Sommes-nous les mêmes êtres humains qu’eux? Sommes-nous constitués comme eux?
L’autre jour, je lisais le post de Rédactrice Chauve (qui est canadienne). Je ne savais pas quelle réaction adopter.
Le rire?
L’admiration?
La moquerie?
La honte?
Oui, je crois que c’était surtout de la honte!
Si ces gens sont développés et pas nous, il y a des raisons.
Voyez un peu à quel niveau ils sont, et à quel niveau nous sommes.
L’équivalent du syndic chez eux pense à des projets «vert». Alors que chez nous, le syndic n’arrive même pas à faire le recouvrement des cotisations.
Aucun esprit de communauté chez nous.
Les gens ne veulent pas payer le syndic. Mais en plus, ils n’appliquent même pas des règles toutes simples de la vie en communauté.
Je vais vous raconter la vie normale et ordinaire d’une résidence à El Manar.
La grande majorité des co-propriétaires ne payent pas leurs cotisations.
Normal.
Le budget est déficitaire.
Normal aussi.
Mais en plus, à deux reprises, le responsable s’en va avec la caisse. Le premier est parti avec 7000 dinars.
État des lieux de cette résidence:
- Les ascenseurs ne marchent pas. Ils sont dans un état lamentable. Il faudrait les changer, mais le syndic n’a pas d’argent. Il ne fait que du bricolage, mais cela ne tient pas très longtemps.
- L’interphone ne marche pas.
- Certains paliers ne sont pas éclairés.
- Certaines vitres des fenêtres des escaliers sont cassées.
- De nombreux habitants ne prennent pas la peine de descendre leurs poubelles dans le local ordures, il les laissent sur le palier.
- A plusieurs reprises, la STEG a coupé l’électricité des parties communes pour factures impayées.
- Les employés (gardiens, femmes de ménages) sont payés avec des mois de retard.
- Un affaissement du terrain a occasionné des fissures dans certains blocs. La garantie du constructeur n’étant pas arrivée à son échéance, c’est au promoteur de faire ces réparations. Mais il faut un interlocuteur pour négocier avec lui.
- Mais le plus «drôle» (ou le pire!) , c’est cela: à l’origine, le promoteur qui avait construit cette résidence avait aménagé un logement de concierge pour chaque bâtiment. Le syndic n’ayant pas les moyens de payer autant de salaires, ne pouvait pas mettre un concierge à chaque immeuble. Donc, la majorité de ces logements sont restés inoccupés.
Au fil du temps, on s’est aperçu que certains co-propriétaires, qui habitaient au RDC, avaient tout simplement annexés ces logements aux leurs. Ils ont abattu la cloison séparant les deux appartements.
Cela sous les yeux du syndic et des autres co-propriétaires.
Certains membres du syndic avaient proposés de louer ces logements au profit du syndic, cela est possible puisque ces logements faisant partie des locaux communs, appartenaient à tous les résidents.
Mais cela a été impossible. Je ne vous ferais pas un dessin. Lisez la blague du week end de Mouwatten et vous comprendrez pourquoi.
Il y a trois ans, la situation de cette résidence était devenue invivable. Chaque syndic élu se trouve dans l’incapacité de gérer la situation. Pourtant, depuis la loi d’Octobre 1997, le syndic a des moyens de contraintes importants. Mais vous connaissez l’adage: «les arabes ne se sont mis d’accord que sur une seule chose: ne jamais être d’accord».
La situation se dégradait de plus en plus. Les salaires ne pouvaient même plus être payés.
Le syndic (en place à ce moment-là) a enfin accepté l’idée des poursuites judiciaires.
Il y a avait des copropriétaires qui n’avaient pas payés leurs cotisations depuis des années et des années. Le plus choquant, c’est que ce sont justement ceux qui ne payent pas qui hurlent et râlent le plus lors des assemblées.
