"Et en fin de compte, comme le dit un sage persan, l'amour est une maladie dont personne ne veut se délivrer. Celui qui est atteint ne cherche pas à se rétablir, et celui qui souffre ne désire pas guérir."
"Enfin, il m'a expliqué que la souffrance naissait quand nous attendons que les autres nous aiment comme nous l'imaginons, et non comme l'amour doit se manifester - librement, sans contrôle, nous guidant de sa force et nous empêchant de nous arrêter."
Est-ce normal qu'un père soit très très jaloux: - de son/ses gendre(s)? - de sa/ses belle(s)-fille(s)? - des amis de ses enfants? - de l'amour que ses enfants portent à leur mère?
"L'amour est une force sauvage. Quand nous essayons de de le contrôler, il nous détruit. Quand nous essayons de l'emprisonner, il nous rend esclaves. Quand nous essayons de le comprendre, il nous laisse perdus et confus.
Cette force est sur terre pour nous donner la joie, pour nous rapprocher de Dieu et de notre prochain; et pourtant, nous aimons aujourd'hui de telle façon que nous avons une heure d'angoisse pour chaque minute de paix".
Hier soir, nous étions invités à une fête d'anniversaire au Spoon.
Ces derniers temps, je "souffre" d'un petit excès de Assida, qui se voit un peu au niveau de ma taille.
Tout d'un coup, je vois arriver une jolie poupée. En fait, c'est une amie d'une amie. Belle comme je jour. Une vraie poupée. Un corps gracieux. Des seins éblouissants. Un visage rayonnant...
Je l'ai vue, et j'ai eu un sentiment d'envie: pourquoi est-ce que je ne suis pas une poupée comme elle?
Et tout d'un coup, j'ai réalisé qu'elle ne devait pas être si heureuse que cela.
Elle s'est marié au fils de... Elle a divorcé.
Elle s'est remarié à un fils de... (encore plus important), elle a eu un enfant, et elle a re-divorcé.
Est-elle heureuse?
A-t-elle réussi sa vie?
Du coup, je me suis surprise à observer tous les gens présents, en essayant de déterminer qui est heureux et qui ne l'est pas?
Qui a réussi sa vie?
Qu'est-ce qui est le plus important dans la vie?
Je connais à cette soirée beaucoup de personnes, hommes et femmes, qui ont tout pour être heureux. Pourtant, le sont-ils?
Ils ont un beau physique, ils ont beaucoup d'argent, mais sont-ils heureux?
Hier soir, pour la nième fois, j'ai regardé le film "Mississipi Burning" à la TV.
C'est un excellent film, je vous le conseille au cas où vous ne le connaissez pas encore.
A un moment, la femme du sherif dit une phrase:
"On ne naît pas mauvais, on le devient".
Cette phrase m'a interpelée.
Qu'est-ce qui pourrait pousser une personne à devenir mauvaise?
Pourquoi des gens ordinaires, normaux, se transforment tout d'un coup en bourreaux et s'acharnent contre des personnes qui ne leur ont rien fait?
A ce point la différence fait peur?
Ce film est impressionnant, il montre jusqu'où peut aller la bêtise humaine lorsqu'elle est attisée par la haine et le racisme.
Cette phrase m'a aussi rappelée un cours de philo: "nature et culture".
Qu'est-ce qui est inné en nous, et qu'est-ce qui nous vient de notre culture?
Comment peut-on expliquer que deux personnes, par exemple, 2 frères ou sœurs, élevés exactement de la même façon et dans le même milieux puissent être si différents?
Comment expliquer que des personnes normales se trouvent entrainées sur la voie du mal?
D'après Michel Onfray*, philosophe,
"on ne naît ni bon, ni mauvais, on le devient, car ce sont les circonstances qui fabriquent l’homme".
et
"Je pense que nous sommes façonnés, non pas par nos gènes, mais par notre environnement, par les conditions familiales et socio-historiques dans lesquelles nous évoluons".
