Je ne comprends pas la langue écrite avec des lettres et des chiffres. Je veux bien déchiffrer une phrase de temps en temps. Je m'en sers moi aussi parfois pour écrire certains mots, mais je n'ai pas la patience de déchiffrer un commentaire ou des paragraphes entiers écris de cette manière.
Alors, je le répète, je ne peux publier un commentaire que je ne peux lire.
Si vous voulez être publiés chez moi, écrivez en arabe, en français, en italien ou en anglais. Ce sont les seules langues que je comprends et les seules que je publie.
Désolée.
Chacun ses points faibles, et cela est un de mes points faibles.
J'ai un peu hésité avant d'écrire cette note, mais finalement, je vais l'écrire. Il n'y a aucune raison de ne pas le faire.
Je le fais, pour essayer de montrer à certains que petit à petit notre société change et c'est cela que je trouve effrayant.
Jeudi soir, je suis allée à une outiya. Les deux familles étaient sfaxiennes, pourtant, à les regarder, on aurait dit 2 familles venant de 2 pays différents ou de religions différentes.
La famille de la mariée est très pratiquante, pas la famille du marié. Les gens étaient donc divisés en deux groupes distincts, d'un coté, la famille de la mariée, les femmes étant toutes voilées, et de l'autre coté, la famille du marié, et les femmes n'étant pas voilées.
C'était à la fois très drôle et très triste. Pourquoi cette division?
Nous avons un peu plaisanté à propos de cela, d'autant plus que j'avais raconté l'incident qui avait eu lieu l'après-midi même, et j'avais ainsi taquiné celles qui portaient des bretelles ou des bustiers.
Mais, sincèrement, plaisanteries mises à part, j'ai eu un peu peur de la division de notre société.
J'ai un oncle qui est très très croyant et pratiquant, et cela depuis toujours et pas seulement depuis ces dernières années. Sa famille est aussi très pratiquante, il a élevé ses enfants dans la pratique de la religion. Prières, jeun... L'alcool n'a jamais pénétré sa maison... D'ailleurs, lorsque j'étais étudiante à Paris, il m'avait causé un petit tracas avec mes voisins: il était en visite chez moi, et chaque jour à l'aube, il faisait sa prière et se mettait à réciter du Coran à voix haute, et cela avait dérangé mes voisins qui préféraient plutôt dormir.
Il a fait le pélerinage à la Mecque à plusieurs reprises avec sa femme. Je me rappelle, j'étais adolescente, nous étions à la plage, et mon père taquinait la femme de mon oncle. Elle était hajja, mais se baignait en bikini. Et j'ai adoré la réponse qu'elle avait faite à mon père: "la foi est dans le coeur et non dans le bikini". Je n'ai JAMAIS oublié cette réponse. En effet, je trouve que la foi se porte en soi, dans son propre coeur, et ne se juge pas d'après les apparences ou les tenues vestimentaires.
Il y a environ 3 ans, j'avais demandé à cette tante ce qu'elle pensait de ce mouvement religieux qui prenait de l'ampleur en Tunisie. Encore une fois, j'ai adoré sa réponse.
Elle m'a dit qu'elle n'appréciait pas la vision de ces gens. Pour eux Dieu est contraintes et terreur, alors qu'elle pense que Dieu est amour et compréhension. Et c'est exactement ce que je pense.
D'ailleurs, lors de l'outiya, cette tante portait une jolie robe de soirée. Elle n'était pas voilée et je ne crois pas qu'elle pense l'être un jour.
Ma cousine, fille de cet oncle et cette tante, portait une sorte de fouta et blousa. Lors de nos plaisanteries et discussions, elle se demandait si elle était dans le péché. Personnellement, je ne trouve pas. Elle était décente, et c'est ce qui importe. La fouta et blousa est quand même un costume traditionnel tunisien. Depuis quand serait-il devenu indécent?
