J’ai fait la connaissance cette semaine d’un couple de français . Ils sont en Tunisie pour quelques jours.
Mon mari et moi les avions invité à dîner Mercredi soir. J’avais proposé Dar El Jeld pour leur faire goûter la cuisine tunisienne, et je ne regrette pas ce choix.
Lors du dîner, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de personnes très charmantes.
Ce que j’ai le plus admiré en eux, c’est leur ouverture d’esprit.
Ils viennent de rentrer du Vietnam. J’ai appris qu’ils voyagent énormément. Et ce que j’ai apprécié chez eux, c’est qu’ils voyagent «intelligent». Ils ne sont pas du genre à griller au soleil pendant des heures, au contraire, ils sont avides d’activités. Ils ont visité un très grand nombre de pays, et particulièrement, des pays très lointains. Ils ont une multitude d’histoires et d’anecdotes à propos de ces pays visités. Ce que j’ai adoré, c’est qu’ils ne dénigrent aucun des pays visités, comme certains qui n’aiment voyager que pour se convaincre que leur propre pays est le meilleur.
Ils ont fait de la plongée sous-marine, du ski de randonnée, de l’escalade…
Ils ont visité des villes, des villages, des monuments, des paysages…
Ils sont arrivés au restaurant avec un guide sur la Tunisie. On aurait presque dit qu’ils l’avaient appris par cœur. Ils ont posé des dizaines de questions.
A notre honte, il nous ai arrivé de répondre par des: «je ne sais pas», «je ne connais pas», «ah bon? Je n’en ai jamais entendu parler»…
Mais ce qui faisait vraiment plaisir à voir, c’est leur enthousiasme. Ils étaient intéressés par tout ce qu’ils voyaient. Ils faisaient attention à tout…
Le restaurant Dar El Jeld nous a vraiment fait honneur en tant que tunisiens. La nourriture était vraiment excellente. Le service impeccable. Et bien-sûr, le décor est splendide.
Par chance, la dame s’est révélée être architecte d’intérieur. Elle faisait attention à tous les détails de décoration. Ils ont pris plusieurs photos.
Il y avait un cithariste. Il a joué plusieurs airs très connus. En fin de soirée, nous n’étions plus que 3 tables. Par hasard, parmi les clients, il y avait une jeune femme qui nous a chanté des chansons de Fairuz, et une chanson de Hédi Jouini. C’était vraiment très bien. Les français ont beaucoup apprécié. Le cithariste nous a reconnu mon mari et moi. Il parait qu'il faisait parti de l'orchestre qui a joué à notre outiya. Il y a quand même 18 ans, mais il se rappelait de tout. Incroyable.
Le lendemain, nous les avons invité à déjeuner chez Mamie Lily. Je pense qu’ils ont aussi aimé. J’ai l’impression qu’ils ont apprécié Jacob. Ils voulaient visiter La Goulette, dont ils avaient déjà entendu parler.
Ils nous ont raconté une mésaventure qu’ils avaient subi le matin même aux souks. Ils se sont fait arnaquer par un marchand de tapis, mais ils ont pris la chose avec philosophie. Ils en riaient.
Il y a des années, je me suis faite arnaquer dans les souks de Casablanca, et à chaque fois que j’y pense, cela m’énerve. Pourtant, il s’agissait d’un petit montant. Mais c’est pour le principe, j’aime pas l’arnaque. Eux, en riaient. Ils ont dit que c’étaient les risques des voyages, pourtant, il s’agissait quand même d’un montant important.
Grâce à Sara, j’ai enfin pu «rattraper» le livre «3imarat Yacoubian» derrière lequel j’ai couru pendant plusieurs mois. Je l’ai lu en quatre jours. Je ne voulais plus le lâcher. Ce livre représentait une sorte de défi pour moi. Depuis mon bac (en 1982), je n’ai pas lu un seul livre en arabe. J’avais donc des appréhensions. Je les ai surmontées, et j’en suis très contente.
L’auteur a un style très simple, et donc très facile à lire.
