Le Tribunal de 1ère instance de Tunis a tranché: Nessma TV a le droit de diffuser les 4 épisodes de la mini-série House of Saddam.
Le 12 octobre 2009, un avocat avait saisi, en reféré, le tribunal de 1ère instance de Tunis. Il voulait arrêter d'urgence la diffusion des épisodes de House of Saddam.
D'après cet avocat, cette série nuit à l'image des arabes et des musulmans, et devrait donc être interdite en se basant sur l'article 1 de la Constitution Tunisienne qui stipule que la Tunisie est un État musulman.
Par ailleurs, ce cher avocat s'appuyant sur la loi de la défense du consommateur a jugé que la série est un produit nocif, comportant des scènes violentes et choquantes pouvant porter atteinte à la pudeur de certains téléspectateurs.
Voilà, petit à petit, nous imitons les barbus et autres énergumènes du même gabarit.
Ce procès me rappelle les multitudes de procès qui se passent dans certains pays arabo-musulmans, où toute personne se sentant "offensée" porte plainte. Comme, par exemple, il y a quelques années, le procès intenté contre Yosra que l'on avait vu portant une chemise de nuit dans un film.
Fait inconcevable et portant atteinte à la pudeur de certains!
Comme s'ils n'avaient jamais vu une actrice en chemise de nuit dans un film!
C'est effrayant. C'est une négation de la liberté d'expression. C'est la voie vers la pensée unique.
Une pensée aseptisée, conforme. Conforme à quoi?
Cet avocat veut-il donc nier l'histoire?
Saddam était-il un ange?
Et en quoi représente-t-il les musulmans?
Personnellement, je ne considère en aucun cas que Saddam me représente.
A-t-on oublié tous les massacres, meurtres... qu'il a commis?
Et puis, une série doit-elle obligatoirement se conformer à l'Histoire?
Et d'ailleurs, existe-t-il une Histoire Vraie, une seule vision, une seule interprétation, une seule lecture???
Non, impossible.
Et supposons que les auteurs de cette série aient donné une vision subjective de Saddam, faut-il les interdire?
Pourquoi ne pas essayer de leur répondre?
Pourquoi ne pas débattre?
Supposons qu'une série ait décrit Bush sous un mauvais jour, quelle aurait été la réaction de cet avocat?
Et puis, je trouve cette manière de juger pour tous les tunisiens méprisante. Méprisante pour nous tunisiens. Pour tous les tunisiens.
Sommes-nous mineurs? Sommes-nous incapables?
Comment donc un avocat peut-il être pour la censure?
La censure que nous subissons déjà par ailleurs n'est-elle pas suffisante?
Il y en a assez de la censure.
Il y en a assez des muselières.
Nous ne sommes pas des petits enfants qu'il faut "préserver".
Que l'on soit d'accord ou pas avec cette série, que l'on soit d'accord ou pas avec une émission TV, un livre, un film, un discours, une caricature..., il faut laisser les gens libres de s'exprimer, libres de regarder, de lire, de voir, de consommer... Pas besoin de tuteurs pour nous dire ce que nous devons faire ou ne pas faire.
Accorder la liberté à tous. Liberté d'expression. Liberté de pensée. Liberté de culte...
Bravo au Tribunal. Bravo.
J'espère que nos tribunaux suivront ce même chemin à chaque fois que des gens voudront restreindre nos libertés, nous prendre pour des attardés mentaux et nous obliger à penser comme eux.
A moins que cet avocat voulait juste se faire un peu de pub et faire parler de lui?!
Si tel est le cas, il a choisit un mauvais moyen. Personnellement, je ne ferais pas confiance à un pareil avocat!
Cette semaine va être riche en évènements culturels.
Avant hier soir, j’avais beaucoup de travail, donc j’ai du rester au bureau assez tard.
Mais depuis hier, les réjouissances ont commencées.
