Après les JCC, Tunis et 7 autres villes tunisiennes abritent du 23 novembre au 12 décembre 2010 les Journées du Cinéma Européen.
Mardi soir, après un cocktail à l'hotel Africa offert par la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie, en collaboration avec le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, nous avons pu voir le film "Les barons" du réalisateur belge d'origine marocaine Nabil Ben Yadir.
Film très sympathique et qui nous a fait bien rire.
Synopsis: Pour être un baron, dans la vie, il faut être le moins actif possible. Le baron le plus ambitieux, c'est moi Hassan. Mon rêve c'est de faire rire. Mais "blagueur", pour mon père, c'est pas un métier. Le deuxième problème c'est Malika, la star du quartier dont je suis amoureux depuis des années. Et Malika, c'est la soeur de mon pote Mounir. Lui, il voudrait qu'on reste des barons, à vie. Ce qui colle pas avec mon but. Parce que pour réussir, il faut quitter le quartier, mais on ne quitte pas le quartier, on s'en évade.
Mercredi, à 18h30, j'ai assisté à la projection du film tunisien "Les zazous de la vague" de Mohamed Ali El Okbi.
Synopsis: Dans Tunis la verte, Fethi, belle gueule à la Brando et son copain Bannour, naïf et timide, sont employés dans la patisserie de l'italienne Madame Rita. Ils n'ont de soucis que de draguer des nanas pour les emmener, à bord d'une décapotable, faire une virée du côté de la Vague. Souad et sa cousine Latifa, charmantes, maladroites et réservées feront leur affaire. Les escapades, fugues, amour, déception, fuite, viol, séquestration et pour sauver l'honneur et la morale, le passage devant Monsieur le Maire.
Les spectateurs ont bien ri. Il parait qu'à sa sortie en 1992, ce film avait eu du succès auprès du public. Je pense que c'est surement vrai, parce qu'il s'agit d'une comédie bien sympathique. Et puis, ce film nous a permit de revoir certains de nos acteurs, mais de 18 ans plus jeunes!!!!
Pas seulement les acteurs ont vieillis, mais tout Tunis a changé. 18 ans, ce n'est rien, mais c'est quand même beaucoup. Tout change, mais à notre insu. 1992, c'était pourtant hier!!!
A 20h30, j'ai vu l'excellent film néerlandais "La tempête", (De storm) de Ben Sombogaart.
Synopsis: C'est l'histoire du destin tragique d’une mère célibataire (rejetée par sa propre communauté) durant une inondation catastrophique qui a emporté près de 2000 vies en 1953, dans la province de Zéland, au sud-ouest des Pays-Bas. C’est la toute première adaptation au cinéma de cet événement tragique.
J'ai adoré ce film. Il est bien fait, l'histoire est captivante et les acteurs sont bons.
J'ai été vraiment très agréablement surprise par la qualité de ce film hollandais. Je me rends compte que malheureusement, je ne connais pas ce cinéma et je suis heureuse de le découvrir. Je vous invite d'ailleurs à aller voir ce film. Il va être projeté le mardi 30/11/2010 à Sfax, le mercredi 01/12/2010 à Jendouba et le jeudi 09/12/2010 à Gafsa.
Les JCE se poursuivent encore pendant quelques jours.
Hier, jeudi, je ne pouvais malheureusement pas aller au cinéma. J'espère pouvoir y aller ce soir et les jours suivants.
J'ai particulièrement envie de voir le film finlandais "Courrier pour le pasteur Jacob", le film grec "Épouses", le film italien "Dix hivers" et bien-sur le film espagnol "Les autres" que j'ai déjà vu à la TV, mais que je reverrais avec très grand plaisir au cinéma.
Chanson très sympa. Il parait que le film aussi. Il vient d'ailleurs d'obtenir le Tanit d’Or du court-métrage lors des JCC 2010 (Journées Cinématographiques de Carthage).
