Je viens de terminer la lecture du livre "Au pays de Dieu" de Douglas Kennedy. Ce livre est le récit du voyage qu'a effectué l'auteur dans le sud des USA, pour suivre la voie de Dieu. EN fait, il a fait un travail de "recherche" sur les évangélistes et prédicateurs américains, très prolifiques dans le sud des USA.
Ce que je retiens de ce livre, est qu'à l'exception de certains prédicateurs sincères, qui vraiment veulent promouvoir Dieu et Jésus, les autres n'ont pour Dieu que le Dieu DOLLAR.
Sectes, églises, émissions Tv, parcs d'attractions, disques, livres, merchandising... tout est fait pour tirer un maximum de bénéfices du "produit" Jesus. Et cela se compte en centaines de millions de dollars.
Il est aussi étonnant d'entendre parler les gens touchés par la "grâce du seigneur". Ces gens dont la vie a changé lorsqu'ils ont découvert Dieu, ou lorsque Jésus leur a parlé. On constate que souvent ces gens-là étaient en plein désarroi, sans espoir, en fin de vie, empêtrés dans les problèmes... Ils essayent de croire... parfois il ne leur reste que leurs croyances pour les accrocher à la vie.
Ce livre nous fait découvrir un aspect des USA dont on entend parfois parler mais dont on ne mesure pas l'ampleur.
Personnellement, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec ce qui se passe actuellement dans nos pays musulmans. Des prédicateurs essayent de récupérer le désarroi et la crise identitaire d'une grande partie de la population musulmane pour les manipuler, comme le font d'ailleurs ces prédicateurs américains.
Je me rappelle que l'année dernière le revenu de Amrou Khaled avait été divulgué, et d'après mes souvenirs, le montant en était énorme.
Que Dieu, le vrai, nous préserve des prédicateurs, quels qu'ils soient!
Un ami m'a proposé d'aller au théâtre municipal vendredi prochain pour voir la pièce "Plus si affinités" avec Mathilda May et Pascal Légitimus. Sa femme et lui avaient déjà acheté leurs billets. J'ai donc voulu acheter nos billets aujourd'hui, mais j'ai appris que la pièce avait été annulée, parce que trop 9biha (trop osée).
Ah bon? 9biha jusqu'à quel point? Avant d'être programmée, personne ne l'avait remarqué? Et puis qui a jugé qu'elle était 9biha? Selon quels critères? Sommes-nous encore des enfants?
Jusqu'à quand cette censure idiote?
Jusqu'à quand nous jugera-t-on immatures et incapables?
"La société a besoin de transgresseurs. Elle établit des lois afin qu'elles soient dépassées. Si tout un chacun respecte les règles en vigueur et se plie aux normes: scolarité normale, travail normal, citoyenneté normale, consommation normale, c'est toute la société qui se retrouve "normale" et qui stagne.
Sitôt décelés, les transgresseurs sont dénoncés et exclus, mais plus la société évolue et plus elle se doit de générer discrètement le venin qui la contraindra à développer ses anticorps. Elle apprendra ainsi à sauter de plus en plus haut les obstacles qui se présenteront.
Bien que nécessaires, les transgresseurs sont pourtant sacrifiés. Ils sont régulièrement attaqués, conspués pour que, plus tard, d'autres individus "intermédiaires par rapport aux normaux" et qu'on pourrait qualifier de "pseudo-transgresseurs" puissent reproduire les mêmes transgressions mais cette fois adoucies, digérées, codifiées, désamorcées. Ce sont eux qui alors récolteront les fruits de l'invention de la transgression.
Mais ne nous trompons pas. Même si ce sont les "pseudo-transgresseurs" qui deviendront célèbres, ils n'auront eu pour seul talent que d'avoir su repérer les premiers véritables transgresseurs. Ces derniers, quant à eux, seront oubliés et mourront convaincus d'avoir été précurseurs et incompris."
Les 3 livres racontent le destin d’un peuple dont la vie bascule dans l’horreur suite aux guerres et surtout suite à un régime extrémiste qui va bouleverser leurs vies.
Les 3 livres parlent du passé comme de quelque chose de merveilleux. Les personnages ont tous en mémoire des souvenirs de bonheur, de liberté, d’un beau pays, d’une certaine joie de vivre…
Hier j’ai lu «Les hirondelles de Kaboul». Ce dernier livre décrit plus particulièrement le désarroi qui ronge certains afghans qui ne se retrouvent plus dans la «société» nouvelle de leur pays. Ce dernier livre met surtout l’accent sur le désarroi des hommes, qui assez bizarrement sont aidés par leurs femmes, femmes qui sont reléguées au rang d’objet dans cette nouvelle société extrémiste et rétrograde.
