بدعة وإلا مش بدعة، إنشاء الله مولد مبروك علينا الكل وإنشاء الله كل عام نحتفلو به و نأكلو عصيدة بنينة و الله ما يقطعلنا عادة
J'ai fait ma 3assida (pour la recette cliquez ici) ce matin, mais nous ne l'avons pas encore goutée. Et inchallah kol 3am, nous mangerons encore et encore et encore de la 3assida.. Snine dayma!
J'ai reçu ce mail. Je vous fais un copier/coller pour le cas où vous voudriez soutenir la liberté d'expression. Et je dis bien LIBERTÉ D'EXPRESSION. En aucun cas, il ne s'agit de personnes, mais aujourd'hui, plus que jamais il faut soutenir la liberté d'expression dans notre pays. Il faut que tous disions NON à ce procès ridicule par lequel certains veulent imposer la pensée unique et le silence à toute personne ne pensant pas comme eux.
Comité de soutien à la chaine « Nessma »
A la suite des agressions verbales et physiques, graves et répétées qui ne cessent de prendre pour cible la chaine « Nessma », ses journalistes, ses techniciens et l’ensemble de ses salariés, outre les menaces scandaleuses dont elle fait l’objet ainsi que le procès en inquisition intenté à son directeur général cité à comparaitre au tribunal en date du 23 Janvier 2012.
Et compte tenu de tous ces agissements tendant à empêcher la chaine d’assumer son rôle de media en toute liberté, à la museler et à la réduire au silence;
Nous vous informons qu’un comité de soutien à la chaine a été constitué en vue de défendre les libertés publiques et le processus démocratique et d’œuvrer à l’édification de la Tunisie nouvelle dans le cadre du pluralisme, du droit à la différence et de la coexistence pacifique.
Aussi, nous vous invitons à vous joindre à cette initiative et à faire partie de ce comité auquel ont adhéré et exprimé leur entière solidarité de nombreuses composantes de la société civile ainsi que les représentants des diverses sensibilité politiques syndicales et culturelles, et des notoriétés nationales et internationales.
En cas d’accord de votre part, merci de bien vouloir nous le signifier par email ou par fax.
على إثر الاعتداءات اللفظية و المادية الفظيعة و المتكررة التي ما فتئت تستهدف منذ مدّة قناة "نسمة" من صحافيين و تقنيين و موظفين، و مختلف التهديدات المفضوحة التي تتعرض لها القناة باستمرار و بمختلف الأشكال فضلا عن إحالة مديرها العام أمام القضاء يوم 23 جانفي 2012 لمحاكمته و ذلك بهدف تركيع القناة و منعها من القيام برسالتها الإعلامية بكلّ حرية.
نتشرف بإعلامكم أنّه تمّ بعث لجنة مساندة لقناة "نسمة" بهدف الدفاع عن الحريات العامة و عن المسار الديمقراطي إسهاما في بناء تونس الجديدة في كنف التعدّدية و حق الاختلاف و التعايش السلمي.
و يسعدنا دعوتكم إلى الانضمام إلى هذه اللجنة التي التحقت بها و تضامنت معها العديد من مكونات المجتمع المدني والفعاليات السياسية من منظمات و أحزاب و نقابات و شخصيات وطنية و دولية.
و في صورة الموافقة الرجاء مراسلتنا عبر البريد الإلكتروني أو الفاكس.
Je sais que depuis que j'existe (et cela va bientôt faire un demi-siècle!), j'ai toujours vu mes parents et tous leurs amis fêter le nouvel an.
J'ai toujours vu tous mes camarades de classes fêter le nouvel an, et leurs parents aussi.
Plus tard, adulte, j'ai vu que tous mes collègues fêtaient le nouvel an. J'ai vu que tous les employés, des plus hauts cadres au plus petit ouvrier, fêtaient le nouvel an.
Je ne sais pas pour mes grands-parents, mais en regardant de très anciennes photos de mes beaux-parents, j'ai constaté qu'ils fêtaient aussi le nouvel an lorsqu'ils étaient jeunes. Était-ce particulier à Tunis ville? Je ne sais pas.
Mais je l'avoue, je m'en fou totalement de savoir si fêter le nouvel an fait partie de nos traditions tunisiennes ou pas.
Et d'ailleurs, il faut combien de temps pour qu'une tradition se forme?
Ce que je sais, c'est que pour tous les tunisiens qui le fêtent, ce nouvel an n'a aucune connotation religieuse. On fête juste le passage d'une année à une autre. Et chacun fête comme il peut. Cela peut aller du super-voyage à l'étranger à la petite réunion familiale autour d'un petit gâteau et d'un verre de soda. Chacun selon ses moyens ou ses convictions.
Nous utilisons bien le calendrier grégorien, non? Et lors du passage d'une année à une autre, nous fêtons. Ce calendrier n'est pour nous que le reflet d'une réalité astronomique. Ce calendrier essaye de suivre les astres et de nous donner une indication sur le temps qui passe. Il nous donne un repère temporel.
Nous utilisons ce calendrier en Tunisie comme dans presque tous les pays du monde entier je crois. Il nous sert à régler nos vies, il sert à dater, à fêter, à commémorer, à inscrire, à.... à tout en fait. Qui donc en Tunisie utilise un autre calendrier que celui-là?
Donc, oui, une fois par an, nous fêtons le passage d'une année à une autre. Pourquoi pas?
D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le faire. Je pense que dans tous les pays du monde qui utilisent ce calendrier, on fête ce passage à la nouvelle année. Et cela quelques soient les religions de ces pays.
Cette année d'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont du voir l'immense feu d'artifice de Dubai à cette occasion. Il parait que c'était le plus beau des feux d'artifices de cette année. Dubai? Ils sont musulmans aussi non?
Mais en plus de cela, il y a un aspect économique à cette fête.
Il ne faut pas oublier que nombreux sont ceux qui attendent avec impatience cette fête du nouvel an pour gagner de l'argent, pour travailler, pour manger...
Lorsque j'ai travaillé dans le secteur hôtelier il y a une vingtaine d'années (comme quoi, ce n'est pas récent les fêtes du nouvel an), je me rappelle qu'il fallait préparer cette fête parce qu'elle faisait venir des clients dans les hôtels. Il fallait engager des musiciens, des artistes, des serveurs en extra. Il fallait préparer un grand diner. Il fallait acheter des cotillons... Je pense que pour les commerçants de la Rue de la Commission à Tunis, la fête du nouvel an représentait une part très importante de leur chiffre d'affaire.
Il faut aussi penser aux coiffeurs, à tous les artistes, à tous les musiciens, à tous les techniciens du son et des lumières, à tous ceux qui louent les chaises, à tous les photographes, à tous les commerçants, à tous les traiteurs, à tous les pâtissiers.... Pourquoi voulez-vous qu'aujourd'hui, on porte préjudice à tous ces gens sous prétexte que la fête du nouvel an ne fait pas partie de nos traditions tunisiennes?
En lisant cet article, j'ai vraiment eu mal au cœur: ces commerçants ont perdu de l'argent, des familles ont été privées d'une rentrée d'argent qui aurait pu les aider, des enfants ont été privés de la joie de la fête... Pourquoi?
Pour faire plaisir à qui?
