Dernièrement, j'ai découvert ce peintre que je ne connaissais pas. J'ai beaucoup apprécié ses tableaux. Je suis allée faire un petit tour sur internet pour en savoir plus sur lui.
Samedi, j'ai enfin pu voir la pièce Ichkabad 2. Cela fait un bon bout d temps que j'avais envie de la voir, tellement on m'en avait dit du bien. En Novembre, j'avais déjà été au Teatro, mais après avoir fait la queue au guichet, j'ai du faire face à un "complet", plus de billets!
Ichkabad. Au début, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Ichkabad. On a l'impression qu'il s'agit du nom d'une ville. Mais en fin de compte, Ichkabad c'est "passion de gens".
Et c'est un peu de cela qu'il s'agit. De gens ordinaires, de relations hommes/femmes, d'amour... mais aussi des relations pouvoir et citoyens, et la façon dont on voudrait former des citoyens modèles.
Relations hommes et femmes. Amour, désamour, espoir, désespoir, déceptions, joies, tristesses....
Hier, j'avais pensé à Klem Il lill. Dans la forme. Dans la forme, j'ai trouvé dans Ichkabed, un peu du klem ill lill. A moins que cela soit moi qui ait une sorte de nostalgie pour klem illil! Je dirais que de toute façon, on reconnait l'écriture du grand Taoufik Jebali (en collaboration avec Raja Farhat).
Comme je l'ai dit, Ichkabed c'est essentiellement les rapports hommes/femmes. Les rapports amoureux. Les rapports difficiles. Les malentendus. Les passions. Les préjugés. La société et ses interdits. La femme libre. La femme libérée. La femme émancipée. La femme désespérée. Et l'homme, le macho, l'homo, le coincé, le fort, le faible, le dragueur, le trompé, l'infidèle...
Ces hommes et ces femmes sont jeunes, vieux, sœurs, frères, maris, épouses...
Et dans tous ces rapports amoureux, on a l'impression qu'aussi bien les hommes que les femmes sont perdus, ils ne semblent pas se trouver, se retrouver, leurs rapports sont déséquilibrés, leurs langages sont différents, leurs identités mélangées...
La force de cette pièce est qu'elle nous fait rire. Nous rions de nos désespoirs, nous rions de nos contradictions, nous rions de nos frustrations, nous rions de notre éducation, de notre société, de nos traditions, de nos forces, de nos faiblesses, de notre hypocrisie, de nos rêves...
Nous rions. Vraiment.
Une heure passe en un éclair. Je dirais presque que le seul défaut de cette pièce est qu'elle ne dure qu'une petite heure. Une toute petite heure. On aimerait pourtant bien rire encore. Rire encore et encore de nos faiblesses, de ce rapport de force perpétuel entre les hommes et les femmes, duquel personne ne sort vainqueur.
Je pense qu'il faut rappeler que les comédiens ne sont pas des professionnels. La pièce est en effet interprétée par les élèves de la 4ème année d’El Teatro Studio. Bravo. Sincèrement, ils ont vraiment été à la hauteur. Encore bravo pour eux.
Si vous avez envie d'aller voir cette pièce, de nouvelles représentations sont prévues les 29-30-31 janvier 2009 à 19H30 au Teatro.
Hier soir, je suis allée voir le film "Les trois singes" qui passe actuellement à la salle AfricArt.
Je n'avais pas l'intention d'écrire une note au sujet de ce film. Pourquoi?
Parce que hier, je l'avais vu dans le cadre du cinéclub du mercredi, donc suivit d'un débat.
Parce que je n'ai pas vraiment aimé ce film. Mais certains spectateurs étaient tellement enthousiastes, ils parlaient de chef d'œuvre, l'un d'entre eux allant même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un des plus beaux films qu'il ait jamais vu... Voyant cela, je me suis dit que puisque je ne partageais pas cet enthousiasme, c'est que c'était moi qui n'avais pas compris le film. Alors pourquoi en parler?
Je suis rentrée à la maison, j'ai fait une petite recherche sur internet. Qu'en pensent les gens, les critiques...?
