"Fabien m'a quitté. A l'instant où je t'écris, je le vois s'éloigner dans l'allée de cyprès, au soleil couchant, droit sur son cheval..... A la recherche d'un Empereur qui n'existe sans doute pas, il fera le tour de notre mer en vain. Il attend de l'existence quelque chose qu'elle ne lui donnera pas, et cette attente idiote, c'est sa passion. Cette attente idiote qui l'empêche de vivre, c'est sa vie. Pourquoi les hommes rendent-ils creux ce qui est plein?"
L'évangile selon Pilate - Eric-Emmanuel Schmitt.
Hier, en lisant ce livre, j'ai été attirée par cet extrait qui m'a rappelé un autre extrait, d'un autre livre. Quelque part, les sens se rejoignent un peu, non?
«Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.»
Le mythe de Sisyphe - Albert Camus.
Le bonheur, le sens de la vie, est peut-être justement le chemin et non la destination. Qu'en pensez-vous?
La dernière semaine d’août, j’ai visité le sud de la France. Tout d’abord Nice que je connaissais déjà. Mais cette fois-ci, notre hôtel se situait dans une rue piétonne très sympathique, qui m’a fait découvrir un nouvel aspect de Nice que je ne connaissais pas, à donner envie d’y habiter.
Ensuite, nous avons pris la route et sommes allés à Arles. Je ne connaissais pas du tout. Samedi, c’était jour de marché. J’adore les marchés, surtout pour pouvoir déguster les produits du terroir!
Et puis, on peut aussi admirer le modèle du tableau de Van Gogh "Le café, le soir":
Nous avons aussi visité les Baux de provence. Il s’agit d’un village haut perché, habité depuis la préhistoire. Toute la vie du village tourne autour des ruines d’un château. De jolies ruelles, des petites boutiques… Très sympa. En 1998, les Baux de Provence a été classé parmi Les Plus Beaux Villages de France.
Dimanche, nous sommes allés à Maussane-les-Alpilles où se tenait une brocante. J’adore. Se promener entre les étalages, regarder, toucher, admirer des objets anciens, quel bonheur! Parfois aussi on tombe sur de bonnes affaires, ou sur l’objet de ses rêves, ou…
Cela a aussi été l’occasion de monter à Poupée certains objets anciens que nous utilisions encore lorsque j’étais enfants et qui n’existent plus aujourd’hui. Et l’occasion pour elle aussi de se moquer gentiment de Maman et Papa qui ont vécu à l’âge de la pierre!
J'ai adoré ces fauteuils, mais un peu chers et encombrants pour mettre dans mes bagages:
J’ai aussi pu enrichir ma petite collection de téléphones anciens en achetant cet appareil:
"Ils passèrent auprès du cours de géographie improvisé, or à ce moment précis le maître disait: "Là où subsiste encore un peu de brouillard, se sont forgés les grands et les petits mythes...". Le Dr Stern afficha le sourire d'un homme riche, qui en outre, vient de gagner à la loterie. "Voyez-vous, cher ami, dit-il en passant le dos de la main sur sa moustache, ce vaillant pédagogue a résumé toute mon argumentation en quelques mots. Nous les hommes nous inventons des mythes, grands et petits, affirmons qu'ils sont solides comme le roc des montagnes, et dissipons nos propres doutes par un brouillard de traditions et de rites.
- Il est facile de ne croire en rien." Pin'has sentait monter en lui une colère jusqu'àlors inconnue.
"Au contraire, cher ami." Cette phrase-là aussi, le Dr Stern l'avait attendue, comme un danseur exercé, à la fin d'une figure compliquée, saisit sans regarder la main de sa partenaire. "Ne croire en rien est difficile! Il est aisé d'avaler sans résistance la bouillie cent fois prémâchée de ce que pensaient les générations précédentes. Il est facile de plier docilement le genou, faire le signe de croix ou mettre les tefilline, de sauter à minuit par-dessus un tas de bois en flammes, de pratiquer l'un ou l'autre des rites étrangers forgés par nos ancêtres au nom de divinités qu'ils ont eux-mêmes inventées. Il est facile de considérer n'importe quel texte sacré comme la parole divine, d'accepter sans critique les prémisses d'une religion et de n'utiliser son intelligence que pour en tirer, sans fin, de nouvelles déductions. Nous les juifs, nous sommes passés maitres en la matière, en l'art de trouver pâture jusque dans les moindres ramifications de prétendus préceptes divins, tels des vers xylophages dans un arbre mort depuis longtemps. Des nuits entières, nous étudions des commentaires médiévaux, rien que pour comprendre des discussions menées il y a quinze cent ans, nous palabrons à en perdre haleine sur les rituels des services sacrificiels dans un temple détruit il y a deux mille ans. Nous gaspillons notre intelligence parce que nous ne trouvons pas le courage de mettre en question des contes archaïques. Oui, des contes, parfaitement! Mais voilà: qui ne veut pas penser en est réduit à croire." Cette dernière phrase lui plut au point qu'il exécuta illico une petite danse...