Les dossiers furent constitués. Un avocat et un huissier notaire avaient été chargés de ces affaires. Je pensais sérieusement, qu’en voyant que cette fois-ci le syndic était prêt à aller jusqu’au bout, les récalcitrants paieraient leurs cotisations. Je rêvais.
Après avoir obtenu les jugements, il a fallut faire des saisies sur les véhicules auprès du service des mines pour que certains se présentent enfin avec leurs carnets de chèques. Mais cela a été un vrai travail de détective. Un gardien avait été chargé de relever les numéros d’immatriculation des véhicules.
Des procédures avaient aussi été engagées contre ceux qui avaient illégalement occupés les logements de concierge.
Là, la situation s’est un peu compliquée. Une de ces occupantes avait des «pistons» au niveau de la municipalité. Elle a fait intervenir ces pistons pour se débarrasser des membres du syndic qui commençaient à être gênants. Elle se fait alors nommer Présidente du syndic par la municipalité, et certains qui sont justement opposés aux actions judiciaires lui ont donné leur aide et se font élire membres du syndic. Vous imaginez la pagaille: pour la même résidence, 2 syndics différents. Imbroglio extra-ordinaire. Procédures interminables. Un vrai casse-tête chinois.
Résultat: aucun progrès n’a été fait. La situation est inextricable. Deux groupes de personnes différentes se disputent la gestion de cette résidence. Et l’intérêt de la communauté????
Personne ne s’en préoccupe. Chacun ne pense qu’à lui-même.
Et encore…
Parce qu’ils réfléchissent à très court terme. Parce qu’ils oublient que l’état de la résidence se dégrade. Ils oublient la moins-value qu’enregistrent ces appartements.
Sans même réfléchir si loin, ces appartements, qui font en moyenne 5 à 6 pièces, se louaient il y a quelques années à 500/600 dinars par mois. Aujourd’hui, même à 300 dinars par mois, ils sont difficilement «louables». Certains appartements n’ont même pas trouvés locataire depuis 1998.
Que ne feraient pas ces gens pour économiser 25 dinars par mois!!!!
Alors, Nadia, toi qui te posais des questions sur le degré d’engagement du Tunisien dans la vie politique, dis-moi, si ce tunisien n’arrive même pas à s’engager et à trouver des solutions au niveau d’une petite communauté, à savoir une simple résidence d’environ 150 appartements, comment pourrait-il s’impliquer dans la gestion d’une grande communauté, à savoir tout un pays?
Il ne faut pas rêver, nous sommes encore très loin des occidentaux!!!!
Depuis mon arrivée sur cette blogosphère, et la découverte du blog de Adib, j'ai envie de lui dire quelque chose: Bravo Adib, j'adore les gens qui sont passionnés par leur métier.
En fait, j'ai eu une fois une mésaventure avec un véto, et il faut croire que je n'ai pas pu l'oublier.
J'avais deux chats. Je les emmenais chez un vétérinaire à Tunis, qui était très gentil et se comportait bien avec eux.
Un été, nous étions en vacances à Hammamet, mes chats avaient attrapé une mycose. Ils avaient des aphtes dans la bouche. Bref, il fallait les soigner.
Emmener des chats dans une voiture, c'est toute une expédition. Ils miaulent de la première seconde jusqu'à l'arrivée. Faire le trajet Tunis/Hammamet, aller retour, une fois par an était largement suffisant pour mes nerfs. Je décide donc de les emmener voir un vétérinaire à Hammamet ou Nabeul.
Annuaire. RDV. Et nous voilà chez le véto.
Que voulez-vous que je vous dise. Ce véto n'aimait pas les animaux.
Comment un vétérinaire peut-il ne pas aimer les animaux?
Je n'ai toujours pas compris. Les années ont passé et je me pose toujours la question.
Comment peut-on être vétérinaire et avoir un tel dégoût des animaux?
J'étais choquée. D'habitude, notre véto "de famille" jouait avec eux. Ils les laissait en liberté dans le cabinet lorsqu'il discutait avec moi. Il les caressait....
