A chaque fois que je vais au centre ville de Tunis, j'ai mal au cœur. A chaque fois, je remarque la disparition d'immeubles anciens complètement détruits, ou la détérioration de ceux qui sont encore là.
Je ne comprends pas comment les autorités permettent que de beaux immeubles anciens, chargés d'histoire, représentant une part de l'identité de la ville de Tunis, sa mémoire, sa beauté, sa poésie... soit détruits et remplacés par des immeubles sans aucune personnalité. Des immeubles en marbre, en verre, parfois même très laids prennent la place de ces beaux immeubles anciens que nous sommes incapables de construire de nos jours.
Je ne dis pas qu'il faut garder le vieux et ne pas innover, mais pourquoi ne pas le faire sans nuire au paysage esthétique de la ville?
A Paris par exemple, dans certains quartiers protégés, lorsqu'un immeuble est reconstruit, la façade est gardée telle quelle. Seul l'intérieur de l'immeuble change.
Je ne sais pas comment on appelle cette technique. Je sais juste que je vois qu'avant la destruction d'un immeuble, la façade est renforcée. On détruit l'intérieur et on le reconstruit en l'adaptant à la façade. De l'extérieur, rien ne change. L'harmonie et la beauté des quartiers sont ainsi préservées.
Regardez ce bel immeuble. Peut-on en construire d'aussi beaux aujourd'hui?
Magnifique immeuble. Vous avez vu tout le travail de décoration, tous les détails, les sculptures...?!
Mais ce qui fait mal au cœur, c'est qu'il parait à l'abandon, non entretenu...
Et le pire, c'est la façade principale, regardez ce qu'elle est entrain de subir:
Compresseurs de climatiseurs, vitrines, peinture d'une autre couleur ne respectant pas l'harmonie de l'immeuble!
Là, c'est le top: peinture rouge!!! Cette personne a fait tout ce qu'elle pouvait pour porter atteinte à l'immeuble!
Idem pour l'immeuble voisin. Les fenêtres ont été changées et remplacées par des fenêtres modernes, en marbre, et sans aucune harmonie avec le reste de l'immeuble.
Quel dommage!!!
Mais peut-on s'attendre à ce que des gens qui ne respectent même pas l'être humain puissent respecter des pierres!!!!
P.S.: Cela me rappelle l'immeuble qui a servit au tournage du film CINECITTA, et qui a récemment été racheté. Sera-t-il détruit pour laisser place à un nouvel immeuble sans personnalité, sans histoire et sans souvenirs?
J'ai finit ce livre il a deux ou trois jours. Emma m'a demandé si j'ai aimé. Je l'avoue, je n'arrive pas à répondre à cette question. Est-ce que j'ai aimé ce livre?
Présentation de l'éditeur Deux vieux amis se retrouvent lors
d'une réunion d'anciens camarades de leur école juive où ils furent
élèves ensemble. Ayant depuis peu franchi le cap de la quarantaine,
Guido, photographe, et Charlie, psychologue, vont s'intéresser à la
même femme mariée, la séduisante Aviva, professeur de violoncelle. A
l'insu de Guido, dont elle est la maîtresse, Charlie accepte en effet
la belle musicienne parmi ses patients. Cette dernière, cependant,
ignore tout des liens qui unissent les deux hommes. Dans ce récit
d'amour et de désir, au comique volontiers noir, Curt Leviant relate
les rapports triangulaires qui s'installent, vus par chacun des trois
personnages. À mesure que les complications vont croissant, les trois
protagonistes doivent faire face à la jalousie et à la difficulté de
garder ses secrets. Dans ce superbe roman, que l'on a le plus grand mal
à poser, l'amour et le plaisir sont tour à tour trouvés et perdus et
les impasses rebondissent en nouveaux départs. Salué par la critique
comme une œuvre " exquise et enchanteresse ", une œuvre " d'un brio
fascinant ", ce roman illustre toutes les facettes du talent de
Leviant.
A lire cette présentation, on s'attend à lire un beau livre. Et bien, ce n'est pas le cas. Je dirais même qu'il s'agit de publicité mensongère. La couverture en elle-même est une publicité mensongère. On s'imagine que le livre serait peut-être érotique ou contiendrait des passages sensuels. Même pas.
Pourtant que d'éloges dans la presse. Les critiques professionnels le décrivent comme un livre profond, beau...
En ce qui me concerne,je suis partagée. Je dirais que le livre est long, trop long, trop trop long. Il aurait gagné à être réduit au moins de moitié. Il est intéressant, c'est certain, mais trop de longueurs.
