Depuis quelques jours, des objets personnels disparaissent de nos bureaux. Un chargeur de portable, des capsules de café, des lunettes... Ce ne sont pas des objets chers, mais... Je trouve cela bizarre. C'est la première fois que cela nous arrive. Qui est ce voleur? Pourquoi vole-t-il ses propres collègues? Cela vaut le coup de voler ces petits trucs? Après tout, ce ne sont pas des articles chers! Cela me met mal à l'aise. Je n'aime pas me dire qu'une des personnes avec qui je passe du temps, avec lesquelles je parle, travaille... nous vole. Et j'ai horreur de fermer à clefs. Pourtant c'est ce qu'il va falloir faire à l'avenir. C'est vraiment dommage!
Je suppose que plusieurs d'entre vous ont vu ces vidéos sur facebook.
Et ce que j'ai surtout envie de dire à ce monsieur (si on peut appeler cet énergumène monsieur!), c'est qu'il devrait plutôt se mêler de ses affaires. Un type pareil, qui vient d'un pays où les femmes n'ont même pas le droit à une carte d'identité nationale, où elles n'ont pas le droit de conduire une voiture, où elles ont besoin d'un tuteur pour tous les actes de leurs vies, veut nous donner des leçons sur la liberté!
Quelle liberté accordent-ils donc à leurs femmes en Arabie Saoudite?
Quelles droits accordent-ils donc à leurs femmes?
Que sont-elles? Et je fais exprès de dire QUE sont-elles et non pas QUI sont-elles!
Des sous-citoyennes?
De quel droit veut-il nous donner des leçons lorsque chez eux ils laissent brûler 15 jeunes filles dans une école en feu sous prétexte qu'elles n'avaient pas le droit de sortir de ladite école sans voile?
De quel droit veut-il nous donner des leçons lorsque les femmes chez eux sont lapidées sur les places publiques?
De quel droit veut-il nous donner des leçons alors que chez eux ils se permettent de se marier avec des enfants en bas âge et même des nourrissons?
De quel droit veut-il nous donner des leçons alors qu'il est connu que chez eux ils ont tous des gholmène (jeunes garçons) qu'ils violent?
De quel droit?
Le plus malheureux, c'est que ce genre d'énergumène passe à la TV. Que des gens l'écoutent, et surtout que des gens le croient. Écoutez-le, il est convaincant. Son ignorance et sa bêtise sont contagieuses...
Et ensuite on s'étonne. Pourquoi cette intolérance? Pourquoi cette haine entre les gens? Pourquoi cette montée d'intégrisme?
Fiche-nous la paix petit c**. Occupe-toi de tes propres affaires.
Fichez-nous la paix. Occupez-vous de vos pays. Occupez-vous de vos problèmes. Occupez-vous de l'hypocrisie qui règne dans vos pays. Occupez-vous de toute la pourriture qu'on y trouve.
Suite à ma note "Les Tunisiennes face à l’égalité : je t’aime, moi non plus…", j'ai été étonnée par certains commentaires. J'ai l'impression que pour certains, lorsque l'on parle d'égalité entre les hommes et les femmes, ils ne voient pas qu'égalité signifie égalité des droits et des obligations, égalité devant la loi, égalité de citoyenneté... L'égalité n'a jamais signifié symétrie. Et pour répondre à une des lectrices, non, nous ne voulons pas que les hommes tombent "enceints" et portent les enfants à notre place. Du moins, pas en l'état actuel de la science, peut-être dans quelques siècles... mais nous ne seront pas là pour le voir :-)
Aujourd'hui, nous réclamons, comme je l'ai dit plus haut, une plus grande égalité des droits et des obligations.
Égalité des droits signifie par exemple, le droit à une carte d'identité (il parait que les saoudiennes n'ont pas ce droit), le droit à un passeport (ce que les autres femmes musulmanes, comme les égyptiennes ou les marocaines, n'ont pas encore sans autorisation du père ou du mari),le droit d'ester en justice, le droit de s'inscrire à une université, le droit de conclure des contrats, comme le contrat de travail, le droit de circuler librement...
