Un 29 Aout, on s'attend surement à un titre du style "dernière baignade", mais non, pour moi, il s'agit vraiment de la première baignade de l'année. On pourrait croire que je n'ai pas accès à la mer, mais non, j'habite au bord de l'eau...
Mais voila, j'adore lire à la plage. Je mets mon maillot, je prends ma serviette, mon sac... et tout le tralala, je m'installe sur mon transat et je lis.
Des heures plus tard, je rentre à la maison, sans avoir touché l'eau.
Avant hier, en rentrant à Hammamet, je rejoins mon mari et des amis à la plage d'El hambra à Hammamet Sud. Très sympa comme endroit. En plus, la musique est agréable, et le poisson grillé excellent.
Ils se sont tous baignés, sauf moi. Mon mari m'a presque suppliée, mais rien. Ils étaient tous dans l'eau, sauf moi.
Hier, j'ai fini de lire "3imarat Yacoubian" et je suis descendue à la plage. Nous y avons pique-niqué, et nous y sommes restés jusqu'à la nuit. A un moment, mon mari a vraiment insisté pour que je l'accompagne dans l'eau. Là, je n'ai plus résisté. Lui et moi. La mer. La pleine lune....
J'y suis donc allée. Première baignade de l'été, de la saison, de l'année...
C'était magique. J'ai apprécié. Cela avait commencé à être.... et Poupée est arrivée. Ya farha ma tammet!!!
Maman, maman, tu te baignes!
Ce qui était une baignade en amoureux, s'est transformé en rigolades familiales.
Parfois, sur l’autoroute Tunis-Hammamet, il m’arrive de m’arrêter au Kiosque Total, les enfants veulant acheter des glaces, des biscuits, un sandwich….
Il y a environ deux semaines, nous nous étions arrêtés, nous avions fait quelques petits achats. J’ai payé et nous sommes partis. Arrivés à la maison à Hammamet, j’ai jeté un coup d’œil au ticket de caisse, et je me suis aperçue que j’avais payé une carte Tunisiana de 5d300, que je n’avais pas acheté. Tant pis, j’ai pensé à une erreur du caissier.
Hier, pareil, quelques petits achats. Je paye, je sors. Arrivée à ma voiture, je vérifie mon ticket de caisse, et encore une fois, j’ai payé une carte Tunisiana de 5d300, alors que je n’en avais pas acheté.
Coïncidence???
Quand même, c’est un peu trop!!!!
Je retourne dans le magasin, je vais voir le caissier. Il n’a aucun mouvement de surprise. Mais vraiment aucun. Il prend le ticket avec mauvaise humeur pour me rembourser les 5d300.
Pour gagner du temps, je lui demande plutôt de me donner une carte Tunisiana. Il n’a pas envie. J’insiste. Il faut voir son visage lorsqu’il me l’a donnée. Sombre. Sinistre. Il m’aurait presque frappée.
Sincèrement, c’est dégoûtant. Faites attention à vos tickets de caisse, pour éviter d’être arnaqués de la sorte. Les gens ne ratent aucune occasion pour soutirer des sous aux clients confiants.
Ce caissier avait trouvé le moyen de se faire payer ses communications téléphoniques par des gens crédules comme moi.
Deuxième arnaque hier soir. Mais bon, arnaque d’une toute autre manière.
Nous allons dîner au Piano Bar du Pomodoro Marina. On nous propose un assortiment de sushis à 20d000. A ce prix-là, on pourrait s’attendre à un vrai plat de sushis. Ce n’est pas le cas. C’est juste une petite assiette de 8 pièces de sushis, de mauvaise qualité et pas frais. Le riz était dur comme de la pierre. J’ai eu du mal à le couper au couteau.
Pareil pour l’assortiment de canapés. 20d000 le plat. Pas frais. Le pain était un peu rassis. Et les canapés n’étaient ni beaux, ni bons.
Je suis d’accord que ces restaurant ne travaillent que 3 mois par an, et qu’ils doivent rentabiliser, mais je trouve qu’il ne faut quand même pas se moquer du client.
Le comble, c’est qu’il est difficile d’avoir des places, et qu’il faut presque réserver bien à l’avance. Il faut dire que l’ambiance est assez sympa, et la chanteuse nous avaient enchantés avec des chansons de Fairouz, Warda, Abdelhalim et même Oum Kalthoum. Mais en ce qui me concerne, je me suis quand même sentie arnaquée.