Hier, mardi, première réunion «constitutive» du club de lecture que quelques facebookeurs et moi avons formé. J’espère que cela sera intéressant et nous permettra, non seulement de lire, ce que je fais déjà, mais surtout de parler livres, auteurs… Et nous enrichir au contact les uns des autres.
Ce soir, mercredi, comme très souvent les mercredis, ciné club à l’AfricArt. La semaine dernière, j’y étais pour le premier film de la saison "Le temps qui reste" du cinéaste palestinien Elia Suleiman. Ce soir, c’est pour voir le film "La guerre du golfe et aprés, il s’agit d’un film collectif groupant cinq cinéastes arabes.
Demain soir, jeudi, cela sera au tour du théâtre avec la pièce "Hobb Story...ouvrir ici" qui paraît-il est une belle pièce.
Et enfin, vendredi, je vais clôturer ma semaine culturelle avec le vernissage de l’exposition du peintre Mourad Chaâba «Harmonie» qui se tiendra à la Galerie El Borj à La Marsa. J’attends cette expo avec impatience, les tableaux me paraissent magnifiques. J’essayerais de prendre des photos et de vous les montrer.
Il a fallut interrompre une réunion et courir comme une folle pour être à 18h à La Marsa, et j'ai malheureusement raté les premières minutes du film, mais cela valait vraiment la peine de courir parce que le film est vraiment très très beau.
Synopsis:
Tunis, 1942. Nour et Myriam, 16 ans, sont amies depuis l'enfance.
Elles partagent la même maison d'un quartier modeste où Juifs et
Musulmans vivent en harmonie. Chacune désire secrètement vivre la vie
de l'autre : tandis que Nour regrette de ne pas aller à l'école comme
son amie, Myriam rêve d'amour. Elle envie les fiançailles de Nour avec
son cousin Khaled, sorte de fantasme partagé de prince charmant.
Malheureusement, Khaled ne trouve pas de travail. Les fiançailles se
prolongent et la perspective d'une union charnelle s'éloigne.
En
novembre 1942, l'armée allemande entre à Tunis. Poursuivant la
politique de Vichy, les Nazis soumettent la communauté juive à une
lourde amende. Tita, la mère de Myriam n'a plus le droit de travailler,
criblée de dettes, elle décide de marier sa fille à un riche médecin.
Myriam voit d'un seul coup ses rêves d'amour s'évanouir...
Genèse du projet:
Karin Albou a eu l'idée d'écrire ce film en constatant qu'elle perdait des amies intimes, "soit après qu'elles se soient mariées, soit lorsque moi-même je me suis mariée". "Non
que je le vive comme une fatalité, mais cela m'a amenée à réfléchir sur
la force des amitiés de jeunesse, travaillées par un désir inconscient,
un amour fusionnel et exclusif, un besoin pressant d'identification , explique la réalisatrice. En
général, mes désirs de film partent d'un non dit, d'une zone d'ombre et
de silence que j'ai besoin d'explorer en moi. Je pensais que ma
famille, étant d'origine nord-africaine, n'avait pas du tout été
touchée par la guerre. Un jour par hasard, j'ai découvert des lettres
de mon grand-père, qui m'a élevée comme sa fille. J'ai interrogé ma
grand-mère et j'ai appris que les juifs d'Algérie avaient été déchus de
leur nationalité française pendant la guerre. Comme Tita que j'incarne
dans le film, ma grand-mère ne pouvait plus travailler car elle était
juive. Quant à mon grand-père, ses décorations de guerre lui ont permis
de rester français et de bénéficier du statut de prisonnier de guerre
et d'échapper à la déportation, bien qu'il ait fini la guerre dans un
camp de concentration en Espagne. Ces non-dits familiaux m'ont donné
envie d'entreprendre des recherches historiques sur cette période,
couplées il est vrai à mes études : j'ai découvert qu'il y avait eu six
mois d'occupation allemande en Tunisie et que la plupart des
nationalistes arabes à l'époque étaient pro-allemands."