Tous ceux là sont des droits, droits qui peuvent et doivent être exercés par les hommes et les femmes.
J'ai l'impression que certaines tunisiennes ne se rendent pas compte de la chance que nous avons en Tunisie. Ces droits qui nous semblent "aller de soi" ne sont pas accordés à toutes les femmes musulmanes. Et malheureusement, ils ne sont pas non plus des droits acquis. Si nous n'y faisons pas attention, nous pourrions perdre ces droits.
Pas d'ADSL à la maison, et ensuite, petit voyage. Rentrée hier, après bien des désagréments: retard de l'avion, et surtout un bagage complètement déchiré et certaines de mes affaires perdues.... Enfin Internet au bureau pour vous faire un petit coucou. Vous m'avez énormément manqué tous. Comment allez-vous? Je vous embrasse tous très très fort!
Comme il a raison.Il exprime mon opinion. Parfois j'ai l'impression que les femmes tunisiennes ont tellement pris l'habitude de leurs droits qu'ils leurs semblent immuables. Pourtant comme il est facile de les perdre!
C’était avant-hier, c’était leur anniversaire. L’occasion pour fêter nos femmes. Encore une fois. Et encore une fois, le sujet revient sur la table. Comme chaque année. Et comme chaque année, on applaudit leur émancipation. Ce n’est même pas un zeste d’autosatisfaction que l’on observe dans ces applaudissements, c’est un excès. Assurément, nos femmes sont heureuses. Grâce au Code du Statut Personnel et aux acquis sans cesse renforcés sous l’ère de Ben Ali, elles ne cessent de s’applaudir, de s’enorgueillir, de se réjouir de ces acquis. D’en être fières. Comparées aux "demi-citoyennes" de plusieurs autres pays arabes, nos femmes sont incontestablement les plus émancipées. Mais faut-il voir au dessous (sans jeu de mots) pour se positionner ? Comparées à leurs mères et à leurs grand-mères, nos femmes sont incontestablement plus avancées. Mais faut-il voir derrière (encore sans jeu de mots) pour se positionner ?
De leur liberté, de leur égalité, de leur émancipation, nos femmes semblent bien satisfaites. Et pourtant… Force est de constater qu’en matière d’égalité et d’émancipation, beaucoup reste à faire. A l’individuel et au collectif. A l’individuel. Quand on voit le nombre de femmes voilées, sans cesse croissant, ou encore le nombre de celles qui usent et abusent de tenues vestimentaires provocantes pour arriver à leurs fins, il y a de quoi s’interroger sur la mentalité de ces Tunisiennes qui continuent encore, en 2009, à croire que leurs mèches de cheveux vont titiller la libido et les pulsions de l’autre moitié de leurs concitoyens. Cette mentalité de se faire expliquer le texte religieux par des barbus enturbannés et rétrogrades, alors que le prophète, lui-même, était ouvert et émancipé. Cette mentalité de mettre en avant un décolleté ou une paire de jambes pour décrocher un quelconque service. Celles-là, de l’égalité, elles n’en veulent point entendre parler. C’est à l’homme de régler l’addition au café ou au restaurant, de subvenir aux besoins du foyer et d’être l’argentier de leurs envies. Pour elles, la femme est inférieure à l’homme et le demeurera.