Pourquoi tout cela?
Notre pays souffre d'une crise économique. Des gens sont au chômage. D'autres vivotent tant bien que mal, et on vient en rajouter?
Je peux à la limite le comprendre venant de quelques êtres obscurantistes et limités intellectuellement, mais de la part d'un Président de la République!!!!
Lundi dernier, notre standardiste n'est pas venue travailler. Mardi, nous lui en avons demandé la raison.
Elle habite un quartier qui s'appelle Nkhilette (comme les petits palmiers). Elle m'a expliqué qu'il y avait une rue principale dans laquelle se trouve un arrêt de bus où se rendent la plupart des habitants le matin pour aller sur leurs lieux de travail.
Lundi matin, vers 07h00, alors qu'un grand groupe de personnes, essentiellement des femmes, se rendait à cet arrêt de bus, un autre groupe d'hommes, moyenne d'age 30/35 ans, armés de bâtons, leur a barré la route. Ces hommes ont exigé que toutes les femmes retournent chez elles se voiler avant d'aller travailler.
Certains hommes qui accompagnaient les femmes ont essayé de s'interposer et de défendre celles-ci. Ils auraient répondu aux agresseurs que les femmes étaient libre de s'habiller comme elles le veulent.
Une bagarre a eu lieu entre les hommes des deux camps, les agresseurs accusant les autres d'être des "tahhana" puisqu'ils acceptaient que leurs femmes sortent non-voilées dans la rue, indécentes à la vue de tous.
L'arrivée de la police a mis fin à la bagarre. Mais avant de partir, les agresseurs ont dit aux femmes que ce n'était qu'un premier avertissement et qu'ils allaient revenir bientôt pour les "corriger" si elles n’obéissaient pas.
D'après notre standardiste, certaines femmes et hommes sont allés porter plainte. On verra s'il y aura une suite.
Notre standardiste eu eu tellement peur ce jour-là qu'elle est rentrée chez elle se cacher et n'est ressortie que le lendemain.
Lorsque j'avais publié ma note Pouponnières en détresse, je ne pensais pas que j'aurais autant de demandes pour aider. J'étais désemparée parce que malheureusement, je ne connaissais même pas le nom du monsieur et je ne savais pas comment le joindre. J'ai vraiment enragé contre moi-même parce que j'aurais du lui demander ses coordonnées.
J'essayais de me creuser la cervelle pour trouver une solution, et je me suis rappelée l'avoir vu discuter avec un autre homme dont j'avais par hasard la carte visite. Donc coup de fil et deux jours plus tard j'avais les coordonnées de ce monsieur. Ce qui m'a permit d'avoir les coordonnées de l'association.
J'ai discuté encore une fois avec ce monsieur qui m'a confirmé tout ce qu'il m'avait déjà raconté, en précisant que tous les projets de développement de cette pouponnière ont du être annulés faute de moyens financiers, suite à ces déclarations inconscientes de RG et SA.
J'ai envoyé un lien vers mon article à cet homme, et j'ai eu en réponse un mail de la directrice que j'ai fini par avoir au téléphone samedi dernier.
L'association s'appelle Horizons de l'Enfant au Sahel.
Il s'agit d'une pouponnière associative qui accueille environ une cinquantaine de bébés abandonnés par an, avec un maximum de douze bébés à la fois puisque cette association ne dispose que de douze lits.
La directrice m'a raconté qu'en principe ces bébés proviennent de l’hôpital. Soit des gens les trouvent abandonnés dans les rues et les ramassent, mais ils sont quand même emmenés à l’hôpital avant d’être donnés à l'association, soit ces bébés naissent à l’hôpital, mais les mamans ne peuvent les garder.
Ces cas sont les plus fréquents en ce qui concerne cette association dont l'objet premier est justement d’aider les mères pour qu'elles puissent récupérer leurs bébés au bout de quelques mois.
Cette aide aux mères et aux familles biologiques est soit matérielle, soit morale. L'aide matérielle consiste essentiellement en la formation et l'orientation pour permettre à cette mère de voler par ses propres ailes et pourvoir aux besoins de son enfant.
Par ailleurs, il y a aussi un travail de médiation avec le père et la famille paternelle pour essayer d'aider à la ré-insertion du bébé dans sa famille biologique.
J'ai interrogé la directrice à propos des conséquences des paroles de Rached Ghannouchi et de Souad Abderrahim et elle a confirmé ce qui m'avait été dit. Elle a insisté sur la peur des employés de la pouponnière et des mères. Elle m'a parlé de l'ambiance qui règne actuellement autour de la pouponnière. Les gens les agressent et les accusent d'encourager le fsed (dépravation).
Les employés ne sont plus à l'aise dans leur travail. Ils craignent les agressions, ils ne supportent plus le regard méprisant et parfois menaçant des gens, ni leur nouveau discours désapprobateur.
Les mères sont très inquiètes. Certaines passent leur temps à pleurer et à recommander à l'association de bien prendre soin de leurs bébés si jamais elles étaient tuées.
Toute cette ambiance a eu des conséquences néfastes sur les donateurs.
Si vous voulez aider, vous pouvez appeler ces numéros:
- tél/fax 73 817 938
- GSM 93 110 701, ce numéro est disponible 24h/24h, 7/7 jours pour toute urgence.
Hier, je suis allée à l'UTICA pour participer à un atelier avec d'autres blogueurs et avec des personnes travaillant dans des associations.
Au déjeuner, un homme que je ne connais pas et qui partageait notre table s'est mêlé à la conversation. J'étais avec un membre du Front des Associations Tunisiennes. Nous parlions des associations, de leurs actions...
Cet homme nous a appris qu'il était impliqué dans la vie associative à travers deux associations. L'une d'elle s'occupe d'une pouponnière qui essaye d'aider les mères célibataires et les bébés abandonnés.
Cette association s'occupe donc de bébés de 0 à 2 ans, et essaye autant que possible de les réintégrer dans leurs familles biologiques en aidant la mère.
Je lui avais demandé ce qu'il pensait des déclarations de Rached Ghannouchi en ce qui concerne l'adoption, et qu'elle ne fut ma surprise d'apprendre que ce discours avait déjà eu des répercussions graves sur la vie de ces petits enfants.
Cet homme nous a appris que depuis les déclarations de Rached Ghannouchi qui a parlé de ces enfants comme de "la9it" et des déclarations de Souad Abderrahim en ce qui concerne les mères célibataires, les employés de la pouponnière vivent dans une peur permanente et particulièrement la nuit. Ces employés ont peur d'agressions.
En plus, les aides ont presque disparues. Les bénévoles ne viennent presque plus et les aides matérielles se sont arrêtées.
Les bénévoles ont peur du qu'en dira-t-on et ne veulent plus aider des "la9its" et des femmes célibataires.
Pour ce qui est des dons, il parait que beaucoup de gens en donnaient en pensant faire leur devoir de zaket, et suite aux déclarations de Ghannouchi, ces gens ont compris que c'était hram et ne donnaient donc plus. De même pour les bénévoles qui pensent maintenant qu'ils sont entrain d'aider au hram.
Par ailleurs, il y a des gens qui s'intéressent aux petits orphelins dans l'espoir d'en adopter un. Lorsque cet espoir n'existe plus, ces gens ne viennent plus.
