Bravant le froid, la pluie et la circulation, des amoureux de la culture et du patrimoine tunisien ont assisté à l'exposition/projection d'anciennes cartes postales tunisiennes anciennes, organisée par l'association Pontes et les Editions Nirvana.
On a ainsi pu voir des photos représentant plusieurs villes tunisiennes, des paysages divers, des ports, des scènes de la vie quotidienne, de l'agriculture et le commerce, de la population et ses costumes qui varient en fonction des régions et des religions.....
M. Hafedh Boujmil, co-auteur du livre "Entre Temps, Images de Tunisie 1950-1950", devait commenter les photos, mais heureuse surprise, notre artiste national M. Nja Mahdaoui était présent et il a pris le relais. C'est ainsi qu'on a pu voir plusieurs cartes postales anciennes, commentées par M.Nja Mahdaoui qui pour chaque carte postale avait une anecdote ou une information à raconter. Et ce qui était extraordinaire est qu'il arrivait à communiquer sa passion pour toutes ces photos.
Nja Mahdaoui a par exemple raconté que sur les toutes premières cartes postales, on n'écrivait que l'adresse au dos de la carte. Le texte lui devait se trouver au recto de la carte où l'illustration n'occupait qu'une partie.
M.Nja Mahdaoui a aussi raconté qu'il a fallut aux photographes Lehnert et Landrock une bonne dizaine d'années pour parvenir à faire des photos de femmes nues. A leur arrivée en Tunisie, ces photographes n'avaient pu photographier que des étrangères toutes habillées, ou des arabes complètement couvertes qu'ils rencontraient dans la rue, ensuite ils ont pu prendre pour modèles des prostituées toutes habillées aussi, ensuite, ces prostituées se sont dénudées petit à petit au fil du temps, et enfin au bout d'une dizaine d'années, elles se faisaient enfin photographier nues.
Mais ce qui est intéressant dans cette anecdote est que, toujours d'après Nja Mahdaoui, c'est à partir du moment qu'on a pu photographier des femmes nues que l’école des Beaux Arts de Tunis a pu enfin ouvrir ses portes.
Anecdote intéressante. Les mentalités évoluent... et cela montre à quel point il a du être difficile de faire accepter l’idée d'une école des Beaux Arts à une société conservatrice!
En avril 1914, les peintres Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet ont entrepris un voyage en Tunisie, voyage qui restera célèbre dans l'histoire de la peinture du XXème siècle. Ils sont arrivés en Tunisie le 7 Avril 1914, à bord de ce navire "Carthage".
Durant à peine 2 semaines, ces trois artistes effectueront de multiples croquis, dessins et aquarelles, qui sont considérés aujourd'hui comme un événement majeur de l'art moderne.
Pour commémorer le centenaire de ce voyage, du 28 novembre 2014 au 14 février 2015, 20 œuvres de Louis Moilliet, 5 de Paul Klee et 7 autres d'August Macke sont exposées dans le musée du Bardo. Des photographies d'époque, des extraits du journal de Paul Klee et un film retraçant son voyage sont aussi au rendez-vous. Une carte de Paul Klee renvoyée à Louis Moilliet, contenant un croquis cubiste signé "Picasso" est également présentée au public.
Le barbier était aussi arracheur de dents et circonciseur:
Quelques cartes de rues ou de quartiers du pays. Certaines rues et certains bâtiments sont encore là, mais d'autres, à l'instar du Casino de Tunis, ont malheureusement été détruits.
Pour voir d'autres photos qui ont été exposées, cliquez sur ce lien, ou achetez le livre!
«Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.
Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir.»
J'ai trouvé ce texte sur Internet. Il était présenté comme un extrait du livre "Le meilleur des mondes" de Aldous Huxley. J'avais trouvé cela étonnant parce que ce livre est paru en 1932 et l'auteur ne pouvait pas connaitre les horreurs que commettrait Hitler. Par ailleurs, l'emploi du verbe "formater"m'a semblé anachronique. J'ai donc supposé que cet extrait provenait du livre "Retour au meilleur des mondes" du même auteur, paru en 1958. Comme j'ai ce livre, je suis allée vérifier, mais rien non plus. Texte introuvable. J'ai fait une recherche sur Internet, j'ai remarqué que nombreux sont les sites qui affirment qu'il provient du meilleur des mondes, quelques sites l'attribuent à d'autres auteurs... Finalement, j'ai pu retrouver l'auteur. Ce texte provient du livre "L'Obsolescence de l'homme" de Günther Anders.
