Aujourd'hui, à Nice, Avenue Jean Médecin, il y avait un énorme dispositif policier. Vraiment énorme. Curieuse comme je suis je demande à une dame ce qu'il se passe.
- Ce sont les musulmans. Ils devaient manifester, mais apparemment ils ont annulé. Ils devaient manifester contre un film islamophobe et contre les caricatures de Charlie Hebdo. Quand donc les gens comprendront-ils que nous adorons le même Dieu même si nous lui donnons des noms différents? C'est à croire que les religions ne servent qu'à faire la guerre. On a dit à la TV que les musulmans ont manifesté partout dans le monde et que des écoles et des ambassades ont du ont fermer.
- En effet. En Tunisie les écoles françaises ont fermé depuis mercredi et jusqu'à lundi.
- Ah la Tunisie! Quel gâchis! Cela fait mal au coeur ce qu'il y arrive.
Mardi 04 Septembre 2012, j'avais été à l'ANC pour soutenir les journalistes de Dar essabah. J'ai donc pu pénétrer à l'intérieur du Palais du Bardo. J'avais saisi l'occasion pour prendre quelques photos. J'aurais aimé en prendre plus et surtout visiter encore plus, mais....
Le Palais du Bardo a été construit sous le règne du sultan hafside Abou Faris Abd el-Aziz el-Mutawakkil (1394-1434).
Cet escalier mène vers une grande salle attenante à la salle où se réunissaient les élus de l'assemblée constituante de 1956.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
La salle où se réunissaient les élus de 1956, mais à mon avis, elle a été rénovée dans les années 1970. C'est dommage, j'aurais aimé qu'elle reste telle qu'elle était.
La porte du bureau de MBJ. Les détails sont vraiment magnifiques et le travail du marbre est à couper le souffle.
Regardez ces chapiteaux, ils sont vraiment magnifiques. Je ne connaissais pas ces motifs.
Le débat relatif au calendrier politique et constitutionnel donne à
l’observateur l’impression d’une extraordinaire et bien fâcheuse
cacophonie.
Le rapporteur général de la constitution a jeté un pavé dans la mare, il
y a quelques jours, en déclarant à l’Agence France Presse que le
travail constituant ne sera pas achevé avant avril 2013 pour se raviser
ensuite et annoncer la fin février 2013 comme date butoir. La levée de
bouclier civile et médiatique face à l’abandon de la date du 23 octobre a
fini par faire prendre conscience qu’une décision de cette gravité ne
peut être prise unilatéralement et de surcroit en période de vacances de
l’ANC. Ainsi, nous avons été informés que le calendrier général du
travail constituant et donc les grandes tendances de l’échéancier
électoral seront décidés par l’ANC à son retour de vacances, le 3
septembre. Effectivement, le bureau de l’assemblée réuni à cette date a
entériné l’abandon de la date du 23 octobre pour l’adoption du nouveau
texte constitutionnel en la repoussant au 15 décembre et confirmé mars
2013 pour les prochaines élections. Nous ne sommes pas encore au bout de
nos peines puisque le rapporteur général a annoncé un autre calendrier
(encore un !!) où il nous propose d’aller voter le...8 septembre 2013
[sic].
Tout le monde a bien compris que l’enjeu du calendrier n’à rien a voir
avec toutes les considérations techniques dont on n’arrête pas de nous
abreuver.
C’est une question éminemment politique. C’est une question d’intérêt et de positionnement partisan.
Comment dois-je faire pour que le rythme d’avancement constitutionnel et
électoral coïncide avec l’optimisation des chances électorales de mon
parti? C’est à mon sens la question qui taraude les esprits dans toutes
les officines partisanes tunisoises. S’il s’agit là d’une question
absolument légitime et personne ne s’attend que les partis ne pensent
pas à leurs intérêts, encore faut-il garder également à l’esprit
l’intérêt général du pays.
Il est en effet de l’intérêt de notre pays que sa classe politique, en
charge de cette délicate et cruciale transition, veille à ce que la
confiance toute frêle glanée à la suite de la révolution ne s’ébranle
pas.
Rappelons-nous que la date du 23 octobre 2012 pour l’achèvement de cette
deuxième phase transitionnelle a fait l’objet d’un accord solennel
signé le 15 septembre 2011 entre les grandes familles politiques qui
meublent aujourd’hui l’ANC excepté le CPR. D’ailleurs, la plupart de ses
partis, qu’ils soient aujourd’hui au pouvoir ou dans l’opposition, ont
fait campagne sur cet engagement pour rassurer les électeurs et
souligner leur capacité à créer du consensus et à partager le souci des
tunisiens de voir cette phase transitionnelle se terminer au plus vite.
Se dérober d’un si grand engagement coutera cher à notre classe politique.
Il sera difficile d’empêcher le tunisien de penser: « tous les mêmes !!
». Briser ainsi cette confiance embryonnaire nous fait rater une
occasion rêvée de construire un autre type de rapports
citoyens/politiques.