A priori ce film ne laisse pas indifférent. Une majorité de personnes ont aimé, d'autre pas.
Peu importe, je vous conseille vivement d'aller le voir, vous pourriez ainsi vous faire votre propre idée. Et qui sait, il sera peut-être pour vous aussi le plus beau film de votre vie?!
Synopsis:
Une famille disloquée à force de petits secrets devenus de gros mensonges, tente désespérément de rester unie en refusant d'affronter la Vérité. Pour ne pas avoir à endurer des épreuves et des responsabilités trop lourdes, elle choisit de nier cette Vérité, en refusant de la voir, de l'entendre ou d'en parler, comme dans la fable des "trois singes". Mais jouer aux trois singes suffit-il à effacer toute Vérité?"
Ce film a reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Je n'ai pas saisis la raison de ce prix, mais je ne suis pas spécialiste du cinéma pour pouvoir bien juger. Quoiqu'il en soit, le cinéaste a voulu faire un film pesant, et il y a réussi.
Toute l'atmosphère du film est pesante. Les couleurs: noir et blanc ou couleurs? A un moment je me suis presque posée la question. Les couleurs étaient tellement atténuées que l'on aurait dit du noir et blanc. Le décor est pesant. Les situations étaient pesantes. Les personnages, les gros plans sur leurs visages... Tout était pesant.
Comme l'a dit un spectateur, on avait l'impression que le metteur en scène ne voulait pas communiquer d'émotions. En effet, on ne pouvait pas vivre dans le film, on ne pouvait que le regarder. Observer la personnages... Et ressentir la pesanteur...
C'est vrai, je vous conseille d'aller le voir. il est tellement différent des autres films. Le metteur en scène a une façon tellement particulière de filmer...
Alors, je reviens à ma question: pourquoi finalement cette note?
Elle disait que parfois, il faut savoir ne pas voir et se taire...
Or de quoi traite ce film?
De ceux qui font ceux qui n'ont rien vu.
Du mensonge et du refus de faire face.
Du fait de ne pas voir, ne pas entendre et ne pas parler.
Où cela mène-t-il en fin de compte?
Nulle part.
Cette famille va se perdre en faisant comme si...
J'ai personnellement trouvé deux scènes très poignantes. Très significatives.
Le mari sent et comprend que sa femme l'a trompé. Que fait-il? Il fait celui qui ne voit rien. Ni vu, ni entendu..
Il ne dit rien.
Mais par ailleurs, peut-il vivre normalement?
Quels sentiments envers sa femme?
Peut-il se comporter normalement avec elle?
En fait, lorsque l'on fait celui qui ne voit pas, lorsque l'on ferme obstinément les yeux, peut-on vivre normalement?
Faire comme si, résout-il les problèmes?
Sa femme se met au lit, elle s'offre à lui, elle essaye de l'aguicher.
Que fait-il? Il est tenté. Il veut lui faire l'amour. Il essaye... Mais le peut-il?
Le doute le torture. Le doute le tue. Le doute...
Il est là. Il l'embrase, il la frappe, il l'embrasse à nouveau. Il l'attire, il la repousse. il la plaque sur lit. Il va la "baiser". Il ne peut pas. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Que faire? Il hésite. Il avance. Il recule. Il est rongé par le doute. Il ne peut plus. Il ne peut plus agir. Le doute. Le doute. La torture du doute.
Il a choisit de ne pas voir. Mais il est impossible d'assumer la situation lorsque l'on décide de ne pas voir.
La deuxième scène est celle pendant laquelle le mari voit que sa femme va peut-être se suicider. Pareil, il est déchiré. Cette scène est très très bien filmée. Un jeu de lumière et d'ombre qui mettent en relief les tourments du mari. Et sa lâcheté aussi. Il se cache pour ne pas voir. Il reste dans l'ombre, tapi dans son coin. Il ne voit plus. Il n'affronte pas. Il préfère ne pas voir. Qu'elle prenne seule la responsabilité de se tuer, lui n'est pas concerné: il ne voit pas.
Hier, une amie égyptienne m'a envoyé un lien vers une vidéo du futur musée sous la mer à Alexandrie. C'est tellement beau que j'ai envie de partager avec vous.