Cet extrait est extraordinaire. On dirait qu'on y parle de la Tunisie des années Ben Ali et surtout d'aujourd'hui. Abrutissement de la population programmé et voulu. Un peuple abruti ne peut pas se révolter.
Hier, je suis allée à Beit El Bennani, et surprise, le maître des lieux nous a sorti deux magazines et plusieurs journaux tunisiens anciens. Un vrai trésor.
Il y avait des journaux divers, du début du XXème siècle aux années 1950, en langues arabe et française, et il y avait même un bilingue: arabe et italien.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Ce qui m'a vraiment étonnée est le nombre de publications, et surtout leur spécialisation. Ces journaux concernaient des sujets très divers, cinéma, humour, Arts, littérature..... C'est étonnant lorsque de nos jours, la plupart de nos journaux ne s'intéressent pratiquement qu'aux actualités.
Entre autres, il y avait par exemple ce n°1 du journal Essabah daté du 1 Février 1951.
Il y avait aussi plusieurs numéros du magazine Al lataif, j'en ai feuilletés quelques uns.
Dans un numéro daté de Mars 1957, j'ai trouvé ces photos. On y voit des jeunes femmes tunisiennes entrain d'étudier. Cela m'a rappelé les photos de l’Afghanistan que l'on voit sur facebook, ces photos qui montrent les femmes afghanes des années 1950 en comparaison avec des photos d'afghanes des années 2000. Mon Dieu quelle régression. J'espère que la Tunisie ne connaitra jamais pareille régression.
Le maitre des lieux nous a aussi montré des pages de Coran anciens. Il y avait même des pages qui avaient 1000 ans d'âge, écrites sur un peau. C'était magnifique. Il a refusé de me laisser prendre des photos, mais il a promis de me donner des scanners qu'il avait effectué lui-même. Attendons donc.
Je viens de lire ce commentaire sous cet article et j'ai trouvé que ce qu'il dit est tout à fait vrai. Si vous n'avez pas encore lu "la ferme des animaux" de Georges Orwell, faites-le. Vraiment faites-le. Et ensuite, enchainez avec 1984 du même auteur.
Je fais un coper/coller de commentaire:
"La Ferme des Animaux" / Georges Orwell
Ahmed |09-12-2011 17:03
Je conseille vivement de lire la fable de Georges Orwell : « La ferme des Animaux ». La ferme des animaux a pour cadre une exploitation agricole. Parmi ces animaux, le groupe des cochons. L'un des cochons, est l'idéologue de service. Il excite le ressentiment, dans le présent, et promet une vie meilleure dans le futur : « Quelle est donc la nature de notre existence ? Nous avons une vie de labeur, une vie de misère. Tous les maux de notre vie sont dus à l'homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l'homme. C'est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. » La révolution a lieu. Le fermier est renversé. Un triumvirat, composé de trois cochons s'empare des rennes du pouvoir. Les trois cochons proclament l'animalisme idéologie officielle. Ils édictent sept commandements, parmi lesquels on trouve : Aucun animal ne dormira dans un lit, aucun animal ne boira de l'alcool, tous les animaux sont égaux. Rapidement, ils détournent la démocratie à leur profit : « Là se tenait l'assemblée générale' On y adoptait différentes résolutions. Celles-ci, les cochons les proposaient et les imposaient toujours. » L'absence d'intervention du peuple animalier dans les débats conduit à la dictature. Progressivement, l'un des cochons évince ses deux rivaux et instaure un régime de terreur grâce à sa meute de chiens féroces. La suite du récit reprend, certains thèmes importants. Notamment : l'abrutissement des masses, la dilution de la mémoire collective et la réécriture permanente de l'histoire. C'est l'un des cochons qui est chargé de cette tâche. Au fur et à mesure de la transgression des principes de l'animalisme, par les cochons dirigeants, celui-ci réécrit les sept commandements. Ainsi, sous sa plume, deviennent-ils : Aucun animal ne dormira dans un lit avec des draps. Aucun animal ne boira de l'alcool à l'excès. Et le plus savoureux : Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres. La terreur porcine est assise et les pauvres animaux se retrouvent dans une situation pire que sous le fermier."
J'ai adoré. Albert Memmi est un "chef" pour comprendre les hommes et les femmes, et leurs relations. Certaines nouvelles m'ont presque fait pleurer tellement elles sont émouvantes et réelles.