Ce véto par contre avait une mine dégoûtée. Il ne supportait pas les chats. Il leur criait dessus.
En plus, il avait un gros berger allemand. Je pense qu'on n'a pas besoin d'être vétérinaire pour savoir que les chats et les chiens... ne s'apprécient pas trop.
Mes chats étaient terrorisés. Le chien aboyait. Le vétérinaire criait.
C'était très sympathique!!!!
J'ai détesté cet homme! Il n'était pas à sa place. Il n'avait pas à faire ce métier.
J'avais compris. La seule explication: l'orientation par ordinateur.
Ce monsieur avait du être obligé de faire des études de véto. C'est la seule explication que j'ai trouvé. Y en a-t-il une autre? Bof!!!
Découvrir le blog d'Adib a été une sorte de consolation pour moi. C'est vrai. Je ne sais pas si vous me comprenez. Mais quel bonheur de trouver un homme passionné par son métier!
Merci Adib.
P.S.: je garde quand même un souvenir amusant de cette mésaventure. Le véto avait prescris du bleu de méthylène pour les chats. Je leur en mettais tous les jours. Ils étaient très comiques: deux chats à la bouche bleue!!!
Tout à l'heure, en cherchant une image illustrant la "blague", je suis tombée sur ce tableau de Dali. J'ai adoré. Je ne saurais expliquer pourquoi. Mais il a vraiment remué quelque chose en moi. Je trouve qu'il illustre parfaitement bien l'horreur de la guerre.
Le visage de la guerre. Tableau de 1940/1941
Une mise en abîme de la mort. Une profondeur de la mort à travers ce visage humain en décomposition, d'une couleur cadavérique avec ses tons marrons et violacés. La bouche et les yeux qui contiennent des têtes squelettiques qui elles-mêmes en contiennent d'autres et ainsi de suite, dans une sorte d'infini aussi profond que l'horreur de la mort... La mort est trop horrible, trop profonde pour se montrer sous la seule forme d'un visage. La mort est présente dans les tréfonds de l'Homme.
N.B.: Je ne sais pas de qui est ce commentaire. Je l'ai trouvé sur Internet.
Sa réaction, si elle n’était pas si triste, me ferait presque rire!!!!
Il est révolté par l'histoire que j’ai racontée hier. Pourtant, il y a eu des cas bien plus grave. Mais….
Le cas le plus dramatique et le plus bête que j’ai vu est le suivant:
Mon fils à l’âge de 3 ans et demi a passé une semaine dans le coma. Il était en service de réanimation sous respirateur artificiel, avec les deux poumons infectés.
J’ai passé presque un mois (2 X 2 semaines) à la clinique (attention, c’est même pas à l’hôpital).
Le cas de mon fils étant un peu exceptionnel, vu l’âge et la raison de sa maladie, les médecins de la clinique venaient souvent nous voir. En fait, j’étais devenue une «habituée» de cette clinique. J’en faisais un peu partie.
Un jour, un pédiatre qui était venu nous rendre visite m’avait raconté une histoire révoltante.
Il était très en colère. Je lui en avais demandé la raison. Il m'avait raconté qu’un nouveau-né venait de décéder par la faute d’une infirmière.
Un nouveau-né avait été placé sous perfusion. Une infirmière était entrée, et elle avait augmenté le débit de la perfusion. Le bébé en était mort. Tout simplement. Je lui pose la question des suites qui seront données à cette histoire. Et c’est le plus révoltant: aucune suite. Personne ne veut avoir de problèmes: ni le pédiatre ni la clinique.
Aux parents, on dira juste que le nouveau-né n’a pas survécu.
Point.
Aucune sanction.
Suite à cette histoire, je suis devenue un vrai chien de garde. Lorsque mes enfants sont hospitalisés, je ne les quitte pas des yeux une seconde. Et c’est ce que je conseille à tous.
J’ai vraiment sauvé la vie de mes deux enfants, à deux reprises.
