Depuis quelques jours, j'essaye d'observer ce qui se passe en Tunisie et je m'inquiète.
Bien-sûr, je suis loin d'être une politicienne. Comme la plupart de mes compatriotes d'ailleurs.
Mais voilà, depuis la mi-décembre, la politique est devenue le centre d’intérêt de presque tous les tunisiens, et je suis tunisienne!
Je disais donc que j'essayais d'observer.
Le gouvernement a commis des erreurs, particulièrement sur le plan de la communication. Les timides efforts dans ce sens n'ont pas été suffisants pour étancher la soif de savoir des tunisiens.
Et puis, le tunisien découvre la liberté d'expression. Il en use et en abuse. Normal. Après en avoir été privé pendant des décennies, le tunisien découvre l’ivresse de cette liberté.
Mais malheureusement, souvent sans savoir respecter les limites de cette liberté.
Nous avons eu alors droit à la DÉGAGE attitude.
Et nous avons eu droit aux lynchages, aux critiques, aux diffamations, aux manipulations, aux intox...
On juge, analyse, discute, hurle, impose, réfléchi, crie, condamne, argumente, partage, observe...
Depuis quelques jours, en essayant de trouver un peu mon chemin parmi tout cela, et bien qu'il soit très difficile de comprendre quelque chose.... je pense avoir au moins compris une chose!
Ai-je tort? Ai-je raison?
Je ne sais pas.
L'avenir m'éclairera j'espère.
Je sais par contre que je tiens à cette liberté nouvelle des tunisiens (malgré ses abus, mais nous finirons tous pas apprendre), à cette démocratie naissante, à cette lutte pour reconstruire notre pays et aller de l'avant...
J'ai aussi compris que pour cette raison, nous devions tous agir. Que nous devions nous ouvrir les uns aux autres, que chacun d'entre nous pouvait apprendre aux autres, que nous avions des combats à mener, des idéaux à réaliser, une société à construire...
Je croyais que cela était possible en travaillant, en aidant, en faisant partie d'associations, en participant à la vie sociale, à l'action humanitaire, à des débats...
Et puis, nous sommes un Etat de droit, non?
C'est du moins ce à quoi nous aspirons.
Je regardais ceux qui ne respectaient pas les lois et les institutions, et je me disais que c'était temporaire. Que tout s'arrangerait. Etat de droit!
La sécurité finira par revenir. Le gouvernement arrivera enfin à travailler. L'économie se redressera...
Mais...
Mais des gens n'étaient pas d'accord.
Qui sont ces gens?
Plusieurs hypothèses sont possibles.
Certains accusent le RCD. D'autres, les membres de la famille Ben Ali/Trabelsi. D'autres encore les pays étrangers. Ou les médias. Ou les....
Tout est d'ailleurs possible.
Mais pour moi, je considérais que le gouvernement devait enfin commencer à travailler normalement et à résoudre tous les problèmes possibles.
Je sais, et je le repète, le gouvernement a fait un tas d'erreurs.
Pourquoi?
Je ne sais pas.
Mais j'avais l'impression que le PM et certains autres ministres étaient de bonne foi.
Pourquoi cette impression?
Je ne sais pas non plus.
J'observais donc.
Et petit à petit, j'ai remarqué quelque chose.
Il m'a semblé que certaines personnes essayaient d'imposer l'idée d'un Conseil de Protection de la Révolution. Beau nom, n'est-ce pas? Très noble. Protection de la Révolution. Il faut bien-sûr défendre cette révolution. C'est vrai, c'est très louable comme initiative.
Seulement, lorsque l'on y regarde de près, on remarque que ce Conseil veut se substituer à tous pour pouvoir s'imposer. Attention, ce Conseil n'est pas consultatif. Non, il se veut DÉCISIONNEL, avec presque tous les pouvoirs entre ses mains.
Tiens?
Je pensais que nous en avions fini avec la dictature!
Et puis, des questions se posent.
Qui est derrière ce pseudo-Conseil?
Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas voulu le reconnaître?
Pourquoi un 2ème Sit-In à la Casbah?
Les jeunes qui étaient venus la première fois, étaient venus spontanément. Et ils étaient partis presque convaincus par le nouveau gouvernement.
Pourquoi donc sont-ils à nouveau ici?
Que demandent-ils?
Comment se fait-il que cette fois-ci ils soient si bien organisés?
