Connaissez-vous la définition
du postmodernisme ou de la postmodernité? J’ignorais le terme jusqu’à
ce qu’atterrit sur mon bureau l’étude de Hassen Zargouni publiée
vendredi dernier dans nos colonnes. De cette étude, on apprend que
le Tunisien lambda, qui se dit et se croit le plus moderne et le plus
intelligent de toute la planète, est encore loin de ce que M. Zargouni
appelle postmodernité. Et c’est quoi la postmodernité ? Le patron
de Sigma l’a très bien expliqué dans son article. Mais M. Zargouni a la
fâcheuse habitude d’utiliser des termes savants visant une caste bien
déterminée de la société. Or, il me semble que le terme et le
concept se doivent d’être vulgarisés, généralisés, médiatisés et
pénétrer les articles des tabloïds populaires et populeux. Si je devais (et je me dois) d’expliquer la postmodernité à ma fille, voilà ce que je dirai.
C’est considérer le tabac comme nocif et voir les fumeurs comme des gens sales et rétrogrades. C’est
considérer le code de la route comme un texte sacré et voir ceux qui ne
le respectent pas comme des gens idiots et arriérés. C’est
considérer la terre et l’environnement comme un héritage de nos parents
qu’on doit transmettre intact à nos enfants et voir les pollueurs comme
des gens égoïstes et primitifs. C’est considérer la création
(qu’elle soit artistique, entrepreneuriale, scientifique ou autre)
comme un objectif de tout individu et voir les passifs et simples
spectateurs/consommateurs comme des gens sots et retardés mentaux.
Sauf
que voilà, tout ce que je venais de dire là ressemble plutôt à un
langage de martien qu’à celui de quelqu’un qui vit sur terre et
particulièrement en Tunisie. Chez nous, les priorités c’est la
famille, la religion et l’argent. La famille nous donne l’impression
d’avoir rempli son devoir sur terre en pérennisant l’espèce. La religion rassure ici-bas et assure la vie de l’au-delà. L’argent
garantit le confort et, surtout, le paraitre : on est meilleurs que les
voisins. Mais comme on est toujours le riche de quelques uns et le
pauvre de beaucoup d’autres, l’argent on n’en a jamais assez. Du coup, et au vu de ces priorités, voilà comment le Tunisien explique (sans l’avouer) la postmodernité à ses rejetons.
Le tabac? Je fume, mais tu ne dois pas fumer. Et pourquoi fumes-tu papa ? Parce que c’est une affirmation du soi! Le
code de la route? Tant qu’il n’y a pas de flic ou de radar
automatique, les panneaux et les feux sont valables pour les autres et
érigés pour l’esthétique urbaine. La terre? Après moi le déluge. L’environnement? Il faut bien que les éboueurs travaillent! La pollution sonore? Il faut bien qu’on fête à coups de klaxons et de baffles nos mariages, réussites et victoires! Le sport? On en fait assez au lit. La création? On ne va pas concurrencer le bon dieu, seul créateur sur terre! L’objectif sur terre? La maison, cercueil de la vie. L’objectif dans la vie? Satisfaire le bon Dieu pour garantir la belle vie après le cercueil!
«Cette introspection serait féconde pour identifier le socle de nos
valeurs, savoir d’où on vient et où on voudrait aller», a conclu
Zargouni avec ses termes savants. Interrogations étranges puisque le Tunisien a déjà les réponses. Ses réponses! Qui, forcément, sont les VRAIES réponses.
Quant à Zargouni and co, ils n’ont absolument rien compris à la vie! Postmodernisme, disent-ils. Pfffff!
«Cette liberté est le seul moyen d’affronter un monde sans
liberté, et de devenir si absolument libre qu’on fasse de sa propre
existence un acte de révolte» Albert Camus (1913 – 1960) «Même
moi, je n’ai jamais été capable de piger ce que c’est le féminisme :
j’ai seulement remarqué que les gens m’appellent une féministe chaque
fois j’exprime des sentiments qui me distinguent d’un paillasson ou
d’une prostituée». Rebecca West (1892-1983)
Il était
une fois un homme qui vivait seul… parmi des hommes. Tout ce qui se
rapportait à son existence paraissait homogène et harmonieux. Il
commandait de son libre arbitre tout ce qui l’entourait… Son pouvoir
souverain n’était nullement partagé avec qui que ce soit. Ce fut une
des prérogatives incontestables que lui octroya le Tout-Puissant et au
sujet de laquelle nul soupçon n’était toléré. Un jour, cet homme
commença à se soucier du pouvoir et du bonheur dont il avait toujours
eu la chance de jouir. D’un seul coup, des êtres inférieurs se sont mis
à réclamer ce qu’ils appelaient grossièrement leurs droits et leurs
libertés. L’un de ces insurgés ingrats était sa compagne de vie. Elle
osait revendiquer l’égalité entre toutes les créatures de Dieu en
sortant de sa coquille pour lui faire concurrence dans divers rôles et
métiers. De plus, cet homme si malheureux devait souffrir de la voir se
montrer en public sans avoir honte de sa personne, sans se présenter
dans ce moule qu’il avait divinement conçu pour elle afin de la
protéger. Elle, cette Ève qui, autrefois, lui avait fait goûter la
pomme des péchés, revenait aujourd’hui sur terre pour le pousser à se
livrer à une infinité d’autres vices par sa présence insolente et quasi
diabolique et par son intervention illicite dans son territoire privé
qu’est la terre. Pire encore, cette femme est désormais soutenue
par d’autres créatures méprisables, ayant à l’esprit des visions
particulières et une conception du monde distincte de la sienne,
qu’elles osent afficher devant lui en toute impunité. Ainsi, ce pauvre
homme, harcelé par une logique despotique combien étrangère qui
persiste à lui imposer la liberté de pensée et l’égalité malgré toutes
les réclamations, se trouve obligé d’accepter cette nouvelle réalité.
Ce n’est qu’avec amère nostalgie qu’est aujourd’hui évoqué son paradis
perdu, où toute nuisance était vite supprimée, où tout lui appartenait
sans contestation aucune. Bizarres sont ces barbares ! Ils ne
semblent pas se rendre compte du fait que leur présence est une
insulte, une atteinte à la morale et à l’Identité. Maudites soient ces
femmes dont la chair lui rappelle qu’il existera toujours un certain
côté satanique de l’existence, et que l’homme ne cessera d’alourdir le
poids de ses péchés malgré lui. Encore bizarres sont ces rebelles
qui viennent prêcher une absurde pluralité dans l’unité, promettant une
nouvelle conception hérétique et insensée de l’identité sur sa terre à
lui, alors que lui a toujours aimé conjuguer le verbe croire à
l’impératif. En fait, sa propre interprétation des règlements du
contrat lui avait toujours confirmé l’inexistence de la dissimilitude
chez lui. Chez lui, tout est censé être naturellement et spontanément
uniforme et conforme à lui-même, car c’est simplement chez lui! En
raison de tous ses malheurs, ce pauvre homme se trouve souvent obligé
de se contenter de savoir qu’il existe encore des êtres inférieurs qui,
étant complètement convaincus de leur infériorité comme des asservis
qui regrettent l’abolition de l’esclavage, le soutiennent dans sa
malheureuse épreuve et l’encouragent dans son entreprise en toute
confiance et fierté. En outre, afin d’atténuer la dureté de
cette réalité si pitoyable et afin de pas avoir à subir tous les
indices qui trahissent son impuissance prolongée, il se met souvent à
discourir sur le Soi et sur Autrui, sur les prostituées et les âmes
vendues, et puis sur la fameuse chimère de l’Orient et de l’Occident,
en songeant que les échecs et les crises successives dont souffre ce
dernier le pousseront un jour à reconsidérer ses Lumières, peut-être
même à retrouver son moyen-âge … oubliant toutefois que la blessure
d’Achille au talon et son ultime défaite ne feront jamais que
ressuscite Hector, son adversaire au combat. Le pauvre homme est
cependant conscient dans son for intérieur que ses efforts ne sont en
fin de compte qu’une tentative désespérée pour sauver ce qui est déjà
perdu. Ceci est manifestement confirmé par l’état des choses, ou l’état
des signes: signes de liberté de choix… et de corruption, d’égalité… et
d’indécence, de pluralité… et de décadence. Que des présages annonçant
la fin du monde, la fin de son monde!