Le 20 Aout dernier, je suis allée à Beit el Bennani pour assister à la projection de photos de la première Assemblée Constituante Tunisienne, commentées par M.Mustapha Filali, militant et membre de cette assemblée.
Je ne connaissais pas du tout Beit el Bennani, ni n'en avais jamais entendu parler. Quelle ne fut ma surprise de la découvrir. Il s'agit d'une ancienne demeure, transformée par son propriétaire en espace culturel et bibliothèque privée.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Cela fait plaisir de voir un espace pareil revivre et servir à la culture.
Cela a aussi été pour moi l'occasion de feuilleter certains livres, et d'en trouver un sur l'histoire de l'Avenue Habib Bourguiba (photos d'anciens immeubles de cette avenue ici). Je vous en parlerais un autre jour.
Merci à mes deux amis qui m'ont fait découvrir cet espace.
La présentation a commencé par une intervention de M.Abdelmajid Charfi pour lequel il existe deux YBA, le savant qui expose les thèses classiques et le militant engagé. Cet ouvrage, serait d'après M.Abdelmajid charfi, l'œuvre du militant qui l'aurait écrit avec un cri du cœur.
M.Abdelmajid Charfi a aussi précisé que ce livre avait été écrit en 2010, donc avant la révolution, mais édité en 2011, d'où son intérêt parce qu'il s'agit surtout d'une réflexion profonde ne tenant pas compte d'impératifs du moment. Il s'agit donc d'une pensée structurelle et non pas conjoncturelle.
Je vous conseille de lire cet article "Yadh Ben Achour présente La Deuxième Fâtiha ouvrage philosophique pour les uns, politique pour les autres" de Seif Soudani qui résume très bien comment s'est déroulée la présentation. J'aurais quand même une petite rectification à faire: le dernier intervenant, qui s'est assis à la table de YBA sans y être invité, n'a pas chanté "un chant identitaire et religieux", il a prétendu avoir écrit un poème pour l'occasion. Ce qui est faux. Il s'agit en réalité d'un poème de Sghaier Ouled Ahmed, poète tunisien.
Par rapport à cet article, je voudrais juste ajouter quelques remarques personnelles, qui relèvent plus du ressenti que de la raison.
Tout d'abord, je voudrais revenir sur le principe de la non souffrance dont M.YBA a longuement parlé: "la souffrance que je refuse pour moi, je la refuse pour tous les autres". De là découle d'après lui le refus de la torture, le refus de porter atteinte à l'intégrité physique...
Ce qu'il a dit là m'a rappelé la règle d'or: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse". Cette règle existe dans pratiquement toutes les religions, y compris dans la religion musulmane: "Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même".Hadith 13 de al-Nawawi. J'adore cette règle, si elle était vraiment appliquée, nous serions tous très "heureux". Personnellement, elle est pour moi la base de tous nos rapports et j'essaye de la respecter autant que possible.
De quoi parle ce livre?
Je ne l'ai pas encore lu, juste acheté. Mais d'après M.Abdelamajid Charfi et M.YBA, ce livre nous donne une nouvelle lecture des versets 23 à 37 de la sourate Al Isrâ’. Ces versets seraient une sorte de commandements. Il s'agit d'une éthique de la responsabilité. D'après M.YBA, à part la beauté esthétique extraordinaire de ces versets, ceux-ci donnent en plus un aperçu sur les droits de l'Homme dans l'Islam.
D'après M.YBA, il y a plusieurs façons de lire le Coran. Il vaut mieux le lire avec des yeux modernes pour y trouver une pensée des droits de l'Homme. Hélas, la majeure partie des musulmans lisent le Coran avec des yeux salafistes et rétrogrades. L'essentiel aujourd'hui est donc de savoir sélectionner nos méthodes de lecture.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit là M.YBA. Et cela me ramène à ma jeunesse, période où autour de moi, on me disait la même chose. Période où on voyait la beauté de la religion musulmane et où on l'interprétait selon des règles humanistes et universelles, et où la tolérance et l'ouverture d'esprit avaient la prédominance. A cette époque là, on faisait surtout attention à l'esprit de la religion musulmane. Période où la morale avait bien plus d'importance que les rites ou dogmes. Je me rappelle qu'enfant et adolescente, autour de moi, aussi bien dans ma famille qu'à l'école, on me parlait de la religion musulmane comme d'une religion merveilleuse, qui s'occupait surtout de l'esprit, des relations des gens entre eux, de l'amour entre les Hommes, de la compréhension, de la tolérance, de la morale sociale... A l'époque, il n'existait pas de discussions sur le fait de savoir s'il faut descendre de son lit avec le pied droit ou le pied gauche, si un parfum pouvait empêcher le jeun, s'il faut se mettre un vernis à ongles avant ou après les ablutions pour la prière... Toutes ces discussions inutiles n'existaient pas Dieu merci. Écouter M.YBA m'a rappelé à quel point l'islam pouvait être beau et m'a montré à quel point aujourd'hui certains voulaient le dénaturer.