Les mères elles-mêmes ont peur. Il parait qu'elles passent leur temps à pleurer et à craindre d'être emprisonnées.
Cet homme nous disait que toute personnalité politique devrait réfléchir aux conséquences de ses paroles avant de dire quoi que cela soit.
C'est vrai.
Rached ghannouchi et Souad Abderrahim auraient du réfléchir profondément avant de lancer de telles paroles.
Mais je suis quand même choquée. A ce point le tunisien est influençable? A ce point des déclarations pareilles peuvent modifier leurs comportements en un temps aussi court?
Mon ami a confirmé tout ce qui a été dit. En effet, il m'a raconté que la semaine dernière, il y avait eu sur facebook l'appel au secours d'une autre association qui s'occupe de petits orphelins et que son association l'avait contactée pour les aider. Et cette association leur avait dit la même chose que ce monsieur. Cette association n'avait même plus de quoi acheter des couches et du lait pour les bébés parce que les bénévoles et les dons ne venaient plus. Et il a fallut les dépanner. Mais que va-t-il se passer à l'avenir?
Pourquoi?
Pourquoi tout cela?
Pour répondre à des soi-disant critères de bonne conduite et de bonne morale?
Les mères célibataires et les bébés abandonnés existent partout, dans les pays du monde entier. Les stigmatiser ou les rejeter ne résoudra aucun problème.
Par ailleurs, même si on pouvait faire des reproches aux mères, que peut-on donc reprocher à ces petits bébés? De quoi sont-ils responsables? Pourquoi devraient-ils subir les conséquences des actes d'autrui?
Si on veut combattre un tel phénomène, ce n'est surement pas par le rejet ou la stigmatisation.
Jeudi 1 décembre, j'ai passé une très grande partie de ma journée au Bardo en solidarité avec le rassemblement des universitaires.
Lorsque je suis arrivée, il y avait énormément de monde. A mon habitude, je m'étais promenée parmi les manifestants. J'avais ainsi pu remarquer quelques visages connus, dont ceux de certains élus. La grosse majorité des revendications de ces gens concernaient la fac.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
J'avais aussi vu les tentes dressées par les sit-inners: des membres de Doustourouna, des citoyens venus du bassin minier, des membres du Mouvements du 24 Octobre, et d'autres.
Ces associations/mouvements réclament en fait ce pour quoi la révolution a été faite: liberté, dignité, démocratie, travail...
La crainte est de voir la dictature revenir à petits pas. Et les évènements de ces derniers jours ne sont pas vraiment de bonne augure. Il faut vraiment veiller à la nécessité de la séparation des pouvoirs, au refus du cumul des pouvoirs entre les mains du chef de Gouvernement ou celles d’un parti et la retransmission des délibérations de l'assemblée en direct sur une chaine de TV, et toujours insister pour inscrire le code du statut personnel dans la constitution.
Par la suite, toujours à mon habitude, j'étais allée me mêler à la foule, parler avec les uns et les autres, écouter les débats...
Des gens à tendance islamique étaient présents. Ils étaient eux aussi mêlés à la foule.
Le sujet principal de discussions était bien-sûr le niquab. Comme quoi Samir Dilou qui avait dit qu'il fallait ouvrir un débat national à ce sujet avait été écouté! Certains sont pour, d'autres contre.... Liberté individuelle. Liberté académique. Obligation religieuse. Mode wahhabite. Mais la plupart des discussions étaient pacifiques (à ce que j'ai vu).
Ce qui m'avait frappée, c'est le récit de certains médecins. Ils ont raconté les problèmes rencontrés dans les hôpitaux à cause de cette histoire de mixité et de niquab... Certains malades refusent d'être soignés par des gens du sexe opposé, ce qui donne lieux à des situations inextricables. Et le pire est que parfois cela dégénère, certains patients ne comprenant pas que parfois il est impossible de trouver une femme pour soigner leur femme ou un homme pour s'occuper d'eux. Il parait que parfois le ton monte et des esclandres sont de plus en plus fréquents. Comment résoudre ces problèmes? Va-t-il falloir, pour en satisfaire quelques uns, créer des hôpitaux pour femmes et des hôpitaux pour hommes? En avons-nous les moyens? Idem pour les écoles, les lycées, les transports publics....
Alors que je partais, je m'étais retrouvée dans un groupe de discussion, je ne me rappelle même plus comment. J'étais seule face à des nahdhaouis (ce sont eux qui me l'ont dit, ce n'est pas écrit sur leur visage). Et puis d'autres personnes "modernistes" étaient arrivées. Cela se passait très bien. Je pense que nous avons du passer au moins une heure à parler.
C'était très bien. Bien que chacun défendait bec et ongles ses idées, cela se passait dans le respect. Pas de violence, pas de grossièretés, pas d'injures... Nous étions des gens bien élevés qui discutaient ensemble.
Mais. Mais il y a toujours un mais. A leurs théories théoriques, nous opposions des arguments pratiques, et surtout logiques. Nous ne discutions pas religion, mais comment vivre ensemble en société. Et certaines de leurs demandes sont plutôt très très difficiles à mettre en œuvre en Tunisie, surtout par manque de moyens financiers, comme justement cette demande d’hôpitaux réservés aux hommes et hôpitaux réservés aux femmes (vous imaginez les frais s'il fallait tout faire en double!!!). Nous avions discuté de libertés, de liberté d'expression, de refus de la violence... Et ils étaient d'accord, bien que parfois en leur donnant des exemples concrets, ils "coinçaient" un peu... Mais bon, cela se passait relativement bien.
Et tout d'un coup, l'un d'entre eux nous regarde et affirme que de toute façon, ce sont eux, les vrais musulmans, qui commanderont et que nous, musulmans de seconde catégorie, n'aurons qu'à obéir aux ordres. Je lui avais fait répéter et il avait affirmé que oui, nous n'aurons qu'à exécuter les ordres et que toutes ces discussions étaient inutiles. Avec les mains, il a mimé un avion et nous a dit en nous narguant: "Vrommmm, l'avion et allez-vous en. La Tunisie est à nous!" Et il a continué à faire ses gestes.
Je l'avoue, et méa culpa, j'avais perdu le contrôle. J'avais hurlé. Je me demande s'il y avait une personne au Bardo qui ne m’avait pas entendue hurler de toutes mes forces. J'avais hurlé que nous étions 12 millions de Tunisiens, et qu'il n'est pas question qu'un citoyen quelconque ait le moindre milligramme de droits de plus qu'un autre citoyen. Je l'avais hurlé et re-hurlé. Et tous doivent comprendre: plus aucun citoyen tunisien ne doit avoir un droit de plus qu'un autre citoyen tunisien.
Et je suis partie. J'avais quitté. Et le plus drôle est que je ne m'en étais même pas aperçue. Cela n'avait pas été une décision. Je m'étais juste retrouvée entrain de hurler et de quitter ce groupe.
Je me suis moi-même posée des questions. Pourquoi ai-je réagis de cette manière?
J'avais perdu patience.
Mais je pense aussi que c'est parce que cela m'avait rappelé une discussion qui avait eu lieu il y a quelques mois, plus précisément en mai 2011. Je participais à une table ronde dont l'invité d'honneur était Lotfi Zitoun de la nahdha. Cette rencontre m'était restée en mémoire.