J’ai trouvé que le film, à deux ou trois détails près (d’après mes souvenirs, qui remontent quand même à un an), reproduit très fidèlement le livre. Certains dialogues me semblent même avoir été repris à l’identique.
J’ai adoré ce livre, comme j’avais adoré le film.
Si je pouvais, j’en ferais presque une étude détaillée ici, tellement il y a à dire sur ce livre.
J’en reproduirais peut-être quelques passages, ici, sur mon blog.
En plus de la note très détaillée que j’avais écrite sur le film, et qui reste d’ailleurs valable pour le livre, j’aimerais ajouter juste certaines remarques.
L’autre jour, sur un des blogs, j’avais lu certains commentaires disant qu’une femme ne pouvait pas simuler le plaisir avec son mari. Un passage de ce livre montre parfaitement que c’est possible. Soad déteste son mari, mais elle lui fait croire qu’il est un vrai étalon. Elle répugne à le toucher, elle déteste son contact… pourtant, elle joue la comédie de l’amour et il y croit. Elle simule, elle fait croire à l’extase, alors qu’elle ne ressent que dégoût.
Je trouve que l’auteur a fait une excellente analyse des sentiments et des pensées de Soad lorsqu’elle a voulu garder son bébé. Ce que le film ne montre pas très bien. Soad voulait cet enfant parce que pour elle, il était le moyen de changer de statut (d’épouse précaire, elle devenait une mère), d’assurer son avenir et celui de son fils aîné… Malheureusement, cela est la réalité d’une très grande majorité des épouses musulmanes, qui risquent la répudiation à tous moments.
J’ai lu un commentaire sur ce livre qui reproche à l’auteur son indulgence envers les islamistes. Je ne suis pas d’accord. Je ne vois aucune indulgence de la part de Alaa Aswani. Au contraire, je trouve qu’il décrit très très bien les méthodes de recrutement et de persuasion des islamistes, et montre le danger qu’ils représentent. Je ne trouve pas son regard indulgent, je le trouve plutôt moqueur. Il montre très bien qu’il ne s’agit que d’apparences et de manipulations. Ils profitent de la détresse de certains pour les embobiner et les envoyer vers la mort.
Maintenant que le premier pas est accompli, au suivant….
Quelqu’un pourrait-il m’indiquer où je peux trouver «Chicago», neuf ou occasion, ou piraté… peu importe.
Le 15 Août dernier, j’étais en voiture lorsque la circulation a été stoppée. J’ai profité de l’occasion pour passer quelques coups de fils. J’ai donc appelé Jacob pour avoir de ses nouvelles. Il m’annonce qu’il a un invité à déjeuner et m’invite à me joindre à eux.
J’ai commencé par émettre des réserves, il fallait que j’aille travailler…
On a fini par nous laisser passer. J’ai repris ma route pour mon bureau, mais l’envie de me joindre à Jacob et à son invité a commencé à me travailler.
J’arrive devant mon bureau… et je fais demi-tour, direction La Goulette.
L’invité de Jacob était déjà là. Il s’agissait de Antar. Présentations sont faites. Antar s’attendait à voir une vieille en tailleur noir et chignon et il est étonné de remarquer qu’à 43 ans, une femme peut être décontractée et s’habiller jeune (jean et T.Shirt).
Quand à moi, je ne m’attendais pas à trouver un costaud pareil: 1,87m, des épaules larges… et une grande gentillesse.
Déjeuner très agréable. Les bloggueurs ont été «décortiqués» un à un (je vous taquine, c’est pas vrai).
L’après-midi, nous sommes allés à l’église de la Goulette pour assister à la messe donnée en l’honneur de la Madona di Trappani.
Pour moi, c’était la première fois. J’étais donc un peu curieuse de tout.
L’église n’est pas mal. Depuis Juin dernier, elle est en rénovation.
Je ne savais pas qu’il y avait autant de chrétiens chez nous. Il paraît même que certains tunisiens musulmans se sont convertis au christianisme.
