Depuis le début de la séance unique, je ne sais pourquoi je suis
attirée par La
Goulette. J'y suis allée plusieurs soirées en voiture. Je fais un
ou deux allers retours. Je regarde les gens: ils se promènent, ils
mangent, ils discutent, ils prennent un café... Et j'ai envie d'être
parmi eux.
Drôle d'envie?
Peut-être, mais elle est bien là.
La Goulette m'appelle ces derniers temps.
Lorsque nous étions
gosses, je me rappelle que notre GRANDE sortie d'été était la banlieue
nord. Nous mettions de beaux vêtements (bien-sûr, tout est relatif,
parce qu'aujourd'hui en regardant nos anciennes photos, nos vêtements
étaient loin d'être beaux!). C'étaient les années 1970, pantalons pattes
d'eph, robes imprimées... Une année, Papa nous avait acheté des petits
sacs à main d'Italie. Nous prenions donc ces sacs (quelle élégance!).
C'est très simple, maman refuse complètement que nous montrions les
photos de cette époque à nos amis.
Et direction banlieue nord.
La promenade
commençait par la Goulette. Papa garait la voiture, et nous partions à
pieds. Nous faisions toute l'avenue Franklin Roossvelt. Il nous achetait
des chips...
Ensuite direction Sidi Bou Said, bambalouni et thé
aux pignons.
Et puis La Marsa. Chez Salem pour la glace. Pour moi,
c'était toujours noisettes/chocolat ou fraise/chocolat.
Et enfin,
ijmal idour. Vous avez compris, il s'agit de Saf
Saf et de sa noria. Lorsque j'étais enfant, je l'appelais ijmal
idour (le chameau qui tourne). Et là, parfois un petit spectacle. Et la
queue pour acheter les bricks à l'œuf, les fricassés et les chips.
Nous
dinions, et ensuite retour à la maison.
Je ne sais pas pourquoi, cet
été, j'ai envie de revivre ces moments. Nostalgie?
Je ne sais
pas, mais j'ai envie de la Goulette. J'ai envie de son bain de foule.
J'ai envie de ses cafés. J'ai envie de ses restaurants....
Un jour, D est allée avec son amie H chez une amie de cette dernière qu'elle ne connaissait pas (A).
Et par hasard, le cousin de cette amie passe à la maison. D le voit et tombe raide de désir pour lui. Il le lui faut. Il le lui faut dans son lit.
Elle le dit à A qui lui répond que son cousin est marié, qu'il a des enfants, et qu'elle ne l'aidera en aucun cas à le draguer, d'abord parce qu'elle ne veut pas avoir de problèmes avec sa famille, mais surtout parce qu'elle ne se rend jamais complice d'un adultère.
D est obligée de se calmer.... pour le moment.
Un autre jour, elle revient avec la même amie H, chez cette même amie A. Et elle lui explique que depuis qu'elle a vu son cousin, elle ne peut s'empêcher de penser à lui. Elle le désire violemment, elle le veut.
Refus total de A qui lui explique encore une fois qu'elle ne l'aidera pas. Et elle lui dit clairement: si sa femme entend parler de cette histoire, elle t'étrangle.
D est résolue, elle trouvera un moyen: cet homme l'attire.
Elle se fiche éperdument du fait qu'il soit marié. Elle se fiche éperdument du fait qu'il ait des enfants. Elle se fiche éperdument du fait qu'elle pourrait causer des problèmes à l'amie de son amie. Elle se fiche éperdument du fait qu'elle pourrait détruire une famille ou même deux. Elle se fiche éperdument du fait qu'elle pourrait briser une amitié. Elle se fiche éperdument de tout et de tous. Une seule chose l'intéresse: avoir cet homme, qu'elle n'a vu qu'une seule fois, dans son lit.
Hier soir, s'est déroulée au restaurant "Chez Mamie Lilly" une manifestation assez originale.
