Hier soir, Emma, Stupeur et moi étions invités à une réception donnée à Dar Hammouda Pacha à la médina de Tunis. Pour moi, cela a été une découverte, je ne connaissais pas du tout cette maison, vraiment belle. J'en ai profité pour faire des photos, un peu de tourisme en fait. Et l'occasion de déplorer que des tels trésors patrimoniaux soient entrain de se perdre.
Détail d'un plafond peint.
Collection de seaux. Ma mère en avait un à l'époque, qu"elle a ensuite transformé en pot à fleurs.
Détail du plafond du couloir du 1er étage.
Magnifique maison, non?
Pas aussi belle que Dar El Jeld, c'est vrai, mais magnifique quand même!
Le reproche que je pourrais faire, c'est que la restauration est moins bien faite que chez Dar El Jeld. Les peintures semblent récentes, j'aurais préféré qu'elles soient un peu vieillies.
Après la reception, nous sommes allés prendre un thé à la medina. Ce n'est vraiment pas la première fois que j'y vais, il fut un temps où j'étais tout le temps fourrée, mais c'est la première fois que je remarque ce genre d'enseigne:
et ce genre de vitrines, scellées dans le mur:
L'état de dégradation et d'abandon est vraiment déplorable. Dommage.
Hier, j’ai été invitée à un défilé. Un défilé un peu spécial. Un défilé de costumes traditionnels. Mais le plus inhabituel, est que les «mannequins» étaient tous des enfants.
En effet, le défilé a eu lieu à l’école de ma Poupée.
Toutes les classes ont participé à cette manifestation. Les enfants étaient tous déguisés. Tous portaient des costumes traditionnels. Bien sûr, l’énorme majorité des enfants portaient des costumes tunisiens, mais il y avait aussi quelques rares africains, marocains, khalijis… Adorables. Des costumes de Hammamet, de Mahdia, de Djerba, de Tunis…
Ils étaient mignons comme tout.
Et ils ont défilé sur une musique traditionnelle tunisienne (hadhra, Sidi Mansour…).
Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que tous avaient participé: le directeur de l’école, pourtant français, portait une belle jebba et une chéchia. Les enseignants (français et tunisiens) aussi portaient des costumes traditionnels.
Il y avait un peu partout des affiches illustrant les divers costumes traditionnels. De toutes les régions tunisiennes.
On voit bien que les élèves ont travaillé sur le sujet plusieurs jours.
Après le défilé (et je vous parie qu’il y avait bien plus d’appareils photo et de caméras qu’à un défilé de grand couturier!) surprise: la Kharja de Sidi Bou Saïd.
Certains enfants étaient impressionnés, d’autres dansaient…
C’était vraiment extraordinaire.
Une autre raison pour aimer la mission, sont justement toutes ces activités et animations. Toutes les sorties, les voyages de découvertes, les fêtes….
Mon fils, pendant le primaire, est partit 3 fois en France avec sa classe. Une fois, ils ont passé une semaine dans une école de cirque. C’était génial, tous les enfants avaient appris un tour, et à la fin du séjour, ils avaient donné un spectacle.
Il est partit une fois en stage de sport à Hammamet.
Sa classe a aussi visité à Tunis, une usine de chocolat, une roseraie, où on leur a montré comment cultiver les roses, comment les colorer (les roses bleues et vertes ne sont pas naturelles), ils ont visité des villages, des plantations…
Ma fille est partie aussi avec sa classe, pendant 4 jours à Aïn Draham, où on leur a fait visiter, entre autres, une usine de bouchons en liège….
Et ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’organisation. Les enfants travaillent parfois pendant des mois pour collecter les fonds nécessaires pour financer leurs projets. Les parents ne payent pas grand chose pour participer aux frais. Et l’association des parents d’élèves aide les familles qui ne peuvent participer aux frais, de façon à ce que tus les enfants puissent participer.
A la fin des cours, au sein même de l’école, il y a divers clubs d’activité: sport, théâtre, mosaïque et poterie, anglais, informatique….
Y-a-t-il eu dans les écoles publiques une célébration de cette journée du costume traditionnel? Je pose la question juste pour savoir, et cela sans aucun préjugé. Vraiment juste pour savoir.
A la demande de Michelle qui voulait trouver des photos du Palmarium, je me suis plongée dans mes livres sur Tunis, et j'en ai sélectionné un:
J'ai scanné pour Michelle et pour vous ces quelques photos. Le Palmarium et le Théatre Municipal faisaient à l'époque partie de même ensemble immobilier.
Le Théâtre avait été inaugurée le jeudi 20 Novembre 1902.
Je suppose que les souvenirs de Michelle concernent le Cinéma dans cette version "moderne" que nous avons tous, du moins les plus vieux d'entre nous, connue. Michelle, nous attendons ton texte avec impatience.
Je n'ai pas pu résister non plus face à cette photo, il a fallut que je la scanne
Regardez attentivement, je suis sûre que vous reconnaîtriez plusieurs visages, ils avaient accompagnés nos soirées lorsque nous n'avions qu'une seule chaine de télévision: la RTT.