Qu'en pensez-vous?
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* Je ne cautionne en aucun cas la pensée de ce philosophe. Je ne le connais pas particulièrement. Je ne retiens de lui que ces deux citations qui illustrent ma note. Pas plus.
C’est un vrai dilemme qui se pose à moi maintenant.
Mon mari veut me faire accepter cette situation. Il veut me convaincre d’accepter de le partager avec une autre femme. En fait, il veut que je sois comme les autres femmes. D’après lui, toutes les autres femmes acceptent.
Mais problème, je ne suis pas ces autres femmes. J’ai essayé. J’ai essayé de fermer les yeux. J’ai essayé de ne pas voir. Mais je n’ai pas pu.
Ce qu’il oublie lui, c’est que toutes les autres femmes n’acceptent pas.
On pourrait croire, d’après les apparences, qu’elles acceptent. Tout comme ma mère.
Mais ce n’est pas vrai.
Il y a celles qui n’ont pas le choix. Celles qui ne pourraient pas s’en sortir seules. Celles qui n’ont aucun diplôme ni travail et qui doivent élever leurs enfants. Celles qui, de part leur éducation, ne peuvent accepter l’idée d’un divorce. Celles qui aussi par leur éducation doivent obéissance à leurs maris.
Il y a celles qui font semblant de se résigner, mais qui prennent un amant.
Il y a celles qui veulent profiter du statut social de leurs maris. Quitte à se prostituer, elles se prostituent avec leurs maris. Elles remplissent leur devoir conjugal en contre-partie d’une maison, de cadeaux, de voyages.
Il y a celles qui ont peur d’assumer le statut de femmes divorcées.
Il y a celles qui ont peur de rester seules.
Il y a celles qui se vengent en douce. Qui trouvent leurs comptes….
Il y a de tout. Et les apparences sont souvent trompeuses.
Le plus drôle, c’est qu’il n’a que mépris pour ces femmes.
C’est tellement personnel et intime ce genre de situations que personne ne sait exactement ce que pense l’autre. Personne ne peut se mettre à la place de personne.
Il y a celles qui n’aiment pas leurs maris et qui sont contentes de ne pas subir leurs assauts.
Il y a celles qui se sacrifient pour leurs enfants.
Et surtout, il y a celles qui ne s’aperçoivent de rien.
Aucune femme ne dira qu’elle est d’accord d’être cocue.
Je ne parle bien-sûr pas des couples qui ont choisi d’un commun accord de mener leur vie sexuelle chacun de son coté.
Voilà, maintenant, il veut que j’accepte.
Mais je ne peux pas.
J’ai beau examiner la situation dans tous les sens, JE NE PEUX PAS!
Je ne peux pas partager mon mari. Avec personne.
J’ai eu beaucoup de mal à surmonter sa première infidélité. Sexuellement, cela a été très très difficile.
La moindre parcelle de mon corps refuse. Impossible.
S’il couche avec d’autres femmes, il ne couchera pas avec moi.
Pas de logique là-dedans. C’est comme cela. Point.
Je n’accepte pas la polygamie, qu’elle soit légale ou de fait.
Je suis monogame.
Alors que faire?
J’examine la situation sous ses divers aspects.
Je m’étais rendue à la municipalité pour retirer les papiers nécessaires à la procédure en larmes. J’ai pris rendez-vous avec un avocat. Je lui ai confié le dossier, et je me suis effondrée.
Le lendemain, j’ai passé toute ma journée en larmes.
Un divorce, c’est une horreur.
Je voudrais pouvoir l’éviter.
Mais partager mon mari avec une autre est une chose que je ne peux accepter.
Je réfléchis. Je réfléchie.
Je pèse le pour et le contre.
C’est vrai que beaucoup d’hommes de notre entourage trompent leurs femmes. Mais généralement ce sont les hommes d’un certain âge.
