Yangoon.
Nous étions un groupe de 17 personnes. Un groupe très sympa. Nous nous connaissions presque tous.
Le voyage était bien organisé. Merci R qui s’est bien occupé de tout.
Après des heures et des heures d’avions et d’aéroports, nous sommes arrivés à Yangoon.
Les autorités birmanes veulent encourager le tourisme. Nous avons donc été traités comme des Pachas pendant tout notre séjour (le retour à Tunis a d’ailleurs été dur, nous étions redevenus de simples citoyens!!!).
Nous avons passé deux jours à Yangoon. Nous y avons visité:
la pagode Kyaukhtatgyi qui abrite un grand Bouddha couché de 70m de long
la fameuse pagode Shwedagon célèbre pour son stupa couvert d’or de près de 100m de hauteur qui abrite 8 cheveux de Bouddha: cette pagode est une véritable ville dans la ville où une foule de fidèles se presse toute la journée avec offrandes et prières, mais l’ambiance devient magique au coucher du soleil quand le Stupa flamboie.
le Musée National
et une fabrique de bijoux. Le Myanmar étant producteur de saphirs, de rubis et de plusieurs pierres semi-précieuses.
Nous avons aussi fait un tour en cycle-pousse, et nous avons découvert le quartier chinois et le quartier indien.
Comme je l’ai déjà dis,
Yangoon est la ville la plus importante du Myanmar. C’était la capitale.
Personnellement, c’est la ville que j’ai le moins aimé.
La différence de classes est très visible à Yangoon. Nous avons traversé un quartier résidentiel, comprenant de superbes villas, parcours de golf, quelques belles voitures.
En fait, toutes les richesses du pays se trouvent concentrées entre les mains des dirigeants, de leurs familles et des barons de la drogue. Ces derniers ont des privilèges énormes et vivent en toute quiétude.
Je n’ai pas remarqué une classe moyenne importante. Les «excessivement riches» et les classes moyennes sont minoritaires. Les Birmans sont en grosse majorité pauvres.
Notre guide nous a expliqué que leur système «économique» repose sur la corruption.
Les salaires sont très bas. Le salaire mensuel moyen des fonctionnaires était d’environ 30$. Dernièrement, il est passé d’un coup à environ 180$, soit 6 fois plus. Le gouvernement pensait ainsi combattre la corruption. Mais cette mesure a eu l’effet inverse: les fonctionnaires sont devenus plus gourmands!
Le prix d’une consultation chez un médecin: 1$ et demi. C’est ridiculement bas.
L’infrastructure routière est lamentable. Les routes sont très étroites et en très mauvais état. Pour nous déplacer d’une ville à une autre, nous avons du à chaque fois prendre un avion.
Le Myanmar ne dispose que d’une seule voie de chemin de fer, construite par les Anglais à l’époque de la colonisation. Il paraît que les horaires des trains sont fantaisistes, avec des retards monstres. D’après notre guide, il faut environ 17h de train pour aller de Yangoon à Mandalay (645km). En plus, pour un départ le matin, il faut passer la nuit devant le guichet pour acheter les billets, ces derniers ne sont vendus qu’en dernière minute pour éviter le marché noir.
Après deux jours à Yangoon, direction l’aéroport pour Mandalay.
L’aéroport de Yangoon est un vrai spectacle. Ils sont entrain d’en construire un nouveau. Nous avons donc utilisé l’ancien.
Comment vous décrire cet aéroport?
C’est tout sauf un aéroport!
C’est un énorme hangar, en mauvais état et sale. Mais ça, c’est pas trop grave à la limite.
Tous les voyageurs attendent dans la même salle d’embarquement, quelle que soit la compagnie ou la destination. Un type avec une pancarte arrive de temps en temps pour appeler les voyageurs et leur demander d’embarquer. Mais ça, c’est toujours pas très grave.
Cette salle d’embarquement/hangar donne directement sur les pistes. Les portes sont ouvertes et rien, mais rien ni personne, n’empêche les voyageurs de sortir et de se promener sur les pistes. Et là, c’est le grand folklore. C’est dommage, j’ai tout filmé, mais je n’arrive pas encore à transférer mes films sur mon PC.
Qu’avons-nous vu sur ces pistes?
- les bagages sont transportés, ou plus précisément, poussés manuellement. Ils sont déposés sur des chariots, poussés manuellement par des employés.
- un avion est arrivé. Il a atterrie, et ensuite un TRACTEUR (promis, juré, c’est vrai) est venu le traîner. C’est un mystère que je n’ai toujours pas réussi à élucider. Cet avion peut voler mais ne peut pas rouler?
- un avion est arrivé, seule une hélice tournait, l’autre était bloquée.
- de temps en temps, des avions de chasse décollaient. C’était impressionnant et incongru.
- l’agitation sur les pistes était vraiment comique. Un de nos amis a justement fait remarquer qu’il ne manquait que les poules pour se sentir dans une foire ou un souk…
Je ne vous raconte pas la peur que j’ai eu de prendre l’avion dans ces conditions. J’avais surtout une peur affreuse pour mon fils. Avais-je le droit de le laisser voyager dans ces conditions?
Je ne pouvais pas reculer, il fallait prendre l’avion. J’ai essayé de faire le vide dans ma tête, et nous avons embarqué. Mais pendant toute la durée du vol, je priais pour que nous arrivions à destination sains et saufs.
(A suivre).
P.S.: Seules les 6 photos de l'intérieur de la Pagode Shwedagon sont de moi.
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