Note d'intention
Karin Albou a choisi de situer cette histoire d'amitié entre Nour et Myriam pendant la Seconde Guerre mondiale, "car il s'agit d'un moment historique peu connu, qui n'est pas lisse et se révèle plein d'ambiguïtés et d'aspérités ". "Ces ambiguïtés ont été explorées en littérature (par Mohammed Dib entre autres), mais pas au cinéma, raconte la réalisatrice. Beaucoup
de films parlent de la Seconde Guerre mondiale, mais tous les récits
sont situés en Europe. Aucun n'a témoigné de la manière dont cette
guerre a été vécue dans les colonies et protectorats. Mon désir était
de décrire les répercussions de cette occupation allemande sur les
personnages : comment, dans une situation extrême, chaque personnage,
jeté dans la guerre, est confronté à sa propre monstruosité."
J'ai beaucoup aimé ce film. Il est très "délicat". Tout en douceur. Très sensuel. Attendrissant.
On voit les relations entre les deux jeunes filles, elles s'aiment, elles essayent de résister aux pressions externes, elles sont solidaires, elles s'entraident, elles font des découvertes... mais elles se jalousent aussi. Beaucoup d'émotions se dégagent de ce film.
"Pur moment de douceur, étoffe tissée avec les fils de Nour et de
Myriam: leurs envies, leurs espoirs, leurs regards, leurs baisers,
leurs attouchements presque lesbiens sur fond de la trivialité des
mères et des femmes déjà mures.
Et c'est ce moment délicat de l'entre- deux que nous dégustons grâce au talent de Karin." (Paperblog)
Tous les avis sont apparemment unanimes. Beau film. Je vous conseille de lire les diverses critiques et appréciations que l'on trouve sur le net.
Personnellement, ce film a fait aussi remonter beaucoup de souvenirs: eddar el arbi, tirer l'eau du puit, les préparatifs de mariage... des souvenirs d'enfance de l'époque où je passais mes vacances chez mes grand-parents, et que malheureusement les enfants d'aujourd'hui ne connaitront probablement pas. Et puis, la maison de Raoul, le fiancé de Myriam, était magnifique. Belles faïences, beaux meubles, belles scupltures... Une vraie merveille. Les costumes aussi étaient splendides. Des dentelles comme on n'en voit plus de nos jours!
Ce qui m'a "chagrinée" dans ce film, est un petit détail, c'est vrai, mais... Les acteurs principaux, et particulièrement celle qui joue Nour, ont un accent. Pourquoi ne parlent-ils pas Tunisien?
J'ai posé la question à la réalisatrice lors du mini-débat qui a suivi la projection du film. La réponse était toute simple: il n'y avait pas d'actrices tunisiennes prêtes à jouer nues!
Même les figurantes du hammam n'étaient pas tunisiennes.
Cela m'a étonnée. Et le film "Halfaouine"? Les actrices étaient pourtant nues!
Mais il parait que les mentalités ont changées depuis, et que de nos jours, les tunisiennes, et en général les actrices arabes, refusent de se dénuder au cinéma. Beaucoup, parait-il, refusent les baisers, les caresses...
D'ailleurs, quelque chose m'avait étonnée lors de la projection du film: pendant la scène de l'épilation pour la préparation de la mariée, une dame voilée s'est couverte les yeux et a quitté la salle de cinéma. Plusieurs personnes l'ont aussi remarquée. Elles en ont parlé à la réalisatrice qui nous a appris qu'à Paris, il s'était passé la même chose et que plusieurs spectatrices avaient quitté la salle. No comment!
La remarque d'un spectateur m'a aussi interpelée. Il s'agissait d'un tunisien juif. Il a dit qu'à l'époque, les tunisiens, musulmans ou juifs, vivaient en parfaite harmonie, mais que l'élément étranger, ici donc le français et l'allemand, ont été ceux qui avaient brisé cette harmonie.