J'espère pouvoir un jour visiter ce futur musée sous la mer, qui apparemment promet d'être grandiose.
By the way, si un jour vous visitez Alexandrie, allez manger Chez Addoura. Il s'agit d'un concept qui n'existe pas chez nous, du moins pas à ma connaissance (mais c'est très répandu en Égypte). On achète son poisson dans une sorte de poissonnerie attenante au restaurant, ensuite le poisson est nettoyé et cuisiné de la manière que le client choisi: friture, grill, en sauce...
Ce que j'avais adoré chez Addoura, c'est qu'il s'agit d'un restaurant populaire. Le personnel est très gentil et on y est très bien accueilli. Et puis, c'est l'occasion de rencontrer des égyptiens...
Bref, personnellement, j'avais adoré manger dans ce restaurant et j'en garde un excellent souvenir.
"... l'Histoire est toujours écrite par les gagnants. Lorsque deux cultures s'affrontent, c'est toujours celle des perdants qui disparaît. Et les vainqueurs rédigent les livres d'histoire - à la gloire de leur propre cause, en dénigrant celle des vaincus. Comme l'a dit Napoléon: "Qu'est-ce que l'Histoire, sinon une fable sur laquelle tout le monde est d'accord?" C'est la nature même de l'Histoire que d'être un compte rendu partial des choses."
Dan Brown - Da Vinci Code
Je ne sais pourquoi, ce passage du livre m'a rappelé un autre livre: "1984" de Georges Orwell, dans lequel le métier du personnage principal est "de falsifier les archives historiques afin qu'elles correspondent à l'idéal d'omniscience de Big Brother". En fait, il adapte l'histoire, en la modifiant, en cachant, au besoin en inventant... pour qu'elle "colle" à la version officielle du jour.
Et c'est un peu ce que je retiens du livre "Da Vinci Code", où on voit que l'histoire officielle du christianisme a évolué, a été changée, adaptée, modifiée... pour "coller" à la version officielle de l'Eglise. Ainsi, des siècles plus tard, des générations entières, des millions de personnes vont croire dur comme fer que tels évènements se sont produits de telle manière et non d'une autre, que telle personne a existé, telle autre n'a pas existé...
Nous sommes tous sûr que Jésus ne s'est jamais marié, qu'il n'a pas de descendants, que Marie Madeleine était une prostituée, que Noël fête l'anniversaire de Jésus, que Moïse a existé, qu'il a fait traverser la mer rouge à son peuple...
C'est sur, on nous l'a dit et redit depuis toujours.
Pourtant, et si ce n'était pas vrai?
Si ce n'était pas vrai?
Ce n'est pas vrai!
Et on peut se poser des questions, encore et encore... En fait de quoi peut-on être surs?
De pas grand chose en fait!
Da Vinci Code est sortit depuis 3 ans. Il a eu le succès que vous connaissez, pourtant je ne l'ai lu qu'il y a une dizaine de jours. Je ne sais pourquoi, je n'avait pas été attirée par ce livre, bien que dans mon entourage, tous ceux qui l'ont lu l'ont adoré. Je l'avais à la maison, mais il ne m'attirait pas.
Il y a environ 15 jours, je m'y suis mise. Je me suis retrouvée "bizarre". Le monde entier semblait avoir lu ce livre sauf moi. Et des éloges... des éloges. Alors pour ne pas mourir idiote, du moins pas trop..., j'ai fais comme tout le monde et je l'ai lu.
Ai-je aimé ce livre?
Oui et non. Je n'ai vraiment pas trouvé qu'il s'agit du livre du siècle, ni même de la décade. C'est un livre qui se lit facilement, le style est clair, l'intrigue tient en haleine...
Personnellement, le seul vrai mérite de ce livre est de montrer que nos certitudes ne sont pas vraiment "certaines", que ce que nous prenons pour sur et immuable ne l'est pas vraiment, que la vérité est relative...
Et ce qu'il dit à propos de l'histoire est tout à fait vrai de nos jours à propos de l'information, ou désinformation, ou propagande... Pouvons-nous être certains que nous ne sommes pas manipulés?