Peut-être que certains «tirent un coup» parfois. Lorsque l’occasion se présente. Lors d’un voyage, d’un séminaire, ni vu ni connu. Sans suite ni lendemain.
Peut-être.
Mais peut-être que la majorité des jeunes maris sont fidèles. Tout simplement.
De toute façon, tout cela ne présente aucun intérêt pour moi.
JE REFUSE. Même si toutes les femmes et tous les hommes acceptent. JE REFUSE.
Je sais pertinemment qu’à mon âge, le divorce n’est pas une bonne chose. Je sais qu’il est fort possible que je passe le restant de mes jours seule.
Mais par ailleurs ai-je le choix?
Je sais que mes enfants ont besoin de leur père.
Mais ai-je le choix?
Que puis-je faire?
Mon mari, je l’aime.
Je me sens trahie par ce qu’il a fait.
Trahie sur plusieurs plans.
La première fois, il m’avait fait des reproches. J’avais accepté. En fait, j’avais assumé. J’avais certains torts. Il fallait les assumer.
Mais depuis, j’ai essayé de me racheter. Je lui ai montré et prouvé mon amour à tout instant. J’ai été amoureuse. Amante. Aimante. Maîtresse. Épouse.
Je me suis livrée à lui complètement. Il est devenu ma priorité.
Alors pourquoi?
Que lui manque-t-il?
Pourquoi m’avoir trahie?
Cela veut-il dire que je ne compte pas?
Cela veut-il dire que ces derniers mois avec lui, ma vie n’a été qu’une supercherie? Un vrai mensonge? Une comédie?
Je compte donc si peu?
Mes sentiments comptent si peu?
Mes enfants et moi ne sommes rien comparé à des moments de plaisir éphémère?
Pourquoi ne veut-il pas la quitter?
Pourquoi ne veut-il pas les quitter toutes?
A ce point je ne compte pas?
Que suis-je donc pour lui?
Sa femme?
C’est quoi sa femme?
Autant je l’ai aimé, autant il m’a fait mal.
Alors que me reste-t-il comme choix?
Je ne pourrais pas vivre à ses côtés et ne pas l’aimer.
Je ne pourrais pas l’aimer en sachant que je ne suis pas la seule.
Je ne pourrais pas faire semblant.
Je n’aurais plus confiance.
Quelle qualité de vie, si la confiance disparaît?
Quelle qualité de vie, s’il faut être sur ses gardes? S’il faut se retenir? S’il faut jouer la comédie?
Quelle valeur accorder à un sourire dans ces conditions?
Quelle valeur accorder à un geste? A une caresse?
Comment faire l’amour?
Baiser?
Même pour baiser, il faut un minimum de désir. Quel désir envers une personne à laquelle on ment et qui nous ment?
Quel désir s’il faut faire semblant?
C’est pour cela que je ne peux plus continuer.
Et les enfants?
Ils aiment leur père. Ils adorent leur père.
Il les adore aussi.
Il ont besoin de lui.
Mais je ne peux pas. C’est plus fort que moi.
Je sais, je suis entière. Je l’ai toujours été. Et lui, c’est mon point faible. Je le sais, j’en suis consciente.
Si je reste avec lui, je sais que le doute va me ronger. Comme un vers dans une pomme qui finira par pourrir. Je finirais par pourrir.
Comme un membre malade. D’une maladie incurable. Il n’y a aucun moyen de le guérir ni aucun moyen de soulager la souffrance. Il pourrait aussi contaminer tout le reste du corps. Que reste-t-il alors?
AMPUTER.
Quel autre choix?
Autant vivre infirme.
Au début, cela fait très mal. Mais le temps fini par cicatriser. Et on s’habitue. Un jour, on n’a plus mal. On est infirme, c’est vrai. Mais au moins plus de souffrance.
Cette souffrance peut aussi contaminer les autres. Les enfants.
Si je reste, j’aurais l’impression de me prostituer.
Certaines se prostituent pour de l’argent, et moi je me prostituerais pour ne pas être seule!