Il va sans dire que je ne suis pas du tout d'accord avec ce qu'ils disent, surtout le mari!
Dès que j’ai appris qu’un film de Yousry Nasrallah était
projeté sur les écrans parisiens, je me suis dépêchée d’aller le voir. Et je ne
l’ai vraiment pas regretté.
Je pense qu’à une seule exception, je n’ai jamais été déçue
par les films de Yousry Nasrallah, bien au contraire. A chaque fois, j’ai envie
de voir et revoir ses films, une seule vision étant insuffisante pour y voir
tout ce que Yousry Nasrallah a voulu nous montrer.
Ehky ya schahrazad ou femmes du Caire, tels sont les titres
de ce film, son titre original et son titre français, film tout récent, qui
décrit un aspect de la situation de la femme égyptienne, de nos jours, encore en 2009.
Synopsis :
Le Caire, de nos jours. Hebba et Karim forment
un couple de journalistes à succès, jeunes, riches et beaux. Hebba anime un talk-show
politique, mais sa pugnacité anti-gouvernementale met en danger la promotion
qu’attend son mari. Il lui met la pression ; elle promet de mettre un peu d’eau
dans son vin. Son émission troque alors la politique pour des faits divers
féminins. Le succès est immédiat : Hebba passionne des millions de spectateurs
avec des histoires vraies, pleines de surprises, de violences, de
rebondissements, les emmenant des bas-fonds du Caire à la jet-set, impliquant
des membres du gouvernement, dans un tourbillon de sensualité et d’inventivité
romanesque. Mais où s’arrête la politique, où commence la question de la
condition féminine ? Hebba se retrouve très vite en terrain miné fait d’abus,
de tromperies religieuses, sexuelles et... politiques. De conteuse, Hebba devient
elle-même une histoire.
Après avoir vu ce film, j’ai lu plusieurs articles à son
sujet, des articles écrits par des journalistes, par des critiques de cinéma,
par une blogueuse (1), (2), (3), (4), (5), (6)… Et je suis d’accord avec tous. Je vous invite à faire de
même. Bien que chacun interprète le film sous un angle divers, ils sont tous
unanimes pour en dire beaucoup de bien.
J’espère contribuer à enrichir le débat par ma propre
contribution, et cela surtout en disant: il ne s’agit pas seulement de la femme
égyptienne, mais il s’agit de toutes les femmes arabo-musulmanes, et peut-être
même de la Femme, bien
que je ne connaisse pas la situation des femmes du monde entier pour affirmer
cela.
Je me limite donc à la femme arabo-musulmane.
Je sais, j’entends déjà tous ceux qui diront : oui,
mais la femme tunisienne a dépassé tout cela et joui aujourd’hui d’une égalité
quasi-parfaite avec les hommes.
Ok. D’accord. Mais seulement sur certains plans.
Oui, d’accord, la femme tunisienne a bien plus de droits que
toutes les autres femmes arabo-musulmanes. Je sais. Je suis d’accord.
Mais dans ce film, il ne s’agit en aucun cas de droits.
La femme tunisienne est majeure comme l’homme, et
juridiquement, du moins en ce qui la concerne personnellement, elle a les mêmes
prérogatives que l’homme tunisien. Elle peut par exemple, et par elle-même,
décider de travailler, de faire des études, de voyager, de se marier, de divorcer…
sans autorisation d’un tuteur. Oui, ok, c’est vrai. Mais si on parlait de la
société, de la pression sociale et non pas de droit?
Je dirais que socialement, il reste encore beaucoup à faire.
Et c’est bien ce que montre ce film.
Dans une société sclérosée, ployant sous le poids des
traditions, où est la place de la femme?
Le film d’ailleurs, nous montre des femmes de milieux
différents pour prouver que cela touche toutes les classes sociales, pas
seulement celles qui sont défavorisées ou illettrées.