"Savez-vous ce qui me frappe? demande Pin'has en sentant monter en lui le plaisir anticipé éveillé par la certitude de lancer dans la bataille un argument massue. Savez-vous ce qui me frappe, et même beaucoup? Vous dites toujours "nous". "nous les juifs". Avec toutes vos contestations, vous vous considérez toujours comme l'un d'eux.
-Disons: je ne m'exclus pas. Tant que cette notion désigne un peuple et non une communauté de foi. Mais autrement... A ce propos, je peux vous raconter une histoire drôle.
(...)
"Cela remonte à déjà...", commença le Dr Stern, prenant la mine pensive qu'affichent les gens bavards pour tenter de donner à un récit cent fois répété une couleur d'authentique spontanéité. "Plus de dix ans, en effet. Comme le temps passe! A cette époque, il était devenu clair, pour moi, que ma conscience m'interdisait désormais, par égard pour mes brebis...". Il s'interrompit, et cette interruption aussi semblait tracée sur son manuscrit. "Brebis, un beau mot n'est-ce pas... Il décrit avec tant de justesse la soumission aveugle avec laquelle des gens par ailleurs forts intelligents suivent pieusement les troupeaux de leur religion, flanqués en permanence par les chiens glapissants des feux de l'enfer et de la damnation éternelle. Ainsi que je l'ai dit, j'avais compris que je me trahirais moi-même si je continuais à expliquer à ma communauté des préceptes auxquels je ne croyais plus - bien que ces exégèses par elles-mêmes fussent parfaitement correctes. Absurdes, comme tout ce bla-bla religieux, mais correctes. Si l'on y réfléchit: un Dieu qui se soucie de savoir si le pitoum d'un essrog - l'extrémité supérieure d'un cédrat - est cassé, pareil pinailleur céleste, à l'affut de la moindre vétille, ne peut être qu'une invention humaine! Seuls les hommes sont assez bêtes pour nous fabriquer une image du monde qui est un collage de détails sans importance.
En publiant hier sur ma page facebook les photos du déjeuner Patrimoine Culinaire Sfaxien, je me suis rappelée un déjeuner auquel j'ai participé cet été.
J'étais invitée à déjeuner chez des amis juifs tunisiens, originaires de Sfax, comme moi. D'ailleurs, nos familles sont amies depuis 3 générations et j'espère que cela durera encore et encore, sur plusieurs autres générations.
C'était samedi, donc Shabbat. Au menu, il y avait un plat qu'il m'a semblé ne pas connaitre: harissa. Cela ressemblait au borghol.
On m'a alors raconté qu'à Sfax, à l'époque, toutes les familles juives préparaient ce plat de harissa pour le déjeuner du samedi. Mais comme à Shabbat, ils ne pouvaient ni allumer le feu ni faire la cuisine, en fait, la harissa était préparée la veille dans un plat en terre, et ensuite était envoyée à la koucha ou elle mijotait toute la nuit au chaud dans le four de la koucha.
Le lendemain, samedi, un homme était chargé de recueillir toutes ces harissas et de les amener dans les familles. Il parait qu'il avait une petite remorque (je ne sais pas s'il s'agissait d'un vélo ou d'un âne!) ou il mettait tous ces plats en terre et qu'il s'arrêtait dans chaque maison pour distribuer ces harissa.
Il parait que dans chaque famille, il était bien accueilli et était invité à boire un verre de boukha. A la fin de sa tournée, il parait que le bonhomme était complètement ivre!
Et donc, hier, en regardant les photos, c'était là: une harissa cuite dans un plat en terre, et à l'époque, on m'avait en effet dit que cela mijotait pendant 24h!
Par contre, à Sfax, on m'avait dit que ce plat n'était pas de Sfax la ville, mais des environs. Je me dit que peut-être c'était plutôt un plat juif sfaxien et que les musulmans ne connaissaient pas très bien et pensaient donc que cela venait des environs. Je le pense d'autant plus que ce plat était servi avec des sortes de boulettes qui rappellent les boulettes que l'on mange le soir de Shabbat dans les familles juives tunisiennes.
Je ne sais pas. Mais ce que j'ai aimé, c'est que maintenant, pour moi, à cette photo est associé une anecdote, une histoire, un pan de mémoire, des souvenirs... Et j'adore cela!