Comment se fait-il qu'ils soient venus avec des bus et des voitures?
Qui a payé ces transports?
Des gens disent qu'on leur donne de l'argent. Qui donc?
Et puis, cette fois-ci ils réclament la démission de M.Ghannouchi. Pourquoi? N'avaient-ils pas fini par l'accepter la première fois?
Et ils demandent une assemblée constituante, et un régime parlementaire, et ils exigent que ce pseudo Conseil de la Protection de la Révolution soit reconnu avec un pouvoir décisionnaire.
Pourquoi donc ces demandes?
Pourquoi ne les avaient-ils pas formulés la première fois?
D'autres questions. Encore et encore. Beaucoup de flou.
Mais que se passe-t-il donc en Tunisie?
Et puis, le week end dernier, casse, pillage, terreur au centre ville...
Pourquoi?
A qui cela profite-t-il?
Je suis sure que la grande majorité des manifestants de la Casbah sont de bonne foi. Je suis sure que la grande majorité d'entre eux sont des gens paisibles, pacifistes et patriotes.
Mais...
Je pense que l'on se sert d'eux à leur insu. Comme on se sert d'ailleurs de la plupart d'entre nous.
Pourquoi est-ce qu'un homme aussi pourri que A.Jerad est-il encore à la tête de l'UGTT?
Pourquoi, lui qui était acoquiné au clan Ben Ali/Trabelsi, qui a profité de ses largesses, qui avait participé à ses magouilles est-il encore à la tête de l'UGTT?
Pourquoi est-ce que cet homme veut le pouvoir?
Juste pour le pouvoir ou pour essayer de cacher ses diverses malversations et fuir la justice de notre pays?
Pourquoi est-ce que des gens aussi disparates que le POC, le parti Bath, ou Nahda se sont-ils associés entre eux et avec l'UGTT?
D'autres questions encore...
Et puis, qui dispose d'une grande assise populaire?
Qui a encouragé les gens à faire grèves après grèves à un moment si crucial de l'histoire de la Tunisie?
Tout cela ne vous étonne pas vous?
Moi si.
Qu'est-ce que j'en conclus?
Une hypothèse. Peut-être juste, peut-être fausse.
Et si l'UGTT et ses associés faisaient pression sur le gouvernement pour imposer ce pseudo-Conseil?
Ils ont les moyens financiers et humains.
On dit que les casseurs, pilleurs... du week end derniers étaient payés. On dit avoir arrêté des personnes qui payaient ces voyous pour semer la terreur à Tunis, et même dans d'autres villes d'ailleurs.
Alors?
Depuis quelques jours, j'essaye d'attirer l'attention sur cette hypothèse. Et je crois que nous sommes nombreux à penser à cette même hypothèse. De plus en plus nombreux d'ailleurs.
Avant-hier, M.Mohamed Ghannouchi a été acculé à démissionné.
L'après-midi même, et jusqu'à maintenant, les défenseurs de ce conseil de la protection de la révolution se sont accaparés les plateaux de TV.
Ils expliquent à qui veut bien les entendre (et même à qui ne veut pas d'ailleurs!), que ce pseudo-conseil est la solution miracle à tous les problèmes de la Tunisie. Ils parlent comme si TOUS les tunisiens (bon, peut-être à part quelques petites exceptions) réclament ce conseil/miracle.
Nous prennent-ils donc pour des imbéciles?
Apparemment oui. Nous devons surement l'être tous.
M.Caied Sebsi est nommé premier ministre.
Que fait M.Jerad? Il s'offusque. Comment? On ne l'a pas consulté avant de nommer le premier ministre?
Oui, ben apparemment, M.Jerad a oublié qu'il n'est qu'un syndicaliste. L'UGTT est un syndicat des travailleurs et non pas un parti politique.
D'ailleurs, certains le lui ont fait remarquer, et je les en remercie. Cet homme se prend pour le chef de la Tunisie, et le voilà un peu remis à sa place.
M.Rached Ghannouchi aussi a tenu les mêmes propos. Tiens, c'est vrai, pourquoi ne lui a-t-on pas demandé son avis à lui aussi avant de nommer le nouveau premier ministre?
M.Rached Ghannouchi a apparemment oublié que Nahda n'est pas encore un parti reconnu légalement, et qu'en application de l'article 8 de notre actuelle constitution, il pourrait ne jamais être reconnu comme tel.