La première, c’était justement lorsque mon fils était dans le coma. Chaque matin, il subissait un prélèvement sanguin pour une analyse des gaz. En fonction des résultats de ces analyses, le médecin réanimateur ajuste l’appareil respiratoire.
Un jour, j’étais en service de réanimation lorsque j’entends une conversation téléphonique. Je comprends tout de suite qu’il s’agit de mon fils parce qu’il était ce jour-là tout seul en réa. Le matin, les résultats des analyses communiqués au médecin concernaient un autre malade d’une autre clinique. Je vais voir l’infirmier, il était là, assis tranquillement, sans aucune réaction, entrain de parloter au téléphone, exactement comme si son interlocuteur lui parlait foot ou musique. Aucun geste pour aller prévenir le médecin. J’ai été obligée de courir comme une folle à travers les couloirs pour retrouver le médecin et l’informer de l’erreur commise.
Je vais nommer ce médecin, il a sauvé la vie de mon fils et je lui en serais éternellement reconnaissante, il s’agit du docteur Mondher Ben Ameur. Merci docteur.
Le médecin réagit tout de suite. Ensuite, je l’ai entendu passer un savon à l’infirmier. Mais la clinique n’a pas réagi: pas de sanction, ni envers l’infirmier ni envers le labo qui a commis l’erreur.
Je passerais sous silence les problèmes d’hygiène, les erreurs de régime alimentaire……
La deuxième fois, j’ai sauvé la vie de ma fille. Elle était encore bébé. Elle avait été admise dans une (autre) clinique pour déshydratation. La pédiatre l’avait mise sous perfusion. Comme je vous l’avais déjà expliqué, je suis un vrai chien de garde lorsque mes enfants sont hospitalisés (malheureusement pour eux et pour moi, ils l’ont été souvent). Alors, je fais attention à tout. J’avais donc calculé le nombre d’heures qu’il fallait pour lui changer la perfusion.
Depuis l’accident du bébé, je fais très attention au débit des perfusions, et d'ailleurs j'interdis au personnel d'y toucher sans raison particulière.
En France, lorsque mon fils avait été hospitalisé, j’avais remarqué qu’ils disposaient de pompes à perfusion électroniques. J’en avais demandé une à la clinique, ils m’avaient répondu qu’ils n’en avaient pas. Ils m’avaient proposé à la place une pompe mécanique, mais avec un débit contrôlé. J’avais accepté.
Les heures passaient, la poche de la perfusion restait presque au même niveau. Le débit était trop lent. 6 heures passent. 12 heures. Et la poche n’est même pas à la moitié alors que nous aurions du être à la deuxième poche.
J’appelle la pédiatre. Elle me dit qu’elle avait parlé avec l’infirmier, et qu’il l’avait rassurée. Il lui avait dit qu’il avait pris la température de ma fille toutes les heures et qu’elle se portait très bien.
Là, j’au hurlé. L’infirmier n’avait pas mis les pieds dans notre chambre de toute la nuit: comment a-t-il pu prendre la température de ma fille? Par télépathie?
Elle me rappelle un moment plus tard pour me dire que l’infirmier était entré tout doucement lorsque je dormais.
Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Pour prendre la température de ma fille, il fallait la déshabiller et lui enlever la couche. Comment est-ce que je ne me serais aperçue de rien?
Bref, ce n’est pas le plus important.
Je m’inquiétais: ma fille se déshydratait, et personne ne voulait réagir.
18 heures passent. Ma fille est de plus en plus faible. J’essai d’appeler le médecin de garde, il n’a pas daigné se déplacer pour la voir.
Finalement, je commence à m’affoler et à la clinique, personne ne réagit.
Mon cousin est chirurgien. Je lui téléphone, et lui décris l’état de ma fille. Il me dit que je dois immédiatement appeler un médecin réanimateur.