Il y avait beaucoup de personnes (des femmes en majorité) âgées. Je suppose qu’il s’agit des derniers goulettois d’origine italienne, grecque…
Jacob connaissait tout le monde. Antar et moi, ne connaissions pratiquement personne.
Il y avait aussi plusieurs personnes de la BAD.
La messe a été célébrée par Monseigneur Maroun Lahham. Dans son homélie finale, Monseigneur l'Evêque a béni les trois communautés musulmane, juive et chrétienne de la Goulette, ainsi qu'il était courant de le faire dans les années cinquantes. Monseigneur Paul Geers était là aussi.
Après la messe, un petit cocktail avait été organisé dans le jardin de l’église.
L’ambiance était très conviviale. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’il y avait des gens des trois religions monothéistes.
Si seulement, cela pouvait en être ainsi partout.
Je regrette que la Procession n'existe plus. Il parait que c'était génial. C'est dommage.
Je vais le demander en librairie, on me dit qu’il est déjà épuisé, mais qu’une nouvelle commande est en cours.
J’attends quelques jours, et j’y retourne. La nouvelle commande est déjà arrivée… et épuisée.
Tant pis. Je passe une commande. On me demande d’attendre 2 semaines. C’est pas trop long.
Entre temps, je vais à Paris. Je trouve le livre chez Virgin. Je le feuillette, je lis quelques passages… et je le remets en place. J’étais sûre qu’un exemplaire m’attendait à Tunis.
De retour à Tunis, pas de livre. Je fais quelques librairies. Rien. Ce livre est inexistant. Toutes les librairies l’ont eu, et toutes l’ont vendu. Quel succès!
Depuis que j’ai quitté le lycée, en 1982, je n’ai pas lu un seul livre en arabe. Mes lectures en arabe se limitent à quelques magazines dans les salles d’attentes, ou bien «الموعد» lorsque je vais chez mes parents (ma mère est fan!!!).
Bien-sûr, je ne compte pas les documents que je lis au bureau (contrats, avertissements, jugements…).
Or, plusieurs bloggueurs ont écrit que «Yacoubian bulding» est bien plus intéressant à lire en arabe qu‘en français. Mais j’étais réticente.
Et puis, le nombre de blogs en arabe est devenu de plus en plus important. Au début, je l’avoue, je les zappais (à part quelques rares exceptions), et puis, je m’y suis mise. Très difficilement, mais de plus en plus.
Lorsque je dis difficilement, ce n’est pas parce que je n’aimais pas la langue arabe mais tout simplement parce que je lis beaucoup plus lentement en arabe, et cela me prend plus de temps.
Je fais une petite recherche sur Internet. Je trouve un petit extrait que je lis d’un coup. Intéressant. Et puis, en arabe, cela a l’air plus authentique. Banco, c’est décidé, je lirais ce livre en arabe.
Oui, mais où le trouver?
Commence ma recherche dans les diverses librairies. Pas de "شيكاجو", ni de "عمارة يعقوبيان" non plus.
Aujourd’hui, je trouve un nouveau post à propos de ce livre. Cela m’encourage encore plus. Et me voile à faire toutes les librairies de La Marsa à la recherche de ce livre.
Nous ne l’avons pas encore reçu.
Nous l’avions, mais nous avons tout vendu.
C’est sûr, dans deux jours nous l’aurons.
Nous l’avons dans notre magasin de Tunis, si vous voulez, nous pouvons vous l’amener…..
Apparemment, je n’ai pas de chance avec cet auteur, ni avec les livres en langue arabe.
Pendant que j’étais dans une librairie, je me suis mise à feuilleter des livres de Naguib Mahfouz. Je pense les avoir presque tous lus… mais en français. Je me suis dis que cela ne serait pas une mauvaise idée d’en lire un en arabe.
Mais sincèrement, les éditions sont de si mauvaise qualité, aucun résumé en couverture, le papier est de mauvaise qualité… franchement, cela n’encourage en aucune façon la lecture.