Comme vous le savez, j'ai fais partie ces derniers mois d'un atelier d'écriture dirigé par M.Ali Bécheur.
Eh oui, j'aimerais devenir un jour écrivain. Et qui sait, peut-être le deviendrais-je?!
En attendant, je publie aujourd'hui ma première nouvelle. J'attends vos remarques. Peut-être que je vous dirais par la suite quelles ont été celles de M.Ali Bécheur.
Enjoy!
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JE NE SUIS PAS DE PIERRE
Mon voisin est en train de mourir. La mort. La fin. La destruction. L'anéantissement. L'oubli. Faire de la place. Se faire remplacer par les nouveaux. Mon voisin est en train de mourir. Boum. Boum. Boum. J’entends le bruit de la destruction. J’entends ce bruit lourd. J’entends ce bruit sadique. J’entends ce bruit de torture. Boum. Boum. Boum. J’entends son cœur qui bat de plus en plus faiblement. Je l’entends crier au secours. Je le sens. Je sais qu’il souffre. Il souffre parce qu’il se voit mutilé, spolié, massacré. Je ne suis pas de pierre, j’ai un cœur. Je sens donc sa souffrance. Je sens son angoisse. J’en tremble pour lui. J’en tremble pour moi. Serait-ce mon tour prochainement? La mort, est-elle notre destin? Pourtant, nous pourrions être immortels. Il suffit de soins, d'amour et d'entretien, et nous pourrions être centenaires, millénaires et même éternels. Nous le pourrions. Mais le permettraient-ils? Ils pourraient s'ils nous aimaient. Mais nous aiment-ils? Font-ils attention à nous? Nous respectent-ils? Comment donc nous voient-ils? Je ne saurais répondre à de telles questions. Je pense que cela dépend des gens. Certains sont plus sensibles que d'autres. Certains nous respectent plus que d'autres. Certains nous ont compris. Ils ont compris notre valeur. Ils ont compris notre âme. Ils ont compris notre mémoire. Notre mémoire qui enregistre. Notre mémoire qui préserve. Notre mémoire qui témoigne surtout. D'autres pas. D'autres n'ont rien compris. D’autres sont imperméables à tout cela, à toutes ces sensations, à toutes ces émotions. Ils sont de pierre. Ils n’ont pas de cœur. Si mon voisin est en train de mourir, cela veut dire qu'on ne l'aime plus. Ou du moins qu'on pense qu'il ne sert plus, qu’il est facilement remplaçable. Pire, on pense que son successeur sera encore meilleur que lui, plus utile, plus rentable, plus beau. Et on ne prête aucune attention à son âme. Son âme. Sa souffrance. Ses souvenirs. Dommage. Avec lui, avec tous ceux qui disparaissent, disparaît tout un pan de notre mémoire, de notre histoire, de notre identité, de notre pays. Notre pays. En ce qui me concerne, j'ai eu de la chance. J'appartiens à deux pays. Ce qui est une richesse. Moi, je le considère comme tel. D’autres par contre trouvent que c’est une tare. Pour eux, lorsque l’on n’est pas à 100% d’un même pays, on est un «bâtard» et donc pas digne d’intérêt, et parfois même méprisable. Ce n’est pas vrai. Lorsque l’on est binational, on est encore plus riche. On a une double histoire, une double mémoire, une double identité. Je suis né ici, en Tunisie. Mais mon créateur vient d'un autre pays. Quelle était son histoire? Quelle était sa formation? Pourquoi était-il venu en Tunisie? Comment? Quand? Des questions auxquelles je ne saurais répondre. Mais je connais son nom: Claude Chandioux Que m'apprend son nom? Pas grand chose en fait. Juste qu'il était français. Il venait de l'autre coté de la Méditerranée. Et avec lui, il avait amené sa culture et son savoir-faire. Avec lui et ses semblables, des usages et des coutumes avaient fait la traversée. Des tenues vestimentaires différentes. Des cuisines différentes. Des goûts différents. Une sensibilité artistique différente. Et tout cela a contribué à nous enrichir, nous tunisiens. Je l’affirme et j‘en suis convaincu, le patrimoine culturel tunisien est aujourd’hui riche de tous ces apports étrangers qui se sont succédés sur son sol depuis des millénaires. Cet homme n’était pas le seul à être venu, la Tunisie était sous protectorat français à cette époque-là, et beaucoup de français y habitaient. Et puis, en cette fin du XIXème siècle, la Tunisie était aussi une terre d’immigration pour un grand nombre d’européens. Ils arrivaient de Sicile, de Malte, de France, de Russie… Ils pensaient pouvoir y trouver une vie meilleure. Et pendant un certain temps, ils l’avaient sûrement trouvée. Imaginez tous ces gens qui avaient fui leurs pays, leurs terres, chassés par la famine, la pauvreté, la révolution… et qui avaient trouvé en Tunisie une terre d’accueil clémente. Quel bonheur pour eux cela a dû être! J’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur mon père, sur son parcours, sur ses pensées, sur sa façon de vivre. Son histoire est aussi la mienne, il ne faut pas l’oublier. Quel âge avait-il lors de son arrivée en Tunisie? Y était-il resté toute sa vie? Qu’y avait-il accompli? J’ai eu beau chercher, poser des questions ici et là, essayer de me souvenir, regarder dans les divers registres et livres. Rien. Le seul renseignement que j’ai pu trouver est qu’un certain Claude Chandioux s’était marié en 1907 à la Cathédrale de Tunis. Était-ce lui? Je ne sais pas. Peut-être. Peut-être bien que c’était lui, et que ce jour-là avait été le plus beau de sa vie. Comment était-il? Je ne sais pas non plus. Mais j’ai envie de l’imaginer grand, portant un beau costume gris. Un costume à l’Européenne. Un costume fait sur mesure et dont le tissu serait arrivé tout droit de Paris. Et puis, il portait sûrement un chapeau. Sur les anciennes photos de cette époque-là, tous les Européens portaient des chapeaux. Sa jeune épouse devait être bien timide. Elle devait se tenir à ses cotés, dans une jolie robe blanche en dentelle de Calais, le visage couvert d’un long voile blanc. Était-elle française elle aussi? Oui, fort probablement. Mon créateur n’avait apparemment pas marqué son temps puisque ni les manuels d’histoire, ni les journaux de l’époque ne parlent de lui. Mais il avait gravé son nom en moi d'une façon indélébile. Il l'avait gravé dans ma chair, tel un tatouage permanent. Il est en moi pour toujours. Du moins, tant que je vivrais. Je suis une partie de lui qui lui a survécu. Je suis le fruit de son esprit. Je suis sorti tout droit de son imagination. En avait-il crée d’autres que moi? Je ne sais pas vraiment. Je sais qu’il y en a au moins un. Il se trouve à Sfax. Y-en-t-il d’autres? Probablement. Mais je n’en ai pas entendu parler. Mon frère de Sfax est né en 1923. Je le sais parce qu’il est célèbre. Sa date de naissance n’a pas été emportée par l’oubli. Au fil des années, il a été photographié, visité, occupé... Il est même entré dans l’Histoire, bien que par la petite porte. En effet, il a été le siège du commandement italien durant l’occupation de Sfax en 1942-1943. Je sais, ce n’est pas très glorieux, mais cela lui a au moins permis d’échapper à la souffrance de l’indifférence, et peut-être même à la destruction totale. Quant à moi, quel est mon âge? Je ne le sais pas avec certitude. Je pense que j'existe depuis les années 1910. Pourquoi ai-je été crée? Je ne sais pas. Comme toutes les créations, je suis né sans avoir rien demandé, sans savoir pourquoi. Je ne me souviens pas de mon enfance. Mais je suis sur d’une chose: dès ma conception, j’avais vocation à servir une collectivité. Cela est évident. Tout en moi le prouve. Mais quel genre de collectivité? Je ne sais pas. Une collectivité religieuse? Peut-être bien! J’appartenais en effet à l’église catholique. Non pas qu’il y ait des signes particuliers en moi qui prouvent cette appartenance. Pas du tout. Aucune