J'ai beaucoup hésité cette année: assida ou pas assida?
Cet été, à cause de ma fracture à la cheville, je suis restée immobilisée, et... bonjour les kilos.
Je viens d'en perdre 5, et je n'avais aucune envie de les reprendre.
Mais lorsque l'on a des enfants... il faut faire des sacrifices.
En plus, mon mari adore parader et montrer à sa mère que sa femme est bonne "ménagère".
Il n'a pas arrêté de râler: "fais-nous de l'assida", "il faut faire de l'assida"...
Il a surtout faillit disjoncter lorsque ma belle-sœur nous en a envoyé (bien que c'est sa mère qui l'a faite pour elle).
Alors.... Assida cette année aussi.
:-)))
A mes amis étrangers, je précise que l'assida est un dessert que nous, tunisiens, préparons pour fêter le Mouled (anniversaire du prophète Mohamed). Je ne sais pas à quand remonte cette tradition de l'assida, ni quelle en est l'origine, d'autant plus qu'à ma connaissance, les autres pays musulmans ne connaissent pas cette tradition.
La tradition aussi est que les membres des familles s'échangent leurs assidas.
Ma mère est une excellente cuisinière et pâtissière. Elle sait tout faire mieux que tout le monde... sauf l'assida!!!!
La sienne n'est pas bonne, bien qu'elle s'améliore ces dernières années.
Donc, lorsque j'ai décidé de me mettre à l'assida, je n'ai bien-sûr pas pris la recette de ma mère.
En fait, au bureau, nous avons une secrétaire qui est un vrai cordon bleu. J'ai donc pris sa recette. Mais cela n'était qu'une base, parce qu'ensuite, je l'ai modifiée. J'ai surtout énormément diminué la quantité de sucre. Je n'aime pas ce qui est trop sucré.
Au fil des années, cette recette a évolué en fonction des remarques de chacun à la maison. Heureusement que nous avons plus ou moins les mêmes goûts culinaires.
Voici ma recette:
Pour la assida proprement dite:
1,200 kg noisettes décortiquées
2 boites de lait concentré sucré
3 boites d'eau (mesurer avec les boites de lait concentré)
450 gr farine
300 gr sucre
2,750 l lait
Bien griller les noisettes jusqu'à ce qu'elles soient de couleur marron. Les passer au mixer jusqu'à obtention d'une pâte huileuse et parfaitement lisse.
Mélanger tous les ingrédients. Ensuite mettre sur le feu. Remuer jusqu'à épaississement.
Mettre dans des coupes ou des bols.
Astuce: c'est plus facile de mettre tous les ingrédients dans un robot. Il mélange pour vous. Vos bras se reposent.
Pour la crème:
- 2 l lait
- 1 boite de lait concentré sucré
- 125 gr sucre
- 1 sachet de sucre vanille
- 1 sachet de sucre à la fleur de rose
- 4 c à s d'amidon de maïs
- 3 jaunes d' œufs
Mélanger tous les ingrédients. Mettre sur le feu. Amener à ébullition tout en remuant.
Mettre la crème sur l'assida, qui normalement a déjà refroidie.
Décorer suivant vos gouts (fruits secs, dragées, vermicelle de chocolat....)
Personnellement, je préfère mettre juste des fruits secs.
Bon appétit!
Précision:
Pour ceux qui n'utilisent pas un robot, il faut commencer par mélanger la pâte de noisettes, la farine et le sucre ensemble, et ensuite ajouter l'eau et le lait progressivement, sinon, il y aura des grumeaux dont il sera difficile de se débarrasser.
Hier, par hasard, j'étais dans ma voiture, et pendant environ 15 minutes, j'ai écouté l'émission Forum qui avait pour thème "la violence contre les femmes".
Par malchance, j'étais arrivée juste pour écouter le témoignage ou l'avis d'un homme qui m'a donné envie d'utiliser la violence contre lui.
En fait, ce type voulait nous expliquer que théoriquement il était contre toute violence en général, et contre la violence à l'encontre des femmes en particulier, mais qu'en pratique, les femmes poussent parfois à la violence.
Il voulait nous expliquer que les femmes, vu leur refus d'obéissance à leurs maris, vu certaines de leurs réactions, de leurs exigences... acculaient leurs maris à la violence.
En fait, si les hommes utilisent la violence contre les femmes, c'est tout simplement la faute de ces femmes.
Waow!!!!!
Ensuite, un autre auditeur est intervenu. Il a dit qu'il était contre toute violence à l'encontre des femmes. Que la violence est un signe de faiblesse de celui qui y a recours.
