Après l'accord de sa rédactrice, je me permet de vous recopier cette réflexion que j'ai appréciée et que je partage.
Le nouveau discours que tient Rached Ghannouchi, depuis le 14 janvier 2011, celui que répandent aujourd’hui les médias sans en souligner les surprenantes contradictions, est d’autant plus dangereux qu’il se présente comme modéré. En homme politique averti, le chef du mouvement Ennahdha sait reculer pour mieux avancer. Ne doit-il pas d’abord et avant tout effacer le mauvais souvenir que lui-même et les siens ont gravé dans la mémoire de bon nombre de Tunisiens? Le chef du mouvement islamiste qui n’a pas hésité, dans les années quatre-vingts, à user de la force pour imposer sa lecture de l’islam, qui a enseigné le mépris des femmes, qui a haussé des illuminés abreuvés de haine et de rejet de l’autre sur les «minbars» des mosquées, qui a jeté l’anathème sur tout être libre, sur toute pensée, qui a profité du régime dictatorial et du chômage qui frappait les jeunes pour substituer à l’espoir de bien vivre l’espoir de gagner l’éternité, qui a diabolisé les francophones et les laïques en les faisant passer pour «des suppôts de l’étranger», ce chef islamiste si radical peut-il se transformer subitement en démocrate?
Rached Ghannouchi n’est pas sans savoir qu’il doit renouveler son discours et se présenter comme un simple citoyen, sans ambition, patriote et démocrate. Pour gagner la confiance des musulmans modernistes, il doit emprunter aujourd’hui le langage apaisant des démocrates. Cette leçon là, la Tunisie entière s’est chargée de la lui apprendre en ce mois de janvier 2011. Mais peut-on devenir démocrate quand, dans le passé, on a fait usage de la terreur pour s’imposer à ses concitoyens? De même qu’il a été impossible de croire en la miraculeuse transfiguration de Ben Ali, le 13 janvier 2011, il est impossible de croire aux promesses du chef du mouvement Ennahdha. Le comportement agressif, grossier et incivil de prétendus défenseurs de l’islam à l’égard des femmes, tant au cours de la manifestation organisée par l’ATFD, l’AFTURD et le collectif Maghreb-Égalité (samedi 29 janvier 2011) qu’à l’aéroport de Tunis Carthage, le jour même de son retour de Londres, a montré l’incapacité de ce type de mouvance à admettre la différence et a, par conséquent, ébranlé le crédit que l’on pouvait lui accorder.
Si le mouvement Ennahdha juge qu’il est victime d’un jugement prompt et injuste, s’il opte, comme l’a dit et répété son chef, pour la démocratie, qu’il donne les preuves concrètes de sa bonne foi et de son engagement en apprenant à ses membres le civisme, la retenue, le respect de l’autre et de sa liberté.
Les règles de la démocratie nous imposent de surmonter nos craintes et de composer avec toutes les mouvances politiques. Soumettons-nous donc à cette convention mais n’oublions pas que les déviations sont toujours possibles et les retournements fréquents. Aussi faut-il unifier les rangs des défenseurs des libertés, en les organisant en forces de propositions alternatives face aux diktats rétrogrades.
Rabâa Abdelkéfi
sincèrement je suis pas trop pour l'islamisme en Tunisie et pour le moment je me sens plutôt pour la laïcité (mizilt nab7ath :pp je viens juste de découvrir le monde de la politique)!!
