Comme vous le savez, je fais partie d'un club de lecture et d'un atelier d'écriture.
L'atelier d'écriture est dirigé par M.Ali Bécheur. Il nous a parlé un jour d'un livre "La modification" de Michel Butor pour que nous puissions en étudier le style, assez particulier il faut le dire.
Comme le livre paraissait intéressant, il a été décidé de le lire aussi dans le cadre du club de lecture.
Certains d'entre nous ont commencé à le lire et disent ne pas l'avoir apprécié.
Personnellement, je ne l'ai commencé qu'avant-hier soir. Je n'en suis donc qu'au début. Mais j'aime. Je ne sais pas si je peux dire que j'aime, mais disons qu'il m'interpelle.
Le style est particulier, c'est vrai. Il est un peu oppressant, c'est vrai aussi. Peut-être est-ce aussi le fait que l'auteur emploi la deuxième personne du pluriel pour écrire tout son livre. Vous, vous... comme s'il s'adressait à nous. Vous les coupables. Vous qui êtes tous Léon.
Et justement, l'histoire est pour moi si réelle.
Il ne s'agit pas d'un simple héros de roman, pour moi, c'est comme si je lisais des textes écris par mes amis hommes.
J'ai 46 ans, l'âge du héros et l'âge des hommes de mon entourage. Et cette histoire est le vécu des hommes de mon entourage.
Ce livre n'est pas l'histoire de Léon, mais celle de Adel, Tahar, Mohamed, Karim, Mounir, Riadh, Zied, Jalel, Khaled...
Ce livre est l'histoire de tous ces hommes. Tous ces hommes qui arrivent à l'âge de 40 ans et qui veulent remettre en cause leur vie.
Je sais, on va me dire qu'il s'agit de la crise de la quarantaine. OK. j'en ai tellement entendu parler...
Collons-lui encore tout sur le dos: la crise de la quarantaine. Béhi, j'ai compris, c'est pas de leur faute, c'est la crise de la quarantaine.
Et ensuite?
Cette crise de la quarantaine est-elle une fatalité qui s'abat sur les hommes?
On le dirait à les entendre.
J'ai toujours eu une certaine facilité à être l'amie des garçons lorsque j'étais jeune et des hommes maintenant que je suis adulte. Alors ils me parlent, ils me racontent...
Et dans ce livre, je reconnais tout. Toutes les réflexions, tous les reproches, toutes les insatisfactions, toutes les questions, toutes les jérémiades...
OK. J'ai compris. Ok. Nous avons tous compris.
"J'ai 40/45 ans, j'ai réussi ma vie, j'ai un bon poste, je gagne bien ma vie, j'ai une femme et des enfants. Mais je ne suis pas heureux. Je sens un vide. Je ne suis pas heureux.... Et la faute à qui? A ma femme. A cette bobonne à la maison. A cette femme qui a mis le grappin sur moi et qui m'empêche de m'épanouir. Cette femme qui me coupe les ailes et m'empêche de prendre mon envol. A SES gamins qui me ligotent. Tout est de leur faute, et je mérite tellement mieux, moi, le beau, le riche, l'intelligent...Je pourrais avoir toutes les femmes que je veux, des jeunes en plus, pas comme la bobonne qui commence à prendre des rides, à avoir des cheveux blancs et dont les seins commencent à tomber. Oui, je mérite tellement mieux. En plus, cette bobonne fait tout pour me garder, m'emprisonner, me lier, m'attacher au sol, me faire mener une vie pépère, bourgeoise, tranquille, monotone, routinière...Mais quand donc vais-je vivre?"Mais ouvrez donc les yeux!
Ces bobonnes sont vos femmes. Elles ont pris de l'âge?
Oui, mais c'est normal, les années passent et la nature est ainsi faite. Mais si vous vous regardiez bien dans un miroir, vous remarqueriez que vous aussi vos avez des rides, des cheveux blancs et un énorme bide.
Vous aussi, vous commencez à être flasque, monotone et routinier.
Vos femmes sont des bobonnes?