Il y a quelques années.... Elle:Tu portes une ceinture dorée??? Moi:Oui... Elle:Mais personne ne porte du dorée de nos jours. La mode est à l'argenté. Tu es ridicule comme ça!
Il y a quelques semaines.... Elle:Elles sont belles tes créoles. Moi:Merci. Elle:Elles sont en or, n'est-ce pas? Moi:Non. Elle:NON????? Moi:Non. C'est du faux. Je les ai achetées à 12 euros. Elle:TU PORTES DU FAUX?????
إسمت ملي عرفت سي يعقوب، قلت يلزمني نضعف، الراجل حلليلتو و بنات الحرام برش، قلت نعمل شوية سبورخير ما يفصعولي به ساعة و ربع و أنا على هذك التابي حتى قلبي باش يسكت كملت و..... مشيت..... كليت..... شكلاطة و مطبقة و كسكروة بالجبن..... ما خليت كان الكوكة ما شربتهاش ما حقوش!
Le 15 Août dernier, j’étais en voiture lorsque la circulation a été stoppée. J’ai profité de l’occasion pour passer quelques coups de fils. J’ai donc appelé Jacob pour avoir de ses nouvelles. Il m’annonce qu’il a un invité à déjeuner et m’invite à me joindre à eux.
J’ai commencé par émettre des réserves, il fallait que j’aille travailler…
On a fini par nous laisser passer. J’ai repris ma route pour mon bureau, mais l’envie de me joindre à Jacob et à son invité a commencé à me travailler.
J’arrive devant mon bureau… et je fais demi-tour, direction La Goulette.
L’invité de Jacob était déjà là. Il s’agissait de Antar. Présentations sont faites. Antar s’attendait à voir une vieille en tailleur noir et chignon et il est étonné de remarquer qu’à 43 ans, une femme peut être décontractée et s’habiller jeune (jean et T.Shirt).
Quand à moi, je ne m’attendais pas à trouver un costaud pareil: 1,87m, des épaules larges… et une grande gentillesse.
Déjeuner très agréable. Les bloggueurs ont été «décortiqués» un à un (je vous taquine, c’est pas vrai).
L’après-midi, nous sommes allés à l’église de la Goulette pour assister à la messe donnée en l’honneur de la Madona di Trappani.
Pour moi, c’était la première fois. J’étais donc un peu curieuse de tout.
L’église n’est pas mal. Depuis Juin dernier, elle est en rénovation.
Je ne savais pas qu’il y avait autant de chrétiens chez nous. Il paraît même que certains tunisiens musulmans se sont convertis au christianisme.
Il y avait beaucoup de personnes (des femmes en majorité) âgées. Je suppose qu’il s’agit des derniers goulettois d’origine italienne, grecque…
Jacob connaissait tout le monde. Antar et moi, ne connaissions pratiquement personne.
Il y avait aussi plusieurs personnes de la BAD.
La messe a été célébrée par Monseigneur Maroun Lahham. Dans son homélie finale, Monseigneur l'Evêque a béni les trois communautés musulmane, juive et chrétienne de la Goulette, ainsi qu'il était courant de le faire dans les années cinquantes. Monseigneur Paul Geers était là aussi.
Après la messe, un petit cocktail avait été organisé dans le jardin de l’église.
L’ambiance était très conviviale. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’il y avait des gens des trois religions monothéistes.
Si seulement, cela pouvait en être ainsi partout.
Je regrette que la Procession n'existe plus. Il parait que c'était génial. C'est dommage.
Je vais le demander en librairie, on me dit qu’il est déjà épuisé, mais qu’une nouvelle commande est en cours.
J’attends quelques jours, et j’y retourne. La nouvelle commande est déjà arrivée… et épuisée.
Tant pis. Je passe une commande. On me demande d’attendre 2 semaines. C’est pas trop long.
Entre temps, je vais à Paris. Je trouve le livre chez Virgin. Je le feuillette, je lis quelques passages… et je le remets en place. J’étais sûre qu’un exemplaire m’attendait à Tunis.
De retour à Tunis, pas de livre. Je fais quelques librairies. Rien. Ce livre est inexistant. Toutes les librairies l’ont eu, et toutes l’ont vendu. Quel succès!
Depuis que j’ai quitté le lycée, en 1982, je n’ai pas lu un seul livre en arabe. Mes lectures en arabe se limitent à quelques magazines dans les salles d’attentes, ou bien «الموعد» lorsque je vais chez mes parents (ma mère est fan!!!).