Si vous voulez en savoir plus sur ces livres, je vous invite à lire les divers commentaires écrits par les internautes sur le site Amazone.
Quant à moi, j’ai envie de publier ci-dessus un extrait qui m’a paru assez émouvant. Il s’agit d’une ancienne avocate qui se retrouve enfermée chez elle à cause des règles imposées par les talibans. Son mari lui propose de sortir avec lui en promenade. Elle commence par refuser.
« - Parce que c’est la vérité. Nous ne sommes plus rien. Nous n’avons pas su préserver nos acquis, alors les apprentis mollahs les ont réquisitionnés. J’aimerais sortir avec toi, tous les jours, tous les soirs, glisser ma main sous ton bras et me laisser emporter par ta foulée. Ce serait merveilleux, toi et moi, debout l’un contre l’autre, devant une vitrine ou bien autour d’une table, à bavarder et à bâtir d’invraisemblables projets. Mais ce n’est plus possible, maintenant. Il y aura constamment un épouvantail malodorant, armé jusqu’aux dents, pour nous rappeler à l’ordre et nous interdire de parler à l’air libre. Plutôt que de subir un tel affront, je préfère m’emmurer chez moi. Ici au moins, lorsque le miroir me renvoie mon reflet, je ne m’abrite pas derrière mes bras.
(….)
- Je ne tiens pas à rentrer avec un cœur gros comme ça, Mohsen. Les choses de la rue gâcheront ma journée inutilement. Je suis incapable de passer devant une horreur et de faire comme si de rien n’était. D’un autre coté, je refuse de porter le tchadri. De tous les bâts, il est le plus avilissant. Une tunique de Nessus ne causerait pas autant de dégâts à ma dignité que cet accoutrement funeste qui me chosifie en effaçant mon visage et en confisquant mon identité. Ici, au moins, je suis moi, Zunaira, épouse de Mohsen Ramat, trente-deux ans, magistrat licencié par l’obscurantisme, sans procès et sans indemnités, mais avec suffisamment de présence d’esprit pour me peigner tous les jours et veiller sur mes toilettes comme sur la prunelle de mes yeux. Avec ce voile maudit, je ne suis ni un être humain ni une bête, juste un affront ou une opprobre que l’on doit cacher telle une infirmité. C’est trop dur à assumer. Surtout pour une ancienne avocate, militante de la cause féminine. Je t’en prie, ne pense aucunement que je fais du chichi. J’aimerais bien en faire d’ailleurs, hélas! le cœur n’y est plus. Ne me demande pas de renoncer à mon prénom, à mes traits, à la couleur de mes yeux et à la forme de mes lèvres pour une promenade à travers la misère et la désolation; ne me demande pas d’être moins qu’une ombre, un froufrou anonyme lâché dans une galerie hostile. Tu sais combien je suis susceptible, Mohsen; je m’en voudrais de t’en vouloir lorsque tu essayes seulement de me faire plaisir.»
Il y a un concept qui a du mal à être compris par beaucoup de tunisiens: faire la queue.
Pourquoi est-ce si difficile?
Faire la queue signifie qu'il faut se mettre l'un derrière l'autre par ordre d'arrivée. Et le premier arrivé sera le premier servi. C'est logique, non? Alors pourquoi est-ce si difficile à comprendre par certains?
Et je voudrais dire à ces gens-là que nous sommes tous pressés, que nous avons tous des choses importantes à faire, que nous tous n'aimons pas attendre, que nous tous connaissons quelqu'un, que nous tous sommes fatigués par l'attente... Et surtout que nous sommes tous égaux. Alors il n'y a aucune raison pour que celui qui arrive en dernier soit servit avant les autres. Il n'y a aucune raison de pousser, de tricher, de doubler....
Nous sommes sencés être tous égaux, non?
Je comprends que parfois il peut y avoir une exception, une personne malade, une personne âgée, une femme enceinte... Mais à part ces cas exceptionnels, nous sommes tous égaux et il faut savoir attendre son tour.
Alors, SVP, faites la queue et apprenez à vos enfants à la faire. C'est aussi cela respecter autrui!
A l'époque, il était encore un jeune étudiant. Il venait d'une grande famille très riche. Il était tombé amoureux d'une jeune fille qui n'était pas de son milieu. Il avait voulu l'épouser.Ses parents s'y étaient complètement opposés. Ils avaient fini par le convaincre d'épouser une jeune fille qu'ils lui avaient eux-même choisie. Une jeune fille d'une très grande famille, très riche aussi. Il ne l'aimait pas, mais il l'avait épousée. La pauvre!