En collaboration avec la galerie "EFESTO, Salon des artistes" à la Marsa, un diner un peu particulier a été organisé. A l'issu de ce diner, de la peinture et tout le nécessaire étaient fournis et les gens présents devaient laisser libre cours à leur imagination et à leurs dons artistiques et créer des tableaux.
Ces tableaux vont être ensuite encadrés et exposés en septembre 2010 à la galerie EFESTO pour être vendus au profit de l'association APPAI (Association pour la Protection des Psychotiques et des Autistes Infantiles*). Il s'agit d'une association de parents, fondée en 1987, agissant pour la défense, la protection et l'intégration de leurs enfants atteints d'autisme.
Nous étions plusieurs à avoir répondu présents hier soir. La soirée s'est très très bien déroulée. Ambiance décontractée et bon enfant. Et au final, de très jolis tableaux. Certains ont de vrais dons d'artistes. Jugez par vous-même, mais surtout n'oubliez pas qu'il s'agit de "peintres" amateurs et que les tableaux sont encore à l'état brut et même pas encore secs. Ils sont disposés un peu partout pour sécher. (Je n'ai pas pris tous les tableaux en photo, il y en a d'autres).
J'ai personnellement collaboré à l'un de ces tableaux. Devinez lequel?
Mon mari n'a pas su. Et vous?
Bravo, c'est en effet celui-là: 404 not found.
J'ai eu cette idée lorsqu'une amie à commencé à peindre et qu'une autre amie lui a dit que cela ressemblait à une prison. L'association d'idée s'est vite faite dans mon esprit. Et voilà, j'ai continué: 404 not Found en rouge SANG. Les victimes de la censure pleurent des larmes de sang à cause de leurs idées emprisonnées.
J'espère qu'en septembre 2010 vous serez nombreux à venir aider cette association en achetant ces tableaux.
C'est décidé, je ne peux plus m'en passer, je vais exiger de mon mari qu'il m'achète quelques paires de sandales de chez The House of Borgezie. Après tout, 155 000 $ pour une paire de sandale, ce n'est pas cher, il y a quand même 2 200 diamants pour un total de 30 carats par paire.
En plus, je les vaux bien, non?
Regardez comme elles sont belles!
Et puis elles sont garanties pendant 1000 ans. C'est important la garantie, vous ne pensez pas?
Et puis, mon anniversaire est encore très récent et il ne m'avait rien offert!!!!
Une fois installés dans nos chambres, moi dans ma 777, nous avons juste eu le temps d'aller visiter le métro de Saint-Pétersbourg avant d'aller diner.
Lorsque j'avais vu cela dans le programme, j'avais été étonnée: pourquoi visiter un métro? Qu'y-a-t-il de particulier dans un métro?
Et j'ai compris. Le métro de Saint-Pétersbourg est magnifique. Nous n'avons visité que 4 ou 5 stations, et c'est bien dommage, j'en aurais visité d'autres avec grand plaisir.
Le métro de Saint-Pétersbourg date de 1955. A cause de la géologie du sol, il est le métro le plus profond du monde. Il transporte environ 3,5 millions de voyageurs par jour. Il compte seulement 5 lignes, et dessert 162 stations.
La décoration est très belle. Chaque station a son propre style ou son propre thème.
Une autre particularité nous a été expliquée par la guide: certains stations ont été aussi conçues comme des abris anti-atomique. N'oubliez pas que la guerre froide a duré de très longues années. Il parait que ces abris étaient pourvus de tout le nécessaire, meubles, alimentation..., pour s'y cacher de nombreux mois en cas de besoin.
Sur cette photo, cette décoration cache une porte menant vers ces abris. Vous remarquerez les charnières, bien camouflées dans la décoration.
En ce qui concerne les trains en eux-même, à Saint-Pétersbourg, à mon avis ce sont les mêmes trains qui circulent depuis 1955. De vieux trains en bois, peints et repeints...
Idem pour les escalators, ce sont de vieux escalators en bois. Certains d'entre vous en ont peut-être déjà vu de semblables dans certaines stations parisiennes avant qu'ils ne disparaissent.