Malgré les années qui ont passé, je me rappelle du docteur Mondher Ben Ameur. J’arrive à lui téléphoner. Il réagit tout de suite (merci encore docteur). Il contacte le service de réa de la clinique qui enfin daigne m’écouter. Ils ont enfin réagit. La pompe à perfusion était en panne.
La clinique dispose d’une pompe à perfusion électronique (alors qu’au début, ils avaient nié). Le service réa s’est enfin occupé de ma fille et elle a été sauvée.
En conclusion, que faut-il comprendre?
Que même dans les cliniques privées, le service laisse à désirer.
Les compétences médicales sont bonnes et même très bonnes. Nos médecins sont excellents. Mais alors le personnel……..
Finalement, en Tunisie, lorsque l’on tombe malade, il faut:
- avoir de l’argent pour payer, parce que le service public est plus qu’horrible.
- avoir un minimum d’instruction, pour pouvoir comprendre, surveiller, calculer un débit, suivre un traitement,….
- être sur ses gardes, surveiller le personnel médical: ce sont des menteurs et des imbéciles, et n’ont aucune conscience professionnelle.
- surtout ne pas être timide, pour pouvoir réclamer et rouspéter…
- il faut être pistonné pour pouvoir même appeler un médecin!!!!
Des histoires sur les hôpitaux et les cliniques, je pourrais en raconter encore et encore. Je pourrais écrire un livre entier.
Surtout depuis que mon fils a été hospitalisé en France. J’ai vu un hôpital français fonctionner. Je peux voir la différence. Et la différence est E N O R M E.
Mouwaten Tounsi voudrait que nos journeaux en parlent.
Mais pourquoi donc?
D’après nos journaux, tout va très bien dans le meilleur des mondes.
C'est un ami marocain qui m'a envoyé ce texte par e-mail.
Mais franchement, ne pourrait-on pas remplacer Marocain par Tunisien????
Objet : 8 raisons qui font de vous un(e) Marocain(e) ?
1. Vous déroulez tous vos cadeaux soigneusement, de sorte que vous puissiez réutiliser l'emballage.
2. Vous appelez une personne que vous n'avez jamais rencontrée avant, "khalti"
3. Plus de 90% de la musique CD's dans votre maison est piratée.
4. Votre garage est toujours plein de bricoles parce que vous ne jetez jamais rien, juste au cas où vous en auriez besoin.
5. Vous avez une collection de bouteille miniature de shampooing de vos séjours dans les hôtels.
6. Vous avez presque toujours des excédents de bagages.
7. Votre mère a un désaccord mineur avec sa soeur et ne lui parle pas depuis 10 ans.
8. Quand vous êtes jeune, vos parents vous achètent des vêtements et des chaussures au moins deux tailles plus grandes de sorte qu'ils durent plus longtemps.
Vous souriez, parce que vous vous reconnaissez dans au moins une de ces caractéristiques, sinon, vous n'êtes pas un(e) vrai(e) marocain(e) !!!
" La seule révolution possible c'est d'essayer de s'améliorer soi-même en espérant que les autres fassent la même démarche; le monde ira mieux alors; crois moi c'est le seul chemin."
Pourquoi en Tunisie les malades vont-ils à l’hôpital public?
Est-ce pour être soignés ou pour être maltraités?
Je vous raconte ce qui est arrivé à une jeune femme cette semaine.
Il s’agit d’une jeune femme qui s’est mariée cet été.
Il y a environ 3 semaines, elle a eu très mal au ventre. Je lui ai conseillé de voir un médecin et de faire un test de grossesse.
Elle était effectivement enceinte, mais ne le savait pas encore.
Samedi dernier, elle a saigné. Je lui ai conseillé d’aller aux urgences de l’hôpital Mongi Slim à La Marsa (je le nomme, ils n’ont qu’à assumer).
Le médecin qui la voit donne des ordres pour qu’elle soit immédiatement hospitalisée.
Elle sera gardée à l’hôpital samedi et dimanche sans aucun soin particulier.