“Quels sont les livres d’enfance dont vous vous souvenez? Quels sont vos auteurs préférés? Quels auteurs avez-vous décidé de ne plus lire? Quels sont les livres que vous apporteriez avec vous si vous étiez isolé dans un désert? Quel auteur dont vous n’avez rien lu encore trouvez-vous nécessaire de lire? Quels sont vos livres préférés? Quels livres êtes-vous en train de lire?”
Envoyez les questions à quatre blogueurs que vous lisez et invitez les à parler de leurs lectures avec nous tous.
L’initiative «Mon été avec un livre» vient de blogueurs
Marocains et consiste à partager avec la blogosphère nos lectures
favorites.
Mes réponses:
Quels sont les livres d’enfance dont vous vous souvenez?
- Les séries "le club des 5", "le clan des 7", "les mystères...", "les six compagnons", les "Alice", les livres de la Comtesse de Ségur....
Quels sont vos auteurs préférés ?
- Naguib Mahfouz est mon auteur préféré de tous les temps. Sinon, j'ai eu des auteurs préférés au fil des années. J'ai eu ma période Pearl Buck, AJ Cronin, Paulo Coelho, René Barjavel...
Actuellement, j'en suis à la période Albert Memmi et Alaa Al Aswany.
Quels auteurs avez-vous décidé de ne plus lire?
- En principe, je ne lirais plus Paulo Coelho et Marc Levy. Ils ont trouvé un filon qu'ils exploitent à fond. Ils se répètent trop.
Quels sont les livres que vous apporteriez avec vous si vous étiez isolé dans un désert?
- Difficile de choisir. Je dirais des livres que j'en envie de lire et que je n'ai pas encore eu le temps de lire. J'ajouterais aussi quelques livres qui m'ont marquée à un moment ou un autre, tel "La nuit des temps" de René Barjavel, et les livres que je pense ne pas avoir compris lors d'une première lecture, tel "Femmes qui courent avec les loups" de Clarissa Pinkola.
Quel auteur dont vous n’avez rien lu encore trouvez-vous nécessaire de lire?
- Nécessaire? Pourquoi nécessaire? Il y a des obligations dans la lecture?
Mais je suis quand même curieuse de lire William Faulkne. Ne m'en demandez pas la raison, il n'y en a pas.
Quels sont vos livres préférés?
- Cela change en fonction des périodes et de l'âge. Pendant de longues années, cela a été "La nuit des temps" de René Barjavel. Mais si je le relisais aujourd'hui???
Quels livres êtes-vous en train de lire?
- "Melnitz" de Charles Lewinsky. J'en suis à la moitié, mais je suis déçue.
Ensuite, je pense entamer "La valse lente des tortues" de Katherine Pancol. J'avais lu le premier tome"Les yeux jaunes des crocodiles", et j'aimerais donc lire la suite.
Envoyez les questions à quatre blogueurs que vous lisez et invitez les à parler de leurs lectures avec nous tous.
P.S.: J'avais déjà été taguée à ce genre de questionnaire à propos de lecture, et j'ai moi-même parfois répondu spontanément par moi-même à des questionnaires similaires.
Je viens d'apprendre le suicide de l'artiste peintre Amar Ben Belgacem.
Je suis choquée.
Je l'ai connu à travers facebook, et nous échangions des messages, des liens, des impressions...
Il me semblait un artiste passionné.
Je l'ai rencontré il y a quelques mois à la Galerie El Borj à la Marsa. Très gentil garçon.
Je trouve cela incompréhensible.
Pourquoi un jeune artiste si prometteur attente-t-il à sa vie?
Paix à ton âme Amar. J'espère que tu pourras trouver dans l'au-delà ce que tu n'as pu trouver ici-bas.
Update: Une amie de Amar m'a laissé un message. D'après ce que j'ai compris, une enquête de police est en cours pour savoir s'il s'agit d'un suicide ou pas. Attendons donc le rapport de la police.
Quoiqu'il en soit, paix à son âme.
Update 2: Le groupe "Les amis de Amar" a donné cette information:
"Nous venons d'avoir
l'information qu'Amar quittera demain matin l' institut médico-légal de
Paris, place Mazas quai de la Rapée Paris 75012, à 11h pour être
rapatrié en Tunisie.
Nous donnons rdv à toutes les personnes qui souhaitent s'y rendre à 10h30 Place Mazas
soyez discret SVP."
Précision:
C'est un ami proche de Amar qui le premier m'a donné l'information de son suicide. Ensuite d'autres amis ont nié le suicide. Une amie de Amar m'a dit qu'il y avait une enquête policière.
En ce qui me concerne, je ne connais pas avec exactitude les circonstances de sa mort. Est-ce un suicide comme me l'a dit un de ses amis?