La méthode choisie par l'auteur de raconter les mêmes faits, à chaque fois par un personnage différent est très intéressante. Elle permet de voir comment une même situation peut être perçue, vécue, comprise d'une façon différente en fonction de la personnalité de chacun.
Et la description des personnages, de leurs sentiments, de ce qu'il y a de beaux en eux, comme ce qu'il y a de pire est aussi intéressante et sonne juste.
Mais ce qui m'a embêté, mais vraiment embêtée dans ce livre, c'est le sentiment qu'il recèle un racisme gratuit que je n'ai pas apprécié. Ai-je mal compris l'intention de l'auteur? C'est très possible.
C'est d'autant plus possible que j'ai essayé de chercher sur le net pour voir si d'autres personnes ont ressenti ce malaise que j'ai moi-même ressenti. je n'en n'ai pas trouvé. Alors je me pose la question: ai-je bien compris l'intention de l'auteur ou bien ce livre recèle-t-il vraiment du racisme?
Les personnages du livre sont juifs. Pourquoi pas?
Ce qui m'avait surprise au début, c'est le fait que l'auteur insiste sur cet aspect, bien que cela ne change rien à l'histoire. Les problèmes d'adultères, les jalousies, l'amour, l'infidélité, la crainte du vieillissement... sont des "problèmes "qui sont vécus plus ou moins de la même façon que les personnages soient juifs ou chrétiens ou musulmans, français ou américains ou allemands...
Mais bon, je me suis dit peut-être que l'auteur est juif et voulait donc que ses personnages soient juifs. Pourquoi pas?
Je comprends que l'on insiste sur la religion d'un personnage lorsque cela permet de mieux comprendre ou de mieux apprécier un roman,mais lorsque cela ne change rien, à quoi cela sert-il? Mais pourquoi pas?
Par contre, ce que je n'ai vraiment pas apprécié, c'est qu'au sein de ces juifs, il y ait une discrimination: il y a le bon juif, qui est d'origine européenne, et le mauvais juif qui est d'origine arabe.
L'arabe. Ce personnage est désigné, d'une façon méprisante par le mot: l'arabe. L'arabe a fait, l'arabe a dit....
Et cet arabe a tous les défauts du monde. Il est fourbe, il est sale, il est menteur, il est manipulateur, il est violent...
Le pire, c'est qu'à chaque fois, on rattache ses défauts à son origine, à sa condition d'arabe.
L'arabe bat sa femme, c'est normal, les hommes battent leurs femmes chez lui au Maroc.
L'arabe est sale, c'est normal, les arabes sont sales.
L'arabe ment, il dit que dans sa famille, ils avaient de beaux verres. Depuis quand les arabes ont-ils eu de la belle vaisselle?
L'arabe se dit religieux et pratiquant. C'est faux, les arabes se servent de la religion comme un masque pour cacher leurs méfaits.
Il est vrai que cet arabe est juif comme eux, mais c'est un arabe avant tout.
J'ai détesté cela dans ce livre, parce que c'est gratuit et méchant.
C'est gratuit parce que cela n'apporte rien à l'histoire. Des maris méchants, brutaux... existent partout. Pas seulement chez les arabes. En Amérique, n'y a-t-il donc pas de femmes battues?
Des hommes sales, fourbes, manipulateurs... existent aussi partout. Ce n'est pas l'apanage des arabes que je sache.
Alors pourquoi?
Cette histoire aurait pu se produire exactement de la même façon, que les personnages soient juifs ou pas, arabes ou pas.
Pourquoi l'auteur n'a-t-il pas parlé d'une femme et de trois hommes.
Que l'amant soit juif, chrétien, musulman ou autre, cela aurait-il été différent?
Si le mari avait été juif, chrétien ou musulman aurait-il changé quelque chose à l'histoire?
Je ne pense pas.
Le roman concerne une femme qui est un peu perdue, en quête d'amour et vivant avec un mari qu'elle n'aime pas. Très banal et cela arrive partout.
L'amant est un être prétentieux, menteur, jaloux, il trompe tout le monde, sa femme et même ses maitresses... Très banal, et cela arrive partout.
L'ami est jaloux, envieux... banal aussi.
Le mari est un être abject. Très banal aussi.
Alors, spécifier la religion des personnages et dénigrer l'arabe a-t-il ajouté quelque chose à l'histoire? A son déroulement? A sa compréhension? A son dénouement?
Je ne le pense pas.