Bien-sûr, je ne compte pas les documents que je lis au bureau (contrats, avertissements, jugements…).
Or, plusieurs bloggueurs ont écrit que «Yacoubian bulding» est bien plus intéressant à lire en arabe qu‘en français. Mais j’étais réticente.
Et puis, le nombre de blogs en arabe est devenu de plus en plus important. Au début, je l’avoue, je les zappais (à part quelques rares exceptions), et puis, je m’y suis mise. Très difficilement, mais de plus en plus.
Lorsque je dis difficilement, ce n’est pas parce que je n’aimais pas la langue arabe mais tout simplement parce que je lis beaucoup plus lentement en arabe, et cela me prend plus de temps.
Je fais une petite recherche sur Internet. Je trouve un petit extrait que je lis d’un coup. Intéressant. Et puis, en arabe, cela a l’air plus authentique. Banco, c’est décidé, je lirais ce livre en arabe.
Oui, mais où le trouver?
Commence ma recherche dans les diverses librairies. Pas de "شيكاجو", ni de "عمارة يعقوبيان" non plus.
Aujourd’hui, je trouve un nouveau post à propos de ce livre. Cela m’encourage encore plus. Et me voile à faire toutes les librairies de La Marsa à la recherche de ce livre.
Nous ne l’avons pas encore reçu.
Nous l’avions, mais nous avons tout vendu.
C’est sûr, dans deux jours nous l’aurons.
Nous l’avons dans notre magasin de Tunis, si vous voulez, nous pouvons vous l’amener…..
Apparemment, je n’ai pas de chance avec cet auteur, ni avec les livres en langue arabe.
Pendant que j’étais dans une librairie, je me suis mise à feuilleter des livres de Naguib Mahfouz. Je pense les avoir presque tous lus… mais en français. Je me suis dis que cela ne serait pas une mauvaise idée d’en lire un en arabe.
Mais sincèrement, les éditions sont de si mauvaise qualité, aucun résumé en couverture, le papier est de mauvaise qualité… franchement, cela n’encourage en aucune façon la lecture.
Je n’ai finalement rien acheté. Mais de retour à la maison, je suis allée fouiner du coté de la chambre de mon fils, et j’ai trouvé أهل الكهف de Taoufik Al Hakim. Peut-être bien que j’essayerais de le lire!!!!
Lorsque j’ai entendu mon neveu dire cela à Poupée, j’ai enragé. Vraiment. En fait, cela s’est passé mardi dernier, et j’enrage encore.
Pourquoi?
Parce que l’on me dit cela un peu trop souvent, et je suis allergique à cet argument: tu n’es pas un homme, tu ne peux pas…
Ma fille est restée l’unique petite fille de la famille jusqu’à il y a environ un mois. Elle a grandit au milieu de garçons. Elle joue toujours avec les garçons. Elle joue au foot, elle joue à la guerre, elle saute, elle coure, elle se bagarre… c’est un garçon parmi les garçons, et cela depuis sa naissance.
Elle n’a pas l’habitude de jouer avec les filles, n’aime pas les poupées….
C’est très simple, pour son 6ème anniversaire, il n’y avait pas une seule fille!
Pendant des années, les garçons l’ont considérée l’une des leurs. Or, depuis quelques temps, ils commencent à lui demander de les laisser de temps en temps. Ils commencent à l’exclure de certains jeux juste parce que c’est une fille.
A leurs âges (5 à 10 ans), en quoi la présence d’une fille qui, de surcroit, a les mêmes capacités physiques qu’eux (sinon plus d’ailleurs) peut les gêner?
Nous avions l’habitude de faire du camping. Nous avions donc acheté des tentes, mais depuis environ 4/5ans, nous n’avons plus campé. Poupée parle et rêve de cela depuis des années. Mon beau-frère leur a donc installé une tente dans le jardin. Et tout d’un coup, ces messieurs ont décidé que l’unique fille qui se trouve avec eux est exclue de ce jeu. Pourquoi? Comme cela, sans raisons. Ils ont tout d’un coup décidé qu’ils voulaient jouer entre garçons.
Elle était très déçue. Mais ils l’ont carrément mise hors de la tente. Nous adultes, avons du intervenir.
Mon neveu lui a fait cette réponse: tu n’as pas compris? Tu es une fille. Tu n’as pas de zizi, tu ne joues pas avec nous.