M.Lotfi Zitoun nous avait parlé pendant environ 3 heures. Il avait été génial. Très poli, très posé. Très sincère aussi je pense sur certains sujets. Et même de bon conseil parfois.
J'avais beaucoup apprécié cette discussion avec cet homme. Et contrairement à deux ou trois autres personnes de la nahdha que j'avais rencontré ça et là, celui-là m'avait presque convaincue. Il était très logique, très perspicace. Et franchement, il m'avait fait entrevoir des aspects de la nahdha et des ses sympathisants que je ne connaissais pas.
Mais (encore un mais) il y avait quand même eu un "clash" lors de cette discussion. M.Zitoun après nous avoir expliqué en long et en large que la Tunisie restera "civile" et que tous les acquis, et en particulier ceux de la femme seront préservés... (je sais, ils disent tous cela, mais lui l'avait dit d'une façon bien plus convaincante) nous avait sorti une "énormité". Il nous avait dit qu'il fallait savoir qui étaient les vrais musulmans, sachant que toute personne qui se disait musulmane ne l'était pas nécessairement et que pour être un vrai musulman, il fallait le vouloir très profondément et dire la chahada du plus profond de son être.
Ah oui? Qui peut donc juger du degré "d'islamité" d'une personne? Et pourquoi? Dans quel but?
Et là... je ne vous raconte pas. Clash de chez clash. J'avais attendu la fin de la réunion pour lui répondre que dans un "État civil", tous les citoyens étaient égaux et que la foi et les croyances étaient strictement personnelles. Et que justement ce qu'il venait de dire là faisait tomber tout ce qui avait précédé dans l'eau. Personne n'avait le droit de juger les croyances des autres, ou les remettre en cause, ou les quantifier... La religion reste du domaine strictement privé et personnel.
Voila. je n'avais jamais oublié cet incident. Il était resté dans un petit coin de ma tête. Il résonnait de temps en temps. Comme un signal d'alarme. Attention. Attention. Attention. Les discours même les plus beaux et les plus convaincants peuvent cacher des "catastrophes".
Nous sommes tous citoyens tunisiens ÉGAUX. Il n'est pas question d'accepter une hiérarchie quelconque entre les citoyens tunisiens.
Ce que TOUS devraient comprendre, est que nous sommes tous tunisiens égaux et que nous sommes "CONDAMNES" à vivre ensemble, bon gré mal gré, et qu'il faut donc impérativement trouver le moyen de le faire pacifiquement.
Pour voir toutes les photos, il faut aller sur ma page facebook, ici.
Demain, Nabil Karoui et deux autres personnes vont passer devant la justice pour avoir diffusé le film Persépolis à la TV. Ce film a pourtant eu un visa d'exploitation du Ministère de la culture et a été projeté plusieurs fois au cinéma et dans les maisons de la culture, et cela avant et après la révolution. Ce film est en vente dans les vidéothèques en tunisie. Je l'ai moi-même acheté il y a deux ans. Et tout d'un coup ce film est devenu sacrilège!!! Ce film a aussi été projeté à Abou Dhabi lors d'un festival de cinéma. Je me demande si les Emiratis sont de bons musulmans puisqu'ils ont diffusé ce film.
Par ailleurs les gens qui ont agressé, cassé, violé le domicile privé, violenté une femme... n'ont été condamnés qu'à 9d600 d'amande. C'est beau un Etat de droit!!!! Justice mon oeil!!!!!
C'est ce que j'appelle la dictature. Et la mort de la liberté d'expression.
Update (17/11/2011 à 12h45) : l'audience a été reportée au 23 janvier 2012.
La justice sociale constitue, dans les Temps modernes, une valeur à laquelle adhèrent spontanément les hommes et les femmes, quelles que soient leur religion, leur langue, leur culture ou leur ethnie. Si elle a été intériorisée sans difficulté à une aussi large échelle, c’est qu’elle correspond à une aspiration profonde de l’humanité qui n’a pu l’exprimer, la défendre et l’institutionnaliser, du moins partiellement, qu’en tournant le dos au fatalisme et aux justifications supra humaines de l’ordre social ancien, aussi injuste qu’il l’ait été. L’inégalité entre les hommes et entre les sexes était perçue - comme la pauvreté ou l’oppression - comme naturelle, allant de soi, à l’instar des phénomènes climatiques et des catastrophes qu’ils peuvent provoquer. Ces différentes formes d’injustice étaient simplement atténuées par l’incitation à la charité, à l’aumône, à la mansuétude du prince, et par de semblables solutions de caractère plus moral que proprement juridique.
En soulignant à la fois la nouveauté de l’adhésion universelle à la justice sociale, et la rupture radicale qu’elle marque, en théorie sinon en pratique, avec la hiérarchie inégalitaire admise dans les sociétés pré modernes, on se rend compte des difficultés de mettre en œuvre cette valeur et des oppositions qui se manifestent à son encontre de la part de ceux qui ont intérêt à ne pas la généraliser. Les légitimations religieuses de l’inégalité entre les sexes dans le droit successoral musulman classique sont naturellement à inscrire dans ce contexte.
On sait que le droit de la famille dans les pays musulmans est le secteur qui échappe encore, en tout ou en partie, au droit positif “séculier”. En effet, il est régi le plus souvent par des juges religieux qui appliquent les normes sacralisées des écoles de Fiqh (jurisprudence plus que droit proprement dit) notamment en matière de mariage, de divorce, de filiation et d’héritage. Dans les rares pays où ce sont les juges “civils” qui s’en mêlent, ils sont tenus d’appliquer ces mêmes normes plus ou moins respectées et plus ou moins habilement détournées en faveur de critères en phase avec les valeurs de la modernité. Toutefois, une grande exception est à déplorer dans les efforts d’adaptation de la norme à caractère religieux : c’est le domaine de l’héritage.
On a trop tendance à considérer que les textes du Coran et du Hadîth sont un obstacle infranchissable en pays d’islam à l’évolution du droit successoral vers plus d’égalité entre les sexes. De fait, il existe à ce propos un certain nombre de textes plus ou moins clairs et plus ou moins explicites dont la portée peut être discutée. En revanche, d’autres textes, non moins sacrés ou sacralisés, sont – du moins en apparence – contradictoires, et posent des problèmes réels de compréhension et d’interprétation.
Les plus célèbres parmi les versets qui ont de tout temps posé des problèmes aux musulmans sont ceux qui concernent la “kalâla” (Sourate Les femmes IV/12 et 176). Les traductions, influencées en règle générale par les exégèses classiques, témoignent de la difficulté de connaître la signification exacte de cette notion. En effet, le même mot kalâla est rendu successivement dans les traductions françaises que nous avons consultées par : “absence d’héritiers directs”, dans le premier verset, et par “collatéraux”, dans le second (S. Mazigh), par “absence d’héritier en ligne directe [ascendant ou descendant]”, et par “dévolution d’une succession sans ayant droit descendant ou ascendant” (B. Hamza), par “n’avoir ni parents ni enfants”, et par “parents éloignés” (H. Hafiane), par “dépourvus de successibles directs”, et par “la succession sans successeurs directs” (J. Berque), par “la situation de laisser un héritage sans avoir des héritiers en ligne directe descendante ou ascendante”, et par “la parenté autre que celle du père et des enfants” (R. Khawam), par “n’avoir ni parents, ni enfants”, et par “parenté éloignée” (D. Masson), par “hériter d’un parent éloigné ou d’une parente éloignée”, et par “parents éloignés” (Kasimirski).