Ce que j'ai trouvé le plus drôle et le plus paradoxal ce soir-là, c'est que la mère de la mariée était complètement couverte, on ne voyait que son visage, alors que la mariée portait une robe inspirée de la kiswa tounsi, et donc complètement "nue", c'est à dire très décolletée, le ventre nu...
Tout le week end, tout le monde commentait cette séparation qu'il y a eu lors de la outiya, mais personnellement, cela me fait peur: arriverons-nous à cohabiter dans le respect mutuel?
Cela m'a rappelé un mariage auquel j'avais assisté lorsque j'étais étudiante à Paris. La famille du marié était ashkénaze, alors que la famille de la mariée était séfarade. Ils étaient donc tous juifs, mais se comportaient les uns envers les autres comme s'ils étaient ennemis. J'espère que nous ne serons jamais comme eux, et que nous parviendrons à garder une cohésion nationale.
Un autre incident a eu lieu ce WE. Avant-hier matin, samedi, j'ai du aller présenter mes codoléances à une famille. Je portait une robe noire, arrivant aux genoux, mais sans manches. On voyait donc mes bras. Alors que j'allais partir, une amie s'est penchée vers moi et m'a dit que j'aurais du porter des manches longues. Cela m'a étonnée. En plus, je n'étais pas la seule à avoir les bras nus. Et cette amie est loin d'être religieuse ou pratiquante. Alors pourquoi?
Je ne sais pas. Même ma belle-mère ne m'avait rien dit. Il n'y a aucune règle qui impose que l'on se couvre les bras pour un deuil. Alors pourquoi?
La seule explication que je trouve est que les critères de décence sont entrain d'évoluer.
En rentrant, nous en avons discuté avec mon mari. Il me dit de les envoyer "izamrou", et de ne pas faire attention. Mais quand même, cela devient préoccupant. Et c'est cela qui me fait peur, ce genre de remarques, ces divisions, cette intolérance... Et cela rejoint finalement ma crainte et mon idée, lorsque je dis que le voile porte atteinte à ma liberté. Je sais que beaucoup ne comprennent pas ce que je veux dire, mais c'est cela, exactement cela: les critères changent et cela porte atteinte à la liberté des gens qui ne veulent pas suivre le mouvement.
Hier, j'étais à La Marsa, dans ma voiture. Soudain, j'aperçois un homme qui me criait: "couvre-toi les épaules et les bras!". Il hurlait, en me faisant des gestes pour m'expliquer qu'il fallait me couvrir.
Le plus drôle la-dedans, c'est que mes épaules étaient couvertes. Je portais un T-Shirt sans manches, mais mes épaules étaient complètement couvertes. Seuls mes bras étaient nus.
Voilà! En Tunisie, en 2008, certains considèrent qu'un T-Shirt sans manches est indécent. Comment cet homme aurait réagis si j'étais sortie en bretelles ou en bustier? Il m'aurait frappée?
J'aimerais bien que les défenseurs de la liberté de s'habiller "comme on veux" viennent me défendre. J'aimerais bien que ceux qui disent que l'habit vestimentaire est une liberté, viennent expliquer à ce Monsieur et à ses semblables, que l'on a le droit de s'habiller comme on veut.
Et surtout, j'aimerais bien que l'on me dise si les femmes de ce monsieur (épouse, filles, mère...) sont vraiment libres de s'habiller comme elles veulent.
Voilà la Tunisie de 2008. Qu'en sera-t-il en 2010? Et en 2015? Et en 2020?
Merci les séoudiens, les wahabites, les azhariens.... &Cie!
Update (16h25): Sur le même sujet, Carpe Diem vient de publier une note "Les mouches et la sucette" qui me laisse sans voix.
Arrivés en Sardaigne après un voyage assez fatigant. Pendant le transit à Munich, j’avais déjà reconnu des visages familiers. Cela fait plusieurs années que nous étions invités par la même compagnie, qui faisait un peu travailler nos hommes en divertissant leurs femmes.
