Un avocat vient d’arriver au Paradis, mais n’est pas satisfait de sa condition. Il se plaint et se voit rétorquer qu’il lui faut faire appel de sa décision mais que le délai d’attente est de trois années. Il se plaint encore plus car trois années, c’est long… très long. Mais sa cause n’est pas prise en considération.
Il est alors sollicité par Satan qui lui affirme être en mesure d’arranger la procédure dans les trois jours, s'il consent à venir en Enfer.
L’avocat est enthousiaste, et demande à quoi est due cette rapidité.
Et Satan lui répond :
«Vous savez! Tous les juges sont chez nous!»
Je viens de recevoir cette blague par mail. Franchement, je ne la trouve pas particulièrement rigolote, mais disons qu'elle a remué "mes plaies". Je pense qu'elle s'applique parfaitement bien à notre (in)justice.
Update du 20/07/07: Désolée, j'ai masqué ma note. J'ai suivi les conseils de plusieurs personnes qui m'ont proposé de la supprimer. Je la republierais peut-être en la modifiant un peu. Je réfléchi à la question.
D'ailleurs plusieurs bagages n'étaient pas arrivés. Au bureau des réclamations, nous avions appris que l'avion était en surcharge et qu'Air France avait été contrainte de laisser certains bagages au sol.
Mais j'avoue avoir été quand même très inquiète pour ma valise. En effet, les gens qui faisaient la queue devant nous avaient des nouvelles de leurs bagages. A chacun d'entre eux, il avait été spécifié que son bagage arriverait par tel vol à telle heure, sauf nous. A nous, il avait été dit qu'il n'y avait aucune nouvelle concernant notre bagage, et qu'ils ne savaient pas où il se trouvait. Ils nous avaient demandé de venir vers 00h00 pour voir si la valise serait là.
A 00h00, la valise n'était pas à Tunis. Ils ont dit qu'elle arriverait le lendemain à 11h00.
Le lendemain, on me dit que la valise n'est pas arrivée par le vol de 11h00, mais que sans fautes, elle serait là à 13h00 puisqu'elle avait déjà embarqué, et que l'avion était en route.
A 13h00, au téléphone, on me répond qu'ils ne savent strictement rien à propos de cette valise. A-t-elle même été retrouvée par Air France? Ils ne savent pas. On me demande de rappeler vers 14h00 pour voir si elle est arrivée ou pas.
A 14h00, on me confirme que la valise n'est pas là, et qu'en plus, il n'y a pas de trace d'elle dans les ordinateurs!!!!
On me demande de rappeler vers 17h00. Peut-être que l'on pourrait me donner plus de renseignements.
A 17h00, toujours rien.
A 17h30, je vais à l'aéroport. Au service des réclamations, on me dit que ma valise est là. Depuis quand??? Silence total!!!
Je commençais à craindre que ma valise soit définitivement perdue!!!
Mais je me rends quand même au local de dépôt des bagages. L'employé n'était pas disponible. Je fais quelques pas dans le local dans l'espoir de LA RETROUVER!
Elle était là. Ma valise était enfin à Tunis. Je regarde le talon bagages, et je remarque qu'elle avait pris le vol de 08h30 du matin. Elle était donc bien arrivée à 11h00!
L'employé arrive. Je voulais prendre ma valise, et tout d'un coup je remarque un papier qui était collé dessus "ATTN COLLEGUES POUR CTL DOUANE FOUILLE".
?????
Je ne comprends pas. Je demande des explications à l'employé qui ne me répond pas. Il me regarde plutôt bizarrement. Il me scrute de la tête aux pieds...
Nous arrivons au bureau des douanes. Un douanier me demande d'ouvrir la valise. Je souris. Je lui dis: "je sais ce que vous voulez. C'est ça n'est-ce pas?". J'avais ouvert la valise et je lui avais montré le fusil.