Hebba est une femme instruite. Son mari aussi. Ils sont
jeunes, beaux et riches. Ils s’entendent sexuellement. Donc, à priori, aucun
problème à l’horizon. Pourquoi y en aurait-il d’ailleurs? Si ce n’est que la
société veille.
Karim, le mari de Hébba est un lèche-bottes. N’ayons pas
peur des mots. Il veut une promotion, il veut être reconnu, mais non pas grâce
à son mérite, mais grâce à ses relations et aux courbettes qu’il passe son
temps à faire à gauche et à droite.
La relation de Karim avec ses collègues et avec ses
supérieurs est en soi un problème de nos sociétés : hypocrisie,léchage de bottes aux « waslins ». Mais
dans ce film, ce qui m’intéresse, c’est surtout le fait que Hebba est plus «propre»
et courageuse que son mari. Elle est plus intègre. Elle ne veut pas de ces
manœuvres de lèche-bottes. Elle voudrait pouvoir s’affirmer par elle-même et
par son travail, et c’est aussi ce qu’elle souhaite et conseille à son mari.
Hebba a commencé à avoir un certain mépris pour son mari,
mais sa copine la met en garde: «n’oublies pas que c’est ton
deuxième mariage, si jamais tu divorçais, que diraient les gens et quel serait
ton avenir?». Voici une injustice flagrante de nos sociétés:
un homme peut divorcer, encore et encore, il pourrait toujours se remarier,
refaire sa vie. Mais une femme?
Une femme, pourrait à la limite divorcer une fois, on
pourrait à la limite lui pardonner une fois, mais deux?
Même si elle est parfaite, même si elle ne commet aucune
faute, on le lui reprocherait: elle est divorcée. C’est une divorcée. Une
étiquette qui colle à la peau. Une tare. Attention, elle est divorcée. Quelle
maman en voudrait pour son fils?
Pourtant, Heba et Karim viennent d’un milieu censé instruit
et «moderne».
Tout est moderne chez ce couple : un appartement meublé
à l’américaine, une nourriture américaine (on les voit manger je crois à deux
reprises, et à chaque fois, ils mangent du pain de mie, des sandwichs… pas de cuisine
égyptienne).
Leurs relations de couples semblent modernes, leur façon de
faire l’amour parait moderne, et pourtant….Pourtant, lorsque Hebba a commencé à
manifester son désaccord, son mari lui a bien signifié qui est l’homme et où se
trouve la place de chacun.
Pourtant Hebba a fait preuve de bonne volonté. Elle a essayé
d’aider son mari. Bien que n’étant pas d’accord avec sa manière de vouloir
plaire à ses patrons, elle a quand même «obéi» à son mari et modifié son émission.
Lorsqu’il n’a pas la promotion escomptée, que fait-il ?
Il se venge sur Hebba, il la bat. Il manifeste toute sa
rancœur contre elle, il la rend responsable de tous ses problèmes, et c’est
l’œil au beurre noir qu’elle ira témoigner. Hébba, la femme moderne et
instruite est battue par son mari, parce que c’est ainsi. Parce que même
lorsqu’une femme est en apparence traitée sur un pied d’égalité, elle reste une
femme et doit être corrigée.
Je sais, j’ai parlé de la fin du film, mais il s’agit
d’histoires de femmes, et j’ai commencé par celle de Hebba, même si son
histoire se développe tout au long du film.
Pour faire plaisir à son mari, et aussi par crainte d’un deuxième
divorce, Hebba est d’accord pour changer le sujet de son émission de TV, et
voilà que l’occasion lui en ai offerte d'une manière inattendue.
Hebba se rend dans une parfumerie. Elle est habillée à la
dernière mode. Elle s’enquiert de la nouvelle collection de Chanel et commande
toutes les couleurs de rouges à lèvres. On comprend que Hebba est privilégiée.
Une vendeuse de cette parfumerie lui reproche le fait que
son émission ne traite pas des problèmes de tous. Comme Hebba s’étonne, la
vendeuse lui propose d’aller avec elle pour découvrir une autre réalité que la sienne.