A l’aéroport de Cagliari, la physionomie des gens change. Nous étions en Allemagne, avec une population grande et claire de peau, nous arrivions en Sardaigne, et nous trouvions des gens plutôt petits et brun. Cela m’a d’ailleurs étonnée: les sardes sont vraiment très petits, bien plus petits que les tunisiens.
En attendant le bus, mon mari et moi nous sommes amusés à regarder les gens. En fait, j’avais trouvé cela amusant parce que l’on voyait des gens, comme ceux que l’on ne voit qu’au cinéma. Vous savez, les vieilles femmes, cheveux gris en chignon, vêtements noirs. Il y en avait même deux qui portaient de longues jupes et des tabliers. Exactement comme dans les vieux films italiens. J’ai trouvé cela bien émouvant et tellement authentique.
Le bus nous a emmené à Villasimus. Village touristique par excellence. J’aurais préféré plus de visites, mais il fallait bien suivre le programme, qui cette année était surtout balnéaire. Certains ont beaucoup apprécié cela parce qu’ils ont pu profiter de la mer. Ce n’était pas vraiment mon cas, puisque nous aussi en Tunisie avons la mer et les belles plages.
Nous avons quand même eu le plaisir de savourer une soirée folklorique, avec danses et chants et dîner sardes. J'ai trouvé leurs patisseries très jolies et très colorées.
Par ailleurs, je ne sais pas ce qui m’est arrivé, mais pendant tout le séjour, je ne pensais qu’à dormir. J’avais envie de dormir tout le temps. Cela en devenait gênant. Je dormais à la plage, je dormais en bateau, je dormais dans le bus… Il m’est arrivé de rater certaines activités pour aller dormir. Et, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant, j’ai parfois laissé mon mari veiller seul, participer aux soirées, danser… et suis allée dormir.
Le comble a été lorsque je me suis endormie sur le quad.
Nous avions fait une promenade en montagne sur des quads. Mon mari conduisait, j’étais derrière lui. Nous roulions dans des petits sentiers accidentés… et je me suis endormie. C’est vrai, je le jure. Je me suis endormie en quad. De temps en temps, j’ouvrais les yeux, j’essayais de me concentrer sur le paysage, je prenais quelques photos… et je me rendormais.
J’ai bien aimé la Sardaigne. C’est joli, et ce qui est génial, c’est que c’est encore vierge. Beaucoup de paysages. Pas trop d’agglomérations, du moins, pas là où nous sommes allés.
Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié, c’est que les constructions essayent de respecter la nature, et essayent donc de s’intégrer dans le paysage. La peinture des maison est couleur sable, et rares sont les constructions à étages (je ne parle bien sûr pas des grandes villes comme Cagliari).
J’ai aussi adoré le fromage sarde. Pendant 5 jours, je me suis nourrie presque exclusivement de fromage. C’était délicieux.
Je sais, c’est une calamité pour mes fesses, mais j’ai essayé de compenser en ne mangeant presque rien d’autre. Enfin presque, parce que les 2 derniers jours, je suis tombée sur un glacier succulent, et là, bonjour les dégâts!
Notre groupe était aussi harmonieux. Les musulmans «trop pratiquants» n’ont pas été invités. J’ai eu de la peine pour eux, et aussi pour nous.
En fait, chaque année, nous sommes environ 130 personnes à participer à ce voyage. De nationalités différentes et de religions différentes.
Malheureusement, les années précédentes, et particulièrement il y a 3 ans à Sienne en Toscane, certaines personnes avaient eu du mal à s’intégrer dans le groupe. Et encore malheureusement, ces personnes sont musulmanes.
En fait, il est évident que gérer 130 personnes pendant 5 jours n’est pas chose facile. Il faut que tous se sentent à l’aise.
Il y a 3 ans, il y a eu des problèmes à cause de la nourriture. Les organisateurs, des italiens, savaient que les musulmans ne mangent pas le porc. Ils avaient donc fait en sorte que les menus ne comportent pas de porc. Ils ne savaient par contre pas que les pratiquants ne mangent que la viande halal, c'est-à-dire égorgée selon le rite musulman (ou juif).