Je n’ai finalement rien acheté. Mais de retour à la maison, je suis allée fouiner du coté de la chambre de mon fils, et j’ai trouvé أهل الكهف de Taoufik Al Hakim. Peut-être bien que j’essayerais de le lire!!!!
Il est vraiment génial. Beaucoup de professionnalisme. Une présence sur scène époustouflante. Il sait tout faire. Il chante, danse, joue la comédie…
Et quel don pour l’improvisation!!!!
Je ne regrette pas d’être restée à Tunis cette semaine rien que pour assister à son spectacle!!!!
Cela n’a pas été facile d’avoir quatre billets. Pas du tout même!
En fait, dès l’annonce du spectacle de Gad, j’avais décidé qu’il n’était pas question de le rater. Quand même pas!!!
Avant de partir pour Paris, j’avais même demandé à Jacob de nous prendre des billets au cas où ceux-ci seraient mis en vente pendant notre absence.
C’est que voyez-vous, je suis une éternelle optimiste. Je croyais vivre dans un pays tellement bien organisé, que les billets seraient disponibles assez rapidement… Vous savez, comme en Europe par exemple, où on peut acheter un billet 8 mois à l’avance!
SMS de Paris à Jacob pour lui rappeler la chose. Il n’était pas question qu’il oublie!
Seulement, les billets n’étaient pas encore en vente.
Retour à Tunis, et toujours rien.
Il faut attendre. Attendre.
Les organisateurs du festival sont tellement géniaux qu’ils ont décidé de les mettre en vente à la dernière minute pour éviter le marché noir et contrecarrer les spéculateurs. Tant mieux. Intention louable. Finalement, nous sommes vraiment en voie de «civilisation».
La semaine dernière, nous dînons chez des amis qui habitent Carthage. Ils proposent de nous prendre les billets puisque nous devions rentrer à Hammamet.
Voyez-vous, pour eux c’est très facile de faire un petit saut au guichet du théâtre pour acheter ces billets. C’est une question de quelques minutes!!!!
La semaine dernière, le 26 je crois, nous demandons quand même à une autre personne d’aller acheter les billets. Il revient bredouille, les billets ne seront en vente que le lendemain.
Le lendemain, presque à l’aube, il va acheter ces billets.
Je l’appelle, il me répond qu’il a pu en avoir 4 au lieu de 6.
Tant pis, mais c’est toujours mieux que rien. Je suis rassurée, enfin, nous avons nos billets.
Et puis, le 1 Août, c’est pour nous un double anniversaire (celui de mon mari et celui de notre mariage), et cela serait génial de le fêter dans le rire.
Lundi matin, cet homme me téléphone et me dit qu’il a envie de s’acheter une nouvelle voiture, qu’il a besoin d’argent, et que pour lui, cette histoire de marché noir est une aubaine. Il m’apprend qu’il a décidé de vendre NOS billets au marché noir. Au début, j’ai acquiescé et ensuite, je me suis réellement mise en colère. Je hurlais au téléphone, il n’était pas question de payer plus que le prix convenu, et il devait nous donner nos billets….
Il a fini par accepter….
Mardi, je n’ai pas les billets.
Mercredi matin, pas encore de billets.
Mercredi, vers 13h, coup de fil à mon mari pour lui proposer les billets à 100d l’un…
Mon mari l’envoi promener sur les roses. Il refuse le marché noir.
Déception.
Surtout pour mon fils qui vient de passer avec nous 3 jours à Tunis pour assister à ce maudit spectacle!!!
Et déception aussi pour moi. Anniversaires fêtés en compagnie de notre fils. Pas de spectacle, ni de tête à tête!!!!
J’ai lu deux livres de cet auteur. L’été dernier, c’était «L’attentat», que j’avais lu d’une seule traite, et cet été, c’était au tour de «Les sirènes de Bagdad».
Je n’avais pas entendu parler de ce livre, il nous avait été offert.
Je l’ai lu. Et j’ai adoré.
Ce livre se situe sur le plan de l’individu. Le problème israélo-palestinien au plan de l’individu. Pas de politique.