Voila ce qu'il s'était passé. Ma valise est passée au scanner en France. Les douaniers français ont vu un fusil. Ils ont retiré la valise du "circuit" normal. Il a fallut vérifier qu'elle ne contient pas d'explosifs ou de matière dangereuse pour l'avion. Ensuite, elle a été envoyée à la douane tunisienne.
Les employés du service des bagages n'ont pas su comment réagir ni quoi me dire.
Le douanier a tout fouillé. Force a été pour lui de constater qu'il n'y avait strictement rien de compromettant dans mes bagages.
Tous ces tracas pour un simple jouet.
Mais comment prendre la chose?
D'un coté, c'est très rassurant, parce que l'on sait qu'aussi bien les français que les tunisiens surveillent les frontières et le trafic d'armes. C'est aussi rassurant de constater que les vols d'avions sont quand même sécurisés. D'ailleurs à Paris, les bagages à mains sont passés, après les rayons X, au détecteur d'explosifs (nouvel appareil en expérimentation). Tout cela est très bien.
Mais je n'ai pas apprécié la manière, le flou qui a entouré l'affaire. Pourquoi ne pas m'avoir convoquée dès l'arrivée de la valise?
Conseil: ne voyagez jamais avec des armes dans vos bagages, même si elles sont factices et complètement inoffensives!!!
J’ai envie de vous raconter une histoire qui me pose problème depuis quelques temps.
En Octobre dernier, mon mari et moi étions partis en voyage. Nous avions laissé les enfants chez mes beaux-parents, qui ont pour voisine la cousine de mon mari. Cette cousine a deux filles d’à peu près le même âge que mon fils.
Pendant notre absence, mon fils passait donc beaucoup de temps avec ses cousines. Il a ainsi fait la connaissance d’une amie à elles (environ 16 ans), que je vais appeler Dorra.
A notre retour, cette fille est restée en relation avec mon fils. Elle lui téléphonait tous les jours. Je lui ai demandé d’appeler un peu moins souvent parce qu’elle avait exagéré.
Un jour, je reçois un coup de fil alors que j’étais au bureau. Une fille me dit qu’elle est la copine de Dorra et qu’avec la complicité de la femme de ménage, elles étaient entrées chez moi et avaient volé certains objets.
Depuis ce jour-là, j’ai reçu 10 000 coups de fils de 3 filles différentes. Chaque jour, j’avais droit à de nouvelles versions des faits.
Mon fils avait parlé de cette histoire à Melle Dorra, qui s’est mise à m’appeler plusieurs fois par jour pour m’expliquer «la vérité». Elle voulait me faire croire qu’elle était hors du coup. Bref, comme je l’ai dis, j’ai eu droit à plusieurs versions.
L’essentiel pour moi, c’est que l’ancienne femme de ménage avait été innocentée. En fait le vol a été commis avec la complicité de la nouvelle femme de ménage.
J’avais menacé de porter plainte à la police. En plus, j’avais tendu un piège à la nouvelle femme de ménage, et je les ai tenus de cette manière.
La quatrième complice m’a appelée, elle m’avait dit qu’elle était disposée à tout me rendre si je ne faisais pas appel à la police. J’étais d’accord.
La première s’est mise à m’appeler pour me menacer.
Bref, pendant plusieurs jours, j'ai reçu de nombreux coup de fils, des menaces, des supplications…
Entre temps, j’avais appelé la cousine de mon mari pour lui poser des questions sur cette Dorra. Elle m’apprend qu’il s’agit d’une adolescente à problèmes qui l’avait elle-même volée et qu’elle avait interdit à ses filles de la fréquenter.
Les parents de Dorra sont divorcés. Chacun d’entre eux s’est remarié de son coté et a refait sa vie. Elle ne voit plus sa mère, et habite avec son père et la famille de celui-ci. Il parait que personne ne s’occupe d’elle. Elle est livrée à elle-même et traîne avec les voyous du quartier.
Mon mari et moi avons décidé de laisser tomber et de ne pas porter plainte. Nous avons interdit à notre fils de lui parler.