J'ai toujours entendu mes grand-parents et mes parents nous raconter leurs amitiés avec les tunisiens juifs. Il n'existait à l'époque aucune différence entre eux. Ils avaient d'excellentes relations de voisinage, d'amitié...
Ce film s'achève sur une note optimiste. Malgré tout ce qui a pu séparer les deux amies, malgré leurs intérêts contradictoires, malgré le racisme naissant, malgré la méfiance qui s'est immiscée entre elles... elles finissent dans les bras l'une de l'autre, dans une prière commune, chacune dans sa "religion".
Et ce qui est frappant, c'est que cela a aussi été possible grâce au père de Nour, qui a eu la sagesse de lui montrer un verset du Coran qui prône la tolérance entre les gens.
En fait, c'est une réalité, les vieux sont bien plus tolérants que les jeunes!
J'espère que ce film sera programmé dans les salles de cinéma pour qu'un grand nombre de personnes puisse le voir.
Je n’ai pas vu maktoub 1. En fait, lorsque tout Tunis en a parlé, j’ai regardé un peu, quelques scènes de temps en temps. Je me demandais ce qu’était ce feuilleton qui paraissait ne laisser personne indifférent.
L’année dernière, les avis étaient presque tous unanimes: Maktoub, c’est très bien. Pour une fois, un feuilleton qui parle de notre société et de certains de ses problèmes, et qui en parle sans fausse pudeur ni détours.
Pour la première fois en Tunisie, on a osé aborder des sujets tels le racisme, l’infidélité, l’adultère, les enfants naturels, la drogue…
Pour certains aussi, c’était un peu nos Dallas ou Dynastie nationaux. De belles voitures, de belles villas, des histoires un peu croustillantes…
Cette année, j’ai voulu regarder ce feuilleton dont tout le monde parlait et que tous attendaient impatiemment. Les chiffres de l’audimat du début du mois de ramadan étaient d’ailleurs assez significatifs.
Cette année aussi, on a beaucoup parlé de Maktoub, mais point d’éloges. Au contraire. Critiques. Critiques et encore critiques.
Et c’est ce qui m’a poussé à écrire cette note. Je ne peux rien dire en ce qui concerne la première saison, je ne l’ai pratiquement pas vue. Mais concernant Maktoub 2, je pense avoir vu tous les épisodes (en grande partie grâce facebook d’ailleurs!!!).
La plupart des gens reprochent à Maktoub le fait qu’il ne reflète pas la réalité. Ah bon?
Ce n’est pas mon avis. Maktoub, c’est nous. Maktoub, c’est la société tunisienne actuelle.
Maktoub… a7na hakka.
Mais tout d’abord, je trouve que l’avantage de Maktoub, c’est qu’il ne fait pas dans le stéréotype. Le méchant n’est pas seulement méchant et le gentil n’est pas que gentil.
Contrairement aux autres feuilletons, ce n’est pas tout noir ou tout blanc, c’est aussi beaucoup de gris, avec énormément de nuances.
Et dans la vraie vie, c’est ainsi. Les gens ne sont pas soit bons soit méchants. Ils sont parfois les deux en même temps.
Il existe une certaine dualité dans les personnalités, et cela est plus conforme à la vraie vie que les personnages que l’on nous montre d’habitude dans les autres feuilletons.
Dali, le personnage principal, bien que menteur, infidèle… a certains principes. Du moins, jusqu’à un certain point.
Mehdi, le gentil Mehdi, celui qui était prêt à tout braver l’année dernière pour son amour, s’est laissé embobiner bien rapidement par la première intrigante qui a croisé son chemin. Le gentil Mahdî a aussi des faiblesses. C’est humain.