Ceci dit je préfère ne pas juger ennahdha en se basant sur ce qu'on a entendu dire sur son passé pour la simple raison qu'elle a été jugée par un juge (7akim=ben 3li pour voir en plus gros) qui est connu par sa corruption et son injustice! comment ne pas croire qu'on lui a "las9oulou tohma"? Comment croire un menteur? Je pense qu'il faut oublier le passé et le juger en se basant sur ses idéaux (passés et présents) et ses actes (présents uniquement pour la raison que je viens de vous expliquer précédemment.^^)
Rédigé par : beb dary azra9 | 02/02/2011 à 00:01
الإشكال الذي يجب ان يتناول اساسا قبل ان تطرح كاتبة المقال وامثالها التساؤلات، هو باي حق تسمح لنفسها ان تكون مرجعية / حكما، وتطلب من الآخر ان يتغير لكي يلائم تصوراتها هي ، والا فان الطرف المقابل لايعد مناسبا وهو مرفوض، حيث تقوم بمحاكمته نسبة لتصوراتها ومفاهيمها
يجب ان يقع البرهنة اولا ان تصورك هو اولى من تصور غيرك، قبل ان تطلب من الاخر ان يلتحق بك
لا يوجد منطقيا اي مبرر ان نجعل تصور أولى من الاخر هكذا في المطلق، والزعم بأولوية تصور نسبة للآخر ترجيح من دون مرجح وهذا لا يجوز، وعليه فكل مايقوله العلمانيون بوجوب برهنة الإسلاميين عن حسن نيتهم لكي يقع قبولهم كلام فاسد لا أساس منطقي له، وهو لايعدو ان يكون مجرد لغو لايجب ان يأخذ بجدية، لأن مطلقا (من دون الاعتماد على مرجعية مقيمة للمفاهيم) طلب العلمانيين بوجوب برهنة الإسلاميين على حسن نياتهم ووجوب قبولهم بالمبادئ الغربية، له نفس الثقل المنطقي لطلب الإسلاميين من العلمانيين بوجوب التخلي على مبادئهم وتبني كل القيم الإسلامية
اذن المسالة يجب ان ترجع لوجوب البرهنة على ان منظومة القيم التي يرتكز عليها العلمانيون واللائكيون هي اولى من منظومة الفكرية الاسلامية، وهذا لايتم الا بالاتفاق على منظومة مشتركة مقبولة دنيا للمفاهيم.
ولما كانت المرجعية مختلف حولها من حيث ان الإسلامي يتبنى الإسلام والاخر لايتخذه مرجعية، وجب ساعتها لحل الاشكال ان يرجع لقيم المجتمع الأغلب وهي هنا الاسلام، وعليه فان القيم الإسلامية يجب تتخذ كمرجعية، وبالتالي تبطل كل مطالبات العلمانيين المخالفة للاسلام وهي أغلب مطالباتهم
وعندها فإن المسألة يجب ان ترجع لنقاش اراء اللائكيين وصحتها قبل ان يقع المطالبة من الاسلاميين للالتحاق بقيم معينة، وكل المطالبات التي يقوم بها اللائكيون تعد مصادرة على المطلوب، أي كلام مبني على اساس هو اصلا محل خلاف ولم يقع البرهنة على اهليته للحكم والاتخاذ كمقياس
Rédigé par : faouzi | 02/02/2011 à 14:52
@ Beb dary azra9:
Wallahi, je ne juge pas ennahdha à travers ce que l'on nous en a raconté, mais à travers ce que j'ai moi-même vécu pendant les années 1980.
Je pense que quelque part, j'ai été traumatisée par le sort des femmes qui avaient été défigurées par du vitriol à l'époque.
Je ne crois pas non plus que tout d'un coup, ennahdha soit devenue modérée. Je pense comme cette dame que c'est juste une ruse pour calmer le jeu.
Ce mouvement ne vise pas les présidentielles, mais il compte sur les législatives. Et c'est peut-être plus dangereux.
Je suis musulmane, et je n'ai strictement rien contre ceux qui veulent pratiquer la religion comme ils l'entendent, mais malheureusement, par expérience, je sais que les extrémistes (contrairement aux gens qui sont pieux et pratiquants) n'accordent aucune liberté à ceux qui pensent différemment d'eux.
Et je tiens à ma liberté. Je tiens à la liberté de ma fille. Je tiens à la liberté des toutes les tunisiennes.
Rédigé par : Massir | 02/02/2011 à 23:46
Moi aussi j'ai vécu la fin des années 80 et le début des années 90.