S'il y a une enquête policière, je suppose que c'est parce que les choses ne sont pas claires. J'espère que nous en saurons plus plus tard.
Mardi dernier, des amis ont eu une petite fille (1000 Mabrouk!).
Le soir, nous avons rencontré l'heureux père. Bien-sûr, la discussion a porté sur la nouvelle petite princesse. Comment va-t-elle? A qui ressemble-t-elle? Quel est son prénom?
Elyssa.
C'est joli Elyssa comme prénom.
Elyssa, reine fondatrice de Carthage.
Enfants, nous connaissions tous la reine Elyssa, sa beauté et surtout sa légendaire intelligence qui lui a permit d'acheter la colline de Carthage.
Elyssa, prénom qui existe en Tunisie depuis des millénaires. Nous connaissons ou avons tous connu dans notre vie une Elyssa.
La nouvelle petite princesse de notre ami s'appellera donc Elyssa.
Hier, sur facebook, j'apprends que la petite princesse ne s'appellera pas Elyssa. Ainsi l'ont décidé les officiers d'état civils tunisiens!
Le soir, je rencontre le nouveau papa. Mais que s'est-il passé? Qu'est-ce que cette histoire?
Voila ce dont il s'agit.
Le papa est allé déclarer la naissance de sa petite fille à la municipalité. On lui répond que le prénom Elyssa est interdit en Tunisie.
Ah? Depuis quand? Pourquoi?
On lui répond qu'il existe maintenant un petit livret recensant tous les prénoms permis. Par conséquent les prénoms qui ne s'y trouvent pas sont interdits.
Le prénom Elyssa ne figure pas dans le livret et est donc interdit. En Tunisie, on ne peut désormais plus appeler les petites filles Elyssa.
L'explication donné par l'agent est que les prénoms tunisiens doivent dorénavant être arabo-musulmans.
Ah?
Lina est un prénom qui figure dans le livret. Est-il arabo-musulman?
Peut-être. Personnellement, je ne le sais pas. Mais il n'en a pas l'apparence.
Linda est un prénom qui y figure. Est-il arabo-musulman?
Il parait que Linda est le nom d'une fleur en arabe. Peut-être.
Mais Elyssa n'est manifestement pas arabo-musulman.
Qu'il soit le prénom d'une reine "tunisienne" n'a apparemment aucune importance.
Qu'il soit le prénom d'une grande figure historique de notre pays ne compte pas.
Qu'il fasse partie de notre mémoire collective non plus.
Que des centaines de filles tunisiennes ont porté et portent encore ce prénom n'a pas d'importance non plus.
L'essentiel est que ce prénom ne figurant pas dans le livret est désormais interdit.
Le papa décide alors d'aller tenter sa chance dans une autre municipalité.
Mais le scénario est le même . Tous les prénoms qui ne figurent pas dans le livret sont interdits. Point.
La petite fille ne s'appellera pas Elyssa.
Elle s'appelle Yasmine.
Cette histoire m'a choquée. Une nouvelle restriction à nos libertés?
Ce matin, j'ai essayé de connaitre la législation tunisienne en ce qui concerne les prénoms. Je n'ai rien trouvé sur Internet. Peut-être que je n'ai pas su où chercher. Quelqu'un pourrait-il nous éclairer?
S'agit-il d'une loi? Y-a-t-il un texte législatif quelconque? Y-a-t-il une mauvaise application des textes par les agents?
Qu'est donc ce livret?
Un livret pourrait-il recenser tous les prénoms permis?
C'est inconcevable. Comment un tel livret pourrait-il être complet? Celui ou ceux qui l'ont rédigés ne peuvent en aucun cas connaitre tous les prénoms "permis". Il pourrait y avoir des oublis, des omissions...
Est-ce une volonté politique de limiter le choix des prénoms?
Peut-être que le livret a été donné aux agents à titre d'exemple des prénoms permis et que la mauvaise utilisation par eux a rendu cette liste limitative et non plus simplement indicative?
Beaucoup de questions. Qui pourrait nous répondre?
Si la liste des prénoms permis en Tunisie est fixée dans un livret, comment ces prénoms vont-ils évoluer? Qu'en sera-t-il des mouvements de mode, des changements des mentalités...?
Les prénoms en Tunisie sont-ils condamnés à être figés?
Les prénoms non listés dans ce livrets sont-ils condamnés à disparaitre?
Les prénoms à consonance historiques, tels Hannibal ou Elyssa sont donc condamnés à l'oubli.
Dites, est-ce que le prénom Iskander est arabo-musulman? Ou bien fait-il référence à un personnage historique non musulman?
Le prénom Sarra ou Sarah est-il arabo-musulman? Ne renvoi-t-il pas à la femme d'Abraham, mère d'Isaac?