Manipulés par les médias, manipulés par les gouvernants, manipulés par les religieux....
MANIPULES
MANIPULES
P.S.: Je conseille vivement à toute personne n'ayant pas lu 1984 de s'y mettre. A défaut, lire au moins la petite étude publiée dur Wikipédia, et dont j'ai mis le lien plus haut.
"Je ne dis pas que nous ne méritons pas de vivre en démocratie, mais nous avons besoin qu'on nous éduque, qu'on nous explique ce que c'est, nous avons besoin d'apprendre à vivre ensemble. La démocratie, ce n'est pas une technique, un machin qui vous permet de déposer un bulletin de vote dans l'urne, non, la démocratie a besoin de temps pour s'installer, c'est une culture, ça s'apprend, nous on a oublié de l'inscrire dans nos programmes!"
Mercredi soir, je suis allée avec mon amie Douda voir le film Thalathoun. Je l'avoue, j'appréhendais un peu, car bien que la majorité de ceux qui l'avaient vu en disaient du bien, ceux qui n'ont pas aimé avaient été virulents dans leur critiques.
Sur place, j'ai rencontré Emma, Azwaw et Stupeur. Il faut dire que la projection de ce soir-là avait quelque chose de particulier, elle se déroulait dans le cadre du ciné-club du CinéafricArt, et un débat avec Fadhel Jaziri était prévu après la projection.
Dès les premières images du film, j'ai été attirée. Très attirée même. D'abord par l'esthétique du film. Les images et les couleurs étaient très belles. Avec une dominance du bleu et du rouge.
Certains ont par la suite reproché cet esthétisme au film en disant qu'il donnait une image fausse de la société tunisienne de l'époque. Ils ont dit que cette beauté esthétique montrait des tunisiens tous beaux, bien habillés, très propres, impeccablement vêtus..., alors que la réalité était tout autre. Un spectateur avait même précisé qu'il trouvait que les images récemment filmées du film dénotaient avec les images d'archives qui étaient inclus dans le film.
Personnellement, cela ne m'a pas dérangé. Au contraire, j'ai beaucoup apprécié cet aspect du film.
Fadhel Jaziri a répondu à ce "reproche" en disant que le film n'était ni un film historique, ni un documentaire. Il n'avait pas à coller à la réalité de la société tunisienne de l'époque. Je suis d'accord avec lui. Le réalisateur nous a montré sa propre vision de cette période de l'histoire tunisienne, et une vision personnelle ne peut qu'être imaginaire et subjective.
En fait, si on fait abstraction de cette dimension historique, on peut voir le film comme une œuvre d'Art, un tableau, que l'on aime ou n'aime pas. Personnellement j'aime.
Le réalisateur a d'ailleurs insisté sur cet aspect subjectif. Il nous a appris que dans le même contexte, certains textes de Abou Kacem Chabbi avaient été "re-écris" pour "coller" un peu mieux au film.
Bref, sur cet aspect, bien que pas réel, je dirais "waow, malla wahra avaient nos aïeuls!", et je préfère les imaginer ainsi plutôt qu'en guenilles. Peut-être bien que leurs djellabas n'étaient en réalité pas aussi belles, ni aussi propres, ni aussi nettes..., mais pourquoi, pour les besoins d'un film/tableau, ne pas les représenter ainsi?
Peut-être aussi que le réalisateur voulait de part cette beauté esthétique montrer un changement: l'éveil qui se produisait en Tunisie cette époque là, un éveil à plusieurs facettes: éveil politique, éveil poétique, éveil littéraire...
Peut-être aussi qu'il voulait de cette manière nous montrer que sur une base ancienne, commençait à se greffer un discours moderne, inhabituel pour l'époque. La diction même des acteurs est moderne. Anachronisme? Non, je ne le pense pas.
Toujours est-il que les images de ce film sont en totale rupture d'avec les images habituelles du cinéma tunisien. Images sublimes je trouve.
