La semaine dernière, j'étais au quartier Lafayette à Tunis, j'en ai profité, à mon habitude, pour prendre des photos d'anciens immeubles tunisiens, beaux, mais souvent mal entretenus. J'aime ces immeubles qui font partie de notre patrimoine, et j'espère que la Tunisie nouvelle saura les préserver. La révolution pour la liberté et la dignité, implique aussi l'identité historique.
Cela me ferait bien plaisir si des architectes ou des urbanistes ou même des historiens, pouvaient nous en dire un peu plus sur ces immeubles, leurs styles architecturaux, leurs époques...
Depuis hier, je suis dans l'euphorie. La marche pour la liberté et la laïcité a été une vraie réussite (j'essaierais de vous raconter son déroulement le plus tôt possible).
Depuis hier, que de souvenirs sont remontés de mon enfance. Je me suis rappelée comment lorsque nous étions jeunes, en Tunisie, nous vivions tous ensemble, musulmans, juifs, chrétiens...
Je me suis rappelée comment mon père nous emmenait chez ses amis tunisiens, mais d'origines ou de religions différentes, et comment nous nous sentions à l'aise chez eux parce que nous étions tous tunisiens.
Je me rappelle que nous trouvions nos différences enrichissantes. Je me rappelle que nous adorions manger des plats différents de ceux que nous mangions à la maison. Nous nous amusions parfois de la différence des accents. Nous nous étonnions parfois de la différence de certains traditions. Nous étions parfois surpris de la présence d'objets de culte que nous n'avions pas chez nous.... Mais rien de tout cela ne nous offusquait. Au contraire, nous etions fiers de la richesse et de la diversité de la population tunisienne. Et toutes ces différences, au lieu de nous séparer, nous rapprochaient et nous apprenaient le VIVRE ENSEMBLE.
Le VIVRE ENSEMBLE. Serait-ce encore possible de nos jours?
Je le souhaite de tout mon coeur.
Aujourd'hui, j'ai reçu ce texte d'un ami, à qui j'avais offert l'hospitalité de ce blog avant qu'il ne crée son propre blog.
C'est une coincidence, mais je trouve que ce texte est conforme à mon état d'esprit actuel, et j'ai voulu le partager avec vous tous.
On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il dit, mais ce qui m'intéresse, c'est qu'il me rappelle une époque révolue, mais pas si lointaine, et que j'aimerais tant retrouver. Cette époque-là avait été à la base de notre réputation de Tunisie, pays de la TOLERANCE.
Faisons en sorte que notre pays redevienne un pays de la fraternité et de la tolérance.
Faisons en sorte que nous tous, TUNISIENS, de confession musulmane, juive, chrétienne, croyants ou athées, pratiquants ou pas.... sachions à nouveau vivre tous ensemble, dans une bonne entente.
Il est impensable et même impossible que des tunes, qu’elle que soit leurs origines, n’ont pas ‘à se raconter’. A moins d’être amnésiques. Chacun de nous a ses souvenirs bien précis de son vécu, de sa jeunesse.
La mémoire ne peut oublier des faits passés là bas, du temps de LA TUNISIE DE MA JEUNESSE. Aldo et qqs autres internautes férus de photos, de CPA, d’écrits, ont à leurs manières enrichis beaucoup de sites dits ‘nostalgiques’.
Les souvenirs sont des vestiges, des présences qui aujourd’hui font partie de notre passé. Les mettre en valeur c’est mettre notre petit patrimoine au service de tous ceux qui n’ont pas vécu ces temps là.
Les descendants, fils et filles, petits fils et petites filles n’ont aucun témoignage du vécu de leurs parents si ce n’est le net qui leur apporte une certaine idée de la vie en ces temps là.
Comment nous situer dans le temps s’ils n’ont pas de tels repaires. Or pour mieux apprécier, un papi, une mamie, un oncle une tante rien ne vaut de rappeler à nos jeunes ce qu’ils furent autrefois.
Beaucoup de nos jeunes préfèrent lire qu’écouter par ce que l’écoute ne retient pas tellement leur attention tandis que l’écrit reste et ils ont à loisir de consulter de lire et relire de belles pages inscrites et racontées par leurs anciens.