croix nulle part, aucune représentation d’un saint quelconque. Non rien. Mais je le sais. Au cours de mes recherches, j’ai trouvé une liste des biens de l’église dans laquelle je figure. Cette liste est annexée à l’accord, connu sous le nom de modus vivendi, qui avait été conclu le 09 juillet 1964 entre le Vatican et la République Tunisienne. A part cela, je dois me fonder sur ma mémoire. Aussi loin que je me souvienne, j’ai été au service des enfants. J’ai été un éducateur. Et je le suis encore. Bien que mon frère soit bien plus connu que moi, je pense que mon rôle dans la vie a été plus important que le sien. Plus noble. Plus utile à notre pays. J'ai eu plus de chance que lui, parce que moi, j'accompagnerais toujours les souvenirs de petits enfants à qui j'ai apporté du bonheur et diverses connaissances j'espère! Mon frère a été inauguré en grande pompe, mais j’ai formé des générations entières. De grandes personnalités lui ont rendu visite, mais de grandes personnalités ont été formées chez moi. Des touristes, des visiteurs illustres, des hommes politiques l’ont connu, mais moi, je resterais toujours au fond du cœur de milliers d’enfants. J’ai donc eu plus de chance que lui. Je me rappelle les enfants, leurs cris, leurs jeux, leur joie de vivre. Je me rappelle leurs sourires innocents. Je me rappelle leurs rires allègres. Je me rappelle les jours des rentrées scolaires pour les tous petits, lorsqu’ils arrivaient le cœur serré et triste. Pour la plupart d’entre eux, c’était la première fois qu’ils quittaient leur maman pour de si longues heures de séparation. On voyait l’angoisse sur leurs visages. Mais aussi la fierté. Ils devenaient grands et allaient à l’école! Je me rappelle. Au début, seuls les petits garçons avaient le droit de venir étudier. Ils arrivaient en traînant leurs livres ou leurs cartables, portant tous une blouse par dessus leurs vêtements. Plus tard, les filles se sont jointes aux garçons. Il fallait qu’elles s’instruisent elles-aussi. De plus en plus nombreuses. Mignonnes comme des cœurs dans leur jolie petite robe et leur tablier. Je me rappelle des enfants jouant avec mes poissons rouges et mes petites tortues. Ils se mettaient tout autour de mon bassin. Ils regardaient les poissons et les tortues et essayaient de les attraper. Ils riaient aux éclats lorsque les poissons leurs glissaient entre les doigts. Ils jouaient avec mes chiens aussi. Ou plutôt, ils avaient envie de jouer avec mes chiens, mais devaient se contenter de les regarder de loin parce qu’ils en avaient peur. Mes chiens étaient plutôt gros et impressionnants. Des chiens de garde qui aboyaient au moindre bruit suspect mais qui n’avaient jamais fait aucun mal aux enfants. Ah les enfants! Ces adorables petits écoliers! Dès que retentissait le gong, ils se mettaient tous en rang, deux par deux, et entraient sagement dans leurs classes. Ces enfants-là avaient eu une chance inouïe. Pas les toutes premières promotions, composées presque exclusivement de petits enfants européens, mais celles qui ont suivi, celles qui comprenaient des enfants européens et tunisiens, donc des enfants de diverses nationalités et religions. A leur époque, on leur apprenait la tolérance et l’égalité entre les êtres humains. Ils avaient bénéficié d’une double culture. Une culture française et une culture tunisienne. Une double culture fondée sur la compréhension et le respect de l’autre. Ces enfants apprenaient simultanément l’alphabet latin et l’alphabet arabe. Ils étudiaient les auteurs arabes et les auteurs européens. Ils apprenaient aussi bien Mohamed que Moïse ou Jésus. Ils découvraient le Coran, la Thora et la Bible. Plusieurs générations d'enfants se sont succédées chez moi. Quelle émotion lorsqu’un jour, j'ai entendu une maman raconter à sa petite fille ses souvenirs. J’aurais pu pleurer si j’en avais eu les moyens. Elle lui disait:«Tu vois, là, c’était ma classe. Là, c’était le bureau de la directrice, lorsque j’avais un peu grandi, une fois par trimestre, mon papa me donnait un chèque et je venais payer la scolarité toute seule, comme une grande personne, mais j‘étais toujours très intimidée de me retrouver en cet endroit et de voir la directrice. La cuisine se trouvait là, et un jour, avec mes camarades de classe, on nous avait appris à faire du pain, et nous l’avions fait cuire dans un grand four qui se trouvait justement dans cette cuisine. Le bassin que tu vois encore là, était plein de poissons. Tu vois la-bas, il y avait un gong bol. Ce gong nous impressionnait tous, mes camarades et moi. Nous nous en approchions parfois pour l’observer et découvrir son mystère. Nous n’en avions jamais vu un similaire auparavant. Il s’agissait d’un gong bol. Il s’appelle ainsi à cause de sa forme qui rappelle un grand bol. Il était posé à terre, pas loin du chenil où se trouvaient les chiens. Six fois par jour, il annonçait le début et la fin des cours et surtout la récréation, notre moment préféré. Parfois, nous guettions la bonne sœur qui devait frapper le gong. Elle arrivait munie de son lourd bâton qu’elle soulevait et abattait sur le gong. Trois coups. Bong bong bong. Un son lourd et puissant. Un son que je n’oublierais jamais. Il donnait l’impression de se répercuter en nous, de pénétrer notre corps. C’était particulier comme sensation. Dommage que ce gong ait été remplacé par une sonnerie, j’aurais aimé que tu le connaisses toi aussi et ressentes cette sensation. Tu vois là? C’était l’infirmerie. J’en garde un drôle de souvenir. C’était là que nous passions les visites médicales et que nous étions vaccinés, mais le souvenir que j’en garde est très particulier. Un jour, je n’avais pas voulu terminer mon déjeuner. Ma maman nous avait préparé un plat que je n’avais pas du tout aimé. C’était une tbikha de fèves. C’était la première fois qu’elle nous cuisinait ce plat. Je n’avais pas pu le manger. Papi avait voulu me forcer, mais impossible d’avaler la moindre bouchée. Alors j’avais eu droit à une fessée. L’après-midi, en classe, je sanglotais encore et encore. La maîtresse avait été obligée de m’envoyer à l’infirmerie où j’avais continué à pleurer et à sangloter jusqu’à ce que ma maman, prévenue, soit venue me chercher. Depuis, Papi ne m’a plus jamais obligée à manger ce que je n’aimais pas. A propos de déjeuner, là, il y avait le réfectoire. Je n’y ai jamais mangé parce que j’étais externe, mais je voyais les enfants qui étaient demi-pensionnaires y prendre leur déjeuner, et je les enviais. J’aurais voulu rester un jour moi aussi et prendre mon déjeuner avec mes camarades. Moi aussi ma maman m’accompagnait ici, comme je t’accompagne moi-même aujourd’hui…. ». Quelque part, je me suis senti grand-parent. J'accueillais en mon sein les enfants de mes enfants. Comme tous les parents et grand-parents, lorsque j’apprends que j’ai changé ou influencé la vie de mes chéris, je me sens fier. Très fier même. Un jour, j’ai entendu une maman raconter à son enfant une histoire assez étonnante. Elle lui disait qu’à l’époque où elle venait ici, la plupart de ses camarades étaient issus de couples mixtes et que très souvent leur maman était française. Ces enfants-là parlaient donc couramment le français, contrairement aux quelques enfants tunisiens qui parlaient en arabe chez eux et n’utilisaient le français qu’en classe. Cette maman, tunisienne de père et de mère, avait donc des difficultés pour parler le français aussi aisément que ses petits camarades. Un jour, sa maîtresse avait recommandé à sa mère de lui acheter des livres de bibliothèque et de l’encourager à beaucoup