Au niveau collectif, beaucoup a été réalisé en termes d’égalité, mais beaucoup reste à faire dans notre société. En dépit de leurs diplômes, le plafond de verre demeure dans plusieurs entreprises et les postes de haut niveau restent réservés aux hommes. Exemple parmi d’autres : une seule de nos banques compte une femme à sa tête. Au niveau politique, il a fallu une décision présidentielle pour appliquer une sorte de discrimination positive et pour qu’il y ait un quota minimal de femmes parmi les élus du peuple. Au niveau syndical, c’est la honte quand on sait que le bureau exécutif de l’unique syndicat en Tunisie ne compte aucune femme. Mais là où le bât blesse, et où l’égalité doit être instaurée au plus tôt, c’est assurément la question de l’héritage. En 2009, dans cette Tunisie qu’on dit émancipée, la femme n’a toujours pas droit au même héritage que l’homme. Parce que certains exégètes veulent nous faire croire qu’un texte religieux le stipule. Et à cause de ce texte, qui mérite une interprétation plus ouverte (pourtant, l'Ijtihad est bien recommandé en Islam) et conforme à l’époque dans laquelle nous vivons, voilà bafoué l’un des droits les plus justes des Tunisiennes. De nos jours, et au moins sur le papier, on peut voir un idiot inculte hériter le double de sa sœur intelligente et … émancipée. Le sujet a été évoqué à moult reprises et, dernièrement, Kalthoum Bornaz lui a consacré un film. Elle fera l’objet de violentes critiques de la part de certains journaleux qui lui lancent le texte religieux sur la figure. Une éminente professeure, sur le même sujet, a même été condamnée à mort par des apprentis-muftis anonymes.
A suivre leur logique, les femmes devront rester à la maison et s’occuper des enfants. Cela fera reculer le chômage, disent-il… A suivre leur logique, les femmes ne peuvent être ni juges, ni avocates et encore moins imam(e)s. Et pour qu’elles puissent être témoins, elles doivent se présenter en binôme. A suivre leur logique, les femmes peuvent être répudiées et flagellées et subir la polygamie de leur époux. Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas couper la main aux voleurs, fouetter les mécréants et pendre les apostats ?
L’émancipation (relative) de nos femmes ne doit en aucun cas leur faire oublier le danger de régression qui les guette. Elles représentent la moitié de la force active de notre pays et, à ce titre, elles méritent un traitement identique de l’autre moitié des citoyens de ce pays. Leur intelligence, leur force, leur valeur ajoutée ne peuvent être remises en cause pour quelque raison que ce soit, aussi sacrée soit-elle. La Tunisie n’a pas de ressources naturelles et encore moins de rente pétrolière. Sa principale force, elle la tire de ses enfants. Tous ses enfants, sans exception de genre. Les acquis actuels ne sont pas mis en doute. Heureusement ! Mais ces acquis doivent être consolidés davantage. Ce n’est pas l’impression qui se dégage aujourd’hui. Celui qui n’avance pas recule. Pour pouvoir avancer, certains de nos hommes et plusieurs de nos femmes doivent cesser de se comparer à des pays vivant encore au Moyen-âge, exiger, jusqu’à l’obtenir, un traitement égal de la part de la République à tous ses citoyens. Et pour obtenir ce traitement, il ne faut pas baisser les bras et crier "autosatisfaction".
Inta 3omri de Khaled Youssef. J'ai vu ce film 10 000 fois, et à chaque fois, il y a un dialogue qui m'émeut énormément. A chaque fois, l'émotion ne s'estompe pas. Et mes larmes coulent. J'avoue que je suis très fleur bleue et j'ai la larme facile. Et des larmes, j'en verse à chaque fois que je regarde ce film.
L'histoire est toute simple et banale, mais j'adore les dialogues. Ils sont très forts. Je sais que c'est subjectif comme sentiment ou impression, mais moi à chaque fois, cela me fait presque mal.
Il s'agit d'un jeune couple très amoureux. Ils vivent avec leur petit garçon. Un jour, le jeune époux, Youssef, découvre qu'il est atteint de leucémie. Comme il ne veut pas faire souffrir sa famille, il ne dit rien et va passer le restant de ses jours dans une sorte de sanatorium. Il y fait la connaissance de Chams, une danseuse atteinte elle aussi de leucémie. Le médecin traitant, pensant que le moral influe sur la santé, va essayer de rapprocher les 2 malades pour qu'ils se soutiennent mutuellement, et ils finissent par tomber amoureux l'un de l'autre. L'épouse va remuer ciel et terre pour retrouver son mari. Elle le retrouvera, mais avec Chams.
Que se passera-t-il? Laquelle des deux femmes doit rester auprès de Youssef? Lequel des deux amours est le plus légitime? Qui se sacrifiera? Au nom de quoi?
