Sur les conseils de Bassem Samra, l'acteur qui joue le rôle du mari de Zet, j’ai regardé le feuilleton égyptien « une fille nommée Zet بنت إسمها ذات ». J’ai tellement adoré que j’ai vu les 31 épisodes en 3 jours.
Lorsqu’il m’en a parlé, je pensais que j’aurais affaire à un feuilleton comme j’en voyais il y a quelques années, une banale histoire quelconque…
Mais ce que j’ai découvert est tout autre. Le feuilleton nous raconte la vie de Zet, une femme née le 23 Juillet 1952, le jour du coup d’Etat des Officiers Libres contre le roi Farouk.
Nous suivrons Zet pendant des années, de juillet 1952 jusqu’au mois de janvier 2011, date de la révolution tunisienne.
A travers la vie de Zet, nous allons revivre l’Histoire de l’Egypte et même un peu du monde arabe. Le feuilleton va nous montrer à quel point les évènements et décisions politiques influent sur nos vies. Nous verrons d’ailleurs tout le long du feuilleton de très nombreuses images d’archives et d’extraits de journaux télévisés. Il y aura des extraits de discours de Nasser, de Sadate, mais aussi de Bush et d’Obama. Il y aura des images de diverses guerres : la guerre des six jours, la guerre du Koweit, la guerre d’Irak, des images du 11 septembre 2001, des images de divers attentats…
Le feuilleton va se baser principalement sur deux axes :
- l’Histoire de l’Egypte de 1952 à 2011 et l’évolution de la société égyptienne. Nous verrons comment la société va changer petit à petit, comment les mentalités vont changer, comment l’enseignement va se dégrader, comment les valeurs vont petit à petit disparaitre, comment l’islamisme va s’installer, les relations hommes/femmes vont aussi évoluer…. - l’histoire personnelle de Zet, et à travers elle, je trouve qu’un hommage est rendu à la femme égyptienne, mais aussi à la femme arabe. On veut occulter le rôle de la femme, on veut la soumettre… mais en fait, la femme est la colonne vertébrale de la famille et par là de la société. C’est elle qui donne naissance, c’est elle qui élève, c’est elle qui soutient, c’est elle qui nourrit, c’est elle qui conseille, c’est elle qui travaille dedans et dehors, c’est elle qui soutient le mari opposant, le mari soulard, le mari travailleur, le mari chômeur…
Le feuilleton est très bien fait. Les costumiers, les accessoiristes et les techniciens du décor ont fait de l’excellent travail. Ils nous ont fait traverser les années subtilement. Tout change, en particulier les costumes, et on ne s’en aperçoit presque pas. Cela se passe doucement, comme dans la vraie vie. Le feuilleton commence d’ailleurs avec des femmes bien mises, bien maquillées, bien coiffées, portant des robes courtes, bien ajustées, très colorées, pour finir avec des femmes pratiquement toutes voilées portant des vêtements amples cachant toutes leurs formes. Pareil pour les quartiers, les immeubles, les rues… qui au début du feuilleton étaient neufs, en bon état, propres… et finissent par être délabrés, sales… On voit aussi l’appauvrissement des classes moyennes qui ont vues leur niveau de vie se dégrader au fil des années.
Le jeu des acteurs est excellent. Zet est joué par l’actrice Nelly Karim que je n’apprécie pas particulièrement mais qui a vraiment très bien joué le rôle. Vraiment très bien. Bassem Samra joue le mari de Zet, et il y excelle. Mais bon, lui excelle dans tous ses rôles je crois. Il a cette capacité, non pas de jouer un rôle, mais de devenir ce rôle, devenir le personnage qu’il est censé jouer.
Cela fait des années que je n’ai pas regardé un feuilleton égyptien, et là, je me suis vraiment régalée. J’ai passé d’excellents moments et cela m’a donné envie de partager avec vous tous.
Mon conseil : regardez « une fille nommée Zet ». Il se trouve sur youtube, ici (cliquez sur le lien) Quant à moi, je vais essayer de trouver le livre dont a été tiré ce feuilleton et le lire.