M.Rached Ghannouchi semble aussi s'étonner que l'on n'ait pas demandé l'avis du Conseil de Protection de la révolution.
M.Rached Ghannouchi souffre probablement de problèmes de mémoires parce qu'il faut lui rappeler que ce conseil auto-proclamé n'a ni été reconnu, ni ne représente le peuple tunisien.
Avant le 14 janvier 2011, M.Mohamed Ghannouchi était pour moi un illustre inconnu. Même si je connaissais son nom, je crois que je ne connaissais pas du tout son visage.
Je ne porterais aucun jugement sur M.Mohamed Ghannouchi. Ce n'est pas mon propos.
J'ai juste appris, ce que tout le monde dit, c'est qu'il n'a JAMAIS profité de son poste de premier ministre pour s'enrichir. J'ai aussi appris que ses enfants n'ont jamais été pistonnés. Donc quelque part, cet homme a l'air d'être intègre et honnête. Tant mieux!
M.Ghannouchi depuis le 14 Janvier 2011 a commis beaucoup d'erreurs, surtout de communication.
Dommage.
A quoi cela était-il du?
Je ne sais pas.
Des pressions extérieures? Une surcharge de travail? Un caractère un peu faible? De mauvais conseillers?...
Je ne sais pas non plus, et je le répète, comme je l'ai dit plus haut, je ne suis pas du tout politicienne.
Mais je ne sais pourquoi, d'instinct, j'avais fait confiance en cet homme.
Je sais, et vous avez raison, ce n'est pas du tout rationnel. Et j'ai peut-etre tort. Je ne sais pas. Mais je sais que je ne fais pas confiance à ce conseil auto-proclamé.
Pour moi, de toute façon, ce gouvernement était là à titre provisoire. Il devait gérer les affaires courantes et finirait par partir.
Et puis, il faut reconnaître que travailler dans les conditions actuelles, n'est pas de tout repos pour un gouvernement, surtout avec tous les impondérables, tels l'affaire des 5000 clandestins ou les milliers de réfugiés arrivés de Libye dont il faut aussi s'occuper.
J'ai sympathisé avec le 1er Sit-In de la Casbah. J'y suis allée. J'ai vu les gens. J'ai parlé avec certains d'entre eux. L'un d'entre eux m'a d'ailleurs sauvée d'un guet-apens (j'en parlerais un autre jour)...
Mais pas cette fois-ci. Cette fois-ci, il fallait avancer.
Et puis, j'étais quelque part rassurée pour l'avenir. J'avais confiance (et je l'ai encore) en M.Yadh Ben Achour et en sa commission de la Réforme Politque.
J'ai essayé de suivre ses divers interventions et écrits dans les divers médias, et j'ai remarqué qu'il essayait d'écouter tous les Tunisiens.
Je reproche aux médias de ne pas avoir communiqué suffisamment sur les travaux de cette commission.
Mercredi dernier, M.Ben Achour a donné une conférence de presse, et AUCUN média n'a jugé bon de nous la retransmettre dans son intégralité. Je dis bien AUCUN (à ce que je sache).
Pourtant je suis convaincue que cela aurait pu répondre à énormément de questions et d'inquiétudes des tunisiens.
Pour moi, donc, la démission de M.Mohammed Ghannouchi n'était pas nécessaire.
Lorsque dimanche après-midi, j'ai appris sa démission, j'ai eu un choc.
Les manifestants de la Casbah (ou ceux qui se servent d'eux) l'avaient fait plier à leur volonté. Ces gens, sans tenir compte de l'avis des autres tunisiens, avaient imposé leur avis.
Lorsque M.Ghannouchi a parlé de majorité silencieuse, je me suis sentie coupable.
Oui, coupable.
Coupable d'avoir entendu des personnes parler en mon nom (je fais aussi partie du peuple tunisien) et ne pas avoir réagit.
Coupable de voir que des manipulateurs se servent de notre Tunisie pour assouvir leurs ambitions peronnelles et ne pas avoir réagit.
Coupble de laissser des gens s'accaparer notre REVOLUTION TUNISIENNE sans avoir réagit.
Coupable d'avoir laisser des gens nous prendre en otages et ne pas avoir réagit.
Coupable.
Oui, j'ai réagi sur facebook. Oui, j'ai continué à travailler. Oui, j'ai assisté à des réunions et des débats. Oui, j'ai fait partie d’associations. Oui, j'ai essayé d'aider ceux qui avaient besoin de moi.