M.Abdelamjid Charfi a d'ailleurs fait allusion à cela en relevant que dans le chapitre IX "La lettre et l'esprit", on pose la question: dans quel esprit les révélations ont-elles été faites?
En fait, tout est question de références. Les intégristes, les salafistes et les passéistes ont une vision particulière. Et j'ajoute qu'il est regrettable qu'aujourd'hui certains tunisiens soient entrain d'épouser cette vision réductrice de l'Islam.
M.YBA a insisté sur l'universalité des droits de l'Homme. Pour lui, il ne faut pas faire de distinctions entre les êtres humains. Il ne faut en aucun cas tenir compte du sexe, de la couleur, de la race... Les droits de l'Homme concernent tous les humains sans aucune distinction. La nature est pleine de différences et les droits de l'Homme refusent ces différences et doivent se construire en faisant abstraction de tout. La culture des droits de l'Homme doit être supérieure. Il faut tout transcender: nature, culture, histoire... Si nous faisions des distinctions, nous ne ferions que nous battre toujours entre nous. Nous entrerions dans le relativisme. Les droits de l'Homme ont besoin d'absolu et d'universalité. M.Abdelmajid Charfi n'est pas d'accord. Pour lui cela serait trop idéaliste.
M.YBA a rappelé qu'il est actuellement plongé dans le feu de l'action. Il a même été menacé lorsqu'il avait dit que sa première religion est la démocratie. Certains esprits n'ont pas compris ce qu'il voulait dire. Il voulait en réalité dire qu'il voulait une religion personnelle, réelle et authentique, et cette religion ne peut être fondée que sur la liberté et l'auto-détermination personnelle et non pas sur le conformisme. Il a rappelé qu'il venait d'une famille religieuse et conservatrice, mais qui lui a appris l'autonomie et la liberté personnelle et lui a permis de choisir. La religion est un choix personnel et non pas un héritage familial ou culturel. Chaque personne devrait choisir sa religion en toute liberté. Lui-même se sent musulman parce qu'il a choisit cette religion, non pas par tradition familiale, mais par choix personnel, convaincu et réfléchis. Encore une fois, je suis totalement d'accord avec M.YBA. L'important est de choisir ses croyances en toute liberté. C'est à mon avis ce qui donne encore plus de valeur à ce choix. Ne vaut-il pas mieux être musulman (ou chrétien, juif ou autre) par choix et conviction plutôt que par un simple accident de naissance?
Cette remarque m'a d'ailleurs rappelé une discussion avec M.Lotfi Zitouni de la Nahdha. Il avait dit presque la même chose il y a quelques semaines. Mais je n'étais pas d'accord avec lui. En effet, M.Zitouni avait fait cette distinction entre le musulman par tradition et le musulman par choix pour faire une division et une hierarchie entre les Tunisiens. Il disait que tous les tunisiens n'étaient pas vraiment musulmans et que seuls l'étaient ceux qui prononçaient la chahada par choix et que ce choix devait provenir du plus profond d'eux-mêmes. Et les autres? Et n'étant pas de vrais musulmans, restent-ils quand même de bons citoyens?
Comme quoi, on peut penser pareil, mais pour des objectifs complètement opposés!!!
M.Ghazi Gherairi a pris la parole. Pour lui, ce livre est éminemment politique. Il pense que M.YBA commence par un constat et une interrogation. La plupart des pays arabo-musulmans ont un problème avec la modernité et ont renoncé à une certaine norme de la morale, de l’esthétique et du droit. Pourquoi les musulmans ont-il des difficultés pour s’insérer dans l’esprit des temps modernes? Comment retrouver l’inspiration du début de la religion musulmane? M.YBA a l’espoir d’une certaine conciliation entre les droits de l’homme et l’Islam. M.Gherairi dit d’ailleurs avoir été interpelé par le chapitre X "La loi de Dieu et la purification des sociétés impies" qui parle de la théologie du soupçon et de la théologie de la purification. Il y a aujourd’hui l’émergence d'une théorie qui nie par principe la pensée des droits de l'homme et tout ce qu'elle considère provenir de l'occident. Or le livre écrit en 2010 trouve une résonance dans la révolution tunisienne. Lors de cette révolution, non seulement il n'y avait aucun slogan religieux ou identitaire, mais en plus les valeurs des droits de l'homme ont été à l'origine de cette révolution. Il faut aujourd’hui relire ce chapitre X et y trouver une question d’actualité et une matière constitutionnelle. Aujourd’hui, il y a un éclairage nouveau sur ce chapitre X.
