Je suppose que beaucoup d’entre vous ont vu le film «Shall we dance?» avec Richard Gere et Jennifer Lopez. Ce film existe aujourd’hui en version Egyptienne "ما تيجى نرقص" avec dans les rôles principaux Yosra et Ezzat Abou Ouf (vous pouvez voir le film ici).
Je suis tombée par hasard sur ce film l’autre jour, j’avoue ne pas avoir fait le lien avec le film «Shall we dance?», bien que le titre soit pratiquement identique.
J’ai commencé à le regarder. Pendant une première partie du film, ce n’est qu’un remake. Un copier/coller, avec tous les détails, mais une seule différence: Yosra joue le rôle de Richard Gere, c’est elle l'avocate qui s’ennuie dans sa vie quotidienne et va vouloir apprendre à danser.
Bien-sûr, pour que les apparences soient sauves, Yosra ne sera en aucun cas attirée par le danseur «star» de l’école de danse, contrairement à Richard Gere qui était attirée par la belle Jennifer.
Et puis, tout d’un coup, le film s’éloigne de son modèle. Et l’histoire change complètement.
Deux jeunes filles voilées arrivent un jour à l’école et vont vouloir prendre des cours de danse. L’école va s’organiser pour donner des cours aux filles voilées, seules, sans présence masculine.
Un jour, l’une de ces filles se marie. A son mariage, elle invite Yosra, l’enseignante et la proprio de l’école. Les 3 femmes assistent à la fête. Elles ne sont pas voilées, alors que toutes les autres femmes le sont.
Deux hommes, dont le frère de la mariée, vont voir ces femmes, non voilées, quitter le mariage, et s’étonner de leur presence parmi les invitées, toutes voilées. Ils vont faire une petite enquête et apprendre que leurs sœurs prennent des cours de danse.
Ils portent plainte contre l’école de danse pour atteinte aux bonnes mœurs.
On voit un inspecteur enquêter à propos de l’école de danse…
Par ailleurs, le mari de Yosra va apprendre qu’elle prend des cours de danse. Après quelques reflexions, il lui fixe un ultimatum: soit elle arrête la danse, soit divorce.
Répudiation. Elle en est meurtrie.
Mais elle prend quand même la défense de l’école de danse comme avocate.
Ce qui sauvera l’école, c’est le témoignage d’une des jeunes voilées qui témoignera en sa faveur. Dans cette école, on ne fait que danser. Pas de flirts, pas de gestes déplacés, pas de prostitution… Au contraire, elle va jusqu’à dire que pour elle c’est enfin un moyen d’évasion de son monde plein d’interdits.
Pour finir, toutes les charges contre l’école seront levées. Le mari de Yosra va aussi finir par être convaincu, sa femme en prenant des cours de danse, ne fait aucun mal. Il finira par s’y mettre lui-même.
Un film bien gentil et sympa.
Ce que j’ai apprécié, c’est son discours de tolérance. Tolérance envers tous.
Par exemple, dans l’école de danse, un couple d’homosexuels. Le film essaye de dire que ces gens-là ne font aucun mal à personne. Ils sont entre eux, ils sont heureux comme ils sont, alors pourquoi vouloir les embêter?
Dans cette école aussi, on comprend que les gens sont de religions différentes, mais que cela n’a pas d’importance. L’essentiel, est de bien s’amuser, de se sentir bien dans sa peau, se respecter…
Et c’est bien ce que prône ce film. Amusons-nous, respectons-nous, quels que soient nos penchants sexuels, nos idéaux, nos religions… La vie est faite aussi pour s’amuser.
Il met d’ailleurs en exergue le fait que les «trop religieux» sont ceux qui sont intolérants, ils jugent, ils condamnent… selon des apparences. Et cela est aussi commun à d’autres personnes, par exemple, lorsque le policier vient pour enquêter à propos de l’école, le concierge lui dit que c’est une honte cette école, des hommes et des femmes y entrent, en sortent, et personne ne sait ce qu’il s’y passe.
Ce film m’a aussi rappelé le film de Youssef Chahine «Le Destin», où il y a aussi un peu ce discours: dans cette vie, chantons, dansons, amusons-nous… Il ne faut pas faire de la vie un enfer sous pretexte de religion. Youssef Chahine nous y explique sa conception de la vie fondée sur la connaissance, la tolérance, le partage et l'amour.
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