Ma réponse: nous n’avons peut-être pas de zizi, mais nous avons une cervelle, et de meilleure qualité que la vôtre!!!!
Nous, les femmes étions absolument contre cette ségrégation, mais les hommes ont fini par approuver: laissez-les entre garçons. Ils ont envie d’être entre garçons, et il faut qu’elle apprenne dès maintenant qu’il y a une différence entre les hommes et les femmes. Les hommes sont les hommes, et les femmes restent des femmes.
Il faudra peut-être qu’elle comprenne, mais moi à 43 ans, je n’ai toujours pas compris, et je ne comprendrais jamais.
Elle est où notre place, nous femmes? Dans une cuisine?
Parmi tout ce groupe d’enfants, Poupée a les meilleurs résultats scolaires, elle est la plus souple physiquement, elle est très sportive, elle est très adroite de ses mains, elle est très sympathique, et toute la famille dit qu'elle est la plus intelligente de tous.
Alors pourquoi?
Quelle est la différence entre un homme et une femme????
Quoi????
Quelques grammes de chair qui pendouillent entre vos jambes???
Pensez-vous que cela vous rend plus intelligents???
NON. Pas du tout. Bien au contraire même parfois. Vous savez, lorsque vos neurones migrent de votre cerveau vers ce bout de chair, vous devenez même très….
Dire que la veille, c’était la fête nationale de la femme, et qu’en 2007, on nous raconte toujours qu’un homme est supérieur à une femme, et qu’une femme ne doit jamais perdre cela de vue!!!
51 ans de CSP, 51 ans que l’on vous répète à longueur de journée que les hommes et les femmes sont égaux, et vous ne l’avez toujours pas compris.
Ou plutôt, vous l’avez compris d’une façon erronée.
«Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres», voici ce qu’avait dit Georges Orwell en conclusion de son livre «La ferme des animaux». Lui parlait de classes sociales. Mais en Tunisie, on pourrait dire: «Tous les Hommes sont égaux, mais les hommes sont plus égaux que les femmes».
Quand donc comprendrez-vous que nous sommes aussi des êtres humains, à part entière, exactement comme vous. Quand le comprendrez-vous?????
Je déteste cette injustice, et parfois, je sens que je commence à détester tous les hommes et leur sale comportement machiste!
N.B.: J'enrage vraiment. Et plus particulièrement parce que j'ai toujours préféré la compagnie des hommes à celle des femmes, et finalement, les comportements des gens que l'on aime font très mal, plus mal que ceux des autres. Vraiment très mal. Derrière cet incident, je reprends la remarque à mon compte: t'es pas un homme, donc....
Les années avaient passé. Mon mari avait commencé à avoir des difficultés financières. Les mauvaises langues disaient que j’en étais en grande partie responsable. Ils disaient que je dépensais bien plus qu’il ne gagnait. Ils exagéraient quand même!
J’avais acheté une nouvelle villa, avec un énorme terrain. En fait, je dis «j’avais acheté» parce que j’avais convaincu mon mari de la mettre en mon nom.
Il avait de plus en plus de difficultés financières. Il n’arrivait plus à rembourser ses crédits bancaires…
J’en avais profité pour le convaincre de mettre tout ce que nous possédions en mon nom, pour échapper aux éventuels créanciers. Il m’avait crue et avait eu confiance en moi. Il ne possédait plus rien, tout son patrimoine, sauf la moitié de la villa de Hammamet, avait été transféré en mon nom.
Les difficultés s’aggravaient de plus en plus.
Nos «amis» avaient commencé à nous déserter. C’était incroyable, pendant des années, ils avaient profité de nos largesses, ils avaient été très proches, et tout d’un coup, ils avaient commencé à prendre leurs distances… C’était comme s’ils ne nous connaissaient plus! Comme des rats qui désertent le navire.
J’avais essayé de renouer avec ma belle-famille. Ou du moins, j’avais commencé à leur faire des yeux doux pour qu’ils nous aident.
Ils nous avaient aidé. Pourtant pendant de longues années, nous ne leur avions rien donné, même pas leurs parts de dividendes.
Pendant environ 3 ans, ils avaient essayé de sauver nos entreprises, en y mettant beaucoup d’argent, mais rien à faire. La faillite était à nos portes.
Mon beau-frère, qui nous avait quitté pour monter sa propre entreprise réussissait par contre parfaitement bien. Il s’était même associé avec son jeune frère, et ils sont aujourd’hui à la tête d’un groupe de sociétés très florissantes.