Le flou manifeste qui caractérise ces interprétations n’est pas dû uniquement à une difficulté lexicologique, car les dispositions que contiennent ces versets sont inconciliables : selon le verset 12, frères et sœurs du défunt ou de la défunte reçoivent une part égale de la succession, alors que selon le verset 176 un frère reçoit le double de la part de sa sœur.
En outre, certains chercheurs contemporains mettent en doute la lecture courante et son interprétation. Ils n’excluent pas l’hypothèse qu’il faudrait lire, dans le premier verset en question yûrithu à la forme active et dans le sens de laisser une succession à quelqu’un, et non yûrathu à la forme passive et dans le sens d’être en situation d’hériter. Cette lecture est d’ailleurs attestée dans la littérature classique des Qirâ’ât (variantes dans les lectures canoniques). Si l’on se fie à l’étymologie, à la lumière des langues sémitiques comparées, et selon quelques témoignages dans la littérature d’adab, la kalâla pourrait signifier … la belle-sœur ou la belle fille [1]. Tout l’échafaudage construit par les Fuqahâs ne s’expliquerait alors que par la volonté de réserver le patrimoine laissé par le défunt aux seuls membres du groupe, et d’exclure la femme, particulièrement lorsqu’elle n’appartient pas au clan de son mari.
Ces textes ne sont pas les seuls à poser problème. Le verset du Coran La vache II/180 stipule explicitement que les héritiers ne partagent entre eux les biens du défunt qu’après avoir soustrait ce qu’il avait légué par testament et les dettes qu’il avait contractées. Les jurisconsultes, ne pouvant ignorer ces dispositions, les ont détournées de deux façons : ils ont restreint le legs testamentaire au tiers de la fortune, d’une part, et exclu de ce legs les ayants droit à l’héritage, d’autre part. On pourrait comprendre qu’ils avaient raison de ne pas vouloir léser ces ayant droit en limitant le legs au tiers, mais les en exclure carrément revient à se substituer à la volonté expresse du défunt qui, pour mille et une raisons, voudrait privilégier un ou plusieurs héritiers. De surcroit, l’interdiction de désigner un ou plusieurs héritiers n’est-t-elle pas à mettre en relation avec les conflits politiques et sociaux qui ont divisé très tôt la communauté musulmane ? On se rappelle, à cet égard, que les Chiites soutiennent que le Prophète a désigné son gendre Ali pour lui succéder, ce que refusent catégoriquement les Sunnites.
En tout état de cause, les jurisconsultes avaient eu recours, pour justifier leur option, à un hadith censé abroger le texte coranique (lâ wasiyata li-wârith : point de testament en faveur d’un héritier). Or, admettre cette abrogation c’est comme si on admettait en droit positif qu’un arrêté ministériel puisse abroger une loi ou un article de la Constitution. Tous les juristes conviennent qu’il s’agit dans ces conditions d’une aberration pure et simple. Et pourtant, c’est ainsi que les jurisconsultes musulmans ont décidé, sous prétexte qu’en l’occurrence le hadith a restreint la portée générale du texte coranique, sans l’abroger.
Mais la preuve irréfutable de l’intervention humaine dans l’infléchissement des textes coraniques dans un sens défavorable aux femmes et conforme aux valeurs de l’époque qui a suivi celle de la Révélation et vu l’émergence du droit musulman lui-même, est la différence de traitement faite à deux expressions qui n’ont pas rigoureusement le même effet d’obligation, selon les théoriciens du droit (usûliyyûn) eux-mêmes. On lit dans le verset II/180, déjà évoqué : “Il vous est prescrit (kutiba ‘alaykum) que lorsque l’un d’entre vous est sur le point de mourir, s’il laisse un bien, il est tenu de tester en faveur de ses père et mère et des plus proches des siens, conformément à l’usage. C’est une obligation pour ceux qui craignent Dieu” Alors que le verset IV/11 dit simplement : “Dieu vous recommande (yûsîkum) ceci au sujet de vos enfants : au garçon revient une quote-part équivalente à celle de deux filles…” Ce qu’en ont tiré les exégètes et les jurisconsultes est tout à fait à l’opposé d’une saine lecture des textes sacrés : la prescription divine, dans le premier verset, a été considérée comme facultative, et la recommandation, dans le second, comme obligatoire !
Il n’y a pas lieu de suivre cas par cas les situations qui ont abouti à exclure les femmes, totalement ou partiellement, des bénéfices de l’héritage. On ne citera que les subterfuges les plus flagrants consistant à introduire la notion de ‘asaba (parenté du côté du père), absente du Coran, et à instituer le waqf ou hubus (bien de mainmorte) exclusivement en faveur des enfants mâles. Ces deux dispositions, jointes à l’interdiction faite à la femme mariée de jouir pleinement de ses biens au-delà du tiers, et au maintien de la fille vierge, quel que soit son âge, à l’état de mineure dont le père est le tuteur, n’ont en fait qu’un seul et unique objectif : exclure la femme de la vie sociale et économique, et la confiner dans les fonctions subalternes d’épouse ou de fille au foyer.
Ce sont là les décisions des fuqhâs prétendant qu’ils ne font qu’expliciter la volonté divine. Mais le Coran a-t-il vraiment l’intention de légiférer en la matière pour qu’on éprouve le besoin d’interpréter ses versets concernant les successions dans un sens défavorable aux femmes, et de dévoyer parfois franchement ses prescriptions ? Deux aspects de la question incitent à répondre par la négative :
- Le premier aspect est que la différence de traitement entre les hommes et les femmes qui héritent n’est point absolue. Elle se limite effectivement aux enfants du défunt, et ne concerne pas ses père et mère, qui ont des parts égales, lorsqu’il laisse des enfants, ou le frère et la sœur en cas de kalâla, ou les frères et sœurs si leur nombre est supérieur à deux, dans le même cas de kalâla.
Pourquoi cette différence de traitement à propos des enfants ? La réponse est probablement dans l’obligation faite aux hommes de subvenir aux besoins du foyer. La femme en étant dispensée et bénéficiant par ailleurs d’une dot versée par le mari, il peut sembler normal que sa part dans l’héritage soit moindre. Autrement dit, ce sont les conditions historiques et les modes de vie en vigueur dans les sociétés pré modernes qui sont à la base de cette discrimination relative.
- Le second aspect qui démontre de manière irréfutable que le Coran n’a pas l’intention de légiférer pour tous les cas, et que les versets qui se rapportent aux successions sont des réponses circonstancielles à certaines situations concrètes vécues par la communauté musulmane primitive, est que l’application systématique de ces prescriptions s’avère impossible dans plusieurs cas. Prenons deux exemples, tirés d’ailleurs des ouvrages de fiqh. Le premier est presque choisi au hasard, et le second représentant un cas limite:
1) Un homme meurt et laisse une épouse, deux filles et ses père et mère. L’épouse a droit au huitième de l’héritage, soit 3/24, les deux filles ont les deux tiers, soit 16/24, le père a le sixième, soit 4/24, et la mère également le sixième (4/24). Le total des parts excèderait alors l’unité : 27/24 !