Non. Je ne suis pas à vendre.
Quelque soit le prix.
Je veux un homme à aimer. Un homme à chérir en toute quiétude. Un homme à qui je puisse me livrer sans arrières pensées, sans craintes. Un homme auprès de qui je me sentirais en sécurité.
Je ne parle pas de sécurité financière ou matérielle. Mais de sécurité affective et amoureuse.
Et même de sécurité hygiénique et sanitaire.
Faut-il que je pense à me protéger de mon propre mari?
Faut-il que je craigne qu’il ne commette une imprudence et que j’en sois victime?
Puis-je oublier qu’il n’a même pas pensé à se protéger l’autre fois?
Il a risqué sa vie. La mienne et même celle de nos enfants.
Il faut réfléchir. Encore et encore.
J’y passe des heures et des heures.
Je reste dans mon lit. Je veux essayer de trouver le repos. Mais je pense à cela sans arrêt.
Que faire?
Je n’ai pas le choix. Je suis incapable de rester dans ces conditions.
C’est un constat d’échec.
Oui. J’aurais passé ma vie à rêver et à espérer quelque chose que je n’aurais pas: une vie paisible avec mon mari et mes enfants, jusqu’à ce que la mort nous sépare.
J’y ai tellement pensé. J’en ai tellement rêvé. J’ai fait tout ce que je pouvais pour réaliser ce rêve.
Était-ce trop demander?
Mais divorcer n’est pas une décision facile.
L’autre jour, j’ai écouté une émission à la radio qui parlait de divorce. C’était affreux. Plusieurs témoignages de personnes divorcées ou en instance de divorce.
Rares sont les personnes qui y trouvent des avantages.
Et puis, quoi que l’on dise, malgré toute notre ouverture d’esprit, notre société tunisienne porte toujours un regard péjoratif sur la femme divorcée. Surtout lorsqu’elle a des enfants.
Je sais que j’aurais beaucoup à perdre en divorçant. Je sais que j’aurais à affronter énormément de problèmes.
Le premier sera le regard des autres.
Il faudra affronter leurs jugements, leurs racontars, leurs médisances…
Quel est donc le statut d’une femme divorcée chez nous?
Que lui réserve l’avenir?
Peut-elle refaire sa vie facilement?
Des questions, des questions, mais une certitude: je ne peux accepter la polygamie, et personne ne pourra me l’imposer.
Ceci est de la fiction. C'est le point de vue de l'épouse. Reste la maîtresse.
Une histoire me turlupine un peu ces derniers jours.
Je vais essayer de résumer au maximum, tout en essayant d’être claire.
C’est un couple en instance de divorce, ils sont déjà séparés depuis quelques temps. Ils sont restés mariés environ 1 an. Ils vivaient ensemble avant leur mariage.
Lui: avait déjà divorcé une première fois. Je ne connais pas sa première femme. Il a des enfants.
Elle:
- Avant son mariage était ce que l’on peut appeler chez nous «halloufa barcha». Malgré son très jeune âge, elle avait déjà connu plusieurs hommes. J’aime beaucoup la sincérité de cette fille, elle est ce qu’elle est et l’assume parfaitement. Elle n’avait jamais caché ses anciennes relations, et même, elle insistait sur un point particulier: l’aspect pécuniaire.
Ce que je détestais, c’est que c’était une «allumeuse». Elle avait toujours des manières et des gestes déplacés envers tous les hommes, et les nôtres en particulier, ce qui nous mettaient tous mal à l’aise. Moi, personnellement, c’est à peine si je la tolérais.
- Après son mariage, elle a totalement changé. Du moins en apparence. Elle est toujours matérialiste, mais elle était devenue très correcte. Plus aucun mot ou geste déplacé envers les hommes.
Nous avons commencé à l’apprécier. Elle est très sympathique. De l’humour, et une certaine vivacité d’esprit.
Bref, nous femmes, l’avions enfin adoptée.