Suite à cette question posée par une personne présente: comment faire admettre à la base que sa religion est la liberté? M.YBA a été amené à parler du système éducatif tunisien qui est d'après lui complètement défaillant. D'après lui, les peuples sont aujourd'hui cultivé, mais aussi cultivables. Il faut développer les peuples selon les capacités de chaque personne. Il y a des nations qui éduquent et qui donnent à l'ensemble de leurs peuples une éducation qui leur permet de s'ouvrir à toutes les lumières de la science et de la connaissance. Mais il y a malheureusement aussi des nations qui sont complètement déficientes sur ce plan-là et qui ne donnent pas à leurs peuples les moyens de s'ouvrir aux lumières de la science et de la raison. En Tunisie, en janvier 2011, ce n'est pas l'élite qui a fait la révolution, mais le peuple. Qu'avait-il demandé? Il avait demandé la liberté d'abord, la dignité, l'État de droit, le pluralisme, etc... Si nous voulons poursuivre le chemin dans ce sens, il faut réellement reconsidérer notre système éducatif qui n'ouvre pas l'esprit aux lumières et à la culture. C'est un système éducatif renfermé sur lui-même (regardez les programmes d'histoire, les programmes de littérature...) qui enferme les esprits et forme des esprits étroits, trop concentrés sur l'orgueil national, sur l'identité, sur l'authenticité... Or ces perspectives sont fausses et ne mènent à rien, nous pouvons hurler que notre culture est la meilleure, que dans l'histoire nous avons été les plus forts, les plus intelligents, que nous avons été ceci ou cela..., cela ne changera rien à l'état des lieux, nous sommes aujourd'hui une civilisation mineure. Pourquoi? Parce que nous nous sommes condamnés nous-mêmes à la médiocrité par des systèmes éducatifs archaïques, par des systèmes d'éducation familiale qui sont aussi archaïques, par un manque de développement de l'autonomie dans l'esprit de l'enfant, par des systèmes familiaux basés sur l'utilisation de la violence contre les enfants... nous créons des violents à l'école et dans nos familles. Il faut cesser tout cela. Ce peuple qui a réussi à faire cette révolution, il faut l'aider par le développement de la culture, de la culture ouverte, de la culture des droits de l'homme, il faut refaire notre système éducatif, il faut refaire les programmes d'histoire, d'éducation religieuse, de littérature....
Merci M.Yadh Ben Achour. Farhatdtli 3ala 9albi!!!! Mais je voudrais ajouter une précision: il y a une distinction à faire entre le système éducatif tunisien d'avant Mzali et après Mzali, et surtout une distinction à faire entre le système éducatif de l'époque Bourguibienne et celui de l'époque Ben Ali, époque où la médiocrité a été développée sur tous les plans.
Je ne publierais pas toute la lettre, elle fait plusieurs pages. Mais je publierais juste un extrait.
Cette lettre se trouve à la fin du livre "Ben Ali le ripou" de M.Béchir Turki, livre dont la rédaction a été achevée le 31 Décembre 2010, c'est à dire quelques jours avant la révolution tunisienne.
Monsieur le Président,
Quel nom laisseriez-vous dans l'Histoire?
