Je viens de lire cet article "Etre égyptien et mariée à une Israélienne: impossible" et je suis indignée. Ce sont toujours les enfants qui payent pour les conneries des politicards, des belligérants, des idiots...
La Haute Haute cour administrative égyptienne a statué: les hommes égyptiens qui ont épousé des israéliennes, ainsi que leurs enfants, doivent être déchus de leur nationalité égyptienne.
Quel est donc le crime de ces enfants?
Ont-ils choisi leurs parents, ou même choisis de naître?
Sont-ils responsables des actes de leurs parents? Sont-ils responsables de la politique des pays de leurs parents?
Non, je ne le crois pas. Alors pourquoi doivent-ils être punis?
Dans ce cas précis, heureusement que la Tunisie permet aux tunisiennes de transmettre la nationalité tunisienne à leurs enfants, sinon, ils auraient été apatrides.
Mais concernant les autres pays arabo-musulmans, qu'en est-il? Que font ces enfants pour avoir une nationalité, un pays et des droits?
Et puis, je trouve que l'Égypte est trop prétentieuse. Elle passe son temps à déchoir les gens de leur nationalité. Celui-là la dérange, et hop, il est déchu de sa nationalité, celui-là est kèfir, pareil, on le déchoit de sa nationalité...
En plus, n'importe quel Tartempion peut saisir la justice pour demander que telle ou telle personne soit déchue de sa nationalité. Droit dont certains usent et abusent je trouve.
Il est temps que l'Égypte, qui se croit (je ne sais d'ailleurs pas pourquoi?!!) le leader du monde arabe, revoie ses positions et sa politique envers ses enfants. Même si elle ne veut pas les reconnaitre, ses/ces enfants sont là, et ils ont besoin de protection.
L'atelier d'écriture est dirigé par M.Ali Bécheur. Il nous a parlé un jour d'un livre "La modification" de Michel Butor pour que nous puissions en étudier le style, assez particulier il faut le dire.
Lors d'un aller Paris-Rome en train, un passager remet en question son
existence, ses choix, avant de se résigner à la médiocrité. Léon
Delmont, 45 ans, est un homme qui a réussi. Pourtant, il étouffe auprès
d'une épouse acariâtre et de quatre enfants qui sont pour lui des
étrangers. Tandis qu'il se rend à Rome, comme chaque mois, il repense à
sa maîtresse, la belle romaine, Cécile, qu'il a l'intention de faire
enfin venir à Paris pour qu'ils vivent ouvertement ensemble. Il a donc
pris une décision. Mais la fatigue du voyage en troisième classe et les
souvenirs de nombreux autres voyages effectués seul, avec sa femme ou
avec Cécile, vont peu à peu modifier cette décision. Avec La
Modification, récompensé par le prix Renaudot en 1957, Michel Butor
réussit le pari de raconter le bouleversement d'une vie à l'intérieur
d'un compartiment, en l'espace de vingt heures. Le style extrêmement
original, néo-réaliste, partagé entre le présent du voyage en train, le
passé immédiat et le futur proche, caractéristique du Nouveau roman, est
notamment remarquable par l'utilisation de la deuxième personne du
pluriel : "Vous êtes encore transi de l'humidité froide qui vous a saisi
lorsque vous êtes sorti du wagon". De ce huis clos, Delmont n'est pas
le seul à sortir "modifié" : le lecteur, directement interpellé par
l'auteur, reste subjugué. (Céline Darner)
Comme le livre paraissait intéressant, il a été décidé de le lire aussi dans le cadre du club de lecture.
Certains d'entre nous ont commencé à le lire et disent ne pas l'avoir apprécié.
Personnellement, je ne l'ai commencé qu'avant-hier soir. Je n'en suis donc qu'au début. Mais j'aime. Je ne sais pas si je peux dire que j'aime, mais disons qu'il m'interpelle.
Le style est particulier, c'est vrai. Il est un peu oppressant, c'est vrai aussi. Peut-être est-ce aussi le fait que l'auteur emploi la deuxième personne du pluriel pour écrire tout son livre. Vous, vous... comme s'il s'adressait à nous. Vous les coupables. Vous qui êtes tous Léon.
Et justement, l'histoire est pour moi si réelle.
Il ne s'agit pas d'un simple héros de roman, pour moi, c'est comme si je lisais des textes écris par mes amis hommes.