Et vous reconnaîtrez sûrement aussi une comédienne qui nous accompagne encore pendant nos soirées ramadanesques.
Jeudi dernier, Emma et moi sommes allées voir un spectacle de Café Chantant (kafichanta).
Lorsque j’étais gosse, nous entendions souvent parler de Kafichanta. Mais nous ne connaissions pas. D’autant plus, que nous n’étions pas Tunisois, et je ne sais même pas si cette tradition du Kafichanta existe à Sfax.
Je me rappelle que lorsque nous étions gosses, tous les soirs de ramadan, nous dînions en écoutant la radio. Il y avait à l’époque un feuilleton que tout Tunis devait suivre: Chanèb (si mes souvenirs sont exacts). Une année, il y avait une pub pour un spectacle de kafichanta à la salle de la Rue de Madrid. Nous avions tellement supplié que mon père avait fini par nous y emmener. Je n’en garde pas un grand souvenir, à part le fait que Mongi El Ouni et Noureddine Ben Ayed étaient des débutants et se produisaient dans ce spectacle. Et ce n'était vraiment pas le même genre de spectacle que cette fois-ci.
Jeudi dernier donc, le spectacle de Kafichanta de Bab Souika s’est produit au club Elyssa de Sidi Bou Saïd.
Pour moi, il s'agissait de la première fois que j'assistais à un spectacle pareil. Du moins, sous cette apparence. Je connaissais bien sûr tous les numéros, rien de nouveau là-dedans. Cracheurs de feu, magicien, danseuses... et même Bou Saydia... Mais, je connaissais ces numéros surtout pour les avoir vu dans les hôtels lors des spectacles folklorique donnés en l'honneur des touristes.
Ce qui m'a étonnée, c'est le derviche tourneur. Je ne pensais pas que cela existait en Tunisie, du moins pas de cette façon. Je sais qu'il y en a au Sud, mais ils portent un costume rouge et blanc, pas comme celui-ci, qui me semble nous venir tout droit d'Égypte.
Je laisse la parole à Azwaw (s'il est d'accord bien sûr) pour nous en dire plus à propos de tous ces numéros.
Je ne connais pas non plus le folklore sfaxien, j'ai quitté Sfax vers l'âge de 4 ans.
J’ai fait la connaissance cette semaine d’un couple de français . Ils sont en Tunisie pour quelques jours.
Mon mari et moi les avions invité à dîner Mercredi soir. J’avais proposé Dar El Jeld pour leur faire goûter la cuisine tunisienne, et je ne regrette pas ce choix.
Lors du dîner, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de personnes très charmantes.
Ce que j’ai le plus admiré en eux, c’est leur ouverture d’esprit.
Ils viennent de rentrer du Vietnam. J’ai appris qu’ils voyagent énormément. Et ce que j’ai apprécié chez eux, c’est qu’ils voyagent «intelligent». Ils ne sont pas du genre à griller au soleil pendant des heures, au contraire, ils sont avides d’activités. Ils ont visité un très grand nombre de pays, et particulièrement, des pays très lointains. Ils ont une multitude d’histoires et d’anecdotes à propos de ces pays visités. Ce que j’ai adoré, c’est qu’ils ne dénigrent aucun des pays visités, comme certains qui n’aiment voyager que pour se convaincre que leur propre pays est le meilleur.
Ils ont fait de la plongée sous-marine, du ski de randonnée, de l’escalade…
Ils ont visité des villes, des villages, des monuments, des paysages…
Ils sont arrivés au restaurant avec un guide sur la Tunisie. On aurait presque dit qu’ils l’avaient appris par cœur. Ils ont posé des dizaines de questions.
A notre honte, il nous ai arrivé de répondre par des: «je ne sais pas», «je ne connais pas», «ah bon? Je n’en ai jamais entendu parler»…
Mais ce qui faisait vraiment plaisir à voir, c’est leur enthousiasme. Ils étaient intéressés par tout ce qu’ils voyaient. Ils faisaient attention à tout…
Le restaurant Dar El Jeld nous a vraiment fait honneur en tant que tunisiens. La nourriture était vraiment excellente. Le service impeccable. Et bien-sûr, le décor est splendide.
Par chance, la dame s’est révélée être architecte d’intérieur. Elle faisait attention à tous les détails de décoration. Ils ont pris plusieurs photos.
Il y avait un cithariste. Il a joué plusieurs airs très connus. En fin de soirée, nous n’étions plus que 3 tables. Par hasard, parmi les clients, il y avait une jeune femme qui nous a chanté des chansons de Fairuz, et une chanson de Hédi Jouini. C’était vraiment très bien. Les français ont beaucoup apprécié. Le cithariste nous a reconnu mon mari et moi. Il parait qu'il faisait parti de l'orchestre qui a joué à notre outiya. Il y a quand même 18 ans, mais il se rappelait de tout. Incroyable.
