Les jeudi 3, vendredi 4 et samedi 5 décembre 2009 auront lieu au Théâtre Municipal de Tunis les représentations de la nouvelle pièce de Hichem Rostom "Le comédien King Lear".
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas de la pièce de Shakespeare, mais il s'agit d'une pièce tunisienne, en dialecte tunisien.
C’est l’histoire d’un vieux comédien qui a été oublié dans sa loge après la dernière représentation de « King Lear » de W. Shakespeare. Il erre dans le théâtre vide comme le Roi Lear, rejeté par ses filles, errait dans la lande déserte. Il se souvient de ses années de jeunesse, d’amour et de gloire au service de son art et se dresse contre la bêtise humaine, contre l’ignorance, le sectarisme et l’immobilisme de ses semblables.
Quelques années après, alors qu’il avait abandonné tout espoir de remonter un jour sur les planches, il a rendez-vous avec le directeur du théâtre municipal dans un hôtel d’une ville balnéaire du nord pour jouer "King Lear" à l’occasion du centenaire du théâtre. Le comédien banni des scènes officielles depuis trente ans pour avoir refusé de jouer des comédies populistes, se retrouve dans cet hôtel sordide qui avait connu lui aussi ses heures glorieuses au milieu d’étranges clients qui fêtent le réveillon d’un nouveau millénaire…. Mais le directeur du théâtre ne viendra pas. Le comédien confie ses désillusions à une dame qui attend son amant qui lui non plus ne viendra pas, au milieu d’un tourbillon de couleurs, de pétards, de confettis, de danses grotesques et de masques… Personnages réels ou surgis du délire de l’acteur ?
Dehors une tempête fait rage depuis plusieurs heures.
Lorsque l’acteur a cessé de parler, la tempête s’est calméeet le hall de l’hôtel est déserté. Le Carnaval se déroule maintenant à l’extérieur, tandis queKing succombe à sa fatigue. Se relèvera-t-il ? Nous serons alors pris dans un possible recommencement!
Le destin de ce vieil acteur ressemble étrangement à celui de son personnage King Lear.
LE COMEDIEN KING LEAR est un spectacle écrit et réalisé par HICHEM ROSTOM. Celui-ci est accompagné sur scène de Syrine Martine Gafsi, Abdellatif Kheireddine, Youssef Benedetto et le Ballet K'Danse sous la direction chorégraphique de Mohamed Msadek. Kays Rostom a réalisé la scénographie, Hamadi Skik les masques et Zeineb Ayechi les maquillages.
Comme je n'ai pas encore vu le spectacle, je ne pourrais vous en dire plus. J'essaierai de le faire la semaine prochaine inch'allah. Mais d'ores et déjà, je suis sure que j'aimerais. Hichem Rostom est un GRAND, je lui fais donc confiance.
Par ailleurs, je suis curieuse de voir la travail de Mohamed Msadek en dehors de l'école K'danse. Je suis aussi curieuse de voir comment la danse va être "incorporée à ce spectacle.
"Quand il m'arrive de regarder où je mets les pieds, les surfaces,
découpées, saturées par mon souffle et ma poussière, font surgir une
animalière tantôt taciturne tantôt euphorique. Elle trace son chemin,
cette animalité urbaine, en tout cas compulsive, ... elle trace ..." - Ramzi Souani
L'exposition se déroulera du 10 au 23 Novembre 2009 à la Galerie Aire Libre à l'Espace El Téatro.
Elle comprendra 11 photos grand format d'environ 1 m de haut, et 22 photos petit format (40cm x 30 cm).
Ci-dessous, quelques fragments de photos. J'espère pouvoir vous montrer des photos entières après le vernissage.
tu veux des mots tu vas en avoir j'aime qu'en ces temps de larmes noires et d'espoir corrosif tu viens nous parler d'animalité urbaine
et d'art pensif faire parler les murs , l'asphalte et les rebuts de la bête ville tout ça en montant des photos comme on monte un cheval dans le silence éloquent de la vile nature contre les enculeurs de mouches
et la paresse du marché tu enchaines les projets avec la tête et les jambes pour rejoindre cette meute de fous qui ne veulent pas regarder mais voir faire et montrer à VOIR un peu de cette violence
revendicatrice de paix!!!!