Je ne sais pas ce qui s’est passé entre eux. Beaucoup de rumeurs. Deux camps.
Lui dit que c’est à cause d’un vieil SMS plutôt hot qu’elle aurait trouvé sur son portable (?), qu'elle considère comme une infidélité impardonnabe.
L’autre soir, il était en boite, elle est arrivée à l’improviste avec des copains à elle. Elle est venue directement vers son mari. Elle l’a bien allumé. Il était certain (et l’espérait vraiment parce qu’il l’aime comme un fou), qu’elle finirait par rentrer avec lui, chez eux.
Mais tout d’un coup, elle le plante là, retourne vers ses copains, et se laisse «toucher» par tous (d'après ce qu'il dit).
Une grosse bagarre s’en est suivie.
Elle part avec un copain. Il reste dans un état lamentable. Il boit. Il prend sa voiture pour rentrer chez lui. Arrivé, il décide d’aller chez elle, et là, accident de voiture.
Il s’en sort indemne, heureusement. Sa voiture est complètement fichue.
Pour moi cette histoire soulève plusieurs points.
- Qu’est-ce qu’une bent familia? Aussi bien le malheureux mari que tous les autres disent que c’est normal ce qui lui est arrivé puisqu’il n’a pas épousé une bent familia.
- Une fille pas «sérieuse» ne peut-elle donc pas changer? Ne peut-elle pas se calmer (tithadd)? Que veut-elle de plus? Elle a un mari fou amoureux d’elle, une jolie maison, un travail…
- Pourquoi certains époux ou épouses ne peuvent-ils pas pardonner? Surtout, lorsqu’il s’agit d’un vieux truc qui date depuis très longtemps.
- Pourquoi tous ces divorces? Rien qu’en deux jours, nous avons eu à faire à deux amis en instance de divorce. C’est la mode ou quoi?
- Pourquoi les hommes aiment-ils les chieuses?
- Qu'en est-il des enfants? Ils doivent subir un premier divorce, ensuite, ils s'habituent à une belle-mère. Et on leur impose un nouveau divorce. N'est-ce pas trop pour eux?
- Un conjoint en instance de divorce peut-il se considérer libre? Ne faut-il pas attendre que le divorce soit vraiment prononcé pour aller voir ailleurs?
- Pourquoi prendre le volant lorsque l’on a bu?
En fait, je ne sais que penser. C’est une belle chakchouka dans ma tête.
J’aimerais bien que nous essayions de discuter de toutes ces questions.
J'ai emprunté mon titre d'un livre que j'avais lu il y a 2 ans, et qui m'avait laissée perplexe.
Comme promis, voici le texte écrit par Gilles Jacob Lellouche, dont je vous avais parlé la semaine dernière. Personnellement, j'aime beaucoup.
"La semaine dernière, j’ai reçu un stagiaire dans mes ateliers un jeune homme croyant et pratiquant faisant ses prières quotidiennes et tout ce que la religion et la société lui imposent de faire.
Respect de la nature humaine et plus généralement de toutes créations divines. Et surtout, selon une expression détestable une grande tolérance pour les autres… c’est-à-dire une acceptation du bout des lèvres de tous ceux qui sont différents et néanmoins minoritaires dans son paysage.
La tolérance est un mot bien misérable, pour ceux qui en bénéficient et un mot bien condescendant pour qui la pratiquent. On a attribué à plusieurs personnes célèbres la phrase: «la tolérance, oui, il y a des maisons pour cela…». Et ce terme trouvait tellement bien sa place dans ces maisons, qu’on aurait jamais du l’en laisser sortir; mais qui donc a ouvert les portes de ces maisons dans lesquelles ce mot avait été enfermé?
De quel droit me tolère-t-on, moi qui suis ici chez moi, moi qui suis descendant de la Kahéna, et des premiers juifs arrivés en Tunisie avec les Phéniciens? De quel droit tolère-t-on Jean, Pierre ou Paul descendants de St Augustin et des premiers chrétiens du bassin méditerranéen? Pourquoi doit-on nous accepter du bout des lèvres? Est-ce pour singer les pays du nord que l’on dit développés? Ou par manque d’assurance en soit?