Comme je n’avais plus rien à livre, un ami m’a prêté un livre: «Rien de grave» de Justine Lévy. Je n’avais jamais entendu parler de ce livre. Je ne suis pas l’actualité people et je ne me suis jamais intéressée à qui couche avec qui et qui se marie avec qui…
J’ai donc lu ce livre sans arrière-pensées, sans préjugés, sans aucune idée préconçue. Je l’avais presque fini en croyant qu’il s’agissait d’un simple roman, sans savoir qu’en fait il s’agit d’un livre autobiographique.
J’ai commencé ce livre et dès le début, je l’ai aimé.
Avant même de savoir ce qui allait suivre, j’ai aimé. J’ai aimé. J’ai aimé Louise qui va à l’enterrement de sa grand-mère en jeans et qui critique ceux qui accordent plus d’importance aux formes qu’au fond. J’ai aimé Louise. J’ai ressenti sa sensibilité. J’ai compris son authenticité.
Ensuite, l’auteur est entrée dans le vif du sujet. Elle a commencé à écrire, à décrire, à souffrir, à raconter…
Louise, qui aimait son mari plus que tout au monde a été larguée par lui. Il l’a quittée pour une autre femme. «Larguée, quittée, jetée». Une femme décrite d’une façon impitoyable. Une femme sans scrupules, sans principes, une femme refaite, une femme égoïste, une femme qui ne pense qu’à elle-même… Le genre de femme que moi j’appelle une pétasse et que Louise appelle Terminator avec un regard de tueuse.
Au fil des pages, on vivra la souffrance de Louise. Elle la déroule, l’explique… et on la ressent avec elle, pour elle, à sa place.
J’ai pleuré. J’ai beaucoup pleuré. J’ai vraiment pleuré.
Louise souffre et nous fait souffrir avec elle.
Et elle nous explique. Elle nous explique son amour pour son mari. Cet amour devient palpable. On le comprend. Louise vit pour son mari, à travers son mari, grâce à son mari. Il est tout pour elle. Il est sa vie. Elle voit à travers lui, elle sent à travers lui, elle vit à travers lui. Elle l’aime. Elle l’aime de toutes ses forces. Elle l’aime de toute son âme. Elle l’aime. Elle l’aime. Elle l’aime. Premier amour. Intense amour. Amour aveugle et aveuglant.
Comment Louise n’a-t-elle rien vu venir? Comment Louise n’a-t-elle rien compris? Comment Louise n’a-t-elle rien soupçonné?
Il l’a quittée, et elle en souffre.
Louise petit à petit va se remettre de sa souffrance. Cela lui prendra plusieurs années. Elle essayera de comprendre, elle essayera d’analyser, elle essayera d’oublier, elle essayera de minimiser… en fait, elle essayera de surmonter. Comme on le dit si bien, la vie continue. Et elle essaiera de vivre.
Cela lui prendra du temps. Elle deviendra méfiante. Elle ne sera plus jamais pareille. Elle ne sera plus aussi innocente ou naïve. Elle n’y croira plus, mais elle finira par conclure que rien de grave, la vie continue….
J’avais presque fini le livre lorsque j’ai appris qu’il s’agit d’une histoire vraie. Il faut dire que l’auteur décrit tellement bien sa souffrance que j’avais l’impression qu’elle ne pouvait l’avoir inventée. Pour aussi bien décrire cette souffrance, il faut l’avoir vécue.
Justine Lévy, l’auteur, est la fille de Bernard Henry Lévy, et l’histoire qu’elle raconte est la sienne. Son mari l’avait quittée pour se mettre en couple avec la maîtresse de son propre père.
Paula, l’horrible maîtresse n’est autre que Carla Bruni, mannequin, croqueuse d’hommes.
Le fait d’apprendre que cette histoire est vraie ne m’a pas gênée. Au contraire, cela lui a donné une dimension encore plus profonde à mes yeux.
Justine Lévy se confie et en même temps son livre est une thérapie. Elle a mis des mots sur ses maux. Elle a mis des mots sur ses sentiments, ses souffrances, ses ressentiments… Et peut-être est-ce une manière d’exorciser ces maux. Peut-être est-ce une manière de s’en affranchir et continuer sa route.
J’ai lu dans un article qu’il s’agit d’une autre histoire people. Non, je ne suis pas d’accord. C’est une histoire humaine tout simplement. Elle concerne des gens connus, oui, mais elle aurait pu concerner n’importe qui. La souffrance est identique que l’on soit riche et célèbre ou pauvre et inconnu.
Une trahison est une trahison. Une souffrance est une souffrance.
Et Justine Lévy a très bien su partager sa souffrance.