Mahmoud Chelbi.
Rendez-vous au vernissage le mardi 10 Novembre 2009 à partir de 18h30.
Cette semaine va être riche en évènements culturels.
Avant hier soir, j’avais beaucoup de travail, donc j’ai du rester au bureau assez tard.
Mais depuis hier, les réjouissances ont commencées.
Hier, mardi, première réunion «constitutive» du club de lecture que quelques facebookeurs et moi avons formé. J’espère que cela sera intéressant et nous permettra, non seulement de lire, ce que je fais déjà, mais surtout de parler livres, auteurs… Et nous enrichir au contact les uns des autres.
Ce soir, mercredi, comme très souvent les mercredis, ciné club à l’AfricArt. La semaine dernière, j’y étais pour le premier film de la saison "Le temps qui reste" du cinéaste palestinien Elia Suleiman. Ce soir, c’est pour voir le film "La guerre du golfe et aprés, il s’agit d’un film collectif groupant cinq cinéastes arabes.
Demain soir, jeudi, cela sera au tour du théâtre avec la pièce "Hobb Story...ouvrir ici" qui paraît-il est une belle pièce.
Et enfin, vendredi, je vais clôturer ma semaine culturelle avec le vernissage de l’exposition du peintre Mourad Chaâba «Harmonie» qui se tiendra à la Galerie El Borj à La Marsa. J’attends cette expo avec impatience, les tableaux me paraissent magnifiques. J’essayerais de prendre des photos et de vous les montrer.
J'étais restée à Tunis pour l'occasion et je ne l'ai vraiment pas regretté. Tout était très très bien. Jacob s'est vraiment surpassé. La nourriture était excellente. En fait, tout était excellent. L'ambiance, la musique et les invités. Surtout les invités.
En fait, hier a été l'occasion pour moi de retrouver quelques amis et de passer d'agréables moments avec eux.
Mamie Lily trônait dans son fauteuil, une expression de bonheur sur son visage. Ses fils étaient autour d'elle et festoyaient avec leurs amis.
Bref, j'ai personnellement passé une soirée comme je les aime, entourée de gens authentiques.
Une amie de Jacob lui a dit que le miracle de la soirée a été de réunir au même endroit, pour faire la fête, des musulmans et des juifs. Et c'est vrai. C'est exactement ce que je pensais: c'est génial lorsque les barrières raciales, religieuses... sont dépassées, oubliées, mises de coté.
Jacob nous a raconté que celle qui était la plus "surprise" était sa belle-sœur. Elle est née à La Goulette et y avait vécue lorsqu'elle était jeune. Il parait qu'elle garde en souvenir la peur, vers 1967, lorsque leurs valises étaient prêtes et que les juifs craignaient les représailles des musulmans. Hier pour elle a été une très heureuse surprise: des musulmans chez un juif, avec des juifs, entrain de faire la fête tous ensemble, dans la joie et la bonne humeur.
En fait, hier, la soirée devait ressembler aux soirées que nous racontaient nos parents et nos grands-parents, lorsque tous les tunisiens, qu'ils soient juifs ou musulmans vivaient en bonne entente et en bon voisinage.
Comme quoi, il suffit d'un peu de bonne volonté pour que tout soit possible.
YES WE CAN!
Mazel Tov Mamie Lily. Mazel Tov Tonton. J'espère que nous serons encore là dans quelques années pour fêter les 20 ans, les 30 ans, les 40 ans... de Mamie Lily.
Mamie Lily était d'ailleurs très belle hier. De la cLasse!
- Tu as vu le spectacle de Lotfi Abdelli, Made in Tunisia?
- Non. Et je n’ai pas l’intention d’aller le voir?
- Pourquoi? C’est un très beau spectacle.
- Non, je ne veux pas. Il ne fait qu’imiter Gad El Maleh.
J’ai eu cette discussion un nombre incalculable de fois. Et je ne comprends toujours pas. Je ne comprends pas les à priori et les préjugés de certains.