Autre reproche qui a été fait à ce film: la quasi absence de présence féminine. Oui, c'est vrai, il n'y a dans ce film presque pas de femmes. Mais à l'époque, quel rôle jouaient-elles donc? N'étaient-elles pas souvent prisonnières des maisons et des traditions? Faisaient-elles partie de la vie culturelle ou intellectuelle tunisienne?
On voit dans le film un meeting, et une femme sur le podium demander que les femmes enlèvent le voile. C'étaient les années trente. Le plus drôle, celui qui dit qu'il est trop tôt pour cela est un jeune homme du nom de Habib Bourguiba. Celui-là même qui quelques années plus tard enlèvera le voile de la femme tunisienne.
Cela m'a fait sourire. Nous sommes en 2008, et en Tunisie, nous débattons encore du problème du voile. Mais paradoxalement, nous en discutons actuellement parce que certaines veulent le porter à nouveau!
Que dirait Habib Bourguiba aujourd'hui s'il voyait cela?
Autre chose qui à mon avis n'a pas évoluée depuis les années trente: l'intolérance.
Tahar Haddad écrit un livre révolutionnaire pour l'époque. Que se passe-t-il?
Une campagne de dénigrement se met en place. Il est rejeté par presque tous. Il est accusé d'hérésie, de kofr... Il est mis au ban de la société. Il est renvoyé de son emploi. Certains ont réclamé que son livre soit brulé... En fait, c'est encore ainsi que cela se passe, non? Sauf que peut-être aujourd'hui, il y aurait en plus une fatwa à son encontre!
Les idées de Tahar Haddad seront quand même reprises lors de la rédaction du Code du Statut personnel Tunisien.
Mais l'absence féminine dans le film nous montre aussi que les droits de la femme tunisienne n'ont pas été arrachés par elle, ils lui ont été donnés par des hommes qui se sont battus à sa place. Après le film, j'ai eu l'occasion de discuter un peu avec Youssef Seddik, lui aussi présent à cette projection. Monsieur Seddik semble très très pessimiste quant à l'avenir de la condition des femmes tunisiennes, auxquelles il reproche de ne pas avoir été des féministes réclamant leurs droits, et donc n'accordant pas assez d'importance à ces droits qui leur ont été offert par des hommes. D'après lui, dans une trentaine d'années, la femme tunisienne, si elle reste toujours aussi effacée et inerte, aura perdu tous ces droits qui lui semblent des droits acquis mais qui tendent à disparaitre. J'espère de tout cœur qu'il a tort, j'espère que ma fille, et ses futures filles, vivront dans un pays où la femme est une citoyenne et une personne à part entière, jouissant des mêmes droits et soumises aux mêmes obligations que les hommes. Malheureusement, parfois, en observant le comportement de certains de mes compatriotes, j'ai moi aussi des craintes.
Dans le film, le réalisateur insiste aussi sur la guerre des clans, sur les "guerres intestinales", sur la koffa et les kaffèfas, sur ceux qui, proches du pouvoir, essayent de s'y maintenir pour conserver leurs privilèges.... Tout cela n'a pas changé non plus. Mais cela est peut-être inhérent à l'être humain. Pendant des siècles, les êtres humains ne se sont-ils pas toujours comportés ainsi?
Je reviens à Bourguiba. On le retrouve fougueux, décidé, fin stratège, instruit..., mais aussi opportuniste, coléreux... Et MODERNE. D'ailleurs, il était le seul personnage du film à être BILINGUE. Il parlait aussi bien en Arabe qu'en Français.
Je reproche au film d'avoir négligé un petit détail: Bourguiba était connu pour son regard bleu. Un bleu limpide. Or l'acteur qui jouait le rôle avait des yeux noirs. Pourquoi ne pas lui avoir fait porter des lentilles bleues. Cela était-il intentionnel ou bien juste un oubli?
A ce sujet, concernant les détails, j'aurais des reproches à faire au décorateur et à l'accessoiriste du film: quelques fautes comme la théière marocaine. Où sont donc nos théières tunisiennes? Si difficiles à trouver? D'autres exemples de ce genre dont je ne me souviens plus. De même, des anachronismes, telle cette lampe en plastique bleue au désign très moderne. Que fait-elle donc dans un film supposé raconter les années trente?