Cette vendeuse elle-même est intéressante. Elle dit à Hebba
qu’elle est double. En effet, elle travaille dans cette parfumerie, elle est
habillée à l’occidentale, mais dès qu’elle quitte son travail, elle se voile et
vis dans les quartiers défavorisés. Hebba l’accompagne. Dans le métro, Hebba
est l’unique femme à ne pas porter de voile. Tous la regardent avec insistance.
Ils la fixent et la mettent mal à l’aise. La vendeuse ressent ce malaise et lui
donne un foulard pour qu’elle se couvre la tête comme toutes les autres femmes.
La pression sociale et le voile. Une belle image. Certaines
se voilent peut-être par choix, mais toutes les autres? Toutes les autres
le font-elles vraiment par choix?
N’est-ce pas la pression sociale qui les y oblige, cette
pression pouvant être un parent, le voisinage, un patron, ou tout simplement le
regard des autres?
Pour son émission, Hebba va donc rencontrer des femmes
différentes, et chacune va raconter son histoire.
Nous avons celle qui est resté vieille fille. Elle a fini
dans une clinique psychiatrique. Pourquoi? Parce qu’elle a refusé le
carcan social, elle a refusé le mariage à l’égyptienne (ou à
l’arabo-musulmane), elle a refusé le joug des traditions, elle a refusé la suprématie
du mâle, elle a refusé d’être l’ombre d’un homme.
Elle va à un rendez-vous. Elle écoute le prétendant énoncer
toutes ses conditions. Et à la fin, elle lui dit qu’elle accepterait toutes ses
conditions, mais qu’elle demande juste ce qu’elle aura en retour. Quoi? Elle répète: pourquoi renoncerait-elle à sa liberté, à son indépendance financière, pourquoi
est-ce qu’elle accepterait de faire le ménage, de s’occuper de la belle-mère,
de faire la cuisine…? En contrepartie de quoi? Que va-t-il lui apporter lui?
Que répond le prétendant ?
Un mari.
Une femme doit consentir à tout cela, à toutes ces
restrictions, à toutes ces obligations, seulement et uniquement pour avoir un
mari.
Mais qu’est donc un mari dans nos sociétés ?
Elle est prête à renoncer à tout cela pour avoir un
compagnon, pour avoir un amoureux, un partenaire, un prince charmant, mais… on
ne lui offre qu’un mari, qui ne remplirait aucune de ces «taches».
En fait, elle ne consentirait à tous ces sacrifices que pour obéir à la société
et jouir du statut de la femme marié. Et quel statut !
Cette femme est venue témoigner à l’émission de Hebba. J’ai
adoré lorsqu’elle a commencé son témoignage en disant qu’elle voulait parler du
voile. Hebba étonnée, lui demande s’il s’agit du voile islamique, elle lui
répond que non, qu’elle parle du voile qui couvre depuis quelques temps les
esprits des gens. Ce voile qui s’est abattu sur les cerveaux de tous les
égyptiens, hommes et femmes.
Je dirais: pas seulement égyptiens d’ailleurs!
Il y a deux autres témoignages dans le film. Je ne peux les
raconter tous. Mais à chaque fois il s’agit de femmes victimes d’hommes.
D’hommes qui profitent des lacunes de nos sociétés et s’en servent pour
tromper, bafouer, profiter, exploiter des femmes. L’oncle qui vole l’argent de
ses nièces, pourtant elles-mêmes pauvres, l’employé qui séduit les filles de
son patron décédé, le futur ministre arnaqueur…
D’ailleurs, pour ce dernier témoignage, la femme est arrêtée
pour avoir protesté et posé une simple question: sur quels critères les
ministres sont-ils nommés?
Yousry Nasrallah profite d’ailleurs de son film pour aborder
d’autres problèmes que ceux de la place de la femme dans nos sociétés. Il parle
de corruption, il parle de drogue, il parle d’hypocrisie… Et comme onle répète souvent dans ce film, tout est
politique.