Idem pour la polémique sur Facebbok, le groupe contre le spectacle et la vidéo-montage mettant l’accent sur les similitudes entre le spectacle de Lotfi abdelli et celui de Gad El Maleh.
Des amis, ma petite famille et moi sommes allés voir la 2ème représentation de ce spectacle. C’était au Théâtre Municipal.
Nous avons ri de la première à la dernière minute.
Personnellement j’ai adoré ce show. Lotfi y était remarquable. Il jouait, dansait, mimait… Il passait d’un personnage à un autre et d’un accent à un autre avec une telle aisance!
Bravo. Il est vraiment très fort.
Alors, franchement, je ne comprends pas pourquoi toute la polémique et le dénigrement qu’il subit de la part de certains.
Il s’est inspiré de Gad El Maleh?
Et alors?
Il n’est ni le premier ni le dernier à le faire.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de son premier one man show.
Pensez-vous que Gad El Maleh, ou tous les autres humoristes, ne se sont pas inspirés de leurs prédécesseurs?
Pensez-vous qu’ils ont tous commencé leur carrière avec du génie?
Personnellement, je ne le pense pas.
Et puis, pourquoi ne pas reconnaître le talent de ce jeune artiste? Pourquoi ne pas l’encourager?
Et puis, est-ce si facile «d’imiter» Gad El Maleh? Ne faut-il pas un certain talent, ou plutôt un talent certain, pour le faire?
N’importe quel Tartempion aurait-il pu imiter aussi bien Gad?
Alors pourquoi personne ne s’y est risqué auparavant?
En plus, il y caricature notre société tunisienne, avec toutes ses classes sociales, avec tous ses travers, et parfois aussi ses qualités. Lotfi est tour à tour l’intellectuel, l’arriviste, le paumé, le soulard, l’opportuniste…
Un sketch a particulièrement attiré notre attention. Il s’agissait de téléphones portables et d’opérateurs téléphoniques. Il faut appuyer sur divers numéros. Il commence par le 1, ensuite le 2, le 3, le 4, le 5, le 6 et le 8. Bizarre non? Il manque un numéro!!!
Une certaine rumeur dit que…. Bravo Lotfi. Continue ainsi. Je suis sûre qu’avec de la persévérance, tu finiras par convaincre les récalcitrants et qu’ils seront bien obligés de reconnaître ton talent.
Quant à moi, j’attends ton prochain spectacle avec impatience, et je suis sûre qu’il sera aussi bon, sinon meilleur que celui-ci.
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de X, celui qui possède l’Hôtel… Avant, elle était mariée à Y, qui possède les usines… Elle l’a trompé avec Z qui possède la compagnie….
- Tu as vu celle-là? Elle était secrétaire, ensuite elle a été la maîtresse de son patron, tu sais celui qui possède…. Leur relation a duré 4 ans. Il lui a acheté une superbe maison à Carthage. Tu as vu la montre qu’elle porte? Celle en diamant. C’est lui qui lui avait acheté. Ensuite, ils ont rompu. Là, elle est seule, mais tu vois, elle semble à l’affût d’une nouvelle proie.
- Tu as vu celle-là? Elle était mariée à T, celui qui possède…. Ensuite il l’a trompée avec la fille de son employé. Une jeune fille très jolie. Ils ont divorcé et il s’est remarié avec elle. Il s’est débarrassé de la vieille, celle qui a passé 40 ans avec lui. Il a l’air ridicule maintenant, il s’est teint les cheveux… Il se prend pour un petit jeune. Tu as vu la voiture qu’il vient d’offrir à sa nouvelle femme?
- Tu as vu celle-là? Son mari vient de lui offrir un yacht de 27m. Il paraît qu’il a coûté 2 milliards. Il doit avoir une énorme bêtise à se faire pardonner celui-là!!!!!