Lorsque l'épouse retrouve son mari et découvre sa liaison avec Chams, elle est anéantie.
Sa douleur est palpable. Elle est atroce. Horrible.
Ses cris sont révoltants de souffrance. Le dialogue entre elle et son beau-père est... Je ne trouve vraiment pas de qualificatif.
Le docteur essaye de lui expliquer qu'elle doit s'éclipser et que la vie de son mari dépend de son amour pour Chams.
J'adore ce dialogue (à 1h39mn23s). Je la comprends. Je la comprends parfaitement. Je comprends cet amour qu'elle a pour son mari. Je comprends et ressens chaque mot qu'elle dit.
Le médecin lui dit qu'il s'agit d'une histoire de vie ou de mort.
- Elle: Vous me demandez de faire un choix. Quel choix? Un choix entre sa mort à elle ou ma mort à moi?
- Lui: je ne parle pas de Chams, je parle de Youssef.
- Elle: Donc vous me demandez de faire un choix entre sa mort à lui et la mienne?
- Lui: Votre mort?
- Elle: Bien-sur ma mort! Vous pensez que Youssef est pour moi juste un époux et que je suis juste une épouse idiote et jalouse? Non. Non pas du tout. Youssef est pour moi l'air avec lequel je respire. Et j'ai besoin qu'il me revienne pour que je puisse vivre. J'ai essayé. J'ai essayé de vivre sans lui. Avant de partir il m'a appris à faire certaines choses sans lui, il lui a semblé que je les avais apprises, mais Il a oublié de m'apprendre la chose la plus importante: il a oublié de m'apprendre à vivre sans respirer.
Lui: Mme Hend, je comprends ce que vous dites..., mais j'ai le regret de vous annoncer qu'il pourrait mourir s'il restait avec vous
Elle: Pourquoi? Que lui ai-je fait pour que sa vie dépende d'une femme, et que cette femme ne soit pas moi? L'a-t-elle aimé plus que je ne l'ai aimé? Lui a-t-elle donné sa vie passée et est-elle prête à lui donner sa vie future? Est-ce avec elle qu'il a eu un fils? Tout cela c'est moi et pas elle!!!
Lui: personne ne vous dénie tout cela Mme Hend, y compris Youssef, mais il y a un fait nouveau maintenant et nous devons en tenir compte avec un maximum de compassion( rahma).
Elle: De compassion? La compassion veut dire que s'il doit mourir, il mourra dans mes bras. Je ne pourrais pas vivre un seul instant s'il vivait dans les bras d'une autre femme.
Un autre dialogue m'a paru très fort. La discussion entre Chams et Hend. Chams est pleine de remords et essaye de se justifier.
Mais la réponse de Hend est forte:"Ceux qui veulent vivre ne doivent pas vivre en marchant sur les cadavres d'autrui".
Tous demandent à l'épouse de se sacrifier. Mais pourquoi donc? Au nom de quoi lui demande-t-on cela?
Il est vrai que chacun reconnait que c'est injuste, mais on lui demande quand même de se sacrifier. De quel droit?
Elle finira par se sacrifier. Encore. L'amour, c'est donner. Mais parfois c'est si injuste.
La maitresse aussi fera le même geste et renverra Youssef auprès de sa femme et de son fils. Mais...
L'amour, ce n'est pas s'approprier l'autre diront certains. Oui, c'est vrai. Mais quelle a été le tort de l'épouse? Aimer son mari si fort?
L'amour est le plus fort diront d'autres, et lorsque l'on tombe amoureux, on n'y peut rien. Je pense ici à Youssef. C'est facile de dire cela. Mais quel est le tort de Hend? Pourquoi est-il si injuste à son égard?
Quel a été le tort de Chams? L'amour a été plus fort qu'elle? Pas d'accord. Elle le dira elle-même: ceux qui font souffrir autrui n'ont pas de droits. Et c'est ce que j'ai toujours pensé à chaque fois que l'on me raconte une soi-disant belle histoire d'amour entre une personne engagée et une tierce personne. Je sais je suis catégorique, mais je ne peux être objective. C'est ainsi.