Mais personnellement, cela me laisse un gout très désagréable et un profond malaise.
L'auteur a-t-il voulu aller dans le sens de l'opinion publique américaine pour vendre plus?
Je ne sais pas. Mais si c'est le cas, il est lui-même abjecte. Abjecte comme tous ceux qui profitent de la peur des autres et du racisme.
Vendredi soir, je suis allée au Théâtre Municipal. Comme je vous l'avais dit précédemment, il était prévu que nous verrions la pièces "Plus si affinités", pièce programmée depuis de longs mois. Mais voilà, une semaine avant, ON s'est aperçu que cette pièce comprenait une scène osée. ON a demandé aux organisateurs de demander à Pascal Légitimus de supprimer cette scène. Ce dernier a refusé: soit la pièce était jouée dans son intégralité, soit elle ne serait pas jouée du tout. Les organisateurs se sont mis en quête d'un nouveau spectacle de remplacement. Et c'est ainsi que la pièce censée nous faire rire a été remplacée par un spectacle de saxophonistes: Saxmachine. C'est pas pareil, mais...
La plupart des gens ont préféré se faire rembourser. Le théâtre était pratiquement vide. Les organisateurs, à mon avis, ne sont même pas entré dans leurs frais...
Mais le comble, le comble est que même ce spectacle de saxophonistes a été censuré. Oui, vous avez bien compris: CENSURE.
En effet, avant d'aller au théâtre, j'avais vu la bande annonce du spectacle, et j'ai ainsi pu constater qu'un numéro que j'avais vu dans la bande annonce avait disparu. Et ensuite, j'ai appris qu'un deuxième numéro avait aussi disparu.
Dans ce spectacle, on nous montre plusieurs musiques du monde, des musiques de films... Et à un moment, ce sont des musiques de "religions". A Tunis, nous avons donc vu le numéro qui concerne la musique "chrétienne", mais les musiques des juifs et des musulmans ont été censurées.
Dans le spectacle, nous aurions du voir les artistes imitant les juifs d'Europe centrale, avec leurs papillotes et leur chapeau dansant sur leur musique: CENSURE
Nous aurions du aussi voir des musulmans, avec voile, jouant de la musique "musulmane": CENSURE.
Pourquoi cette censure?
En Tunisie, avons-nous une telle haine des juifs que nous ne pouvons écouter leur musique?
En Tunisie, sommes-nous ce point dépourvus d'humour que nous n'aurions pu voir des musiciens nous imitant? Sommes-nous à ce point susceptibles que nous n'aurions pas pu rire de nous-même?
Je viens de terminer la lecture du livre "Au pays de Dieu" de Douglas Kennedy. Ce livre est le récit du voyage qu'a effectué l'auteur dans le sud des USA, pour suivre la voie de Dieu. EN fait, il a fait un travail de "recherche" sur les évangélistes et prédicateurs américains, très prolifiques dans le sud des USA.
Ce que je retiens de ce livre, est qu'à l'exception de certains prédicateurs sincères, qui vraiment veulent promouvoir Dieu et Jésus, les autres n'ont pour Dieu que le Dieu DOLLAR.
Sectes, églises, émissions Tv, parcs d'attractions, disques, livres, merchandising... tout est fait pour tirer un maximum de bénéfices du "produit" Jesus. Et cela se compte en centaines de millions de dollars.
Il est aussi étonnant d'entendre parler les gens touchés par la "grâce du seigneur". Ces gens dont la vie a changé lorsqu'ils ont découvert Dieu, ou lorsque Jésus leur a parlé. On constate que souvent ces gens-là étaient en plein désarroi, sans espoir, en fin de vie, empêtrés dans les problèmes... Ils essayent de croire... parfois il ne leur reste que leurs croyances pour les accrocher à la vie.
Ce livre nous fait découvrir un aspect des USA dont on entend parfois parler mais dont on ne mesure pas l'ampleur.
Personnellement, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec ce qui se passe actuellement dans nos pays musulmans. Des prédicateurs essayent de récupérer le désarroi et la crise identitaire d'une grande partie de la population musulmane pour les manipuler, comme le font d'ailleurs ces prédicateurs américains.
Je me rappelle que l'année dernière le revenu de Amrou Khaled avait été divulgué, et d'après mes souvenirs, le montant en était énorme.
Que Dieu, le vrai, nous préserve des prédicateurs, quels qu'ils soient!