J’ai dis aux filles qui m’appelaient, y compris à Dorra que je ne voulais plus jamais entendre parler d’elles.
Elles ont continué à appeler, mais je ne répondais pas, sauf lorsqu’elles appelaient d’une ligne dont je ne connaissais pas le numéro, mais je raccrochais de suite.
Elles m’ont fait appeler à plusieurs reprises par d’autres personnes, soit pour des menaces, soit, soit disant pour me raconter des aventures de mon mari, soit pour menacer mon fils…
Une fois, une fille m’a appelée, elle était accompagnée d’un homme, elle a insulté mon fils et l’a menacé, parce qu’il l’aurait dépucelée et abandonnée. Mon fils n’est même pas encore pubère, alors…
J’ai été aussi traitée de tous les noms…
Petit à petit, cela a commencé à se calmer. J’ai bien sûr renvoyé la nouvelle femme de ménage.
J’ai reçu deux factures de telecom effrayantes…
Et je pensais que le dossier était clos.
Il y a environ 3 semaines, Melle Dorra essaye de m’appeler. Je ne réponds pas. Elle m’appelle d’un numéro inconnu et fait toute une histoire: pourquoi j’interdis à mon fils de lui parler, alors qu’elle est amoureuse de lui? Elle jure qu’elle est innocente….. Et j’apprends qu’en fait mon fils l’avait rencontrée.
Mon mari et moi l’avons grondé et lui avons à nouveau interdit de fréquenter ou même d’adresser la parole à cette Dorra.
Depuis ce soir-là, rebelote avec les coups de fils. Cette fois-ci toujours des appels anonymes, très souvent injurieux.
Une fois, j’ai passé mon téléphone à mon mari, elle l’a quand même insulté et traité de tous les noms.
J’ai été obligée pendant plusieurs soirs de mettre mon téléphone sur silencieux pour ne pas être embêtée.
La dernière fois, je crois qu’elle a compris que cela ne servait à rien.
Elle m’avait fait appeler d’une cabine téléphonique par une jeune femme. Je réponds, et cette jeune femme essaye de se faire passer pour une maîtresse de mon mari, comme j'éclate de rire, elle va rappeler 3 fois, mais j'avais compris le truc. Elle a fini par laisser tomber. En plus, comme il était à mes cotés, je le lui ai passé. Elle a bien compris que c’était inutile qu’elle appelle encore.
Le semaine dernière, mon fils est allé à Hammamet pour le Championnat de Tunisie de voile. Son moniteur nous appelle et se plaint qu’il fréquente une fille pas «bien». Il parait qu’elle est un vrai chef de bande, qu’elle utilise un langage ordurier… bref, il se plaint d’elle et nous demande de faire attention à notre fils.
Celui-ci, en rentrant, a une belle punition, parce qu’il n’avait pas obéi à notre interdiction et nous avait menti.
Cette histoire pose plusieurs problèmes, dont les plus importants sont pour moi les suivants:
- les enfants de parents divorcés et qui sont livrés à eux-mêmes,
- la délinquance juvénile
- la désobéissance d’un adolescent
- les mauvaises fréquentations d’un adolescent.
Je ne comprends pas comment des gens puissent mettre au monde des enfants et les abandonner à leur propre sort. Que fait le père de cette gamine? Pourquoi ne s’occupe-t-il pas de sa fille? S’il a sa garde, il doit s’en occuper.
Cette gamine, abandonnée, a sombré dans la délinquance: plusieurs vols, mensonges, insultes, menaces, tentatives de semer la zizanie dans un couple…
N’y a-t-il donc pas de solutions pour cette enfant? Bien qu’elle ait 16 ans, c’est quand même une enfant!
Comment préserver un enfant des mauvaises fréquentations? Nous ne pouvons quand même pas emprisonner notre fils à la maison!
Comment l’obliger à obéir?
Franchement, ces questions m’obsèdent.
Les mois ont passé, et la gamine n’a pas voulu lâcher prise. Elle rode toujours autour de notre fils. Et je ne sais ce qu’elle est encore capable d’inventer.