J'ai 46 ans, l'âge du héros et l'âge des hommes de mon entourage. Et cette histoire est le vécu des hommes de mon entourage.
Ce livre n'est pas l'histoire de Léon, mais celle de Adel, Tahar, Mohamed, Karim, Mounir, Riadh, Zied, Jalel, Khaled...
Ce livre est l'histoire de tous ces hommes. Tous ces hommes qui arrivent à l'âge de 40 ans et qui veulent remettre en cause leur vie.
Je sais, on va me dire qu'il s'agit de la crise de la quarantaine. OK. j'en ai tellement entendu parler...
Collons-lui encore tout sur le dos: la crise de la quarantaine. Béhi, j'ai compris, c'est pas de leur faute, c'est la crise de la quarantaine.
Et ensuite?
Cette crise de la quarantaine est-elle une fatalité qui s'abat sur les hommes?
On le dirait à les entendre.
J'ai toujours eu une certaine facilité à être l'amie des garçons lorsque j'étais jeune et des hommes maintenant que je suis adulte. Alors ils me parlent, ils me racontent...
Et dans ce livre, je reconnais tout. Toutes les réflexions, tous les reproches, toutes les insatisfactions, toutes les questions, toutes les jérémiades...
OK. J'ai compris. Ok. Nous avons tous compris.
"J'ai 40/45 ans, j'ai réussi ma vie, j'ai un bon poste, je gagne bien ma vie, j'ai une femme et des enfants. Mais je ne suis pas heureux. Je sens un vide. Je ne suis pas heureux.... Et la faute à qui? A ma femme. A cette bobonne à la maison. A cette femme qui a mis le grappin sur moi et qui m'empêche de m'épanouir. Cette femme qui me coupe les ailes et m'empêche de prendre mon envol. A SES gamins qui me ligotent. Tout est de leur faute, et je mérite tellement mieux, moi, le beau, le riche, l'intelligent...Je pourrais avoir toutes les femmes que je veux, des jeunes en plus, pas comme la bobonne qui commence à prendre des rides, à avoir des cheveux blancs et dont les seins commencent à tomber. Oui, je mérite tellement mieux. En plus, cette bobonne fait tout pour me garder, m'emprisonner, me lier, m'attacher au sol, me faire mener une vie pépère, bourgeoise, tranquille, monotone, routinière...Mais quand donc vais-je vivre?"
Mais ouvrez donc les yeux!
Ces bobonnes sont vos femmes. Elles ont pris de l'âge?
Oui, mais c'est normal, les années passent et la nature est ainsi faite. Mais si vous vous regardiez bien dans un miroir, vous remarqueriez que vous aussi vos avez des rides, des cheveux blancs et un énorme bide.
Vous aussi, vous commencez à être flasque, monotone et routinier.
Vos femmes sont des bobonnes?
Oui, mais si vous les aidiez un peu, si vous vous occupiez de VOS gamins... Elles ne les ont pas fait toutes seules et ne les ne les ont pas eus pour vous lier ou vous emmerder. Elles les ont fait pour former une famille avec vous.
Et les enfants sont une responsabilité.
Ouvrez les yeux et réveillez vous, et surtout soyez moins égoïstes.
Ken iddinya dinya, vous devriez maintenant, que vous en avez les moyens et que vos enfants ont commencé à grandir, profiter de votre vie AVEC eux. Pas Contre eux.
Arrêtez de vous prendre pour le nombril du monde.
Soyez réalistes et généreux. Pensez à vos femmes et vos enfants.
Mais que croyez-vous donc?
Que l'herbe est plus verte ailleurs?
Que le bonheur réside dans les aventures et les AUTRES femmes?
Que maintenant que vous gagnez bien votre vie vous devez vous débarrasser de la vieille bobonne et profiter avec une nouvelle jeunette?
Arrêtez vos pleurs et vos jérémiades et prenez vos responsabilités.
Arrêtez de pleurer et de vous trouver des excuses.
Il parait que ce livre relate la "modification" de la pensée de Léon, partit rejoindre sa maitresse mais qui en chemin s'apercevra de son erreur. Je verrais bien. Je continu ma lecture.
Et peut-être qu'ensuite, je le prêterais à tous mes copains hommes qui commencent vraiment à m'énerver grave!