Le premier auditeur a repris la parole. Il a accusé le second d'être à la botte de sa femme. Il lui a dit qu'il ne comprenait rien, que la violence contre les femmes était répandue dans la société, qu'elle existait partout, dans toutes les sociétés et toutes les classes sociales. Il a même donné des exemples d'hommes célèbres qui battaient leurs femmes....
Ce que je trouve étonnant, c'est que cet homme ait le culot de penser et dire ces choses à la radio. Il est convaincu d'avoir raison. Et c'est cela qui est effrayant. Il est sur d'avoir raison, et est certain que les femmes méritent d'être battues. Aucun doute, aucun questionnement...
Comment est-ce possible?
Aujourd'hui, en voulant mettre le lien de l'émission sur ma note, j'ai écouté d'autres témoignages d'autres auditeurs allant dans le même sens. Plusieurs hommes tunisiens sont donc d'accord pour trouver qu'il est normal de battre les femmes. C'est choquant. Ce qui est encore plus choquant, c'est lorsqu'une femme trouve que les femmes méritent, et même doivent être battues.
En plus, je pense qu'il y a 30 ans, aucun homme tunisien n'aurait osé dire des choses pareils. Je pense que ces témoignages montrent que notre société tunisienne a vraiment régresse. L'influence des chaines satellitaires?
Vendredi dernier, j'ai improvisé un déjeuner asiatique, et il a eu un succès monstre. Pas un grain de riz n'est resté.
En fait, depuis que les ingrédients asiatiques sont disponibles, j'adore inventer de nouvelles recettes, en utilisant les diverses sauces que l'on trouve dans le commerce.
Quelques heures avant, préparer la sauce aigre douce.
Mélanger tous les ingrédients dans une casserole. Amenez à ébullition à feu moyen, en remuant constamment. Laissez bouillir une minute, toujours en remuant.
Laver les crevettes, et les faire mariner dans la sauce aigre douce, dans un frigo.
Environ une demi-heure avant de servir, mettre de l'eau à bouillir.
Hacher les oignons, les faire revenir dans très peu d'huile. Ajouter le riz, que vous aurez préalablement rincé dans une passoire. Ajouter de l'huile de sésame.
Recueillir le sirop de l'ananas. Y ajouter de la sauce soja , la sauce Hoisin et de l'eau en ébullition. Il faut que ce liquide ait exactement le double du volume du riz.
Le rajouter au riz. Assaisonner de gingembre moulu, d'épices chinoises kamy. Saler.
Lorsque le riz est cuit, y mettre les morceaux d'ananas.
Pendant ce temps, mettre les crevettes dans une poêle en téflon avec leur sauce et faire cuire.
Dimanche
dernier, la rue du 18 janvier 52 du centre ville a assisté à une mini
manifestation de sauvegarde du cinéma tunisien sous le titre explicite
«Que vive le cinéma»…Il y avait dans la salle Afric’Art une centaine
de jeunes, probablement appartenant à l’Esam, venus comme pour une
messe d’adieu au 7è art dans notre pays…
Il
y a de quoi se rassembler. C’est comme pour le lion de Tunisie (le Lion
de l’Atlas), on lui a tellement tiré dessus, qu’il a disparu sans
laisser de traces autres que celles dans les salons cossus de la
coloniale ou dans les peintures orientalistes… Dans tous les cas de
figure, le cinéma tunisien vit la même situation que celle du lion
d’antan…
Cachez-moi ce sein…
Depuis
un certain temps, des articles – principalement en langue arabe –
tirent à boulets rouges sur le cinéma tunisien lui faisant porter tous
les maux de la terre. C’est à croire que si la banquise perd du poids,
la raison n’est nullement le réchauffement de la planète, mais bel et
bien le cinéma tunisien…
Cette
rengaine a commencé bien avant la représentation du juif tunisien dans
«L’Homme de cendres» de N. Bouzid et dont une certaine presse
orientale en a fait son choux gras et bien même avant ces scènes de
hammam de F.Boughdir ou l’histoire adultérine du «Silence des
Palais» de M. Tlatli… Ce trio, Bouzid, Boughdir, Tlatli, et quelques
soient leurs films, demeure aux yeux des gardiens d’une morale « bête
et méchante » des cinéastes à abattre, car c’est par eux que le mal
arrive. Étant entendu que la mal est la dépravation, la licence, la
débauche, la perversité, le vice, l’irrespect de l’identité et j’en