Eux aussi avaient essayé de nous aider. Ils nous avaient donné beaucoup d’argent, des centaines et des centaines de millions.
J’avais réussis à convaincre mon mari de divorcer. Je lui avais dis que c’était pour préserver notre patrimoine. Ainsi, les créanciers ne pourraient pas saisir nos biens.
Nous avions donc divorcé, mais nous avions continué à vivre ensemble. Les difficultés s’aggravaient, mais sa famille aidait toujours.
Nous avions emménagé dans une de mes autres villas pour pouvoir louer la plus grande. Nous avions essayé de restreindre notre train de vie. Du moins en apparence…
Ma belle-famille nous avait presque entièrement pris en charge. Ils payaient les factures, les dettes, les études des enfants…., et continuent d’ailleurs à le faire.
Moi? Je ne suis pas idiote. Pendant des années, à l’insu de mon mari, j’avais mis de coté de l’argent. J’avais amassé un super pactole. J’avais vraiment été cigale, mais en cachette, j’avais aussi été fourmi. Surtout lorsque mon mari avait commencé à avoir des problèmes…
Et un beau jour, faillite totale. Mon mari n’avait plus rien. Strictement rien. Ni argent, ni amis.
Sa famille ne pouvait plus combler les trous. Il est vrai qu’ils avaient eux-même risqué beaucoup en l’aidant. C’était un gouffre que mon mari avait creusé… Que cela plaise ou pas aux autres, je ne suis pas la seule cause de son infortune, il n’avait pas su gérer ses affaires lui non plus. Les mauvaises langues diront qu’il s’occupait plus à parader, à se faire des relations, et à occuper des postes honorifiques, qu’à travailler… Il ne faut quand même pas exagérer…
Pendant quelques mois, je m’étais faite «petite». J’essayais de dépenser le moins possible. Je passais la plupart de mon temps à pleurer chez mes beaux-parents pour qu’ils nous donnent un maximum d’argent. Et d’ailleurs, je les avais bien eu. Ils nous avaient beaucoup aidé encore.
Moi, je voulais investir mon argent. Je l’avais caché pendant longtemps, mais il était temps que je l’investisse pour qu’il me rapporte… Je n’allais pas jouer la comédie de la pauvreté pendant très longtemps encore. Je voulais vivre, et bien vivre.
Je me suis arrangée pour dire que ma copine (celle qui était mariée à l’homme du Golfe) m’avait engagée. J’avais raconté qu’elle voulait construire un complexe immobilier, comprenant des appartements, un fitness club, un hammam, un institut de beauté…, et qu’elle m’avait chargé de superviser son projet pour elle. En vérité, le projet m’appartenait totalement.
Pendant les années qu’avait duré mon mariage, la fidélité n’avait pas vraiment été mon fort.
J’attirais beaucoup les hommes. J’avais un don pour cela. Bien que pas jolie, j’arrivais à attirer leur attention et à attiser leur désir. J’avoue que je faisais tout pour. Je m’habillais très sexy (à l’époque, cela ne se faisait pas trop), j’avais une façon de danser qui les faisait bander… Bref, ils ne pouvaient pas rester indifférents, et j’en profitais bien…
J’avais, grâce à cela, le bras bien long, et des pistons partout. Cela m’ouvrait bien des portes.
Mon mari???
Je ne sais pas s’il se rendait compte de mes infidélités, mais il ne disait jamais rien…
Alors que je m’occupais de mon projet, j’ai fais la connaissance d’un homme d’une trentaine d’années. Beau garçon, bonne famille…
J’en étais tombé amoureuse. J’avais réussi à l’embobiner, lui aussi. Certaines mauvaises langues ont dit que je l’avais «acheté» avec mon argent pour pouvoir profiter de sa jeunesse. Les mauvaises langues ne laissent personne en paix.
Nous nous sommes mariés, mais en secret. Il ne faut pas oublier que j’habitais encore avec mon premier mari, et que mon ex-belle-famille nous entretenait toujours. Mon projet prenait forme de plus en plus. Mes ex-beaux-frères n’avaient pas cru en mon mensonge. Ils me soupçonnaient d’être la véritable propriétaire. Ils avaient commencé à rechigner, à ne plus vouloir nous donner de l’argent. Ils devenaient de plus en plus méfiants et de plus en plus radins. Quels cons!