Mais les femmes aussi commencent à m'énerver. Et notre société aussi.
Les femmes doivent se marier. Les femmes doivent tout faire pour garder un mari. Une femme sans mari n'est rien. Rodd bèlik 3la rajlik. Fais ceci, fais cela pour préserver ton couple et garder ton mari. Sois belle. Sois attentionnée. Sois intelligente. Fais, ne fais pas.... Ne le laisse pas te quitter. Fais tout pour le retenir...
Y en a marre.
Alors, femmes, faites ce dont vous avez envie.
Faites-vous belles si vous en avez envie. Mais pour vous, pas pour eux.
Vivez votre vie, pour vous. S'ils vous aiment et vous méritent, ils resteront. Si ce n'est pas la cas, et bien tant pis, cela ne sera pas une grosse perte!
L'auteur m'a énervée. Il parle de l'épouse d'une façon si péjorative. Je sais qu'il prête ces réflexions à son auteur pour les besoins de son roman, mais j'entends ces remarques si souvent!
On croirait presque que notre société est constitué d'hommes beaux et intelligents, flanqués d'épouses vieilles, laides, connes et collantes.
Une prière. Une prière commune à un grand nombre de femmes je pense. Non?
Une prière si banale, mais si importante.
Joséphine raccrocha et tituba jusqu'au balcon. Elle avait pris l'habitude de s'y réfugier. Du balcon, elle contemplait les étoiles. Elle interprétait un scintillement, un passage d'étoile filante comme un signe qu'elle était écoutée, que le ciel veillait sur elle. Ce soir-là, elle s'agenouilla sur le béton, joignit les mains et, levant les yeux au ciel, elle récita une prière:
"Étoiles, s'il vous plait, faites que je ne sois plus seule, faites que je ne sois plus pauvre, faites que je ne sois plus harcelée. Je suis lasse, si lasse... Étoiles, on ne fait rien de bien toute seule et je suis si seule. Donnez-moi la paix et la force intérieure, donnez-moi aussi celui que j'attends en secret. Qu'il soit grand ou petit, riche ou pauvre, beau ou laid, jeune ou vieux, ça m'est égal. Donnez-moi un homme qui m'aimera et que j'aimerai. S'il est triste, je le ferai rire, s'il doute, je le rassurerai, s'il se bat, je serai à ses cotés. Je ne vous demande pas l'impossible, je vous demande un homme, tout simplement, parce que voyez-vous, étoiles, l'amour, c'est la plus grande des richesses... L'amour qu'on donne et qu'on reçoit. Et de cette richesse-là, je ne peux me passer..."
Elle inclina la tête vers le sol en béton et se laissa aller en une infinie prière.
J'ai enfin terminé ce livre. J'y ai passé toute la nuit hier, et ce matin, vers 6h, je l'avais enfin terminé.
J'ai aimé ce livre. Je ne pourrais pas dire que c'est de la très "grande" littérature, mais il m'a interpelée.
Il raconte des femmes. Des femmes différentes. Des belles, des putes, des méchantes, des serviables, des mamans, des ingrates, des menteuses, des sincères...
Ce que j'ai aimé, mais comme dirait Jacob, c'est mon coté "la petite maison dans la prairie", est que celle qui est vraiment sincère avec elle-même et avec les autres, celle qui ne trompe personne, celle qui agit en fonction de ses principes... est celle qui à long terme fini toujours par être la plus heureuse, par accomplir ses rêves, par vivre la vie à laquelle elle aspire.
Un peu gnan gnan?
Oui, peut-être. Mais pourquoi pas de temps en temps?
Et puis, j'ai aimé un autre aspect du livre. L'héroïne écrit un livre. Or depuis quelques mois, je fais partie d'un atelier d'écriture (devenir romancière, mon rêve!), nous apprenons à écrire, et ce livre m'a un peu plongée dans cette atmosphère d'écriture. Peut-être est-il quelque part un encouragement. Écrire. Écrire un livre!