Message à toute femme tunisienne qui voudrait que sa fille ait une meilleure vie que la sienne... Mobilisation générale devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, et dans toutes les villes et villages de Tunisie pour célébrer la Journée Mondiale de la Femme et faire prévaloir nos droits!
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
TUNIS Rassemblement devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, de 12heures à 15 heures
SOUSSE Rassemblement de 12h à 15h à la grande place de Boujaffer en face de l'hôtel Abounawess - Si possible toutes en habit traditionnel (safseri,jebba, fouta sehliya ou autre) pour affirmer notre identite de femme tunisienne.
SFAX Rassemblement devant le Théâtre Municipal de Sfax, de 12 heures à 14 heures
DJERBA Rassemblement devant la municipalité de Houmt Souk à partir de 17H00.
PARIS Marche de Nation à Bastille. Départ à 18h30.
TUNIS Projection du Documentaire "Nsa Bledi Nsa ou Noss" à El Theatro, 17 heures
J'ai reçu ce mail. Je vous fais un copier/coller pour le cas où vous voudriez soutenir la liberté d'expression. Et je dis bien LIBERTÉ D'EXPRESSION. En aucun cas, il ne s'agit de personnes, mais aujourd'hui, plus que jamais il faut soutenir la liberté d'expression dans notre pays. Il faut que tous disions NON à ce procès ridicule par lequel certains veulent imposer la pensée unique et le silence à toute personne ne pensant pas comme eux.
Comité de soutien à la chaine « Nessma »
A la suite des agressions verbales et physiques, graves et répétées qui ne cessent de prendre pour cible la chaine « Nessma », ses journalistes, ses techniciens et l’ensemble de ses salariés, outre les menaces scandaleuses dont elle fait l’objet ainsi que le procès en inquisition intenté à son directeur général cité à comparaitre au tribunal en date du 23 Janvier 2012.
Et compte tenu de tous ces agissements tendant à empêcher la chaine d’assumer son rôle de media en toute liberté, à la museler et à la réduire au silence;
Nous vous informons qu’un comité de soutien à la chaine a été constitué en vue de défendre les libertés publiques et le processus démocratique et d’œuvrer à l’édification de la Tunisie nouvelle dans le cadre du pluralisme, du droit à la différence et de la coexistence pacifique.
Aussi, nous vous invitons à vous joindre à cette initiative et à faire partie de ce comité auquel ont adhéré et exprimé leur entière solidarité de nombreuses composantes de la société civile ainsi que les représentants des diverses sensibilité politiques syndicales et culturelles, et des notoriétés nationales et internationales.
En cas d’accord de votre part, merci de bien vouloir nous le signifier par email ou par fax.
على إثر الاعتداءات اللفظية و المادية الفظيعة و المتكررة التي ما فتئت تستهدف منذ مدّة قناة "نسمة" من صحافيين و تقنيين و موظفين، و مختلف التهديدات المفضوحة التي تتعرض لها القناة باستمرار و بمختلف الأشكال فضلا عن إحالة مديرها العام أمام القضاء يوم 23 جانفي 2012 لمحاكمته و ذلك بهدف تركيع القناة و منعها من القيام برسالتها الإعلامية بكلّ حرية.
نتشرف بإعلامكم أنّه تمّ بعث لجنة مساندة لقناة "نسمة" بهدف الدفاع عن الحريات العامة و عن المسار الديمقراطي إسهاما في بناء تونس الجديدة في كنف التعدّدية و حق الاختلاف و التعايش السلمي.
و يسعدنا دعوتكم إلى الانضمام إلى هذه اللجنة التي التحقت بها و تضامنت معها العديد من مكونات المجتمع المدني والفعاليات السياسية من منظمات و أحزاب و نقابات و شخصيات وطنية و دولية.
و في صورة الموافقة الرجاء مراسلتنا عبر البريد الإلكتروني أو الفاكس.
Demain, Nabil Karoui et deux autres personnes vont passer devant la justice pour avoir diffusé le film Persépolis à la TV. Ce film a pourtant eu un visa d'exploitation du Ministère de la culture et a été projeté plusieurs fois au cinéma et dans les maisons de la culture, et cela avant et après la révolution. Ce film est en vente dans les vidéothèques en tunisie. Je l'ai moi-même acheté il y a deux ans. Et tout d'un coup ce film est devenu sacrilège!!! Ce film a aussi été projeté à Abou Dhabi lors d'un festival de cinéma. Je me demande si les Emiratis sont de bons musulmans puisqu'ils ont diffusé ce film.