TOUT EST POLITIQUE, c’est bien vrai.
Je ressens ce film comme un signal d’alarme. Attention,
mesdames et messieurs, nous avons des problèmes. Nos sociétés arabo-musulmanes
souffrent. Et un des problèmes majeurs est celui du statut de la femme, qui représente,
il ne faut jamais l’oublier, la moitié de l’humanité.
Allez voir ce film, c’est le conseil que je vous donne.
Entre temps, lisez les articles qui lui ont été consacrés.
Quand à moi, je le reverrais avec un très grand plaisir.
Ce soir, avec des amis, nous sommes allés au cinéma. Dans le cadre du cycle du cinéma italien contemporain, nous sommes allés voir le film "Diverso da chi" du réalisateur Umberto Carteni. Nous avons passé un excellent moment. C'était un très beau film.
Mais combien étions-nous dans cette salle de cinéma?
Une dizaine?
Une quinzaine?
C'est malheureux!
L'autre soir, je suis allée voir le film "la boite magique" de Ridha Béhi, nous étions 5 personnes au cinéma. Pourtant, ce film mérite d'être vu. Je sais, on n'y apprend pas grand chose, mais il dégage beaucoup d'émotions.
C'est très simple, la seule fois où la salle de cinéma a affiché complet cette année, c'était lors de la projection du film "Tetro" de Francis Ford Coppola.
Alors, pourquoi?
Pourquoi n'allez-vous pas au cinéma?
Pourquoi les tunisiens ont-ils perdu l'habitude d'aller au cinéma?
Il fut un temps où on disait que la programmation était très mauvaise, que les films n'étaient projeté au cinéma que très longtemps après leur sortie, que les salles n'étaient pas belles, que le son était très mauvais, que les spectateurs ne sont pas respectueux....
C'était peut-être vrai.
Mais cela ne l'est plus.
Cela fait 2/3 ans que je vais très régulièrement au cinéma.
Il y a au moins 2 salles très confortables: l'AfricArt et l' Al Hambra.
Techniquement, il n'y a aucun problème. L'image est bonne et le son est bon aussi.
Pour ce qui est de la programmation, elle est très intéressante.
Personnellement, j'ai eu l'occasion de voir de très beaux films, et surtout de voir des films que je n'aurais peut-être pas pu voir autrement.
Je pourrais citer à titre d'exemple "La porte du soleil", un excellent film de Yosri Nasrallah, diffusé à l'occasion de la nakba.
Ou d'autres films, comme le film algérien "Mascarade" de Lyes Salem, ou celui d'hier...
Et parfois, c'est l'occasion de revoir certains anciens films, comme "l'homme de cendres" de Nouri Bouzid.
Sans parler de l'excellent cycle spécial comédie italienne, lors du mois de janvier dernier au cinéma Alhambra. Tous d'excellents films.
Rien que la semaine dernière, j'ai vu un excellent court métrage, "Toute la mémoire du monde" d'Alain Resnais, et qui date de 1956. Où aurions-nous pu voir un tel film?
Ce court métrage était une pure merveille, surtout pour une personne comme moi qui adore les livres.
Lorsque je discute parfois avec des amis, ils me disent "pourquoi tu te fatigues à aller au cinéma, alors que tu pourrais louer tous les films que tu veux en DVD?".
C'est vrai, pour beaucoup moins cher qu'un ticket de ciné, je pourrais louer tous les films que je veux. Je pourrais même les télécharger gratuitement sur internet.
Oui, mais....
Mais où est le charme du cinéma?
Où est la magie du grand écran?
D'abord, coté programmation: comment est-ce que nous, spectateurs, pourrions connaitre tous ces films anciens, ou méconnus du grand public..., pour les louer en DVD?
Ensuite, il est vrai que certains films ne perdent pas leur charme sur un écran de TV, mais ce n'est pas le cas de tous les films.