Oui, mais j'ai quand même été coupable.
J'ai vu les manipulations, j'ai vu les pillages, j'ai vu la destruction, j'ai vu les rumeurs... et je n'ai pas réagi.
Oui. Coupable.
Coupable.
Coupable de ne pas avoir compris que tout avait changé.
Coupable de ne pas avoir compris que notre révolution, que nos libertés toutes nouvelles, que nos idéaux, que nos espoirs... étaient encore si fragiles et avaient besoin de nous.
Coupable.
J'en ai pleuré de tristesse, de déception et de rage.
Non, je n'allais pas encore regarder sans réagir.
Nous sommes resté des années sans réagir.
Mais plus jamais. Plus JAMAIS je ne regarderais faire sans réagir. Plus JAMAIS!
Une amie m'avait appelée pour me demander si je voulais aller rendre hommage à M.Mohamed Ghannouchi.
J'avais hésité et ensuite j'avais accepté.
Comme je l'ai dit plus haut, je ne connaissais pas M.Ghannouchi, mais d'instinct, je l'avais trouvé honnête. J'ai trouvé sa démission digne, et surtout, je voulais lui dire merci de m'avoir ouvert les yeux sur mon silence et ma passivité.
J'y suis donc allée. Surtout pour dire PLUS JAMAIS je ne me tairais, plus jamais je ne laisserais d'autres parler pour moi. Plus jamais je ne verrais des gens essayer de me manipuler sans réagir.
Le travail sur terrain est aussi important. Descendre dans la rue pour faire entendre ma voix est important.
JE NE SUIS PLUS SILENCIEUSE.
Arrivée devant chez M.Ghannouchi, j'ai été étonnée de trouver une grande foule. Des gens partaient, d'autres venaient. A un moment, l'avenue était noire de monde. Tous avaient-ils les mêmes sentimenst que moi? Je ne sais pas. Mais nous étions là, et tous déterminés à ne plus rester silencieux.
RDV avait été pris pour le lundi à 13h pour une marche qui ferait entendre notre voix, qui dirait NON, nous n’acceptons pas que l'on parle en notre nom. NON, nous faisons aussi partie du peuple tunisien, et nous allons le crier haut et fort.
A 13h, nous n’étions pas très nombreux. Peut-être 500 personnes. Mais toujours avec la même détermination: plus jamais silencieux.
Nous avions discutés ensemble. Nous étions d'accord sur une chose: la tunisie est notre pays, et la Tunisie doit RÉUSSIR. La Tunisie doit avancer. La Tunisie doit être et rester un exemple dans le monde.
La TUNISIE, notre pays à tous. Notre pays que personne ne pourra s'appropirer, ni les Ben Ali, ni les Trabelsi, ni Jerad & Cie, ni personne d'autre d'ailleurs. La Tunisie est à tous ses enfants aimants. La Tunisie est à tous les tunisiens, et nous lui rendrons son amour.
Comment réaliser tous ces objectifs?
Je ne sais pas.
Mais nous étions au moins d'accord sur certians point:
- personne ne parle au nom du peuple.
- nous avons le droit, comme tous les tunisiens, à la parole.
- nous ne nous tairons plus pour que tous sachent que nous existons et avons aussi, et comme tous, notre mot à dire
- chacun peut manifester, parler, donner son opinion, mais personne ne peut imposer ses choix aux autres
- nous respectons tous les tunisiens (même si nous ne leur permettons pas de parler en notre nom)
- nous sommes pour la construction de la Tunisie
- nous voulons sortir notre pays de la crise
- nous continuerons à travailler pour le bien de notre pays
- nous veillerons, comme tous les tunisiens, à la démocratie
- nous sommes contre le Conseil de Protection de la Révolution, moyen trouvé par certains pour prendre le pouvoir et nous imposer leur dictature.
- Jerad, responsable de tous ces dégâts: DÉGAGE
LA TUNISIE EST A TOUS LES TUNISIENS.
Vers 17h, les gens ont commencé à affluer. Je m'étais absentée quelques temps pour publier ces photos sur mon blog, à mon retour, il y avait foule. Je ne saurais toujours pas vous dire combien, mais c'était vraiment la foule.
Il a été décidé que tous les jours, nous ferions entendre notre voix à la Coupole.