Justine Lévy décrit la maîtresse d’une manière impitoyable. Vengeance? Peut-être. Est-ce correct? Oui, pourquoi pas? Pourquoi n’aurait-elle pas réglé ses comptes avec Carla Bruni, la femme qui lui a volé son mari? Pourquoi ne pas dénoncer ces personnes qui marchent sur les cadavres des autres sans état d’âmes? Oui, pourquoi pas?
Ce livre a remporté le prix Littéraire Le Vaudeville et le Grand Prix Littéraire de l'Héroïne Marie France en 2004.
Je vous le conseille vivement, mais préparez des kleenex.
La première fois que mon mari et moi avions été à Istanbul, nous avions été déçus par la nourriture.
Soit nous mangions à l’hôtel, et c’était la cuisine internationale, qui bien que très bonne, nous décevait: nous voulions manger turc. Soit nous mangions dehors, et en principe, c’était l’éternel Chiche Kebab.
On nous avait invités à dîner à la Galata Tower, mais ce n’était pas génial non plus: kebab, hommos… et les danseuses du ventre!
Nous avions vadrouillé tous seuls, nous avions mangé au hasard, dans des restaurants que nous rencontrions lors de nos promenades, mais toujours nous nous heurtions au kebab. Nous avions mangé au port, mais nous avions été déçus: rien de particulier. Le port et ses restaurants, c’est un peu notre Goulette. Rien de nouveau pour nous.
Notre unique super dîner cette année-là a été dans un petit restaurant. Ce jour-là, nous nous promenions dans le quartier du Grand Bazar, et nous avions été «racolé» par un type pour manger dans un petit restaurant pour touristes.
En entrant, nous avions vu au milieu du restaurant 4 femmes assises qui faisaient cuire une sorte de malsouka. Je suppose que les plus vieux d’entre vous savent comment autrefois on faisait la malsouka, bien avant qu’elle ne soit vendue aux supermarchés. Je m’en souviens très bien, maman la faisait à la maison.
En fait, c’était la spécialité de ce restaurant. On mangeait cette feuille, qui ressemblait à la malsouka mais en plus épais, farcie au fromage, aux épinards, au poulet, à la viande… Nous en avions mangé plusieurs, c’était délicieux. Vraiment délicieux. Et surprise, lorsque l’addition est arrivée, nous avions cru à une erreur, et nous leur avions fait répéter à plusieurs reprises. Le dîner nous avait coûté 11 dollars US. Oui, vous avez bien lu, seulement 11$ US.
Cette fois-ci, je m’étais dit que j’échapperais à l’éternel kebab et que je découvrirais la cuisine turque. Idem pour mes amies. Mais découvrir la vraie cuisine turque est un vrai problème.
Le premier soir, à l’hôtel on nous a conseillé un restaurant. Nous y avons été. Il s’agissait d’un restaurant pour touristes. On nous a servi un assortiment de mezze, pareil qu'au Liban. OK, ce n’était pas ce soir-là que nous découvririons la cuisine turque.
En plat principal, il n’y a avait que du kébab. Je n’ai pas voulu en prendre, et j’ai eu raison. Mes amies ont été déçue et n’ont pas fini leurs assiettes.
Le deuxième soir, nous avons demandé l’adresse d’un restaurant turc fréquenté par des turcs. A l’hôtel, on nous en avait indiqué un que nous avons eu du mal à trouver. Les clients étaient en effet turcs, mais un coup d’œil à la nourriture et nous sommes parties. Cela n’avait vraiment pas l’air appétissant. En plus, comme l’a dit une amie, on se serait cru à la maison: gnawia, mar9et loubia, mar9et batata…
Nous sommes alors parties à l’aventure. Sur l’avenue Istiklel, nous sommes tombées sur un restaurant où une femme préparait des sortes de tabouna ou mlawiis.
Tout le dîner était turc, et tout était bon. Nous avons commandé des mantis, une sorte de raviolis turcs, avec une sauce au yaourt,
Et une sorte de crêpe, mais avec une pâte qui ressemble à de la malsouka épaisse, servie avec du borgoul
et ensuite, une sorte de tabouna très très fine et farcie. Plusieurs farces étaient proposées, nous en avons commandé à la viande et au fromage turc. C’était un vrai délice. D’ailleurs, cela a été notre meilleur dîner à Istanbul. Cela avait l’air tellement bon que j’ai oublié de prendre la photo avant d’entamer le plat. Je n’y ai pensé que lorsque la moitié du plat avait été englouti.
Le lendemain, un ami tunisien nous avait conseillé un restaurant, nous y avons été. Nous avons commandé la spécialité, et c’était juste un grand plat de grillades mixtes. Rien de bien particulier. Nous étions vraiment déçues. Je crois que ce soir-là, nous n’avons aimé que le pain!