Ils montaient mon ex-mari contre moi. Et un jour, j’en ai eu marre d’eux, alors j’ai avoué à mon premier mari que je m’étais remariée. Je lui ai donc demandé de s’en aller, et de prendre ses enfants avec lui.
Nous avions convenu qu’ils habiteraient dans une de mes villas. En fait, je lui avais tendu un nouveau piège.
La villa en question était en mauvais état et nécessitait beaucoup de travaux. Et comme je l’avais prévu, son père s’est chargé de la rénover entièrement, à ses frais, bien qu’elle m’appartenait toujours.
Mon ex-mari y a habité avec les enfants pendant quelques mois et ensuite, je les ai renvoyés.
Après tout, sa famille n’avait qu’à s’occuper de lui…
Moi, je pouvais enfin vivre mon nouveau mariage au grand jour. Mais j’avais peur que ce jeune homme m’échappe. Sa famille aussi était contre notre mariage, et sa mère s’y était opposée de toutes ses forces.
Je m’étais dis que le meilleur moyen de le garder à mes côtés (et à mes ordres), était de lui faire un enfant.
Malheureusement, j’avais pris de l’âge. Je n’étais plus aussi fertile qu’auparavant, en fait, j’arrivais aux portes de la ménopause. Mais, j’ai toujours été une lutteuse, et je n’allais quand même pas laisser tomber.
J’ai suivi donc un traitement hormonal, et grâce à la procréation médicalement assistée, j’ai pu tomber enceinte. Grossesse multiple. Et ragots dans tout Tunis. Comme si les gens n’ont rien d’autre à faire de leurs journées.
Mais cela n’a pas suffit à le retenir. Mon nouveau mari n’a pas pu supporter mon rythme de vie, et a fini par me quitter.
Aujourd’hui, je me retrouve seule, à élever mes derniers enfants. Leur père m’avait quitté alors qu’ils étaient encore bébé.
Mon complexe immobilier a rencontré des difficultés. Les revenus qu’il génère ne sont pas très important.
Mon ex-premier mari a refait sa vie. Il a un nouvelle emploi et une compagne. Nos enfants sont partis étudier à l’étranger. Leur grand-père pourvoit à leurs besoins.
J’ai construit une nouvelle petite maison, dans laquelle j’habite. Je vis de la location des deux maisons qui me restent. J’ai perdu les autres.
Je n’ai pas changé mon mode de vie. Je sors toujours beaucoup. Je suis à l’affût de la moindre occasion. Je voudrais me trouver un autre homme, ou plutôt, une nouvelle proie à déplumer, mais avec le poids des années, cela est devenu plus difficile.
Pourtant, je me suis refaite les seins, je fréquente toujours assidûment les esthéticiennes et les masseuses, et je m’habille toujours très sexy, bien que les mauvaises langues disent qu’à mon âge, cela devient ridicule.
Je viens de faire la connaissance d’un homme intéressant. Mon futur 3ème mari???
Je suis née dans une famille nombreuse et malheureusement très modeste.
Mes frères et sœurs ont fait des études supérieures, mais pas moi. En fait, ce n’est pas que je ne sois bête, mais il vrai que ma conduite laissait tellement à désirer que j’avais finie par être renvoyée de mon lycée lors de ma cinquième année secondaire.
Et cela a peut-être bien été la chance de ma vie.
J’avais été obligée de travailler.
Comme j’ai un contact très facile, et que je suis très sociable, j’avais pu être engagée comme hôtesse d’accueil dans un grand hôtel de la place.
Nous étions d’ailleurs deux jeunes filles dans le même cas. Nous étions devenues amies. Nous travaillions ensemble, et nous étions inséparables.
C’est grâce à cet emploi qu’un jour, nous avions fait la connaissance d’un homme très riche d’un des pays du golfe. Nous nous entendions très bien avec lui. Nous lui plaisions tellement, qu’il nous avait proposé pour un emploi d’hôtesses de l’air dans la compagnie nationale de son pays.
C’était vraiment une grande aubaine pour nous. Les pays du golfe, très riches, payaient des salaires extraordinaires. Bien plus que nous n’avions jamais osé espérer.
Et nous voilà parties.
Notre métier nous avait ouvert des horizons dont nous ne soupçonnions même pas l’existence.
C’était il y a environ 30 ans, ou un tout petit plus.