Dépourvu d’éducation familiale, vous avez grandi dans la mouscaille et conservé le langage et les manières des couches les plus basses au sein desquelles vous avez achevé votre adolescence. Votre véritable chance c’est d’avoir eu vingt ans à la proclamation de l’Indépendance. Les lois républicaines promulguées par Bourguiba accordent les mêmes chances à tous les Tunisiens. Les pauvres et les riches peuvent par le mérite personnel arriver au sommet. Mais les lois ne transforment pas les êtres. Les âmes nobles conservent leur noblesse dans l’adversité, les grossiers personnages demeurent grossiers dans la prospérité. Votre imposture, c’est-à-dire vos discours mensongers préparés par une clique de conseillers serviles, ainsi que les fausses apparences que vous donnez, ne trompe personne. Tous les Tunisiens souffrent en silence et sont unanimes sur le jugement qu’ils portent sur vous. Ils savent que vous ne pensez qu’à accumuler des richesses, que vous n’avez aucun sens de l’honneur et que votre patriotisme est de pure façade. Vous avez, disent-ils, appauvri le pays moralement et dépravé ses moeurs. Élevé à une condition supérieure à celle que vous méritez, vous avez l’air de n’avoir jamais su que l’histoire jugera vos actes ainsi que ceux de votre seconde épouse. La mémoire des hommes retiendra que vous êtes un nouveau Néron dominé par une nouvelle Agrippine. L’emprise exercée sur vous par la Trabelsi n’a d’égale que votre mainmise sur les propriétés publiques et votre convoitise de propriétés privées.Tous deux vous serez cloués au pilori de l’Histoire. Reste la question que tout un chacun pose: quel est le devenir d’un dirigeant coupable d’assassinats, de dilapidation de biens publics, de malversations de toutes sortes, bien qu’une loi, faite spécialement sur mesure pour lui, lui garantit l’immunité? Cette question, nous la posons au ministre de la Justice, aux élus de la Chambre des députés, dont le rôle primordial est la protection des droits des citoyens en étant leur porte-parole, aux membres de la Chambre des conseillers, du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur des droits de l’homme, du Conseil de l’Ordre des Avocats… et à tous les patriotes. S’il y a des dérives dans nos institutions, c’est qu’il est temps de penser à changer de constitution pour instituer des organes de contrôle et définir les limites du pouvoir du Président de la République, et donner davantage de prérogatives au gouvernement. .
Inséparables. Après tout, après les hommes, les enfants, le travail, après tout ce qui se passe dans une vie, il reste la mère. C'est pour elle que nous faisons tout ce que nous faisons. Pour gagner le droit de voir cette petite étincelle dans son regard qui dit, tu es belle. La mère, éternelle, veille sur nous et nous veillons sur elle.
C'est par elle que nous devenons mères, nous les filles. Pour lui ressembler, pour donner à notre tour ce que nous avons reçu d'elle, envers qui la dette est infinie, et qui est la vie. Ce jour-là, en accouchant, nous croyons enfin payer la dette, et extirper la mère de nous. Mais nous ne faisons que la reproduire en devenant mères.
Cela prend beaucoup de temps de se séparer de sa mère: cela prend une vie. Toute une vie avec sa mère. Cela prend du temps de se séparer de sa mère, parce qu'en fait on ne s'en sépare jamais. Même si on croit le faire, en inventant sa voie, en choisissant une vie, un homme, un travail, en ayant des enfants, en les aimant d'un amour fou, on reste la fille de sa mère, jusqu'au moment où on reprend le flambeau, et dans la joie et la douleur, on trouve sa place. Mais même à ce moment-là, on ne se sépare pas. Dans le grand accouchement qu'est la vie, quelle fille est jamais vraiment sortie du ventre de sa mère?
La semaine dernière, j'ai lu le livre "Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés"de Wassila Tamzali en 2 jours. C'est vous dire que j'ai aimé ce livre.
Hier soir, j'ai découvert cet article à propos de ce livre. Je trouve qu'il le résume assez bien. Je me permets donc de le reproduire ci-dessous:
Avocate et auteure algérienne, directrice des droits des femmes à l’Unesco pendant vingt ans, Wassyla Tamzali a raconté avec passion, dans Une éducation algérienne (2007), comment elle a vécu la lutte pour l’indépendance de son pays. Dans Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés (2009), elle interpelle les Européens qui, au nom de la "laïcité ouverte" et du respect de toutes les religions, n’hésitent pas aujourd’hui à sacrifier les droits fondamentaux des femmes.
Dans ce livre courageux, Tamzali montre que la laïcité ne peut réussir seule à faire le poids face à la notion de choix et aux arguments sur les accommodements religieux mis de l’avant par les islamistes. Pour elle, l’argument primordial doit reposer sur la dénonciation des valeurs patriarcales défendues et maintenues par toutes les religions, dont l’islam, qu’il soit modéré ou radical. Elle ne croit pas non plus à un féminisme islamique qui représente une contradiction dans les termes et une imposture.