J'ai par exemple vu le film "Le dernier samouraï" au cinéma et à la TV. On dirait 2 films différents.
Comment peut-on apprécier les effets spéciaux, les belles images, les belles couleurs... à la TV?
Et puis, peut-on vraiment apprécier un film lorsque l'on mange, lorsque le téléphone sonne, lorsqu'un bébé pleure, lorsqu'un enfant parle...?
Allez au cinéma. Reprenez cette habitude. Vous ne le regretterez pas. Je vous le promets.
Dimanche
dernier, la rue du 18 janvier 52 du centre ville a assisté à une mini
manifestation de sauvegarde du cinéma tunisien sous le titre explicite
«Que vive le cinéma»…Il y avait dans la salle Afric’Art une centaine
de jeunes, probablement appartenant à l’Esam, venus comme pour une
messe d’adieu au 7è art dans notre pays…
Il
y a de quoi se rassembler. C’est comme pour le lion de Tunisie (le Lion
de l’Atlas), on lui a tellement tiré dessus, qu’il a disparu sans
laisser de traces autres que celles dans les salons cossus de la
coloniale ou dans les peintures orientalistes… Dans tous les cas de
figure, le cinéma tunisien vit la même situation que celle du lion
d’antan…
Cachez-moi ce sein…
Depuis
un certain temps, des articles – principalement en langue arabe –
tirent à boulets rouges sur le cinéma tunisien lui faisant porter tous
les maux de la terre. C’est à croire que si la banquise perd du poids,
la raison n’est nullement le réchauffement de la planète, mais bel et
bien le cinéma tunisien…
Cette
rengaine a commencé bien avant la représentation du juif tunisien dans
«L’Homme de cendres» de N. Bouzid et dont une certaine presse
orientale en a fait son choux gras et bien même avant ces scènes de
hammam de F.Boughdir ou l’histoire adultérine du «Silence des
Palais» de M. Tlatli… Ce trio, Bouzid, Boughdir, Tlatli, et quelques
soient leurs films, demeure aux yeux des gardiens d’une morale « bête
et méchante » des cinéastes à abattre, car c’est par eux que le mal
arrive. Étant entendu que la mal est la dépravation, la licence, la
débauche, la perversité, le vice, l’irrespect de l’identité et j’en
passe. La chose s’est aggravée avec d’autres productions comme « Le fil
perdu » de K. Bornaz, «Demain je brûle» de Ben Smail, «Le Prince»
de M. Zran,«Elle et lui» de E. Baccar, «la Tendresse
du loup» de J. Saadi ou «Douweha» de R. Laamari sans oublier son
«Satin rouge» et «Fatma» de Kh. Ghorbal… En un mot, cette poignée
de films orphelins d’une politique culturelle est devenue l’expression
d’un ennemi intérieur dont il faut extraire les racines…
Outre
le fait qu’aux yeux de certains mentors de la «régression identitaire» qui se propage comme la chienlit grâce aux satellitaires du Golfe,
ces films ne représentent nullement la Tunisie,
si tant est qu’un film est un porte drapeau, ils sont un cheval de
Troie à travers lequel l’Occident veut pervertir notre culture,
lézarder notre personnalité, nous détourner de notre « authenticité » ,
en bref, nous néo-coloniser en finançant ces films… En contrepartie,
ces cinéastes deviennent des « importateurs d’idées étrangères »… Que
Bouzid insinue un viol d’enfant ou que Boughdir illusionne un sein, que
Ben Smail évoque le sida ou que Saadi montre un viol, que Laamari
dessine une relation adultérine ou que Ghorbal montre un corps de
femme… il y a chez nos cinéastes, une volonté manifeste d’être les
agents de l’ennemi, surtout que le public national « avait découvert le
pot aux roses » et ne se rue plus pour les voir... Et comment!