Aldo dans une de ces pages a raconté, avec toutes sortes de croquis par exemple nos jeux et je fus surpris que ces jeux là, nous les partagions aussi bien dans les quartiers de Tunis que dans nos quartiers de la Goulette. Perso, je me suis investi dans ce que je connais le mieux et même invité souvent le lecteur à partager certains pans de l’intimité de ma maison. Si j’avais vécu dans un château en pleine campagne, surement que je me serai tu car il n’y pas plus triste qu’une vie de château.
Nous avions tous cette mémoire fondue dans un même un creuset, que l’ont soit musulman, juif, italien ou autres.
Nous avions les mêmes pratiques, certes pas religieuses, ni culinaires quoique… les mêmes gouts et cette même joie de vivre durant notre adolescence.
Nos destins faisaient partie d’un même destin.
Notre pauvreté, notre condition de vivre, nos habitudes anciennes, nos comportements parlent souvent et presque d’une même voix qu’elle soit italienne, maltaise, sicilienne ou judéo arabe, elles fredonnent des airs sereins sans qu’elle soit propre au communautarisme.
La rue pour nous était faite de jeunes mêlés.
Une rue laïque où le respect des uns et des autres était exemplaire. Un respect que nous avons gardé parce que notre éducation ne permettait aucun amalgame. Sans doute que nous devions cela à l’école publique FRANCAISE, à la morale civique que nous dispensait nos maîtres.
Qu’en est t’il aujourd’hui… ? Des comportements se perdent parmi nos jeunes. La peur et l’angoisse s’installent.
Des jeunes juifs par exemple ont suivi des cours dans des écoles catholiques. Des étrangers ont suivi des formations professionnelles dans des centres juifs sans que cela influe leurs comportements et leurs traditions.
L’O.R.T par exemple pour ne citer que celle là, fut la grande ouverte aux métiers de toutes sortes.
L’O.S.E accueillait différentes couches sociales juives et musulmanes. L’ALLIANCE ISRAELITE n’a jamais établie de profils pour éduquer et apprendre.
Nous étions logés tous à la même enseigne parce que notre communauté fût l’une des premières à conjuguer L’HUMAIN AVEC L’UNIVERSALITE. Sans rien prétendre ou imposer de nos valeurs.
Des valeurs certes reconnues et qui sont loin d’être des valeurs de prosélytisme mais seulement des valeurs qui soufflent la liberté, l’égalité, la justice et la fraternité. Et je ne pense pas quelqu’un puisse me contredire sur ces faits.
Il nous appartient de promouvoir la concorde entre nous sinon tout ce que nos pères et mères nous ont apprit n’aura servi à rien.
La laïcité est le fondement même d’une société moderne qui pousse vers le haut et enrichie notre quotidien culturel.
Apprendre et vivre ensemble ne font pas partie d’un ensemble de formules magiques mais d’une réalité qui tient sa source des liens qui unissent les hommes et les femmes décidés à partager un avenir de bien être dans la paix et l’harmonie.
L'année dernière, lorsque je faisais ma petite recherche sur Mutuelleville, une amie m'avait envoyé le numéro 194 du magazine La Tunisie Illustrée, daté du 01 Décembre 1920.
Elle me l'avait envoyé sur ma messagerie facebook. J'y avais jeté un coup d'oeil, en attendant d'y revenir lorsque j'aurais à écrire ma note. Mais entre temps, Moubid était passé par-là et toute ma messagerie avait disparue avec mon compte facebook.
J'avais demandé à mon amie de me renvoyer le document, mais elle ne l'avait malheureusement plus.
Il y a deux jours, je l'ai trouvé dans mon PC. Apparemment, j'avais du l'enregistrer et l'oublier. J'étais hyper contente.
Je le publie aujourd'hui sur mon blog. C'est très sympa de lire un vieux journal. Le texte est très emphatique et les photos sont belles, puisqu'elles nous renvoient vers notre passé.
Jeudi dernier, je suis allée au vernissage de l'exposition "Alexandre Roubtzoff et la médina de Tunis" à la Maison des Arts au Belvédère. Lorsque j'avais vu l'évènement sur facebook, je n'en croyais pas mes yeux. Je ne rêvais pas un jour de voir une expo de Roubtzoff en Tunisie. Hier, mon rêve s'est réalisé. Bien-sûr, le rêve serait un miracle si je pouvais un jour acheter un tableau de Roubtzoff, mais les miracles...
Bien-sûr, ce n'était qu'une exposition "pour le plaisir des yeux et de l'âme". Les tableaux font partie de collections privés et ne sont nullement à la vente.