- "Les enfants, venez manger. Attention, n’oubliez pas vos Ipods…!"
Hier, mes amis et moi sommes allés nous baigner à la piscine de l’hôtel Résidence. C’est très sympa, l’entrée est à seulement 60 dinars par personne. C’est rien 60 dinars, en France, c’est à peine 35 euros. En plus, il y a une consommation comprise. C’est pas cher. A Paris, un simple café coûte 4 euros.
Les enfants se sont bien amusés. Ils portaient leurs maillots Dior, leurs chaussures Todds, leurs casquettes Vuitton, bref, que des trucs très simples de tous les jours.
C’est bien la piscine du Résidence. On n’y trouve pas la racaille, je veux dire pas les arabes quoi!
C’est vrai que nous aussi sommes tunisiens, mais c’est pas pareille, on mélange quand même pas les serviettes et les torchons!!!
Eux, je veux dire les ga3rs, sont trop… trop… ga3rs!!!
Aucune classe. Tu les vois avec leurs gosses, qui généralement sont très mal élevés, ils arrivent, ils polluent tout. Ils font du bruit, ils crient, ils salissent… des arabes quoi!
En plus, tu leur demandes de se taire, ils ne comprennent même pas. Bon, quoi que eux ne parlent qu’en arabe, et moi avec mon accent lorsque je parle arabe…
Je ne comprends pas comment on puisse les accepter dans ce genre d’endroit!
Cette scène est fictive, c’est vrai. Mais ne pensez-vous pas qu’elle tend à devenir réelle et fréquente?
Le prix de 60d par personne est réel. Mais moi, personnellement, je ne blâmerais pas la direction de l’hôtel. A partir du moment où certaines personnes acceptent de payer un tel prix rien que pour poser leurs fesses sur une chaise et se baigner dans une piscine, pourquoi pas? Le but de l’hôtel est bien de se faire de l’argent, même en exploitant la bêtise de certains.
Mais ce que je ne comprends pas, ce sont tous ces gens qui essayent de renier leurs origines et leur identité. Ils ont honte d’être tunisiens? C’est un signe de distinction de se prendre pour des français?
Ils exagèrent parfois tellement que cela en devient ridicule. En plus, ils regardent les autres de haut, comme si le monde leur appartenait, et que tous les autres étaient des moins que rien.
En fait, ils deviennent des gens hybrides. Ils se refusent en tant que tunisiens, mais ils ne sont quand même pas français et ne seront jamais acceptés comme tels par les français. Ils deviennent presque des bâtards!!!
Ils élèvent leurs enfants dans le mensonge et l'hypocrisie. Ils ne leur donne aucune identité, et particulièrement aucune identité culturelle.
Bien-sûr, je ne suis pas contre la culture française et l'ouverture vers l'extérieur, mais cela ne doit quand même nous faire oublier nos origines, notre langue, nos coutumes....
P.S.: J'ai voulu voir sur Internet si je pouvais trouver des études sur les "arrivistes" tunisiens. Devinez quoi? Presque à chaque fois que l'on trouve les mots "arrivistes" et "Tunisie", il y a une 404 qui apparait. On pourrait se demander pourquoi!
Bref, sur le net, je n'ai pu trouver que cette citation de Pierre Dorris, qui pourrait être appliquée à tous les arrivistes:
"Conseil aux arrivistes: mangez du cirage, vous brillerez en société!"
Je voudrais ajouter une remarque: voici, d'après moi, la définition de la liberté d'expression telle qu'elle se dégage de notre chère blogosphère tunisienne:
Liberté d'expression:j'ai le droit de dire et d'écrire tout ce que je veux, tu es libre de dire et d'écrire tout ce que tu veux, MAIS à la condition que tu sois du même avis que moi!!!
Je modèrerais quand même en disant que peut-être ceux qui croient en cette définition ne sont pas la majorité, mais ils sont sûrement ceux qui hurlent le plus.