Les pays du golfe étaient à l’époque, en manque de femmes «libérées». Les migrations en masse des marocaines et des tunisiennes n’avaient pas encore commencé.
Il y avait nous, et quelques autres jeunes femmes. Nous étions d’ailleurs devenues amies.
Les hommes nous réclamaient. Ils nous voulaient. Et nous gâtaient. Nous avions tout: maisons, argent… et bijoux en tonnes.
Je l’avoue, j’ai mené la belle vie à cette période. D’autant plus que j’avais fais la connaissance d’un émir, et j’étais devenue sa maîtresse. Je portais les plus beaux vêtements, j’avais les plus beaux bijoux…
Il m’avait acheté à Tunis une première villa, puis une seconde… Il me les a entièrement meublées. Des meubles importés et ayant beaucoup de valeur.
Et des bijoux, encore et encore…
En fait, tout ce que je voulais.
J’aurais aimé qu’il m’épouse, mais il a refusé. Sa famille s’y était complètement opposée.
Ma copine a elle, réussi à se faire épouser par son amant. Il lui avait acheté un immeuble à Tunis, une superbe villa en banlieue Nord… Elle s’est en fait mieux débrouillée que moi. Elle a d’ailleurs eu des enfants avec cet homme. Et bien que la plupart du temps, ils vivaient éloignés l’un de l’autre (elle, ici à Tunis, et lui dans son pays), il ne l’a jamais abandonnée ou répudiée.
Un jour, les circonstances m’ont contraintes à rentrer à Tunis.
Mon amant m’avait gâtée, et j’avais eu droit à un «retour définitif» royal.
Avec une partie de l’argent qu’il m’avait donné, j’avais pu ouvrir une petite entreprise.
J’habitais dans l’une de mes deux villas, et j’avais mis l’autre en location.
Mon amant m’avait aussi acheté une superbe voiture.
Finalement, j’étais la plus riche de tous les membres de ma famille. Ils avaient fait des études, mais ne pourraient jamais avoir autant d’argent que moi… Ironie de la vie. Je les avais enviés, et c’était à leur tour de m’envier…
Un jour, j’ai fais la connaissance d’un jeune homme. Beau garçon, beau métier et surtout grande famille.
J’avais mis mon grappin dessus. Il était devenu mon boyfriend, mais malheureusement, il avait catégoriquement refusé de m’épouser. Vraiment refus total.
Un soir, alors que nous étions sortis ensemble, et que pour la énième fois, il m’avait opposé son refus, j’avais remarqué un jeune homme qui me draguait. J’ai décidé alors de narguer mon ami et de le rendre jaloux.
Et c’est de cette manière que j’ai fait la connaissance de mon futur premier mari…
Ce garçon était issu d’une bonne famille aisée. Il avait terminé ses études et avait commencé à travailler. J’avais senti qu’il deviendrait un homme important. Et j’avais mis le grappin dessus.
Celui-ci n’avait pas été difficile à convaincre. Il avait fini par me demander en mariage, bien que sa famille s’y était complètement opposée. Le jour de notre mariage, ma belle-mère pleurait de dépit.
Il venait de monter une entreprise. J’ai participé avec lui dans le capital, pas grand chose, juste un petit pourcentage, mais c’était mon mosmar Jha (clou de Jha). J’étais associée avec lui. Son père et un ami à celui-ci détenant la grosse majorité de ce capital.
Moi-même, j’avais liquidé ma propre entreprise et j’avais acheté une troisième maison. En effet, j’étais tombée enceinte presque tout de suite, et je ne voulais plus travailler.
Mon mari réussissait très bien professionnellement. Il gagnait beaucoup d’argent. De plus en plus.
J’ai eu un deuxième enfant. Puis un troisième.
Et mon mari devenait de plus en plus riche.
Moi, je disais que je m’occupais de mes enfants, mais cela n’était pas vrai. J’avais engagé trois femmes de ménage et un chauffeur, et c’étaient eux qui s’en occupaient. Moi, mes journées étaient beaucoup trop chargées, je n’avais pas de temps pour torcher et nourrir des gosses.
Je menais une vie mondaine. La renommée de mon mari et notre argent nous ouvraient toutes les portes, vraiment toutes. Nous étions devenus des VIP. Invités à toutes les soirées qui comptaient, à tous les endroits où il faisait bon de se faire voir…
Il est vrai que nous avions aussi profité du nouveau régime, puisque cela avait permis un renouvellement de la Jet Set tunisienne, et c’est ainsi que nous avions pu très facilement nous y intégrer.