Je tiens à préciser mon avis vis-à-vis au discours laique et en partie diabolisant le mouvement islamiste:
1/ Il faut savoir différencier entre stratégie ou vision de mouvement et réaction de quelques membres. Il se peut que des membres du mouvement Ennahdha ont eu recours à la violence lors des confrontations universitaires ou des manifestations, ce qui reste tout de même à vérifier à travers des preuves objectives, pas en prenant Mezri Haddad entra autres comme référence (vu sur un autre article). En même temps, c'est évident que la répression et la torture donnent à une contre réaction. On a tous crié notre fierté quand la révolte à Kasserine s'est attaqué à la violence des forces de l'ordre. Donc, quand on parle des réactions des islamistes en 91 aux répressions policières (sur le campus même), on doit tout d'abord se rappeler que ces étudiants islamistes sont des êtres humains avant tout qui peuvent cèder à des reáctions plus ou moins violentes.
Seulement, il est important de souligner l'histoire très pacifiste du mouvement en tant que tendance générale du parti. Ceci a été l'objet du témoignage de plusieurs étrangers, d'amis comme d'ennemis. Aucune preuve tangible jusqu'aujourd'hui montrant une violence stratégique des islamistes n'a fait surface. Si vous en avez une, merci de me la montrer.
2/ Ceux qui appellent à l'exclusion d'Ennahdha, ont souvent recours à des articles entâchés de diffamation. Des articles qui nous citent les fameux Mezri Hadded et Abdellah Kallel comme références. (cf. article de Arielle Thedrel). Du moment où on accepte de croire à ces références, on n'est plus crédible. J'appelle à la place à une prise de conscience générale des deux côtés et à un dialogue constructif. La diabolisation et l'exclusion ne vont jamais aboutir à un quiconque progrès.
Ennahdha a été félicité d'une large partie de la société civile occidentale et a été depuis longtemps partenaire du PDP, PC et du rassemblement de Marzouki. Est ce que ca aurait été possible si le parti pronait vraiment des idées de terroristes / d'exclusion?
3/ On a tendance à tomber dans la superficialité et assimiler les nommés "islamistes" dans un même box bien défini. Le spectre étendu des islamistes devient unidimensionnel. Dois je rappeler qu'islamistes comprennent Ennahdha, Ettahrir, Salafistes et autres? On a même tendance à faire amalgame Khomeini / Chiites et Ennahdha. C'est incroyable quand même du moment où tous ces partis sont très différents du point de vue vision comme idéologie.
Dernier fait: les mouvements islamistes sont une réalité. Ennahdha a un poids considérable au sein de la société tunisienne. En appelant à l'exclure du dialogue, on appelle consciemment ou inconsciemment à revivre la mascarade de 89-91.
Par le temps mouvementé qu'on vit actuellement, j'appelle à la plus grande prise de conscience des 2 côtés. Ce n'est qu'en favorisant le dialogue constructif et les valeurs démocratiques qu'on pourrait aspirer à une vraie démocratie et à entente nationale.
Rédigé par : Mohamed | 03/02/2011 à 18:35
@ Mohamed:
Tout d'abord lorsque je parle des années 1980, je parle de mon vécu personnel à cette période là. Je ne parle ni de Mezri Haddad ni de la propagande de Ben Ali.
Je parle de la période où des femmes ont été défigurées par du vitriol. Je parle de la terreur qui avait régné à l'époque.
L'article de Arielle Thedrel a été démontée entièrement, avec des arguments solides à l'appui. Si je retrouve le lien, je le publierais.
Ennahda a été félicitée mon oeil. Elle a aussi été diabolisée. Les accords entre partis politiques ne signifient rien, à part que ces partis font toujours des alliances (même avec le diable lui-même s'il le faut) si cela permet d'arriver à leurs fins.
Ennahda ayant une certaine assise, on ne doit pas appeler à l'exclure. mais il faut quand même mettre en garde les gens contre ses mensonges (voir toutes les vidéos de Ghannouchi avant et après le 14 janvier, pour remarquer à quel point son discours a changé). Il faut expliquer aux gens qu'un parti basé sur la religion ne peut être que restrictif aux libertés individuelles. Il faut expliquer aux gens ce qu'implique l'application de la chari3a sur le plan pratique, dans la vie quotidienne....
De toute façon, chacun a le droit de donner son avis. Nous n'allons pas exclure les gens de Ennahda, mais vous n'allez pas exclure les laïques non plus.
Que chacun prêche pour sa paroisse (ou sa mosquée), c'est aussi cela la démocratie.
Rédigé par : Massir | 05/02/2011 à 01:23