Par ailleurs les gens qui ont agressé, cassé, violé le domicile privé, violenté une femme... n'ont été condamnés qu'à 9d600 d'amande. C'est beau un Etat de droit!!!! Justice mon oeil!!!!!
C'est ce que j'appelle la dictature. Et la mort de la liberté d'expression.
Update (17/11/2011 à 12h45) : l'audience a été reportée au 23 janvier 2012.
Il y a 4 jours, j'avais été contactée au téléphone par une jeune femme. Elle s'était présentée comme animatrice à Hannibal Tv et m'avait demandé de participer à une émission. Je lui avais demandé quel était le sujet de cette émission, elle m'avait répondu que plusieurs blogueurs étaient invités pour parler d'Internet et de blogging. Elle avait cité entre autres, Arabbicca et Azyz Amamy.
J'avais donné mon accord. J'avais trouvé que des blogueurs qui racontent leurs expériences personnelles feraient un peu la promotion du blogging et permettraient peut-être d'enrichir la blogosphère tunisienne en inspirant de nouvelles vocations. En plus, je m'étais souvent trouvée face à une incompréhension totale de mon entourage: pourquoi as-tu un blog? Et j'ai trouvé que c'était une bonne occasion d'expliquer pourquoi j'ai un blog, et surtout pourquoi je ne veux pas l'abandonner.
Grâce à mon blog, j'ai eu accès à des mondes que je ne connaissais pas et que je n'aurais pas pu connaitre autrement. Grâce à mon blog, j'ai connu des gens extraordinaires. Grâce à mon blog, j'ai pu participer et partager des expériences très enrichissantes. Grâce à mon blog, j'ai appris à relativiser, à voir les choses autrement, à connaître d'autres points de vue, d'autres façons de voir....
Et je voulais expliquer tout cela.
Nous avions RDV à 12h dans les locaux d'Hannibal TV.
Ni Arabbica ni Azyz n'étaient là. Ils ne viendront d'ailleurs pas.
Nous avons été reçus dans une sorte de salle de réunion/salon. Jus de fruits, café, gâteaux...
J'ai posé encore une fois ma question à l'animatrice: "quel est le sujet exact de l'émission?"
Pas de réponse précise. Je comprends vaguement qu'on va parler d'information.
J'insiste: "information sur Internet? Information sur les blogs?"
Je demande quel genre de questions seront posées, elle me répond de patienter un peu et que j'aurais mes réponses bientôt. Que chacun d’entre nous travaillera, avec elle, son intervention avant l'émission.
Pendant plus de 3 heures, nous avons été reçus par le fils du maitre des lieux. En réalité, il nous a bien reçus. Il nous a expliqué les difficultés d'une chaine de Tv sous l'ancien régime, et combien il a fallut souffrir pour que la chaine puisse survivre.
Emma Benji, en bonne journaliste, a posé THE QUESTION: pourquoi Arbi Nasra avait-il été arrêté et relâché?
Question à laquelle il y a une réponse: nous avons tous les documents qui prouvent l'innocence de M.Nasra.
Discussions diverses, bavardages... Nous avons parlé et encore parlé, de tout et de rien, de journalisme, de cyber-dissidence, de politique, de comment la chaîne a vécu les premiers jours de la révolution...
Ensuite, nous avons eu droit à une visite de tous les locaux. Intéressant de voir les consoles de contrôle, les plateaux, les techniciens à l'œuvre...
Nous retrouvons la présentatrice dans la loge de maquillage. Je repose encore mes questions: quel est donc le sujet de cette émission? Quelle en est la ligne directrice? De quoi allons-nous parler au juste?
Ne t'inquiète pas, me dit-elle. Nous allons parler d'Internet, des blogs, de leur rôle dans l'information... Tu verras. Ce ne sera pas bien difficile.