lire pour combler ses lacunes. Une passion était née ce jour-là. Cette petite fille était tombée amoureuse de la lecture. Elle avait amélioré son français et même, plus tard, étudiante en France, elle avait été complimentée par ses professeurs pour son français parfait, meilleur que celui des français eux-même! Parfois, je me demande ce que sont devenus mes autres enfants? Des ministres? Des pilotes? Des hommes d’affaires? Des restaurateurs? Des architectes comme mon créateur? Sont-ils devenus célèbres? Ont-ils profité de mes enseignements? Je pense souvent à eux. J’ai envie qu’ils viennent me rendre visite. J’aimerais avoir de leurs nouvelles. Je sais, j’ai des réactions de vieux parents. J’en suis conscient. Mais ils me manquent tellement. Il y a environ deux mois, j’ai revu une de mes anciennes élèves. Elle est devenue une femme maintenant. Mais je me rappelle d’elle. Elle était très grande par rapport à ses camarades, et elle est toujours très grande. Et puis, elle était restée chez moi six années, et même après qu’elle soit partie faire ses études secondaires au lycée, je la voyais de temps en temps, elle habitait le quartier, et ses petits frères et sœurs venaient encore chez moi. Ce jour-là, je l’ai vu arriver. Elle avait garé sa voiture, en était descendue, s’était approchée de moi et m’avait regardé. Ensuite, elle avait ouvert son sac à main, en avait sortit un appareil photo et m’avait photographié. Oui, elle m’avait photographié. Elle avait pris des photos, une multitude de photos. Des photos de ma façade, des photos de mes fenêtres, des photos du fer forgé, de la porte d’entré…. Des photos encore et encore, la moindre moulure, le moindre détail. Elle avait photographié le nom de mon père.… Et tout d’un coup, je l’ai vu sursauter. Elle avait entendu le bruit. Le bruit de destruction. Elle était allée voir. Et elle avait vu. Elle avait vu mon voisin se faire tuer. Elle m’avait paru bouleversée par cette destruction. Elle regardait mon voisin et me regardait. Ensuite, elle s’était mise à observer tous mes voisins. Que cherchait-elle? A quoi pensait-elle? Elle paraissait en colère. Et triste. Et déçue. En colère contre ceux qui nous manquaient de respect. Triste pour nous. Déçue par le comportement de certains. Toutes ses émotions que j’avais vues sur son visage, je les avais ressenties avec elle. Je l’avais comprise. J’avais compris cette femme. N’était-elle pas ma fille, mon enfant? N’est-ce pas moi qui lui avait appris le respect des autres, de la mémoire, de l‘Histoire? Oui, j’ai compris ce qu’elle ressentait. J’ai un cœur, vous savez? J’ai des sentiments. J’ai des souvenirs. J’ai plein de souvenirs. Je me rappelle mon quartier. Je me rappelle autrefois. Je me rappelle comment ce quartier était il y a bien longtemps. Je me rappelle lorsque nous n’étions encore que quelques-uns uns à y habiter. Pendant des décennies j’ai résidé à Mutuelleville sans même savoir pourquoi ce quartier s’appelle ainsi. Et puis, récemment je l’ai appris. A l’origine, Mutuelleville était une petite colline couverte d’olivettes et s’appelait «Kirch il ghaba», le ventre de la forêt. C’est joli comme nom, non? Et puis, vers les années 1900, cette campagne a commencé à être peuplée. En si ce quartier s’appelle ainsi, c’est parce que ses premiers habitants étaient les adhérents d'une mutuelle: l'Assistance Mutuelle Tunisienne. Et le nom est resté. C’est joli. Et puis, on y ressent comme une déclaration de fraternité. A l’époque, il n’y avait encore que quelques rares maisons. Des petites maisonnettes en réalité. Les mutualistes n’étaient pas très aisés et ne pouvaient se permettre de construire de grandes maisons. Mais ces petites habitations avaient, comme moi, une identité, donc une personnalité et une âme. Elles avaient des noms: Villa Les Géraniums, Villa Robert, Villa Shangrilha, Villa Minouche, Villa Padou, Villa Bel Azur… Aujourd’hui, les maisons portent des numéros. N°1, N°3, N°5... Ce qui les rend impersonnelles. Et si on continue ainsi, un jour, les nouvelles maisons porteront peut-être un code à barres! Bientôt, les humains seront répertoriés grâce à un code à barre, alors pourquoi pas les bâtisses? Bien que construites assez éloignées les unes des autres, je ressentais une certaine chaleur entre ces maisons. C’était comme si elles communiquaient entre elles, et bien-sûr avec moi aussi. Nous nous racontions des petites histoires, nous nous partagions nos impressions. Nous murmurions, nous gloussions de rire parfois. Nos mots volaient d’un arbre à l’autre, d’une branche à l’autre, créant une liaison entre nous. Notre arbre préféré était le bougainvilliers. Ses branches collées aux murs étaient le meilleur pourvoyeur de nos dialogues. Et puis, les matériaux utilisés à l’époque, comme le bois et les tuiles, dégageaient une telle chaleur qu’ils ne pouvaient que favoriser ces échanges. Ce n’est pas comme de nos jours où le marbre et le verre glacials ne donnent que des frissons. A l’époque, Mutuelleville était très fleurie. Il y avait plusieurs plantations de fleurs et même des potagers. D’ailleurs, dans les années 1920, la Société d’Horticulture de Tunisie, à l’issue de ses conférences théoriques, amenait ses auditeurs à Mutuelleville afin de mettre en pratique son enseignement. En ce temps-là, les Européens avaient l’habitude de venir à Mutuelleville pour respirer un peu d’air pur, loin de la ville et de ses bruits. Ils venaient les dimanches et les jours de fêtes. Ils amenaient leurs enfants, leurs amis, leurs parents. Ils venaient s’y reposer et oublier un peu la monotonie des fatigues quotidiennes. Dès le matin, je les voyais arriver. J’entendais de loin le bruit des calèches, les roues peinant sur la route, les chevaux qui trottaient… Plus tard, j’ai aussi été témoin de l’apparition des premières automobiles. Les premières Renault, les premières Peugeot… Mais quels bruits elles causaient avec leurs pétarades! C’était assourdissant! De là où je me trouvais, je pouvais admirer les jolies dames, protégées du soleil par des ombrelles en dentelles et des chapeaux énormes. Elles portaient de belles robes longues, des bijoux divers, des colliers de perles, des broches ou des camées en pendentifs, des rubans de satin, des sacs à main. Leurs cheveux étaient bien coiffés en chignons ou en mise-en-pli et étaient souvent ornés d’épingles nacrées. A leurs pieds, des souliers ou des bottines à hauts talons suivant la mode de ce début de siècle. Pendant des journées entières ces familles profitaient d’un moment de détente bien mérité. Enfants et parents pouvaient se relaxer, jouer ensemble, pique-niquer, courir, se reposer à l’ombre d’un arbre, flâner ... J’adorais cette ambiance de fête champêtre, mais ce que j’aimais le plus, c’était la petite animation culturelle ou artistique qui ne manquait pas d’être organisée. Il m’était arrivé de voir des danseurs, d’écouter des chanteurs, de voir passer une fanfare… Un jour, j’ai même eu le privilège d’assister au spectacle de M.Ferdinand Huard en train de déclamer l’un de ses poèmes. Quel moment merveilleux! Quelle émotion surtout, il ne faut pas oublier qu’il avait été le fondateur de mon quartier puisqu’il était justement le père de la mutualité en Tunisie! A ma grande fierté, cet événement avait été relaté dans la revue «La Tunisie illustrée». Ce n’était d’ailleurs pas la première fois qu’un article était consacré à mon cher quartier dans cette revue. M.Ferdinand Huard, ce poète amoureux de Mutuelleville avait d’ailleurs décidé d’y prendre sa retraite et d’y passer ses derniers jours.