Nous avons ensuite diné au Café Pouchkine. Bof bof bof, je ne conseille ce restaurant à personne. On n'y mange vraiment pas bien. Une petite troupe tzigane a essayé de mettre un peu d'ambiance, mais rien d'exceptionnel. Le seul intérêt de ce restaurant serait de prendre une photo avec le mannequin de cire de Pouchkine. Vraiment pas plus. Aucune comparaison possible avec le Café Pouchkine de Moscou dont je vous parlerais prochainement.
Le quatrième jour, un autre réveil matinal pour prendre le train pour Saint-Pétersbourg.
Il était prévu que nous irions par bus et que nous visiterions en chemin, mais on nous a conseillé de prendre le train parce qu'énormément de touristes se rendaient à Saint-Pétersbourg pour la fête de la musique et que pour traverser la frontière, il fallait des heures d'attentes, pouvant même aller jusqu'à 10H.
Nous devions prendre le train de 7h.
Arrivés à la gare, notre train était quai n°7.
Voiture n°7.
Coïncidence rigolote.
Le trajet en train a été très agréable. Notre groupe occupait toute la voiture 7. Nous étions seuls, ce qui nous a permis de bavarder, plaisanter, chanter... Les cinq heures (tiens, pas 7?) de trajet se sont écoulées rapidement.
Le contrôle des passeports s'est fait sans heurts.
Mais quel mal nous avions eu à remplir le formulaire d'entrée en Russie. Les russes adorent faire compliqué je crois. Ils adorent la bureaucratie, la paperasse...
Ce que j'ai trouvé marrant, c'est qu'il y avait deux personnes pour le contrôle des passeports.
Une personne prenait le passeport, le contrôlait, le refermait et le tendait à la deuxième personne qui ne faisait que le prendre et le mettre dans une sorte de sac. Ils ont en effet ramassé tous les passeports, et nous les ont rendus quelques minutes plus tard. Pourquoi une deuxième personne? Une seule ne suffisait pas pour mettre les passeports dans le sac? Apparemment, mieux vaut payer un fonctionnaire...
Arrivés à Saint-Pétersbourg, nous sommes allés à l'hôtel.
Le 3ème jour du voyage, lever très matinal pour prendre le ferry de 07h00 pour Tallinn, capitale de l'Estonie.
Que dire à propos du ferry?
Il s'agit d'un monstre énorme. Je n'en connais pas la capacité, mais c'est énorme. Nous avons compté 8 niveaux. Restaurants. Supérette. Boutiques. Cabines... et même un petit casino.
A l'aller, nous ne savions pas qu'il y aurait autant de monde à bord, nous ne nous sommes donc pas dépêchés pour prendre place. En fait, bien que le ferry soit monstrueusement énorme, il n'y a pas assez de places assises pour tous, donc premier arrivé, premier servi.
Au retour, cela a été la course pour avoir des places assises. D’autant plus que la traversée dure 2 heures, et que nous étions tous KO.
Ce qui a donné lieu à quelques petits accrochages avec d'autres passagers. Comme quoi, même dans les pays du Nord, réputés pour leur civisme, on peut trouver des gens non civilisés.
Un couple d’amis et nous avions pris des places autour d’une table. Une famille de 4 personnes est arrivée par la suite et a pris les 2 places qui restaient à la même table et 2 autres places à une table juste derrière. Ils étaient séparés, mais d’environ 50/60cm. Ils discutaient d’ailleurs ensemble et tous mes projets de somnolence pendant le trajet se sont envolés avec leurs discussions.
La femme, une énorme blonde s'était attaquée à moi, elle voulait prendre la place de mon mari sortit fumer une cigarette avec un ami. Elle était pourtant assise, son mari avec elle. Mais elle voulait que sa fille qui était donc assise juste derrière prenne la place de mon mari pour se rapprocher d'elle. Comme je ne m'étais pas laissée intimider par son physique de géante (je suis loin d'être petite moi aussi!)et que j'ai défendu nos places, elle m'a lancé un énorme "You gypsy" qui m'a étonnée. Je ne pensais pas avoir le physique d'une gitane, à moins que mes cheveux bruns lui aient donnée cette impression!