L’incertitude chronologique que cette cacophonie induit affecte le
tunisien dans sa perception du jeu politique. Il sera enclin à y voir
une insidieuse démarche pour faire durer le plus longtemps possible des
institutions (ANC, gouvernement provisoire etc.) à vocation éphémère,
pour profiter matériellement et médiatiquement de la situation et pour
essayer de mettre son parti en ordre de bataille électorale.
Sur un autre plan, l’absence d’un calendrier fiable, le changement
intempestif des termes d’engagements aussi importants, la non mise en
place, à ce jour, de l’instance supérieure indépendante des élections,
la non adoption du nouveau code électoral et bien d’autres indicateurs
sont autant de messages d’irresponsabilité et d’immaturité politique que
notre pays envoie à ses partenaires économiques et à ses bailleurs de
fond.
Par tout cela, nos politiques ne s’adressent-ils pas à nous en nous
disant à la manière d’un Pierre Daninos : « Asseyez-vous, j’ai tout
votre temps ! » ?
En définitive le divorce évident entre le temps des politiques et le temps du pays nuit autant au pays qu’aux politiques.
Ce matin, je suis allée soutenir les journalistes de Dar Essabah qui devaient se réunir devant l'ANC pour protester contre les agissements du nouveau directeur nommé par le gouvernement.
A mon arrivée, une délégation se trouvait déjà à l'intérieur. Mais par la suite, les autres journalistes ont aussi pu pénétrer à l'intérieur de l'ANC et j'ai pu les accompagner.
Un groupe de journalistes parlaient avec Ameur Laaraydh. Une journaliste lui hurlait tout son désespoir et toutes ses critiques. Il a répondu par le bla bla bla habituel, le refrain que nous chantent tous les dirigeants de nahdha depuis des mois: liberté de la presse mais tathir (assainissement), liste noire, situation avant et après 14 janvier 2011, liberté d'expression... Bref, le discours bien rodé, mais qui ne signifie plus grand chose.
De quel tathir parle-t-il lorsque ce gouvernement est en train de nommer des anciens RCDistes à tous les postes importants des médias nationaux? Qu'en est-il de tous ces RCDistes qui lorsqu'ils passent à la machine à laver Nahdha deviennent encore plus blancs que blanc? Où est cette liste noire dont Lotfi Zitoun brandi la menace chaque jour et que ce gouvernement ne veut pas encore publier?
Si Ameur Laaraydh a rappelé et insisté sur le fait que le gouvernement a tous les pouvoirs de nommer qui bon lui semble au poste qui lui convient et qu'il continuera à le faire. Ok, nous le savons tous. Mais qu'en est-il de l'accord conclu avec les divers syndicats de la profession et selon lequel les nominations se feraient par consensus et les nouveaux dirigeants ne se mêleraient jamais des lignes éditoriales?
Les journalistes ont raconté leurs déboires, ils ont raconté comment le nouveau directeur les a malmené, comme hier par exemple en faisant appel à la police, qui pour une fois, a été républicaine et n'est pas intervenue dans le conflit... Ils ont aussi rappelé qu'eux-mêmes sont pour l'assainissement de ce secteur, qu'eux-mêmes sont pour que cette liste noire, mais la vraie, sans aucune modification, soit publiée et que la justice tranche. Mais cette liste ne doit en aucun cas servir comme épée de Damoclès au dessus de la tête des journalistes pour les faire chanter, les menacer et les faire taire.
Vous pourrez voir 3 vidéos sur ma page facebook ici: Mon Massir
Plusieurs élus, tels que Ahmed Brahim, Khemais Ksila, Souad Abderrahim et Nadia Chaabane, étaient présents. Ils discutaient avec les journalistes.
Une délégation de ces journalistes devait rencontrer Maherzia Laabidi pour lui exposer ses problèmes. Lorsque je suis partie, une heure plus tard, cette délégation attendait toujours Maherzia qui était en réunion.
A quoi cela servira-t-il? Est-ce que Maherzia Labidi les aidera?
Je ne le pense pas. Maherzia Laabidi a montré jusqu’ici sa totale dépendance de son parti et de ses décisions. Mais au moins de cette manière, les journalistes auront montré leur désir de suivre tous les moyens possibles pour faire entendre leurs voix aux plus hautes instances de l’État. En plus, le fait de rencontrer Maherzia Laabidi obligera cette dernière à inscrire le sujet à l'ordre du jour des prochaines séances plénières de l'ANC et donc de permettre un débat au sein de l'ANC à ce sujet.
J'ai eu l'occasion de me promener un peu à l'intérieur du Palais du Bardo. Je publierais les photos dans une prochaine note. J'ai eu aussi l'occasion de discuter avec certains élus de l'opposition et j'ai pu ainsi me rendre compte à quel point eux aussi sont conscients du danger de cette dictature naissante et de cette volonté du parti au pouvoir de s'accaparer tous les pouvoirs et tous les rouages de l’État.
Il faut pourtant que nous tous, nous tous les citoyens tunisiens, nous battions pour préserver les libertés que nous avons pu arracher suite à la révolution du 14 janvier 2011. Il faut rappeler que la liberté d'expression est à ce jour pratiquement notre seul acquis et qu'il est entrain d'être remis en cause.
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