Cette note fait partie d'une série de portraits. Vous trouverez les premiers portraits ici:
Ne vous fiez jamais aux apparences
Maîtresse... et fière de l'être!!!
Je suis un HOMME.
Personne ne pourra m'imposer la polygamie
Bonjour,
Je suis la maîtresse du gendre de si Lamine.
J’ai trente cinq ans. Je suis divorcée.
Lorsque j’étais jeune, j’avais été mariée. Bien que j’ai eu un enfant, j’ai du divorcer parce que je ne m’entendais pas avec mon mari. Les années ont passé, et je le regrette un peu quelque part. La solitude est vraiment pesante. En plus dans un pays comme le notre, malgré tout ce que l’on peut raconter sur l’émancipation de la femme et l’égalité des sexes, une femme divorcée reste une femme divorcée. C’est une femme qui a «une tare».
Les gens sont méchants, ils lui collent une étiquette: elle est divorcée!
Les hommes la regardent comme une proie éventuelle, une femme facile, et les femmes la regardent comme une rivale, un danger…
Sans parler des éventuelles belle-mères qui n’en veulent en aucun cas pour leurs fils chéris, et en particulier si elle a des enfants.
Sincèrement, vous en connaissez beaucoup des femmes qui apprécieraient que leurs fils, des dieux à leurs yeux, épousent une femme divorcée, avec des enfants en plus?
Pas moi!!!
Alors quels choix s’offrent à moi?
Je suis pourtant une privilégiée quelque part. J’ai un métier. Je gagne très bien ma vie. En fait, financièrement, je suis complètement indépendante. Je n’ai pas besoin d’un mari pour de l’argent. Ce n’est pas cela mon problème.
Mais j’en ai assez d’être seule. J’en ai assez d’être une femme divorcée. J’en ai assez de cette étiquette qui me colle à la peau. J’en ai assez d’entrer seule partout où je vais. J’en ai assez d’arriver à une fête toute seule. J’en ai assez d’assister à des mariages seule. J’en ai assez de voyager seule…
Et surtout, j’en ai plus qu’assez de passer mes nuits seule dans mon grand lit. Grand lit bien froid sans les bras d’un homme. Du moins, sans les bras d’un homme permanent.
Alors que faire?
Quelle est la solution?
Le mariage?
Oui, peut-être bien, mais avec qui?
Avec un célibataire?
Un célibataire de mon âge, ne coure pas les rues…
Si c’est un célibataire sans le sous, cela ne m’intéresse pas. Si je dois l’entretenir, je ne saurais jamais s’il m’a épousé pour moi-même ou s’il m’a épousé pour mon argent. Si je dois vivre selon ses moyens, cela ne m’intéresse pas non plus. A mon âge, je n’ai plus la patience de vivre dans un appartement en location, entièrement meublé à crédit…
Si c’est un célibataire aisé, vous pensez qu’il voudra épouser une femme divorcée avec enfants? Sa famille accepterait???
Il ne faut pas rêver. Un célibataire aisé, épousera une jolie jeune fille, et de préférence d’une grande famille.
Alors, il reste les hommes divorcés. Pareil, s’il est sans le sous, cela ne m’intéresse pas. S’il est aisé, vous croyez qu’il resterait longtemps célibataire?
Une des inégalités entre les hommes et les femmes en Tunisie, c’est justement cela. Un homme divorcé, et particulièrement s’il gagne bien sa vie, a la possibilité de se remarier avec la femme de son choix, et en particulier, une jolie jeune fille, et même d’une grande famille. Pourquoi donc m’épouserait-il moi?
Il reste les hommes mariés…
En fait, quelque part, les épouses ont un peu raison de craindre les femmes divorcées…
J’ai bien regardé autour de moi, et le hasard faisant bien les choses, j’ai trouvé l’homme qu’il me fallait. Il est marié et a des enfants, mais peu importe, je sais comment l’appâter. C’est d’ailleurs assez simple. Il y a une tactique qui marche depuis des années. Elle remporte souvent du succès.
Vous me direz que si elle date depuis longtemps, les hommes devraient bien la connaître, et ne peuvent plus tomber dans le piège…
C’est bien vrai. Mais… les hommes sont prétentieux. Ils se croient toujours plus intelligents que les autres. Si un tel ou un tel s’est laissé piéger, c’est parce que c’est un imbécile. Mais moi, cela ne m’arrivera jamais, parce que je suis le plus intelligent.
