasard. Tout a un sens.
Faite attention aux titres des livres qu’elle regarde. Faites surtout attention aux titres des livres qu’elle lui jette à la figure. Le dernier en particulier.
Écoutez-le chanter… «jit n3oum el mouj glebni…»
Et le concierge. Qui est-ce concierge. La voix de qui est-il?
Je vais m’arrêter là. Je n’en raconterais pas plus. Mais SVP, allez voir ce film. SVP, ne quittez pas la salle avant la fin.
J’aimerais que l’on parle, que l’on discute de ce film. Il y a tant à dire.
Un dernier mot quand même. Regardez Lui à la fin du film. Pourquoi cette tourmente? Pourquoi le repos l’a-t-il quitté? Va-t-il réagir?
Je viens de montrer la vidéo à ma Poupée, elle a été très jalouse! Elle dit qu'elle ne peut faire de même uniquement parce qu'à la maison, il n'y a pas assez de place pour s'entraîner!
Comme je vous l'ai déjà dis, hier j'ai passé une journée entière libre. Libre de toutes contraintes et obligations. Même le téléphone a eu la gentillesse de rester muet. Seul mon mari m'a appelée.
J'ai donc pu savourer une journée entière d'insouciance (mon beau-frère n'a ramené les enfants qu'à 23h15, nourris et douchés). J'ai retrouvé l'époque d'avant. L'époque où ma maman s'occupait de toute la logistique, et où moi pouvais profiter d'un fare niente magique!
Quelles sensations!
Je suis sûre que toutes les femmes, et plus particulièrement les mamans, doivent comprendre ce que j'ai ressenti.
J'ai profité donc de mon temps libre pour avancer dans mon livre "La deuxième épouse" de Faouzia Zouari. J'aime beaucoup.
Et j'ai pu regarder deux films. En fait, deux fims qui n'auraient jamais pu interesser ni mon Seigneur et Maître, ni mes enfants.
Le premier: "Le diable s'habille en Prada". Bof, c'est juste un film plaisant.Sympathique. On y voit des jolies filles, mais surtout de beaux vêtements.
Le deuxième: "The Holiday". Je suis encore sous le charme de... Jude Law. Mon Dieu, ce qu'il est beau!!!
Ce deuxième film est vraiment un film pour adolescentes ou très jeunes femmes, aimant les comédies sentimentales. Aucune surprise. Mais un super bel homme, tout gentil, doux, sexy... bref, toutes les qualités qui font rêver les filles!!!
A chaque fois que je pense à ce film, je me surprends avec un sourire aux lèvres et des battements au coeur. L'effet dure encore. Je crois que depuis hier, Jude Law est à rajouter à ma liste. Et finalement, heureusement que mon mari n'était pas là, il aurait fait sa crise de jalousie, et m'aurait fait sa remarque idiote: c'est sûrement un homo!!! C'est ce qu'il dit à chaque fois que je lui fais remarquer qu'un homme est beau. Il ne l'a quand même pas faite cette remarque à propos de John Travolta et Nicolas Cage!
Peut-être bien que cet effet euphorique va se dissiper d'ici demain, et que je retrouverais mes 43 ans (là, j'ai environ 17 ans... d'âge mental).
Bien que regroupant un grand nombre de stars (Sharon Stone, Demi Moore, Martin Sheen, Anthony Hopkins, Helen Hunt...), je n'ai pas trouvé ce film génial. Il est agréable et assez plaisant à regarder.
Par contre, les 5 dernières minutes sont intéressantes et bouleversantes. En quelques secondes, la vie de plusieurs personne peut basculer, et sombrer dans l'horreur, à cause du geste d'une ou plusieurs personnes.
Ce que j'ai vraiment adoré dans ce film, ce sont les discours de Bobby Kennedy. En fait, essentiellement deux discours.
J'ai cherché sur Internet, j'en ai retrouvé un, je vous le livre ci-dessous. Extraordinaire discours, et tellement d'actualité!!!
Discours de Robert Kennedy sur la violence aux Etats-Unis
City Club of Cleveland, Cleveland, Ohio 5 avril 1968
Aujourd’hui est un temps de honte et de chagrin. Ce n’est pas un jour pour la politique. Je saisis cette opportunité, mon seul évènement aujourd’hui, afin de vous parler de la menace non-réfléchie de la violence en Amérique qui à nouveau entache notre pays et à nouveau chacune de nos vies.