Tous les jours, nous irons travailler, et ensuite de 17h à 19h: RDV à la Coupole.
Nous travaillerons parce que notre pays a besoin de nous.
Des entreprises ferment, des hôtels ferment, des commerces ferment... Cette révolution qui avait commencé à cause du chômage va pousser des gens qui ont un emploi au chômage.
Si nous continuons ainsi, dans l'insécurité, l'incertitude, le chaos... nous allons droit dans un mur. Et les premiers touchés seront justement ces gens qui sont dans une situation précaire.
Nous plongerions et notre pays avec nous.
Les martyres de notre révolution ne doivent pas être morts pour rien. Cela serait vraiment dommage pour toute la Tunisie. Et une honte aussi.
Pourquoi ce choix de la Coupole d'El Menzah?
Ce choix a été fait exprès.
Loin de la Casbah. Le message à passer n'est pas que nous sommes contre les manifestants de la Casbah, parce que nous ne le sommes pas.
Le message est que chacun d'entre nous parle en son propre nom et essaye de se faire entendre.
Certains parlent à la Casbah, d'autres parlent ailleurs.
Certains avaient proposé l'avenue Habib Bourguiba, mais cela n'a pas été retenu. D'abord, c'est trop près, et on pourrait croire que c'est pour narguer les gens de la Casban. Ensuite, l’avenue Habib Bourguiba est le théâtre de plusieurs manifestations, donc risque de mélanges.
Et surtout, notre message est que TOUS doivent travailler. La Kobba est loin de toute activité économique ou autre. Il ne faut déranger personne, ni commerces, ni bureaux, ni écoles...
Par contre, samedi une marche est prévue, direction le siège de l'UGTT pour demander le départ de Jerad et signifier encore plus notre refus du pseudo-Conseil de Protection de la Révolution.
Ci- dessous, les photos que j'ai prises hier soir:
Je l'avoue, la décision d'Emna Ben Jemaa de travailler pour aider le gouvernement m'a aussi aidée dans ma décision. Emna avait raison. Elle ne sait pas et je ne sais pas non plus, si elle a pris la bonne décision, mais au moins, elle en a prise une et a essayé de faire ce qui est en son pouvoir pour aider son pays.
J'ai décidé de faire de même.
Et nous sommes nombreux à avoir pris la même décision.
Ne dit-on pas?
من اجتهد وأصاب له أجران
ومن اجتهد وأخطأ له أجر واحد
ومن لم يجتهد يسّلم عقله الى الأولين ليفكروا عنه
Hier soir, j'ai trouvé sur facebook un statut repris par plusieurs personnes. Je l'ai modifié un peu. Le voici:
Remplaçons le Dégage par Engage.
Je m'engage avec ma plume, mon œil, ma pensée et mes bras à ne plus détruire mais à construire.
Je m'engage à protéger notre TUNISIE et à lui donner tout ce qui est en mon pouvoir et même plus.
Je m'engage à être responsable envers notre TUNISIE et à être digne d'elle.
Merci Massir
Encore une fois, tu as tout dit.
Rédigé par : simoi | 01/03/2011 à 11:30
Je me reconnais tout à fait dans ces lignes.
Témoigner c'est bien, manifester aussi, mais s'organiser politiquement c'est encore mieux!
Tu te demandes comment on pourrait aider la Tunisie, j'ai une première piste.
Il faut absolument que nous les jeunes, nous apprenions à utiliser les "outils démocratique" maintenant à notre disposition.
Des voix isolées ne sont pas assez audibles, nous devons créer des partis politiques, des alternatives crédibles aux "vieux" partis, qui ne nous comprennent pas et qui ne nous représentent pas.
Nous devons nous préparer dans la perspective des prochaines élections (constituantes, législatives, et peut être présidentielles) afin de pouvoir proposer les représentants politique de la jeunesse tunisienne ... des volontaires en vue ??
Rédigé par : Leïla | 01/03/2011 à 11:31
Je remercie Mr Ghannouchi uniquement pour sa dernière action citoyenne qui a augmenté la Tunisie de 500 citoyens (les manifs de la majorité!!! silencieuse !!!!)
Rédigé par : dali belh | 01/03/2011 à 11:32
Oui je crois que tte personne sensée et responsable vis à vis de son pays se reconnaitra ds cet article .
Libérons-nous de ce silence et réagissons pour le bien de notre chère Tounis !
