Comme je vous l'ai déjà dis, hier j'ai passé une journée entière libre. Libre de toutes contraintes et obligations. Même le téléphone a eu la gentillesse de rester muet. Seul mon mari m'a appelée.
J'ai donc pu savourer une journée entière d'insouciance (mon beau-frère n'a ramené les enfants qu'à 23h15, nourris et douchés). J'ai retrouvé l'époque d'avant. L'époque où ma maman s'occupait de toute la logistique, et où moi pouvais profiter d'un fare niente magique!
Quelles sensations!
Je suis sûre que toutes les femmes, et plus particulièrement les mamans, doivent comprendre ce que j'ai ressenti.
J'ai profité donc de mon temps libre pour avancer dans mon livre "La deuxième épouse" de Faouzia Zouari. J'aime beaucoup.
Et j'ai pu regarder deux films. En fait, deux fims qui n'auraient jamais pu interesser ni mon Seigneur et Maître, ni mes enfants.
Le premier: "Le diable s'habille en Prada". Bof, c'est juste un film plaisant.Sympathique. On y voit des jolies filles, mais surtout de beaux vêtements.
Le deuxième: "The Holiday". Je suis encore sous le charme de... Jude Law. Mon Dieu, ce qu'il est beau!!!
Ce deuxième film est vraiment un film pour adolescentes ou très jeunes femmes, aimant les comédies sentimentales. Aucune surprise. Mais un super bel homme, tout gentil, doux, sexy... bref, toutes les qualités qui font rêver les filles!!!
A chaque fois que je pense à ce film, je me surprends avec un sourire aux lèvres et des battements au coeur. L'effet dure encore. Je crois que depuis hier, Jude Law est à rajouter à ma liste. Et finalement, heureusement que mon mari n'était pas là, il aurait fait sa crise de jalousie, et m'aurait fait sa remarque idiote: c'est sûrement un homo!!! C'est ce qu'il dit à chaque fois que je lui fais remarquer qu'un homme est beau. Il ne l'a quand même pas faite cette remarque à propos de John Travolta et Nicolas Cage!
Peut-être bien que cet effet euphorique va se dissiper d'ici demain, et que je retrouverais mes 43 ans (là, j'ai environ 17 ans... d'âge mental).
J'étais plongée dans mes dossiers, lorsqu'un visiteur surprise s'est fait annoncer: Héliodore.
Belle surprise, d'autant plus qu'il est arrivé avec un cadeau: le livre "JuifsArabes" de Farid Boudjellal (1 & 2).
On passe un bon moment avec ce livre qui se moque de nos travers, nous les cousins sémites. Il illustre parfaitement bien le proverbe "la n7bik, wa la nosbir a3lik".
Cette édition de 2006 regroupe, dans une version complètement remaniée et augmentée, les 4 tomes de la série Juif-Arabe, publiés en 1996. Mais en fait, cela reste d'actualité. En 10 ans, nos relations arabes/juifs n'ont pas vraiment évoluées.
Il s'agit donc de deux familles voisines, l'une juive et l'autre arabe, habitant en France.
Je vous laisse avec quelques scénettes de leur vie quotidienne.
(Cliquez pour agrandir les images)
J'aime beaucoup cette auto-dérision dont fait preuve l'auteur.Il met en relief nos travers, d'une façon amusante.
Et puis, je salue cette façon d'essayer de rapprocher "les frères ennemis", je suis contre le racisme et la violence. Peut-être que s'il y avait plus de gens comme Farid Boudjellal, le monde se porterait un peu mieux!!!
En Occident, les armes utilisées par les hommes pour circonvenir les femmes sont pratiquement invisibles: ils manipulent le temps. Les images, c'est du temps condensé. Ils n'obligent aucune femme à se conformer à l'image idéale ni à porter la taille 38 en lançant la police à ses trousses comme le font les ayatollahs après celles qui laissent glisser leurs tchadors. Ils ne disent rien. Sauf que le jour où vous voulez acheter une jupe, on vous annonce que vous êtes un monstre. On vous laisse digérer seule votre déconfiture. On vous oblige à analyser votre situation et à conclure comme ils le désirent: le vieillissement, pourtant inéluctable, est un acte coupable. (...) Mais le voile tissé par le temps qui passe était plus épais, plus absurde encore que le voile et le contrôle de l'espace des ayatollahs.