أثارت فتوى تحرم التجرد
كليا من الملابس خلال المعاشرة الزوجية جدلا بين عدد من اساتذة الشريعة في
مصر، فقد افتى الشيخ رشاد حسن خليل عميد كلية الشرعية والقانون السابق بان
"التجرد من الملابس اثناء المعاشرة الزوجية يبطل عقد الزواج".بينما اعتبر الشيخ عبدالله مجاور امين لجنة
الفتوى في الازهر ان "النظر الى الجسد مستحب باستثناء الفرج" ومن ثم اوصى
بان "يستترا برداء او غطاء". أما الدكتورة سعاد صالح مديرة كلية الدراسات
الاسلامية للبنات في جامعة الازهر، فترى انه "يجوز شرعا للزوجين القيام بكل
ما يؤدي الى التقريب والتحبيب بينهما" ومن ثم فان التجرد من الملابس لا
يبطل الزواج. الا انها اعتبرت ان "تعري الزوجين بصورة تامة من غير ملابس
غير مستحب وفقا للادب والارشاد النبوي ولكن هذا لا يعني التحريم".
من جانبه انتقد عبد المعطي عضو مركز الدراسات الاسلامية بشدة هذه الفتوى
وقال "لا يوجد فعل محرم بين الزوجين اثناء المعاشرة في الجماع الا الوطء في
الدبر"، واكد عدم وجود اي نص شرعي يحرم التجرد كليا من الملابس او النظر
الى اي عضو في جسم الشريك خلال المعاشرة الزوجية.
J'adore. J'adoooooooooooooooooore. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Bien que...
J'appelle cela du n'importe quoi. Franchement!
J'explique aux non-arabophones.
Cet article nous informe qu'il existe, en Égypte, un débat à propos de la nudité des époux lors des rapports sexuels.
Le sheikh Rashad Hassan Khalil,
Doyen de la Faculté de droit et de la légalité, a sortit une fatwa d'après laquelle la nudité des époux lors des rapports sexuels annule le contrat de mariage. (Oui, vous avez bien compris, d'après lui, les époux devraient rester habillés pour faire l'amour, sous peine de nullité de leur mariage!!!)
D'après le cheikh Abdullah, de la commission des Fatwas d'Al-Azhar, regarder la nudité du conjoint est permise, à l'exception du vagin, et que donc il valait mieux se couvrir, à l'aide d'un drap ou d'une couverture.
Quant au docteur Souad Saleh, directrice de la faculté d'études islamiques pour les filles de l'Université d'Al-Azhar, elle pense que les époux devraient pouvoir faire tout ce qui pourrait favoriser le rapprochement et l'amour entre eux, bien qu'il serait préférable de s'abstenir de se déshabiller intégralement, conformément à la morale et aux conseils du prophète. Mais que de toute façon, la nudité n'est pas une cause de nullité du mariage.
Pour sa part, Abdul Muti,
membre du Centre d'études islamiques, a critiqué fermement cette fatwa, et a assuré qu'à part les relations anales, il n'y a aucun interdit entre les époux.
Personnellement, j'ai apprécié les commentaires à cet article. A une ou deux exceptions, tous les commentateurs se sont élevés contre cette fatwa, et contre toutes les fatwas du genre.
J'ai apprécié le fait que certains ont reproché à ces cheikhs de se mêler de ce genre de sujets, et de laisser de coté les vrais problèmes de société auxquels il faudrait vraiment essayer de trouver des solutions.
J'ai apprécié les commentaires qui ont reproché à ces cheikhs de donner une mauvaise image de l'islam.
Enfin!
Enfin des gens qui réfléchissent. Enfin des gens qui ne sont pas là à accepter toutes les fatwas sans réagir.
Je me demande si j'avais moi-même publié cet article en le critiquant, certains ne m'auraient pas accusée de dire du mal de l'islam ou d'être une mécréante.
Franchement, c'est dommage. Vraiment dommage. Pourquoi mêler l'islam à tout et à n'importe quoi?
Pourquoi, comme l'ont si bien dit les commentateurs, ces cheikhs ne s'occupent pas de problèmes plus épineux et plus urgents? Pourquoi par exemple ne disent-ils pas que l'excision est une pratique antérieure à l'islam, et que nulle part l'islam ne la recommande?
Pourquoi ne nous sortent-ils pas une fatwa interdisant justement l'excision?
Pourquoi ne prononcent-ils pas des fatwas qui pourraient rendre service aux sociétés, aux familles...?
C'est vraiment dommage.
On dirait que certains n'ont d'autre but que de ridiculiser l'islam.
Rabbi yahdihom.
P.S.: Cet article date du 08/06/06 , mais je ne l'ai découvert qu'hier.