L'époque où personne ne connaissait Massir me manque. C'est vrai, c'était tellement mieux. Je suis reconnaissante à ce blog et à Facebook de m'avoir fait connaitre beaucoup de gens, dont certains sont devenus de grands amis, mais je trouve dommage que Massir ne soit plus cette femme inconnue que seuls certaines personnes très rares connaissaient.
Cette Massir-là jouissait d'une liberté de ton que la Massir actuelle ne connait plus et ne peut plus se permettre.
Il fut un temps où je pouvais tout raconter, tout livrer, mes pensées, mes impressions, mes colères... Je pouvais tout partager avec vous.
Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Aujourd'hui je suis liée, muselée... Aujourd'hui, je ne peux plus tout vous raconter. Et cela me manque énormément.
Aujourd'hui, dès que je raconte une histoire quelconque, les coups de fils affluent. Si je parle d'une femme divorcée quelconque, je me retrouve avec toutes mes amies divorcées qui téléphonent, chacune se sentant visée. Si je parle d'un ami célibataire, tous mes amis célibataires vont se sentir visés. Si je vous parle d'un homme marié qui aurait commis quelques bêtises, je me retrouverais avec toutes mes amies qui vont se poser des questions à propos de leurs propres maris...
Sans oublier ceux qui sont contre, ceux qui jugent, ceux qui donnent leurs avis et veulent les imposer...
Je me rappelle une soirée après le 4 Novembre et l'action contre la censure sur la blogo, un ami a voulu m'expliquer pendant toute une soirée que je n'aurais pas du participer à cette journée, parce que à son avis.... Je respecte son avis, mais j'avais fait mon propre choix, et j'avais décidé de participer à cette journée, pourquoi m'en vouloir par la suite?
D'autres se fâchent, d'autres me demandent de parler de tel ou tel sujet, d'autres encore veulent se servir de mon blog pour dire certaines choses...
Et tout cela enlève de ma spontanéité. A chaque fois que j'ai envie d'écrire une note, je suis obligée de me poser des questions. Qui pourrait être dérangé? Qui pourrait se sentir visé? Qui va m'appeler? Porterais-je préjudice à telle ou telle personne?
Il y a aussi des gens qui "commandent" presque des notes. Ils viennent me dire de parler de tel ou tel sujet, de telle ou telle manière...
Tout cela me bloque, et très souvent je laisse tomber. Et c'est dommage.
C'est d'autant plus dommage que vous me rendiez service. Oui, je dis bien service. Il m'arrivait souvent de raconter les choses pour voir comment vous réagiriez, pour avoir des avis différents, pour voir d'autres aspects, d'autres analyses... Et cela était très enrichissant pour moi. Cette confrontation d'idées était très enrichissante.
A quoi sert un blog si ce n'est pour communiquer, pour apprendre et s'enrichir?
Tout cela me manque. Énormément.
En plus, je suis directe. Cela me pose parfois des problèmes dans ma vie "réelle". Je suis très directe. Certains diront que c'est une qualité, mais d'autres diront que c'est un défaut. Après 44 ans, je dirais qu'en Tunisie, c'est les deux.
J'appelle un chat un chat, et je dis ce que je pense, même si parfois cela me porte préjudice. Vous vous rappelez cette histoire que je vous ai racontée? Et bien, après l'avoir racontée, je me suis aperçue que le scientifique, c'est moi. Je dis ce que je pense, même si je risque d'être pendue par la suite. Et ce blog m'a permis d'exercer ou d'exploiter ce défaut/qualité. J'étais franche et directe. Je disais ce que je pensais. Et cela m'aidait à comprendre. A comprendre les gens. A me comprendre parfois.
Tout cela n'est plus possible aujourd'hui.
Ma façon de parler sur le blog est devenue un peu comme celle de la vie réelle. Ne plus dire telle chose. Faire attention à telle autre. In y a un frein là. Il y en a un autre là. Il faut sourire. Il faut se taire.
Dommage.
Cela me fait de la peine quelque part.