J'ai quand même pu acheter le livre "La Médina de Tunis et Alexandre Roubtzoff", qui m'a été dédicacé par les auteurs Jacques Pérez (conception et photographies) et Jamila Binous (textes).
Au RDC, une cinquantaine de dessins de Roubtzoff. Des dessins de la Médina de Tunis. Certains sont de vraies merveilles. Une couleur, un coup de crayon....
D'ailleurs, j'ai aimé dans le livre le fait que certains dessins soient publiés à coté de photos des mêmes lieux.
En Août 1944, Alexandre Roubtzoff avait entreprit une série de 45 vues de la Médina de Tunis "Pendant le mois d'Août, je vais tous les jours, matin et soir, dans la ville arabe, avec un album qui se remplira de quarante-cinq dessins de coins de Tunis, soit inconnus, soit particulièrement caractéristiques et devenus presque classiques...".
J'ai pris quelques photos. Malheureusement, depuis quelques semaines, mon appareil photo s'est cassé. J'ai donc du utiliser mon téléphone. La qualité des photos s'en ressent.
Sidi Ben Ali Jabeur, par la rue du Fer.
En haut d'un escalier construit au dessus d'un passage couvert se trouve le kouttab de la rue Bir Lahjar.
Jemaâ Sidi Cheikh, impasse des Fenêtres.
Tunis - Des bancs de bois peint placés à l'extérieur du café reçoivent les clients à la belle saison.
Dessin sur papier, 23,5 x 31,5 cm - Tunis, 1916.
Un minuscule foyer garni de braises permet la préparation du café. Il est entouré d'ustensiles en cuivre disposés sur les murets recouverts de carreaux de céramique polychrome.
Dessin sur papier, 23,5 x 31,5 cm - Tunis.
La grande Mosquée El Zitouna - Plume et aquarelle, 23 x 16,5 cm - Tunis, 25 Août 1944.
Rue Sidi Ben Arous.
La médersa Slimania.
Quelques photos et objets personnels d'Alexandre Roubtzoff étaient aussi exposés.
Au premier étage, une vingtaine de peintures, les unes plus belles que les autres.
Je commencerais par la plus belle. Un tableau de Alia. Roubtzoff a peint une douzaine de tableaux de cette bédouine. Personnellement, ce sont ceux que j'aime le plus je crois, je ne saurais dire pourquoi. Peut-être pour la beauté de son visage, ou celle de ses tatouages, ou le grain de sa peau, ou ses rides... Je ne sais pas. J'adore même les esquisses et les études que Roubtzoff a fait des tableaux de Alia.
Alia - Huile sur toile, 110 x 90 cm - Tunis 1941.
Bien-sûr, la photo ne rend pas justice au tableau.
Un détail incroyable dans ce tableau: le kanoun. On dire de vraies flammes flamboyantes.
Sidi Bou Saïd - Dar el Baron.
Admirez la fraîcheur de la couleur des fleurs. Encore un peu et on sentirait leur parfum!
Fenêtre Dar Ben Abdallah - Aquarelle sur papier - Tunis, Novembre 1929.
Porte, rue des Tamis - Aquarelle et crayon - Tunis, Mars 1928.
Nu allongé - Huile sur toile, 69 x 90 cm - Tunis, Avril 1926.
Nu accoudé - Huile sur toile, 92 x 149 cm - Tunis, 1930.
Tunis - Huile sur toile, 33 x 41 cm - Tunis, 1917.
Place Bab Souika, Sidi Mehrez - Huile sur toile, 60 x 80 cm - Tunis, 1916.
Souk des femmes - Huile sur toile, 27 x 17 cm - Tunis, 1914.
Intérieur Tunis - Huile sur toile.
Jamila et Fatma - Huile sur toile, 136 x 110 cm - Tunis, 1931.
Ces deux derniers tableaux sont aussi de pures merveilles. Dans le premier, Intérieur, il y a une précision des détails extraordinaire: les moucharabiehs, les robes, les voiles, les tapis, les tentures... J'ai du passer un bon moment à examiner le tableau pour pouvoir les voir. Et encore, je suis sure de ne pas avoir tout vu.