(...) La violence que constitue le harem occidental est peu visible parce qu'elle est maquillée en choix esthétique. (...) De la même façon, la femme parfaite occidentale bride ses hanches afin qu'elles gardent la mesure idéale. Nous les musulmanes jeûnons un mois par an. Les Occidentales jeûnent douze mois par an.(...)
Selon l'écrivain Naomi Wolf, le poids des tops models, images contemporaines de la beauté idéale, ne cesse de s'éloigner du poids de la population féminine dans son ensemble. (...) Ce retrecissement de la sillouhette idéale est à l'origine, selon Naomi Wolf, de l'accroissement des cas d'anorexie et autres problèmes de santé: "Les troubles de la nutrition augmentent de façon exponentielle, et des quantités de névroses sont apparues dans lesquelles la nourriture et le poids servent d'agents déclencheurs [...] à la dégradation de la santé mentale." Le harem occidental prenait à présent tout son sens. Espace sur la rive sud de la Méditérranée, temps sur la rive nord. Mais l'objectif reste le même: donner aux femmes un profond sentiment de gêne, d'incertitude, de honte.
L'homme occidental dicte à la femme des règles qui régissent son aspect physique. Il contrôle toute l'industrie de la mode, depuis la conception des cosmétiques jusqu'à la diffusion des soutiens-gorge. L'Ouest est en effet la seule région du monde où le vêtement féminin est une industrie essentiellement masculine. Ailleurs, dans des pays comme le Maroc où vous dessinez vous-même vos vêtements et en contrôlez la fabrication, la mode est une affaire strictement individuelle. Pas en Occident, où l'individualisme règne partout sauf lorsqu'il s'agit de mode. Là, c'est le règne de la loi de la horde: le conformisme est de rigueur. Naomi Wolf explique, dans Le mythe de la beauté*, que les hommes ont mis au point une incroyable machine fétichiste: "De puissantes industries - 33 milliards par an pour les produits de régime, 20 milliards par an pour les cosmétiques, 300 millions pour la chirurgie esthétique, 7 milliards pour la pornographie - ont jailli de cette mine que sont les angoisses inconscientes. En retour, elles engendrent et façonnent l'hallucination collective comme dans une spirale infernale".
Le Harem et l'Occident - Fatema Mernissi.
* Naomi Wolf, The Beauty Myth: How Images of Beauty Are Used Against Women (1991).
L'énigme du harem européen s'éclaircit soudain pour moi, dans ce temple de la consommation qu'est un grand magasin new-yorkais, lorsque la vendeuse m'annonça, avec la solennité d'une prêtresse, qu'elle n'avait pas de jupes pour moi. J'avais, me dit-elle, les hanches trop larges.
"Dans ce magasin tout entier, qui fait cent fois le bazar d'Istanbul, vous n'avez pas de jupes pour moi? Vous plaisantez!"
(...) Mais elle insista avec un rien de condescendance:
"Vous êtes trop forte...
- Je suis trop forte par rapport à quoi? répondis-je en la fixant attentivement, consciente de me trouver soudain au bord d'un véritable fossé culturel.
- Comparée à une taille 38 (sa voix avait le ton irrécusable d'une fatwa). Les tailles 36 et 38 sont la norme, ou plus exactement l'idéal, poursuivit-elle, encouragée par mon regard interrogatif. Les tailles hors norme, surtout comme la vôtre, ne sont disponibles que dans des magasins spécialisés".
(...) Mais ce jour-là, dans ce magasin où j'étais entrée avec la sérénité d'une consommatrice souveraine, prête à dépenser de l'argent, j'étais brutalement anéantie. Mes hanches, jusque-là le signe d'une maturité épanouie, étaient dévalorisées et ravalées au rang de difformité.
"Qui décide de ce qui est normal?"ai-je demandé à la vendeuse élégante dans l'espoir de récupérer un peu de mon assurance en contestant les règles.
(...) "Et qui dit que tout le monde doit faire une taille 38?" insistais-je non sans quelque ironie, négligeant volontairement de mentionner la taille 36 (...).
La vendeuse me regarda avec une légère anxiété.