- Tu as vu celle-là? Oui, celle-là. Celle qui est presque nue. Oui, oui, celle qui porte une mini-robe complètement transparente. Elle était mariée à A, celui qui possède…. Depuis on divorce, elle va d’un homme à un autre. Riches bien-sûr. Et elle fait tout pour se faire remarquer…
- Tu as vu celle-là? Tu as vu son sac? C’est un Vuitton édition limitée. Tu as vu sa montre? C’est une montre Cartier en diamant. On m’a raconté son histoire: elle vient d’un milieu très défavorisé. Elle a connu B, celui qui possède… Elle est devenue sa maîtresse, et c’est lui qui lui offre tout cela. Cela dure depuis des années. Il n’a pas divorcé de sa femme, mais il paraît qu’il a épousé celle-là orfi.
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de C, celui qui possède… Elle était la meilleure amie de son ex-femme, et elle le lui a pris. Un jour sa femme était en déplacement, elle était rentrée à l’improviste et les avait trouvé dans son lit!
- Tu as vu celle-là? Elle était mariée à D, le fils de E, celui qui possède les… Tu aurais du la voir à l’époque, elle était une vraie gravure de mode, elle était «griffée» de la tête aux pieds et toujours couverte de super bijoux. Un jour il a découvert qu’elle le trompait. Ils ont divorcé. Elle est alors devenue la maîtresse de…, tu sais l’homme d’affaires qui possède…. Elle pensait l’épouser. Elle y était presque arrivée, mais sa femme lui a tendu un piège et a pu récupérer son mari… Depuis elle végète. Elle attend peut-être le prochain pigeon qui pourra l’entretenir!
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de F. Elle est devenue la maîtresse de G, il est parent de…. Depuis son mari se sert d’elle. Grâce à l’amant de sa femme, il fait ce qu’il veut et s’en met plein les poches. Comment tu crois qu’il a fait sa fortune alors? Il faut dire qu’elle est bien jolie!!!
Ceci est un échantillon des conversations entendues l’autre soir à la soirée de l’année. La soirée que les gens qui se croient «in» attendent avec impatience. La soirée où il faut voir et être vu. La soirée où un grosse partie des gens présents sont là pour se jauger, se juger, se surveiller, se montrer, nouer de nouvelles relations, connaître les derniers potins de Tunis, exhiber leurs bijoux ou leurs corps….
La soirée que je déteste et où je suis traînée pratiquement chaque année par un mari passionné de Djing.
Vous avez sûrement compris de quelle soirée il s’agit. Il s’agit de LA SOIRÉE du Sindbad Hammamet.
Je regardais autour de moi et je me demandais ce que je faisais là. Je me demandais si j’étais bien en Tunisie. Je me demandais ce qu’il arrivait aux gens.
Les gens étaient-ils ainsi avant? Avant lorsque j’étais jeune. Avant lorsque mes parents sortaient. Notre société a-t-elle changé ou bien mes souvenirs ne sont-ils pas clairs?
Je ne me souviens pas que les gens étaient ainsi. Je ne me souviens pas que leur Dieu s’appelait Money. Je ne me souviens pas que les gens se mariaient et divorçaient de cette façon-là. Je ne me souviens pas que les époux se trompaient aussi fréquemment. Et surtout, surtout, je ne me souviens pas que c’était aussi bien accepté.
Je me rappelle lorsque je sortais avec mes parents, et plus tard lorsque je sortais avec des amis, et même encore plus tard lorsque je m’étais mariée, que les gens disaient unetelle a fait des études de… unetelle est avocate… unetelle est médecin… unetelle a X enfants… Et lorsque des doutes planaient sur l’honnêteté ou la fidélité d’une femme, les gens désapprouvaient et la regardaient de travers. Elle était presque bannie, exclue, montrée du doigt. Mais aujourd’hui, rien de tout cela. On dirait plutôt que l’on parle de ces femmes et de leurs exploits. Regardez ce qu’elles ont pu faire. Regardez ce qu’elles ont pu se faire payer. Regardez ce qu’elles ont….
Mais où allons-nous?
Lors de cette soirée, un peu coincée sur ma chaise à cause de mon plâtre, je regardais les gens… J’ai l’impression que notre société s’est divisée.
Une partie s’est laissée convaincre par les chaînes satellitaires des pétro-dollars et s’est mise, petit à petit, et souvent à son insu, à glisser vers le salafisme…
Une autre partie s’est laissée pervertir par le Dieu Money.