Ibtissem. Ibtissem, celle par qui le scandale arrive. Celle qui a osé être la maîtresse d’un homme marié, qui a osé vivre avec lui, profiter de ses largesses sans zdè9, est quand même une fille «bien». Oui, cela peut sembler bizarre. Comment est-ce qu’on peut qualifier cette pute de fille bien?
Oui, c’est une fille bien. Au moins, elle est sincère. Et elle assume. Elle assume ses actes. Elle dit la vérité, sa vérité. Elle ne ment pas. Elle aurait pu mentir à Dali, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu mentir à Abbès, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu mentir à sa famille, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu profiter de Dali et Abbes, elle ne l’a pas fait. Ibtissem est vraie. Elle est sincère dans sa façon d’être, de se comporter…
Tous ne sont pas comme elle.
Elle a peut-être fait des erreurs, elle a peut-être fait de mauvais choix, mais elle est sincère.
Pas comme la jolie fiancée de Mehdi.
La jeune fille «irréprochable». La fille de grande famille. Bint il 3ayla quoi!
Pourtant…
Cette jolie et parfaite jeune fille a repéré le pigeon qui lui a semblé lui convenir et l’a volé à sa fiancée. Sans aucun état d’âme ni regret.
Et que fait-elle? Elle ne fait que mentir. A tous. A son fiancé, à sa belle-mère, à son patron…
Qu’est-ce qui importe pour elle?
L’argent. Les apparences. Les voitures. Les bijoux….
Et la mère?
A quoi pense donc la mère? Pense-t-elle vraiment au bonheur de ses enfants? Est-ce le plus important pour elle?
Pas du tout.
Le plus important, c’est son statut, son standing, sa place dans la high society…
Que vont dire les gens?
En fait, la plupart des personnages du feuilletons ont cette dualité. Et c’est ce qui les rend plus crédibles. Dans la vie réelle, les gens ne sont pas des anges ou des démons.
Par ailleurs, les critiques qui reviennent le plus dans les discussions sont les suivantes:
- C’est exagéré. - Les tunisiens ne sont pas ainsi. - Le feuilleton ne reflète pas notre réalité.
Ah bon?
Je ne trouve pas.
Au contraire. Je dirais que Maktoub est le miroir de la société tunisienne actuelle.
Contrairement à Moghrama, je dirais enfin un feuilleton qui nous montre ce que sont devenues une grande partie des femmes tunisiennes.
Où sont les avocates, les ingénieurs, les médecins, les féministes….?
Et bien, chère Moghrama, je dirais qu’elles sont devenues si peu nombreuses qu’elles se noient dans la masse. On ne les remarque plus.
Je dirais surtout: où sont les femmes à principes? Où sont les femmes indépendantes? Où sont les femmes responsables?
Elles se raréfient.
Cela fait trois ans que je suis sur cette blogosphère et que je lance un appel au secours. Cela fait trois ans que je crie: «où sont-elles? Où sont les femmes tunisiennes "normales"?»
Je ne les vois presque plus autour de moi.
Par contre, des Chahinaze, des Sélima, des Rym, des Ibtissem… j’en vois partout.
Combien de secrétaires, de décoratrices, de comptables, d’avocates… ont profité de leur présence auprès d’un patron aisé pour le faire divorcer de sa femme et l’épouser?
Ne me dites pas que vous n’en connaissez pas!
Combien de femmes ont profité des largesses d’un homme marié pour réaliser leurs rêves et ambitions?
Combien de femmes ont épousé des hommes riches et passent leur temps entre boutiques, salons de thé, réunions entre amies désœuvrées…?
Combien de femmes ne parlent que de bijoux, de voitures, de sacs, d’opérations chirurgicales, d’esthétique…?
Notre société a changé. ELLE A CHANGE.
D’une société de l’ÊTRE, nous sommes devenue une société du PARAITRE.
Il fut un temps où les rêves des femmes étaient des études, une carrière, des diplômes, une reconnaissance, un titre…
Combien sont-elles encore à avoir ces rêves?
