J’ai lu la note de Mouwaten Tounsi d’aujourd’hui.
Sa réaction, si elle n’était pas si triste, me ferait presque rire!!!!
Il est révolté par l'histoire que j’ai racontée hier. Pourtant, il y a eu des cas bien plus grave. Mais….
Le cas le plus dramatique et le plus bête que j’ai vu est le suivant:
Mon fils à l’âge de 3 ans et demi a passé une semaine dans le coma. Il était en service de réanimation sous respirateur artificiel, avec les deux poumons infectés.
J’ai passé presque un mois (2 X 2 semaines) à la clinique (attention, c’est même pas à l’hôpital).
Le cas de mon fils étant un peu exceptionnel, vu l’âge et la raison de sa maladie, les médecins de la clinique venaient souvent nous voir. En fait, j’étais devenue une «habituée» de cette clinique. J’en faisais un peu partie.
Un jour, un pédiatre qui était venu nous rendre visite m’avait raconté une histoire révoltante.
Il était très en colère. Je lui en avais demandé la raison. Il m'avait raconté qu’un nouveau-né venait de décéder par la faute d’une infirmière.
Un nouveau-né avait été placé sous perfusion. Une infirmière était entrée, et elle avait augmenté le débit de la perfusion. Le bébé en était mort. Tout simplement. Je lui pose la question des suites qui seront données à cette histoire. Et c’est le plus révoltant: aucune suite. Personne ne veut avoir de problèmes: ni le pédiatre ni la clinique.
Aux parents, on dira juste que le nouveau-né n’a pas survécu.
Point.
Aucune sanction.
Suite à cette histoire, je suis devenue un vrai chien de garde. Lorsque mes enfants sont hospitalisés, je ne les quitte pas des yeux une seconde. Et c’est ce que je conseille à tous.
J’ai vraiment sauvé la vie de mes deux enfants, à deux reprises.
La première, c’était justement lorsque mon fils était dans le coma. Chaque matin, il subissait un prélèvement sanguin pour une analyse des gaz. En fonction des résultats de ces analyses, le médecin réanimateur ajuste l’appareil respiratoire.
Un jour, j’étais en service de réanimation lorsque j’entends une conversation téléphonique. Je comprends tout de suite qu’il s’agit de mon fils parce qu’il était ce jour-là tout seul en réa. Le matin, les résultats des analyses communiqués au médecin concernaient un autre malade d’une autre clinique. Je vais voir l’infirmier, il était là, assis tranquillement, sans aucune réaction, entrain de parloter au téléphone, exactement comme si son interlocuteur lui parlait foot ou musique. Aucun geste pour aller prévenir le médecin. J’ai été obligée de courir comme une folle à travers les couloirs pour retrouver le médecin et l’informer de l’erreur commise.
Je vais nommer ce médecin, il a sauvé la vie de mon fils et je lui en serais éternellement reconnaissante, il s’agit du docteur Mondher Ben Ameur. Merci docteur.
Le médecin réagit tout de suite. Ensuite, je l’ai entendu passer un savon à l’infirmier. Mais la clinique n’a pas réagi: pas de sanction, ni envers l’infirmier ni envers le labo qui a commis l’erreur.
Je passerais sous silence les problèmes d’hygiène, les erreurs de régime alimentaire……
La deuxième fois, j’ai sauvé la vie de ma fille. Elle était encore bébé. Elle avait été admise dans une (autre) clinique pour déshydratation. La pédiatre l’avait mise sous perfusion. Comme je vous l’avais déjà expliqué, je suis un vrai chien de garde lorsque mes enfants sont hospitalisés (malheureusement pour eux et pour moi, ils l’ont été souvent). Alors, je fais attention à tout. J’avais donc calculé le nombre d’heures qu’il fallait pour lui changer la perfusion.
Depuis l’accident du bébé, je fais très attention au débit des perfusions, et d'ailleurs j'interdis au personnel d'y toucher sans raison particulière.
En France, lorsque mon fils avait été hospitalisé, j’avais remarqué qu’ils disposaient de pompes à perfusion électroniques. J’en avais demandé une à la clinique, ils m’avaient répondu qu’ils n’en avaient pas. Ils m’avaient proposé à la place une pompe mécanique, mais avec un débit contrôlé. J’avais accepté.