Sur la question du libre choix par les femmes du hijab, du tchador, de la burqa et du niqab, l’auteure évoque à juste titre les arguments similaires à ceux qui prétendent que les femmes prostituées choisiraient librement de devenir de simples marchandises asservies aux fantasmes masculins les plus avilissants et violents. Bien au fait des luttes féministes dans le monde, elle démontre clairement comment sous le couvert de la tolérance religieuse, on a cherché à enterrer les droits des femmes. Face à une telle dérive, elle rappelle la question de l’esclavage et conclut que "la différence culturelle ne peut jamais justifier cette pratique, même si elle est inscrite dans le Coran ou dans les pratiques culturelles".
La religion comme critère d’appartenance
Les dérives des visions culturalistes et différentialistes ne sont pas d’aujourd’hui, note Wassyla Tamzali. Déjà en 1975-1985, en pleine décennie des femmes, Rigoberta Manchu du Guatemala, prix Nobel de la Paix en 1992, affirmait que "le féminisme est la dernière forme du colonialisme", remettant ainsi en question les revendications des femmes dans les pays du tiers monde. Sous la bannière des luttes nationales et anticolonialistes, on proposait subrepticement aux femmes la différence religieuse et culturelle comme principal critère d’appartenance et non celui de l’égalité des sexes. Wassyla Tamzali remarque qu’on lui parle maintenant comme à une femme musulmane plutôt qu’algérienne et elle se demande avec humour "s’il ne faut pas désormais être voilée pour être vue ?" Le rapport d’altérité sur lequel se fonde tout dialogue n’existe plus que pour celles qui affichent leur différence culturelle et religieuse. Ainsi, précise-t-elle, "notre absence sur le terrain de l’identité [en tant que féministes] explique la place gagnée par les mouvements religieux qui, eux, répondent à la question de l’identité et en font la base de leur recrutement". Contrairement à ce qu’elle croyait, force lui est de reconnaître que la laïcité et la démocratisation n’entraînent pas automatiquement la reconnaissance de l’égalité des femmes. Comme le montre l’histoire, seules leurs luttes en sont garantes.
La primauté des droits religieux sur ceux des femmes
Les islamistes, remarque Tamzali, jouent sur la culpabilité des empires coloniaux, amenant une partie de la gauche et même des féministes à défendre le droit des anciens colonisés de vivre selon leur culture, selon leur identité. L’Assemblée nationale française, souligne-t-elle, en préférant mener un débat national sur la laïcité a ainsi mis de côté la question éthique de l’égalité des sexes qui seule aurait pu mettre fin aux arguments malhonnêtes comme le droit de "s’habiller" comme on veut, en taisant le fait que "la dissimulation des cheveux et autres parties du corps des petites filles conduit à une ségrégation sexuée, à la différence des autres signes religieux". Pour l’auteure, "refuser les pratiques néfastes aux femmes qu’elles soient issues de la tradition islamique ou très clairement prescrites dans les textes coraniques, ce n’est pas être islamophobes, c’est simplement être féministes". Face au relativisme individualiste post-moderne, elle affirme lutter pour certaines causes "non parce que [s]on identité est maghrébine et musulmane, mais parce qu’[elle est] humaniste, anticolonialiste, démocrate et féministe". Ainsi dénonce-t-elle sans relâche le relativisme éthico-culturel qui, en France comme au Québec dans un cas de viol, fait acquitter un émigré ayant battu sa femme au motif "que c’était un trait de sa culture religieuse" !
Un islamisme modéré ?
"Qui sont les musulmans européens modérés ?", demande-t-elle. Pour le savoir, elle recommande "de mettre à l’épreuve leur rhétorique sur la démocratie et la laïcité, pour peu que l’on considère la question des femmes comme une part intégrante et indivisible de ces principes". Il lui paraît difficile de croire à un courant islamique modéré alors que la liberté de conscience est condamnée par la religion musulmane : "Un laïciste musulman ne pourrait parler de laïcité que s’il condamne fermement et clairement la notion de crime d’apostasie". Une condamnation, précise-t-elle, qui est non seulement morale, mais civile et pénale – y compris dans les pays dont le code pénal ne comporte pas de textes punissant ce crime."
Tamzali s’étonne que dans des pays laïques et démocratiques, on tolère l’exigence des musulmans "d’être acceptés sans modifier leurs comportements, la différence au nom de laquelle ils sont acceptés avec leurs us et coutumes, au nom de laquelle ils obtiennent le passe-droit exorbitant de vivre selon une morale et une ségrégation sexuelle contraire au principe fondamental de l’égalité des hommes et des femmes". Un principe qu’ils n’accordent, bien sûr, jamais aux membres de leur propre communauté. Les pays occidentaux, au nom de la tolérance et de la laïcité ouverte, intègrent peu à peu "des discours doctrinaires légitimant la violence contre les apostats à l’intérieur de la communauté des croyants et, à l’extérieur, contre les infidèles".