Aujourd'hui, tout ce que je dis peut prêter à interprétation, parce que l'objectivité de l'anonymat a disparue.
Avant Massir n'était qu'une femme tunisienne d'environ 40 ans et on lisait ce qu'elle écrivait comme elle l'écrivait.
Aujourd'hui Massir est devenue la fille de..., l'épouse de..., l'amie de.... On sait d'elle telle et telle chose... Et tout ce qu'elle dit est lu à travers tous ces renseignements qui rendent la lecture subjective, très subjective parfois.
C'est dommage.
Toujours est-il qu'hier, j'ai vu un truc qui m'a mise en colère, que je ne comprends pas, qui m'a déçue, qui m'a bouleversée... Et je me pose des questions, et je veux comprendre, et je voudrais demander votre avis... Mais je ne peux pas.
Si je vous raconte automatiquement les recoupements vont être fait. Où j'étais? avec qui j'étais? Qui j'ai rencontré? Et chacun va y aller de ses déductions. Et chacun va essayer de savoir de qui je parle. Et ensuite les conclusions. Ah elle a vu un tel, il s'agit alors surement d'un/e tel/lle... et les ragots... et les racontars...
Mais.... Motus et bouche cousu. Je ne raconterais rien. J'essayerais de comprendre toute seule. Je n'aurais pas cette diversité d'avis et d'opinions qui enrichissent. Je me tais. Je ne dis rien.
1049 pages. J'ai eu peur. Comment lire ces 1049 pages? D'autant plus que c'est écrit si petit! C'est la question que je me suis posée lorsque j'ai décidé de lire le roman "Les Piliers de la Terre" de Ken Follett. Or, dès que j'ai commencé, je n'ai pas pu arrêter avant de l'avoir fini. Je lisais partout, dès que j'avais un petit moment de libre. Dans les salles d'attentes, dans la voiture.... partout.
Il faut dire que dès que l'on commence ce livre, on ne peut plus s'arrêter.Le suspense est là, toujours. Que va-t-il se passer? Comment cela va-t-il finir?
Quatrième de couverture Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d'épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles... et de saintes ruses. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Abandonnant le monde de l'espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien: Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l'Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d'une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu'elle n'ait pas de fin.
Pour moi, l'intérêt premier du livre a été de découvrir la vie quotidienne dans l'Angleterre du XIIème siècle. Un mode de vie qui nous est complètement inconnu.
Le livre est très détaillé. L'auteur a fait un prodigieux travail de documentation.
La palette de personnages est aussi très riche: des chevaliers, des évêques, des bâtisseurs, des pauvres, des riches, des nobles, des miséreux... Les personnages sont très attachants, et on se surprend à les aimer, à les comprendre, à les détester, à ressentir ce qu'ils ressentent...
Je reproche un peu à l'auteur de ne pas avoir "nuancé" un peu plus ses personnages: les méchants sont trop méchants et les gentils sont trop gentils. Cela n'est pas la vie réelle... Mais on se laisse captiver par chacun d'entre eux. On se met à les aimer, à les détester...
On apprend aussi beaucoup sur la construction en ces temps-là. Le fil conducteur du livre est justement la construction de la cathédrale de Kingsbridge. Je trouve que l'on se rend compte à quel point la notion du temps qui passe est différente. De nos jours, le temps compte énormément, nous sommes pressés, toujours très pressés. Entendre le maître bâtisseur prévoir que le chantier durerait une vingtaine ou une trentaine d'années semble incroyable pour moi. Qui attendrait aujourd'hui 20 ou 30 ans, voire plus, pour voir un chantier s'achever?
Quelle patience avaient ces gens! Les voir travailler est impressionnant, et sincèrement, cela m'a fait apprécier encore plus ces bâtiments anciens que nous pouvons encore visiter de nos jours.