Je lui avais répondu par un "you bitch" croyant sincèrement que cela signifiait "sorcière", et qui s'est révélé être un plus méchant. Mais tant pis pour elle, elle l'a mérité.
Après 2 longues heures de traversé, nous sommes enfin arrivés à Tallinn.
La ville nouvelle n'est pas très belle.
De 1944 à 1991, l’Estonie a fait partie de l’Union Soviétique. L'architecture de la ville nouvelle s’en ressent. Immeubles carrés, sans aucune décoration. Juste de l'utile.
Après un très rapide tour de la ville, où le guide nous a fièrement raconté comment les estoniens se sont battus contre les soviétiques et les ont mis dehors, nous avons finalement commencé la visite de l’ancienne ville.
L’ancienne ville se trouve à l’intérieur d’une forteresse qui date du XIIIè siècle et qui existe encore en majeure partie.
Depuis 1997, le centre historique de Tallinn a été inclus dans la liste du patrimoine historique mondial de l’UNESCO.
Tallinn abrite de nombreux vestiges de l'époque médiévale et des bâtiments à la façade pastel de style baroque, Renaissance et classique.
Nous avons commencé la visite par une première tour (je ne me rappelle plus le nom!!!) et le siège du parlement, qui ne date que du XVIIIème siècle.
On remarque que le palais est «collé» à la muraille et aux tours.
Vous ne trouvez pas que les couleurs rappellent un peu notre Cathédrale de Saint-Louis à Carthage?
Vous remarquerez que la croix orthodoxe est différente de la croix catholique.
Je le savais déjà. J’ai déjà visité par le passé des églises orthodoxes. Mais la particularité de celle-ci est dans la sorte de croissant en bas de la croix. Le guide (qui s’est présenté en tant que professeur d’histoire), nous avait expliqué qu’il s’agissait du croissant musulman, et que représenté ainsi, cela signifiait qu’il était soumis au christianisme.
Non satisfaite par cette explication, j’ai reposé la question à notre guide de Moscou lors de la visite d’une autre cathédrale orthodoxe. Son explication a été complètement différente.
Elle nous avait dit qu’elle connaissait cette théorie, mais que des historiens confirmés lui avaient dit qu’elle n’était pas vrai du tout. D’après elle, il ne s’agit en aucun cas du croissant musulman, mais il s’agit tout simplement d’une ancre.
A l’époque, les tous premiers chrétiens étaient persécutés par les romains. Pour se reconnaître entre eux, ils avaient des signes, comme le poisson, la fleur et l’ancre.
Elle nous a dit que c’est depuis environ l’an 300 que la fleur et l’ancre figurent dans certaines croix, ce qui donne «les croix ancrées», et les «croix fleuries», que nous avons d’ailleurs vues à plusieurs reprises lors de ce voyage.
Je trouve l’explication de la guide moscovite plus logique que celle du guide tallinnois, d’autant plus qu’en l’an 300, l’islam n’existait pas encore.
Ensuite, nous avons déambulé dans les rues de la ville haute, nous avons pu admirer plusieurs bâtisses, des ambassades, des églises….
Le guide nous a raconté que pendant l’occupation soviétique, les croyants qui voulaient pratiquer leur religion étaient très mal vus et que cela pouvait avoir des répercussions sur leurs vies professionnelles. Il paraît qu’un agent se trouvait à la porte des églises pour noter les noms des gens qui se rendaient à la messe.
Depuis l ’indépendance, il y a un regain de la religion. Nous le remarquerons d’ailleurs aussi en Russie. C’est comme si les gens privés de religion pendant de longues années, essayaient de rattraper le temps perdu.