Pour croire à l’existence d’un courant musulman modéré, ajoute l’auteure algérienne, il faudrait que les personnes qui s’en réclament dénoncent publiquement "des règles incompatibles avec notre conscience moderne, comme la lapidation, la polygamie, les mains coupées, l’inégalité dans l’héritage, la ségrégation sexuelle." Elle rappelle que le plus connu des "modérés", Tarik Ramadan, "qui n’aurait pas pris un grand risque en condamnant la lapidation, n’a pas trouvé les moyens de ce courage, aussi minime fût-il". Il y a certainement lieu de se demander avec l’auteure si la cause de la popularité de l’islamisme, tant modéré que radical, ne serait pas justement son antiféminisme.
Un débat public et politique
Pour Tamzali, la définition de la laïcité n’est pas le respect de toutes les religions, c’est "d’abord et avant tout la liberté de conscience". Quant au discours multiculturel sur la diversité, il cherche simplement à maintenir les ghettos ethniques et à avoir la paix. Cet état de chose lui paraît tout aussi néfaste pour les femmes que le scénario à l’iranienne. Ainsi, poursuit-elle, "nous nous retrouverons, comme par le passé, face aux mêmes maux : le racisme, l’asservissement, le désir forcené de dominer et d’asservir tout un peuple à une idée, à une religion, à des intérêts privés, la réduction des femmes à leur rôle de procréatrices, l’ostracisme, la violence et la suppression de toutes les libertés, la tyrannie, le mythe de la communauté pure, l’ordre moral, la haine de l’étranger, le bannissement, cela s’appelait hier fascisme, colonialisme, aujourd’hui cela s’appelle fondamentalisme et islamisme modéré."
Elle invite à ouvrir les yeux et à constater que "les femmes sont l’objet d’un pacte secret consistant à donner le plein pouvoir aux hommes sur les femmes, plutôt que des droits démocratiques à tous les citoyens quel que soit leur sexe". Une vérité que plusieurs refusent de voir, car il leur faudrait remettre en question des privilèges qu’ils considèrent naturels ou d’ordre divin. Se voiler aujourd’hui, c’est s’inscrire dans un débat public et politique. Pour l’auteure algérienne, "seule la pensée féministe, qui est d’abord une pensée politique, est capable de renouveler l’analyse des dispositifs des pouvoirs autoritaires et leurs alliances, secrètes ou avouées, avec l’idéologie radicale religieuse". Elle souhaite que les Européennes pensent la condition des femmes émigrées, "comme elles pensent la leur" en fonction de la liberté de pensée et non de la religion pratiquée dans le pays d’origine de celles-ci.
Au Québec, où divers courants cherchent à donner la priorité aux droits religieux sur les droits inaliénables des femmes, où la question d’une Charte de la laïcité se pose avec de plus en plus d’acuité, le livre de Wassyla Tamzali, Une femme en colère, avec son écriture engagée, claire et directe, est incontournable pour bien comprendre les enjeux socio-politiques actuels.
Je suis d'accord avec elle. Avant d'être musulmans, chrétiens, juifs ou autres, nous sommes d'abord des êtres humains. Et toute ségrégation doit être bannie. Que cette ségrégation soit raciale, religieuse ou sexuelle.
Je suis d'accord lorsqu'elle explique que le voile (ou niquab, burqua...) est une ségrégation sexuelle.
Je suis d'accord lorsqu'elle explique que la liberté de se voiler est une "prétendue" liberté.
Je suis d'accord lorsqu'elle explique que choisir de se voiler, c'est choisir de se soumettre, c'est accepter le statut d'inférieur à l'homme.
Je suis aussi d'accord avec elle lorsqu'elle dit qu'il ne devrait pas exister de crime d'apostasie. Nous sommes au XXIème siècle, et chacun devrait être libre de croire en ce qu'il veut, ou de ne pas croire. La liberté de conscience et la liberté de croyance doivent être des droits indiscutables.
Je suis aussi d'accord avec elle lorsqu'elle dit que la religion est détournée par certains. Je suis d'accord pour que l'on respecte l'esprit de l'islam et qu'on le fasse évoluer.
Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre.
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