La vie semble être devenue un grand escalier où l’on utilise la religion comme rampe pour le gravir et accéder aux paliers successifs, souvenez-vous mes frères, que vous soyez juifs, chrétiens ou musulman du songe de Jacob, où pour atteindre le ciel, les anges empruntaient une simple échelle. Vous considérez-vous plus dignes que les anges eux même?
Ne vous méprenez surtout pas, ne jugez rien ni personne. Souvent, vous qui parlez de vous en disant que seul Dieu et la religion guident votre vie, que vous craignez votre créateur, il vous arrive d’employer des expressions malheureuses qui vous relèguent au rang de simple bestiole décérébrée et sans conscience.
Vous qui savez parfaitement que toute choses et tout être en ce monde est une œuvre divine, vous permettez en désignant les autres de dire: «c’est un juif, ou c’est un chrétien ou encore c’est un musulman…que Dieu t’en préserve…» qui êtes-vous donc pour juger de l’œuvre de Dieu? Si notre créateur a jugé qu’il devait y avoir sur terre des religions différentes, au nom de quoi ou de qui pouvez-vous en décider autrement?
Est-ce là la véritable tour de Babel? Pour ralentir l’accession au ciel des hommes, Dieu a certainement fait plus que créer des langues différentes, il a crée des religions différentes qui plus que le langage séparent les hommes.
En m’adressant aux hommes de dieu et à tous ceux qui respectent la parole divine, je leur demande de respecter son œuvre et non ce qu’en ont fait les hommes.
Vous vous méconnaissez apprenez donc à vous connaître, la notion de peuple élu par exemple n’est pas le résultat d’un tirage au sort, plus que les juifs eux-même cette appellation concernaient et concerne toujours les monothéistes, les peuples qui croient en un dieu unique et en ses dix commandements. On peut fort bien comprendre qu’à une certaine époque, ce peuple ait pu déranger, les lois qui émanaient des dix premiers préceptes de la Thora, allaient à l’encontre de tout ce qui était appliqué par les autres peuples de la terre. Un jour un homme est arrivé qui après étude approfondit a rajouté un onzième commandement aux dix premiers, un commandement qui devrait être le plus simple à observer et qui pourtant est le plus impossible. Il demandait aux hommes d’aimer leur prochain comme soi même…l’amour venant en complément des lois, magnifique projet! Est-il encore loin le jour où ce projet sera réalité?
Mon pays, par la méconnaissance de son histoire, par l’ignorance de son passé, est en train de plonger dans une sorte d’obscurantisme quasi moyenâgeux, dans une sorte de crise d’adolescence religieuse où l’on rejette en bloc ses aînés et tous ceux qui ne pensent pas forcement comme soi. Une crise d’adolescence comme celle qu’a vécu l’Europe au moyen âge, comme celle qui a fait régresser l’Espagne au temps de la «reconquista».
Comment lutter contre cette chose immonde? Doit-on nettoyer tout ça à la manière d’Hercules dans les écuries d’Augias? Sans aller jusque là, il y aurait une action à mener pour rectifier la pensée populaire en expliquant aux gens que la graisse d’un juif n’est pas plus chère que celle d’un autre, que le tombeau d’un chrétien n’est pas plus luxueux que celui d’un autre, que le cercueil d’un juif n’est pas plus étroit que celui d’un autre, tous ces clichés qui alimentent les fantasmes populaires, qui servent de béquille de langage et qui semblent grimer voire travestir une médiocrité de pensée. Quoi que vous vous sentiez, mes frères ou mes cousins, vous valez beaucoup mieux que ça. Je ne vous demande pas de me le prouver mais vivez-le ainsi alors vous vivrez vraiment…". Gilles Jacob Lellouche.
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