Pour le deuxième, Jamila et Fatma, je le connaissais virtuellement. En fait, je l'avais déjà vu à plusieurs reprises dans les livres. Mais c'est la première fois que je le vois en vrai. La différence est saisissante. Lorsque l'on est à environ 2 mètres et un peu de coté, les boucles d'oreilles des deux femmes paraissent en relief. On a vraiment l'impression que ce sont de vraies boucles d'oreilles accrochées au tableau. Et leur couleur turquoise est saisissante.
Les couleurs des pelotes de laine sont aussi admirables.
Ce soir-là, mon mari est rentré à la maison, et m'a demandé: "pourquoi tu ris comme cela?". Je lui ai répondu que j'étais encore sous le charme.
Le lendemain matin, je l'étais encore et à mon réveil, je souriais encore béatement.
Je pense retourner voir cette expo, qui se poursuivra jusqu'au 02 Janvier 2011.
Cette année, après le barbecue chez mes beaux-parents, nous sommes allés chez mes parents. Poupée et moi voulions absolument manger du bézine bel 9laya wel 3assal.
Après tout, un 3aïd sans particularité/spécialité culinaire n'est pas un 3aïd!!!
Mon fils, ma Poupée et moi avons pu ainsi nous régaler pendant le dîner. Mon mari, lui, nous a snobé. Il a préféré manger une pizza et de la salade. Lui, le Tunisois, le Beldi, ne mange pas la nourriture des "G3ars"! Il ne sait pas ce qu'il rate le pauvre.
Voici le bézine:
et la 9laya wel 3assal:
(Cliquer sur les photos pour les agrandir)
Vous pouvez me croire, c'est un vrai délice. Je plains tous les non-sfaxiens de ne pas connaitre ce plat succulent, qui fait partie de notre patrimoine culinaire.
Je m'étais aussi souvenue qu'en 2006, le Lycée Pierre Mendes France avait fêté son cinquantenaire, et avait publié à l'époque un livre pour commémorer l'évènement.
J'avais donc consulté ce livre.
Bon, en 1956, Mutuelleville était plutôt une campagne. Rien aux alentours du lycée d'après une photo de l'époque.
Mais j'avais trouvé une information importante dans ce livre: l'origine du mot MUTUELLEVILLE.
Je m'étais toujours demandée pourquoi ce quartier s'appelait Mutuelleville.
L'explication est toute simple: dans les années 1900, les premiers habitants de ce quartiers étaient les adhérents d'une mutuelle: l'Assistance Mutuelle.
Le fondateur de cette mutuelle était Ferdinand Huard.
Qui était ce Ferdinand Huard?
J'avais appris qu'il s'agissait d'un poète.
Et en essayant de suivre sa trace, j'avais trouvé quelques articles sur Mutuelleville, surtout des journaux de l'époque.
Ensuite, j'avais décidé d'aller me promener dans les rues de Mutuelleville et de prendre des photos des anciennes maisons qui subsistent encore. Malheureusement, il n'en reste pas beaucoup, la plupart ayant été démolies. Il y avait des maisons que je garde en mémoire et que je voyais lorsque j'étais gosse mais qui ont aussi disparues. Dommage.
Certaines autres sont en ruines, d'autres en cour de démolition.
Je pensais écrire une note à ce sujet.
Et puis, en prenant des photos de mon ancienne école "École Privée Chevreul", j'avais entendu du bruit: une maison voisine était en cours de démolition.
Et au lieu d'écrire une note pour mon blog, une idée avait germé dans mon esprit. Il s'en ai suivi une petite nouvelle "Je ne suis pas de pierre" que j'avais écrite dans le cadre de l'atelier d'écriture que je suivais l'année dernière. Je vous conseille de la lire si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur Mutuelleville.
En photographiant mon école, j'avais aussi appris que l'architecte qui l'avait conçue s'appelait Claude Chandioux. J'étais aussi allée à la recherche de cet architecte. Mais je n'avais pas non plus trouvé grand chose.
Je devais publier les photos sur mon blog, mais j'avoue que depuis la censure, je n'ai plus tellement envie d'écrire. Surtout depuis la deuxième censure qui ne me permet même plus de publier des commentaires sur mon propre blog. Et puis, aujourd'hui, je me suis dit qu'il fallait que je le fasse. Je dois d'ailleurs avoir des centaines de photos à publier qui attendent, des photos de monuments tunisiens, des photos de voyage, des photos de plats...
Peut-être que je le ferais. Il me faut me débarrasser un peu de mon découragement du à cette censure.