École de Théâtre:
L’église catholique:
Nous avons pris des photos de la ville basse…
… que nous avons ensuite visitée:
J’ai remarqué cette horloge, je ne sais pourquoi. Je l’ai trouvée originale je pense. Elle se trouve sur le mur extérieur de l'Église du saint Esprit, construite en 1300, mais a subit des transformations au fils des siècles. L'horloge est la plus ancienne de la ville. Elle représente les rayons du soleil et les quatre Évangélistes.
La Guilde des commerçants. Au Moyen-Age, Tallinn était riche et prospère. Membre de la Hanse, elle était notamment au centre du commerce du sel. Malheureusement, nous n’avons pas pu visiter l’intérieur, le bâtiment étant en travaux de restauration.
Dans la place de l’Hôtel de Ville, on trouve la Pharmacie Raeapteek qui date de 1422. Cette pharmacie est à l'origine d'une dynastie célèbre de pharmaciens. Elle a en effet appartenu à la famille Burchard de 1579 à 1911. Cette pharmacie est la plus ancienne d'Europe qui soit encore en activité.
L’Hôtel de Ville:
La Place de l’Hôtel de Ville:
Des marchands de nougat à la cannelle. Cela à l’air d’être une spécialité de la ville parce que nous en avons vu plusieurs.
Après la visite, nous avons été au restaurant Peppersack. Décor médiéval, personnel habillé en costumes traditionnels. C’était sympa.
Après le déjeuner, encore une petite promenade, shopping pour certains… L’ambre est apparemment une spécialité du pays. C’est du moins ce que nous avons cru. Mais ensuite, nous retrouverons l’ambre à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Alors, spécialité tallinoise ou russe?
L'autre jour, je discutais avec mon mari, et je lui faisais remarquer que les travaux de la route de La Marsa devraient aussi comprendre des barrières hautes pour empêcher les piétons de traverser le route et les obliger à prendre les passerelles prévues à cet effet.
Ce matin, je roulais sur cette même route. Nous n'étions que 2 voitures.
Le véhicule devant moi roulait très lentement, et je suivais derrière. A un moment, il m'avait d'ailleurs énervée tellement il roulait lentement alors que la route était complètement dégagée devant lui.
Tout d'un coup, sans même que nous sachions comment cela était arrivé, un piéton est apparu. Il avait franchi la petite barrière, et trainant une bicyclette, il voulait traverser la route. Il n'avait regardé ni à gauche, ni à droite. Juste, à un moment, il était devant nous.
Coups de frein monstres. La première voiture a évité le piéton de justesse, a dérapé et a entrainé le vélo avec elle. Le piéton qui tenait donc son vélo a perdu l'équilibre et est tombé juste devant ma voiture.
La frayeur de ma vie. J'ai hurlé en appuyant de toutes mes forces sur le frein. La voiture s'est arrêtée à quelques centimètres du piéton. W'allah, quelques centimètres seulement.
J'ai vraiment eu la frayeur de ma vie. Si j'avais réagit une seconde plus tard, si mes freins avaient étaient mauvais, si la chaussée avait été glissante... à l'heure actuelle le piéton serait mort et moi en garde à vue.
Et j'en ai voulu au piéton. Pourquoi a-t-il mis sa vie et celle des autres en danger?
Je le dis et redis, l'automobiliste devant moi n'avait commis aucune faute. Aucune. En plus, il roulait lentement. Le piéton avait surgit tout d'un coup.
Les passerelles pour les piétons et les pistes cyclables existent. Pourquoi rares sont ceux qui les empruntent?
Ils préfèrent mourir plutôt que de gravir et descendre des marches?
Connaissez-vous la définition
du postmodernisme ou de la postmodernité? J’ignorais le terme jusqu’à
ce qu’atterrit sur mon bureau l’étude de Hassen Zargouni publiée
vendredi dernier dans nos colonnes. De cette étude, on apprend que
le Tunisien lambda, qui se dit et se croit le plus moderne et le plus
intelligent de toute la planète, est encore loin de ce que M. Zargouni
appelle postmodernité. Et c’est quoi la postmodernité ? Le patron
de Sigma l’a très bien expliqué dans son article. Mais M. Zargouni a la
fâcheuse habitude d’utiliser des termes savants visant une caste bien
déterminée de la société. Or, il me semble que le terme et le
concept se doivent d’être vulgarisés, généralisés, médiatisés et
pénétrer les articles des tabloïds populaires et populeux. Si je devais (et je me dois) d’expliquer la postmodernité à ma fille, voilà ce que je dirai.