Oui, mais si vous les aidiez un peu, si vous vous occupiez de VOS gamins... Elles ne les ont pas fait toutes seules et ne les ne les ont pas eus pour vous lier ou vous emmerder. Elles les ont fait pour former une famille avec vous.
Et les enfants sont une responsabilité.
Ouvrez les yeux et réveillez vous, et surtout soyez moins égoïstes.
Ken iddinya dinya, vous devriez maintenant, que vous en avez les moyens et que vos enfants ont commencé à grandir, profiter de votre vie AVEC eux. Pas Contre eux.
Arrêtez de vous prendre pour le nombril du monde.
Soyez réalistes et généreux. Pensez à vos femmes et vos enfants.
Mais que croyez-vous donc?
Que l'herbe est plus verte ailleurs?
Que le bonheur réside dans les aventures et les AUTRES femmes?
Que maintenant que vous gagnez bien votre vie vous devez vous débarrasser de la vieille bobonne et profiter avec une nouvelle jeunette?
Arrêtez vos pleurs et vos jérémiades et prenez vos responsabilités.
Arrêtez de pleurer et de vous trouver des excuses.
Il parait que ce livre relate la "modification" de la pensée de Léon, partit rejoindre sa maitresse mais qui en chemin s'apercevra de son erreur. Je verrais bien. Je continu ma lecture.
Et peut-être qu'ensuite, je le prêterais à tous mes copains hommes qui commencent vraiment à m'énerver grave!
Mais les femmes aussi commencent à m'énerver. Et notre société aussi.
Les femmes doivent se marier. Les femmes doivent tout faire pour garder un mari. Une femme sans mari n'est rien. Rodd bèlik 3la rajlik. Fais ceci, fais cela pour préserver ton couple et garder ton mari. Sois belle. Sois attentionnée. Sois intelligente. Fais, ne fais pas.... Ne le laisse pas te quitter. Fais tout pour le retenir...
Y en a marre.
Alors, femmes, faites ce dont vous avez envie.
Faites-vous belles si vous en avez envie. Mais pour vous, pas pour eux.
Vivez votre vie, pour vous. S'ils vous aiment et vous méritent, ils resteront. Si ce n'est pas la cas, et bien tant pis, cela ne sera pas une grosse perte!
L'auteur m'a énervée. Il parle de l'épouse d'une façon si péjorative. Je sais qu'il prête ces réflexions à son auteur pour les besoins de son roman, mais j'entends ces remarques si souvent!
On croirait presque que notre société est constitué d'hommes beaux et intelligents, flanqués d'épouses vieilles, laides, connes et collantes.
Ehhhh, réveillez-vous!
J'ai trouvé par hasard votre blog il y a quelques semaines. Et depuis je vous lis pratiquement tous les jours. J'apprecie beaucoup votre "franc parler" et je suis de tout coeur d'accord avec vous. Bonne continuation
Rédigé par : soumia | 02/06/2010 à 14:54
le probleme c est pas la femme,c est que l homme a besoin de sexe et sa femme apres un certain temps ne l attire plus.Lorsqu il satisfait ailleurs ce besoin il est tres heureux avec sa femme et sa famille.Si les femmes comprenaient ca et laissaient leur maris s amuser un peu,elles vivraient un bonheur sans fin.C est ce que j ai fait ET CA MARCHE
Rédigé par : sufia | 02/06/2010 à 17:30
@ Soumia:
Merci beaucoup. cela me fait très plaisir. Surtout qu'après la censure de mon blog, je pense de plus en plus à laisser tomber.
@ Sufia:
Je reste sans voix.
Si je suppose que tu es une femme, et si je suppose que tu es une épouse, et si je suppose que ce que tu dis est vrai, j'aurais une question:
Lui est heureux, ok. mais toi?
Es-tu vraiment heureuse?
Fais-tu la même chose que lui?
Après tout, les années passent pour tous, pour toi comme pour lui...