Rédigé par : MB-Douagi | 01/03/2011 à 13:11
si tu me permet Massir je voudrais exprimer mon point de vue sur la situation :
moi j'étais et je suis toujours contre le gouvernement depuis maintenant plus ou moins 10 jours pour une raison simple il a échoué a donner une vision clair sur les choix politiques dans la prochaine étape
les manifestants à Kasba ne sont pas pour un conseil de protection de la révolution (à mon sens en tt cas ) leurs demandes étaient claires: dissoudre le parlement et le conseil des député qui n'ont plus lieux d'être et qui selon les estimations les plus basses nous coute plus d'un million de dinar par mois et de créer un conseil constitutionnel pour changer la constitution avant toute élection car les lois actuelles donnent les pleins pouvoir au président.
les manifestants lorsqu'ils ont quitté el Kasba dans un premier lieu c'est pas parce qu'ils avaient confiance dans le gouvernement mais parce qu'ils voulaient lui donner du temps pour réaliser ces deux principaux points.
lorsque ces demandes ont pris plus de temps que nécessaire pour être réalisé et les actions du gouvernement se sont avéré pleines de timidités et sans aucun plan bien structuré (en tout cas pour le moment ils n'ont déclaré aucun plan) les manifestants ont réclamé le départ du gouvernement estimant qu'il a échoué dans la réalisation des ces objectifs
Le conseil de protection de la révolution n'est qu'une tentative minable de récupérer le mouvement et l'inefficacité du gouvernement sur la mise d'un roadmap clair des changements à fourni un champ fertile à l'émanation de ce mouvement.
Ce qui m'attriste ce que Ghannouchi était pour les demande des gens du kasba la preuve est qu'il a exprimé sa volonté en tant que citoyen de voir un conseil constitutionnel. je sais pas ce qu'il l'a retenu de faire une telle déclaration bien avant qui aurait calmé bien des esprits donc moi personnellement.
ce qui nous fait peur aujourd'hui c'est plus que tout le manque de repères avec le départ de Ghannouchi on n'a plus aucune personne qui soit connu par le grand public
qu'on l'ai empêché de prendre de décisions ou qu'il ne s'y été pas pris de la bonne manière ça revient au même notre ex-premier ministre n'as pas su faire j'espère juste que el sebssi sera mieux gérer la situation.
je m'excuse de la longueur du commentaire et de son manque de structuration et des éventuelles erreur d'écriture mais j'ai écris ça en un seul jet et j'ai pas envie de le relire tellement je suis paresseux
Rédigé par : hosonno | 01/03/2011 à 13:17
Le mot cle des revendications est "conseil constitutionel" bcp plus que "conseil de protection de la revolution", le second n'etant qu'une etape pour parvenir au premier.
D'ailleur, Mr Mohammed Ghannouchi, que la "majorite silencieuse" semblerait soutenir (si on s'en tient a ses paroles), a lui meme souligne, juste apres sa demission, la necessite d'un conseil constitutionel et d'une nouvelle constitution. En gros il rejoint les revendications PRICIPALES d'EL Casba. Des revendications que son gouvernement a tj ignore et que son instrument mediatque: TV7 (je dis bien TV7) oubliait meme de mensionner dans son journal.
A mon sens il ne s'agit pas d'"erreurs" de la part du gouvernement, encore moin d'"erreurs de communication", il s'agit d'indices que les pratiques d'avant le 14.01 sont tj de mise:
-La police politique est toujours a l'oeuvre (voir les temoignages de la blogueuse Hana et du journaliste Sofiene Chourabi)
http://www.facebook.com/video/video.php?v=1733675674069&oid=181351588573087&comments
http://www.facebook.com/video/video.php?v=10150108694422660&oid=151966444824649&comments
-TV7 continue son travail de propagande primitive (langue de bois, censure ect...):
http://www.facebook.com/video/video.php?v=150647191663237&oid=112166148822613&comments
-une ingerence francaise a la limite de l'insolence. Un embassadeur francais nomme sans l'accord du gouvernement tunisien et sans que M. gannouchi n'emette la moindre reserve.
Rédigé par : Mehdi B | 01/03/2011 à 15:43
"Les jeunes qui étaient venus la première fois, étaient venus spontanément. Et ils étaient partis presque convaincus par le nouveau gouvernement."