On donnerait sa langue au chat
« Latragédie, c'estlorsqu'onsecoupeledoigt. Lacomédie, c'estquandontombedansunebouched'égoutouverteetquel'onmeurt. »
disait le cinéaste et comédien américain Mel Brooks… Les doctrinaires
de l’image angélique et du « cinéma propret » n’ont jamais senti que
l’état du cinéma tunisien est plus qu’une tragédie… on a l’impression
qu’il est tombé dans un dégoût forcé et le voici qui se meurt sans
qu’on lui portât assistance… L’Etat donne certes de l’argent. Mais ce
qu’il donne à fonds perdus n’honore nullement la finition d’une œuvre
et ce, en l’absence d’un capital privé intéressé par la chose
culturelle…
Que
dire d’un pays qui donna au monde arabe son premier film de fiction
(Ain al-Ghazal de Shamama Chekly) en 1924 et qui, moins d’un siècle
plus tard, patauge dans la flaque d’une moyenne d’un film et demi par
an ?
Que
dire d’un pays qui connut les projections d’images mouvantes dès 1897
et qui, un siècle plus tard, ne possède plus que 13 salles de cinéma
(et non 19 comme dans un document du Ministère de tutelle) avec 8500
sièges pour 10 Millions d’habitants… Tous les comptes aboutissent à un
siège pour 1177 Tunisiens… Une vraie surpopulation…
Que dire d’un pays qui possédait les laboratoires les mieux équipés de toute l’Afrique, ceux de Gammarth (1964).
Que
dire d’un pays où des quartiers, des villages, des villes, des
gouvernorats entiers ne savent plus ce qu’est une salle de cinéma. Un
pays où on oublie maintenant que le cinéma n’est pas que la salle et le
film… C’est une sortie. Et qui dit « sortie » dit une vie publique, un
petit commerce florissant, une saine promiscuité dans une mixité de bon
aloi, etc. Tout ceci, pfuuut ! Il y a des jeunes de notre pays qui ne
savent du cinéma que ce que diffusent les télévisions. Et il n’y a pas
de média plus casanier que la télé… Plus des trois quarts des Tunisiens
regardent des films à la télé et bien plus se réfugient chez les
graveurs…. .
Que
dire d’un pays qui s’intéresse peu, très peu à l’image nationale.
Sinon, comment comprendre cette nuée de pirates qui non seulement
squattent les productions étrangères, mais en plus « chapardent» les
films nationaux au grand dam de la loi…
Peut-on
alors en vouloir à un cinéaste de chercher ailleurs un co-financement
pour son film ; fut-il auprès du Bon Dieu, car l’aide du Ministère est
de 30% du devis eu égard à toutes les causes citées précédemment… Et on
ose accuser son chien de rage!
Que
des jeunes se regroupent pour crier un « SOS Cinéma tunisien », c’est
qu’il y a encore de l’espoir en l’air… ça a toujours été ainsi dans mon
pays… Pourquoi ? Va savoir…
Depuis janvier 2010, le cinéma Alhambra de la Marsa a son ciné-club. C'est tous les lundis à 19h.
Le programme du mois de janvier a été génial: Spécial comédie Italienne.
Je n'ai malheureusement pas pu voir tous les films, mais j'en ai vu deux:
- A cheval sur le tigre avec Nino Manfredi. Un film émouvant et très drôle. Pour moi deux heures de pur bonheur. J'étais sortie de la salle de cinéma dans un état second.
- Les monstres avec Vittorio Gasman et Ugo Tognazzi. Sous la forme de vingt sketches, Les Monstres met en scène les "petites
monstruosités" quotidiennes, les mesquineries et mensonges des
stéréotypes italiens des années 1960.
Je vous promet qu'avec ce film, tous les spectateurs ont bien ri. Et parfois le rire était un peu jaune vu que malheureusement, il s'applique bien à la Tunisie de 2010.
J'ai déjà vu ce film. A l'époque, je ne l'avais pas particulièrement aimé, mais mon mari l'adore. En principe, j'irais le voir lundi prochain. je pense que je ne l'avais pas compris. Maintenant, avec l'expérience des années, je le comprendrais peut-être.