L'émission commence avec les premiers intervenants. Pendant ce temps-là, j'étais encore dans la loge entrain de discuter avec un cadre qui nous expliquait, à Henda et à moi, les choix des programmes, les contraintes "morales", financières, politiques...
J'arrive sur le plateau environ après 20mn après le débat de l'émission. Je suis étonnée de constater que l'on ne parle pas vraiment de blogging, mais de l'information en général, et de la TV en particulier. Une grande partie de cette séquence sera d'ailleurs supprimée par la suite.
Je constate que la présentatrice pose des questions et est sur la défensive. Elle oriente la discussion et prend partie. Elle se sent attaquée et essaye de défendre coûte que coûte sa profession et sa chaîne. Quel rapport avec le blogging?
Cela dérapait, et j'aurais voulu m'éclipser. Je n'étais pas concernée par cette émission. Je n'étais pas là pour parler de l'Information en Tunisie. Je ne suis pas qualifiée pour cela. Mon avis est seulement celui d'une "consommatrice" normale. Je ne suis pas professionnelle. D'ailleurs, seules Emna Ben Jemaa et Henda Hendoud pouvaient en parler étant elles-mêmes journalistes. Mais aucun des autres intervenants.
Mon tour est arrivé. J'avais encore dit à l'animatrice que je ne voulais pas intervenir sur l'information, mais seulement sur le blogging.
L'enregistrement a recommencé.
Quelle a été ma surprise de l'entendre nous qualifier tous de cyber-dissidents.
L'animatrice sait-elle ce que veut dire cyber-dissidence?
Je ne suis pas cyber-dissidente. Et à part Emna Ben Jemaa, il me semble qu'aucun des internautes présents ne peut se prévaloir de ce titre.
L'animatrice a-t-elle pris la peine de consulter nos blogs avant de nous appeler?
Si elle l'avait fait, elle aurait constaté que mon blog n'a aucune vocation politique.
Avoir participé à des actions contre la censure ou quelques autres petits mouvements protestataires ne fait pas de moi une cyber-dissidente.
Avoir soutenu mon pays dans certaines notes ne fait pas, non plus, de moi une cyber-dissidente.
Et puis, elle me présente comme la blogueuse la plus connue de Tunisie.
Ah bon? Comment a-t-elle su cela?
Il y a un sondage, des chiffres, un classement... qui prouvent cela?
A moins qu'elle ait entendu une plaisanterie entre nous, lorsque Amine m'avait taquinée en disant que j'étais la blogueuse la plus connue de Tunisie et que je lui avais répondu qu'à part Ali Saidane, je pense seulement être la plus vieille! (je parle de l'ancienne équipe, il y a d'autres blogueurs vieux maintenant. :-))
Bon, bref. Je souris et garde mon calme.
D'ailleurs je m'en veux maintenant. Je me dis que j'aurais pu la contredire, mais je crois que j'avais été intimidée, c'était quand même ma première TV et je n'étais pas à mon aise.
Les questions arrivent. Rien à voir avec le blogging. Elle me demande mon avis sur la TV. Je lui réponds qu'en dehors du mois de ramadan, je ne regarde pas la TV tunisienne. Je voulais lui en expliquer les raisons, elle m'interrompe en me disant que puisque je ne regardais pas la TV, je n'avais pas d'avis à donner.
Ah oui? Je voulais justement lui expliquer que si je ne regardais pas la Tv tunisienne c'était parce qu'elle ne cultivait que la langue de bois et la désinformation.
Je crois que toute cette séquence a été coupée au montage parce que je ne me rappelle pas l'avoir vue à l'antenne.
J'ai essayé tant bien que mal de répondre aux questions posées. Mais j'enrageais. Je n'étais pas venue pour cela. Je n'étais pas venue pour répondre à ce genre de questions.
Émission ratée.
J'étais bien contente finalement qu'elle ne passe qu'à minuit, et c'était dommage qu'elle ait été rediffusée hier après-midi.
Je ne regrette quand même pas d'avoir eu cette expérience. J'ai appris au moins 2 choses:
- je n'accepterais plus aucune invitation sans avoir des détails précis.
- je sais maintenant pourquoi l'information laisse encore à désirer dans notre pays, même après la levée de la censure.