C'est une recette que m'avait apprise une copine l'été dernier.
Un dimanche midi, des amis avaient débarqué à l'improviste, et je commençais à paniquer un peu. Une amie était entrée dans ma cuisine et m'avait demandé si j'avais des œufs, du fromage, du thon et des olives noires. Et voila. Ce jour-la, j'avais appris à faire une tarte au thon.
Mais comme d'habitude, j'ai un peu changé la recette, je mets beaucoup moins d'œufs, et j'utilise de la ricotta, cela fait un peu moins "omelette".
Pour une tarte de 12 personnes:
- de la pâte brisée (hier, j'ai utilisé une nouvelle pâte brisée que j'ai achetée. Malheureusement, je n'ai pas gardé l'emballage, je ne peux donc vous indiquer la marque. Elle était très bonne, différente de celle que j'utilise habituellement. Elle était un peu feuilletée).
Étaler la pâte dans le moule. A l'aide d'une fourchette, faire des trous. La mettre au four et la faire pré-cuire (cette fois-ci, j'ai légèrement brulé les bords, je n'avais pas entendu le four sonner!).
Faire égoutter le thon rouge pour enlever toute l'huile.
Dans un bol, mélanger la ricotta, le gruyère râpé, le cheddar coupé en petits dés et les 2 œufs.
Ensuite ajouter les olives noires (ne pas les mettre au début, sinon le mélange deviendrait gris) et le thon égoutté. Ne pas l'émietter, il s'effritera assez tout seul.
En cas de besoin, ajouter un peu de lait (la quantité dépend de la consistance de la ricotta, qui peut être plus ou moins liquide). Je n'ai pas ajouté de sel, tous les ingrédients étant déjà assez salés.
Verser dans le fond de tarte:
Comme il me restait un peu de pâte, j'ai décoré avec.
Mettre au four, à température moyenne.
Démouler, et c'est prêt!
Cette tarte était bien meilleure le jour même. Le lendemain, elle était moins savoureuse. Le gout du thon s'est un peu perdu.
Hier soir, j'ai rencontré deux enseignantes de ma fille, celle d'anglais et celle de français. Elle m'ont submergée de compliments concernant ma Poupée. Il parait qu'elle est:
- une élève modèle (elles l'avaient déjà écrit dans on livret scolaire)
- une élève travailleuse
- une élève qui ne bavarde jamais en classe
- une élève studieuse
- une élève qui parle toujours à bon escient
- une élève qui sera sûrement aimée par tous ses professeurs
- une élève respectueuse de ses camarades, de ses enseignants et des règles
Elles ont conclu qu'elle était un vrai rayon de soleil!
J'étais presque gênée. Et par superstition, je commençais à craindre le mauvais œil (je suis tunisienne ne l'oubliez pas!)
Cela m'a rappelé mon fils. Ah mon fils! Combien de remontrances de la part de ses enseignants? Combien de fois ai-je été convoquée pour m'entendre dire qu'il ne travaille pas, surtout qu'il ne veut pas travailler alors qu'il a une intelligence extraordinaire? Combien de fois ai-je piqué des crises en lisant les appréciations de ses profs sur ses bulletins: Élève très intelligent. Travail insuffisant. Peut mieux faire? Il est vrai qu'il n'a jamais redoublé, mais il faut le pousser, hurler, menacer... pour qu'il travail un peu, juste le strict nécessaire.
J'ai même été convoquée deux fois chez le directeur à cause de son travail et son bavardage en classe. Il est vrai que c'était l'époque où il était encore à l'école primaire, mais... A l'époque, il y avait le permis à points, et lorsque tous les points étaient supprimés, l'élève était convoqué chez le directeur en présence de ses parents.
Pendant des années, je paniquais lorsqu'un de ses enseignants demandait à me voir. En effet, j'y allais, je me faisais engueuler et je rentrais.
Hier, quel bonheur! Je ne savais même plus comment réagir. Les compliments pleuvaient. Et elle... Un sourire radieux sur le visage: "tu as entendu maman, elles ont dit un rayon de soleil. Suis-je aussi ton rayon de soleil?"
Cette fois-ci, l'exposition concerne 4 artistes: les peintres Bessma Haddaoui, Mourad Harbaoui, Mejid Ben Hamida et le sculpteur Sahbi Chtioui.