Quelle naïveté, n’est-ce pas???
Tant mieux pour moi!
Je vous disais donc que j’en ai repéré un. Beau garçon et riche. Et j’ai décidé qu’il était l’homme qui me convenait.
Je me suis arrangée pour l’approcher. Devenir son amie. Pour qu’il n’ai aucun soupçon à mon égard, je l’ai abreuvé de «je suis contre le mariage», «je ne me marierais plus jamais», «j’ai assez donné, on ne m’y reprendra plus»… En fait, j’ai complètement endormi sa méfiance.
Petit à petit, je suis devenue sa maîtresse. Je suis arrivée à le convaincre que jamais je ne lui demanderais plus.
Il m’a crue. C’est que les hommes sont «cupides», ils veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière avec.
Ils veulent garder leur femmes, leurs enfants, et tirer un coup de temps en temps ailleurs. Ils veulent une maîtresse qui ne posera pas de problèmes. Qui sera toujours disponible, mais qui n’interfèrera jamais dans leur vie familiale.
Alors, il faut leur donner cette illusion. Il faut leur faire croire que c’est possible. Que tu ne vas être là que pour le plaisir. Que tu ne leur créeras aucun problème.
Mais en fait, il faut d’abord «s’implanter». C’est à dire prendre une place dans sa vie. Il faut que je sois indispensable, tout en étant cool. Il faut qu’il ne puisse plus se passer de moi. Mais je dois toujours rester son havre de paix. Je ne dois rien lui demander….
Du moins, pas de tout de suite.
Il doit sentir qu’il y a une différence entre les moments qu’il passe avec moi, et les moments qu’il passe avec sa femme.
Avec moi, il faut que cela soit le Paradis. Que du plaisir. Rien que du plaisir.
Avec sa femme, quoi qu’elle fasse, il y aura toujours des problèmes. Parce qu’il y a la vie quotidienne et ses tracas. Parce qu’il y aura toujours un gosse qui pleure. Parce qu’il y aura toujours un gosse qui a fait une bêtise. Parce qu’il y aura toujours une facture à payer, une démarche à faire, quelque chose à régler….
Avec moi, c’est l’inverse. Ce sont rires, bons moments, du sexe, du romantisme… des choses dont il aurait toujours rêvé sans pouvoir les réaliser…
Et lorsque je lui deviendrais indispensable, je commencerais à…
Il me faut lui faire croire que telle est la vie avec moi. Je suis une femme exceptionnelle. Une femme dont rêveraient tous les hommes. Une femme active, intelligente, débrouillarde, gentille, compréhensive, sexy…
Et pendant qu’il est avec moi, j’en profiterais pour lui faire croire qu’il doit changer de vie.
Il mérite mieux quand même. Il est un Dieu dénigré par son entourage, et plus particulièrement par sa femme.
Sa famille???
Sa famille aussi ne s’occupe pas trop de lui. Ils profitent de lui. Ses frères et sœurs mènent chacun sa vie de son côté. Ils ne pensent à lui que lorsqu’ils ont un problème.
En fait, il faut l’isoler. Lui faire croire qu’il est malheureux, et essayer de faire le vide autour de lui. Il doit se sentir incompris. Je suis la seule qui le comprends et sais ce qu’il ressent. Personne d’autre.
Sa femme?
Une petite bourgeoise qui ne fait aucun effort pour lui. Elle est occupée par ses propres activités. Il lui ai acquis, pourquoi ferait-elle des efforts?
Elle mène sa vie sans faire attention à lui, comme s’il n’existait pas.
Avec moi, il serait un seigneur. Mon seigneur. Il ne manquerait de rien. Je m’occuperais de lui. Il serait le centre de ma vie…
Et tous, ils finissent par tout croire. C’est presque automatique. Quelques part, ils sont vaniteux et prétentieux. Quel homme ne voudrait pas se sentir un seigneur?
Aucun.
Lorsqu’il sera à point, lorsqu’il sera convaincu par ma sincérité, par la noblesse de mes sentiments, par ma conduite exemplaire et ma compréhension sans failles… je tomberais amoureuse. Ou du moins, c’est ce qu’il va croire.