Les heures passaient, la poche de la perfusion restait presque au même niveau. Le débit était trop lent. 6 heures passent. 12 heures. Et la poche n’est même pas à la moitié alors que nous aurions du être à la deuxième poche.
J’appelle la pédiatre. Elle me dit qu’elle avait parlé avec l’infirmier, et qu’il l’avait rassurée. Il lui avait dit qu’il avait pris la température de ma fille toutes les heures et qu’elle se portait très bien.
Là, j’au hurlé. L’infirmier n’avait pas mis les pieds dans notre chambre de toute la nuit: comment a-t-il pu prendre la température de ma fille? Par télépathie?
Elle me rappelle un moment plus tard pour me dire que l’infirmier était entré tout doucement lorsque je dormais.
Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Pour prendre la température de ma fille, il fallait la déshabiller et lui enlever la couche. Comment est-ce que je ne me serais aperçue de rien?
Bref, ce n’est pas le plus important.
Je m’inquiétais: ma fille se déshydratait, et personne ne voulait réagir.
18 heures passent. Ma fille est de plus en plus faible. J’essai d’appeler le médecin de garde, il n’a pas daigné se déplacer pour la voir.
Finalement, je commence à m’affoler et à la clinique, personne ne réagit.
Mon cousin est chirurgien. Je lui téléphone, et lui décris l’état de ma fille. Il me dit que je dois immédiatement appeler un médecin réanimateur.
Malgré les années qui ont passé, je me rappelle du docteur Mondher Ben Ameur. J’arrive à lui téléphoner. Il réagit tout de suite (merci encore docteur). Il contacte le service de réa de la clinique qui enfin daigne m’écouter. Ils ont enfin réagit. La pompe à perfusion était en panne.
La clinique dispose d’une pompe à perfusion électronique (alors qu’au début, ils avaient nié). Le service réa s’est enfin occupé de ma fille et elle a été sauvée.
En conclusion, que faut-il comprendre?
Que même dans les cliniques privées, le service laisse à désirer.
Les compétences médicales sont bonnes et même très bonnes. Nos médecins sont excellents. Mais alors le personnel……..
Finalement, en Tunisie, lorsque l’on tombe malade, il faut:
- avoir de l’argent pour payer, parce que le service public est plus qu’horrible.
- avoir un minimum d’instruction, pour pouvoir comprendre, surveiller, calculer un débit, suivre un traitement,….
- être sur ses gardes, surveiller le personnel médical: ce sont des menteurs et des imbéciles, et n’ont aucune conscience professionnelle.
- surtout ne pas être timide, pour pouvoir réclamer et rouspéter…
- il faut être pistonné pour pouvoir même appeler un médecin!!!!
Des histoires sur les hôpitaux et les cliniques, je pourrais en raconter encore et encore. Je pourrais écrire un livre entier.
Surtout depuis que mon fils a été hospitalisé en France. J’ai vu un hôpital français fonctionner. Je peux voir la différence. Et la différence est E N O R M E.
Mouwaten Tounsi voudrait que nos journeaux en parlent.
Mais pourquoi donc?
D’après nos journaux, tout va très bien dans le meilleur des mondes.
La Tunisie est l’Eldorado!!!
c'est malheureusement récurrent ce genre de faits!
ma tante maternelle, âgée d'alors de 36 ans et jeune mariée, a eu, un de ces jours, un mal de te^te terrible, elle est allée voir son médecin qui lui a dit que c un genre de migraine(chkika) et que pour plus de sureté, il va lui faire des analyses et des radios pour éliminer tout doute!
elle est allée ds une clinique privée très connu sur tunis, a fait toutes les analyses et radios, elle est même passé par le scanner et l'IRM ! tout va bien, le docteur, encore pour la calmer, lui a demandé de rester une nuit dans la clinique pour la rassurer et être mieux suivie et que le lendemain matin, elle partirait.
Le lendemain matin, le téléphone sonne chez nous à 7h du mat, ils demandent ma mère(une ancienne collègue à eux) et lui disent que sa soeur a eu un malaise cardique, maman a tout de suite compris qu'elle était décédée!
bref, comme toutes les cliniques, ils n'ont voulu rien révéler et ont juste dit qu'elle a eu un malaise cardiaque!
au bout de quelques heures ou moins, le verdict est tombé, maman (par ses moyens) s'est rendu compte que l'infirmier de garde, pour ne pas subir les malaises et les sonneries de ma tante, lui a injecté une forte dose d'un médicament (dont g oublié le nom), qui ne doit jamais être associé à d'autres calmants forts! et là elle a eu une rupture d'anevrisme!