2) Une femme meurt laissant un mari auquel revient la moitié de l’héritage, soit 3/6, une sœur de père et de mère, qui mérite également la moitié, soit 3/6, une mère dont la part équivaut au sixième (1/6), une sœur consanguine, méritant aussi le sixième (1/6), ainsi qu’un frère et une sœur utérins, ayant droit ensemble au tiers (2/6). Le total des parts serait dans ce cas presque le double de l’unité : 10/6 !
Une application à la lettre des textes s’avérant impossible, on a eu recours à la technique dite du ‘awl (littéralement : déviation par excès) consistant, dans le premier exemple, à porter le dénominateur à 27 au lieu de 24 (la veuve recevrait 3/27, les deux filles 16/27, etc.), et dans le second exemple à le porter à 10 au lieu de 6 (3/10 au mari, 3/10 à la sœur de père et mère, etc.). On rapporte que c’est le deuxième Calife, ‘Umar, qui recourut le premier au ‘awl. Ceux qui s’opposèrent à cette technique, au lieu de ne pas s’en tenir à la lettre des textes coraniques relatifs aux successions, et ne retenir que l’esprit dans lequel ils furent révélés, prônaient au contraire une autre solution qui consiste à faire bénéficier les premières personnes désignées et à écarter celles qui viennent dans l’ordre après elles, c’est-à-dire concrètement les femmes.
Un croyant sincère refuse évidemment l’idée que Dieu lui-même ou son Prophète ne savent pas compter, ou qu’ils sont incapables de prévoir tous les cas de figure qui ne manqueront pas de se poser, ou bien qu’ils veulent introduire une discrimination absolue entre les sexes. Le Coran fournit simplement des solutions à des situations particulières qui se sont posées du vivant du Prophète, et tient compte de paramètres qui nous échappent dans leur détail, afin d’indiquer quels sont les héritiers prioritaires. Néanmoins, la visée coranique est claire, limpide même : il s’agit, tout en tenant compte des coutumes préislamiques, et en respectant le libre choix de chacun pour la dévolution de sa propriété, de restreindre le caractère archaïque des successions agnatiques régies par le principe de l’ancienneté et non par celui de la descendance directe [2], d’éviter l’accumulation des richesses aux mains d’une catégorie quelconque d’héritiers (le fils aîné, les enfants à l’exclusion des parents, les hommes seuls en excluant les femmes, etc.), et de donner des indications sur l’équité que devraient poursuivre les musulmans pieux, en appliquant les prescriptions et les recommandations divines prises globalement et non point séparément.
S’il en est ainsi, les règles coraniques qui organisent les successions sont avant tout des orientations générales appliquées à des cas particuliers dont on doit constamment rechercher l’esprit. Quant aux règles consignées dans les sources classiques du droit musulman, elles ne sont que le reflet des valeurs qui avaient cours dans les sociétés traditionnelles, lesquelles sont évidemment éloignées des valeurs modernes qui consacrent l’égalité entre les sexes.
Ce qui s’oppose par conséquent à l’introduction de l’égalité successorale entre les enfants dans le droit positif actuel des pays musulmans, ce ne sont pas les textes sacrés explicites, mais bien l’interprétation qui en a été faite dans d’autres conditions historiques. Tant qu’on ne s’est pas débarrassé de cette contrainte qui fait peser sur le présent tout le poids du passé, il est vain de prétendre à une quelconque actualisation du droit successoral ou de tout autre domaine du fiqh. Les changements intervenus dans la structure de la famille, la scolarisation des filles, l’urbanisation, le développement des moyens de communication, se chargeront, entre autres, de favoriser cette libération.
Les mutations que connaissent les sociétés musulmanes contemporaines, et l’amélioration tangible – malgré toutes les difficultés - du statut de la femme dans ces sociétés, ainsi que sa participation de plus en plus accrue à l’espace public, imposeront probablement dans un avenir plus ou moins proche une révision profonde du droit successoral, et mettront fin aux discriminations dont les femmes ont trop longtemps souffert. Cette révision éliminerait d’ailleurs, par la même occasion, les inadéquations de la règle en vigueur à la réalité sociale, et assurerait une cohérence globale de l’ordre juridique et une cohérence interne du droit de la famille, particulièrement là où ce droit répond déjà, comme en Tunisie, aux normes universelles qui respectent la dignité de la femme musulmane et son égalité avec l’homme, en abolissant la polygamie et la répudiation, en instituant à égalité pour les deux parties le divorce judiciaire, et en accordant à la jeune fille la possibilité de choisir elle-même son futur époux [3].
Si le Code du Statut Personnel tunisien s’est appuyé sur un avis minoritaire dans le fiqh pour accorder aux filles du défunt la totalité de l’héritage de leur père ou de leur mère en l’absence de progéniture mâle, la Mudawwana marocaine se veut encore fidèle à l’école de droit malékite, avec cependant certains aménagements qui représentent des avancées certaines par rapport aux normes traditionnelles, sans toutefois toucher aux règles qui régissent les successions. Dans les autres pays arabes, on n’ose pas encore remettre en cause les enseignements du fiqh classique. Mais quoi que fassent les régimes politiques en place dans ces pays pour ne pas heurter de front les représentants de l’institution religieuse et une partie importante de l’opinion publique, ils seront de plus en plus obligés de tenir compte de l’aspiration de la jeunesse et des forces motrices de leur société, ainsi que de la pression de l’opinion publique extérieure et des instances internationales, qui toutes militent en faveur de l’égalité entre les sexes, y compris en matière de successions.
Le droit successoral est indissociable de la nature des régimes politiques. Aussi longtemps que les pouvoirs établis souffrent d’une carence de légitimité démocratique et représentative, ils recourent tout naturellement à la légitimité religieuse traditionnelle et n’ont aucun intérêt à couper la branche sur laquelle ils sont assis. C’est donc uniquement lorsque la société, et notamment son élite éclairée, se prend elle-même en charge et refuse la soumission et l’obéissance aveugle aux pouvoirs qu’elle ne choisit pas elle-même et change quant elle le veut, que le droit successoral peut être débattu publiquement et révisé dans le sens de l’égalité complète dans toutes les situations.
Il est incontestable qu’il n’existe pas de droit parfait en la matière. Les coutumes, les normes sociales, les rapports de force, les systèmes économiques et bien d’autres facteurs interviennent dans l’établissement des régimes des successions. La question n’est donc pas d’aboutir à satisfaire toutes les parties. Ainsi, on peut se demander, au vu de l’allongement de l’espérance de vie et de l’éclatement un peu partout de la structure familiale traditionnelle et élargie, à quel degré on s’arrête pour faire bénéficier les ascendants ? De même, avec la participation de la femme à l’acquisition des biens dans un foyer, quelle est la part qui devrait logiquement lui revenir ? Quel est également le taux de taxation le plus indiqué appliqué aux grandes fortunes ? Est-il encore admissible d’écarter les enfants dits naturels nés en dehors du mariage institutionnel ? Autant de questions – et il y en a plein d’autres - auxquelles on ne dispose point de solution satisfaisante à cent pour cent. Il s’agit essentiellement de tenir compte des situations nouvelles dans les sociétés modernes, de ne pas s’en tenir à un droit figé, et surtout de parvenir à une égalité entre hommes et femmes.