Comme d'habitude, le vernissage était très bien organisé, il faut dire que la BIAT sait bien faire les choses. Le traiteur était aussi excellent, ce qui est bien agréable, admirer une belle expo et bien manger... Plaisir des yeux et plaisir du palais.
Il y avait quand même un petit hic: pas assez de lumière. Vraiment pas assez de lumière, surtout pour prendre des photos. Le sculpteur était d'ailleurs un peu fâché parce que certaines de ses sculptures n'étaient pas assez éclairées.
L'autre petit hic est le catalogue de l'expo. La conception est bonne, mais les photos... Les couleurs des photos et les couleurs des tableaux sont plutôt différentes, et c'est bien dommage.
Le tableau que j'ai le plus aimé est "TRANSE" de Besma Haddaoui. Il s'agit d'une toile musicale. Oui, vous avez bien lu: une toile musicale. L'artiste a concocté une bande son à écouter en regardant le tableau. Et ça marche. Promis. En écoutant la musique, on découvre encore plus de sens à ce tableau. Allez-y, vous verrez par vous même.
Voici un scan de ce tableau. Il était trop grand (360 X 210), je ne pouvais le prendre en photo.
(cliquez sur les photos pour les agrandir)
J'ai pu par contre prendre ces photos.
Dans ses tableaux, Bessma Haddaoui nous raconte des femmes. Des princesses, des esclaves, des séductrices, des vieilles, des jeunes... par ailleurs, on remarque des derviches tourneurs, des poissons, un kanoun et bkhour...
J'ai aussi beaucoup aimé les tableaux de Méjid Ben Hamida. Ce médecin et peintre nous raconte quant à lui, des objets, et plus particulièrement des gargoulettes et jarres en terre cuite. Celles-ci sont longues, ventrues, cassées, rondes... mais toutes empreintes d'une certaine tendresse.
Quant aux sculptures de Sahbi Chtiuoi, éparpillées ici et là, un peu partout, elles ont donné à l'exposition une ambiance encore plus maghrébine. Dès l'entrée dans le grand hall, on est accueilli par un vendeur de jasmins (260X110X90). Un peu plus loin, et proche des buffets, on trouve le vendeur d'eau marocain, facile à reconnaitre grâce aux pompons de son chapeau (225X70X85).
et puis l'homme au bendir (44X15X10)
et le garçon de café, le gnaoui danseur, le musicien à la darbouka, le musicien au rabab, la femme au houli....
D'autres sculptures ont aussi attiré mon attention:
- Le destin de l'artiste (78X74X22). Pourquoi Sahbi Chtioui se représente-t-il le destin de l'artiste de cette façon? J'aurais bien aimé lui poser la question, malheureusement j'ai découvert cette sculpture lorsqu'il était déjà parti. En fait, je suis restée presque la dernière pour pouvoir prendre des photos sans la foule.
- La barque de la mort (106X105X42 - bronze et inox)
(détail)
- New York 11 septembre (146X82X32)
- Émergence (260X120X120)
- ??? j'ai oublié le nom:
- Chacun tire sa charrette (80X42X97)
Je conclue avec cette vue d'ensemble des tableaux de Mourad Harbaoui.
L'exposition se poursuivra jusqu'au 25 juin 2010 au siège de la BIAT.
Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie.
Je
ne suis qu'au début de ce livre, mais en lisant cet extrait, cela m'a
amusée.
Réalité? Réalité tunisienne?
Réalité universelle?
J'ai
l'impression d'entendre une femme tunisienne. Surtout lorsqu'elle dit
que de nos jours ce sont les femmes qui traquent les hommes.
Juste avant cet extrait, Iris découvre que
son mari, celui pour lequel elle avait tout laissé tomber, surtout une
carrière qui s'annonçait brillante, la trompe avec...un homme. Un jeune
avocat. Que faire?
Philippe...
Philippe, répéta-t-elle en étirant une longue jambe hâlée et en faisant
tinter les glaçons de son whisky-Perrier, pourquoi le quitter?
Pour me mettre dans cette course
imbécile? Ressembler à cette pauvre Bérengère qui bâille après l'amour?
Pas question! Ce n'est que pleurs et grincements de dents. Où sont les
hommes? crie la meute des femmes. Il n'y a plus d'hommes. On ne peut
plus tomber amoureuse.