Money. Money. Money. Money.
Mais ce Dieu Money ignore les principes. Il ignore la morale. Il ignore l’empathie. Il ignore l’amitié. Il ignore l’amour….
Il ne se connaît que lui-même et ses propres intérêts.
Money. Money. Money. Money.
La partie modérée, qui n’adhère ni à l’un ni à l’autre de ces deux mouvements, devient presque minoritaire et c’est dommage.
Lors de cette soirée, il y avait une famille que je connais depuis de longues années. Il s’agit d’une famille très riche, mais riche depuis longtemps, depuis toujours. Les membres de cette famille n’ont pas besoin de voir et de se faire voir. Ils n’ont rien à prouver, ni à eux-même ni aux autres. Je les regardais et j’ai sentie mon admiration croître pour eux. Je les connais, et ils n’ont jamais changé. Les frères et sœurs sont unis. Ils vivent bien. Ils voyagent. Ils sortent. Mais toujours discrètement. Sans aucune ostentation. La plupart d’entre eux sont croyants et pratiquants. Mais sans aucun fanatisme et surtout avec un respect total pour les autres.
Pourquoi les gens ne sont pas tous comme eux?
Il fut un temps où la plupart des gens étaient comme eux.
Et on voit la différence. La différence entre les gens «bien» et les nouveaux riches, arrivistes, opportunistes et vayassas, qui pensent que la valeur des gens est fonction de leurs comptes en banques.
Ai-je passé une mauvaise soirée? Oui, presque. Mais je le savais d’avance: je déteste la soirée du Sindbad. Heureusement que cette année il y avait une expo de belles voitures Porsche, au moins j’ai pu les admirer…
Peut-être que je me trompe à propos des gens. Peut-être que je ne sais pas regarder. Peut-être que je ne vais pas dans les bons endroits. Peut-être que notre société n’a pas évoluée de cette manière. Peut-être…. Peut-être pas…
Vendredi soir, je suis allée au Théâtre Municipal. Comme je vous l'avais dit précédemment, il était prévu que nous verrions la pièces "Plus si affinités", pièce programmée depuis de longs mois. Mais voilà, une semaine avant, ON s'est aperçu que cette pièce comprenait une scène osée. ON a demandé aux organisateurs de demander à Pascal Légitimus de supprimer cette scène. Ce dernier a refusé: soit la pièce était jouée dans son intégralité, soit elle ne serait pas jouée du tout. Les organisateurs se sont mis en quête d'un nouveau spectacle de remplacement. Et c'est ainsi que la pièce censée nous faire rire a été remplacée par un spectacle de saxophonistes: Saxmachine. C'est pas pareil, mais...
La plupart des gens ont préféré se faire rembourser. Le théâtre était pratiquement vide. Les organisateurs, à mon avis, ne sont même pas entré dans leurs frais...
Mais le comble, le comble est que même ce spectacle de saxophonistes a été censuré. Oui, vous avez bien compris: CENSURE.
En effet, avant d'aller au théâtre, j'avais vu la bande annonce du spectacle, et j'ai ainsi pu constater qu'un numéro que j'avais vu dans la bande annonce avait disparu. Et ensuite, j'ai appris qu'un deuxième numéro avait aussi disparu.
Dans ce spectacle, on nous montre plusieurs musiques du monde, des musiques de films... Et à un moment, ce sont des musiques de "religions". A Tunis, nous avons donc vu le numéro qui concerne la musique "chrétienne", mais les musiques des juifs et des musulmans ont été censurées.
Dans le spectacle, nous aurions du voir les artistes imitant les juifs d'Europe centrale, avec leurs papillotes et leur chapeau dansant sur leur musique: CENSURE
Nous aurions du aussi voir des musulmans, avec voile, jouant de la musique "musulmane": CENSURE.
Pourquoi cette censure?
En Tunisie, avons-nous une telle haine des juifs que nous ne pouvons écouter leur musique?