Et parfois les réactions sont tellement virulentes que je me demande si certains bloggueurs n'ont pas commis un crime quelconque en exercant cette liberté d'expression. J'avoue avoir été moi-même un peu ébranlée, et que j'avais presque commencé à m'autocensurer. Mais cela m'avait mise tellement mal à l'aise, que je me suis "réveillée/révoltée" et j'ai repris mes vieilles habitudes: je dirais toujours ce que je penserais et dans la forme qui me conviendrait.
Je finirais cette note en vous racontant une petite anecdote. J'avais promis à Placidity de le faire, et voici que l'occasion se présente.
Il y a environ 2 ou 3 semaines, il y a eu un petit incident entre mon mari et ma petite fille (6 ans et demi). Mon mari était fautif à 1000% mais ne s'en était pas rendu compte et n'avait accordé aucune importance à l'incident. Et elle avait été complètement révoltée. Il était dans la salle de bain, elle l'a rattrappé et elle s'est mise à hurler, elle voulait qu'il lui présente ses excuses. Il l'a renvoyée dans sa chambre. Entendant les hurlements, je suis allée voir ce qu'il se passait. Entre temps, il l'a rejointe dans sa chambre, et ils hurlaient tous les deux. Ce qui m'avait étonnée, c'est qu'elle n'avait pas eu peur. Pourtant, elle est miniscule par rapport à mon mari. Au contraire, elle exigeait des excuses.
J'ai essayé de m'interposer, et de comprendre ce qui s'était passé. Elle avait effectivement raison, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il avait compris son erreur.Sincèrement, j'ai essayé de la calmer et de la faire taire, mais mon mari m'en a empêchée. Il voulait qu'elle parle et s'exprime. C'était impressionnant de voir cette miniscule petite poupée pointant un doigt accusateur vers un géant athlétique et lui expliquer ce qu'il venait de faire et son point de vue à elle. Je ne l'avais jamais vue dans cet état.
Le soir, nous en avions parlé tous les deux. Je lui disais qu'elle m'avait impressionnée par son courage, qu'à un certain moment, j'ai eu peur qu'il ne la frappe, et que sa réaction à lui m'avait étonnée. Il m'a répondu qu'au contraire, lui était très fier d'elle. Il n'a pas voulu l'empêcher de se défendre, parce qu'il veut lui apprendre à s'exprimer et à défendre ses droits coûte que coûte.
Le lendemain matin, il a raconté l'incident à ses copains. Il était très fier d'elle. Elle s'est défendue, elle a avancé ses arguments, elle ne s'est pas laissé faire, sans être pour autant grossière. Et elle n'a pas eu peur d'éventuelles représailles. Je connais beaucoup d'enfants qui auraient eu une super fessée s'ils s'étaient comportés de la sorte.
J'étais plongée dans mes dossiers, lorsqu'un visiteur surprise s'est fait annoncer: Héliodore.
Belle surprise, d'autant plus qu'il est arrivé avec un cadeau: le livre "JuifsArabes" de Farid Boudjellal (1 & 2).
On passe un bon moment avec ce livre qui se moque de nos travers, nous les cousins sémites. Il illustre parfaitement bien le proverbe "la n7bik, wa la nosbir a3lik".
Cette édition de 2006 regroupe, dans une version complètement remaniée et augmentée, les 4 tomes de la série Juif-Arabe, publiés en 1996. Mais en fait, cela reste d'actualité. En 10 ans, nos relations arabes/juifs n'ont pas vraiment évoluées.
Il s'agit donc de deux familles voisines, l'une juive et l'autre arabe, habitant en France.
Je vous laisse avec quelques scénettes de leur vie quotidienne.
(Cliquez pour agrandir les images)
J'aime beaucoup cette auto-dérision dont fait preuve l'auteur.Il met en relief nos travers, d'une façon amusante.