Au fil du temps, j’ai du subir plusieurs transformations. On m’avait tout d’abord agrandi. Les besoins s’en étaient fait sentir du fait que de plus en plus de filles avaient intégré l’école, et aussi que les Tunisiens avaient aussi fait un grand effort de scolarisation de leurs propres enfants. On m’avait alors ajouté de nouveaux bâtiments, mais construits dans un style complètement différent du mien. Claude Chandioux m’avait conçu selon le style architectural à la mode à cette époque-là: l’Art Nouveau. Ce mouvement artistique de la fin du XIXème et du début du XXème siècle s’appuyait sur l’esthétique des lignes courbes, en s’inspirant des arbres, des fleurs, des insectes et des animaux. Les nouveaux bâtiments par contre, étaient carrés et sans aucune ornementation. On voyait donc la différence. Mes fenêtres hautes et ma porte d’entrée étaient toutes en courbes et décorées de guirlandes de fleurs. Conformément à la mode de l’époque, j’étais pourvu d’une porte d’entrée en verre et fer forgé. Tel une couronne, un bel auvent, lui aussi en fer forgé et verre, était posé dessus. Un beau travail de ferronnerie! Surplombant le tout, une baie permettait l’éclairage naturel du hall du premier étage, et donnait à l’ensemble un bel aspect harmonieux. Je sais, je n’ai pas la prétention de me croire aussi beau que le Casino Municipal de Tunis construit lui-aussi dans le style Art Nouveau et à la même époque. Non bien-sûr je n‘ai pas cette prétention. Mais, mais j’étais beau. Et je suis toujours beau!
Les années ont passé, et un siècle plus tard, je suis toujours là. Fidèle au poste comme on dit. Mais je ne suis plus pareil, ni physiquement, ni moralement. Mes bâtiments ont été «divisés» en deux. Les sœurs catholiques qui me géraient sont parties. La partie moderne de mes bâtiments et mon nom ont été vendus à une dame, qui en a fait ce que l’on appelle aujourd’hui, l’École Privée Chevreul. Quant à moi, c’est-à-dire, l’ancien bâtiment, j’ai été vendu à une association française, qui m’utilise en partie comme école maternelle pour les enfants de ses adhérents, mais aussi comme club de bridge. Je suis donc toujours une école, mais seulement une petite école, et on m’a affublé du nom ridicule de Piou Piou. Piou Piou, on dirait un nom d’oiseau. Moi, qui suit une école, vieille d’environ 100 ans, on m’appelle Piou Piou! Quel outrage! J’ai beaucoup souffert de la perte de mon nom. Comment peut-on vendre un nom? De quel droit peut-on spolier quelqu’un de son nom? Un nom est quand-même une identité, une part intrinsèque de soi, comment peut-on en être dépouillé? Je n’ai jamais pu accepter cela. Mais je suis complètement impuissant. Je souffre, je m’indigne, mais je ne peux rien y faire. Mon frère, lui, a eu plus de chance que moi en ce qui concerne le nom. Bien qu’il ait changé de propriétaire, il s’appelle toujours l’Hôtel des Oliviers. Tout à changé. La façon de vivre, les valeurs, les principes, les priorités… Autour de moi, plus de campagne, plus d’oliviers, presque plus de petites maisonnettes, à part quelques-unes, disséminées dans le quartier et presque ignorées de tous. Elles seront très probablement détruites dans un futur proche. A perte de vue, des murs, et encore des murs. Mutuelleville est devenu un quartier résidentiel. On y a construit des villas. Encore et encore. La moindre parcelle de terre a été construite. Il n’y a que des villas, des résidences d’ambassadeurs, des sièges de grandes compagnies…. A l’image de leurs propriétaires, ces nouvelles maisons sont sans charme, sans personnalité. Plus de convivialité. Plus de communication. Plus d’échanges. Les bougainvilliers sont devenus muets. Ces maisons ont-elles donc des âmes? On ne le croirait pas. Elles sont fonctionnelles, elles sont snobs, elles sont un reflet de la situation sociale de leurs propriétaires. Mais pas plus. Placement. Argent. Rendement. Plus-value. Telles sont les nouveaux critères d’évaluation des constructions. Où est la poésie? Où est le charme? Est-ce pour cela que mon voisin se fait tuer? Est-ce pour cela qu’il se fait détruire? Boum. Boum. Boum. Va-t-on le remplacer par un nouveau bâtiment sans âme et sans personnalité?
Et moi? Quand donc mon tour viendra-t-il? La mort. La fin. La destruction. L'anéantissement. L'oubli. Faire de la place. Se faire remplacer par les nouveaux.
La mort, est-elle notre destin?
En ce qui me concerne, tant que je demeurerai dans la mémoire de mes enfants et tant qu’ils me chériront, je ne mourrais pas vraiment!
P.S.: Pour en savoir un peu plus sur Mutuelleville et voir les photos, aller voir cette note:
C'est une recette que m'avait apprise ma mère il y a fort longtemps.
Où l'avait-elle eue? Je ne sais pas. Mais gosses, nous adorions, et
aujourd'hui, mes enfants aussi adooooorent.
Pour 4 personnes:
- 8
tranches de filet de bœuf
- 1 pot de crème fraiche (25dl)
- 1
cube Knorr bœuf
- 2 c à s de moutarde
- 2 à 3 c à s de
ketchup
- sel
- 3 c à c de poivre vert (on en trouve souvent
chez Carrefour).
- personnellement, je rajoute 25dl de lait et 1 c
à c de maïzena, cela allège la sauce.
Égoutter le
poivre vert en
conserve et rincez à l'eau.
Diluer la maïzena dans le lait.
Beurrer
légèrement une poêle à téflon et y faire sauter les filets de bœuf déjà
salés jusqu'à coloration seulement. Les réserver.
(Cliquer pour agrandir les photos)
Dans cette même poêle, ajouter
le pot de crème fraiche, le lait, le cube knorr et la moutarde. Tout en
remuant sans arrêt, porter à ébullition.Toujours en remuant, ajouter le
ketchup.