Aujourd’hui, le rêve d'une grande partie de nos chères compatriotes: TROUVER UN MARI RICHE.
Dénicher le bon pigeon. S’il est par ailleurs engagé, fiancé, marié…, ce n’est pas un problème. Il faut juste bien manœuvrer pour l’obtenir.
Le mari riche, c’est la Cayenne, le sac Chanel, les voyages, la belle villa, la montre Cartier, la bague Bulgari…
Telle est l’ambition de nos chères compatriotes!
Par ailleurs, même celles qui sont sincères et bnètes 3ayla, comment se comportent-elles?
Comment se comporte Syrine? Se révolte-t-elle? Livre-t-elle un combat quelconque pour forcer le respect? Que fait-elle de sa vie?
Rien. Syrine aspire a être une bonne épouse aimante. Pas plus.
Syrine est tellement gentille et aimante qu’elle pardonne tout.
Concernant la famille d’Ibtissem. On voit la maman et le papa contre les agissements de leur fille. Mais les frères? Comment réagissent-ils?
Comment auraient-ils réagit il y a 20/30 ans?
Des hommes tunisiens d'il y a 20/30 ans auraient-ils accepté que leur sœur soit la maîtresse d’un homme?
Des hommes tunisiens d’il y a 20/30 ans auraient-ils accepté de l’argent d’une telle sœur?
Aujourd’hui, oui. Ils acceptent. Comme les parents, frères et sœurs de toutes ces filles que l’on voit dans les boites, lounges, restaurant, salons de thé... entrain de racoler.
Elles rapportent de l’argent à leurs familles. Et l’argent aveugle.
Oui. C’est bien ce qu’est devenue la Tunisie.
Ma tghatiwich il chams b 3in il ghorbal. ما تغطوش عين الشمس بل غربال
Hèdhika hiya tounis il youm.
La petite maison dans la prairie ne nous correspond plus. Aujourd’hui, nous sommes maktoub.
Je sais , je trace un tableau un peu sombre, peut-être même un peu exagéré, mais c’est justement pour répondre à ceux qui disent que Maktoub ne nous représente pas.
Si, maktoub, c’est nous.
Maktoub… ahna hakka!!!!
Ya khsara. يا خصار
Allah Yarhmik ya Bourguiba. Il hamdoulillah illi mot 9bal ma tchouf tournis kifèch walléte!
P.S.: Bien-sûr, il ne s'agit là que de mon avis personnel. Et comme tout avis personnel... il peut être critiqué! :-))
Toujours est-il que des affiches pour la pièce Mister Mim (one man show de Taoufik El Ayeb) ont été "masquées" un peu partout en ville.
De l'argent a été dépensé pour faire une campagne d'affichage et attirer un maximum de spectateurs, et voilà que des affiches pour un autre spectacle ont été collées par dessus les affiches de Mister Mim. Pourtant, à coté de ces affiches, il y avait assez d'espace. Il y avait aussi des affiches de spectacles passés et qui étaient donc désuètes.
Pourquoi donc?
L'espace culturel tunisien est-il devenu si étroit pour contenir plusieurs spectacles à la fois?
Je ne le crois pas.
Alors pourquoi?
C'est bien dommage cela.
Pour information (et puisque les affiches ne sont plus "visibles"), sachez qu'à partir de demain, et jusqu'au 18 septembre 2009, vous pourrez voir ce spectacle au 4ème Art (Av de Paris-Tunis).
- Tu as vu le spectacle de Lotfi Abdelli, Made in Tunisia?
- Non. Et je n’ai pas l’intention d’aller le voir?
- Pourquoi? C’est un très beau spectacle.
- Non, je ne veux pas. Il ne fait qu’imiter Gad El Maleh.
J’ai eu cette discussion un nombre incalculable de fois. Et je ne comprends toujours pas. Je ne comprends pas les à priori et les préjugés de certains.