"La norme ou plutôt la taille idéale est ce qu'on trouve partout, dans les magazines, à la télévision, sur les affiches. Vous ne pouvez pas l'avoir manquée. C'est Calvin Klein, Ralph Lauren, Versace, Armani, Valentino, Dior, Saint-Laurent, Chrisian Lacroix, Jean-Paul Gaultier... Tous les grands magasins suivent la norme et s'ils vendaient du 46 ou du 48, ce que vous faites, je pense, ils feraient faillite."
(...)
"D'où venez-vous?" C'est alors que je remarquai qu'elle avait à peu près le même âge que moi - plus près des soixante ans que de cinquante. Sauf que son corps avait la minceur de celui d'une fille de 16 ans (...)
"Je viens d'un pays où les vêtements n'ont pas de taille précise, répondis-je (...).
"Vous voulez dire, demanda-t-elle encore avec de l'incrudilité dans la voix, que vous ne vous pesez pas, tout simplement? Ici, il y a bien des femmes qui perdraient leur job à cause de cela."
Elle plaisantait mais sa remarque cachait une réalité cruelle. La vérité me frappait de plein fouet: la taille 38 était un carcan aussi répressif que le voile le plus épais (...).
Oui, pensai-je en m'engageant dans les allées moquetées, j'ai enfin trouvé la solution à l'énigme du harem. A l'encontre du musulman qui limite son opression à l'espace public, l'homme occidental manipule le temps et la lumière. Il établit, grâce aux sunlights des caméras qui fixent la beauté idéale sur les millions de photos des messages publicitaires, que celle-ci doit paraître avoir quatorze ans. Si elle a l'air d'en avoir quarante ou pire, cinquante, elle s'évanouit dans l'obscurité. En braquant les projecteurs sur la nymphette, en la hissant au rang d'idéal, il remise les plus âgées dans l'ombre et l'oubli. Les malins d'hommes occidentaux... Ils chantent la démocratie à leur femme le matin, et le soir ils soupirent d'admiration devant de très jeunes beautés au sourire aussi éclatant que vide, reprenant sous une nouvelle variante l'éternelle ritournelle chantée par Kant: belle et stupide ou intelligente et laide! Nous sommes certes plus intelligentes à quarante ans qu'à vingt, comme le dit si bien le proverbe arabe: "celui qui a vécu une nuit de plus que toi a une ruse de plus dans sa poche". Mais, sur la rive européenne de la Méditerranée, les hommes en ont décidé autrement. Quand une femme a l'air plus mûr, et donc plus sûre d'elle-même, ils l'attendent au tournant. Une femme sûre d'elle-même ne se pèse pas tous les quarts d'heure... Et donc, elle laisse ses hanches s'élargir. Et vlan! Elle est précipitée dans les abîmes de la laideur. Les murs du harem occidental dressent une barrière dangereuse entre une jeunesse séduisante et une maturité repoussante.
- Christian Jacq (bien que je partage la même passion que lui: l'Egyptologie, ses livres me sont très très antipathiques, je ne sais pour quelle raison).
Mes 4 prochaines lectures:
Enormément de livres en attente, chez moi, achetés mais non encore lus. Les 4 livres que je pense lire en premier:
En fait, je lis en principe un livre à la fois. Ce soir je pense finir "Sfax... ma jeunesse" de Georges Khaïat, et entamer "La deuxième épouse" de Fawzia Zouari.
Les 4 livres que j'emporterais sur une île déserte:
- Un manuel de survie
- "La nuit des temps" de René Barjavel
- "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï (au moins, je suis sure d'avoir le temps de le (re)lire attentivement).
"En ne me donnant de l'argent qu'après réflexion et qu'à bon escient - il avait acquis la certitude que les vingt-cinq francs ne seraient pas dépensés à des jeux de hasard, à la boisson, à courir le jupon - mon père restait fidèle aux meilleures traditions sfaxiennes. Car depuis des millénaires, les habitants de Sfax étaient sobres, sérieux, travailleurs, économes et les millions de pieds d'oliviers entourant la ville témoignaient de leur ardeur au travail et leur sens de l'épargne. Et, depuis des siècles, les vieilles familles sfaxiennes, gardiennes de la tradition, craignaient l'arrivée des Tunisois, bavards et dépensiers. Quand ils ne dérangeaient pas, les Tunisois faisaient peur. Les mères disaient à leurs fils: "N'épouse pas une Tunisoise, elle amènera la discorde dans la famille avant de te ruiner".