A cet égard, les pays musulmans enregistrent un retard considérable à combler. Les intérêts machistes dans la perpétuation du droit classique y sont indéniables, étant entendu que, même avec ses imperfections, ce droit n’est pas appliqué intégralement dans plusieurs contextes où la femme est exclue entièrement de l’héritage. Ce qui démontre que le facteur religieux et culturel en général n’est pas le seul responsable des discriminations criardes qui continuent à sévir. Les justifications à caractère religieux ne sont en définitive que la couverture masquant des enjeux économiques, politiques et sociaux, moraux et matériels. Les dénoncer est certes une opération salutaire et nécessaire, et s’inscrit dans le difficile processus de modernisation de la pensée religieuse en islam comme dans le judaïsme et le christianisme. Cependant, elle n’est pas suffisante, car ces justifications ne perdent à la longue de leur pertinence que grâce notamment aux luttes que mènent les femmes – et les hommes qui en sont solidaires - pour améliorer leur statut, et sous la pression des changements qui interviennent dans les modes de production et de vie.
Rappeler les diverses dimensions de la question sensible de la révision du droit successoral, c’est s’écarter en définitive du culturalisme dans lequel tombent trop souvent, à notre avis, les gender studies, et de la vision essentialiste de l’islam, rendu, en tant que tel, coupable, dans les médias occidentaux en général, des dérives inégalitaires du fiqh classique. En d’autres termes, s’ouvre ainsi un vaste chantier où toutes les bonnes volontés trouvent à s’exercer sur plusieurs fronts et non sur le seul plan de la religion, en répudiant les clichés, les amalgames et les simplifications abusives. Il n’en demeure pas moins que la difficulté principale provient justement du fait que le monde mental hérité du passé cherche toujours à se perpétuer, et que même si on vit à l’ère d’Internet et des communications à la vitesse de la lumière, on agit souvent avec la mentalité tribale et sous l’emprise de ses valeurs surannées. L’individualisme rampant ne laisse encore de place ni à la solidarité effective, ni à la citoyenneté qui exige l’égalité de tous devant la loi, sans la moindre exception.
* - Communication au colloque “Culture et genre” , tenu à Rabat le 19 – 10 – 2009.
[1] - Cf. D. S. Powers, Studies in Qur’an and Hadith. The formation of Islamic Law of Inheritance, University of California Press, 1986, pp 209 – 216.
[2]- Cf. R. Brunschvig, “Un système peu connu de succession agnatique dans le droit musulman”, in Etudes d’islamologie, Paris, Maisonneuve 1978, pp 53 – 64.
[3] - Voir à ce propos l’excellent opuscule de Ali Mezghani et Kalthoum Meziou, L’égalité entre hommes et femmes en droit successoral, avec une postface en arabe de Zahia Jouirou, Tunis, Sud Editions 2006.
La présentation a commencé par une intervention de M.Abdelmajid Charfi pour lequel il existe deux YBA, le savant qui expose les thèses classiques et le militant engagé. Cet ouvrage, serait d'après M.Abdelmajid charfi, l'œuvre du militant qui l'aurait écrit avec un cri du cœur.
M.Abdelmajid Charfi a aussi précisé que ce livre avait été écrit en 2010, donc avant la révolution, mais édité en 2011, d'où son intérêt parce qu'il s'agit surtout d'une réflexion profonde ne tenant pas compte d'impératifs du moment. Il s'agit donc d'une pensée structurelle et non pas conjoncturelle.
Je vous conseille de lire cet article "Yadh Ben Achour présente La Deuxième Fâtiha ouvrage philosophique pour les uns, politique pour les autres" de Seif Soudani qui résume très bien comment s'est déroulée la présentation. J'aurais quand même une petite rectification à faire: le dernier intervenant, qui s'est assis à la table de YBA sans y être invité, n'a pas chanté "un chant identitaire et religieux", il a prétendu avoir écrit un poème pour l'occasion. Ce qui est faux. Il s'agit en réalité d'un poème de Sghaier Ouled Ahmed, poète tunisien.
Par rapport à cet article, je voudrais juste ajouter quelques remarques personnelles, qui relèvent plus du ressenti que de la raison.
Tout d'abord, je voudrais revenir sur le principe de la non souffrance dont M.YBA a longuement parlé: "la souffrance que je refuse pour moi, je la refuse pour tous les autres". De là découle d'après lui le refus de la torture, le refus de porter atteinte à l'intégrité physique...
Ce qu'il a dit là m'a rappelé la règle d'or: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse". Cette règle existe dans pratiquement toutes les religions, y compris dans la religion musulmane: "Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même".Hadith 13 de al-Nawawi. J'adore cette règle, si elle était vraiment appliquée, nous serions tous très "heureux". Personnellement, elle est pour moi la base de tous nos rapports et j'essaye de la respecter autant que possible.
De quoi parle ce livre?
Je ne l'ai pas encore lu, juste acheté. Mais d'après M.Abdelamajid Charfi et M.YBA, ce livre nous donne une nouvelle lecture des versets 23 à 37 de la sourate Al Isrâ’. Ces versets seraient une sorte de commandements. Il s'agit d'une éthique de la responsabilité. D'après M.YBA, à part la beauté esthétique extraordinaire de ces versets, ceux-ci donnent en plus un aperçu sur les droits de l'Homme dans l'Islam.
D'après M.YBA, il y a plusieurs façons de lire le Coran. Il vaut mieux le lire avec des yeux modernes pour y trouver une pensée des droits de l'Homme. Hélas, la majeure partie des musulmans lisent le Coran avec des yeux salafistes et rétrogrades. L'essentiel aujourd'hui est donc de savoir sélectionner nos méthodes de lecture.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit là M.YBA. Et cela me ramène à ma jeunesse, période où autour de moi, on me disait la même chose. Période où on voyait la beauté de la religion musulmane et où on l'interprétait selon des règles humanistes et universelles, et où la tolérance et l'ouverture d'esprit avaient la prédominance. A cette époque là, on faisait surtout attention à l'esprit de la religion musulmane. Période où la morale avait bien plus d'importance que les rites ou dogmes. Je me rappelle qu'enfant et adolescente, autour de moi, aussi bien dans ma famille qu'à l'école, on me parlait de la religion musulmane comme d'une religion merveilleuse, qui s'occupait surtout de l'esprit, des relations des gens entre eux, de l'amour entre les Hommes, de la compréhension, de la tolérance, de la morale sociale... A l'époque, il n'existait pas de discussions sur le fait de savoir s'il faut descendre de son lit avec le pied droit ou le pied gauche, si un parfum pouvait empêcher le jeun, s'il faut se mettre un vernis à ongles avant ou après les ablutions pour la prière... Toutes ces discussions inutiles n'existaient pas Dieu merci. Écouter M.YBA m'a rappelé à quel point l'islam pouvait être beau et m'a montré à quel point aujourd'hui certains voulaient le dénaturer.