Plusieurs problèmes sont posés:
- l’intégration
- le délit de faciès
- la vie
- Voir de l’extérieur (comme nous), et vivre de l’intérieur.
L’auteur ne prend pas parti. Il dénonce le comportement des uns et des autres.
Il s’agit d’un chirurgien Arabe, naturalisé Israélien. Il est bien intégré dans la société israélienne. Un jour, il découvre que sa femme est une kamikaze qui s’est faite exploser dans un restaurant.
Cet homme, bien vu par son entourage, bien respecté par ses voisins, collègues et amis, se retrouve du jour au lendemain sur le banc des accusés, il se trouve du coté des indésirables. Presque tous lui tournent le dos.
Tout de suite, cet homme qui recevait les honneurs est maltraité par les autorités israéliennes. Il n’est plus considéré en sa qualité d’israélien, il redevient un Arabe.
Il lui restera quand même deux amis juifs israéliens qui ne le rejetteront pas. Sur le plan individuel, l’amitié Israélo-palestinienne est possible.
Pourtant cet homme en menant une vie exemplaire et loin du tumulte se croyait à l’abri. Je pense que quelque part, cet homme, c’est nous. Nous sommes au loin, bien à l’abri chez nous, nous jetons un coup d’œil aux problèmes israélo-palestiniens, mais notre regard ne peut être objectif, car nous les voyons de l’extérieur. Nous les voyons de loin, et nous «oublions» que pour certains, ces problèmes sont la réalité, et non des reportages sur les journaux.
Nous vivons nos vies tranquillement, bien à l’abri, sans rien ressentir dans notre chair.
Cet homme se retrouve tout d’un coup de l’autre coté du miroir, de l’autre coté du mur, et il est obligé de faire face à une réalité qu’il voulait ignorer.
Par les termes péjoratifs qu’utilise l’auteur pour parler des «militants» palestiniens, on sent qu’il ne les approuve en aucun cas. Mais par ailleurs, il voudrait essayer de comprendre pourquoi ils en sont arrivés au point de sacrifier leurs vies.
Il est certain que les kamikazes ne sont pas tous des fous. Les palestiniens veulent se venger des humiliations subies. Même si les attentats sont bien sûr inacceptables, que reste-t-il à ceux qui ont tout perdu à part la lutte armée?
L’auteur ne veut pas leur trouver d’excuses ou de justificatifs, mais il veut essayer de comprendre. Même s’ils ne trouve pas les réponses, il pose de bonnes questions.
Je l’ai lu en trois jours. Cette fois-ci, l’auteur nous parle de l’Irak.
Toujours coté humain. On vit avec un jeune homme, qui de simple bédouin, vivant tranquillement dans son village, se transforme en «terroriste» potentiel.
Petit à petit, on vit la transformation qu’il subit. On comprend cette transformation. On pourrait presque se demander si ces pauvres irakiens ont d’autres choix que la lutte armée.
Dans les sirènes de Bagdad, bien qu’ayant des mots très durs envers les soldats américains, bien qu’il soit complètement contre la politique américaine qu’il dénonce d’ailleurs sans indulgence, l’auteur essaye de montrer que l’homme occidental reste un humain avant tout. Et cet humain mérite respect pour cette condition d’humain. Dans cette guerre aussi, l’individu n’a rien à voir avec la politique.
L’auteur n’est pas non plus indulgent envers les «résistants» irakiens, il décrit aussi leurs dérapages et leurs bavures, même si pour lui, ils sont plus excusables que les américains.
Une discussion à la fin du livre, entre deux intellectuels arabes, l’un, le docteur Jalal, qui était pro-occidental et qui a changé de camps, et l’autre, Mohammed, écrivain, qui prône un humanisme certain, montre où se situe l’auteur.
« - Tu as le cul entre deux chaises, Mohammed. C’est une situation très inconfortable. Nous sommes en plein choc des civilisations. Il va te falloir choisir ton camps.
- Je suis mon propre camp.