Attention, ce post est magique: J'ai installé un logiciel très spécial, si quelqu'un ose dire que les sfaxiens sont des STA (Société Tunisienne des Avares), ma main sortira de l'écran et l'étranglera sur place!!!
Lors de notre voyage en Italie, nous avons visité Pompéi. Je pense qu’il n’est pas vraiment nécessaire de vous présenter Pompéi, vous en avez sûrement déjà entendu parler. En plus, vous pouvez trouver une documentation importante sur Internet, (dont ce site concernant une expo sur le sujet).
C’était vraiment impressionnant. Le site est énorme. Les ruines de Carthage font piètre figure en comparaison.
Ce qui est vraiment émouvant, c’est de savoir que toute une ville est «morte» en quelques heures. Toute vie avait subitement quitté cette cité. Rien que d’être sur les lieux, on ressent l’ampleur de la catastrophe. On ressent la souffrance des habitants. Surtout en voyant les corps qui ont été moulés dans le plâtre. Cette méthode permet de les voir dans la position dans laquelle la mort les a surpris. On voit tous les détails. Les visages, les vêtements, les chaussures… Et c’est ce qui les rend si «humains». Je sais, le mot n’est pas tellement approprié, mais je n’en trouve pas un autre pour exprimer ce que je ressens en voyant tous ces corps. Ce sont justement leurs positions et expressions qui les distinguent de simples statues.
Nous avons donc visité la cité, nous nous sommes promenés dans ses rues, nous avons vu en particulier le forum, trois temples, une grande maison d’un notable, un bain public, deux théâtres, le camps d’entraînement des gladiateurs, des magasins, et… un lupanar.
C’est ce que l’on pourrait appeler une maison close, ou d’une façon moins élégante, un bordel.
En fait, nous n’avons visité que le rez-de-chaussée, réservé paraît-il aux pauvres et aux esclaves. Le premier étage était réservé aux gens aisés.
Comment se présente donc ce lupanar?
On entre dans un couloir. Il y a des chambres de part et d’autre. Sur la façade de chaque chambre, on trouve une fresque indiquant la spécialité de la lupa.
J’ai pris la photo d’une de ces fresques, mais vous en trouverez d’autres ici.
Chaque chambre comprend un lit maçonné. Je suppose qu’un matelas était disposé dessus.
Les murs sont pleins de graffitis.
En fin de couloir, se trouvent les toilettes et la caisse. Et la sortie.
Pourquoi je vous parle du lupanar d’une façon aussi détaillée?
Parce que tout simplement, c’est la première fois de ma vie que j’en visite un!!! Et à mon avis, je ne suis pas la seule dans ce cas. Bien-sûr, je pense aux femmes, parce que les hommes….
La maison était aussi très belle. Elle comprenait plusieurs pièces richement décorées et un bain privé.
Mais le plus émouvant dans cette maison, ce sont les restes de douze personnes trouvées avec une pioche, essayant de faire un trou dans le mur. Elles essayaient vraisemblablement de fuir, mais avaient été asphyxiées.
Je vous explique maintenant ce que représente la photo du post précédent. Il s’agit d’un phallus sculpté sur une dalle d’une rue. Il paraît que le phallus est un symbole de prospérité à Pompéi, on le trouve d’ailleurs un peu partout dans la ville, sur les mûrs, sur les mosaïques… et j’ai même vu un autel qui lui était consacré. J’ai pris une photo, mais elle n’est vraiment pas très claire. J’en ai trouvé une sur Internet, la voici.
Vous remarquerez que le phallus est présent partout sur cet autel, au centre, sur les côtés, à l'intérieur, à l'extérieur...
En visitant Pompéi, on s’aperçoit que la vie ne tient qu’à un tout petit fil. A tout instant, tout peut s’écrouler, et être remplacé par le néant.
D'autres photos:
P.S.: Les photos des cadavres ne sont pas de moi. J'ai des films vidéo, mais je n'arrive pas à les mettre sur mon PC.
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