Idem pour la polémique sur Facebbok, le groupe contre le spectacle et la vidéo-montage mettant l’accent sur les similitudes entre le spectacle de Lotfi abdelli et celui de Gad El Maleh.
Des amis, ma petite famille et moi sommes allés voir la 2ème représentation de ce spectacle. C’était au Théâtre Municipal.
Nous avons ri de la première à la dernière minute.
Personnellement j’ai adoré ce show. Lotfi y était remarquable. Il jouait, dansait, mimait… Il passait d’un personnage à un autre et d’un accent à un autre avec une telle aisance!
Bravo. Il est vraiment très fort.
Alors, franchement, je ne comprends pas pourquoi toute la polémique et le dénigrement qu’il subit de la part de certains.
Il s’est inspiré de Gad El Maleh?
Et alors?
Il n’est ni le premier ni le dernier à le faire.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de son premier one man show.
Pensez-vous que Gad El Maleh, ou tous les autres humoristes, ne se sont pas inspirés de leurs prédécesseurs?
Pensez-vous qu’ils ont tous commencé leur carrière avec du génie?
Personnellement, je ne le pense pas.
Et puis, pourquoi ne pas reconnaître le talent de ce jeune artiste? Pourquoi ne pas l’encourager?
Et puis, est-ce si facile «d’imiter» Gad El Maleh? Ne faut-il pas un certain talent, ou plutôt un talent certain, pour le faire?
N’importe quel Tartempion aurait-il pu imiter aussi bien Gad?
Alors pourquoi personne ne s’y est risqué auparavant?
En plus, il y caricature notre société tunisienne, avec toutes ses classes sociales, avec tous ses travers, et parfois aussi ses qualités. Lotfi est tour à tour l’intellectuel, l’arriviste, le paumé, le soulard, l’opportuniste…
Un sketch a particulièrement attiré notre attention. Il s’agissait de téléphones portables et d’opérateurs téléphoniques. Il faut appuyer sur divers numéros. Il commence par le 1, ensuite le 2, le 3, le 4, le 5, le 6 et le 8. Bizarre non? Il manque un numéro!!!
Une certaine rumeur dit que…. Bravo Lotfi. Continue ainsi. Je suis sûre qu’avec de la persévérance, tu finiras par convaincre les récalcitrants et qu’ils seront bien obligés de reconnaître ton talent.
Quant à moi, j’attends ton prochain spectacle avec impatience, et je suis sûre qu’il sera aussi bon, sinon meilleur que celui-ci.
Vendredi soir, je suis allée au Théâtre Municipal. Comme je vous l'avais dit précédemment, il était prévu que nous verrions la pièces "Plus si affinités", pièce programmée depuis de longs mois. Mais voilà, une semaine avant, ON s'est aperçu que cette pièce comprenait une scène osée. ON a demandé aux organisateurs de demander à Pascal Légitimus de supprimer cette scène. Ce dernier a refusé: soit la pièce était jouée dans son intégralité, soit elle ne serait pas jouée du tout. Les organisateurs se sont mis en quête d'un nouveau spectacle de remplacement. Et c'est ainsi que la pièce censée nous faire rire a été remplacée par un spectacle de saxophonistes: Saxmachine. C'est pas pareil, mais...
La plupart des gens ont préféré se faire rembourser. Le théâtre était pratiquement vide. Les organisateurs, à mon avis, ne sont même pas entré dans leurs frais...
Mais le comble, le comble est que même ce spectacle de saxophonistes a été censuré. Oui, vous avez bien compris: CENSURE.
En effet, avant d'aller au théâtre, j'avais vu la bande annonce du spectacle, et j'ai ainsi pu constater qu'un numéro que j'avais vu dans la bande annonce avait disparu. Et ensuite, j'ai appris qu'un deuxième numéro avait aussi disparu.