Remettre les filets de bœuf.
Terminer la cuisson selon le degré de cuisson choisi.
Je vous ai
donné là la recette "normale". En ce qui me concerne, mes enfants
adorent lorsqu'il y a beaucoup plus de sauce, alors j'en fait beaucoup
plus. J'accompagne de riz.
L'autre soir, pour la première
fois, j'ai servi avec du riz complet aux oignons.
Faire bouillir de l'eau.
Dans
une marmite en téflon, faire revenir 2 ou 3 gros oignons hachés dans un
peu de beurre. Ajouter 500 gr de riz complet. Remuer encore un peu sur
le feu. Ajouter deux volumes d'eau bouillante. Saler, poivrer. Porter à
ébullition. Laisser cuire environ 25 mn.
كنت فى زيارة لأحد أصدقائى عندما دخلت علينا ابنته
التلميذة فى المرحلة الابتدائية وسألته ببراءة: ــ بابا.. ما هى
الانجازات العظيمة العملاقة للرئيس مبارك..؟
رد صديقى ساخرا: ــ
الرئيس مبارك ليست لديه انجازات عملاقة.
هزت البنت رأسها وخرجت
واستأنف صديقى حديثه معى وسرعان ما بان القلق على وجهه فنهض ونادى ابنته
وسألها: ــ لماذا سألتينى عن انجازات الرئيس مبارك..؟!
قالت
الطفلة: ــ هذا موضوع التعبير الذى أكتبه الآن وسأقدمه غدا فى المدرسة.. ــ
ماذا كتبت فى الموضوع..؟ ــ كتبت ما قلته حضرتك.. الرئيس مبارك ليست
لديه انجازات عملاقة.
بان الهلع على صديقى وراح يقنع ابنته بأنها
يجب أن تكتب ما قاله لهم المدرس فى الفصل وليس رأى أبيها ولم يتركها حتى
تأكد بنفسه أنها كتبت المديح المطلوب فى الرئيس مبارك. انصرفت من بيت صديقى
وأنا أفكر فى أننا نتعلم الكذب فى سن مبكرة.. نتعلم منذ طفولتنا أن
الحقيقة شىء وما يجب أن يقال شىء آخر. ستكبر هذه البنت وتتزوج وتنجب أطفالا
وسوف تعلمهم، كما تعلمت، أن الحقيقة لا يجب بالضرورة أن تقال.
ستعلم
أطفالها أنه ليس من المفيد دائما أن يقولوا ما يعتقدون وانما الأفضل أن
يقولوا ما ينجيهم من العقاب أو يجلب عليهم المنفعة حتى لو كان مخالفا
للحقيقة.. هذا الشرخ الذى يحدث مبكرا فى وعى المصريين بين الحقيقة والصورة،
بين ما يحدث فى السر وما يظهر فى العلن، لا يفارقهم بعد ذلك أبدا..
هذا
الأسبوع تذكرت حكاية ابنة صديقى ثلاث مرات: رأيت فى التليفزيون تلاميذ
صغارا، أولادا وبنات تم جمعهم ووضعهم أمام الكاميرات ليرقصوا ويغنوا
مرددين أناشيد سخيفة مليئة بالنفاق للرئيس مبارك قام بتأليفها وتلحينها
مدرسون أخذوا على عاتقهم تعليم تلاميذهم النفاق بدلا من تعليمهم الاستقامة
والصراحة.
بعد ذلك تابعت ما يسمى بانتخابات مجلس الشورى ورأيت كيف
حشدت وسائل الإعلام الحكومى عشرات المثقفين، من صحفيين وإعلاميين وأساتذة
جامعيين، مختلفين فى كل شىء إلا فى قدرتهم الفائقة على الكذب.. ظل هؤلاء
يؤكدون أن الانتخابات تمت بمنتهى النزاهة والشرف بينما هم يعلمون، مثلنا
جميعا، أن الانتخابات تم تزويرها بالكامل لصالح الحزب الحاكم بل ان التزوير
هذه المرة كان شاملا بعد استبعاد الإشراف القضائى الحقيقى، فقد تم منع
الناخبين بالقوة من الإدلاء بأصواتهم وتم تقفيل الصناديق لصالح مرشحى
الحكومة.
ظللت أراقب وجوه المثقفين الكذابين فى التليفزيون ووجدتنى
أتساءل: كيف يجرؤ رجل يحترم نفسه على هذا الكذب الفاحش..؟!. ألا يخجل من
زوجته وأولاده عندما يرونه وهو يكذب على الملأ..؟!.. لا شك أن هؤلاء
المنافقين قد تعلموا مبكرا، مثل ابنة صديقى، أن الحقيقة لا يجب إعلانها
دائما واأنه من المفيد والمقبول أن نكذب لنحصل على مكافآت وامتيازات..
فى
نفس الأسبوع ارتكبت إسرائيل مجزرة بشعة أضيفت إلى سجلها الأسود الحافل
بالمذابح عندما هاجم الجنود الإسرائيليون سفينة الحرية فى المياه الدولية
وأطلقوا النار فقتلوا وأصابوا العشرات من دعاة السلام العزل الأبرياء الذين
جاءوا من دول مختلفة لفك الحصار عن مليون ونصف المليون إنسان فى غزة.
هذا
الحصار المشين تشترك فيه الحكومة المصرية بإغلاق معبر رفح، والغرض من ذلك
إرضاء إسرائيل حتى يضغط اللوبى الصهيونى على الإدارة الأمريكية حتى تقبل
توريث الحكم فى مصر من الرئيس مبارك لنجله جمال.. الغريب أن الحكومة
المصرية بعد أن أدانت المذبحة باعتبارها استعمالا مسرفا للقوة..
(لاحظ
ليونة التعبير) دعت دول العالم إلى العمل على فك الحصار عن غزة.. يالها من
أكذوبة كبرى.. كيف يدعو النظام المصرى إلى فك الحصار عن غزة بينما هو طرف
أصيل فى هذا الحصار؟!. بدلا من هذه الدعوة البلاغية الفارغة لماذا لا يبدأ
النظام المصرى بنفسه ويفتح معبر رفح بشكل دائم حتى تتدفق الأغذية والأدوية
والمساعدات على إخواننا المحاصرين فى غزة..؟..
ان الأكاذيب قد
انتشرت فى حياتنا اليومية لدرجة أن معظم ما نراه يبدو كأنه حقيقى وهو
كاذب.. كبار المسئولين عندنا يفاخرون بالإصلاحات الديمقراطية التى حققوها.
أول مبادئ الديمقراطية تداول السلطة بينما الرئيس مبارك يحكم مصر منذ
ثلاثين عاما فأين الإصلاح الديمقراطى؟..
فى مجلس الشعب تدور
مناقشات ساخنة تصل إلى حد المشادات العنيفة بين النواب مما قد يعطى انطباعا
بأن فى مصر برلمانا حقيقيا والواقع أن كل ما يحدث فى البرلمان قد قرره
سلفا الرئيس مبارك الذى تكفى إشارة واحدة منه لكى يغير نواب الحكومة رأيهم
فورا من النقيض إلى النقيض.
ان معنى الاستبداد أكبر بكثير من
الاستحواذ على السلطة. الاستبداد يعنى، فى جوهره، اغتصاب حق الناس فى
الاختيار وكسر إرادتهم وإخضاعهم بالقوة لرغبات شخص واحد.. الأمر الذى يقضى
على احترامهم لأنفسهم ويجعلهم أكثر قابلية للإذلال. الأسوأ من ذلك أن
الاستبداد يعطل مبدأ الانتخاب الطبيعى ويقدم الولاء على الكفاءة فلا تمنح
المناصب غالبا لمن هم أهل لها، انما يكافأ بها الاتباع والمريدون على
إخلاصهم للحاكم..