C’est considérer le tabac comme nocif et voir les fumeurs comme des gens sales et rétrogrades. C’est
considérer le code de la route comme un texte sacré et voir ceux qui ne
le respectent pas comme des gens idiots et arriérés. C’est
considérer la terre et l’environnement comme un héritage de nos parents
qu’on doit transmettre intact à nos enfants et voir les pollueurs comme
des gens égoïstes et primitifs. C’est considérer la création
(qu’elle soit artistique, entrepreneuriale, scientifique ou autre)
comme un objectif de tout individu et voir les passifs et simples
spectateurs/consommateurs comme des gens sots et retardés mentaux.
Sauf
que voilà, tout ce que je venais de dire là ressemble plutôt à un
langage de martien qu’à celui de quelqu’un qui vit sur terre et
particulièrement en Tunisie. Chez nous, les priorités c’est la
famille, la religion et l’argent. La famille nous donne l’impression
d’avoir rempli son devoir sur terre en pérennisant l’espèce. La religion rassure ici-bas et assure la vie de l’au-delà. L’argent
garantit le confort et, surtout, le paraitre : on est meilleurs que les
voisins. Mais comme on est toujours le riche de quelques uns et le
pauvre de beaucoup d’autres, l’argent on n’en a jamais assez. Du coup, et au vu de ces priorités, voilà comment le Tunisien explique (sans l’avouer) la postmodernité à ses rejetons.
Le tabac? Je fume, mais tu ne dois pas fumer. Et pourquoi fumes-tu papa ? Parce que c’est une affirmation du soi! Le
code de la route? Tant qu’il n’y a pas de flic ou de radar
automatique, les panneaux et les feux sont valables pour les autres et
érigés pour l’esthétique urbaine. La terre? Après moi le déluge. L’environnement? Il faut bien que les éboueurs travaillent! La pollution sonore? Il faut bien qu’on fête à coups de klaxons et de baffles nos mariages, réussites et victoires! Le sport? On en fait assez au lit. La création? On ne va pas concurrencer le bon dieu, seul créateur sur terre! L’objectif sur terre? La maison, cercueil de la vie. L’objectif dans la vie? Satisfaire le bon Dieu pour garantir la belle vie après le cercueil!
«Cette introspection serait féconde pour identifier le socle de nos
valeurs, savoir d’où on vient et où on voudrait aller», a conclu
Zargouni avec ses termes savants. Interrogations étranges puisque le Tunisien a déjà les réponses. Ses réponses! Qui, forcément, sont les VRAIES réponses.
Quant à Zargouni and co, ils n’ont absolument rien compris à la vie! Postmodernisme, disent-ils. Pfffff!