En Tunisie, sommes-nous ce point dépourvus d'humour que nous n'aurions pu voir des musiciens nous imitant? Sommes-nous à ce point susceptibles que nous n'aurions pas pu rire de nous-même?
Samedi soir, juste après le spectacle de Michel Leeb, mon mari et moi sommes allés directement au Zinc pour la soirée organisée à l'occasion de la sortie officielle du film "CINECITTA" sur les écrans tunisiens.
Il y a eu une projection du film pour les invités avant la soirée, malheureusement nous n'y avions pas assisté.
Je me sens un peu comme un membre de l'équipe de CINECITTA, et je pense que c'est ce qui fait la force de Ibrahim Letaïef.
Dans son propre blog, Ibrahim s'étonne un peu de "l'amour" qu'a suscité son film.Je le comprends. Et je me l'explique aussi par le fait que lui-même est tellement gentil et met les gens tellement à leur aise, que chacun se sent comme chez lui, chacun sent comme si le film était le sien et veut faire tout ce qu'il peut pour aider.
J'ai connu Ibrahim Eltaïef tout à fait par hasard. Mon amie était la chef maquilleuse du film et elle m'avait invitée sur la plateau de tournage. Elle avait insisté, et j'avais fini par accepter. Cela a été une belle aventure (1) & (2).
Cela m'a justement permit de voir de très près comment on fait un film, mais en plus, et surtout cela m'a permit de faire la connaissance de personnes très intéressantes.
A l'époque où j'allais sur le plateau, je crois que je faisais tellement partie de l'équipe qu'à la fin, Ibrahim Eltaïef me donnait la feuille de service du lendemain comme il le faisait avec tous les membres de l'équipe.
Pendant les JCC, ce film a aussi été pour moi une belle période très sympathique.
J'avais été invitée à l'avant-première qui avait eu lieu à l'AfricArt. Je suppose que vous en aviez entendu parler. Il y avait eu un tel monde et une telle bousculade!
Ce soir-là, toute l'équipe du film était présente.
Je me rappelle un diner avec certains d'entre eux. Fous rires garantis.
Bref, je reviens à hier soir. Il y avait un monde fou. J'ai d'ailleurs rencontré notre ami Stupeur qui était lui-aussi invité, et mon ami Sami de Ah la carte, qui avait imprimé les cartes représentant l'affiche du film et que vous trouverez dans les présentoirs de Ah La carte un peu partout à Tunis.
La plupart des acteurs étaient bien-sûr présents.
La grande surprise, c'est Mohamed Ali Ben Jemaa (Hia w'houwa et L'accident): je ne savais pas qu'en plus d'être un excellent acteur il était aussi un grand danseur. Hier, nous avons eu la joie de découvrir en lui un excellent smurfeur!
Pareil pour Lotfi Abdelli, (Bahta dans Making of et Midou dans le feuilleton Choufli hal) dont j'avais justement fait la connaissance lors des JCC et que je trouve très très sympathique, à se tordre de rire.
Jamel Madani et Jaafar el Gasmi étaient là, et ils étaient habillés en Blue Brothers comme dans le film.
Mohamed Graya (Khorma et Tendresse du Loup), Abdelmonen Chouayet, Jamel Sassi...
La grande absente de la soirée est incontestablement Dorra Zarrouk. Je suppose qu'elle a été retenue ailleurs.
Je vous laisse avec les photos que j'ai prises lors de cette soirée:
Hier soir, nous avons été voir le spectacle de Michel Leeb au Théâtre Municipal de Tunis. Par malchance, je crois que nous avions les plus mauvaises places de tout le théâtre. Nous étions en haut complètement sur le coté. On voyait bien le crane de Michel Leeb, mais pas tellement son visage, ce qui est quand même dommage lorsque l'on sait que les grimaces et les mimiques de Michel Leeb font partie intégrante de son spectacle. Et en plus, nous n'arrivions pas à entendre tout ce qu'il disait.
Une amie est allée voir les gens de la régie pour demander que le volume du son soit augmenté, mais cela n'était pas suffisant. Nous avons hurlé du haut de nos places que nous n'entendions pas, mais...
Que dire du spectacle?