Le lendemain, nous les avons invité à déjeuner chez Mamie Lily. Je pense qu’ils ont aussi aimé. J’ai l’impression qu’ils ont apprécié Jacob. Ils voulaient visiter La Goulette, dont ils avaient déjà entendu parler.
Ils nous ont raconté une mésaventure qu’ils avaient subi le matin même aux souks. Ils se sont fait arnaquer par un marchand de tapis, mais ils ont pris la chose avec philosophie. Ils en riaient.
Il y a des années, je me suis faite arnaquer dans les souks de Casablanca, et à chaque fois que j’y pense, cela m’énerve. Pourtant, il s’agissait d’un petit montant. Mais c’est pour le principe, j’aime pas l’arnaque. Eux, en riaient. Ils ont dit que c’étaient les risques des voyages, pourtant, il s’agissait quand même d’un montant important.
Le 15 Août dernier, j’étais en voiture lorsque la circulation a été stoppée. J’ai profité de l’occasion pour passer quelques coups de fils. J’ai donc appelé Jacob pour avoir de ses nouvelles. Il m’annonce qu’il a un invité à déjeuner et m’invite à me joindre à eux.
J’ai commencé par émettre des réserves, il fallait que j’aille travailler…
On a fini par nous laisser passer. J’ai repris ma route pour mon bureau, mais l’envie de me joindre à Jacob et à son invité a commencé à me travailler.
J’arrive devant mon bureau… et je fais demi-tour, direction La Goulette.
L’invité de Jacob était déjà là. Il s’agissait de Antar. Présentations sont faites. Antar s’attendait à voir une vieille en tailleur noir et chignon et il est étonné de remarquer qu’à 43 ans, une femme peut être décontractée et s’habiller jeune (jean et T.Shirt).
Quand à moi, je ne m’attendais pas à trouver un costaud pareil: 1,87m, des épaules larges… et une grande gentillesse.
Déjeuner très agréable. Les bloggueurs ont été «décortiqués» un à un (je vous taquine, c’est pas vrai).
L’après-midi, nous sommes allés à l’église de la Goulette pour assister à la messe donnée en l’honneur de la Madona di Trappani.
Pour moi, c’était la première fois. J’étais donc un peu curieuse de tout.
L’église n’est pas mal. Depuis Juin dernier, elle est en rénovation.
Je ne savais pas qu’il y avait autant de chrétiens chez nous. Il paraît même que certains tunisiens musulmans se sont convertis au christianisme.
Il y avait beaucoup de personnes (des femmes en majorité) âgées. Je suppose qu’il s’agit des derniers goulettois d’origine italienne, grecque…
Jacob connaissait tout le monde. Antar et moi, ne connaissions pratiquement personne.
Il y avait aussi plusieurs personnes de la BAD.
La messe a été célébrée par Monseigneur Maroun Lahham. Dans son homélie finale, Monseigneur l'Evêque a béni les trois communautés musulmane, juive et chrétienne de la Goulette, ainsi qu'il était courant de le faire dans les années cinquantes. Monseigneur Paul Geers était là aussi.
Après la messe, un petit cocktail avait été organisé dans le jardin de l’église.
L’ambiance était très conviviale. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’il y avait des gens des trois religions monothéistes.
Si seulement, cela pouvait en être ainsi partout.
Je regrette que la Procession n'existe plus. Il parait que c'était génial. C'est dommage.
En fait, je ne suis pas collectionneuse, j'ai eu ces pièces par hasard. Et j'ai voulu partager.
La seule qui est vraiment à moi, et que je garde très précautionneusement depuis des années, c'est celle-ci:
C'est une pièce en or de cinq dinars, datant de 1963. Elle m’avait été offerte par mon grand-père paternel en 1979. Il l’avait acheté à une vente faite au profit d’un foyer d’étudiantes. A l’époque, elle valait 100 dinars. Je n'ai aucune idée de sa valeur actuelle (si un collectionneur peut me renseigner...). Pour moi, c’est surtout un cadeau de mon grand-père, et c'est là que réside sa vraie valeur.
Je la garde dans sa petite boite, avec un petit mot écrit de sa main, et demandant à mon père de me la donner.
J’ai pris cette note en photo, mais malheureusement je ne suis pas arrivée à effacer mon nom, donc je ne peux la publier (à moins que quelqu’un me dise comment faire!).
Moi-même, qui fait partie des plus "vieux" sur cette blogosphère, ne connait que les deux dernières.
Demandez à vos parents, ils les connaissent peut-être!
Sinon, vos grands-parents. Eux, c'est sûr, ils ont déjà eu à faire avec....
Admirez, mes amis!!!
Vous remarquerez qu'en 1921 et 1945, nous étions seulement la "TUNISIE", en 1954 et 1957, nous sommes un royaume. Et finalement, en 1960, nous avons une banque centrale tunisienne et notre propre monnaie, les francs français ayant été rapatriés chez eux!!!
P.S.: Que pensez-vous de mes talents de photographe?
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