Pour notre dernier soir, nous avons essayé en vain de trouver un restaurant qui serait l’équivalent de notre Dar El Jeld national, mais nous n’en avons pas trouvé. Dommage.
Nous sommes encore parties à l’aventure, cette fois-ci dans le quartier de Sultanamet. Nous commencions à désespérer parce que tous les restaurants que nous avions croisé proposaient l’éternel kebab. Et enfin, alors que nous n’y croyions vraiment plus, nous avons trouvé un restaurant qui offrait un plus grand choix. Il s’agit du restaurant Adonin.
Nous avons encore une fois pu manger turc. Une excellente entrée (malheureusement pas de photos, j’avais oublié d’en prendre), une sorte de Samsa au fromage. En plat de résistance, nous avons commandé des mantis,
un Patlicanli kebab, qui est une sorte de ragout aux aubergines
et un Iskender, qui est du kébab, servi avec une sauce tomate et du yaourt
Au dessert, nous avons commandé une Künefe aux pistaches.
Très bon dîner.
En nous promenant, nous avons constaté qu’à l’occasion du mois de ramadan, plusieurs pâtisseries semblables aux nôtres étaient proposées.
Je re-publie cette photo. Je l’avais prise quelques minutes après le adhane de la rupture du jeun. Les turcs ne sont pas comme nous, même pendant le mois de ramadan, ils mangent dehors. Là, ils font la queue pour acheter leur iftar.
Je ne conseillerais pas Istanbul comme destination gastronomique, mais j’ai adoré cette ville et l’ambiance de liberté qui y règne. Je crois que j’y retournerais bien volontiers.
Ramadan en Turquie. Je me demandais comment cela serait. Je sais maintenant.
Turquie, pays musulman et laïque. Je me demandais comment cela serait. Je sais maintenant.
Un pays dont la majorité de la population est musulmane mais qui est laïque. C’est génial!
Ce n’est pas comme le croient certains, ce n’est pas kofr et dépravation, ce ne sont pas non plus des gens qui ne pratiquent pas, ce n’est rien de tout cela.
Le fait que le pays soit laïque ne fait que garantir la liberté des gens. La liberté et le respect.
Chacun est libre de croire ou de ne pas croire en Dieu, chacun est libre de pratiquer ou de ne pas pratiquer sa religion. Et chacun fait ses propres choix sans craindre la pression sociale, le qu’on dira-t-on, le jugement des parents, voisins, collègues….
Le ramadan en Turquie est différent du ramadan en Tunisie. Pendant la journée, la vie est normale. Je veux dire que rien ne change. Étonnée que les magasins du souk n’ouvrent pas le soir pendant ramadan, un commerçant m’a répondu (ou rappelé) que la Turquie est un pays laïque et que donc rien ne change lors des fêtes religieuses. Il m’a répondu tout simplement et tout logiquement qu’ils ne changeaient pas leur vie lors du mois de ramadan, mais pas non plus lors de Hanoukka ni pendant Noël ou Pâques.
C’est aussi cela la laïcité dans un pays où plusieurs religions cohabitent.
Je disais donc que pendant la journée, tout fonctionne normalement. Les magasins sont ouverts, les restaurants sont ouverts, les cafés sont ouverts… et les gens font ce qu’ils veulent. Ceux qui veulent jeûner jeûnent et ceux qui décident de ne pas jeûner, ne jeûnent pas. LIBERTÉ INDIVIDUELLE.
Mais par contre, personne n’est de mauvaise humeur. Pas de « hachichette romdhane » comme on dit. Les gens sont NORMAUX. Ils travaillent normalement, ils agissent normalement… et sans mauvaise humeur, sans rouspéter, sans gémir… Ils ne prennent pas pour prétexte ramadan pour ne rien faire, ne fournir aucun effort…
Le deuxième jour, mes amies et moi nous promenions au hasard, et nous avions trouvé une mosquée. Nous y sommes entrées. C’était environ 30/40mn avant la rupture du jeûne. Plusieurs personnes faisaient la prière. Ensuite, nous sommes sorties par une porte latérale qu’empruntaient la plupart des gens. Juste à coté de la mosquée, il y avait une sorte de spectacle de rue. Des gens étaient attablés entrain de regarder. La plupart ne consommaient rien, quelques uns avaient des verres devant eux. Apparemment, ils ne jeûnent pas, mais cela a l’air de ne déranger personne. Personne ne leur fait la morale ou ne leur reproche de ne pas respecter ceux qui jeûnent. LIBERTÉ.