Dans ce spectacle, on nous montre plusieurs musiques du monde, des musiques de films... Et à un moment, ce sont des musiques de "religions". A Tunis, nous avons donc vu le numéro qui concerne la musique "chrétienne", mais les musiques des juifs et des musulmans ont été censurées.
Dans le spectacle, nous aurions du voir les artistes imitant les juifs d'Europe centrale, avec leurs papillotes et leur chapeau dansant sur leur musique: CENSURE
Nous aurions du aussi voir des musulmans, avec voile, jouant de la musique "musulmane": CENSURE.
Pourquoi cette censure?
En Tunisie, avons-nous une telle haine des juifs que nous ne pouvons écouter leur musique?
En Tunisie, sommes-nous ce point dépourvus d'humour que nous n'aurions pu voir des musiciens nous imitant? Sommes-nous à ce point susceptibles que nous n'aurions pas pu rire de nous-même?
Un ami m'a proposé d'aller au théâtre municipal vendredi prochain pour voir la pièce "Plus si affinités" avec Mathilda May et Pascal Légitimus. Sa femme et lui avaient déjà acheté leurs billets. J'ai donc voulu acheter nos billets aujourd'hui, mais j'ai appris que la pièce avait été annulée, parce que trop 9biha (trop osée).
Ah bon? 9biha jusqu'à quel point? Avant d'être programmée, personne ne l'avait remarqué? Et puis qui a jugé qu'elle était 9biha? Selon quels critères? Sommes-nous encore des enfants?
Jusqu'à quand cette censure idiote?
Jusqu'à quand nous jugera-t-on immatures et incapables?
Hier, Emma et moi sommes allées voir le film « Laila’s birthday » au CinéAfricArt.
Synopsis: Le temps de cette journée découvrez Abou Laila (Mohamed Bakri), juge de formation, mais qui se retrouve chauffeur de Taxi vu les problèmes d’emploi en Palestine. Pour le septième anniversaire de sa fille Laila (Nour Zoubi), sa femme (Areen Omari) insiste pour qu’il rentre tôt et ramène à l’occasion un gâteau et un cadeau. Abou Leila n’a en tête qu’un objectif: accomplir au mieux son travail et rentrer sain et sauf pour célébrer l’anniversaire de sa fille…mais la réalité Palestinienne semble déjouer son programme…
J’ai eu l’impression que ce film est une sorte de documentaire romancé. Un documentaire sur la vie quotidienne en Palestine. Mais contrairement à ce que l’on a l’habitude de voir à la TV, cette vie paraît presque «normale» et ordinaire. L’impression que j’ai eue est que le film aurait presque pu se passer en Égypte ou au Maroc. A la fin, j’ai «surveillé» le générique pour m’assurer que le film a bien été tourné en Palestine.
En fait, il s’agissait de Ramallah.
On y voit des rues, des magasins bien achalandés, des bâtiments publics, de belles voitures, de belles maisons, des chantiers….
Les gens y vivent normalement. Certains sont bien élevés, d’autres beaucoup moins. Certains sont désabusés, d’autres joyeux. Certains souffrent, d’autres pas….
Au Ministère de la Justice, on voit des fonctionnaires «conformes» aux fonctionnaires de bien de pays arabes. On y retrouve l’éternel «reviens demain». On y voit le fonctionnaire plus préoccupé par ses nouveaux rideaux que par le bien des citoyens… Normal quoi!
Pareil pour le poste de police et sa bureaucratie.
Les jeunes sont préoccupés, comme les autres jeunes, par les rencontres, la drague, Internet, les jeux sur PC…
Mais il y a quand même de subtiles différences. Des personnes armées. Des hélicoptères qui sillonnent le ciel de temps à autre. Des check points. Des manifestations. Et un attentat!!!
Ces différences qui mettent la pression. Ces différences qui font peur. Ces différences qui rendent parfois la vie incompréhensible. Ces différences qui font vraiment la différence. La différence entre un pays en paix et un pays en état de guerre.
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