passe. La chose s’est aggravée avec d’autres productions comme « Le fil
perdu » de K. Bornaz, «Demain je brûle» de Ben Smail, «Le Prince»
de M. Zran,«Elle et lui» de E. Baccar, «la Tendresse
du loup» de J. Saadi ou «Douweha» de R. Laamari sans oublier son
«Satin rouge» et «Fatma» de Kh. Ghorbal… En un mot, cette poignée
de films orphelins d’une politique culturelle est devenue l’expression
d’un ennemi intérieur dont il faut extraire les racines…
Outre
le fait qu’aux yeux de certains mentors de la «régression identitaire» qui se propage comme la chienlit grâce aux satellitaires du Golfe,
ces films ne représentent nullement la Tunisie,
si tant est qu’un film est un porte drapeau, ils sont un cheval de
Troie à travers lequel l’Occident veut pervertir notre culture,
lézarder notre personnalité, nous détourner de notre « authenticité » ,
en bref, nous néo-coloniser en finançant ces films… En contrepartie,
ces cinéastes deviennent des « importateurs d’idées étrangères »… Que
Bouzid insinue un viol d’enfant ou que Boughdir illusionne un sein, que
Ben Smail évoque le sida ou que Saadi montre un viol, que Laamari
dessine une relation adultérine ou que Ghorbal montre un corps de
femme… il y a chez nos cinéastes, une volonté manifeste d’être les
agents de l’ennemi, surtout que le public national « avait découvert le
pot aux roses » et ne se rue plus pour les voir... Et comment!
On donnerait sa langue au chat
« Latragédie, c'estlorsqu'onsecoupeledoigt. Lacomédie, c'estquandontombedansunebouched'égoutouverteetquel'onmeurt. »
disait le cinéaste et comédien américain Mel Brooks… Les doctrinaires
de l’image angélique et du « cinéma propret » n’ont jamais senti que
l’état du cinéma tunisien est plus qu’une tragédie… on a l’impression
qu’il est tombé dans un dégoût forcé et le voici qui se meurt sans
qu’on lui portât assistance… L’Etat donne certes de l’argent. Mais ce
qu’il donne à fonds perdus n’honore nullement la finition d’une œuvre
et ce, en l’absence d’un capital privé intéressé par la chose
culturelle…
Que
dire d’un pays qui donna au monde arabe son premier film de fiction
(Ain al-Ghazal de Shamama Chekly) en 1924 et qui, moins d’un siècle
plus tard, patauge dans la flaque d’une moyenne d’un film et demi par
an ?
Que
dire d’un pays qui connut les projections d’images mouvantes dès 1897
et qui, un siècle plus tard, ne possède plus que 13 salles de cinéma
(et non 19 comme dans un document du Ministère de tutelle) avec 8500
sièges pour 10 Millions d’habitants… Tous les comptes aboutissent à un
siège pour 1177 Tunisiens… Une vraie surpopulation…
Que dire d’un pays qui possédait les laboratoires les mieux équipés de toute l’Afrique, ceux de Gammarth (1964).
Que
dire d’un pays où des quartiers, des villages, des villes, des
gouvernorats entiers ne savent plus ce qu’est une salle de cinéma. Un
pays où on oublie maintenant que le cinéma n’est pas que la salle et le
film… C’est une sortie. Et qui dit « sortie » dit une vie publique, un
petit commerce florissant, une saine promiscuité dans une mixité de bon
aloi, etc. Tout ceci, pfuuut ! Il y a des jeunes de notre pays qui ne
savent du cinéma que ce que diffusent les télévisions. Et il n’y a pas
de média plus casanier que la télé… Plus des trois quarts des Tunisiens
regardent des films à la télé et bien plus se réfugient chez les
graveurs…. .
Que
dire d’un pays qui s’intéresse peu, très peu à l’image nationale.
Sinon, comment comprendre cette nuée de pirates qui non seulement
squattent les productions étrangères, mais en plus « chapardent» les
films nationaux au grand dam de la loi…
Peut-on
alors en vouloir à un cinéaste de chercher ailleurs un co-financement
pour son film ; fut-il auprès du Bon Dieu, car l’aide du Ministère est
de 30% du devis eu égard à toutes les causes citées précédemment… Et on
ose accuser son chien de rage!
Que
des jeunes se regroupent pour crier un « SOS Cinéma tunisien », c’est
qu’il y a encore de l’espoir en l’air… ça a toujours été ainsi dans mon
pays… Pourquoi ? Va savoir…
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