«Cette liberté est le seul moyen d’affronter un monde sans
liberté, et de devenir si absolument libre qu’on fasse de sa propre
existence un acte de révolte» Albert Camus (1913 – 1960) «Même
moi, je n’ai jamais été capable de piger ce que c’est le féminisme :
j’ai seulement remarqué que les gens m’appellent une féministe chaque
fois j’exprime des sentiments qui me distinguent d’un paillasson ou
d’une prostituée». Rebecca West (1892-1983)
Il était
une fois un homme qui vivait seul… parmi des hommes. Tout ce qui se
rapportait à son existence paraissait homogène et harmonieux. Il
commandait de son libre arbitre tout ce qui l’entourait… Son pouvoir
souverain n’était nullement partagé avec qui que ce soit. Ce fut une
des prérogatives incontestables que lui octroya le Tout-Puissant et au
sujet de laquelle nul soupçon n’était toléré. Un jour, cet homme
commença à se soucier du pouvoir et du bonheur dont il avait toujours
eu la chance de jouir. D’un seul coup, des êtres inférieurs se sont mis
à réclamer ce qu’ils appelaient grossièrement leurs droits et leurs
libertés. L’un de ces insurgés ingrats était sa compagne de vie. Elle
osait revendiquer l’égalité entre toutes les créatures de Dieu en
sortant de sa coquille pour lui faire concurrence dans divers rôles et
métiers. De plus, cet homme si malheureux devait souffrir de la voir se
montrer en public sans avoir honte de sa personne, sans se présenter
dans ce moule qu’il avait divinement conçu pour elle afin de la
protéger. Elle, cette Ève qui, autrefois, lui avait fait goûter la
pomme des péchés, revenait aujourd’hui sur terre pour le pousser à se
livrer à une infinité d’autres vices par sa présence insolente et quasi
diabolique et par son intervention illicite dans son territoire privé
qu’est la terre. Pire encore, cette femme est désormais soutenue
par d’autres créatures méprisables, ayant à l’esprit des visions
particulières et une conception du monde distincte de la sienne,
qu’elles osent afficher devant lui en toute impunité. Ainsi, ce pauvre
homme, harcelé par une logique despotique combien étrangère qui
persiste à lui imposer la liberté de pensée et l’égalité malgré toutes
les réclamations, se trouve obligé d’accepter cette nouvelle réalité.
Ce n’est qu’avec amère nostalgie qu’est aujourd’hui évoqué son paradis
perdu, où toute nuisance était vite supprimée, où tout lui appartenait
sans contestation aucune. Bizarres sont ces barbares ! Ils ne
semblent pas se rendre compte du fait que leur présence est une
insulte, une atteinte à la morale et à l’Identité. Maudites soient ces
femmes dont la chair lui rappelle qu’il existera toujours un certain
côté satanique de l’existence, et que l’homme ne cessera d’alourdir le
poids de ses péchés malgré lui. Encore bizarres sont ces rebelles
qui viennent prêcher une absurde pluralité dans l’unité, promettant une
nouvelle conception hérétique et insensée de l’identité sur sa terre à
lui, alors que lui a toujours aimé conjuguer le verbe croire à
l’impératif. En fait, sa propre interprétation des règlements du
contrat lui avait toujours confirmé l’inexistence de la dissimilitude
chez lui. Chez lui, tout est censé être naturellement et spontanément
uniforme et conforme à lui-même, car c’est simplement chez lui! En
raison de tous ses malheurs, ce pauvre homme se trouve souvent obligé
de se contenter de savoir qu’il existe encore des êtres inférieurs qui,
étant complètement convaincus de leur infériorité comme des asservis
qui regrettent l’abolition de l’esclavage, le soutiennent dans sa
malheureuse épreuve et l’encouragent dans son entreprise en toute
confiance et fierté. En outre, afin d’atténuer la dureté de
cette réalité si pitoyable et afin de pas avoir à subir tous les
indices qui trahissent son impuissance prolongée, il se met souvent à
discourir sur le Soi et sur Autrui, sur les prostituées et les âmes
vendues, et puis sur la fameuse chimère de l’Orient et de l’Occident,
en songeant que les échecs et les crises successives dont souffre ce
dernier le pousseront un jour à reconsidérer ses Lumières, peut-être
même à retrouver son moyen-âge … oubliant toutefois que la blessure
d’Achille au talon et son ultime défaite ne feront jamais que
ressuscite Hector, son adversaire au combat. Le pauvre homme est
cependant conscient dans son for intérieur que ses efforts ne sont en
fin de compte qu’une tentative désespérée pour sauver ce qui est déjà
perdu. Ceci est manifestement confirmé par l’état des choses, ou l’état
des signes: signes de liberté de choix… et de corruption, d’égalité… et
d’indécence, de pluralité… et de décadence. Que des présages annonçant
la fin du monde, la fin de son monde!
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