>Ils sont parti parce qu'on les a agresse et disperse et parce qu'il etait logestiquement et meme physiquement impossible de poursuivre le sit in a El casba. Toutefois ils ont dit qu'ils continueraient de protester "dans leur villes d'origine".
"N'avaient-ils pas fini par l'accepter la première fois?":
>Certains ont choisi de donner sa chance au nouveau gouvernement (ce qui etait comprehensible), avant de constater qu'il n'etait pas a la hauteur de leurs esperances.
"Et si UGTT et ses associés faisaient pression sur le gouvernement pour imposer ce pseudo-Conseil"
>Je pense qu'on peut pas parler de l'UGTT comme une entitee soudee et homogene. Si on revient aux evenements d'avant de 14.01, on verra une aile dans l'UGTT qui soutenait les manifs et organisait les greves a son risque et peril (dont la greve generale decisive du vendredi 14.01) en meme temps que Jrad rencontrait le president et pretendait que les manifestants ne faisaeint pas partie de l'UGTT. Aujourd'hui, loin de controler ou de guider la foule, Jrad ne fait que reprendre ses slogans pour s'attribuer une legitimite et essayer de survivre au Tsunami.
"Pourquoi est-ce qu'un homme aussi pourri que A.Jerad[]lui qui était acoquiné au clan Ben Ali[] est-il encore à la tête de l'UGTT?"
>Parce qu'il y a dans L'UGTT toute une aile pourrie qui était acoquinée au clan Ben Ali et qui soutient aujoud'hui Jrad.
"Qui a encouragé les gens à faire grèves après grèves à un moment si crucial de l'histoire de la Tunisie?"
>Jrad et son aile pourrie.
"qui dispose d'une grande assise populaire?" >Personne.
Rédigé par : Mehdi B | 01/03/2011 à 16:18
merci pour ce cri du coeur; mais pourquoi si tard; tout le gouvernement provisoire est en train de démissionner un par un; que va-t-il se passer?
Rédigé par : myriem ayoub | 01/03/2011 à 18:59
Bravo!
Rédigé par : Adel.Y.C | 01/03/2011 à 22:44
Votre article m'a ému, je pensais être l'unique dérrière
mon PC à penser de la sorte, je me sentais horriblement seule et impuissante, (A part les membres de ma famille ou qq amis) je me posais tt les questions du monde est ce que j'ai raison ou tort ? Mais mon intuition me disais que javais raison. Le dernier discours de Mr Ghannouchi était un déclic. Je suis sortie avec mes amis pour "le soutenir" et depuis ce jour la je n'ai plus reculé maintenant au moins je sent que heureusement je ne suis plus tt seule. Merci.
Rédigé par : Najoua Bennani | 02/03/2011 à 12:20
levons la voix pour que la vérité des choses et des personnes éclate c'est le seul moyen de calmer les esprits et de faire taire ceux qui se proclament protecteurs de la révolution il n’y a plus de temps à perdre c'est urgent le pays est en danger à cause de ces querelles politiques je n'ai jamais parler de politique mais l’évidence parle d'elle même il faut agir tout de suite !
Rédigé par : sonia tlili | 03/03/2011 à 01:46
@ Leila:
Nous le faisons déjà. Mais apparemment, cela n'est pas suffisant.
Il faut faire plus, beaucoup plus.
Rédigé par : Massir | 08/03/2011 à 00:31
@ Hossono:
Ce qui est dommage, c'est que les médias n'ont pas su faire leur travail convenablement.
M.Yadh Ben Achour a essayé de communiquer, mais les médias n'ont pas relayé. Il a parlé d'une assemblée constituante. Il a annoncé 4 hypothèses qu'il propose au peuple qui devra choisir. L'assemblée constituante était l'une de ces hypothèses.
Rédigé par : Massir | 08/03/2011 à 00:34
@ Mehdi:
Pas du tout. Ce sont 2 choses complètement différentes.
Le conseil de protection de la révolution est un conseil auto-proclamé, par lequel des partis nullement représentatifs du peuple tunisien dans son ensemble a voulu instaurer une nouvelle dictature.
Une assemblée constitutive est élu par le peule et le représente.
Rédigé par : Massir | 08/03/2011 à 00:39
Rien à ajouter ,bravo je suis fier des vrais compatriotes, responsables,ça me donne chaud au coeur.
Rédigé par : MOMO BELGIQUE | 08/03/2011 à 13:43