Imaginez cela en Tunisie. D’abord ceux qui ne jeûnent pas ne pourraient pas boire ou manger dans un lieu public, surtout juste à coté d’une mosquée, en plus, même s’ils le faisaient, les «jeûneurs» provoqueraient un énorme scandale arguant du fait qu’ils doivent les respecter eux. LIBERTÉ.
Ensuite, nous nous sommes un peu éloignées de la mosquée, nous nous sommes trouvées dans un petit parc. Des gens étaient là, la plupart ne mangeaient pas, mais quelques uns si. Pourtant ces gens avaient l’air de cohabiter en toute tranquillité. LIBERTÉ.
Des tables étaient dressées ici et là. Nous avons ensuite remarqué qu’à proximité il y avait plusieurs vendeurs de nourriture, des stands de chawarma, de sandwichs… C’est la raison pour laquelle les tables étaient dressées, les gens qui se trouvaient dans le parc mangeraient là. Quelques personnes avaient commencé à manger, mais la plupart attendaient le "adhane". Pourtant personne n'a agressé personne. Tolérance et LIBERTÉ.
A l’heure de la rupture du jeûne, les gens ne courent pas pour rentrer chez eux. Ils mangent dehors. Certains par plaisir, d’autres parce qu’ils travaillent ou parce qu’ils en ont tout simplement envie. En fait, en Turquie à l’heure de la rupture du jeune, la vie ne s’arrête pas. Les magasins restent ouverts, les bus et les taxis circulent librement, les restaurant, les pâtisseries, les cafés, mais aussi les bars… restent ouverts.
Nous avons pris le bus et nous sommes arrivées à la place Taksim juste quelques secondes avant que le muezzin annonce la rupture du jeune.
Nous avons remarqué que la plupart des gens tenaient une bouteille d’eau à la main. Cela nous avait étonné. Ensuite nous avons compris. A l’heure où le «adhane» a retenti, tous ces gens ont ouvert leur bouteille d’eau et l’on bue. Ensuite, la vie a repris son cours. Ceux qui se promenaient ont continué à se promener, ceux qui travaillaient ont continué à travailler, ceux qui s’amusaient ont continué à s’amuser… Petit à petit, certains d’entre eux se sont quand même dirigés vers les restaurants, les pâtisseries, les traiteurs… Mais ce n’était pas la ruade. Les gens y allaient tranquillement, sans hâte….
Ce jour-là, il y avait une manifestation culturelle, une sorte de défilé de jeunes. Un congrès qui réuni des jeunes de tous les pays d’Europe. Ce défilé est passé par la place Taksim juste au moment où le muezzin annonçait la rupture du jeune. Et pourtant le défilé ne s’est pas arrêté, les gens qui regardaient ne sont pas partis, il y avait pourtant des femmes voilées. L’une d’entre-elles a même aimablement accepté de nous prendre en photo.
Voici quelques photos du défilé (je rappelle qu'à ce moment-là, le muezzin était entrain d'annoncer le rupture du jeûne).
Le lendemain et le surlendemain, bien qu’il n’y avait pas de défilé, l’ambiance était la même, les gens étaient là, ils s’amusaient, se promenaient… En fait la vie est normale pendant le mois de ramadan. Plusieurs personnes nous l’ont confirmé. Les seuls plus de ramadan sont les concerts de rues (dans plusieurs quartiers, des podium sont dressés et le soir, les gens peuvent assister à des concerts), des soirées spéciales à l'occasion du mois de ramadan, une certaines ambiance dans certains cafés où les gens, après le iftar se réunissent pour regarder la TV, jouer à des jeux de société...
La laïcité a fait que la mentalité des turques est différente de la notre. Comme je l’ai dit, cela ne signifie pas qu’ils sont moins pratiquants, mais ils sont moins hypocrites, moins «coincés»… Chacun fait ce qu’il veut. Personne ne juge personne. La religion est une affaire individuelle. Et est strictement personnelle. LIBERTÉ.
Même les gens pratiquants sont aimables et tolérants. Par exemple, nous étions entrées dans un magasin tenu par un type qui portait un quamis et une longue barbe. Il était très aimable et plaisantait avec nous. Au moment de partir, il nous a même demandé de faire une prière pour lui, les membres de son village et tous les musulmans. D’après lui, un hadith dit que les prières des voyageurs sont exaucées. Un barbu de chez nous nous aurait regardées de travers parce que nous n’étions ni voilées ni couvertes de la tête aux pieds.
En fait, ce que l’on remarque à Istanbul est que la pratique de la religion se fait dans le respect des autres et avec le cœur. Les gens ont la foi et pratiquent non pas parce qu’ils ont peur du châtiment de Dieu ou du jugement des autres, mais parce qu’ils le veulent et le souhaitent.
On a l’impression que la religion chez eux est un acte d’amour et non pas d’oppression. Et j’aime cela.
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