Je ne vais pas m'amuser à donner de leçons aux journalistes, comme je l'ai dit plus haut, je ne suis en aucun cas qualifiée pour cela.
Mais je pense que pour accomplir un travail quelconque, il y a un minimum d'organisation et de préparation.
Je pense que cette présentatrice en ayant voulu faire une émission sur Internet et le blogging, aurait du commencer par se connecter sur Internet et voir ce qu'est un blog. Elle aurait du passer au moins quelques heures à lire des blogs différents.
Elle aurait du ensuite se fixer un sujet précis. De quoi voulait-elle que son émission parle?
Si elle voulait par exemple des cyber-dissidents, il fallait appeler des cyber-dissidents.
Si elle voulait des journalistes/blogueurs, il fallait appeler des journalistes blogueurs.
Elle aurait du prendre des notes, faire un plan de l'émission, poser des questions précises...
Elle aurait du connaitre chacun des intervenants, connaitre la spécialité de chacun pour savoir quelles questions lui poser.
Elle aurait du avoir une ligne directrice pour avancer dans l'émission. Et aurait du aboutir à une conclusion pour que l'émission soit intéressante.
Elle aurait du savoir se conduire pendant l'émission. Elle aurait du laisser les intervenants s'exprimer sans les interrompre...
Je sais, c'est facile de critiquer. Mais nos journalistes devraient apprendre à s'investir, à bien travailler, à faire de la recherche, de l'analyse... Le temps du show vide de sens est révolu. Aujourd'hui, le spectateur demande bien plus.
Ce blog est censuré. Pour y accéder malgré la censure, installer un proxy ou ajouter 3 www. comme ceci:
http://www.massir.typepad.fr/
Grâce aux moyens détournés, je viens d'avoir accès à Youtube. Et jaw!!!!
Vive la liberté!
Grâce à cela, je viens de voir cette vidéo. Hlouwa.
J'espère que nos barbus en herbe tunisiens la verront. Peut-être (bien que parfois, je me dis que c'est trop leur demander), peut-être bien que cela pourrait les faire réfléchir et réaliser que ce type dit des choses très censées.
Vouloir vivre comme il y a 14 siècles est un suicide. Et si on veut vivre, il faut savoir garder l'essence des textes sacrés et les interpréter en fonction de l'époque.
Le Tribunal de 1ère instance de Tunis a tranché: Nessma TV a le droit de diffuser les 4 épisodes de la mini-série House of Saddam.
Le 12 octobre 2009, un avocat avait saisi, en reféré, le tribunal de 1ère instance de Tunis. Il voulait arrêter d'urgence la diffusion des épisodes de House of Saddam.
D'après cet avocat, cette série nuit à l'image des arabes et des musulmans, et devrait donc être interdite en se basant sur l'article 1 de la Constitution Tunisienne qui stipule que la Tunisie est un État musulman.
Par ailleurs, ce cher avocat s'appuyant sur la loi de la défense du consommateur a jugé que la série est un produit nocif, comportant des scènes violentes et choquantes pouvant porter atteinte à la pudeur de certains téléspectateurs.
Voilà, petit à petit, nous imitons les barbus et autres énergumènes du même gabarit.
Ce procès me rappelle les multitudes de procès qui se passent dans certains pays arabo-musulmans, où toute personne se sentant "offensée" porte plainte. Comme, par exemple, il y a quelques années, le procès intenté contre Yosra que l'on avait vu portant une chemise de nuit dans un film.
Fait inconcevable et portant atteinte à la pudeur de certains!
Comme s'ils n'avaient jamais vu une actrice en chemise de nuit dans un film!
C'est effrayant. C'est une négation de la liberté d'expression. C'est la voie vers la pensée unique.
Une pensée aseptisée, conforme. Conforme à quoi?
Cet avocat veut-il donc nier l'histoire?
Saddam était-il un ange?
Et en quoi représente-t-il les musulmans?
Personnellement, je ne considère en aucun cas que Saddam me représente.
A-t-on oublié tous les massacres, meurtres... qu'il a commis?
Et puis, une série doit-elle obligatoirement se conformer à l'Histoire?