الأمر الذى يؤدى بالضرورة إلى غياب العدالة مما
يجعل الأسباب لا تؤدى إلى النتائج.. فالاجتهاد والذكاء لا يؤديان بالضرورة
إلى النجاح والانحراف لا يؤدى بالضرورة إلى العقاب. هنا يتحول الكذب من
نقيصة إلى مهارة تجلب المنافع ويتحول النفاق إلى نوع من الكياسة واللياقة
يؤدى بالمنافق إلى الحصول على مغانم كان بالتأكيد سيفقدها إذا قال الحقيقة،
وهكذا يتلف شيئا فشيئا إحساسنا الفطرى بالشرف ونقع فى ازدواجية بين ما
نقوله وما نفعله.. ان الانحراف الأخلاقى الناجم عن الاستبداد سرعان ما
ينتقل من المؤسسات السياسية إلى كل مجالات الحياة.. ففى مصر (وفى الدول
العربية الواقعة جميعا، للأسف، فى براثن الاستبداد)..
كثيرا ما
يعيش الناس انفصالا كاملا بين القول والفعل، بين المظهر والجوهر، بين
الصورة البراقة والحقيقة المؤلمة.. يكفى أن تطالع صفحات الحوادث فى الصحف
لتجد معظم المتهمات بالجرائم محجبات، يكفى أن تمشى على ضفاف النيل لتجد
عشرات الشبان الذين يختلسون اللمسات والقبلات مع فتيات محجبات، بل ان فتيات
كثيرات يرتدين مع الحجاب ملابس ضيقة تثير الغرائز أكثر من ملابس السافرات
المحتشمات.. أنا أحترم المحجبات وأحترم الحجاب كاختيار شخصى لا يمنع المرأة
من التعليم والعمل لكننى ببساطة ضد الانفصال بين المظهر والسلوك كما أننى
أعتقد أن ما نفعله فى هذه الحياة أهم بكثير مما نرتديه من ملابس.. ا
لمسئولون
فى الدولة المصرية الذين يقمعون المصريين ويزورون إرادتهم فى الانتخابات
ويتسببون فى نهب أموالهم وافقارهم وتجويعهم. معظم هؤلاء المسئولين يؤدون
الصلاة فى أوقاتها ويصومون ويحجون إلى بيت الله الحرام ويؤدون العمرة أكثر
من مرة وهم لا يرون أى تناقض بين ورعهم الدينى والجرائم التى يرتكبونها فى
حق الناس.. إن الازدواجية التى يبدأها الاستبداد فى قمة السلطة، سرعان ما
تنتشر مثل السرطان فى جسد المجتمع كله لتدمر خلاياه الأخلاقية وتعلم الناس
الكذب والخداع والنفاق.
هذا بالضبط ما يحدث الآن فى المجتمعين
المصرى والعربى، لا يعنى ذلك بالطبع أن المصريين والعرب جميعا كذابون، بل
إن قلة ممتازة من الناس سوف تظل قابضة على الجمر، متمسكة دائما بالقيم
الأخلاقية الصحيحة مهما تكن الظروف غير مواتية.. لكن كثيرا من البشر لديهم
من الضعف الإنسانى ما يجعلهم غير قادرين على التمسك بالاستقامة فى مجتمع
معوج ودولة استبدادية ظالمة.
إن اتساق القول مع الفعل والاستقامة
والصراحة وكل مفردات الشرف لا يمكن أن تتحقق من قاعدة المجتمع فقط دون قمته
فالسمكة تفسد دائما من رأسها كما يقول الصينيون.. ستظل الدعوة الفردية
لإصلاح الأخلاق قليلة التأثير ما لم يصاحبها إصلاح سياسى يعيد إلى الناس
حقهم الطبيعى الأصيل فى اختيار حكامهم ويجعلهم سواسية أمام قانون عادل وقاض
محايد مستقل لا سلطة عليه إلا من ضميره.. عندئذ فقط سوف يبرأ المجتمع من
الكذب والنفاق وسيقول الناس ما يعتقدونه ويفعلون ما يقولونه. الديمقراطية
هى الحل
Le deuxième jour, le soleil avait disparu. Pire, la pluie ne s'est
presque pas arrêtée. Cela a un peu chamboulé notre programme de visite.
Le matin, nous avons commencé par l'église
Temppeliaukio. Je sais, pour nous, le nom est plutôt imprononçable.
Mais cette église est une vraie curiosité.
Conçue par les deux frères Timo et Tuomo Suomalainen, cette église
est creusée dans la roche.
Vue de haut, on dirait une soucoupe volante qui se serait posée sur
terre. Voici d'ailleurs une photo d'une carte postale (je ne pouvais
bien-sûr pas prendre une vue aérienne de cette église) qui vous
expliquera encore mieux ce que je décris.
De l'intérieur, on remarque les parois rocheuse et le plafond en
dôme. Ce plafond est en cuivre. On dirait un long tube de cuivre que
l'on aurait enroulé sur lui-même.
A part les offices, cette église sert de salle de concerts, il parait
que l'acoustique y est excellente.
Ensuite, petit tour de la ville. J'aurais voulu prendre plus de
photos, mais avec la pluie, c'était plutôt compliqué. Voici quand même 2
photos de la gare. J'aime bien son architecture style Art Déco.
Le monument est inauguré en 1967. Eila
Hiltunen a assemblé 580
tuyaux de différents diamètres et longueurs en une sorte d'orgue
gigantesque reposant sur un socle naturel de granit, dans le parc
Sibelius en plein coeur d'Helsinki.
La taille de la sculpture
permet au public de pénétrer en son sein et d'entendre les sons produits
par le vent dans les tuyaux.
C'est impressionnant.
Il était prévu que nous visitions la forteresse de SUOMENLINNA, mais à
cause du mauvais temps, nous n'avons pas pu le faire.
A la place, nous avons été au Musée d'Art contemporain KIASMA.
Que dire à propos de ce musée?
Bon. Disons qu'il est très particulier. Ou peut-être très "nordique"!
On aurait dit un décor de film de science fiction des années 1970.
Un mur de petites poupées aux têtes qui ne correspondent pas aux
coprs:
Une forêt de rubans de couleur:
Un portrait exécuté entièrement avec des agrafes:
Une radio-cassettes explosée (?)
Et.....
Quelques photos du musée du feu, logé dans ce même musée:
Cet après-midi là, juste en face de la porte du musée, il y avait une
manifestation en faveur de Gaza. Je ne sais pas si c'est à cause de la
pluie, mais il n'y avait vraiment pas grand monde. Il parait que la
veille, au même endroit, il y avait environ 2000 personnes qui
manifestaient en faveur d'Israël. Alors pluie ou politique?
Après le musée, la pluie continuant toujours à tomber, nous nous
sommes réfugiés dans un bar. Il faut dire que les hommes avaient une
arrière pensée: ils voulaient du FOOT.
Nous avons donc été dans un bar entièrement dédié au foot: SPORTS
ACADEMY.
Des écrans partout. Sur tous les murs. Là où le regard se porte, un
écran et un match de foot, et tous les yeux (sauf peut-être les miens!)
rivés à ces écrans, entrain de suivre les joueurs.
Comme vous avez du le remarquer, partout il y a des drapeaux, des
fanions, des maillots... Foot. Foot. Foot.
Je suppose que nombreux d'entre vous seraient heureux d'avoir un bar
pareil à Tunis!