Je serais follement amoureuse. Et petit à petit, je vais souffrir. Je vais souffrir de ses absences. Je vais souffrir du fait qu’il ne m’accorde pas plus. Plus de temps, plus de disponibilité. Je le réclamerais de plus en plus. Je souffrirais de l’injustice de la vie qui fait que la femme qui ne lui accorde aucun intérêt vive à ses cotés, alors que moi qui suis si amoureuse et si aimante soit privée de lui…
Je lui soufflerais l’idée d’un divorce et d’un remariage avec moi. En fait, je m’arrangerais pour qu’il ai l’impression que l’idée vient de lui.
Il faudrait qu’il soit convaincu qu’il doit changer de vie. Sa vie n’est pas satisfaisante parce que sa famille, et en particulier sa femme le néglige.
Sa femme. J’ai déjà commencé à faire de sa vie un petit enfer. J’y ai introduit le doute. Mais de façon à ce que personne ne puisse me soupçonner.
Il faut que sa femme l’embête. Il faut semer la zizanie entre eux. Il faut multiplier leurs disputes…
Alors, c’est très simple. Je me suis arrangée pour lancer la rumeur. Nous sommes un petit pays et tout fini toujours par se savoir. Alors un petit mot par ci, un petit mot par là, et la rumeur se met en train toute seule. Elle s’amplifie, elle fait son chemin… et elle fini par arriver aux oreilles de sa femme.
Et la tension va se créer entre eux. Elle s’est créée entre eux.
Ensuite, pour la narguer un peu plus, ont commencé les coups de fils anonymes. De plus en plus insistants et de plus en plus précis. Un jour pour lui dire que son cher mari est à tel endroit, un jour pour lui dire qu’il a un grain de beauté juste sur la fesse gauche, un autre jour pour lui dire que ce jour-là, il portait un caleçon rouge…
Comment voulez-vous que leurs relations ne se dégradent pas de cette façon?
Comment voulez-vous que la tension, l’incompréhension… ne s’installent pas chez eux?
Ce qui rend que ses rencontres avec moi sont ses seuls moments de bonheur…
Je sais que sa femme va lui mettre la pression. Moi, de mon côté, gentille, oreille attentive, cœur disponible…
Je sais que pour lui, le choix sera très difficile, mais sans qu’il ne s’en aperçoive, je le guiderais. Je ferais en sorte qu’il me choisisse.
Petit à petit, l’idée de vivre avec moi l’attirera de plus en plus. Je lui promettrais le Paradis. Ses enfants? Il pourra les voir lorsqu’il en aura envie. Lorsqu’ils seront chez nous, je m’en occuperais très bien, exactement comme mes propres enfants. Ne sont-ils pas un peu de lui-même? Je l’aime tellement que je ne peux qu’aimer ses enfants, chair de sa chair et sang de son sang.
Oui, je l’aime tellement. Comment continuer à vivre sans lui? Il doit sentir ce besoin que j’ai de lui. Il doit penser que chacune de nos séparations est un déchirement pour moi…
J’y arriverais. J’y arriverais.
Il le faut. Je ne vais pas rester toute ma vie une femme divorcée et seule. J’ai besoin d’un homme. Du prestige qu’il me donnera. Du statut dans lequel il m'élèvera. J’ai besoin de me pavaner à son bras. J’ai besoin d’être Mme… Oui, Mme… et j’y arriverais.
N.B.: Je ne vise en aucun cas les femmes divorcées. Je ne veux pas du tout généraliser. Ceci est de la fiction.
@ Sofiène:
Non, je ne pense pas. Au contraire.
La "minette" comme tu dis, n'est pas "désespérée". Elle a plus de chois, elle a plus de temps, et parfois elle attend et croit encore en l'amour et au prince charmant.
Rédigé par : Massir | 21/01/2010 à 21:08
Loin de defender cette femme monstre, mais, réellement, d’où est-ce qu’elle a acquis cette méchanceté !? De la société Bien sur : Au fil des années, elle se perd . . . et la haine nait et s’entretien par le regard des autres ; Est-ce elle à l’origine du mal ? Bien sur que non. Le remède serait donc à apporter à la société et non à elle.
Bien que je préfère ne pas coller le mal sur le dos de l’homme ou la femme, mais ironie de l’histoire, la méchante « éventuelle belle mère » habite toutes les femmes tunisiennes !
Bien que la société classe la femme divorcée en tant que femme facile, eh ben, croyez-moi, c’est la plus difficile des femmes et justement à cause de cette même étiquette, si y a lieu de classer une femme ainsi, c’est celle en désaccord avec son conjoint tout en gardant le statu de mariée.
Rédigé par : Zorboustra | 22/01/2010 à 10:10