Ils n'ont pas longtemps nié puisque même l'infirmier a avoué...
Imaginez ! Une vie qui a disparue, une famille déchirée, un mari déchainée..pour le repos d'un infirmier de garde.
Rédigé par : amemanera | 08/12/2006 à 13:28
Ton histoire m'a glacé le sang. C'est dramatique.
Mais cela ne m'étonne pas du tout.
Les infirmiers de nuit n'aiment pas trop être embêtés. Je le sais par expérience.
Tu confirmes quelque part ce que j'ai dis: il ne faut jamais quitter des yeux un malade hospitalisé. Il faut surveiller le personnel, le traitement, le dossier, la nourriture..... TOUT SURVEILLER.
Même la facture à la sortie, parce que non seulement tu as un très mauvais service, mais en plus, si tu ne fais pas attention, ils t'escroquent!!!
Rédigé par : Massir | 08/12/2006 à 14:12
ce qui me fait rire,des fois,qu'on ose comparer nos services médiclaes avec ceux du canada en disant que ses derniers sont lamentables,alos que ça n'a rien à voir: nous on ne donne pas d'importance à la vie humaine et et son respect,eux oui !
Rédigé par : tounssi | 08/12/2006 à 15:40
Témoignage déchirant !
On a tous malheureusement vécu ou entendu des histoires d'horreurs semblables.
Aussi, pour ton information :
http://www.letemps.com.tn/pop_search.asp?Art_ID=21969
Ne vous pressez surtout pas...il n'y a pas urgence
http://www.letemps.com.tn/pop_search.asp?Art_ID=22040
Les urgences dans les hôpitaux
http://www.letemps.com.tn/pop_article.asp?iArt_ID=46184
Les médicaments se font rares
http://www.letemps.com.tn/pop_search.asp?Art_ID=22410
L'Institut Salah Azaïez est saturé
http://www.letemps.com.tn/pop_search.asp?Art_ID=21206
Vaccins quand même trop chers
Rédigé par : Houssein | 08/12/2006 à 18:20
Et oui!
Moussiba...*
La qualité des services, meme dans ls cliniques privées est médiocre... LEs infirmiers qui font leur travail comme il le faut sont rares...*
ET les pauvres malades, sont là à payer, pour rien.
Tout le mode en Tunisie, pourra vous raconter une histoire de ce genre...
C'est quoi le solution? installer des caméras de controle peut etre...
Rédigé par : EMMA Benji | 08/12/2006 à 23:35
-Ya jema3a des histoires comme ca! il y'en a une tonne et meme plus! Sinon j'ai qlq reflexions que j'aimerai partager ici.
-(Je vous prie de lire mon commentaire sur le 1er post concernant les hopitaux avant).
-Il n'est pas vrai que nos medecins sont bons. Il est certe vrai qu'on a de bons medecins mais de la a generaliser on commet une faute grave. La situation dans les regions est catastrophique et elle le restera tant qu'on a pas de moyens investi sont aussi infimes.
-La Tunisie connait un vrai probleme dans la formation de son personnel medical. Les moyens ne sont pas suffisant et une medecine de qualite ca se paye.
-Primo les infirmiers et le personnel paramedical est tres tres mal paye il est en sous effectif.et sur ce plan la on que ce qu'on merite.
-un nombre important de medecins dont la formations manquent de lacunes graves sont aux chomage au debut de leur carriere et tendent a perdre la main encore plus.
-Ici au states, la formation d'un medecin coute au moins 1/2 million de dollar alors qu'en Tunisie elle coute 5000 dinars.
-La medecine que les tunisiens etudient est tres lion de celle qu'il pratique et c'est du au manque de moyens.
-Les hopitaux souffrent d'un deficit enorme qui ne fait que s'approfondir chaque jours.
-Le citoyen tunisien est pauvre ne peut pas payer plus. L'etat fait des efforts enormes et les reformes ont du mal a passer.
-Notre elite medicale n'arrive pas a se satisfaire de la medecine publique et ne trouve pas totalement son compte au prive qui se sature. Une majorite est en train de s'installer en France qui les accueille les bras ouvert.