Le soir, diner dans un restaurant russe, le SASLIK. Le décor est
sympa, l'ambiance aussi.
En guise d'entrée, on nous a servi des cornichons avec de la crème
fraiche et du miel. Bizarre, mais bon, pourquoi pas?
Ensuite, on nous a donné un plat de viande aux légumes délicieux. Je
ne sais pas du tout comment ce plat avait été cuisiné, mais c'était
très bon. peut-être pas assez copieux, mais bon.
Nous avons passé une très agréable soirée dans ce restaurant. Il y
avait un petit groupe de tziganes, et c'était très sympa.
Après le diner, nous avions fait un saut à l'Ice Bar, mais aucune
comparaison avec l'Ice Kube de Paris. Rien à voir. Celui de Helsinki doit
faire 3 x3 m de superficie, il n'est pas beau, pas sympa...
Ensuite, dodo, le lendemain nous devions prendre le ferry à 07h du
matin pour aller à Tallinn en Estonie.
Après une nuit fatigante (non seulement un avion de nuit, mais en
plus avec du retard), nous sommes enfin arrivés à Helsinki.
Déception, l'hôtel était loin de correspondre à notre attente. Comme
quoi les réservations par internet ne sont pas toujours "honnêtes".
Cet hôtel se dit être un hôtel 4 étoiles, pourtant par la suite, nous
avons découvert sur une brochure qu'il est juste un 3 étoiles, mais
personnellement je trouve qu'il ne mérite que 2 étoiles. Lorsque je l'ai
dit à la réceptionniste, elle a eu le culot de me demander: what's
wrong?
Tout est "wrong"!
Même si je ne parle pas des chambres qui sont petites, des meubles
qui sont "basiques", de la salle de bain qui est minuscule, je tiens à
préciser que le service est vraiment exécrable.
Nous avons passé 3 nuits dans cet hôtel, et pendant 2 jours, le
ménage n'a pas été fait. Oui, vous avez bien compris: pas de ménage. Le
premier jour, juste le lit avait été rapidement fait, mais le deuxième
jour, la femme de ménage n'a même pas mis les pieds dans la chambre,
pourtant nous étions sortis dès 6h du matin.
Lorsque nous nous sommes plaints à la réception nous avons appris
avec stupéfaction que les femmes de ménages ne sont pas obligées de
faire toutes les chambres. Elles travaillent selon un horaire déterminé
et lorsque l'heure arrive, elles partent. Tout simplement. Si des
chambres ne sont pas faites, ce n'est pas grave.
Je n'ai jamais vu une chose pareille dans aucun pays.
Le premier jour, il faisait très beau à Helsinki. Bien-sur, tout est
relatif, beau signifie qu'il y avait du soleil, pas qu'il fait chaud. Et
apparemment, c'est tellement rare à Helsinki que tout le monde est
sorti pour en profiter.
Les gens étaient étendus sur les pelouses, attablés aux terrasses des
cafés, ils se promenaient, flânaient, assistaient à des concerts en
plein air.... Le lendemain, aux mêmes endroits, comme il faisait mauvais, il n'y avait pas un chat!
Parc de l'Esplanade - Restaurant Kappelli
Parc de l'Esplanade
Nous avons fait un petit tour de la ville, nous avons aussi flâné sur
les esplanades, dans le marché... Notre guide nous a montré quelques
monuments. La ville est belle. J'aime beaucoup l'architecture.
La Cathédrale d'Helsinki - Place du Sénat
La cathédrale orthodoxe Uspenski
Le soir, nous avons diné dans un restaurant Lapon. Nous y avons mangé
de la viande de rennes, préparée d'une drôle de façon. il parait que
c'était la spécialité. La viande était émiettée et cuite dans une sorte
de bouillon. On la mange avec une sorte de purée.
Au dessert, des crêpes flambée, servie avec de la glace.
Notre avion est arrivé juste à l'heure prévue. C'est bien, au moins un point positif pour la Lufthansa, une compagnie que je n'aime pas du tout à cause de son service exécrable et ses horaires horribles.
Nous étions tous exténués: 10 jours à courir sans arrêt, d'un monument à l'autre, d'un site à l'autre, d'un palais à une église à un musée... Vraiment exténués. Se coucher tard, se réveiller tôt, pour essayer d'en voir le maximum.
Je ne le regrette pas du tout. Voyage culturel. Et la Russie est tellement riche de "culture". Hier, j'ai téléchargé mes photos sur mon PC: 921 photos en 10 jours.
Ne vous inquiétez pas, je ne les publierais pas toutes, mais j'essayerais d'en partager un maximum avec vous. J'essaierais de faire en sorte de vous montrer tout ce que j'ai moi-même vu.
Le voyage a commencé par un séjour à Helsinki en Finlande et à Tallinn en Estonie, ensuite Saint-Pétersbourg, Moscou et Serguiev Possad en Russie. J'avais déjà visité Saint-Pétersbourg en 2003, mais j'y suis retournée avec très grand plaisir.
Comment vous raconter tout cela?
Je ne sais pas encore.
D'une façon chronologique, ou thématique, ou anecdotique....?
Je verrais bien.
Mais j'ai besoin de temps. Et cela me manque un peu ces derniers temps.
10 jours d'absence au bureau à rattraper, la fin de l'année scolaire pour les enfants, les examens, les fêtes de fin d'année... Et préparer l'été qui arrive.
Mais hier, arrivée à Tunis plutôt mouvementée.
Fatigue, décalage horaire, trajet en bus, deux avions...
Nous n'aspirions qu'à nous glisser dans nos lits, mais....
Lors de notre séjour, il n'y avait rien à acheter, juste quelques petits souvenirs... Pour Poupée, une tenue russe traditionnelle, un œuf peint et une casquette. Pour les garçons, rien à part une casquette militaire.
Nous étions tous un peu penauds de rentrer les mains vides sans un petit cadeau pour nos fils, et voilà qu'à l'aéroport de Francfort, miracle, nous sommes sauvés: dans un des magasins, un jouet, un hélicoptère téléguidé.
Problème: à l'arrivée à Tunis, on nous confisque ces hélicoptères. Nous apprenons que les avions téléguidés sont interdits en Tunisie.
Le saviez-vous?
Pas nous.
Mais le comble est que le douanier, très gentil et poli d'ailleurs, nous a lui-même confirmé que ces avions se trouvaient en vente dans les grandes surfaces tunisiennes.
Cherchez l'erreur!
Donc, ces avions ne peuvent pas passer la douane parce que interdits en Tunisie, mais sont quand même en vente libre dans les magasins tunisiens!
Waow la logique!
Contre ces avions, nous avons un reçu nous permettant de les faire sortir lors d'un prochain voyage. C'est bien. Mais je me demande ce que nous ferons de tels jouets à l'étranger!
Le douanier nous a expliqué qu'il n'avait pas d'autres choix que d'exécuter les ordres.
Normal.
Mais j'aimerais bien savoir si celui qui donne ces ordres sait ce que LOGIQUE veut dire.
Soit ces avions téléguidés représentent un danger, et ils doivent être complètement interdits, soit ils sont inoffensifs, et ils doivent être permis. Mais bon... Ibtassim, innaha Tounis!
Belle reprise avec notre réalité tunisienne.
Mais bon, tout est relatif. J'aurais l'occasion de vous parler de la Russie et des russes, et on verra que finalement, la Tunisie... c'est bien!
Arrivée ce matin à Moscou après une nuit dans le train.
Direct à l'hôtel pour un délicieux petit-déjeuner.
A première vue, Saint-Petersbourg est une ville bien plus belle que Moscou.
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