Et d'ailleurs, existe-t-il une Histoire Vraie, une seule vision, une seule interprétation, une seule lecture???
Non, impossible.
Et supposons que les auteurs de cette série aient donné une vision subjective de Saddam, faut-il les interdire?
Pourquoi ne pas essayer de leur répondre?
Pourquoi ne pas débattre?
Supposons qu'une série ait décrit Bush sous un mauvais jour, quelle aurait été la réaction de cet avocat?
Et puis, je trouve cette manière de juger pour tous les tunisiens méprisante. Méprisante pour nous tunisiens. Pour tous les tunisiens.
Sommes-nous mineurs? Sommes-nous incapables?
Comment donc un avocat peut-il être pour la censure?
La censure que nous subissons déjà par ailleurs n'est-elle pas suffisante?
Il y en a assez de la censure.
Il y en a assez des muselières.
Nous ne sommes pas des petits enfants qu'il faut "préserver".
Que l'on soit d'accord ou pas avec cette série, que l'on soit d'accord ou pas avec une émission TV, un livre, un film, un discours, une caricature..., il faut laisser les gens libres de s'exprimer, libres de regarder, de lire, de voir, de consommer... Pas besoin de tuteurs pour nous dire ce que nous devons faire ou ne pas faire.
Accorder la liberté à tous. Liberté d'expression. Liberté de pensée. Liberté de culte...
Bravo au Tribunal. Bravo.
J'espère que nos tribunaux suivront ce même chemin à chaque fois que des gens voudront restreindre nos libertés, nous prendre pour des attardés mentaux et nous obliger à penser comme eux.
A moins que cet avocat voulait juste se faire un peu de pub et faire parler de lui?!
Si tel est le cas, il a choisit un mauvais moyen. Personnellement, je ne ferais pas confiance à un pareil avocat!
Synopsis:En 1999, Jeremy Gilley, jeune citoyen britannique, fonde l'organisation
«Peace One Day» et tente de mobiliser les grands de ce monde autour de
l'idée d'une journée annuelle et mondiale de cessez-le-feu et de
non-violence. Il a mis cinq ans pour réaliser ce documentaire, qui le
voit rencontrer chefs d'État, lauréats du Prix Nobel de la Paix,
membres d'ONG et autres personnalités influentes. Son engagement et son
obstination ont fini par payer : les Nations unies votent, en 2001, la
déclaration d'une Journée de la paix, fixée au 21 septembre de chaque
année. Désormais, il doit convaincre tous les pays de la planète
d'adopter cette Journée de la paix.
Le hasard a fait que la résolution fixant cette journée a été votée par l'ONU le 07/09/2001. Une cérémonie avait été organisée le 11/09/2001 pour que Koffi Annan l'annonce. La cérémonie avait débuté et avait été interrompue parce que... deux avions avaient percuté les 2 tours du World Trade Center.
Quelle coïncidence!
Ce qui m'a impressionnée dans ce film documentaire, c'est l'enthousiasme du jeune Jeremy Gilley, qui a fait un rêve et a tout mis en œuvre pour le réaliser. C'est sa volonté de réussir. Ce sont les moyens qu'il a employé. C'est son dynamisme....
Je n’ai pas vu maktoub 1. En fait, lorsque tout Tunis en a parlé, j’ai regardé un peu, quelques scènes de temps en temps. Je me demandais ce qu’était ce feuilleton qui paraissait ne laisser personne indifférent.
L’année dernière, les avis étaient presque tous unanimes: Maktoub, c’est très bien. Pour une fois, un feuilleton qui parle de notre société et de certains de ses problèmes, et qui en parle sans fausse pudeur ni détours.
Pour la première fois en Tunisie, on a osé aborder des sujets tels le racisme, l’infidélité, l’adultère, les enfants naturels, la drogue…
Pour certains aussi, c’était un peu nos Dallas ou Dynastie nationaux. De belles voitures, de belles villas, des histoires un peu croustillantes…
Cette année, j’ai voulu regarder ce feuilleton dont tout le monde parlait et que tous attendaient impatiemment. Les chiffres de l’audimat du début du mois de ramadan étaient d’ailleurs assez significatifs.