Par contre, "détail" qui m'a amusée: à un moment, on voit un tableau. Je le reconnais tout de suite. Je dis à mon amie: "regarde, il s'agit d'un tableau de Roubtzov". Effectivement, la scène se passait chez Alexandre Roubtzov. Cela m'a fait plaisir de "rencontrer" un de mes peintres préférés dans un film.
En conclusion, bien que peut-être pas parfait, je trouve ce film très intéressant et à voir absolument. Personnellement, il m'a "parlé".
Je suis entrain de regarder (pour la nième fois) le film "bayna il quasrayn" (Impasse des deux palais), premier des 3 films de la trilogie de Naguib Mahfouz. Très beau film, avec le grand Yahyia Chahine dans le rôle de Monsieur (Si Essayed).
A un moment, on voit les égyptiens musulmans et coptes s'unir pour chasser le colon anglais.
On les voit prier ensemble, les uns chez les autres, à l'église et dans la mosquée, côte à côte. Tous des égyptiens sans distinctions aucunes. Que des égyptiens. Des égyptiens égaux.
Ensemble contre l'ennemi, main dans la main, une seule et unique voix.
On les voit marcher ensemble, manifester ensemble, brandissant le même drapeau portant un croissant et une croix.
On les voit crier le même slogan "Le croissant et la croix unis".
C'étaient les années 20/30, relatées dans un roman des années cinquante, portées à l'écran en 1964.
Qu'en est-il aujourd'hui?
Pourquoi ces égyptiens unis il y a quelques dizaines d'années sont-ils aujourd'hui des frères ennemis?
Pourquoi?
Pourquoi les extrémismes religieux séparent-ils les gens?
Quel dommage!!!
P.S.: Le film passe actuellement sur Rotana zaman.
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage: "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli !que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois." A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute: Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Nous apprenons ces fables étant enfants, sans vraiment les comprendre. A l'âge adulte, c'est un vrai régal. Ma fille est entrain d'apprendre cette fable à l'école. Pour moi, cela tombe à pic, à un moment où cette "morale" a un vrai sens. Du coup, je passe mon temps à la répéter:
Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Et attention, ces flatteurs sont très très habiles.
Nous avons un peu l'équivalent chez nous. Malheureusement, souvent on a tendance à l'oublier.
Ne dit-on pas chez nous: esma3 klam illi bakkik, wa ma tisma3ch klem illi dhahkek?
Les vrais amis, ceux qui nous veulent vraiment du bien, sont ceux qui osent. Qui osent nous dire nos vérités en face, nous mettre face à nos responsabilités...
Ceux qui passent leur temps à sourire, à acquiescer, à flatter... veulent du bien surtout à eux-même.
Je viens d'écouter la chanson de Farid El Atrache Ya habaybi ya ghaybine, cela m'a ramenée des années en arrière, lorsque j'étais étudiante en France. J'avais du l'écouter des milliers de fois parce qu'elle traduisait parfaitement mon état d'âme de l'époque. Ma famille et mes amis me manquaient cruellement. Je me rappelle qu'il m'arrivait de pleurer à l'écoute de cette chanson et de la chanson ya sitt il habayib de Faïza Ahmed.
Le plus dur lorsque l'on s'éloigne de chez soi est d'être séparé de ses proches.
Je me rappelle que je comptais les jours qui me séparaient des vacances pour rentrer à la maison. Mais le plus drôle, c'est que 4 à 5 jours après être rentrée à Tunis, je comptais les jours pour repartir en France!
L'être humain n'est jamais vraiment satisfait!
Paroles Farid El Atrache Ya Habaybi Ya Ghaybin
ياحبيبى ياغيبين وحشنى ياغالين لو اغمض وافتح ولاَئيكم جاين
ياحبيبى من يوم مابعدنا ولا شئ فى الدنيا بيسعدنا ولا ورده بتزوق بتنا ولا شمعه بتنور عدنا
ياحبيبى ايامى فداكم انسى فرحنا ومانساكم
والله والله والله وكمان والله انا صبح وليل بستناكم
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