Elle y avait cru. L'histoire du prince charmant. L'amour. Un peu l'histoire de Lady Diana et du Prince Charles. Très beau mariage. Une fête grandiose.
Mais... Amour à sens unique.
Infidélités.
Sans aucune discrétion. Il se foutait complètement de ses sentiments. Il avait peut-être essayé, mais il ne l'aimait pas.
Les années avaient passé. Des enfants étaient nés de cette union.
Mais toujours un amour à sens unique. Une épouse dépressive, malheureuse.
Une victime.
Une victime?
Mais ils n'avaient pas divorcé. Pourquoi?
Il avait rencontré une autre femme, il en était tombé amoureux. Mais il n'avait pas divorcé.
Par contre il avait épousé cette deuxième femme. Mariage orfi. C'est vrai, c'est un mariage qui n'a aucune valeur juridique en Tunisie, mais il l'avait quand même épousée orfi.
Des enfants aussi étaient nés de cette union.
Deux foyers. Une épouse officielle et un épouse officieuse. Mais un seul mari.
Les années ont passé.
Tout le monde était au courant de cette bigamie de fait.
L'épouse officielle a été très malheureuse pendant des années. De longues années. Parfois elle semblait dépressive. Parfois elle paraissait accablée. Parfois même elle paraissait déséquilibrée.
Et puis résignée.
Aujourd'hui elle a l'air d'avoir surmonté. L'a-t-elle réellement fait?
Pourquoi n'a-t-elle pas divorcé?
- Par amour?
- Pour le statut social et la fortune?
- Parce que dans sa famille on ne divorce pas?
- Pour les enfants?
Je ne sais pas. Je me demande.
En fait, ce genre d'histoire est tellement personnel qu'il est impossible de se mettre à la place de l'autre, ou même d'essayer d'expliquer.
La seule certitude, c'est qu'elle a été très malheureuse. Elle l'est peut-être encore.
"Mon nom est Zakaria, j'ai cinquante ans et je suis écrivain. Écrivain dans un pays où ne sont éditées que des œuvres asexuées, gommées de toutes aspérités caractérisant la pensée individuelle. L'entreprise d'État qui avait le monopole de l'édition depuis l'indépendance jusqu'aux évènements du 5 octobre 1988 a pendant longtemps publié les essais ou récits que je rédigeais en plus de mon métier de journaliste. Je faisais partie de l'équipe de rédaction du Révolutionnaire, un quotidien dont le pouvoir était le rédacteur en chef. J'allais d'écoles en universités pour donner des conférences et parcourais le territoire afin de réaliser des reportages. Mes chroniques vantaient les performances industrielles, la construction de barrages ou de villages agricoles ultramodernes "réalisés en des temps records grâce à des équipes entièrement algériennes". En thuriféraire patenté, je brossais sans vergogne et dans le sens du poil les qualités "hors normes" du Président, des ministres ou de n'importe quel abruti national érigé en Secrétaire Général d'une section du Parti Unique perdu dans le fin fond du bled. Ce n'était ni de la servitude ni de la lâcheté. C'était pire: de la sincérité. Emporté par le souffle révolutionnaire qui régnait en main de maître à cette époque, je taisais et écrasais volontairement ma subjectivité. On avait réussi à me faire croire qu'elle était un état d'âme bourgeois. J'écrivais alors des textes à vocation populiste qui, au nom de la sacro-sainte devise nationale "Un seul héros: le peuple", louaient la vaillance de la plèbe et la sublime clairvoyance des autorités guidant ses élans héroïques.
Au début des années quatre-vingt, quand l'idéologie socialiste commença à battre de l'aile, je me suis engouffré dans le mouvement suscité par les réformateurs qui, de l'intérieur du régime, fustigeaient les autorités, les accusant de trahir les idéaux révolutionnaires pour détourner richesses et privilèges à leurs seuls profits. Alors, dans un langage et un excès de zèle inconnus de moi jusque-là, je me suis insurgé pour dénoncer avec force et détermination les massacres commis par l'armée pendant les évènements du mois d'octobre 1988. Près de six cents victimes parmi les Gavroches de la révolte populaire. Je l'ai payé cher. Après les évènements, mes écrits furent d'abord charcutés puis censurés. La direction du journal mit fin à mes fonctions en me confiant un poste à responsabilités de pacotille dans l'administration du ministère de tutelle, pour "services rendus à la Nation"."
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