Le lundi matin, on lui dit que les médecins ne travaillent pas le week end, et on lui fait enfin une échographie.
Ensuite, une personne vient lui dire qu’elle peut sortir.
On l’informe que sa grossesse s’est arrêtée (al hbala waqfet). Et on lui demande de revenir le jeudi 14 décembre pour une nouvelle échographie.
Elle paye 100d (presque la moitié du salaire mensuel de son mari).
Elle me raconte cela. Je suis révoltée. Qu’a-t-elle exactement? Si le bébé est mort, ne doit-elle pas faire un curetage? Si la grossesse s’est arrêtée, pourquoi doit-elle revenir 10 jours plus tard pour une échographie?…
Beaucoup de questions sans réponses.
Je l’emmène hier chez mon gynécologue. Il l’examine et lui fait une échographie. Il est scandalisé. Le bébé est mort depuis environ 1 mois. Il faut l’enlever d’urgence pour éviter une hémorragie et une infection.
Il lui prépare un dossier complet. Avec clichés, lettre explicative détaillée et lui demande d’aller directement à l’hôpital.
A l’hôpital, elle se fait engueuler tout simplement. On lui reproche d’avoir consulté un médecin. Et on lui dit que ce n’est pas à lui de leur apprendre leur métier. Ils lui disent de ne pas revenir avant le 14/12/06.
Je rappelle le gynécologue. Il est lui-même outré. Il confirme que son cas est urgent et qu’elle fera bientôt une hémorragie.
C’est une impasse.
Je lui demande combien coûte un curetage.
Ce médecin est génial. J’aimerais donner son nom ici, mais je ne le peux pas. C’est dommage.
Savez-vous ce qu’il a fait?
Il lui a donné RDV ce matin à 8h à la Clinique. Il va l’opérer lui-même GRATUITEMENT. Je prendrais en charge les frais de la clinique.
Elle m’a téléphonée hier soir, elle a eu une hémorragie. Elle a eu la peur de sa vie.
Que penser de tout cela?
A quoi servent nos hôpitaux?
Ayant deux enfants présentant beaucoup de problèmes de santé, j’ai malheureusement du avoir à faire aux hôpitaux tunisiens à plusieurs reprises. Je peux en raconter des vertes et des pas mûres à propos de ces hôpitaux. A commencer par l’hôpital des enfants de Bab Saadoun.
Nos médecins sont très bons. Ils ont un excellent niveau. Mais le personnel hospitalier est composé de fonctionnaires. En fait de caricatures de mauvais fonctionnaires. Ils sont là juste pour percevoir un salaire en fin de mois.
Aucune conscience, ni humaine, ni professionnelle. Aucune compassion. Les malades sont du simple bétail.
Jamais je n’oublierais ce que j’ai vu au service orthopédique de l’hôpital des enfants il y a une dizaine d’années. Imaginez une grande salle. Des enfants couchés dans des lits sales. Pour certains, des membres plâtres, «cloutés»…. Et je les ai vus pendant leur repas. Des tous petits enfants à qui on coince un biberon, et qui doivent se débrouiller pour le boire. Si le biberon bouge, tant pis pour eux, ils ne mangeront pas. S’ils s’étouffent, tant pis pour eux aussi.
De tous les services hospitaliers que j’ai vus à Tunis, un seul mérite des éloges. Il s’agit du service de Pédiatrie de l’Hôpital Mongi Slim, dont le chef de Service est le Professeur Maherzi. Je le nomme ici, parce que j’ai énormément de respect pour lui et pour son travail. Son service est très propre. Il est très bien tenu et le personnel est très très poli (miracle). Comment fait-il?
(Ce n’est pas un parent, ni même un ami, mais il s’était occupé de ma fille il y a environ 3 ans). Merci Professeur.
Dernières nouvelles (16:36): Je viens d'avoir le gynécologue au téléphone. L'intervention s'est bien passée. La patiente s'est reveillée de l'anesthésie.
Les commentaires récents