M.Abdelamjid Charfi a d'ailleurs fait allusion à cela en relevant que dans le chapitre IX "La lettre et l'esprit", on pose la question: dans quel esprit les révélations ont-elles été faites?
En fait, tout est question de références. Les intégristes, les salafistes et les passéistes ont une vision particulière. Et j'ajoute qu'il est regrettable qu'aujourd'hui certains tunisiens soient entrain d'épouser cette vision réductrice de l'Islam.
M.YBA a insisté sur l'universalité des droits de l'Homme. Pour lui, il ne faut pas faire de distinctions entre les êtres humains. Il ne faut en aucun cas tenir compte du sexe, de la couleur, de la race... Les droits de l'Homme concernent tous les humains sans aucune distinction. La nature est pleine de différences et les droits de l'Homme refusent ces différences et doivent se construire en faisant abstraction de tout. La culture des droits de l'Homme doit être supérieure. Il faut tout transcender: nature, culture, histoire... Si nous faisions des distinctions, nous ne ferions que nous battre toujours entre nous. Nous entrerions dans le relativisme. Les droits de l'Homme ont besoin d'absolu et d'universalité. M.Abdelmajid Charfi n'est pas d'accord. Pour lui cela serait trop idéaliste.
M.YBA a rappelé qu'il est actuellement plongé dans le feu de l'action. Il a même été menacé lorsqu'il avait dit que sa première religion est la démocratie. Certains esprits n'ont pas compris ce qu'il voulait dire. Il voulait en réalité dire qu'il voulait une religion personnelle, réelle et authentique, et cette religion ne peut être fondée que sur la liberté et l'auto-détermination personnelle et non pas sur le conformisme. Il a rappelé qu'il venait d'une famille religieuse et conservatrice, mais qui lui a appris l'autonomie et la liberté personnelle et lui a permis de choisir. La religion est un choix personnel et non pas un héritage familial ou culturel. Chaque personne devrait choisir sa religion en toute liberté. Lui-même se sent musulman parce qu'il a choisit cette religion, non pas par tradition familiale, mais par choix personnel, convaincu et réfléchis. Encore une fois, je suis totalement d'accord avec M.YBA. L'important est de choisir ses croyances en toute liberté. C'est à mon avis ce qui donne encore plus de valeur à ce choix. Ne vaut-il pas mieux être musulman (ou chrétien, juif ou autre) par choix et conviction plutôt que par un simple accident de naissance?
Cette remarque m'a d'ailleurs rappelé une discussion avec M.Lotfi Zitouni de la Nahdha. Il avait dit presque la même chose il y a quelques semaines. Mais je n'étais pas d'accord avec lui. En effet, M.Zitouni avait fait cette distinction entre le musulman par tradition et le musulman par choix pour faire une division et une hierarchie entre les Tunisiens. Il disait que tous les tunisiens n'étaient pas vraiment musulmans et que seuls l'étaient ceux qui prononçaient la chahada par choix et que ce choix devait provenir du plus profond d'eux-mêmes. Et les autres? Et n'étant pas de vrais musulmans, restent-ils quand même de bons citoyens?
Comme quoi, on peut penser pareil, mais pour des objectifs complètement opposés!!!
M.Ghazi Gherairi a pris la parole. Pour lui, ce livre est éminemment politique. Il pense que M.YBA commence par un constat et une interrogation. La plupart des pays arabo-musulmans ont un problème avec la modernité et ont renoncé à une certaine norme de la morale, de l’esthétique et du droit. Pourquoi les musulmans ont-il des difficultés pour s’insérer dans l’esprit des temps modernes? Comment retrouver l’inspiration du début de la religion musulmane? M.YBA a l’espoir d’une certaine conciliation entre les droits de l’homme et l’Islam. M.Gherairi dit d’ailleurs avoir été interpelé par le chapitre X "La loi de Dieu et la purification des sociétés impies" qui parle de la théologie du soupçon et de la théologie de la purification. Il y a aujourd’hui l’émergence d'une théorie qui nie par principe la pensée des droits de l'homme et tout ce qu'elle considère provenir de l'occident. Or le livre écrit en 2010 trouve une résonance dans la révolution tunisienne. Lors de cette révolution, non seulement il n'y avait aucun slogan religieux ou identitaire, mais en plus les valeurs des droits de l'homme ont été à l'origine de cette révolution. Il faut aujourd’hui relire ce chapitre X et y trouver une question d’actualité et une matière constitutionnelle. Aujourd’hui, il y a un éclairage nouveau sur ce chapitre X.
Suite à cette question posée par une personne présente: comment faire admettre à la base que sa religion est la liberté? M.YBA a été amené à parler du système éducatif tunisien qui est d'après lui complètement défaillant. D'après lui, les peuples sont aujourd'hui cultivé, mais aussi cultivables. Il faut développer les peuples selon les capacités de chaque personne. Il y a des nations qui éduquent et qui donnent à l'ensemble de leurs peuples une éducation qui leur permet de s'ouvrir à toutes les lumières de la science et de la connaissance. Mais il y a malheureusement aussi des nations qui sont complètement déficientes sur ce plan-là et qui ne donnent pas à leurs peuples les moyens de s'ouvrir aux lumières de la science et de la raison. En Tunisie, en janvier 2011, ce n'est pas l'élite qui a fait la révolution, mais le peuple. Qu'avait-il demandé? Il avait demandé la liberté d'abord, la dignité, l'État de droit, le pluralisme, etc... Si nous voulons poursuivre le chemin dans ce sens, il faut réellement reconsidérer notre système éducatif qui n'ouvre pas l'esprit aux lumières et à la culture. C'est un système éducatif renfermé sur lui-même (regardez les programmes d'histoire, les programmes de littérature...) qui enferme les esprits et forme des esprits étroits, trop concentrés sur l'orgueil national, sur l'identité, sur l'authenticité... Or ces perspectives sont fausses et ne mènent à rien, nous pouvons hurler que notre culture est la meilleure, que dans l'histoire nous avons été les plus forts, les plus intelligents, que nous avons été ceci ou cela..., cela ne changera rien à l'état des lieux, nous sommes aujourd'hui une civilisation mineure. Pourquoi? Parce que nous nous sommes condamnés nous-mêmes à la médiocrité par des systèmes éducatifs archaïques, par des systèmes d'éducation familiale qui sont aussi archaïques, par un manque de développement de l'autonomie dans l'esprit de l'enfant, par des systèmes familiaux basés sur l'utilisation de la violence contre les enfants... nous créons des violents à l'école et dans nos familles. Il faut cesser tout cela. Ce peuple qui a réussi à faire cette révolution, il faut l'aider par le développement de la culture, de la culture ouverte, de la culture des droits de l'homme, il faut refaire notre système éducatif, il faut refaire les programmes d'histoire, d'éducation religieuse, de littérature....
Merci M.Yadh Ben Achour. Farhatdtli 3ala 9albi!!!! Mais je voudrais ajouter une précision: il y a une distinction à faire entre le système éducatif tunisien d'avant Mzali et après Mzali, et surtout une distinction à faire entre le système éducatif de l'époque Bourguibienne et celui de l'époque Ben Ali, époque où la médiocrité a été développée sur tous les plans.
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