Avec ce cycle consacré à la comédie italienne, et en choisissant des films de qualité, je trouve que le ciné-club Alhambra a très bien démarré. J'espère que cela continuera ainsi.
(Sur cette photos, les deux sont célèbres, même la petite fille)
Qui est cette actrice? Quel est ce film?
Qui sont-elles? Qu'ont-elles fait?
Vous avez deviné???
Réponses:
A - Mohamed Abdelwahab et Faten Hamama.
B - Dalida
C - Faïrouz
D - Magda, dans son rôle inoubliable de Djamila Bouhired
E - Raya et Skina - Je suppose que vous connaissez tous leur histoire, reprise des centaines de fois dans des films, feuilletons... Elles ont été Égypte, les premières femmes à avoir été condamnées à mort et exécutées.
Normalement, je suis une fille consciencieuse, et je rempli en principe mes obligations en priorité.
Aujourd'hui, j'ai dérogé à cette règle. Il y avait la projection du film "Poupées d'argile" de Nouri Bouzid au ciné-club d'Ibn Khaldoun à 16H, et je voulais absolument le voir.J'adore les films de Nouri Bouzid et je ne connaissais pas ce film.
Par ailleurs, j'ai un dossier urgent à terminer.
J'ai hésité, hésité, hésité..... et ensuite, je suis allée voir le film.
Mais comme je rempli quand même mes obligations, là je suis au bureau. J'y serais peut-être jusqu'à 22/23h, ou même plus tard. Mais pour une fois,je ne le regrette pas. Le film était vraiment génial.
C'est mon mari qui va être content. Il lui arrive de me reprocher mon coté sérieux. Il va être étonné, et j'espère agréablement surpris de voir que pour une fois, j'ai fais passer mon plaisir bien avant mon devoir.
est un film avec dans les rôles principaux Chadia et Yosra. J'ai du le voir une dizaine de fois, et à chaque fois je pleure, je pleure...
Certaines scènes sont très émouvantes. Peut-être lorsque l'on est mère et que l'on sait ce qu'est l'amour d'une mère, on les comprend mieux, et surtout on les ressent mieux.
On comprend ce qu'est le sacrifice d'une mère.
J'adore ce film.
Et puis, aujourd'hui mon fils a 16 ans, l'amour maternel est d'actualité pour moi!
Joyeux anniversaire mon amour.
P.S.: J'ai essayé de trouver ce film sur internet, je ne l'ai pas trouvé, mais pour ceux qui seraient intéressés, il passe actuellement sur Melody aflam.
Cette semaine va être riche en évènements culturels.
Avant hier soir, j’avais beaucoup de travail, donc j’ai du rester au bureau assez tard.
Mais depuis hier, les réjouissances ont commencées.
Hier, mardi, première réunion «constitutive» du club de lecture que quelques facebookeurs et moi avons formé. J’espère que cela sera intéressant et nous permettra, non seulement de lire, ce que je fais déjà, mais surtout de parler livres, auteurs… Et nous enrichir au contact les uns des autres.
Ce soir, mercredi, comme très souvent les mercredis, ciné club à l’AfricArt. La semaine dernière, j’y étais pour le premier film de la saison "Le temps qui reste" du cinéaste palestinien Elia Suleiman. Ce soir, c’est pour voir le film "La guerre du golfe et aprés, il s’agit d’un film collectif groupant cinq cinéastes arabes.
Demain soir, jeudi, cela sera au tour du théâtre avec la pièce "Hobb Story...ouvrir ici" qui paraît-il est une belle pièce.
Et enfin, vendredi, je vais clôturer ma semaine culturelle avec le vernissage de l’exposition du peintre Mourad Chaâba «Harmonie» qui se tiendra à la Galerie El Borj à La Marsa. J’attends cette expo avec impatience, les tableaux me paraissent magnifiques. J’essayerais de prendre des photos et de vous les montrer.
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