Lorsqu’ils l’ont appris, ils ont essayé d’adapter des menus pour les personnes concernées, à base de pâtes et de légumes. Mais gros problèmes, certaines personnes avaient rouspété et avaient réclamé soit de la viande halal, soit du poisson. Ce qui était très difficile à Sienne, située en montagne et loin de la mer.
Du poisson fut commandé. Mais malheureusement, certains n’étaient toujours pas contents: le poisson était congelé.
En fait, ce qui était affligeant, c’est que ces personnes, au lieu de considérer ces petits problèmes comme de légers désagréments, en avaient fait des histoires d’Etat.
Le plus déplorable la dedans, c’est que souvent, ce sont des musulmans qui donnent une mauvaise image de l’islam. Pourtant, l’islam est innocent de leurs agissements.
Il y a aussi eu des problèmes à cause d’un mari qui ne voulait pas que sa femme soit placée à coté d’hommes, que cela soit à table, dans le bus…
Pareil pour certains qui avaient refusés de visiter une cave à vin en arguant du fait que le vin est interdit en islam.
Pareil pour d’autres qui avaient refusés d’entrer dans une église. En fait, il y a eu une petite polémique à ce sujet: est-il permis à des musulmans d'entrer dans une église? Certains disaient qu’une église étant une maison de Dieu au même titre qu’une mosquée, on pouvait la visiter, d’autre disant qu’une église, étant la maison d’une autre religion était interdite.
Bref, des discussions, des problèmes… qui donnent une mauvaise image des musulmans. Et c’est bien dommage.
Personnellement, je trouve que lorsque l’on part en voyage avec un groupe de personne assez important, il faut savoir faire des sacrifices. Par exemple, ne pas manger de viande pendant 5 jours, ce n’est pas bien grave.
Si ces sacrifices semblent insurmontables, autant rester chez soi, car il est impossible de demander à la majorité de s’adapter à une petite minorité.
Cette année, par contre, il y avait un couple de syriens bien sympathiques. Ils étaient pratiquants, mais avaient su bien s’adapter au groupe. Ils n’ont pas rouspété ni critiqué une seule fois. Pareil pour un couple turc.
Par exemple, lors des repas, ils prenaient leurs plats avec tout le monde, ils mangeaient ce qu’ils pouvaient, et laissaient le reste.
A la plage, les hommes se sont baignés, les femmes sont restées tranquillement sous leurs parasols.
Les deux couples étaient aimables avec tous, ils s’asseyaient avec tous, parlaient à tous…
Franchement, faire leur connaissance, surtout les syriens (avec les turcs, il y a un problème de langue) a été un vrai plaisir. Et puis, j’ai trouvé qu’ils ont atténué la mauvaise image qu’avaient laissé les autres.
Les bonnes manières, l’adaptation au groupe, la politesse… sont finalement une preuve de civilité et de bonne éducation. Cela n’a strictement rien à voir avec la religion. Il faut juste avoir assez d’intelligence pour pouvoir cohabiter avec autrui, même lorsqu’ils ont des us et des coutumes différentes.
Pour ce qui est de la piqûre de la mouche tsé-tsé, son effet s’est atténué: en rentrant à Tunis, j’ai repris un rythme de sommeil normal. Heureusement !
"Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous".
Voilà à quoi nous en sommes réduits aujourd'hui.
On n'a plus le droit de parler, de se confier, de faire une plaisanterie, de dire ce que l'on pense... parce que tout ce que l'on pourra dire pourra être retenu contre nous. Y compris sur un Internet, dans ce monde virtuel, qui n'est pas si virtuel que cela. Et non plus devant ceux que l'on pense être sincères, ceux que l'on considère des amis vrais.
J'aimerais vivre sur une île déserte, ou bien réaliser un rêve d'enfance. Lorsque l'on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je disais que je voulais vivre seule dans un endroit avec plein plein de livres. Finalement, les livres sont les seuls amis qui ne peuvent ni décevoir ni trahir.