Je vous laisse donc aujourd'hui avec les photos de Mutuelleville. (Cliquez sur les photos pour les agrandir).
Je commence avec cette petite maisonnette. Elle est ancienne, mais très bien entretenue. Si mes souvenirs sont exacts, elle s'appelle Villa Beau-séjour.
J'ai trouvé cette magnifique villa. Malheureusement, elle est dans un état lamentable, et c'est bien dommage. Elle est abandonnée. J'espère qu'elle n'est pas vouée à la destruction:
Quelques maisons, certaines portant de jolis noms:
Ces deux petites maisonnettes ont été démolies. La semaine dernière, je passais par la-bàs, et à leur place, il y avait du VIDE!
Rue du 1er Juin, des villas un peu plus belles. Il y a d'ailleurs dans cette rue, plusieurs ambassades et résidences d'ambassadeurs.
Et la plus belle: mon ancienne école. Là où j'ai passé 6 merveilleuses années. J'en garde d'excellents souvenirs. Je trouve que m'inscrire (et ensuite tous mes frère et sœurs) à cette école a été la meilleure décision de mes parents. Quelque part, je suis ce que je suis en grande partie grâce à cette école, tenue à l'époque par des bonnes sœurs. Elles nous ont appris la discipline et la tolérance.
Elle est belle mon école, n'est-ce pas?
J'ai aussi pris ces photos de deux maisons que j'ai trouvées belles. La première est vraiment magnifique et parait bien entretenue. Par contre, la deuxième est soit en cours de restauration soit en cours de démolition. A travers la fenêtre, on voit des destructions à l'intérieur. J'espère que c'est juste pour la rendre plus belle!
J'espère vous avoir fait apprécier mon beau quartier de Mutuelleville.
Que diriez-vous si chacun d'entre vous essayait de nous faire connaitre son propre quartier. Cela serait un bel hommage à notre belle Tunisie, non?
Je suis curieuse de connaitre vos quartiers, villes ou même pays (pour les non-tunisiens)!
En publiant hier sur ma page facebook les photos du déjeuner Patrimoine Culinaire Sfaxien, je me suis rappelée un déjeuner auquel j'ai participé cet été.
J'étais invitée à déjeuner chez des amis juifs tunisiens, originaires de Sfax, comme moi. D'ailleurs, nos familles sont amies depuis 3 générations et j'espère que cela durera encore et encore, sur plusieurs autres générations.
C'était samedi, donc Shabbat. Au menu, il y avait un plat qu'il m'a semblé ne pas connaitre: harissa. Cela ressemblait au borghol.
On m'a alors raconté qu'à Sfax, à l'époque, toutes les familles juives préparaient ce plat de harissa pour le déjeuner du samedi. Mais comme à Shabbat, ils ne pouvaient ni allumer le feu ni faire la cuisine, en fait, la harissa était préparée la veille dans un plat en terre, et ensuite était envoyée à la koucha ou elle mijotait toute la nuit au chaud dans le four de la koucha.
Le lendemain, samedi, un homme était chargé de recueillir toutes ces harissas et de les amener dans les familles. Il parait qu'il avait une petite remorque (je ne sais pas s'il s'agissait d'un vélo ou d'un âne!) ou il mettait tous ces plats en terre et qu'il s'arrêtait dans chaque maison pour distribuer ces harissa.
Il parait que dans chaque famille, il était bien accueilli et était invité à boire un verre de boukha. A la fin de sa tournée, il parait que le bonhomme était complètement ivre!
Et donc, hier, en regardant les photos, c'était là: une harissa cuite dans un plat en terre, et à l'époque, on m'avait en effet dit que cela mijotait pendant 24h!
Par contre, à Sfax, on m'avait dit que ce plat n'était pas de Sfax la ville, mais des environs. Je me dit que peut-être c'était plutôt un plat juif sfaxien et que les musulmans ne connaissaient pas très bien et pensaient donc que cela venait des environs. Je le pense d'autant plus que ce plat était servi avec des sortes de boulettes qui rappellent les boulettes que l'on mange le soir de Shabbat dans les familles juives tunisiennes.
Je ne sais pas. Mais ce que j'ai aimé, c'est que maintenant, pour moi, à cette photo est associé une anecdote, une histoire, un pan de mémoire, des souvenirs... Et j'adore cela!
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