- Sincerement quand on regarde de plus pres, on ne s'en sort pas aussi mal qu'on le pense. le rendement global du systeme est satisfaisant et les ingalites ne sont pas aussi flagrante compare a des pays qui ont le meme budget.
Rédigé par : zizou from Djerba ! | 09/12/2006 à 00:37
amemanera, pq tu nommes pas la clinique,
faites gaffes ne laissez jamais vos malades seuls dans une clinique, et il vaut mieux qq de kbih qui reste avec le malade
parce que y en marre!
je vais vous raconter un autre fait:
mon cousin est tombé d'un train récemment , ilavait une double fracture au bras, avec d'autres blessure, admis à la clinique je me rappelle plus laquelle, on lui a fait une intervention, pleins de radios, et on lui a posé un platre, qq jours après le garçon n'a pas cessé dévoquer le fait qu'il ne peut pas remuer trois de ses doigts, toutes les excuses sont bonnes, après 3 semaines, une radio de controle, une arthère est restée bouchées, il faut refaire une intervention!
le pire c'est que cette clinique et ce toubib ont été chèrement payés, cette faute qui est la leur doivent l'assumer! et bien non ils vont envoyer le garçon à l'hopital kassab, pour ne pas subir les frais de l'hospitalisation et l'intervention à la clinique!
comme c'est déplorable!
Rédigé par : psynaj | 10/12/2006 à 16:25
@ Zizou,
Je suis d'accord avec toi, mais par ailleurs, j'insiste encore sur le fait qu'il s'agit surtout d'un problème de mentalités.
Je confirme malheureusement, que nos médecins commencent à s'installer en France.
C'est bien dommage pour nous.
C'est vrai aussi que nous nous en sortons relativement bien, comparé à d'autres pays.
Il parait, qu'au Portugal par exemple, la santé est dans un état lamentable. A des années lumières derrière nous.
@ Psynaj:
C'est exactement ça, il faut quelqu'un d'instruit, de "digourdi" et surtout de KBIH avec le malade.
Rédigé par : Massir à... | 10/12/2006 à 19:13
Bravo pour ce changement de "conception" et de sous titre!
Bravo
Keep going!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Club_international_des_grands_voyageurs#column-one
Rédigé par : el greco | 13/12/2006 à 19:03
c'est terrible ces histoires!
il serait exagéré de dire que c'est aussi pire au québec, mais je n'ai pas de fleurs à lancer aux docteurs, infirmières, etc., non plus.
en bout de ligne, il faut toujours garder son sens critique : ce n'est pas parce que quelqu'un est docteur, infirmière ou physicien nucléaire qu'il est nécessairement compétent.
Rédigé par : superk | 14/12/2006 à 01:10
Massir : en novembre 2009: je me retrouve avec une crise respiratoire devant l'hôpital Mongi Slim : résultat des courses : on me met un masque à oxygène sans oxygène je fais un arrêt cardiaque !!!! Mon cousin med appelé par ma mère qui m'a vu mourir et venu hurler pour qu'en me fasse transporter en réa et ramené à la vie !
On annonce à ma mère : votre fille a 5% de s'en sortir ou vous savez faite le nécessaire elle ne s'en sortira pas !!!!
Un autre médecin annonce que j'allais être handicapé moteur grave ça si je m'en sors !!!!
Je me réveille après 8 jours, avec une hémiparisie (sans lésion cérébrale heureusement juste périphérique ) mais quand je pense au traitement des médecins et personnel soignant (sous l'ordre de mon ennemi juré qui a profité de mon hospitalisation) je te jure que j'en ai les larmes aux yeux (et ça avec 60% de ma famille med dont 3 ex chef service !!!!) .
Bref, j'ai du faire mon propre diagnostic parce que persnne n'avait réalisé mon problème hémiparisique ! et qu'il était du au fait que l'inférmier pour pouvoir ne pas avoir à être près de moi pour me surveiller a dû m'attacher les bras (mon autre bras n'a rien eu parce que lien n'était pas assez solide j'ai pu agiter ce bras !!!!)
Je sais toujours pas comment j'ai fait pour revenir de la mort, pour récupérer mon bras et ma jambe ... etc je pense plus à un miracle en tout cas : PAS DE CONFIANCE j'ai vu le piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire !!!!!
Rédigé par : kim | 09/05/2010 à 13:26