Nous avions acheté une superbe et énorme villa dans le quartier le plus chic du pays, dans laquelle nous avions emménagé.
Nous y donnions des réceptions somptueuses.
Nous avions aussi acheté une grande villa à Hammamet, en bord de mer, où nous passions les deux mois d’été.
Pendant quelques années, j’avais vécu comme une vraie princesse. Les plus belles voitures, les plus beaux voyages….
Mon mari était devenu un homme très important. On parlait de lui dans tous les journaux. Il avait même occupé un poste politique.
Je dépensais sans compter….
Un autre enfant est arrivé.
Mon mari avait acheté une deuxième entreprise, ensuite une troisième, et après une quatrième…
Il était à la tête d’une vraie holding.
Ma belle-famille ne m’a jamais aimée. Les toutes premières années, nous avions été hypocrites les uns avec les autres. Mais jamais ils ne m’ont aimée. J’avais fais des efforts au début, ensuite, j’ai laissé tomber. Je ne les avais plus vraiment ménagé, même si eux, ont toujours maintenu une certaine correction à mon égard.
Ils me reprochaient de ne pas être comme eux. Mais je ne voulais pas être comme eux. Leurs vies étaient complètement inintéressantes. Ils avaient de l’argent, mais n’en profitaient pas vraiment. Ils vivaient presque repliés sur eux-mêmes. Leurs femmes passaient leur temps à s’occuper de leurs maisons et leurs enfants… Quelle vie terne, franchement!
Pourquoi Dieu a-t-il crée les domestiques alors???
C’est bien pour qu’ils nous débarrassent de toutes ces corvées, non?
Et puis, je n’avais pas le temps pour ce genre de choses. Entre les esthéticiennes, les coiffeuses, les masseuses, les couturières, les boutiques, les antiquaires, les bijoutiers…
Le soir, nous sortions tout le temps. Lorsque mon mari ne pouvait pas sortir, je sortais seule.
Il se disait fatigué parfois. D’autres fois, il disait vouloir rester un peu avec les enfants. Je n’ai jamais compris pourquoi. Ils grandissaient normalement… Pourquoi aurait-il fallut que nous passions plus de temps avec eux?
Les femmes de ménages s’en occupaient très bien. J’avais aussi engagé un répétiteur qui les faisait travailler. Le chauffeur les sortait…
Je les emmenais régulièrement en voyage, sport d’hiver, eurodisney… Partout. Bien-sûr, j’emmenais aussi une ou deux femmes de ménage avec nous pour s’en occuper.
Ils ne manquaient de rien!!!
Mes beaux-parents n’appréciaient pas cela. Ils faisaient beaucoup de reproches à mon mari. Franchement, de quoi se mêlaient-ils???
En plus, mon mari était l’aîné. Lorsque son père lui avait donné de l’argent pour sa première entreprise, ils s’étaient mis d’accord que c’était aussi pour le compte de ses frères. Dès la fin de leurs études, il était convenu qu’ils travailleraient dans cette entreprise, et toucheraient des parts.
Les années avaient effectivement passé. Mais je m’opposais complètement à ce que mon mari donne quoi que se soit à sa famille. Après tout, il était vrai que sa famille détenait la majorité du capital, mais c’était bien lui qui travaillait, non?
Mon beau-frère avait terminé ses études et s’était marié. Il avait commencé à travailler dans l’entreprise. Il percevait un salaire, mais il n’était pas question qu’il perçoive ses dividendes. Pour quelles raisons???
Les problèmes se sont accrus avec ma belle-famille. Mais je ne voulais rien leur donner. Mon beau-père avait promis à mon mari qu’il ne lui demanderait pas sa part des bénéfices des années précédentes mais il voulait qu’à l’avenir, chacun prenne ce qui lui revenait.
Je m’y était totalement opposée. J’avais même menacé de divorcer au cas où ils insisteraient. C’était MON argent, et ils n’avaient qu’à se débrouiller par leurs propres moyens.
Ma belle-mère a du intervenir suite aux supplications de mon mari. Elle a pu convaincre mon beau-père de laisser tomber ses menaces pour que ses petits enfants puissent être élevés entre leurs deux parents.
Je l’avoue, j’avais bien joué mon coup.
Mon beau-frère a fini par quitter l’entreprise, et avec l’aide de son père, il a monté sa propre entreprise.
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