Par la même occasion, je profite de cette note pour présenter mes excuses à toutes personnes qui auraient pu penser que je voulais leur porter préjudice d'une manière ou d'une autre.
Et je voudrais aussi dire un grand merci à mon amie Daddou et à son mari qui m'ont beaucoup aidée ces derniers temps. Heureusement que des amis comme vous existent. J'espère ne jamais vous décevoir (et que vous ne me décevrez pas non plus!).
Merci aussi à Emma. Je la connais depuis plus d'un an, et elle ne m'a jamais décue. J'espère que cela durera toute la vie.
"Peu d'amitiés subsisteraient si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu'il n'y est pas".
"Si les hommes savaient ce qu'ils disent les uns des autres, il n'y aurait pas quatre amis dans le monde"
Blaise Pascal - Pensées.
Comme cela est vrai!
Certains pensent peut-être que je suis naïve, certains même me le disent et me le reprochent, mais je tombe toujours dans le piège. J'oublie toujours à quel point les gens sont hypocrites, méchants, jaloux, intéressés, kaffèfas... et je me fais avoir comme une idiote. Oui, une vraie idiote.
Mon fils est plus intelligent que moi, il n'a que 14 ans, alors que moi, dans 3 jours, j'aurais 44 ans, et je n'ai toujours rien compris. Il y a 3 jours, il m'en a fait la remarque. Il a vu à quel point j'étais en colère et déçue par la réaction d'une certaine personne, et il s'est presque moqué de moi: "Tu n'as toujours pas compris qu'il ne faut pas faire confiance à tout le monde? Tu n'as toujours pas appris à réagir face aux hypocrites? tu devrais vivre seule alors!"
Il a raison. Mais que faire?
Je retombe toujours dans le même piège: tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. CE N'EST PAS VRAI. Quand donc le comprendrais-je?
Idem pour mon mari, il me reproche aussi de me faire avoir. On n'a que ce que l'on mérite, m'a-t-il dit. Tu fais confiance à tout le monde, et tu tombes dans les pièges. Apprend à te méfier!
Apprendre à se méfier, je suis d'accord. Mais se méfier de tous? Se méfier vraiment de tous? Des amis, des parents, des voisins, des collègues?????
Mais pourquoi donc?
Et comment reconnaitre les vrais amis, les gens sincères?
Comme certains le savent, mon mari et moi étions en voyage. Nous avons été à Berlin et ensuite en Sardaigne.
Il était prévu que nous assistions au concert de Celine Dion le 12 juin à Berlin, mais malheureursement, nous avions raté notre avion, et nous sommes partis un jour en retard.
Arrivés à Berlin, nous avons été acceuillis par le mauvais temps. Leur été est presque notre hiver.
Nous avons rejoins nos amis, et nous avons fait le tour de la ville. Malheureusement, comme notre avion était un vol de nuit, j'étais très fatiguée, et je n'ai pas beaucoup profité de la visite.
J'ai été surprise d'apprendre que Berlin a beaucoup souffert de la deuxième guerre mondiale. De ce fait, il n'y a pas beaucoup d'anciens bâtiments, ceux-ci ayant été détruits. La ville est donc relativement récente, et l'architecture est très moderne.
La partie du Mur que nous avons visité est un peu particulière. En effet, au même endroit étaient érigés les locaux de la Gestapo. D'un coté, on voit le Mur, de l'autre, on voit ce qui reste des sous-sols des batiments de la gestapo où beaucoup de gens avaient été torturés.
Bien que le Mur soit pratiquement détruit, son tracé est marqué au sol par une double rangée de pavés et des plaques en fonte portant l’inscription Berliner Mauer 1961-1989. J'avoue que ce tracé m'a laissée perplexe. J'ai essayé d'imaginer le Mur construit, et cela est très bizarre comme impression. Dieu merci, ce Mur n'est plus qu'un triste souvenir.
"Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste. Qu'ils viennent à Berlin! Il y en a qui disent qu'en Europe et ailleurs, nous pouvons travailler avec les communistes. Qu'ils viennent à Berlin! Lass sie nach Berlin kommen ("Qu'ils viennent à Berlin")! Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir. (...) Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. (...) Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de Berlin. C'est pourquoi, en tant qu'homme libre, je suis fier de dire : Ich bin ein Berliner! ("Je suis un Berlinois")."Extraits du discours prononcé par le président J.-F. Kennedy face au mur de Berlin le 23 juin 1963.
J'aurais tant aimé visiter le Musée Egyptien de Berlin, malheureusement, cela n'a pas été possible. Une prochaine fois j'espère. Les collections égyptiennes de Berlin sont particulièrement intéressantes parce qu'elles concernent essentiellement le site de Tell El Amarna (Akhetaton). Or, à bien des égards, la période amarnéenne a été particulière dans l'histoire égyptienne. En plus, à Berlin se trouve le célèbre buste polychrome de Nefertiti, qui à lui seul vaut le déplacement.
Un soir, nous avons été diner dans un restaurant très branché (dont j'ai malheureusement oublié le nom). Il se trouve dans un quartier récent, en haut d'un grand immeuble. On y accède à l'aide d'un ascenseur panoramique. De la-haut, on a une vue d'ensemble de Berlin.
Une amie résidant à Berlin nous a emmenés en boite. En descendant du taxi, j'ai cru à une erreur ou à une plaisanterie. Que pensez-vous de l'entrée de cette boite?
Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. A l'intérieur aussi, les lieux étaient bizarres. En fait, nous avons appris qu'il s'agissait d'un ancien bâtiment de la poste de Berlin Est. Il est utilisé en boite, mais presque rien n'a été transformé ou peint, ou rien... Le bâtiment est resté en l'état, tel qu'il était, avec ses bureaux, ses logements de fonction, ses vieux meubles, ses dessins d'enfants sur les murs... On dirait que le seul effort qui a été fait a été de repeindre les toilettes et d'aménager un bar au premier étage.
Sincèrement, cette boite valait le détour. Je n'avais jamais vu un endroit pareil.
J'en garde quand même un souvenir dont j'aurais pu me passer: lors départ, j'ai fait une horrible chute dans les escaliers. Heureusement, rien de cassé (sauf mes chaussures), mais d'énormes bleus jusqu'à maintenant, que j'ai essayé de cacher à la plage, sinon, certains auraient pu penser que j'étais une femme martyrisée!!!!
3 jours à Berlin, ensuite, direction la Sardaigne.
Apparemment, des batailles rangées se sont déroulées sur la blogo. Très intéressant...
En ce qui me concerne, je replonge aujourd'hui dans ma vie quotidienne, avec tracas, corvées, ménage, courses, inscriptions à l'école... Mais j'espère pouvoir vous raconter mon voyage dès que possible.
En attendant, je vous laisse avec cette image trouvée aujourd'hui dans ma boite mail:
Je suis tombée par hasard sur cet article concernant le film «Le Destin» de Youssef Chahine. Ceux qui me connaissent bien savent à quel point j’apprécie ce film, d’où d’ailleurs mon pseudo: Massir.
"Ils" ont interdit L'Emigré. Sous prétexte qu'il représentait un prophète. Et Chahine de leur répondre d'un grand coup d'irrévérence, par un film magistral contre l'intégrisme et l'intolérance. Le Destin, situé au 12° siècle en Andalousie arabe, est un tourbillon épique foisonnant d'allusions au temps présent comme à l'Histoire, une révolte contre l'obscurantisme, un bouillonnement où Chahine est au plus fort de son style, alliant souffle hollywoodien (où il a étudié) et grouillement humain de ses sources: l'âge d'or du cinéma populaire égyptien alliant comédies musicales et mélos sociaux.