Rédigé par : Massir | 02/06/2010 à 17:55
@ Sufia
"Si les femmes comprenaient ca et laissaient leur maris s amuser un peu,elles vivraient un bonheur sans fin"
C'est laisser les maris s'amuser un peu qui m'a fait sursauter. S'amuser un peu et pourquoi pas avec leurs femmes ? Et les conséquences de ces amusements qui peuvent donner des maladies et des perturbations familiales, faut-il y penser un peu, plutôt beaucoup, ou non ???
En tous les cas protégez vous, vous aussi.
Rédigé par : bakhta | 02/06/2010 à 19:01
Massir bravo !!!! j'ai beuaucoup aimé et je partage entièrement ton opinion ! aux hommes de s'investir plus dans leur ménages ! de s'occuper de leurs enfants ! quand on aime une femme, c'est pour la vie , quand on aime une femme, ce n'est que pour son corps mais c'est surtout pour son esprit ,son intélligence ,sa tendresse .. bien heureux celui qui a vraiment aimé !
Rédigé par : medchekib | 02/06/2010 à 20:18
@ Medchekib:
Amiiiiiin!
Rédigé par : Massir | 03/06/2010 à 02:36
Commentaires publiés sur facebook:
-Sabrina:
Que c'est boooooon !!!! de te retrouver !!!!!!!!! mine de rien :)
- Simoi
Lu et apprécié.
- Selim
Non je ne suis point d'accord
tendance a considérer nous autre damoiseaux comme étant des girouettes. Oui nous le somme peut être mais nous attendons un maitre dresseur pour nous faire revenir
;)
- Massir
Sauf que les maitres dresseurs s'épuisent à la longue!
- Nicole
Je n'ai pas pu accéder à ton blog, mais je sais ce que tu en penses puisqu'on en a déjà parlé ; c'est vrai, en fait il s'agit d'un ressenti du point de vue masculin, qui aurait pu se passer à n'importe quelle époque, et n'importe où au monde. En fait, l'homme se lasse, et dans sa lassitude de la femme, il agit comme un enfant capricieux : après avoir fait sa maison, acheté sa voiture, il désire changer de femme ; au bout d'un certain temps, sa femme a un goût de rassi. J'ai quelquefois entendu dire : après tout, on ne mange pas de couscous tous les jours... Puis les plus raisonnables se rendent compte le couscous des autres n'est pas meilleur que le leur, alors, ils rentrent à la maison....
- Jacqueline Putzeys Gharbi
Dommage que je reste chaque fois sur ma faim, quand je lis tes articles car je ne parviens jamais à aller sur ton blog.
Mais, je suis d'accord avec ce que dit Nicole: les hommes aiment aller voir ailleurs mais aiment aussi "leurs vieilles pantoufles" dans lesquelles il se sentent si bien......
C'est souvent une des raisons pour lesquelles, ils trompent Bobonne mais n'ont pas le courage de la quitter..... mais le malheur c'est qu'il acceptent très mal la réciproque.
J'espère que l'année prochaine, vous continuerez le club de lecture, car je pourrais surement y venir et partager avec vous des lectures intéressantes!
- Bakhta
"J'ai 40/45 ans, j'ai réussi ma vie, j'ai un bon poste, je gagne bien ma vie, j'ai une femme et des enfants. Mais je ne suis pas heureux. Je sens un vide. Je ne suis pas heureux.... Et la faute à qui? A ma femme. A cette bobonne à la maison. A cette femme...."
Ce qu'il dit est vrai puisqu'il décrit la mentalité des hommes en général dans le but d'attirer leur attention et mettre l'accent sur leur fragilité "mentale".
Un ami m'a dit que sa femme n'a pas évolué en même temps que lui à force de rester à la maison, de s'occuper des enfants et de fréquenter des femmes au foyer qui ne portent aucune attention à ce qui se passe autour d'elles. Il avait même eu un sentiment de mépris envers celle qui l'a aidé tout au long de leur vie mais il a eu l'intelligence de faire chasser cette idée rapidement, il l'a entraînée dans son sillon : formation, voyages,ouverture vers l'extérieur. Il l'a enfin mise en valeur surtout. Ainsi, me disait il, nous sommes sur la même longueur d'onde maintenant.