Iris connaissait leur complainte par cœur.
Ou bien ils sont beaux, virils et infidèles... et on
pleure!
Ou bien ils sont
vains, fats, impuissants... et on pleure!
Ou bien encore ils sont crétins, collants, débiles...
et on les fait pleurer!
Et
on pleure de rester seule à pleurer...
Mais toujours elles le cherchent, toujours elles
l'attendent. Aujourd'hui ce sont les femmes qui traquent l'homme, les
femmes qui le réclament à cor et à cris, les femmes qui sont en rut. Pas
les hommes! Elles appellent des agences, pianotent sur Internet. C'est
la dernière fureur. Je ne crois pas à Internet, je crois à la vie, à la
chair de la vie, je crois au désir que la vie charrie, et si le désir se
tarit, c'est que tu n'en es plus digne.
Autrefois elle avait aimé la vie. Avant d'épouser
Philippe Dupin, elle avait follement aimé la vie.
Et dans cette vie d'avant, il y
avait du désir, cette "mystérieuse puissance du dessous des choses".
Comme elle aimait ces mots d'Alferd de Musset! Le désir qui fait que
toute la surface de la peau s'éclaire et désire la surface d'une autre
peau dont on ne connait rien. On est intimes avant même de se connaitre.
On ne peut plus se passer du regard de l'autre, de son sourire, de sa
main, des ses lèvres. On perd la boussole. On s'affole. On le suivrait
au bout du monde, et la raison dit: Mais que sais-tu de lui? Rien, rien,
hier encore il portait un prénom inconnu. Quelle belle ruse inventée
par la biologie pour l'homme qui se croit si fort! Quel pied de nez de
la peau au cerveau! Le désir s'infiltre dans les neurones et les
embrouille. On est enchainé, privé de liberté. Au lit en tous les cas...
Ce dernier carré de la
vie primitive...
Il n'y a
pas d'égalité sexuelle. On n'est pas à égalité puisqu'on redevient
sauvage. La femelle en peau de bête sous l'homme en peau de bête. Que
disait Joséphine, l'autre jour? Elle parlait de la devise du mariage au
XIIe siècle et cela m'a fait frémir. Je l'écoutais sans
l'écouter comme d'habitude et, soudain, c'était comme si elle m'envoyait
une hache entre les jambes.
Gabor, Gabor...
Sa taille
de géant, ses longues jambes, son anglais rauque et violent. Iris,
please, listen to me... Iris, I love you, and it's not for fun, it's for
real, for real Iris...
Sa manière de rouler les r lui donnait envie de rouler sous lui.
"Avec et sous lui."
C'était la devise du mariage au XIIe siècle!
Avec et sous Gabor...
Gabor s'étonnait quand je résistais,
quand je voulais garder mes atours de femme libérée, il éclatait de son
rire d'homme des bois: "Tu veux exclure la force? la domination? la
capitulation? Mais c'est ce qui produit l'étincelle entre nous. Pauvre
folle, regarde ce que sont devenues ces féministes américaines: des
femmes seules. Seules! Et ça, Iris, c'est la misère de la femme..."
Elle se demandait ce qu'était
devenu cet homme. Parfois elle s'endormait en rêvant qu'il venait sonner
à sa porte et quelle se jetait entre ses bras. Elle envoyait tout
valser: les châles en cachemire, les gravures, les dessins, les
tableaux. Elles partait avec lui, sur les routes.
Mais alors... deux petits chiffres
jumeaux venaient crever la surface de son rêve. Deux crabes rouge vif
dont les pinces refermaient en lourds verrous la porte entrebâillée de
sa fantaisie: 44. Elle avait quarante-quatre ans.
Son rêve se fracassait. Trop tard,
ricanaient les crabes en brandissant leurs pinces-cadenas. Trop tard, se
disait-elle. Elle était mariée, elle resterait mariée! C'est ce qu'elle
avait bien l'intention de faire.
Mais il lui faudrait quand même préparer ses arrières. Au cas où son
époux s'enflamme et ne prenne la fuite avec ce jeune homme en robe
noire! Il fallait qu'elle y pense.
Avant tout, il était urgent d'attendre.
Elle plongea ses lèvres dans le
verre que lui avait apporté Carmen et soupira. Il allait falloir
commencer à faire semblant dès ce soir...
Les commentaires récents