Nous ne nous en apercevons pas tout de suite, mais petit à petit des petits changements, une ride par ci, une petite fatigue par là, un petit essoufflement…
Et puis un jour, nous allons chez le coiffeur pour une coupe et on nous demande bien gentiment: «alors madame, quand est-ce qu’on fait une couleur?»
Question étonnante pour une personne qui n’a pas l’habitude de se teindre les cheveux. Nous le disons et nous obtenons la réponse inattendue: «oui madame, c’est vrai, vous n’avez pas l’habitude de vous faire faire des couleurs, mais là avec vos cheveux blancs, il va falloir y penser… »
Des cheveux blancs? Quels cheveux blancs?
Nous regardons attentivement. Les cheveux blancs sont bien là. Zut, pourquoi ne les avons-nous jamais vu avant cette remarque fatidique?
Déni de réalité? Refus de vieillir?
Un jour, nos chers chérubins et leurs regards impitoyables remarquent que nous avons des rides, que nos bras tombent, que notre peau se relâche… Sadiques les enfants!
Nous allons nous acheter des vêtements, et nous remarquons que nous ne pouvons plus nous permettre d’acheter les vêtements de nos rêves. Telle robe n’est plus de notre âge. Zut, on ne rentre plus aussi bien dans les pantalons taille basse. Oh! là là, oui là, ce n’est pas très harmonieux, ça déborde un peu par là, et par là, et aussi par là…
Et puis un jour, nous allons chez le gynécologue, et il nous demande gentiment: «vos règles sont-elles régulières? Ressentez-vous des bouffées de chaleur? Vous plaignez-vous de quelque chose de particulier? ». Nous nous étonnons. Pourquoi ces questions? Et le mot fatidique tombe: MENOPAUSE. Bien que là, c’est encore gentil, il ne nous parle que de pré-ménopause. Mais nous comprenons que le compte à rebours a commencé.
Et puis, un autre jour, nous allons chez le dermatologue pour un simple petit bobo, un petit bouton, une petite tâche…, il nous regarde et nous dit: «il faudra penser à un mini-lifting, vos joues commencent à pendre, mais si vous voulez attendre encore un peu, nous pouvons commencer par un simple comblement de rides ou un peu de botox sur le front et nous penserons plus tard au lifting».
Mais de quoi se mêlent-ils tous ces gens?
Oh! Eh! EHHHHHH! Nous ne sommes pas vieux. Nous sommes encore jeunes. Dans nos têtes nous sommes jeunes.
Mais…
Bon, ok, nous avons compris. Ce n’est que dans nos têtes que nous sommes encore jeunes. Parce que le physique, lui, n’est apparemment pas au courant. Il sait lui que nous ne sommes plus si jeunes. Nous pouvons le nier, nous pouvons le redouter, nous pouvons l’ignorer, mais inexorablement le temps passe et laisse ses marques sur nous.
Depuis quelques temps, j’ai l’impression que la lumière n’est plus aussi bonne chez moi. Je n’arrive plus à lire aussi facilement qu’avant. Il va falloir amener un électricien et voir ce qu’il se passe. Et puis, ce n’est pas normal, a-t-on idée d’imprimer des livres avec des caractères aussi petits? Économie de papier et d’encre ou quoi?
Et un jour, il faut prendre un médicament. Il faut lire la notice. Facile à dire, difficile à faire. Ils écrivent leur notice de plus en plus petit. J’y arrive pas. Mais c’est incroyable, je n’arrive pas à lire la notice.
Un autre jour, c’est un mode d’emploi qui est illisible.
Et le portable, pourquoi n’est-il plus si net?
J’ai du me rendre à l’évidence. Ce ne sont ni la lumière, ni les livres, ni les notices… ce sont mes yeux. Mes yeux ne sont plus aussi performants. J’ai été fière de ma vue excellente pendant des années, et là, il faut se rendre à l’évidence: ma vue a baissée.
RDV pris chez l’ophtalmo. Moins 0,75. Il va falloir porter des lunettes pour voir de près.
Bon après tout, il y a pire. Ce n’est pas une catastrophe. Combien de millions de personnes portent des lunettes? Ces personnes se portent bien et vivent leur vie normalement, non?
Ce n’est quand même pas la fin du monde de porter des lunettes de vue!!!!
Munie de mon ordonnance, je suis allée chez l’opticien.
L’horreur!!!!
Pourquoi me montre-t-il des lunettes de vieux?
Eh! Oh! EHHHHHHHHH! Je ne suis pas vieille, j’ai juste besoin de lunettes pour voir de près. Pas plus.
Oui, mais voilà, les lunettes pour voir de près sont les lunettes que portent les vieux dans mon entourage. Mon père, ma mère, ma belle-mère, mon beau-père…
JE NE VEUX PAS PORTER DES LUNETTES DE VIEUX!!!
NOOOOOOOON!
Ben, portant si. Si je veux continuer à lire, si je veux utiliser mon téléphone, si je veux lire les notices, il me faut des lunettes de vieux.
Je commence par essayer les montures. Une, deux, trois…, dix, vingt… Non, elles sont moches, j’en veux pas.
Mais en plus, elles sont magiques. Dès que j’en porte une et que je me regarde dans le miroir, au lieu de me voir, je vois ma mère. Oui, ma mère prend ma place. Elle est là. Mais que fait-elle?
Va-t-en maman, je dois m’acheter des lunettes. Moi, pas toi.
Va-t-en maman, je n’ai pas envie de te voir.
Mais rien, elle persiste, elle me colle, elle est là, elle est moi.
Maman, fiche le camps. T’es vieille, c’est normal, tu l’as toujours été, mais moi je suis jeune. Va-t-en maman. Va-t-en!!!!
Rien à faire. Je dois me résigner. Maman ne veut pas me quitter. Maman, mamie, maman, moi… qui est qui?
Ok. Je suis maman, et maman est mamie. Et je dois acheter ces maudites lunettes, même si je dois ressembler à maman/mamie.
Je prends quand même les roses, avec des fleurs et des strass, maman n’a pas de strass, elle est vielle ELLE.
Le lendemain, les lunettes sont prêtes.
Je les prends, et je rentre chez moi.
Je les porte pour lire. C’est vrai que c’est un grand confort. Les lettres de mon livre se remettent en place, mon téléphone est plus lumineux. Mais voilà que les enfants arrivent.
- Maman, c’est quoi ces lunettes? On dirait Mamie!
Merci les enfants, je n’avais rien remarqué!!!!
- Maman, je n’aime pas tes lunettes, tu es vieille avec. Enlève-les.
- Maman, je ne te ferais aucun bisous tant que tu garderas ces lunettes. Tu n’es pas ma maman, je ne te reconnais pas. J’aime pas ces lunettes. Je veux une maman et une mamie, je ne veux pas deux mamies.
C’est très réconfortant les enfants. Cela vous remonte le moral parfois!
Et voilà que la conversation tourne autour de qui s’occupera de maman lorsqu’elle sera très vieille et qu’elle ne pourra pas s’occuper d’elle-même!
Merci mon Dieu d’avoir crée la vieillesse!!!!
Et je déteste ces lunettes!!!!!!
Mais je n’avais jamais remarqué que je ressemblais autant à ma mère. Tout le monde dit qu’elle est une très belle femme. Vous croyez que c’est rassurant????
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