Combien d'hommes pensent ainsi valoriser leurs épouses et être moins égoïstes ?
- Nicole
@Jacqueline, tu seras la bienvenue...
@Bakhta: je me reconnais un peu dans ton récit dans les sens où, tout en restant une épouse aimante et amante, je n'ai cessé de partager mon amour avec mes enfants et ma maison ; à ceci près que mon mari, et ce depuis notre mariage, me poussait à me cultiver afin qu'il n'y ait pas (trop) de décalage entre nous sur le plan social. Je ne l'ai pas écouté, pensant que mon rôle de mère était important. je ne sais si la "crise de la quarantaine", ce fameux démon de midi a eu prise sur lui ou non et je ne veux pas le savoir, mais lors du mariage de ma fille ainée, je n'avais que 37 ans et je me suis rendu compte que je n'avais rien préparé pour moi sur le plan personnel, et que les deux autres enfants partiraient un jour ou l'autre
J'ai alors décidé de me prendre en main, et me suis mise en quête du savoir ; de formation de secrétaire que j'avais, j'ai commencé par un stage d'informatique en 1986, puis je me suis présentée au bureau d'une association française dans laquelle j'adhérais ; je fus élue, faute de candidats ; je me suis souvent demandé ce que j'y faisais, mais puisque j'y étais, il fallait que je donne satisfaction... En parallèle je m'obligeais à me rendre à des vernissage de peintres que je ne connaissais pas, tout simplement pour avoir quelque chose à dire lors des réceptions auxquelles nous étions invités avec mon mari. Surpris, je le voyais me regarder avec d'autres yeux... Puis nous sommes allés passer en France quelques années pour sa carrière, et là, je me suis inscrite à des cours pour préparer mon bac que je n'avais pas eu en première session en 1967 et que j'avais refusé de repasser en septembre parce que j'avais décidé de ne pas reculer la date de mon mariage.
A l'âge de 43 ans, j'avais en main le diplôme convoité, et j'ai fait deux ans de Fac en Lettres modernes, puis je me suis orientée vers la préparation d'un CAPES que j'ai échoué mais avez une moyenne honorable... Combative, je me suis inscrite alors au planning familial où j'ai fait une formation de trois ans sur l'écoute, la relation amoureuse, familiale, la maternité et bien sûr l'avortement ; il y avait beaucoup de psychologie, et je me suis régalée ; de plus, j'avais des permanences où je recevais en doublon avec des conseillères familiales et conjugales des femmes ou des couples en difficulté;;; etc... De retour en Tunisie, j'ai repris avec mon fils une entreprise de traitement de l'image dans son ensemble, j'en suis la gérante... Rien à voir avec tout le reste ? Non, si ce n'est que toutes ces formations m'ont donné une ouverture d'esprit que je n'aurais certainement pas eue sans cela. Mon mari est fier. Il le dit aux autres, il me le dit aussi... Je crois que le fait de le surprendre tout au long de notre vie commune n'y est pas étranger...
- Massir
Bravo Nicole.
Rédigé par : Massir | 03/06/2010 à 02:42
@massir
je confirme que je suis tres heureuse,que je ne fait pas la meme chose et que notre couple est tres equilibre et que les petites escapades de mon mari n ont rien d important pour nous.Croyez moi tous les hommes le font mais les femmes ne se l avouent pas a elles meme par hyppocrisie
Rédigé par : sufia | 03/06/2010 à 08:36
Quand est-ce vous arrêterez ce débat sexiste et débile ? Pourquoi vouloir faire porter le chapeau à l’homme ou à la femme ? Chacun est libre de penser et faire ce qu’il veut tout en assumant ses choix.
Si je continue par votre même raisonnement et indépendamment de la biologie, ces machos d’hommes, par qui ils ont été élevés !!!?
D’ailleurs, une question à Massir restée sans réponse : Est-ce Tes éducations à ta fille et à ton garçon sont les mêmes ? J’ai déjà répondu à ta place par le pluriel de « éducation » !
Rédigé par : Zorboustra | 04/06/2010 à 12:12