- Prétentieux! On ne peut pas être son propre camp, on ne fait que s’isoler.
- N’est jamais seul celui qui marche vers la lumière.
- Laquelle? Celle d’Icare ou celle des papillons de nuit?
- Celle de ma conscience. Aucune ombre ne la voile.»
Dans ces deux livres, l’auteur ne se mêle pas de politique. Il ne prends pas non plus parti pour un camps ou un autre. Son camps, c’est l’être humain.
Seul l’être humain l’intéresse. Et c’est ce que j’apprécie chez lui.
Dans "l’attentat", l’auteur essaye de se mettre à la place des israéliens et à la place des palestiniens. Il veut montrer que l’individu n’a rien à voir avec la politique. L’individu ne fait que la subir.
Dans «les sirènes de Bagdad», à la fin du livre, le jeune bédouin, terroriste en puissance, bien préparé et bien déterminé, n’ira pas jusqu’au bout de son acte.
Il va prendre conscience de l’horreur de sa situation après une discussion avec le docteur Jalal et après avoir observé de simples gens, des occidentaux ordinaires, qui n’ont eux non plus rien à voir avec la politique et les guerres. Des gens qui vivent simplement leurs vies.
« … Toute guerre a ses limites. Sauf que là, on n’est plus dans les normes. Qu’espère-t-on après l’apocalypse? Qu’est-ce qu’il va rester du monde hormis la pestilence des cadavres et le chaos? Le bon Dieu lui-même, S’en arracherait les cheveux jusqu’à ce que Sa cervelle lui dégouline sur la figure… ».
Je viens de terminer la lecture de «La deuxième épouse» de Fawzia Zouari.
C’est le 3ème livre que je lis de cette écrivain tunisienne. J’aime beaucoup son style.
Les 3 livres que j’ai lus parlent de femmes maghrébines immigrées en France.
Dans ce dernier livre, Fawzia Zouari trace les portrait de 4 femmes différentes: les 3 co-épouses d’un algérien, et la romancière elle-même.
3 générations de femmes, mais 4 portraits saisissants de femmes maghrébines.
L’histoire est inspiré d’un fait divers réel: un homme trouvé mort s’est révélé polygame.
Outre les problèmes posés par la virginité, la polygamie et l’infidélité, j’ai trouvé ce livre intéressant parce qu’il montre le changement de la mentalité des femmes maghrébines, en particulier les immigrées, mais aussi celles qui sont toujours dans leurs propres pays.
Halima, première épouse, et la plus âgée de toutes, a vécu son enfance et sa jeunesse en Algérie. Sa vie s’est déroulée dans le cadre familial, et son ambition était le mariage.
On l’a mariée à son cousin, sans histoire d’amour, ni rien. Un accord familial, point.
Le mariage pour Halima était un but en soi, un moyen d’acquérir le statut de femme et d’accéder à un peu de liberté.
En France, Halima ne s’intéressait pas particulièrement à son époux, et ses absences lui convenaient. Cela lui permettait d’avoir du temps libre à consacrer à elle-même. Elle ne demandait pas grand-chose à son mari. Le mari n’était qu’un moyen de «s’émanciper».
Halima pour moi représente un peu nos grands-mères et nos mères. Dès leur naissance, on leur parlait du futur mari, comme si c’était un but en soi. Le but de leur vie. Elles étaient nées pour se marier, et c’est seulement grâce au mariage qu’elles deviendraient de vraies personnes.
A l’instar de Halima dont le départ pour la France lui a ouvert de nouveaux horizons, nos mères ont eu aussi la chance d’accéder à un peu d’instruction qui leur a permit d’échapper à leur condition. Mais le mari était pour elles LE moyen de s’émanciper.
Rosa et Farida représentent ma génération. Des études supérieures, une profession, une certaine indépendance. Le mariage ne devient plus ni un but, ni un moyen. Le mariage devient Amour, Partage, Communion… La polygamie et l’infidélité deviennent donc impensables.