Moyen. Très moyen. Décevant en fait.
C'est dommage.
On a l'impression qu'il n'y a eu aucune évolution, ou qu'il s'agit d'un vieux spectacle qu'il nous a resservi. Nous avons ri, c'est certain, mais pas trop. Juste un peu.
Les sketches étaient plutôt usés. Déjà vus et revus.
Ce qui est certain, c'est que Michel Leeb n'a pas su capter le public hier soir. C'est très simple, le spectacle nous a paru trop long!
J'ai senti hier que j'avais vieillis. A un moment, Michel Leeb a fait une série d'imitations d'acteurs français: Louis de Funès, Bourvil, Jean Gabin, Fernandel, Yves Montand.... et mon fils n'en connaissais aucun. La nouvelle génération ne connais pas ces acteurs!!!! Nous avons vieillis, et nos idoles avec nous!!!!
Heureusement qu'en deuxième partie de soirée, nous nous sommes un peu plus amusés puisque nous étions invités à la soirée de lancement du film CINECITTA au Zinc. Je vous raconterais en principe demain.
Samedi, j'ai enfin pu voir la pièce Ichkabad 2. Cela fait un bon bout d temps que j'avais envie de la voir, tellement on m'en avait dit du bien. En Novembre, j'avais déjà été au Teatro, mais après avoir fait la queue au guichet, j'ai du faire face à un "complet", plus de billets!
Ichkabad. Au début, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Ichkabad. On a l'impression qu'il s'agit du nom d'une ville. Mais en fin de compte, Ichkabad c'est "passion de gens".
Et c'est un peu de cela qu'il s'agit. De gens ordinaires, de relations hommes/femmes, d'amour... mais aussi des relations pouvoir et citoyens, et la façon dont on voudrait former des citoyens modèles.
Relations hommes et femmes. Amour, désamour, espoir, désespoir, déceptions, joies, tristesses....
Hier, j'avais pensé à Klem Il lill. Dans la forme. Dans la forme, j'ai trouvé dans Ichkabed, un peu du klem ill lill. A moins que cela soit moi qui ait une sorte de nostalgie pour klem illil! Je dirais que de toute façon, on reconnait l'écriture du grand Taoufik Jebali (en collaboration avec Raja Farhat).
Comme je l'ai dit, Ichkabed c'est essentiellement les rapports hommes/femmes. Les rapports amoureux. Les rapports difficiles. Les malentendus. Les passions. Les préjugés. La société et ses interdits. La femme libre. La femme libérée. La femme émancipée. La femme désespérée. Et l'homme, le macho, l'homo, le coincé, le fort, le faible, le dragueur, le trompé, l'infidèle...
Ces hommes et ces femmes sont jeunes, vieux, sœurs, frères, maris, épouses...
Et dans tous ces rapports amoureux, on a l'impression qu'aussi bien les hommes que les femmes sont perdus, ils ne semblent pas se trouver, se retrouver, leurs rapports sont déséquilibrés, leurs langages sont différents, leurs identités mélangées...
La force de cette pièce est qu'elle nous fait rire. Nous rions de nos désespoirs, nous rions de nos contradictions, nous rions de nos frustrations, nous rions de notre éducation, de notre société, de nos traditions, de nos forces, de nos faiblesses, de notre hypocrisie, de nos rêves...
Nous rions. Vraiment.
Une heure passe en un éclair. Je dirais presque que le seul défaut de cette pièce est qu'elle ne dure qu'une petite heure. Une toute petite heure. On aimerait pourtant bien rire encore. Rire encore et encore de nos faiblesses, de ce rapport de force perpétuel entre les hommes et les femmes, duquel personne ne sort vainqueur.
Je pense qu'il faut rappeler que les comédiens ne sont pas des professionnels. La pièce est en effet interprétée par les élèves de la 4ème année d’El Teatro Studio. Bravo. Sincèrement, ils ont vraiment été à la hauteur. Encore bravo pour eux.
Si vous avez envie d'aller voir cette pièce, de nouvelles représentations sont prévues les 29-30-31 janvier 2009 à 19H30 au Teatro.
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