Imaginer ces gens travaillant sans outils sophistiqués, sans machines, sans engins de TP.... Ils allaient dans les carrières récolter les pierres, ils les transportaient sur le chantier, ils les taillaient une à une... Et ces gens ont construit des bâtiments qui suscitent encore notre admiration bien des siècles plus tard. Je suis d'ailleurs sure que je ne visiterais plus une cathédrale de la même façon. Je pense que la prochaine fois, je serais plus attentive aux détails, à l'architecture, à la façon dont les pierres ont été sculptées, aux colonnes, aux fenêtres... Je pense que je ressentirais peut-être une peu plus de vie dans la pierre parce que je pourrais plus facilement comprendre les efforts déployés ans cette construction.
Il y a dans le livre un petit clin d'œil aux sarrasins d'Espagne. Jack va partir en Espagne, il côtoiera les sarrasins. L'auteur nous les décrits beaucoup plus développés et raffinés que les anglais et les français. Merci nos ancêtres!
J'ai trouvé ce questionnaire hier chez 24Faubourg, je n'ai pas pu y résister...
As-tu déjà reçu un livre en cadeau ? Oui, mais à une exception près, seulement lorsque j'étais enfant et adolescente.
Lis-tu dans ton bain ? Oui et non. J'adorais cela. Je pouvais y passer des heures. Mais ces dernières années, je suis toujours tellement pressée que je n'ai du le faire que de très rares fois.
As-tu déjà pensé à écrire un livre ? Oui. Vraiment et sérieusement... mais j'ai du me contenter du blogging. J'ai essayé de trouver un atelier d'écriture...
As-tu un livre culte ? Oui et non. Cela dépend des période. Enfant, peut-être bien "Les Malheurs de Sophie" de la Comtesse de Ségur. Lorsque j'étais jeune, j'adorais "La Nuit des temps" de René Barjavel. Ensuite, j'ai eu ma période "Le Fils de la Médina" de Naguib Mahfouz.
Aimes-tu relire: Pas particulièrement, mais cela m'est arrivé. Un livre que j'ai relu le jour même où je l'ai terminé: "L'alchimiste" de Paolo Coelho. Mais je pense que j'étais à une période de ma vie où j'avais besoin de ce livre, comme une thérapie presque.
Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs des livres qu'on a aimé: Je crois que cela ne m'est jamais arrivé. J'aurais aimé rencontré Naguib Mahfouz.
Aimes-tu parler de tes lectures? Oh oui. J'adore. Surtout lorsque je rencontre des passionnés de lecture, et qu'ils parlent eux-même de leurs lectures avec enthousiasme!
Comment choisis-tu tes livres? Tout dépend. Parfois pour le nom de l'auteur, parfois parce qu'on me l'a recommandé, parfois le titre ou la couverture m'attire... Mais il est certain que chaque fois que j'entre dans une librairie ou même en grande surface, j'ai envie d'acheter un nombre incalculable de livres, et à chaque fois je dois me forcer pour ne pas trop en acheter.
Plutôt corne ou marque-pages? Corne. Je perds les marque-pages
Lire par dessus l'épaule: A chaque fois que je trouve une personne entrain de lire! Et parfois, c'est énervant: en français je lis très rapidement, donc souvent je finis de lire la page avant l'autre, et ensuite je suis obligée d'attendre que cette personne tourne la page.
Lire et manger? Lorsque j'étais enfant, très souvent. Et j'ai eu bien des fessées...
Lecture en musique, en silence, peu importe? En silence. Silennnnnnnnnnnce. Très rarement musique, mais ensuite je perds le fil!
Lire un livre électronique? Non. Je n'aime pas du tout. Lorsque je cherchais "3imaret Yacoubian", je n'ai pu le trouver que sur le net. J'ai essayé de le lire, je n'ai pas pu. J'ai du le faire imprimer pour le lire.
Le livre vous tombe des mains: vous allez jusqu'au bout ou pas? Il existe deux livres que je n'ai pas pu terminer. C'était il y a des siècles, mais cela m'a donné un complexe envers ces deux livres. Il s'agit de 2 livres de Stendhal, "La Chartreuse de Parme" et "Le Rouge et le Noir". Je ne me rappelle pas en avoir abandonné d'autres...
Et pour finir j’ai choisi 5 livres que j’ai aimé et que je vous conseille:
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