C'est en jouant ainsi sur la magie du spectacle autant que sur la détermination des idées que Chahine nous propose des pistes pour déjouer les pièges du destin. Comment contrer la progression inlassable de la bêtise et de l'exclusion? Quels outils avoir contre le rouleau compresseur de ceux qui, en s'emparant de la Révélation, mettent de côté la raison? Chahine nous donne trois pistes. Ce sont d'abord la danse, le chant, la fête : ils font resurgir chez Abdallah, endoctriné et possédé par les intégristes, un souffle de vie. Face à l'endoctrinement du corps et de l'esprit, refaire parler les corps sensibles: "Je peux encore chanter" entonne Marwan, le poète-chanteur que l'on a voulu assassiner. Mais sans les femmes, la fête ne suffirait pas. Elles marquent tout le film de leur beauté, leur amour, leur lucidité et leur détermination. Alors qu'elles sont absentes dans le clan intégriste, elles illuminent et rythment l'entourage d'Averroès et lui rappellent que seuls, les intellectuels (ni même les hommes) ne pourront changer le cours des choses. Chahine ne peut que croire en elles, lui pour qui la sensibilité est un art de vivre et de filmer.
La troisième piste est la résistance, bien sûr, mais pas n'importe comment : Averroès, philosophe mis en danger pour défendre la nécessaire interaction de la raison et de la Révélation, est déterminé mais pas jusqu'au-boutiste. Il se résout à démissionner et fuir lorsqu'il comprend avoir perdu la partie. Une façon de rappeler que l'homme ne peut vaincre son destin, tant les déterminismes sont puissants, même avec toute la bonne volonté du monde, ce qui ne va pas sans agacer les Occidentaux qui croient pouvoir en être maître. Fatalisme islamique? Averoes montre justement que la soumission à Allah (inch'Allah, maktoub - c'est écrit) n'implique aucunement de se crisper sur des vérités immuables mais de délier ce qui emprisonne l'homme pour recevoir la nuit de Qadr (la nuit du destin), la descente du Coran dans l'univers, la nuit de l'agrandissement de soi. C'est de s'en sentir dépositaire (amanat) qui donne au philosophe l'intégrité nécessaire à sa détermination. C'est par cette intégrité, définition de sa résistance, qu'il réunit autour de lui ses fidèles et finit par vaincre. Et c'est sans doute cette conscience de la prééminence du destin, cette capacité à le regarder tel qu'il est, qui lui permet de remercier ceux qui brûlent ses livres à la fin du film et, dernier geste d'ironie lancée au sort, d'en lancer lui-même un dans le feu en nous regardant en face.
Chahine s'attarde longuement sur un personnage secondaire, le fils du traducteur français d'Averroès. Son père est brûlé vif sur un bûcher languedocien au début du film: élégante façon de rappeler que l'intégrisme n'est pas seulement un produit de l'islam ("Ceux qui veulent monopoliser Jeanne d'Arc, c'est presque une secte et leur patron est un gourou!" déclarait Chahine à sa conférence de presse cannoise). Pour sauver les écrits du philosophe, il bravera montagnes, froid et torrents déchaînés. Et c'est par chance qu'il arrivera à en sauver un. Mais toute chance se double de malchance : l'eau a rendu le livre illisible. Le destin est ainsi. Belle leçon logistique : se livrer à sa chance ne sert à rien; le destin est rusé! La chance existe mais demande une bonne dose de raison. Plus prévoyant, le prince héritier saura saisir la sienne pour déjouer les pièges et mettre les livres en lieu sûr en Égypte.
Fidèle au thème favori de son cinéma, les relations avec le pouvoir, Chahine rappelle à brûle pourpoint que l'intégrisme ne poursuit qu'une seule chose: monopoliser le pouvoir. Mais avec une fougue jubilatoire qui nous atteint heureusement à la vision de ce grand film, il détache en lettres d'or sur l'autodafé final une maxime à laquelle il nous donne la force de croire: "La pensée a des ailes. Nul ne peut arrêter son envol." Olivier Barlet
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