Cette année aussi, on a beaucoup parlé de Maktoub, mais point d’éloges. Au contraire. Critiques. Critiques et encore critiques.
Et c’est ce qui m’a poussé à écrire cette note. Je ne peux rien dire en ce qui concerne la première saison, je ne l’ai pratiquement pas vue. Mais concernant Maktoub 2, je pense avoir vu tous les épisodes (en grande partie grâce facebook d’ailleurs!!!).
La plupart des gens reprochent à Maktoub le fait qu’il ne reflète pas la réalité. Ah bon?
Ce n’est pas mon avis. Maktoub, c’est nous. Maktoub, c’est la société tunisienne actuelle.
Maktoub… a7na hakka.
Mais tout d’abord, je trouve que l’avantage de Maktoub, c’est qu’il ne fait pas dans le stéréotype. Le méchant n’est pas seulement méchant et le gentil n’est pas que gentil.
Contrairement aux autres feuilletons, ce n’est pas tout noir ou tout blanc, c’est aussi beaucoup de gris, avec énormément de nuances.
Et dans la vraie vie, c’est ainsi. Les gens ne sont pas soit bons soit méchants. Ils sont parfois les deux en même temps.
Il existe une certaine dualité dans les personnalités, et cela est plus conforme à la vraie vie que les personnages que l’on nous montre d’habitude dans les autres feuilletons.
Dali, le personnage principal, bien que menteur, infidèle… a certains principes. Du moins, jusqu’à un certain point.
Mehdi, le gentil Mehdi, celui qui était prêt à tout braver l’année dernière pour son amour, s’est laissé embobiner bien rapidement par la première intrigante qui a croisé son chemin. Le gentil Mahdî a aussi des faiblesses. C’est humain.
Ibtissem. Ibtissem, celle par qui le scandale arrive. Celle qui a osé être la maîtresse d’un homme marié, qui a osé vivre avec lui, profiter de ses largesses sans zdè9, est quand même une fille «bien». Oui, cela peut sembler bizarre. Comment est-ce qu’on peut qualifier cette pute de fille bien?
Oui, c’est une fille bien. Au moins, elle est sincère. Et elle assume. Elle assume ses actes. Elle dit la vérité, sa vérité. Elle ne ment pas. Elle aurait pu mentir à Dali, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu mentir à Abbès, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu mentir à sa famille, elle ne l’a pas fait. Elle aurait pu profiter de Dali et Abbes, elle ne l’a pas fait. Ibtissem est vraie. Elle est sincère dans sa façon d’être, de se comporter…
Tous ne sont pas comme elle.
Elle a peut-être fait des erreurs, elle a peut-être fait de mauvais choix, mais elle est sincère.
Pas comme la jolie fiancée de Mehdi.
La jeune fille «irréprochable». La fille de grande famille. Bint il 3ayla quoi!
Pourtant…
Cette jolie et parfaite jeune fille a repéré le pigeon qui lui a semblé lui convenir et l’a volé à sa fiancée. Sans aucun état d’âme ni regret.
Et que fait-elle? Elle ne fait que mentir. A tous. A son fiancé, à sa belle-mère, à son patron…
Qu’est-ce qui importe pour elle?
L’argent. Les apparences. Les voitures. Les bijoux….
Et la mère?
A quoi pense donc la mère? Pense-t-elle vraiment au bonheur de ses enfants? Est-ce le plus important pour elle?
Pas du tout.
Le plus important, c’est son statut, son standing, sa place dans la high society…
Que vont dire les gens?
En fait, la plupart des personnages du feuilletons ont cette dualité. Et c’est ce qui les rend plus crédibles. Dans la vie réelle, les gens ne sont pas des anges ou des démons.
Par ailleurs, les critiques qui reviennent le plus dans les discussions sont les suivantes:
- C’est exagéré. - Les tunisiens ne sont pas ainsi. - Le feuilleton ne reflète pas notre réalité.
Ah bon?
Je ne trouve pas.
Au contraire. Je dirais que Maktoub est le miroir de la société tunisienne actuelle.
Contrairement à Moghrama, je dirais enfin un feuilleton qui nous montre ce que sont devenues une grande partie des femmes tunisiennes.