Et puis, je salue cette façon d'essayer de rapprocher "les frères ennemis", je suis contre le racisme et la violence. Peut-être que s'il y avait plus de gens comme Farid Boudjellal, le monde se porterait un peu mieux!!!
En Occident, les armes utilisées par les hommes pour circonvenir les femmes sont pratiquement invisibles: ils manipulent le temps. Les images, c'est du temps condensé. Ils n'obligent aucune femme à se conformer à l'image idéale ni à porter la taille 38 en lançant la police à ses trousses comme le font les ayatollahs après celles qui laissent glisser leurs tchadors. Ils ne disent rien. Sauf que le jour où vous voulez acheter une jupe, on vous annonce que vous êtes un monstre. On vous laisse digérer seule votre déconfiture. On vous oblige à analyser votre situation et à conclure comme ils le désirent: le vieillissement, pourtant inéluctable, est un acte coupable. (...) Mais le voile tissé par le temps qui passe était plus épais, plus absurde encore que le voile et le contrôle de l'espace des ayatollahs.
(...) La violence que constitue le harem occidental est peu visible parce qu'elle est maquillée en choix esthétique. (...) De la même façon, la femme parfaite occidentale bride ses hanches afin qu'elles gardent la mesure idéale. Nous les musulmanes jeûnons un mois par an. Les Occidentales jeûnent douze mois par an.(...)
Selon l'écrivain Naomi Wolf, le poids des tops models, images contemporaines de la beauté idéale, ne cesse de s'éloigner du poids de la population féminine dans son ensemble. (...) Ce retrecissement de la sillouhette idéale est à l'origine, selon Naomi Wolf, de l'accroissement des cas d'anorexie et autres problèmes de santé: "Les troubles de la nutrition augmentent de façon exponentielle, et des quantités de névroses sont apparues dans lesquelles la nourriture et le poids servent d'agents déclencheurs [...] à la dégradation de la santé mentale." Le harem occidental prenait à présent tout son sens. Espace sur la rive sud de la Méditérranée, temps sur la rive nord. Mais l'objectif reste le même: donner aux femmes un profond sentiment de gêne, d'incertitude, de honte.
L'homme occidental dicte à la femme des règles qui régissent son aspect physique. Il contrôle toute l'industrie de la mode, depuis la conception des cosmétiques jusqu'à la diffusion des soutiens-gorge. L'Ouest est en effet la seule région du monde où le vêtement féminin est une industrie essentiellement masculine. Ailleurs, dans des pays comme le Maroc où vous dessinez vous-même vos vêtements et en contrôlez la fabrication, la mode est une affaire strictement individuelle. Pas en Occident, où l'individualisme règne partout sauf lorsqu'il s'agit de mode. Là, c'est le règne de la loi de la horde: le conformisme est de rigueur. Naomi Wolf explique, dans Le mythe de la beauté*, que les hommes ont mis au point une incroyable machine fétichiste: "De puissantes industries - 33 milliards par an pour les produits de régime, 20 milliards par an pour les cosmétiques, 300 millions pour la chirurgie esthétique, 7 milliards pour la pornographie - ont jailli de cette mine que sont les angoisses inconscientes. En retour, elles engendrent et façonnent l'hallucination collective comme dans une spirale infernale".
Le Harem et l'Occident - Fatema Mernissi.
* Naomi Wolf, The Beauty Myth: How Images of Beauty Are Used Against Women (1991).
L'énigme du harem européen s'éclaircit soudain pour moi, dans ce temple de la consommation qu'est un grand magasin new-yorkais, lorsque la vendeuse m'annonça, avec la solennité d'une prêtresse, qu'elle n'avait pas de jupes pour moi. J'avais, me dit-elle, les hanches trop larges.
"Dans ce magasin tout entier, qui fait cent fois le bazar d'Istanbul, vous n'avez pas de jupes pour moi? Vous plaisantez!"
(...) Mais elle insista avec un rien de condescendance:
"Vous êtes trop forte...
- Je suis trop forte par rapport à quoi? répondis-je en la fixant attentivement, consciente de me trouver soudain au bord d'un véritable fossé culturel.