Ce n’est pas une question de race. Les victimes de la violence sont noires et blanches, riches et pauvres, jeunes et vieilles, célèbres et inconnues. Elles sont, avant tout, des êtres humains que d’autres êtres humains aiment et dont ils ont besoin. Personne – peu importe où il vit ou ce qu’il fait – ne peut savoir avec assurance qui souffrira de ces carnages irréfléchis. Et pourtant cela ne cesse pas dans ce pays qui est le nôtre. Pourquoi? La violence, qu’a-t-elle accompli ? Qu’a-t-elle créé? Aucune cause de martyre n’a jamais été immobilisée par la balle d’un assassin. Aucun méfait n’a jamais été ajusté par une émeute et le désordre civil. Un tireur d’élite n’est qu’un lâche, pas un héros; et une foule non-contrôlée et incontrôlable n’est que la voix de la folie, pas la voix de la raison. A chaque fois que la vie d’un Américain est prise par un autre Américain sans nécessité – que cela soit accompli au nom de la loi ou en défiant la loi, par un homme ou un gang, de sang froid ou par passion, dans une violente attaque ou en réponse à la violence – à chaque fois que nous déchirons ce tissu qu’est la vie qu’un autre homme a difficilement, et du mieux qu’il peut, cousu pour lui et ses enfants, la nation toute entière est dégradée. «Entre hommes libres», a dit Abraham Lincoln, «il ne peut y avoir aucun appel heureux du vote à la balle; et ceux qui répondent à un tel appel sont sûrs de perdre leur cause et d’en payer le prix.» Mais apparemment nous tolérons un niveau ascendant de violence qui ignore notre humanité commune et nos prétentions d’une civilisation uniforme. Nous acceptons avec calme les reportages des journaux sur des massacres de civils dans des pays lointains. Nous glorifions les meurtres sur les écrans de cinéma et télévisés et appelons ça du divertissement. Nous facilitons l’acquisition d’armes et de munitions souhaitées par des hommes de toutes santés mentales. Trop souvent nous honorons les parades et les éclats et les exercices de force; trop souvent nous excusons ceux qui ont la volonté de construire leurs propres vies sur les rêves anéantis des autres. Certains Américains prêchent la non-violence à l’étranger, mais oublient de la pratiquer ici chez eux. Certains accusent les autres de déclencher des émeutes, mais les ont incités par leur propre conduite.
Certains cherchent des boucs-émissaires, d’autres cherchent des conspirateurs, mais ce qui est clair c’est que: la violence engendre la violence, la répression amène les représailles, et uniquement le nettoyage de toute notre société peut ôter cette maladie de notre âme. Parce qu’il y a un autre genre de violence, plus lente mais tout aussi destructrice qu’un tir ou une bombe dans la nuit. C’est la violence des institutions; indifférence et passivité et lent déclin. C’est la violence qui est affligée aux pauvres, qui empoisonne les relations entre les hommes parce que leur peau ont des couleurs différentes. C’est la lente destruction d’un enfant par la faim, des écoles sans livres et des maisons sans chaleur en hiver. C’est briser l’esprit d’un homme en lui niant la chance d’être un père et un homme parmi d’autres hommes. Et ceci aussi nous touche tous. Je ne suis pas là pour proposer un set de remèdes spécifiques et il n’y a pas de set précis. Pour un large et adéquat plan, nous savons ce qui doit être fait. Lorsque vous apprenez à un homme à haïr et à avoir peur de son frère, lorsque vous lui apprenez qu’il est un sous-homme à cause de sa couleur de peau ou de ses croyances ou de la politique qu’il poursuit, lorsque vous apprenez que ceux qui sont différents de vous menacent votre liberté ou votre travail ou votre famille, alors vous apprenez aussi à confronter les autres, pas comme d’autres citoyens mais comme des ennemis, auxquels il faut faire face non pas avec coopération mais avec conquête; à être assujettis et maîtrisés. Nous apprenons, finalement, à regarder nos frères comme des étrangers, des hommes avec lesquels nous partageons une ville, mais pas une communauté; des hommes liés à nous par une résidence commune, mais pas par un effort commun. Nous apprenons uniquement à partager une peur commune, un commun désir de se replier loin l’un de l’autre, uniquement dans une pulsion commune de faire face aux désaccords avec force. Pour tout ça, il n’y a pas de réponses finales. Mais nous savons ce que nous devons faire. Il faut parvenir à une vraie justice entre nos compagnons citoyens. La question n’est pas quels programmes nous devons chercher à appliquer. La question est pouvons-nous trouver en notre propre sein et notre propre cœur cet engagement au but humain qui reconnaîtra les terribles vérités de notre existence. Nous devons admettre la vanité de nos fausses distinctions entre hommes et apprendre à avancer nous-même dans la quête de l’avancement des autres. Nous devons admettre dans notre fort intérieur que le futur de nos propres enfants ne peut être bâti sur le malheur des autres. Nous devons reconnaître que cette courte vie ne peut être ni anoblie ni enrichie par la haine ou la vengeance. Nos vies sur cette terre sont trop courtes et le travail à accomplir trop grand pour laisser cet esprit encore se propager sur notre terre.
Bien sûr nous ne pouvons pas le vaincre avec un programme, ni avec une résolution. Mais nous pouvons peut-être nous souvenir, même si ce n’est que pour un instant, que ceux qui vivent avec nous sont nos frères, qu’ils partagent avec nous ces mêmes courts instants de vie; qu’ils cherchent, tout comme nous, rien d’autre que la chance de vivre leurs vies avec résolution et bonheur, en obtenant ce qu’ils peuvent de satisfaction et d’accomplissement. Assurément, ce lien de foi commune, ce lien d’un but commun, peut commencer à nous apprendre quelque chose. Assurément, nous pouvons apprendre, au moins, à regarder ceux qui nous entourent comme des compagnons humains, et assurément nous pouvons commencer à travailler un peu plus dur à panser les plaies parmi nous et à devenir dans nos propres cœurs des frères et des co-citoyens à nouveau.
Les commentaires récents