Un ami m'a proposé d'aller au théâtre municipal vendredi prochain pour voir la pièce "Plus si affinités" avec Mathilda May et Pascal Légitimus. Sa femme et lui avaient déjà acheté leurs billets. J'ai donc voulu acheter nos billets aujourd'hui, mais j'ai appris que la pièce avait été annulée, parce que trop 9biha (trop osée).
Ah bon? 9biha jusqu'à quel point? Avant d'être programmée, personne ne l'avait remarqué? Et puis qui a jugé qu'elle était 9biha? Selon quels critères? Sommes-nous encore des enfants?
Jusqu'à quand cette censure idiote?
Jusqu'à quand nous jugera-t-on immatures et incapables?
Je suppose que vous connaissez tous Ah! la carte. Si, rappelez-vous, ce sont les petites cartes que l'on trouve dans les présentoirs de plusieurs café, restaurants, magasins... Et bien Ah! la carte organise un concours dédié aux artistes et créateurs.
Alors, si vous êtes artiste, créateur, designer... profitez de l'occasion pour laisser libre cours à votre inspiration et être publié.
Joie: "Le devoir de tout homme est de cultiver sa joie intérieure." Mais beaucoup de religions ont oublié ce précepte. La plupart des temples sont sombres et froids. Les musiques liturgiques sont pompeuses et tristes. Les prêtres s'habillent de noir. Les rites célèbrent les supplices des martyres et rivalisent en représentations de scènes de cruauté. Comme si les tortures subies par leurs prophètes étaient autant de signes d'authenticité. La joie de vivre n'est-elle pas la manière de remercier Dieu d'exister s'il existe? Et si Dieu existe, pourquoi serait-il un être maussade?
"La société a besoin de transgresseurs. Elle établit des lois afin qu'elles soient dépassées. Si tout un chacun respecte les règles en vigueur et se plie aux normes: scolarité normale, travail normal, citoyenneté normale, consommation normale, c'est toute la société qui se retrouve "normale" et qui stagne.
Sitôt décelés, les transgresseurs sont dénoncés et exclus, mais plus la société évolue et plus elle se doit de générer discrètement le venin qui la contraindra à développer ses anticorps. Elle apprendra ainsi à sauter de plus en plus haut les obstacles qui se présenteront.
Bien que nécessaires, les transgresseurs sont pourtant sacrifiés. Ils sont régulièrement attaqués, conspués pour que, plus tard, d'autres individus "intermédiaires par rapport aux normaux" et qu'on pourrait qualifier de "pseudo-transgresseurs" puissent reproduire les mêmes transgressions mais cette fois adoucies, digérées, codifiées, désamorcées. Ce sont eux qui alors récolteront les fruits de l'invention de la transgression.
Mais ne nous trompons pas. Même si ce sont les "pseudo-transgresseurs" qui deviendront célèbres, ils n'auront eu pour seul talent que d'avoir su repérer les premiers véritables transgresseurs. Ces derniers, quant à eux, seront oubliés et mourront convaincus d'avoir été précurseurs et incompris."
Les 3 livres racontent le destin d’un peuple dont la vie bascule dans l’horreur suite aux guerres et surtout suite à un régime extrémiste qui va bouleverser leurs vies.
Les 3 livres parlent du passé comme de quelque chose de merveilleux. Les personnages ont tous en mémoire des souvenirs de bonheur, de liberté, d’un beau pays, d’une certaine joie de vivre…
Hier j’ai lu «Les hirondelles de Kaboul». Ce dernier livre décrit plus particulièrement le désarroi qui ronge certains afghans qui ne se retrouvent plus dans la «société» nouvelle de leur pays. Ce dernier livre met surtout l’accent sur le désarroi des hommes, qui assez bizarrement sont aidés par leurs femmes, femmes qui sont reléguées au rang d’objet dans cette nouvelle société extrémiste et rétrograde.
Si vous voulez en savoir plus sur ces livres, je vous invite à lire les divers commentaires écrits par les internautes sur le site Amazone.
Quant à moi, j’ai envie de publier ci-dessus un extrait qui m’a paru assez émouvant. Il s’agit d’une ancienne avocate qui se retrouve enfermée chez elle à cause des règles imposées par les talibans. Son mari lui propose de sortir avec lui en promenade. Elle commence par refuser.