Où sont les avocates, les ingénieurs, les médecins, les féministes….?
Et bien, chère Moghrama, je dirais qu’elles sont devenues si peu nombreuses qu’elles se noient dans la masse. On ne les remarque plus.
Je dirais surtout: où sont les femmes à principes? Où sont les femmes indépendantes? Où sont les femmes responsables?
Elles se raréfient.
Cela fait trois ans que je suis sur cette blogosphère et que je lance un appel au secours. Cela fait trois ans que je crie: «où sont-elles? Où sont les femmes tunisiennes "normales"?»
Je ne les vois presque plus autour de moi.
Par contre, des Chahinaze, des Sélima, des Rym, des Ibtissem… j’en vois partout.
Combien de secrétaires, de décoratrices, de comptables, d’avocates… ont profité de leur présence auprès d’un patron aisé pour le faire divorcer de sa femme et l’épouser?
Ne me dites pas que vous n’en connaissez pas!
Combien de femmes ont profité des largesses d’un homme marié pour réaliser leurs rêves et ambitions?
Combien de femmes ont épousé des hommes riches et passent leur temps entre boutiques, salons de thé, réunions entre amies désœuvrées…?
Combien de femmes ne parlent que de bijoux, de voitures, de sacs, d’opérations chirurgicales, d’esthétique…?
Notre société a changé. ELLE A CHANGE.
D’une société de l’ÊTRE, nous sommes devenue une société du PARAITRE.
Il fut un temps où les rêves des femmes étaient des études, une carrière, des diplômes, une reconnaissance, un titre…
Combien sont-elles encore à avoir ces rêves?
Aujourd’hui, le rêve d'une grande partie de nos chères compatriotes: TROUVER UN MARI RICHE.
Dénicher le bon pigeon. S’il est par ailleurs engagé, fiancé, marié…, ce n’est pas un problème. Il faut juste bien manœuvrer pour l’obtenir.
Le mari riche, c’est la Cayenne, le sac Chanel, les voyages, la belle villa, la montre Cartier, la bague Bulgari…
Telle est l’ambition de nos chères compatriotes!
Par ailleurs, même celles qui sont sincères et bnètes 3ayla, comment se comportent-elles?
Comment se comporte Syrine? Se révolte-t-elle? Livre-t-elle un combat quelconque pour forcer le respect? Que fait-elle de sa vie?
Rien. Syrine aspire a être une bonne épouse aimante. Pas plus.
Syrine est tellement gentille et aimante qu’elle pardonne tout.
Concernant la famille d’Ibtissem. On voit la maman et le papa contre les agissements de leur fille. Mais les frères? Comment réagissent-ils?
Comment auraient-ils réagit il y a 20/30 ans?
Des hommes tunisiens d'il y a 20/30 ans auraient-ils accepté que leur sœur soit la maîtresse d’un homme?
Des hommes tunisiens d’il y a 20/30 ans auraient-ils accepté de l’argent d’une telle sœur?
Aujourd’hui, oui. Ils acceptent. Comme les parents, frères et sœurs de toutes ces filles que l’on voit dans les boites, lounges, restaurant, salons de thé... entrain de racoler.
Elles rapportent de l’argent à leurs familles. Et l’argent aveugle.
Oui. C’est bien ce qu’est devenue la Tunisie.
Ma tghatiwich il chams b 3in il ghorbal. ما تغطوش عين الشمس بل غربال
Hèdhika hiya tounis il youm.
La petite maison dans la prairie ne nous correspond plus. Aujourd’hui, nous sommes maktoub.
Je sais , je trace un tableau un peu sombre, peut-être même un peu exagéré, mais c’est justement pour répondre à ceux qui disent que Maktoub ne nous représente pas.
Si, maktoub, c’est nous.
Maktoub… ahna hakka!!!!
Ya khsara. يا خصار
Allah Yarhmik ya Bourguiba. Il hamdoulillah illi mot 9bal ma tchouf tournis kifèch walléte!
P.S.: Bien-sûr, il ne s'agit là que de mon avis personnel. Et comme tout avis personnel... il peut être critiqué! :-))
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