- Comparée à une taille 38 (sa voix avait le ton irrécusable d'une fatwa). Les tailles 36 et 38 sont la norme, ou plus exactement l'idéal, poursuivit-elle, encouragée par mon regard interrogatif. Les tailles hors norme, surtout comme la vôtre, ne sont disponibles que dans des magasins spécialisés".
(...) Mais ce jour-là, dans ce magasin où j'étais entrée avec la sérénité d'une consommatrice souveraine, prête à dépenser de l'argent, j'étais brutalement anéantie. Mes hanches, jusque-là le signe d'une maturité épanouie, étaient dévalorisées et ravalées au rang de difformité.
"Qui décide de ce qui est normal?"ai-je demandé à la vendeuse élégante dans l'espoir de récupérer un peu de mon assurance en contestant les règles.
(...) "Et qui dit que tout le monde doit faire une taille 38?" insistais-je non sans quelque ironie, négligeant volontairement de mentionner la taille 36 (...).
La vendeuse me regarda avec une légère anxiété.
"La norme ou plutôt la taille idéale est ce qu'on trouve partout, dans les magazines, à la télévision, sur les affiches. Vous ne pouvez pas l'avoir manquée. C'est Calvin Klein, Ralph Lauren, Versace, Armani, Valentino, Dior, Saint-Laurent, Chrisian Lacroix, Jean-Paul Gaultier... Tous les grands magasins suivent la norme et s'ils vendaient du 46 ou du 48, ce que vous faites, je pense, ils feraient faillite."
(...)
"D'où venez-vous?" C'est alors que je remarquai qu'elle avait à peu près le même âge que moi - plus près des soixante ans que de cinquante. Sauf que son corps avait la minceur de celui d'une fille de 16 ans (...)
"Je viens d'un pays où les vêtements n'ont pas de taille précise, répondis-je (...).
"Vous voulez dire, demanda-t-elle encore avec de l'incrudilité dans la voix, que vous ne vous pesez pas, tout simplement? Ici, il y a bien des femmes qui perdraient leur job à cause de cela."
Elle plaisantait mais sa remarque cachait une réalité cruelle. La vérité me frappait de plein fouet: la taille 38 était un carcan aussi répressif que le voile le plus épais (...).
Oui, pensai-je en m'engageant dans les allées moquetées, j'ai enfin trouvé la solution à l'énigme du harem. A l'encontre du musulman qui limite son opression à l'espace public, l'homme occidental manipule le temps et la lumière. Il établit, grâce aux sunlights des caméras qui fixent la beauté idéale sur les millions de photos des messages publicitaires, que celle-ci doit paraître avoir quatorze ans. Si elle a l'air d'en avoir quarante ou pire, cinquante, elle s'évanouit dans l'obscurité. En braquant les projecteurs sur la nymphette, en la hissant au rang d'idéal, il remise les plus âgées dans l'ombre et l'oubli. Les malins d'hommes occidentaux... Ils chantent la démocratie à leur femme le matin, et le soir ils soupirent d'admiration devant de très jeunes beautés au sourire aussi éclatant que vide, reprenant sous une nouvelle variante l'éternelle ritournelle chantée par Kant: belle et stupide ou intelligente et laide! Nous sommes certes plus intelligentes à quarante ans qu'à vingt, comme le dit si bien le proverbe arabe: "celui qui a vécu une nuit de plus que toi a une ruse de plus dans sa poche". Mais, sur la rive européenne de la Méditerranée, les hommes en ont décidé autrement. Quand une femme a l'air plus mûr, et donc plus sûre d'elle-même, ils l'attendent au tournant. Une femme sûre d'elle-même ne se pèse pas tous les quarts d'heure... Et donc, elle laisse ses hanches s'élargir. Et vlan! Elle est précipitée dans les abîmes de la laideur. Les murs du harem occidental dressent une barrière dangereuse entre une jeunesse séduisante et une maturité repoussante.
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