« - Parce que c’est la vérité. Nous ne sommes plus rien. Nous n’avons pas su préserver nos acquis, alors les apprentis mollahs les ont réquisitionnés. J’aimerais sortir avec toi, tous les jours, tous les soirs, glisser ma main sous ton bras et me laisser emporter par ta foulée. Ce serait merveilleux, toi et moi, debout l’un contre l’autre, devant une vitrine ou bien autour d’une table, à bavarder et à bâtir d’invraisemblables projets. Mais ce n’est plus possible, maintenant. Il y aura constamment un épouvantail malodorant, armé jusqu’aux dents, pour nous rappeler à l’ordre et nous interdire de parler à l’air libre. Plutôt que de subir un tel affront, je préfère m’emmurer chez moi. Ici au moins, lorsque le miroir me renvoie mon reflet, je ne m’abrite pas derrière mes bras.
(….)
- Je ne tiens pas à rentrer avec un cœur gros comme ça, Mohsen. Les choses de la rue gâcheront ma journée inutilement. Je suis incapable de passer devant une horreur et de faire comme si de rien n’était. D’un autre coté, je refuse de porter le tchadri. De tous les bâts, il est le plus avilissant. Une tunique de Nessus ne causerait pas autant de dégâts à ma dignité que cet accoutrement funeste qui me chosifie en effaçant mon visage et en confisquant mon identité. Ici, au moins, je suis moi, Zunaira, épouse de Mohsen Ramat, trente-deux ans, magistrat licencié par l’obscurantisme, sans procès et sans indemnités, mais avec suffisamment de présence d’esprit pour me peigner tous les jours et veiller sur mes toilettes comme sur la prunelle de mes yeux. Avec ce voile maudit, je ne suis ni un être humain ni une bête, juste un affront ou une opprobre que l’on doit cacher telle une infirmité. C’est trop dur à assumer. Surtout pour une ancienne avocate, militante de la cause féminine. Je t’en prie, ne pense aucunement que je fais du chichi. J’aimerais bien en faire d’ailleurs, hélas! le cœur n’y est plus. Ne me demande pas de renoncer à mon prénom, à mes traits, à la couleur de mes yeux et à la forme de mes lèvres pour une promenade à travers la misère et la désolation; ne me demande pas d’être moins qu’une ombre, un froufrou anonyme lâché dans une galerie hostile. Tu sais combien je suis susceptible, Mohsen; je m’en voudrais de t’en vouloir lorsque tu essayes seulement de me faire plaisir.»
Hier, Emma et moi sommes allées voir le film « Laila’s birthday » au CinéAfricArt.
Synopsis: Le temps de cette journée découvrez Abou Laila (Mohamed Bakri), juge de formation, mais qui se retrouve chauffeur de Taxi vu les problèmes d’emploi en Palestine. Pour le septième anniversaire de sa fille Laila (Nour Zoubi), sa femme (Areen Omari) insiste pour qu’il rentre tôt et ramène à l’occasion un gâteau et un cadeau. Abou Leila n’a en tête qu’un objectif: accomplir au mieux son travail et rentrer sain et sauf pour célébrer l’anniversaire de sa fille…mais la réalité Palestinienne semble déjouer son programme…
J’ai eu l’impression que ce film est une sorte de documentaire romancé. Un documentaire sur la vie quotidienne en Palestine. Mais contrairement à ce que l’on a l’habitude de voir à la TV, cette vie paraît presque «normale» et ordinaire. L’impression que j’ai eue est que le film aurait presque pu se passer en Égypte ou au Maroc. A la fin, j’ai «surveillé» le générique pour m’assurer que le film a bien été tourné en Palestine.
En fait, il s’agissait de Ramallah.
On y voit des rues, des magasins bien achalandés, des bâtiments publics, de belles voitures, de belles maisons, des chantiers….
Les gens y vivent normalement. Certains sont bien élevés, d’autres beaucoup moins. Certains sont désabusés, d’autres joyeux. Certains souffrent, d’autres pas….
Au Ministère de la Justice, on voit des fonctionnaires «conformes» aux fonctionnaires de bien de pays arabes. On y retrouve l’éternel «reviens demain». On y voit le fonctionnaire plus préoccupé par ses nouveaux rideaux que par le bien des citoyens… Normal quoi!
Pareil pour le poste de police et sa bureaucratie.
Les jeunes sont préoccupés, comme les autres jeunes, par les rencontres, la drague, Internet, les jeux sur PC…
Mais il y a quand même de subtiles différences. Des personnes armées. Des hélicoptères qui sillonnent le ciel de temps à autre. Des check points. Des manifestations. Et un attentat!!!
Ces différences qui mettent la pression. Ces différences qui font peur. Ces différences qui rendent parfois la vie incompréhensible. Ces différences qui font vraiment la différence. La différence entre un pays en paix et un pays en état de guerre.
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