Sur les conseils de Bassem Samra, l'acteur qui joue le rôle du mari de Zet, j’ai regardé le feuilleton égyptien « une fille nommée Zet بنت إسمها ذات ». J’ai tellement adoré que j’ai vu les 31 épisodes en 3 jours.
Lorsqu’il m’en a parlé, je pensais que j’aurais affaire à un feuilleton comme j’en voyais il y a quelques années, une banale histoire quelconque…
Mais ce que j’ai découvert est tout autre.
Le feuilleton nous raconte la vie de Zet, une femme née le 23 Juillet 1952, le jour du coup d’Etat des Officiers Libres contre le roi Farouk.
Nous suivrons Zet pendant des années, de juillet 1952 jusqu’au mois de janvier 2011, date de la révolution tunisienne.
A travers la vie de Zet, nous allons revivre l’Histoire de l’Egypte et même un peu du monde arabe. Le feuilleton va nous montrer à quel point les évènements et décisions politiques influent sur nos vies. Nous verrons d’ailleurs tout le long du feuilleton de très nombreuses images d’archives et d’extraits de journaux télévisés. Il y aura des extraits de discours de Nasser, de Sadate, mais aussi de Bush et d’Obama. Il y aura des images de diverses guerres : la guerre des six jours, la guerre du Koweit, la guerre d’Irak, des images du 11 septembre 2001, des images de divers attentats…
Le feuilleton va se baser principalement sur deux axes :
- l’Histoire de l’Egypte de 1952 à 2011 et l’évolution de la société égyptienne. Nous verrons comment la société va changer petit à petit, comment les mentalités vont changer, comment l’enseignement va se dégrader, comment les valeurs vont petit à petit disparaitre, comment l’islamisme va s’installer, les relations hommes/femmes vont aussi évoluer….
- l’histoire personnelle de Zet, et à travers elle, je trouve qu’un hommage est rendu à la femme égyptienne, mais aussi à la femme arabe. On veut occulter le rôle de la femme, on veut la soumettre… mais en fait, la femme est la colonne vertébrale de la famille et par là de la société. C’est elle qui donne naissance, c’est elle qui élève, c’est elle qui soutient, c’est elle qui nourrit, c’est elle qui conseille, c’est elle qui travaille dedans et dehors, c’est elle qui soutient le mari opposant, le mari soulard, le mari travailleur, le mari chômeur…
Le feuilleton est très bien fait. Les costumiers, les accessoiristes et les techniciens du décor ont fait de l’excellent travail. Ils nous ont fait traverser les années subtilement. Tout change, en particulier les costumes, et on ne s’en aperçoit presque pas. Cela se passe doucement, comme dans la vraie vie. Le feuilleton commence d’ailleurs avec des femmes bien mises, bien maquillées, bien coiffées, portant des robes courtes, bien ajustées, très colorées, pour finir avec des femmes pratiquement toutes voilées portant des vêtements amples cachant toutes leurs formes.
Pareil pour les quartiers, les immeubles, les rues… qui au début du feuilleton étaient neufs, en bon état, propres… et finissent par être délabrés, sales…
On voit aussi l’appauvrissement des classes moyennes qui ont vues leur niveau de vie se dégrader au fil des années.
Le jeu des acteurs est excellent. Zet est joué par l’actrice Nelly Karim que je n’apprécie pas particulièrement mais qui a vraiment très bien joué le rôle. Vraiment très bien.
Bassem Samra joue le mari de Zet, et il y excelle. Mais bon, lui excelle dans tous ses rôles je crois. Il a cette capacité, non pas de jouer un rôle, mais de devenir ce rôle, devenir le personnage qu’il est censé jouer.
Cela fait des années que je n’ai pas regardé un feuilleton égyptien, et là, je me suis vraiment régalée. J’ai passé d’excellents moments et cela m’a donné envie de partager avec vous tous.
Mon conseil : regardez « une fille nommée Zet ». Il se trouve sur youtube, ici (cliquez sur le lien)
Quant à moi, je vais essayer de trouver le livre dont a été tiré ce feuilleton et le lire.
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