Lorsqu’elle découvre l’infidélité de son mari, ou du moins sa polygamie, Rosa tente de se suicider. Elle aimait son mari et la trahison pour elle était intolérable.
Concernant Lila, je trouve qu’elle représente une grande partie des maghrébines de la génération actuelle. Peut-être plus les immigrées que celles qui sont restées au pays. Mais moi, personnellement, il m’a semblé reconnaître une mentalité et une façon de penser qui deviennent fréquentes de nos jours. C’est la génération de jeunes femmes qui trouvent que le mariage est une échappatoire et une "échelle".
Elles feraient tout pour se trouver un homme. Cet homme est pour elles le moyen d’accéder à une indépendance par rapport à la famille, mais aussi et surtout, il est celui qui va leur permettre d’accéder à la «consommation». Il est celui qui va permettre de «vivre », mais vivre veut dire profiter matériellement. Acheter, sortir… Peu importe l’âge de cet homme, peu importe sa situation familiale…
Ces jeunes femmes n’ont aucune éthique, elles marcheraient sur des cadavres s’il le fallait. Tout ce qui importe, c’est le profit matériel qu’elles tireraient de cet homme.
Personnellement, je pense que malheureusement, c’est une réalité de nos sociétés. Une grande partie de nos jeunes femmes n’ont plus l’ambition de réussir, de faire carrière, de s’enrichir intellectuellement. Les rêves et ambitions des femmes tendent à changer, et c’est bien dommage.
Je trouve que c’est une régression. Après avoir appris à compter sur elles-mêmes et à être sincères, de nombreuses femmes sont aujourd’hui devenues fourbes et comptent sur un homme pour réaliser leurs rêves et ambitions.
Bien sûr, ce n’est que mon avis personnel. Il n’est basé que sur des constatations personnelles.
Des heures à suivre leurs moindres péripéties. Des heures à rester coincée devant mon écran. Des heures à vivre avec eux, à penser à eux, à m'inquiéter pour eux...
Des heures à me poser des centaines de questions avec eux. Qu'est donc cette île? Qui sont les Autres? Que veulent-ils? Quel est donc ce monstre/fumée? Vont-ils s'en sortir? Sont-ils morts? Est-ce l'Enfer? Pourquoi se sont-ils tous rencontrés auparavant? Pourquoi toutes ces coincidences? Comment l'avion a-t-il été retrouvé entier? Qui est Naomie? Pourquoi Ben agit-il de la sorte? Qui est Jacob?...
Questions, questions, questions....
A la fin de la saison 1, aucune réponse.
C'est pas grave, il y a la deuxième saison. Et puis les personnages sont tellement attachants. Je veux savoir ce qu'il va leur arriver. Je patiente.
A la fin de la saison 2, aucune réponse, mais plus de questions.
C'est pas grave, il y a la troisième saison. Et je m'attache encore plus aux personnages. Je les connais mieux. Je les ai vu vivre avant leur arrivée sur cette île. Que va-t-il leur arriver? Qui va survivre? Quel est leur avenir?...
Et puis, pour les fifilles comme moi, il y a des histoires d'amour qui se nouent...
La troisième saison, je pense qu'enfin, le dénouement approche. Les réponses vont arriver. Je suis scotchée à mon écran. Je vis avec eux, je vibre avec eux, je tremble pour eux...
Hier soir, je ne supportais même plus que l'on m'adresse la parole. Je suis avec eux sur l'île et pas chez moi. Episode 17. Episode 18. Episode 19.... Episode 23.
03h30 du matin. Episode 23. Enfin. Enfin...
Et...
Déception.
C'est fini? C'est pas possible. Il y a une erreur. Je vérifie. Je revérifie. Pas de doute. L'épisode s'appelle d'ailleurs "the final". Cela fini comme cela???
Qui va répondre aux questions?
Est-ce moi? Peut-être que c'est moi qui ne comprends pas?
Vous avez compris, vous???
Help!!!
Aidez-moi à comprendre!!!
A moins que cela soit exprès pour donner une chance à une éventuelle saison 4.
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